VIENNE AGROBIO Etude Carabidae d’Archigny.2006 – 2007. LEMESLE Bernard Page 5 - 02/09/2008
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A - INTRODUCTION
La vie animale jouit de conditions particulières dans les cultures. Une large fraction des
paramètres écologiques est renouvelée chaque année avec chaque culture. Les assolements sont
une contrainte pour les populations d’insectes. Chaque méthode culturale (systèmes intensif,
extensif, agriculture biologique, techniques culturales superficielles) différencie et détermine, dans
l’espace et dans le temps, les conditions du milieu. Tous les paramètres surtout biotiques (la
ressource) changent régulièrement. Une culture d’oléagineux procure à certaines espèces - « the
pests » -, comme le « Charançon des siliques », une nourriture adaptée. Le couvert végétal
concourt à l’humidité du sol toujours ombré. La perte des feuilles inférieures de la plante apporte
la nourriture saprophyte aux insectes Collemboles, Invertébrés inférieurs que vont chasser les
autres insectes de la strate trophique supérieure, dont font partie les « Carabiques » étudiés. Tout
un circuit alimentaire se crée. Une dégradation des végétaux tout au long de la culture en amont
nourrit le processus animal en aval. Le niveau primaire du végétal fournit la ressource au
prédateur, un végétarien. Il est le premier maillon d’une chaîne alimentaire où vont se succéder,
les prédateurs, les parasites, les parasitoïdes, les chasseurs et carnivores, les saprophages et
coprophages, les oophages et nécrophages, les mycophages, les myrmécophiles, les commensaux,
les espèces associées etc. Tout ce petit monde, endogé ou hypogé, accompagné des bactéries et des
champignons microscopiques, meurt à son tour. Il enrichit la terre de sa biomasse et le cycle
recommence. La nature se suffit à elle-même dans une ronde éternelle.
Mais quand des prélèvements interviennent, les cultures, au-delà du renouvellement naturel des
éléments nutritifs, l’agriculteur supplée à leur insuffisance, (« NPK » et oligoéléments). Il pallie à
leur manque ponctuel pour accroître ses rendements. L’agronome, répand les intrants naturels ou
d’origine chimique. Il laboure, sarcle. Sans le savoir, il change les conditions abiotiques du milieu.
L’objectif du professionnel est d’obtenir un rendement agronomique optimal. Il favorise sa
culture et détruit le maximum de végétaux indésirables. Ces plantes « messicoles » pratiquent
l’allopathie et sont concurrentes des cultures. Elles sont le support de nombreux floricoles et
pollinisateurs, butinant leurs fleurs. Mais les « messicoles » sont également des plantes-hôtes. Elles
participent au couvert végétal, refuge temporaire d’autres insectes prédateurs, qui trouvent là,
une ressource, un refuge avant d’émigrer vers les cultures voisines. Ainsi la Coccinelle ou la larve
de Syrphe, y trouve les pucerons dont elle se nourrit avant d’atteindre les cultures. Les zones
connexes du paysage agricole facilitent la coémergence des auxiliaires et celle des prédateurs des
cultures. Les adventices fournissnent les premières populations de pucerons qui amplifient les
populations d’auxiliaires par exemple. Si leurs populations se multiplient suffisamment parmi les
milieux connexes, elles deviendront suffisantes pour réduire les Aphidiens des plantes cultivées.
C’est ainsi qu’on peut éviter des traitements coûteux et parfois bien inutiles.
Le cultivateur organise également un assolement bénéfique comme le trèfle. Précédent cultural, il
apporte une partie de l’azote « N » nécessaire à la croissance d’une céréale panifiable. Mais, toute
modification annuelle de culture, -par exemple, un blé semé après un colza-, donnera un stress
écologique aux espèces entomobiontes, pionnières du colza et inversement. Ceci explique en partie
la raison d’une présence active de 10 à 15 taxons de base, parmi les Coléoptères Carabidae dans les
grandes cultures, les autres, environ soixante-cinq à soixante-dix, sont accessoires ou satellites.
La présentation essaie de mesurer les conditions écologiques de l’agrosystème soumis à la méthode
agrobiologique. Elle utilise la famille des Carabidae afin de comprendre les effets des cultures sur
la faune entomologique.