vaccins vivants atténués

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Introduction à l’immunologie
Docteur Michel BROUSSE EIDE IFPVPS 2°
23/09/2010
La défense immunitaire
ses fonctions
Protection contre les agents infectieux
Protection anti-tumorale
Reconnaissance du « soi » et du « non soi »
Les organes de l’immunité =
le système lymphoïde
1. Organes lymphoïdes primaires (ou centraux)
•
•
Moelle osseuse
Thymus
2. Organes lymphoïdes secondaires (ou périphériques)
•
•
•
Ganglions et circulation lymphatique
Amygdales et végétations
rate
3. Organes lymphoïdes tertiaires
•
•
Peau
Système digestif (plaques de Peyer), respiratoire, génital
Organes lymphoïdes primaires (ou centraux)
1. Moelle osseuse
•
•
siège de l’hématopoïèse
siège de l’immunocompétence des lymphocytes B
2. Thymus
•
Siège de la maturation des lymphocytes T
La moelle osseuse
assure
l’hématopoïèse
répartition anatomique de la moelle
osseuse dans l’organisme de l’enfant et de
l’adulte
Hématopoïèse
Extrait des Normes internationales en biologie au 22/06/2004
Mécanismes de défense
1. Défenses non spécifiques : non liées à la nature de la cible
2. Défenses spécifiques : adaptées à chaque cible
Défenses non spécifiques (1/2)
1. La peau : barrière, sécrétion sébacée, flore, pH
2. Les muqueuses :
•
•
•
•
digestive (mucus, pH, flore)
respiratoire (mucus, cils)
urinaire (enzymes)
oculaire (enzymes)
3. La phagocytose leucocytaire :
•
•
•
Polynucléaires neutrophiles
Monocytes ( macrophages)
Polynucléaires éosinophiles
Défenses non spécifiques (2/2)
4. Le système du complément :
•
•
•
ensemble de protéines activées en cascade après liaison
anticorps-antigène
se fixant aux bactéries pour les marquer comme des cibles
aux macrophages
recrutant les protéines attaquant les membranes
5. La réaction inflammatoire : rougeur, chaleur, douleur
•
•
•
vasodilatation
exsudation du plasma
Recrutement (par chimiotactisme) des cellules de défense
Défenses spécifiques
1. Reconnaissance du soi
Le soi est défini par des récepteurs présents sur la
membrane de toutes les cellules d’un individu.
Le système de tous ces récepteurs s’appelle le
Complexe Majeur d’Histocompatibilité (chez l’homme,
système HLA).
L’immunité dans ce système est innée. Ce système est
utilisé pour la compatibilité des greffes d’organes.
Le système des groupes sanguins est un constituant de
cette immunité innée
Défenses spécifiques
2. Système immunitaire humoral
lymphocytes B, anticorps
Les Immunoglobulines (anticorps) sont des protéines
fabriquées par les lymphocytes B activés (appelés alors
Plasmocytes). Chaque anticorps reconnaît un antigène.
Les Immunoglobulines (Ig) sont de plusieurs types :
IgM, premières produites, période de synthèse courte (semaines)
IgG, trés spécifiques, durée de synthèse longue (années)
IgE, supports de l’allergie immédiate
IgA, sécrétées au niveau des muqueuses
Cibles principales : virus, bactéries
Défenses spécifiques
2. Système immunitaire cellulaire
Lymphocytes T
Les lymphocytes T agissent directement :
• Lymphocytes T Helper (CD4) renseignent les
macrophages et produisent des messagers chimiques pour
activer les lymphocytes B
• Lymphocytes T cytotoxiques (CD8)
• Lymphocytes T Natural killer (NK), rôle dans l’immunité
anti-cancéreuse et innée
Cibles principales : virus, bactéries, cellules cancéreuses
Coopération cellulaire
Les cellules de la défense non spécifique
(Macrophage, cellules dendritiques) présentent les
antigènes étrangers aux lymphocytes B, qui sont
ainsi « éduqués » à de nouveaux antigènes.
Ils peuvent être activés en plasmocytes sécrétant
des anticorps, ou rester en veille pour une future
réaction plus rapide en cas de nouvelle rencontre
avec l’antigène.
La mémoire immunitaire
En cas de nouvelle rencontre, la réaction sera plus
rapide et plus forte, la mémoire sera conservée
longtemps. C’est la base de la vaccination avec
rappels.
Immunité à court terme : lymphocytes B à vie courte
Immunité à long terme : lymphocytes B à vie longue
Immunité innée : permanente
Carte d’identité des leucocytes
PN neutrophiles
Cytotoxiques et
phagocytes
Bactéries,
champignons
PN éosinophiles
Allergie,
cytotoxicité
Certains parasites,
témoin allergie
PN basophiles
Anaphylaxie, atopie Réaction immédiate
Macrophages
(= monocytes)
Phagocytose,
coopération
Présentation et
nettoyage
Lymphocytes
Cytotoxiques,
Anticorps,
Mémoire
Antitumeurs,
Bactéries, virus
G
Barriere naturelle : ex peau
Immunité innée
macrophages
1/Production de Cytokines pro-inflammatoires
G
phagocytose
Activation du complément
Lyse du pathogene et Ag libre
Cellule dendritiques
2/Cellule Présentatrice
d’Antigéne
sang
monocyte
Immunité
adaptative
ou acquise
anticorps
sang
CPA
Organes lymphoïdes
Activation des lymphocytes T auxilliaires ou LT4
anticorps
+ Ag
+ Ag + Ag
+ Ag
plasmocytes
Lymphocytes B
Lymphocytes T8 deviennent
des LT tueurs qui migrent dans les tiss
Pour détruire les cellules infectées
G
Barriere naturelle : ex peau
Immunité innée
macrophages
1/Production de Cytokines pro-inflammatoires
G
phagocytose
Activation du complément
+
+
Cellule dendritiques
2/Cellule Présentatrice
d’Antigéne
monocyte
Lymphocytes T8 deviennent
des LT tueurs qui migrent dans les
tissus Pour détruire les
cellules infectées
sang
anticorps
Vaccination
Histoire
Du latin vacca (la vache)
Edward Jenner (1749-1823) 14 mai 1796
Napoléon vaccine ses armées en 1805
Éradication de la variole déclarée en 1978
Edward Jenner,
Sarah Nelmes,
James Phipps
le 14 mai 1796
Auteur
Le progrès continu
Avant la Pénicilline
Après la Pénicilline
Calmette
Jenner
Pasteur
Haffkine
Wright
Behring
Calmette-Guérin
Ramon-Glenny
Madson
Ramon-Zoeller
Salk
Theiler
USA
Engers,Robin,Weller
Salk
Sabin
Engers
Weller
Gotschlich
Gotschlich
Maupas
Austrian
Takahshi
labo Mérieux
labo Chiron
Wilson
labo SmithKline
labo Pasteur-Mérieux
recherches 2000
Vaccin
année
pays
variole
1796
GB
anti-rabique
1885
France
anti-cholérique
1892
Russie
anti-typhoïdique
1898
GB
anti-diphtérique
1913
Allemagne
BCG
1921
France
Anatoxine diphtérique
1923
France
anti-coquelucheux
1923
GB
anatoxine tétanique
1927
France
anti-grippal
1937
USA
Amaril
1937 Afrique du Sud
oreillons
1949
USA
cultures cellulaires
1949
USA
polio inactivé
1954
USA
polio oral atténué
1957
USA
rougeole
1960
USA
rubéole
1962
USA
méningococcique C
1968
USA
méningococcique A
1971
USA
Hépatite B
1976
France
Pneumococcique
1978
USA
Hemophilus
1979
USA
Varicelle
1983
Japon
ROR
1986
France
Hépatite B (génie gén.)
1986
USA
leishmaniose
1989
Brésil
méningococcique conj C 1990
USA
Hépatite A
1992
USA
pentavalent
1994
France
conjugués méniB, HIV,palu
Des résultats parlants
mortalité par million de personnes en France(source INSERM)
Diphtérie
En 1950
Après 1990
Tétanos
Poliomyélite
Tuberculose
Coqueluche
50 – 100
20 – 50
5 – 10
300 – 1000
20 – 50
0
0,25 – 0,5
0
13
0.1
Grands types de vaccins
• vaccins vivants atténués
– BCG, ROR, varicelle
– contrindiqués en cas de déficit immunitaire, grossesse
• vaccins « tués » ou « inactivés »
– toxine inactivée (tetanos, diphtérie)
– cultures tuées (inactivation au formol, …) (coqueluche)
Le premier carré
•Diphtérie : anatoxine (tué), efficace, sûr, obligatoire, titrage adapté
selon l’association (DTP, Revaxis pour l’adulte avec dose moindre)
•Tetanos : anatoxine (tué), efficace, sûr, obligatoire
•Polio : un vaccin inactivé (Salk) injectable, efficace, sûr, obligatoire; un
vaccin vivant atténué, voie orale, intérêt plus collectif (met en circulation
des souches vaccinales)
•Coqueluche : vaccin tué, efficace, moins réactogène que les premières
formes. La coqueluche de l’adulte est devenue prédominante. Vaccin à
pratiquer chez les professionnels s’occupant de jeunes enfants (une seule
injection)
Calendrier chez le nourisson
BEH. 31-31/2007 Calendrier vaccinal
BCG : du nouveau
•Suppression de l’obligation vaccinale en population générale
• recommandations pour certaines populations
•L’obligation persiste pour les professionnels, mais pas de rappel
•Modification de la présentation (BCG SSI* multidose)
•Programme national de lutte contre la tuberculose
•Déclaration obligatoire et suivi à un an
*SSI : Staten Serum Institute, Copenhague, Danemark
BEH. 31-32/2007
Recommandations pour le BCG
Sont considérés comme enfants à risque élevé (avis du CSHPF du 9 mars 2007), relevant donc de la
recommandation forte de vaccination, les enfants qui répondent au moins à l’un des critères suivants :
- enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse ;
- enfant dont au moins l’un des parents est originaire de l’un de ces pays ;
- enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ;
- enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose (collatéraux ou ascendants directs) ;
- enfant résidant en Île-de-France ou en Guyane ;
- enfant dans toute situation jugée par le médecin à risque d’exposition au bacille tuberculeux notamment
enfant vivant dans des conditions de logement défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou
socioéconomiques défavorables ou précaires (en particulier parmi les bénéficiaires de la CMU, CMUc,
AME,…) ou en contact régulier avec des adultes originaires d’un pays de forte endémie.
Les zones géographiques à forte incidence tuberculeuse, selon les estimations de l’OMS, et en tenant
compte de certaines imprécisions liées aux difficultés du recueil fiable des données épidémiologiques dans
certains pays, sont :
- le continent africain dans son ensemble ;
- le continent asiatique dans son ensemble, y compris les pays du Proche et Moyen-Orient ;
- les pays d’Amérique Centrale et du Sud ;
- les pays d’Europe Centrale et de l’Est y compris les pays de l’ex URSS ;
- dans l’Union européenne, Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie ;
BEH. 31-32/2007
Savoir pratiquer le BCG
2007
2007
Hépatite B
•Vaccin tué : Ag HbS purifié, efficace, sûr, obligatoire pour les
professionnels de santé, recommandé avant l’âge adulte
•Souffre d’une polémique franco-française
hépatites professionnelles reconnues CNAM
800
700
600
500
400
Obligation
300
200
100
Vaccin
0
1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Conditions réglementaires de vaccination VHB chez les professionnels
I - les personnes visées à l’article L. 3111-4 du code de la santé publique sont considérées comme immunisées contre
l’hépatite B si au moins l’une des conditions suivantes est remplie :
- présentation d’une attestation médicale ou d’un carnet de vaccination prouvant que la vaccination contre l’hépatite B a
été menée à son terme selon le schéma recommandé;
- avant l’âge de 13 ans, pour les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens, techniciens en
analyses biomédicales ;
- avant l’âge de 25 ans, pour les aide-soignants, ambulanciers, auxiliaires de puériculture, manipulateurs
d’électroradiologie médicale, masseurs kinésithérapeutes, pédicures-podologues ;
- présentation d’une attestation médicale prouvant que la vaccination contre l’hépatite B a été menée à son terme et d’un
résultat, même ancien, indiquant que les anticorps anti-HBs étaient présents à un titre supérieur à 100 mUI/mL ;
- présentation d’une attestation médicale prouvant que la vaccination contre l’hépatite B a été menée à son terme et de
résultats prouvant que, si des anticorps anti-HBs sont présents à une concentration comprise entre 10 mUI/mL et 100
mUI/mL, l’antigène HBs est simultanément indétectable par des méthodes de sensibilité actuellement acceptées.
II - si aucune des conditions ci-dessus n’est remplie et si le titre des anticorps anti-HBs dans le sérum est inférieur à 10
mUI/mL, les mesures à mettre en oeuvre sont subordonnées au résultat de la recherche de l’antigène HBs :
- lorsque l’antigène HBs n’est pas détectable dans le sérum, la vaccination doit être faite, ou reprise,jusqu’à détection
d’anticorps anti-HBs dans le sérum, sans dépasser six injections (soit trois doses additionnelles à la primo vaccination).
L’absence de réponse à la vaccination n’est définie que par un dosage du taux d’anticorps un à deux mois après la
sixième injection. Dans le cas où la personne aurait déjà reçu six doses ou plus sans dosage d’anticorps (schéma ancien
avec primovaccination et plusieurs rappels à cinq ans d’intervalle), l’indication d’une dose de rappel supplémentaire,
suivie un à deux mois après d’une nouvelle recherche d’anticorps, peut être posée par le médecin. En l’absence de
réponse à la vaccination, les postulants ou les professionnels peuvent être admis ou maintenus en poste, sans limitation
d’activité mais ils doivent être soumis à une surveillance annuelle des marqueurs sériques du virus de l’hépatite B
(antigène HBs et anticorps anti-HBs) ;
- si l’antigène HBs est détecté dans le sérum, il n’y a pas lieu de procéder à la vaccination.
Grippe
• Vaccin tué, efficace contre les souches qui le composent, sûr,
bien toléré
•Sa composition varie chaque année pour chaque hémisphère
•Indispensable chez le personnel soignant, pour les patients
fragiles et leur entourage
•Doit être renouvelé chaque année, du fait de sa composition
adaptée à la circulation des souches
Rougeole, Oreillons, Rubéole
•Vaccins vivants attenués
•Préviennent de maladies qui peuvent être graves pour l’enfant
(rougeole) ou pour le fœtus chez la femme enceinte (rubéole)
•Un rappel est nécessaire chez le grand enfant, pour prolonger
l’immunité
• Ne jamais pratiquer ce vaccin chez une femme en l’absence de
contraception efficace
Haemophilus, Pneumocoque
•Vaccins tués, sûrs, utiles, bien tolérés
•Proposés chez le nourrisson pour éviter les formes graves
d’infections à ces bactéries : méningite à haemophilus, otites à
pneumocoque
• Vaccination contre le Pneumocoque indispensable chez les
splénectomisés
Méningocoques
• Plusieurs vaccins tués, efficacité bonne, composition complexe
•Différents groupes de méningocoques ( A, B, C, W, Y, …), le
vaccin n’existant pas contre le plus fréquent (B),
•la vaccination n’est pas recommandée de façon généralisée
•Mais réservée aux personnes en contact avec un malade atteint de
méningite d’un groupe non B
• Ou à des voyageurs dans des pays où l’incidence est élevée
(ceinture méningétique africaine)
Papillomavirus humain (PVH) : vaccin
protecteur du cancer du col de l’uterus
•Les infections génitales à certaines souches de ce virus exposent
les femmes au risque de cancer du col utérin
•Ce vaccin inactivé, recommandé chez la jeune fille avant les
premiers rapports, est jugé sûr et efficace dans les résultats à ce
jour.
Varicelle
• Vaccin vivant atténué : attention aux contrindications
•Recommandé (après dosage, en l’absence d’anticorps) chez les
professionnels travaillant auprès de jeunes enfants ou de patients
à risque de varicelle grave
• Le vaccin contre le zona n’est pas recommandé (virus vivant
atténué)
Hépatite A, typhoïde,
• Vaccins inactivés, efficaces et sûrs.
• Typhoïde obligatoire pour les professionnels des
laboratoires d’analyses médicales
• Hépatite A pour les professionnels dans les collectivités
de jeunes enfants et les restaurations collectives
Autres vaccinations
•Fièvre jaune (vivant atténué)
•Leptospirose
•Rage
•Encéphalite à tiques
•Encéphalite japonaise
•Cholera
•Charbon
•…
Question de l’allergie aux vaccins
Guide des vaccinations 2006 – INPES
Vaccins chez les personnes VIH+
Guide des vaccinations 2006 – INPES
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