Forme du système de stratification sociale - Louis Chauvel

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Clivages sociaux et
clivages politiques en Europe
Séance 3 : INEGALITES ET DEVELOPPEMENT DES
POLITIQUES PUBLIQUES
La rétroaction
Bruno Cautrès / Louis Chauvel
[email protected] / [email protected]
1
Plan de la séance :
 L’inégalité extrême, un danger pour la démocratie ?
 Polanyi : le marché libre impossible
 Esping-Andersen : les modèles d’Etat-providence
 Régime de Welfare et modèle politique
 Conclusion
2
L’inégalité extrême comme obstacle à la démocrtie
L'égalité de fortune entre les citoyens sert bien certainement, je l'avoue, à prévenir les
dissensions civiles. Mais, à vrai dire, le moyen n'est pas infaillible : les hommes supérieurs
s'irriteront de n'avoir que la portion commune, et ce sera souvent une cause de trouble et de
révolution. De plus, l'avidité des hommes est insatiable : d'abord, ils se contentent de deux
oboles ; une fois qu'ils s'en sont fait un patrimoine, leurs besoins s'accroissent sans cesse, jusqu'à
ce que leurs voeux ne connaissent plus de bornes; et quoique la nature de la cupidité soit
précisément de n'avoir point de limites, la plupart des hommes ne vivent que pour l'assouvir.
ARISTOTE, Politique, IVe siècle AV.JC.
Le plus grand mal est déjà fait, quand on a des pauvres à défendre et des riches à contenir. C'est
sur la médiocrité seule que s'exerce toute la force des lois ; elles sont également impuissantes
contre les trésors du riche et contre la misère du pauvre ; le premier les élude, le second leur
échappe; l'un brise la toile, et l'autre passe au travers.
C'est donc une des plus importantes affaires du gouvernement de prévenir l'extrême inégalité des
fortunes, non en enlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d'en
accumuler, ni en bâtissant des hôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le
devenir.
J.J. ROUSSEAU, Discours sur l’Economie politique, 1755
3
1. Inégalités et développement : la controverse …
4 théories en présence :
1- L’enrichissement des pauvres est bon pour le développement (humanitarisme)
2- Des riches trop riches nuisent à la justice et à la stabilité (Rousseau)
3- Une grande classe moyenne est meilleure pour la stabilité et la prospérité (Aristote)
4- Les inégalités, c’est bon pour la croissance
(« on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs »)… (utilitarisme ?)
3 est une synthèse implicite de 1 et 2 … Seule 4 est « originale »
Pour y répondre : s’interroger d’abord sur le développement …
4
 Le lien inégalité-développement (version Consensus of Washington CW)
ABONDANCE
EGALITE
INEGALITE
PENURIE
5
 Le lien inégalité-développement (version Critique de CW)
ABONDANCE
EGALITE
INEGALITE
PENURIE
Où est la vérité ?...
6
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
7
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Un lien descriptif indéniable, mais faible et causalement instable …
(EM)
Contre :
(B&J)
8
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Pour EM :
L’inégalité produit des tensions politiques fondamentales qui freinent ou bloque
l’établissement d’une démocratie stabilisée
Concentration du pouvoir,
abus, envie, enjeu de
redistributions, importance
de la maîtrise politique
Inégalité économique
Ressources
concentrées au mains
de quelques-uns
Au contraire : l’égalité
économique permet d’envisager
un partage du pouvoir fondé sur
une concurrence contrôlée
Augmentation des ressources
des plus puissants
politiquement, en attendant le
retournement (coup d’Etat,
révolution…)
Au contraire : une démocratie
solide permet de maîtriser le
partage des ressources
économiques
Fragilité
démocratique
Le partage du pouvoir
confronté à des
intérêts divergents et
incontrôlés
9
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Pour EM :
de nombreuses études ont échoué à trouver un tel lien, une fois tenu compte des autres
variables, parce qu’elles prennent d’un seul tenant deux processus complémentaires
qu’il faut séparer pour les analyser correctement :
1- l’apparition des démocraties (plus probable là où l’égalité est plus forte)
2- la mort des démocraties (plus probable là où l’inégalité est plus forte)
10
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Pour B&J :
Les hypothèses de EM vont dans le sens commun,
mais une autre théorie est possible, celle de l’absence de lien
explicables par deux théories :
1- Lecture marxiste dure : la démocratie (libérale) n’est pas incompatible
avec de fortes inégalités (démocratie = superstructure)
2- Lecture cynique : les classes populaires ne votent pas nécessairement
pour leurs intérêts de classe, mais souvent « pour d’autres motifs » …
(nationalisme, sécuritarisme, protection …)
11
Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Confrontation aux faits empiriques :
EM détectent une bonne significativité de leurs modèles …
Mais B&J montre que le lien est très … résiduel,
par rapport à l’effet principal :
Les nations stables politiquement (et secondairement plus égales)
sont avant tout les plus riches
=> Match nul
12
Polanyi : le marché libre impossible
13
Gosta Esping-Andersen
(Danois, né en 1947)
Professeur à Universitat
Pompeu Fabra
(Barcelone).
14
Comprendre la diversité des États-providence
A- L’Etat-providence (Welfare state / Welfare system / Welfare regime)
-comme protection contre les risques et les accidents du marché (market failure)
(cf François Ewald, 1986, l’Etat providence, Paris, Grasset)
-comme instance de répartition et de DEMARCHANDISATION des ressources
collectives (cf Pierre Rosanvallon, la Crise de l’Etat providence, Paris, Le Seuil)
Les huit fonctions de l’Etat-providence (publications officielles Eurostat)
maladie et soins de santé
invalidité
vieillesse
survivants (pension de réversion…).
allocations familiales
prestations de chômage
allocations de logement
exclusion sociale
(quid de : éducation, culture, loisirs ?......)
15
Dépenses totales de protection sociale 2001
En
% du PIB (Source : Annuaire Eurostat, 2004, p.111)
Suède
France
Allemagne
Danemark
Autriche
Pays-Bas
Belgique
EU-15
Royaume-Uni
Grèce
Finlande
Norvège
Slovénie
Italie
Portugal
Luxembourg
Islande
Espagne
Hongrie
Slovaquie
Malte
Irlande
0
5
10
15
20
25
30
35
Les dépenses de
protection sociale
comprennent: les
prestations sociales,
qui sont des transferts,
en espèces ou en
nature, versés aux
ménages et aux
individus pour alléger
la charge entraînée par
un certain nombre de
besoins ou de
situations à risque; les
dépenses de
fonctionnement, qui
représentent les frais
supportés par le
programme social
pour sa gestion et son
fonctionnement; les
autres dépenses,
qui comprennent les
frais divers des
régimes de protection
sociale (paiement du
revenu de la propriété
et autres).
16
B- Penser l’articulation de trois grandes instances :
Marché – Etat – Société civile
Concevoir la diversité des arrangements institutionnels d’enchâssement du
marché dans le politique et le social (cf. K. Polanyi) .
Repérer la diversité de ces articulations / arrangements
C- Saisir la diversité des modèles d’Etat-Providence,
et leurs conséquences
Concevoir la diversité des arrangements institutionnels
et des « cohérences sociétales » qui en découlent
=> l’ensemble des aspects sociaux tendent à s’organiser
selon des modèles sociaux spécifiques
17
Karl Polanyi (1886-1964) et le premier XXe siècle
•Trajectoire :
Famille de banquiers juifs hongrois
Histoire économique + Sciences sociales => sociologie, économie, anthropologie …
« Passe » au socialisme planifié
Quitte la Hongrie dans les années 1930 pour Londres
S’intéresse à 1929, et à l’avènement du fascisme
1947, Professeur à Columbia U
Courants intellectuels
- critique des différentes théories économiques
- construction d’une typologie des systèmes d’économie
- étude de l’origine et de l’histoire des institutions économiques :
commerce, marché et monnaie.
18
« La Grande transformation » (1944)
Question centrale :
l’explication de l’effondrement du système libéral de 1914 à 1944,
ses causes, ses sous-jacents et enseignements pour les sciences sociales
L’émergence du système libéral XVIIIe-XIXe siècle
Le marché au centre de la construction sociale du libéralisme
4 principes du système libéral
– sur le plan politique :
(1) un état libéral (dont credo est laisser faire et laisser agir) ;
(2) un système d’équilibre des puissances (plutôt le commerce que la guerre).
– sur le plan économique :
(3) l’étalon-or
(4) le marché autorégulateur (travail, monnaie, libre échange).
19
Marchandisation (commodification) de tous les secteurs :
terre, travail, monnaie, etc.
Particularités frappantes du marché autorégulé :
Fonctionnement sans intervention extérieure
et prix doivent être libres de se fixer eux mêmes.
« Ce système autorégulateur de marché,
c’est ce que nous entendons par « économie de marché » ».
Spécificité des comportements humains attendus …
« Fiction dangereuse » nous dit Polanyi
(la « main invisible » de Adam Smith)
Critique de la dynamique de commodification « Au lieu que l’économie soit
encastrée dans les relations sociales, ce sont les relations sociales qui sont
encastrées dans le système économique » (p.88)
20
Le constat d’échec du marché autorégulé
« aucune société ne pourrait supporter, ne fût-ce que pendant le temps
le plus bref, les effets d'un pareil système fondé sur des fictions
grossières » (POLANYI, 1983, p. 109).
pillage des ressources naturelles, destruction des règles et des relations
sociales, paupérisation et délabrement moral des classes ouvrières
victimes des forces aveugles du marché.
Remise en cause des solidarités traditionnelles
Aspects historiques, politiques, organisationnels, sociétaux de la
marchandisation
21
Marchandisation et démarchandisation
Grandes phases de l'histoire socioéconomique occidentale 1830-2003
1830
1870
Marchandisation
commodification
1900
1930
Accident
du marché
Market
failure
1960
1990
Démarchandisation
decommodification
???
Dès les années 1930 (et déjà avant) : prise de conscience que cela ne peut plus durer
Mise en place de dispositifs institutionnels pour pallier les « accidents du marché »
22
Gøsta Esping-Andersen et la typologie des États-providence
Constats historiques :
–Des besoins et aspects importants de l’existence sociale
(éducation, garde des enfants, santé, retraites, etc.)
sont difficilement couverts par le marché
–Tous les pays ont développé des formes plus ou moins abouties de
fourniture hors marché
(démarchandisation de l’accès aux biens et services)
=> Etat-providence comme lieu de distribution du bien-être
23
Réponse à ces enjeux : la construction des Etats-providence
–Il ne s’agit pas simplement d’Etats-providence au sens étroit, mais
de systèmes sociaux construits mettant en jeu la triade :
Marché
Etat
Société Civile
–Constat de diversité des systèmes : niveau des dépenses et mode de répartition
Degré de démarchandisation
Formes de stratification
24
 Penser l’articulation de trois grandes instances :
Marché – Etat – Société civile
Concevoir la diversité des arrangements institutionnels
et des « cohérences sociétales » qui en découlent
=> l’ensemble des aspects sociaux tendent à s’organiser selon des
modèles sociaux spécifiques
 Saisir la diversité des modèles d’Etat-Providence
Concevoir la diversité des arrangements institutionnels
et des « cohérences sociétales » qui en découlent
25
Esping-Andersen et la première typologie (celle de1990)
Deux axes historiques de différenciation :
–Institutionnalisé - Résiduel (Titmuss, 1945)
(Inst = Etat-providence développé, législation spécifique,
enjeu fort des partenaires sociaux, … versus Résid : le contraire)
–Bismarckien - Beveridgien (Perrin, 1960)
(Bism. = Protection de sous-groupes constitués (assurance / cotisation)
versus Bever. = Universalité des droits (impôt))
Constat de diversité des systèmes :
Deux critères centraux : niveau des dépenses et mode de répartition
Degré de démarchandisation
Formes de stratification
26
Résiduel
Conservateur
Social-démo.
Etat
--
+
++
Marché
++
(+/-)?
--
"Société civile"
(+/-) ?
+
(-)?
Pays
US UK NZ
Allemagne
Suède
27
Libéral
(=Résiduel)
Corporatiste
(=Conservateur)
Social-démo.
(=Universaliste)
Degré de
démarchandisatio
n (résiduel /
institutionnalisé)
Référence au
marché centrale
Niveau
intermédiaire de
démarchdisat.
Objectif de
démarchandisati
on maximale
Forme de
stratification
sociale
Inégalités
économiques fortes
mais faibles
barrières sociales
Inégalités de degré
intermédiaire
mais séparation
des groupes
sociaux
Réduction
maximale des
inégalités et
objectif de
fluidité sociale
Pays
US UK
Allemagne
Suède
Amélioration du modèle d’Esping-Andersen
=> La dimension familialiste
28
Le rôle des institutions
Logique individuelle
Institutions sociales
conformité aux modèles
réaction aux contraintes
stratégies vis-à-vis des incitations
Formelles
textes de loi
règles écrites
droit social,…
Informelles
fonctionnements implicites
contraintes tacites
valeurs et interdits,…
Log. de la famille
chronologie familiale
relations entre genres et âges
formes sociales
rencontre des contraintes
Log. de la société civile
formes sociales légitimes
capacité d’association des indiv.
29
Amélioration du modèle d’Esping-Andersen
la dimension familialiste
La famille comme composante importante de la « société civile » :
–La famille doit-elle être tenue pour responsable des siens ?
–L’Etat-providence doit-il renforcer ou diminuer le rôle de la famille ?
–Quel rôle pour la « famille étendue » (localisme?...)
Diversité des modèles européens :
La grande division Nord-Sud…
–L’éclatement du modèle conservateur en deux modalités
Par conséquent : typologie à 4 groupes :
–Libéral / Social démocrate / Conservateur / Familialiste
30
Libéral (résiduel)
Modèle de démarchandisation: Théorie : Etat minimaliste, laisser-faire, prestations
minimales, assistance aux plus pauvres (bons pauvres et incitation au travail pour
les autres), aides sous conditions de ressource
Forme du système de stratification sociale: Marché et individualisme compétitifconcurrentiel : fortes inégalités et dualisation (stigmatisation des pauvres)
Articulation entre Marché, famille, Etat : Secteur privé dominant, services sociaux
limités. Retraites : capitalisation
Historique : centralité du capitalisme / Philosophie : individu responsable
Pays : Australie, Canada, Etats-Unis, UK
Problèmes actuels : Gestion des inégalités, criminalité, mais sinon, ça va…
=> Cycle de vie : entrée précoce, sortie tardive,
vieillissement = déclin économique
31
Social-démocrate (universaliste)
Modèle de démarchandisation: Fondé sur socialisme. Droits maximaux, fortement
institutionnalisés, universels, fondés sur l’impôt, référence à la citoyenneté sociale, haut niveau
de protection et de redistribution
Forme du système de stratification sociale: Egalité de statut de tous les citoyens, négociations
collectives sur les hiérarchies
Articulation entre Marché, famille, Etat : droits garantis à l’ensemble de la population. Fort
emploi public et des services sociaux
Historique : alliance entre prolétariat et petite paysannerie / protestantisme
Philosophie : promotion du développement humain
Pays :
Suède, Finlande, Danemark, Norvège, (Pays-Bas ???)
Problèmes actuels :
Exigence de responsabilité, sinon free riders. Surveillance mutuelle.
(Ennui profond ?).
=> Cycle de vie : entrée précoce avec intégration politique et syndicale très rapide,
acquisition de droits sociaux et études, sortie tardive mais forte négociation syndicale,
vieillissement = ajustement entre potentialité personnelle et capacité sociale à maintenir
en activité
32
Conservateur (corporatiste)
Modèle de démarchandisation : Démarchandisation pour maintenir ordre traditionnel.
Prestations fondées sur profession (salariat, cotisation). Maintien des revenus, faible
redistributions des revenus. Protection maximale des insiders
Forme du système de stratification sociale : Origine : politique de classe, pour stabiliser
l’aristocratie ouvrière. Loyauté / Etat => corporations
Articulation entre Marché, famille, Etat : sécurité sociale statuaire, cotisations
professionnelles obligatoires, famille patriarcale
Historique : un pouvoir fort lâche du lest pour maintenir l’ordre traditionnel
Philosophie : conserver les équilibres entre pouvoirs institués
Pays :
Autriche, Allemagne, (Belgique, France,?…), Japon
Problèmes actuels :
Gros problème sur les retraites, et parfois natalité
=> Cycle de vie : entrée de plus en plus tardive dans la vie, chômage des jeunes,
sortie précoce d’activité des seniors (pas au Japon),
vieillissement = droit au loisir et risques d’exclusion
33
Méditerranéen (clientéliste ou familialiste)
Modèle de démarchandisation : Système mixte, appartenances locales et interconnaissance,
protection très inégale, secteur salarié stable protégé et secteur de petites entreprises privées
développé, souvent informel
Forme du système de stratification sociale : Stratification traditionnelle, salariat à statut
inégalitaire et larges marges de sans emploi
Articulation entre Marché, famille, Etat : forte régulation familiale intergénérationnelle,
interconnaissance locale, réseaux, associations et fondations religieuses
Historique : modernisation tardive / Philosophie : ?
Pays :
Italie, Espagne
Problèmes actuels :
Natalité … Avenir compromis ? « familialisme sans famille »
=> Cycle de vie : entrée de plus en plus tardive dans le monde du travail, plus encore dans
la vie familiale, vieillissement = forte incertitude entre gagnants et perdants,
dépendance forte de la société civile
34
 De Aristote à Rousseau, puis Tocqueville, Pareto, Rawls, Sen, etc. :
 les rapports complexes de la philosophie occidentale, de la pensée sociale,
 et de la sociologie aux inégalités
Les « Grands Textes »
ils sont pour la plupart sur ce site:
http://www.uqac.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/
Recherche google : classiques sciences sociales
 Les grands classiques de la philosophie (il faut les avoir lus une fois dans sa vie,
et les relire de temps en temps) :
Aristote : Politique ; (Platon : République) ; Rousseau : Le Contrat social ; Rousseau : Discours sur
l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ;
 Les grands classiques des sciences sociales :
Smith : Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations ; Ricardo : Des principes de
l'économie politique et de l'impôt ; Sismonde de Sismondi : Nouveaux Principes d’Economie politique ou
de la Richesse dans ses rapports avec la population ; Tocqueville : De la Démocratie en Amérique ; Marx :
Le Capital ; Marx et Engels (*) : Le Manifeste ; Pareto : Cours d'économie politique ; Durkheim, De la
Division du travail social ; Weber (*) : Economie et société ; Halbwachs : La Classe ouvrière et les niveaux
de vie ; Goblot : La Barrière et le niveau.
35
 Grands classiques d’aujourd’hui :
 Arnsperger C. et P. Van Parijs, Ethique économique et sociale, Paris, La découverte.
 Boltanski L., 1982, Les cadres, Paris, Minuit.
 Boudon R., 1994 (1973), L'inégalité des chances, Paris, Hachette.
 Bourdieu P., 1979, La distinction, Paris, Ed. Minuit.
 Erikson R. et J.H. Goldthorpe, 1992, The Constant Flux, Oxford, Clarendon Press.
 Girod R., 1977, Inégalité, inégalités, Paris, PUF.
 Pakulski J. and M. Waters, 1996, The Death of Class, London, Sage.
 Rawls J., 1971, A Theory of Justice, tr. fr., Paris, Le Seuil, 1987.
 Sen A., 1998 (1973), On Economic Inequality, Oxford, Clarendon Press.
 Sen A., 1992, Inequality Reexamined, Cambridge MA, Harvard University Press.
 Wright E.O., 1985, Classes, London, Verso.
 La question centrale : la légitimité des inégalités :
 Le paradoxe central : idéal égalitaire et réalités inégalitaires
 les inégalités sont-elles nécessaires ?
 existe-t-il un « bon degré » des inégalités ?
Egalité et équité comme horizon de la réflexion
36
 Bibliographie contemporaine :
Baudelot C., Establet R., 1994, Maurice Halbwachs. Consommation et société, Paris, Puf.
Beaud S., Pialoux M., 1999, Retour sur la condition ouvrière, Paris, Fayard.
Boltanski L. et Chiapello E., 1999, Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard.
(*) Bosc S., 2001, Stratification et classes sociales : la société française en mutation, Paris, Nathan.
Bourdieu P., Passeron J., 1970, La reproduction, Paris, Minuit.
(*) Chauvel L., 2002 (1998), Le destin des générations : structure sociale et cohortes en France au XXe siècle, Paris, Puf
Desrosières A., Thévenot L., 1988, Les catégories socio-professionnelles, La Découverte.
Dubet F., 2000, Les inégalités multipliées, La tour d'Agues, Ed. de l'Aube.
Maurin E., 2002, L'égalité des possibles, Paris, Le Seuil.
Gurvitch G., 1966, Etudes sur les classes sociales : l'idée de classe sociale de Marx à nos jours, Paris, Gonthier.
Hoggart R., 1970 (1957), La culture du pauvre, Paris, Minuit.
Merllié D., Prévost L., 1997, La mobilité sociale, La découverte.
Piketty T., 2001, Les hauts revenus en France, Grasset.
Pinçon M., Pinçon-Charlot M., 2000, Sociologie de la bourgeoisie, Paris, La Découverte.
Schwartz O., 2002 (1990), Le monde privé des ouvriers, Hommes et femmes du Nord, Paris, Puf.
37
En études
100%
90%
80%
Denmark
France
United Kingdom
Spain
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
15
20
Source :European Social Survey 2004
25
30
38
100%
Logement indep.
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
Denmark
France
United Kingdom
Spain
10%
0%
15
20
25
3039
100%
A occupé un emploi
90%
80%
70%
60%
50%
40%
Denmark
France
United Kingdom
Spain
30%
20%
10%
0%
15
20
25
40
30
100%
Denmark
France
United Kingdom
Spain
90%
80%
Avec enfants
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
20
25
30
35 41
100%
Membre d’un syndicat
90%
Denmark
France
United Kingdom
Spain
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
15
20
Source :European Social Survey 2004
25
30
42
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