le poster

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Traitement des gros polypes et polypes géants colorectaux dans la vraie vie
Stéphanie HUSSON, Guy VENTRE, Frédéric VAGNE, Jean François VIES, Marjorie MUSSO, Jean Louis COLSON, Jacques PICOT,
Jean Marc BOYAVAL, Daniel SONDAG, François KHACHOYAN, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN, Bernard DENIS
Association pour le Dépistage du Cancer colorectal dans le Haut-Rhin (ADECA 68), Colmar, FRANCE
Le champ de la résection endoscopique (RE) s’est étendu aux gros polypes (GP) colorectaux (≥ 20 mm) et aux polypes géants (PGé) (≥ 30 mm).
Certaines séries font état de taux de succès proches de 100 % (1,2). Elles sont de petites tailles et/ou monocentriques. But : évaluer la prise en
charge des GP et PGé en population.
Patients et méthodes
Etude rétrospective de tous les GP et PGé colorectaux diagnostiqués par le dépistage organisé du cancer colorectal par Hemoccult dans un
département.
Résultats
2968 coloscopies réalisées par 34 endoscopistes permettaient le diagnostic de 2661 polypes dont 325 GP chez 279 patients (237 chez 197
hommes). Parmi eux, 110 PGé étaient diagnostiqués chez 101 patients. Les GP et PGé représentaient 12,2% et 4,1% des polypes diagnostiqués
(16,4% et 5,6% des adénomes). 68,9% étaient pédiculés, 24,6% sessiles, 3,4% plans et 3,1% avaient l’aspect de polypes dégénérés. 14,8% étaient
situés dans le rectum, 71,4% dans le colon distal et 13,8% dans le colon proximal. Il s’agissait d’adénomes tubulo-villeux (53,8%), tubuleux (36,6%),
villeux (8,6%), festonné (n = 1) et d’un polype hyperplasique. 54 % étaient en dysplasie de haut grade, 23 % étaient le siège d’un carcinome pTis et
9,5 % d’un carcinome pT1. 247 polypes (76%) (dont 61 PGé) de 25 mm de taille moyenne (20 - 60 mm) bénéficiaient d’une RE chez 220 patients
(78,8%). La proportion de polypes traités par RE variait selon l’opérateur, la forme, la taille et la localisation du polype et la présence d’un cancer :
endoscopiste expert (86,4%), non expert (68,6%), polypes pédiculés (89,9%), lésions sessiles et planes (59,3%), PGé (55,5%), rectum (64,6%),
colon distal (80,2%), colon proximal (60%), cancers pT1 (25,8%) (p<0,01). La RE était monobloc dans 67,2% des cas et était réalisée par
mucosectomie dans 8,6% des cas. Elle était assurée lors de la coloscopie initiale dans 76,8% des cas, lors d’une 2e coloscopie par le même
opérateur dans 18% et par un autre opérateur expert dans 5,1% des cas. Les complications se résumaient à 2 hémorragies différées traitées par
endoscopie. 78 polypes (24%) (dont 49 PGé) de 35 mm de taille moyenne (20 – 80 mm) bénéficiaient d’une résection chirurgicale (RC) chez 61
patients (21,2%). Les principaux motifs du recours à la RC étaient l’échec de RE (43,3%, 2 fois après recours à un 2ème endoscopiste expert) et
l’aspect de polype dégénéré (39,7%). La voie d’abord était transanale (n = 9), laparotomie (n = 38) et coelioscopie (n = 37). Après un suivi moyen de
19,7 mois, 99 patients (35,6%) ont bénéficié d’une surveillance endoscopique (54 dans les 6 premiers mois). Une récidive a été observée chez 26
patients après RE (11,8%), toujours traitée par RE, et chez 3 patients après RC (4,9%), toujours traitée par chirurgie.
Conclusion
Dans la vraie vie, un patient sur 4 porteur de gros polype est opéré malgré les progrès de l’endoscopie (un sur 2 avec polype géant). Le recours à la
chirurgie est corrélé à la forme sessile ou plane de la lésion, à sa grande taille, à sa localisation proximale ou rectale, à la présence d’un cancer et à
l’absence de recours à un endoscopiste expert. Seule une minorité d’endoscopistes pratique la mucosectomie et le recours à un endoscopiste expert
reste rare.
Résultats
Résultats
Résumé
RESECTION ENDOSCOPIQUE (n = 244 chez 218 patients)
Technique
CARACTERISTIQUES DES POLYPES
Gros polypes Polypes géants Total polypes
(20-29 mm)
(≥30 mm)
n
=
325
(n%)
n = 215 (n%)
n = 110 (n%)
pédiculée
169 (78,6)
57 (51,8)
226 (69,5)
sessile
42 (19,5)
37 (33,6)
79 (24,3)
plane
4 (1,9)
7 (6,4)
11 (3,4)
dégénérée
0
9 (8,2)
9 (2,8)
rectum
25 (11,6)
23 (20,9)
48 (14,8)
colon distal
167 (77,7)
65 (59,1)
232 (71,4)
colon proximal
23 (10,7)
22 (20,0)
45 (13,8)
But
tubuleux
90 (42,5)
29 (26,4)
119 (37,0)
Evaluer la prise en charge des gros polypes et
polypes géants colorectaux en population
tubulo-villeux
109 (51,4)
65 (59,1)
174 (54,0)
villeux
11 (5,2)
16 (14,5)
27 (8,4)
festonné
1 (0,5)
0
1 (0,3)
hyperplasique
1 (0,5)
0
1 (0,3)
cancer pT1
17 (7,9)
14 (12,7)
31 (9,5)
haut grade + pTis
138 (64,2)
79 (71,8)
217 (66,8)
forme
localisation
type
Patients et Méthodes
dysplasie
- Haut-Rhin (0.71 million habitants) : un des 23
départements pilotes pour le dépistage organisé (DO) du
cancer colorectal par Hemoccult
- étude rétrospective
- toutes personnes avec gros polypes (≥ 20 mm) dépistés
par DO de 2003 à septembre 2006
- 34 endoscopistes (21 libéraux, 13 hospitaliers)
- 2968 coloscopies – 2661 polypes dépistés
- 325 polypes ≥ 20 mm chez 279 personnes
(88 chez 82 femmes et 237 chez 197 hommes)
- Taille moyenne 25 mm (20 – 60 mm)
- 215 gros polypes (20 - 29 mm)
(12.2% des polypes, 16.4% des adénomes dépistés)
- 110 polypes géants (≥ 30 mm)
(4.1% des polypes, 5.6% des adénomes dépistés)
RESECTION CHIRURGICALE (n = 81 chez 61 patients)
Motif recours - résection endoscopique jugée « impossible » 44%
2 fois malgré recours à un expert
- polypose 9,3%
- polype dégénéré 46,7%
Voie d’abord - transanale
n = 10 (16,3%)
- laparotomie n = 27 (44,3%)
- coelioscopie n = 24 (39,3%)
SUIVI
- suivi moyen 19.7 mois
- 99 coloscopies de surveillance (35.6%)
- récidives :
. 26 cas groupe RE (11,9%) traités par endoscopie
. 3 cas groupe RC (4,9%) traités par chirurgie
pour en savoir plus
www.adeca68.fr
RESECTION ENDOSCOPIQUE vs CHIRURGICALE
taille
Résultats
- mucosectomie 8,6%
- monobloc 67,2%
- lors de la coloscopie initiale 76,8%
- lors d’une 2ème par le même opérateur 18,6%
- recours à un 2ème opérateur 5,8%
Complications = 2 hémorragies traitées par endoscopie
forme
localisation
dysplasie
endoscopiste
endoscopie
(n = 244) n (%)
chirurgie
(n = 81) n (%)
p
20 – 29 mm
≥ 30 mm
183 (85,1)
61 (55,5)
32 (14,9)
49 (44,5)
< 0.01
pédiculée
195 (86,3)
31 (13,7)
sessile ou plane
47 (52,2)
43 (47,8)
dégénérée
2 (22,2)
7 (77,8)
rectum
31 (64,6)
17 (35,4)
colon distal
186 (80,2)
46 (19,8)
Conclusions
- Cette série est la plus grande jamais publiée à l’échelle d’une population
<0.01
- Elle montre que dans la vraie vie, un patient sur 4 porteurs de gros
polype colorectal est opéré (un sur 2 avec polype géant)
- Le recours à la chirurgie est corrélé à :
. la forme sessile ou plane de la lésion,
. à sa grande taille,
< 0.01
. à sa localisation proximale ou rectale,
colon proximal
27 (60,0)
18 (40,0)
. à la présence d’un cancer et
non invasif
236 (80,3)
58 (19,7)
. à l’absence de recours à un endoscopiste expert
cancer pT1
8 (25,8)
23 (74,2)
expert
102 (86,4)
16 (13,6)
non expert
142 (68,6)
65 (31,4)
< 0.01
- Seule une minorité d’endoscopistes pratique la mucosectomie et le
recours à un endoscopiste expert reste rare.
< 0.01
Journées Francophones de Pathologie Digestive, Lyon, 20 mars 2007
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