Absorption dans le corps
Bouche, pharynx,
œsophage 2 %
estomac 5 à 10 %
intestin 88-93 %
Elimination dans le corps
Foie 90–95 %
(le reste est évacué par le
biais de la transpiration,
de la respiration et de l’urine)
Alcool : feuille d’information
La consommation d’alcool est largement répandue dans notre société. La majeure partie de la population
en fait un usage responsable. Une consommation d’alcool chronique peut entraîner des problèmes de santé
et augmenter le risque de développer différents cancers. Il est donc important de boire le moins d’alcool
possible.
Effets dans l’organisme
La consommation d’alcool a des effets
immédiats tels que sensation de chaleur,
bien-être, détente et de gaieté. A mesure
que la quantité absorbée augmente, il s’y
ajoute des symptômes tels que baisse de
la concentration, augmentation de la pro-
pension à prendre des risques, troubles de
l’équilibre et de la vue. L’ingestion de quan-
tités importantes d’alcool peut entraîner
des paralysies, une perte de connaissance,
voire un arrêt respiratoire et la mort.
L’alcool influence le métabolisme et peut
endommager pratiquement tous les or-
ganes en cas de consommation chronique
et excessive. Le foie et le pancréas sont les
premiers touchés. L’abus d’alcool augmente
également le risque d’hypertension, de ma-
ladies cardiaques et d’inflammations de la
muqueuse de l’estomac. Il augmente encore
la vulnérabilité aux infections et endom-
mage le système nerveux. La consommation
Qu’est-ce que l’alcool ?
L’alcool pur (alcool éthylique ou éthanol) est
un liquide incolore qui dégage une odeur
prononcée et qui brûle la gorge quand on en
boit. L’éthanol est le produit de la fermenta-
tion d’amidon ou de sucres sous l’action de
levures. On le trouve en quantité variable
dans les boissons alcooliques. L’alcool peut
également être élaboré par synthèse avec
de l’eau et de l’éthylène. Dans le langage
courant, le terme d’ « alcool » désigne géné-
ralement des boissons comme le vin, la bière
ou l’eau-de-vie et non l’alcool pur (éthanol).
En règle générale, la teneur en alcool est
indiquée en pourcentage volumétrique
(% vol.). Avec une densité de 0,79 g/cm3,
l’alcool est plus léger que l’eau. Un décilitre
de vin à 10 % vol., par exemple, contient
7,9 grammes d’alcool pur.
A l’instar des graisses, des hydrates de car-
bone et des protéines, l’alcool est un pour-
voyeur d’énergie ; un gramme d’éthanol ap-
porte 7 kilocalories (kcal).
Absorption et élimination dans
le corps
L’alcool est absorbé par l’ensemble du trac-
tus gastro-intestinal. Les muqueuses de la
bouche, du pharynx et de l’œsophage en ab-
sorbent 2 %, l’estomac 5 à 10 % et l’intestin
le reste.
L’alcool est éliminé à 90–95 % par le foie ; les
5 à 10 % restants sont évacués par le biais
de la transpiration, de la respiration et de
l’urine. Lors de la dégradation de l’alcool, il
se forme de l’acétaldéhyde, une substance
considérée comme cancérigène.
d’alcool accroît par ailleurs le risque de dé-
velopper certains cancers.
En plus des effets physiques, la consomma-
tion excessive d’alcool peut entraîner des
problèmes psychiques et sociaux.
Alcool et risque de cancer
L’alcool augmente le risque de différents
cancers. On estime qu’il est à l’origine de 4 à
8 % de tous les cancers. En d’autres termes,
sur 37 000 nouveaux cas annuels de cancer
en Suisse, 1500 à 3000 sont imputables à la
consommation d‘alcool.
La consommation d’alcool augmente le
risque de développer un cancer de la bou-
che, du pharynx, du larynx, de l’œsophage,
du côlon, du foie et du sein. Le risque est
majoré même si la consommation est faib-
le et augmente avec la quantité ingérée. Il
n’existe pas de seuil en deçà duquel on peut
avoir la certitude que le risque de cancer
n’augmentera pas.
Le risque de cancers du sein et de
l’œsophage, ainsi que de cancers de la ca-
vité buccale et du pharynx s’accroît déjà
lorsqu’on consomme un verre d’alcool par
jour. Le type d’alcool consommé n’a pas
d’importance, ce qui est déterminant, c’est
la quantité d’alcool pur ingérée.
Causes
Les processus responsables du risque ac-
cru de cancer dans l’organisme n’ont pas
encore été pleinement élucidés. Un scé-
nario possible est que l’alcool endommage
les cellules de la muqueuse de l’œsophage
ou de l’intestin et qu’il exerce une infl uence
négative sur le métabolisme de différentes
substances nutritives saines.
L’acétaldéhyde, qui se forme lors de la pro-
duction de boissons alcooliques et lors de
la dégradation de l’alcool dans le corps,
peut endommager le patrimoine géné-
tique (ADN), ce qui peut entraîner la sur-
venue d’un cancer. Actuellement, il n’est
pas possible d’évaluer la part imputable à
l’acétaldéhyde dans l’effet cancérigène des
boissons alcooliques.
La consommation d’alcool infl uence
l’équilibre hormonal et peut entraîner une
production accrue d’œstrogènes ou d’autres
hormones qui jouent un rôle important dans
l’apparition du cancer du sein.
Le surpoids constitue un facteur de risque
important pour différents cancers. Les bois-
sons alcooliques représentent une source
de calories qu’il ne faut pas sous-estimer et
favorisent l’apparition du surpoids. L’alcool
inhibe la combustion des graisses et peut,
en stimulant l’appétit, entraîner l’absorption
de calories supplémentaires. Il peut donc
aussi augmenter le risque de cancer de fa-
çon indirecte, en favorisant les kilos excé-
dentaires.
Association alcool – tabac
L’alcool et le tabagisme augmentent le ris-
que de cancers de la bouche, du larynx et de
l’œsophage. Chez les personnes qui associ-
ent ces deux facteurs, le risque de cancer
est encore plus élevé que chez les simples
fumeurs ou les simples buveurs.
Des bénéfi ces pour la santé ?
Plusieurs études ont mis en évidence qu’une
consommation modérée d‘alcool (un à deux
verres standard, c’est-à-dire 1 décilitre
de vin, 3 décilitres de bière ou 2 centilitres
d’alcool fort par jour) peut diminuer le risque
d’infarctus du myocarde et d’attaque céré-
brale. Les effets de l’alcool sur la santé dé-
pendent toutefois aussi de l’état général et
du poids de la personne considérée.
De nombreuses organisations défi nissent
une consommation d’alcool d’un verre stan-
dard par jour au maximum chez les femmes
et de deux verres standard au maximum
chez les hommes comme présentant un
faible risque. Est considéré comme « verre
standard » une quantité de boisson alcoo-
lique contenant 10 à 12 grammes d’alcool
pur, soit par exemple 3 décilitres de bière
ou 1 décilitre de vin. Ces quantités constitu-
ent des valeurs indicatives maximales. Les
personnes qui boivent peu d’alcool ou pas
d’alcool du tout ne devraient pas augmenter
leur consommation pour autant.
Globalement, les bénéfi ces de l’alcool pour
la santé sont considérés comme inférieurs
aux préjudices occasionnés.
En 2011, 1768 décès étaient imputables à
l’alcool en Suisse dans la tranche d’âge des
15 à 74 ans. Durant ce même laps de temps,
l’effet préventif d’une consommation mo-
dérée d’alcool a permis d’éviter 168 décès
(avant tout par maladie cardiovasculaire).
Décès liés à l’alcool
Compte tenu de ce qui précède, la consom-
mation d’alcool en Suisse a entraîné 1600
décès chez les 15 à 74 ans en 2011. Sur ce
nombre, 62 % étaient liés à une consommati-
on élevée d’alcool. Pratiquement trois quart
des décès concernaient des hommes, un
quart environ des femmes.
Sur les décès imputables à l’alcool, 32 %
sont liés à des blessures et des accidents,
29 % à des cancers, 27 % à des affections
du foie et 10 % à des maladies psychiques.
Accidents, blessures, suicides 32 %
Cancers 29 %
Cirrhoses hépatiques 27 %
Troubles psychiques 10 %
Autres 2 %
Décès liés à l’alcool en 2011 (classe d’âge: 15 à 74 ans)
Les maladies cardiovasculaires ne figurent pas dans le graphique, car la part des décès dus à l’alcool et celle des
décès évités grâce à l’effet protecteur d’une consommation modérée d’alcool s’équilibrent à peu de chose près (-1%).
32%
29%
27%
10%
2%
Recommandations
de la Ligue contre le cancer
Pour de nombreuses personnes, les bois-
sons alcooliques font partie intégrante
d’un bon repas ou d’un événement convi-
vial. La grande majorité de la population
suisse a une consommation qui présente
un faible risque pour la santé ou ne boit
pas du tout d’alcool.
Pour préserver la santé, la Ligue suisse
contre le cancer recommande de limiter sa
consommation d’alcool, d’intercaler régu-
lièrement des journées sans alcool et de
privilégier les boissons sans alcool.
En ayant une alimentation équilibrée, en
pratiquant une activité physique suffi san-
te, en buvant peu d’alcool et en ne fumant
pas, on met tous les atouts de son côté.
Consommation moyenne
en Suisse
En Suisse, la consommation annuelle moy-
enne d’alcool pur s’élève à un peu moins de
10 litres par personne de quinze ans et plus
(état : 2012). La Suisse se situe ainsi dans la
moyenne sur le plan européen.
La consommation d’alcool est en légère
baisse depuis quelques années dans notre
pays.
Plus de 80 % des personnes de quinze ans
et plus consomment de l’alcool, 15 % envi-
ron sont abstinentes. Chez près de 5 % des
personnes de quinze ans et plus, la quanti-
té d’alcool ingérée est considérée comme
présentant des risques (plus de 20 grammes
d’alcool pur par jour chez les femmes,
respectivement 40 grammes d’alcool pur
par jour chez les hommes). Les hommes
boivent plus souvent et plus d’alcool que les
femmes.
La part des consommateurs quotidiens est
plus élevée en Suisse romande et au Tessin.
Ces deux régions présentent également une
consommation moyenne par habitant supé-
rieure à celle de la Suisse alémanique.
Sources: Régie fédérale des alcools (RFA) (2013).
L’alcool en chiffres 2013
et calculs d’Addiction Suisse sur la base de:
Régie fédérale des alcools (RFA).
Consommation de boissons alcooliques par habitant en Suisse
des années concernées.
Office fédéral de la statistique (OFS).
Statistique de l’état annuel de la population (ESPOP)
des années concernées.
Consommation de boissons alcooliques
par habitant en Suisse en litres (années 1971 à 2012)
Vin
Bière
Cidre
Spiritueux
Total
alcool pur
(100% vol.)
11%
4.8%
4.5%
40%
Par habitant
Par habitant
dès 15 ans
*71-75 *76-80 *81-85 *86-90 *91-95 *96-00 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Teneur en
alcool
*moyenne des années cumulées **chiffre révisé
44.5
74.8
6.5
5.3
11.0
14.4
45.3
68.9
5.4
5.0
10.5
13.4
49.3
70.0
5.1
5.4
11.2
13.6
49.4
69.3
4.6
4.9
10.9
13.1
45.7
66.0
3.4
4.1
10.0
12.0
43.4
59.1
2.8
3.7
9.2
11.2
43.5
58.6
2.6
3.6
9.2
11.1
43.5
57.8
2.6
3.9
9.2
11.2
43.1
57.1
2.5
**4.0
9.2
11.0
41.8
55.5
2.3
4.0
9.0
10.8
40.9
58.1
2.3
4.0
9.0
10.9
40.2
57.0
2.2
3.9
8.9
10.6
38.8
55.0
1.9
3.8
8.5
10.1
38.3
56.8
1.8
3.9
8.6
10.2
39.3
57.4
1.7
4.0
8.8
10.3
38.6
58.0
1.6
4.0
8.7
10.2
2009
37.9
57.3
1.5
3.9
8.6
10.1
2010 2011
38.2
56.6
1.4
3.9
8.5
10.0
37.0
57.0
1.8
3.9
8.5
10.0
2012
36.0
56.5
1.8
3.9
8.4
9.9
Source: Addiction Suisse
Informations complémentaires
www.addictionsuisse.ch
www.bag.admin.ch/themen/drogen
www.ich-spreche-ueber-alkohol.ch/fr
Références bibliographiques
Eidgenössische Alkoholverwaltung (EAV). (2013) Pro-Kopf-Konsum alkoholischer Getränke
in Litern in der Schweiz im Zeitvergleich von 1971 bis 2012.
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enviromental factors in the UK in 2010. British Journal of Cancer, S77–S81.
International Agency For Research On Cancer (IARC). (2007) Attributable causes of cancer
in France in the year 2000. Lyon: IARC.
Bagnardi V. et al. (2013) Light alcohol drinking and cancer: a meta-analysis. Annals of Onco-
logy 24: 301–308.
Gapstur, S. (2013) Does drinking alcohol increase the risk of cancer? Atlanta: American
Cancer Society.
Marmet S., Gmel G., Gmel G., Frick H., Rehm J. (2013) Alcohol-attributable mortality in
Switzer land between 1997 and 2011. Lausanne: Addiction Suisse.
Gmel G., Kuendig H., Notari L., Gmel C., Flury R. (2013) Suchtmonitoring Schweiz – Konsum
von Alkohol, Tabak und illegalen Drogen im Jahr 2012. Lausanne: Sucht Schweiz, 2013.
World Cancer Research Fund (WCRF) / American Institute for Cancer Research (AICR).
(2007) Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention of Cancer: a Global Perspective.
Washington DC: AICR.
Impressum
Editrice
Ligue suisse contre le cancer
Effingerstrasse 40
case postale 8219
3001 Berne
tél. 031 389 91 00
fax 031 389 91 60
info@liguecancer.ch
www.liguecancer.ch
Auteure
Kerstin Zuk, dipl. –oec. –troph., collaboratri-
ce spécialisée Alimentation à la Ligue suisse
contre le cancer à Berne
Conseils scientifiques
Karin Huwiler, Dr med., collaboratrice scien-
tifique à la Ligue suisse contre le cancer à
Berne
Cette feuille d’information est également dis-
ponible en allemand et en italien. Comman-
des : par téléphone au 0844 85 00 00 ou par
courriel à boutique@liguecancer.ch
© Août 2014, Ligue suisse contre le cancer,
Berne
1ère édition
LSC / 08.2014
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