une societe sanofi

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UNE SOCIETE SANOFI
#1
Dr Yves Moreau, Musée Dr Mérieux
« Réservoirs » (animaux)
de maladies infectieuses
ou parasitaires
Quelques espèces « réservoirs »
Eradication
Une maladie infectieuse ou parasitaire ne peut
être éradiquée de la planète ou d’un territoire,
si l’agent responsable est hébergé et/ou
entretenu par une espèce « réservoir ».
Cette espèce peut ne pas montrer de signes
cliniques. De nombreuses espèces animales et
l’Homme éventuellement ont ce rôle de « réservoir »
primaire ou secondaire et peuvent contaminer une
autre espèce animale et/ou l’Homme lui-même.
Réservoirs de
virus
HOMME : poliomyélite…
Chauve souris :
- Insectivores : virus Ebola, Marburg (Homme),
- Frugivores : SRAS (civette*, Homme),
- Sanguicoles : rage (animaux, Homme)
RATS, SOURIS : encéphalites, fièvre hémorragique
de Corée (Homme)
Ruminants sauvages : fièvre aphteuse (ruminants
domestiques, porcs)
Réservoirs de
parasites
Singes : SIV (adaptation à l’Homme - HIV), hépatite A (Homme)
Oiseaux : oies et canards sauvages : grippes
(porcs*, Homme, cheval)
Porcs : grippes (Homme), hépatite E (Homme)
réservoirs
Homme : poux…
Chats : toxoplasmose (Homme)
Renards : echinococcose (Homme)
Singes (gorilles) : paludisme,
moustiques*** (Homme)
* Espèces « réservoirs » secondaires.
** Espèces consommables « portage sain ».
*** Espèces vectrices (voir poster n°2).
Réservoirs de
bactéries
Homme : choléra…
Bovins** : E. coli, toxi-infections alimentaires (Homme)
Cervidés : maladie de Lyme, tiques *** (Homme)
Lièvres : tularémie (Homme)
Chats : bartonellose, maladie des griffes (Homme)
Porcs** : salmonellose, toxi-infections
alimentaires (Homme)
RATS, SOURIS : peste (puces***- Homme), rickettsioses,
fièvres, typhus (Homme), leptospiroses (chiens - Homme)
Perroquets, pigeons : ornithose-psittacose (Homme)
Poulets** : campylobactériose, toxi-infections
alimentaires (Homme)
Sangliers-blaireaux :
tuberculose (bovins)
#2
Dr Yves Moreau, Musée Dr Mérieux
« Vecteurs » (insectes et acariens)
de maladies infectieuses
ou parasitaires
Eradication
Une maladie infectieuse ou parasitaire ne peut être
éradiquée de la planète ou d’un territoire, si l’agent
responsable est hébergé puis inoculé
par un insecte ou un acarien « vecteur ».
Au moins 15 000 espèces sont hématophages*et donc
susceptibles de transmettre un agent pathogène.
Quelques espèces
« vectrices »
Insectes
Acariens
Vecteurs de virus
Tiques hyalomma :
fièvre de Crimée-Congo (Hérisson**, Homme)
Tiques Varroa : Picornaviroses (abeilles)
Vecteurs de bactéries
Tiques Ixodes :
maladie de Lyme (cervidés**, Homme)
Tiques Ornithodoros :
fièvre récurrente (rats**, Homme)
vecteurs
Vecteurs de parasites
Tiques Varroa :
picornaviroses (abeilles)
Tiques DERMACENTOR,
RHIPICEPHALUS :
piroplasmoses
(chiens, chevaux, bovins, Hommes)
Vecteurs de virus
Moustiques :
- Aedes : fièvre jaune (primates**, Homme), chikungunya et
Dengue (Homme), rift valley fever (ruminants**, Homme),
encéphalites (cheval, Homme)
- Culex : West Nile (cheval , homme), encéphalite japonaise
(porc**, Homme), encéphalite de St Louis (Homme)
MOUCHERONS Culicoïdes : blue Tongue (ruminants)
Puces, poux : choriomeningite lymphocytaire (souris**, Homme)
Vecteurs de bactéries
Puces : peste (rats**, Homme), bartonellose (chats**, Homme),
tularémie (lièvres, Homme)
Poux : typhus à rickettsia (écureuils volants**, Homme),
fièvre récurrente (rats**, Homme)
Vecteurs de parasites
MoustiqueS :
- Anopheles : paludisme (Homme)
- Mansonia : dirofilariose (chiens, Homme)
Mouches tsé-tsé : maladie du sommeil (bovins, Homme)
PUNAISES TriatomeS : trypanosomiase américaine (Homme)
OUCHERONS PhlébotomeS :
M
Leishmaniose viscérale et cutanée
(chiens, Homme)
*Hématophage : seule la femelle est piqueuse et se nourrit de sang afin de perpétuer l’espèce.
** Réservoirs primaires (voir poster n°1).
#3
Dr Micha ROUMIANTZEFF, Musée Dr Mérieux
Dr bernard Montagnon, Musée Dr Mérieux
L’épopée des vaccins
contre la poliomyélite,
Dr Charles Mérieux (1957 - 2001)
La poliomyélite fait rage dans le monde entier. Les enfants sont
frappés par la paralysie définitive ou la mort par asphyxie.
Les Etats-Unis sont à la pointe du combat contre la poliomyélite. En 1921,
elle frappe le futur Président : Franklin D. Roosevelt. Il fondera la National
Foundation for Infantile Paralysis, NFIP. Cette fondation collectera des fonds
énormes pour les soins des enfants puis pour les recherches qui conduiront
à la mise au point des vaccins « JOIN the MARCH of the DIMES ».
Dès 1951, le Dr Charles Mérieux rencontre, aux USA :
le Dr Jonas Salk
le Dr Albert Sabin
VACCIN POLIO
INACTIVE
VACCIN POLIO
ORAL
I
P
V
VPO
Dés 1957, l’Institut Mérieux fabrique
le Vaccin LEpine.
Le Vaccin Sabin est autorisé,
aux Etats-Unis dès 1959.
« Lorsque je suis sorti du bureau du
professeur Pasteur Vallery Radot,
j’avais son accord pour fabriquer
le vaccin Lepine. L’année suivante
c’est Jean Mérieux qui l’imposera
en France »
« …dès 1956, Sabin me prend à part :
Avec l’expérience que vous avez
en matière de fièvre aphteuse et
vos intallations, c’est vous qui devriez
fabriquer le vaccin pour la France »
Dr Charles Mérieux, Virus passion, 1997, p 140
Le vaccin Salk
remplacera
le vaccin Lepine
en 1982.
Dr Charles Mérieux, Virus passion, 1997, page 136
Le VPO Sabin Mérieux sera autorisé
en 1966.
En 1975, Alain Mérieux ayant acquis la souche
Pfizer, bien plus sûre que la souche originelle
de Sabin, la met à la disposition de l’OMS
pour être utilisée par les producteurs mondiaux.
Ce vaccin sera produit sur cellules VERO
dès 1988.
Le Docteur Charles Mérieux et
le Docteur Pierre Lépine.
Hans Cohen, Charles Mérieux
et Jonas Salk.
Fermenteurs de culture de virus Polio.
Microbilles couvertes de cellules.
Inauguration du bâtiment vaccin Polio :
Dr Bernard Montagnon, Mme Simone Veil
(Ministre de la Santé), Dr Charles Mérieux
et le Pr Jonas Salk.
Vaccination sur le terrain en Afrique,
avec le Docteur Charles Mérieux.
#4
Dr Catherine MOSTE, Sanofi Pasteur
M. Pierre BRUN, Sanofi Pasteur
© Rotary International
Poliomyélite
impact des vaccins
sur l’épidémiologie
La poliomyélite, dont les traces sont retrouvées dès
l’Antiquité, devient épidémique au XIXe siècle : de
nombreux cas de paralysies associées à des troubles
intestinaux et à des fièvres sont décrits en Europe de
l’Ouest à partir de 1840. La maladie se transforme
en véritable fléau au début du XXe siècle : les
épidémies flambent en Europe et en Amérique du
Nord puis gagnent les pays tropicaux.
La transmission se fait par voie oro-fécale ou
oro-orale, via l’ingestion d’aliments ou d’eau
contaminés. Les selles, dans lesquelles le virus est
excrété durant plusieurs semaines, jouent notamment
un rôle important dans la dissémination et la persistance du virus dans l’environnement.
Dans les années 1950, le développement des connaissances scientifiques permet d’envisager la vaccination.
VPI A la fin des années 80, la production industrielle de
masse devient enfin possible grâce à deux révolutions
technologiques : l’utilisation des cultures cellulaires en lignée continue, en particulier de la lignée
Vero isolée en 1962, et l’emploi de microbilles en
suspension (« microporteurs »), support de culture
des cellules permettant d’augmenter la quantité de
virus produit. Des milliards de doses de vaccin
polio seront ainsi produites industriellement
en biofermenteur (voir poster n°3).
En 1988 est lancée l’Initiative Mondiale pour
l’Eradication de la Poliomyélite (IMEP/GPEI)*,
conduite par l’OMS** et les gouvernements nationaux, le Rotary International, les CDC*** américains
et l’UNICEF****, et sous l’égide de partenaires tels que
la Fondation Bill & Melinda Gates.
Depuis le lancement du programme d’éradication, le
nombre des cas de poliomyélite à virus sauvages a
VACCIN POLIO
INACTIVE
Le vaccin
inactivé injectable
baissé de plus de
Développé par Jonas Salk, réduira
de plus de 10 fois le nombre
de cas aux Etats-Unis entre 1955
et 1960. Il sera rapidement
utilisé dans différents pays
où la maladie reculera
spectaculairement.
350 000 cas
2 types
de vaccins
sont alors préparés contre
les 3 sérotypes de
virus polio circulants
dans plus de 125 pays
en 1988
VPO VACCIN POLIO
ORAL
Le vaccin
vivant atténué
99 %
223 cas
notifiés en 2012,
3 pays seulement
restant endémiques
en début 2013
En avril 2013,
un nouveau plan
stratégique
Administré par voie orale et développé
par Albert Sabin, sera utilisé à partir de 1960.
Il présentera l’avantage d’être de faible coût de
production et de pouvoir protéger massivement les populations car les personnes
vaccinées, excrétant le virus, vaccinent
elles-mêmes indirectement leur
entourage...
pour l’éradication de la poliomyélite est élaboré,
visant, sur la période 2013-2018, à :
• Maintenir une couverture vaccinale élevée
dans les pays exempts de polio, afin d’y éviter
la réimportation de virus sauvage depuis les
zones endémiques.
• Faire face à l’insécurité qui règne dans ces
zones pour qu’aucun enfant n’échappe à la
vaccination ; ceci nécessite un effort important
de communication sur les bénéfices de la
vaccination avec les pouvoirs religieux en place.
Sanofi Pasteur a plus de 50 ans d’expérience dans la
vaccination contre la polio. Premier fournisseur mondial
de vaccin polio inactivé et fournisseur de vaccin polio
oral à l’UNICEF depuis 25 ans, Sanofi Pasteur est depuis
toujours le principal donateur de vaccins auprès de
l’Initiative Globale pour l’Eradication de la Poliomyélite.
Crédit Photo IMOVAX POLIO : Sanofi Pasteur
•P
rogrammer l’arrêt du vaccin par voie orale
en fin d’éradication, pour éviter l’apparition/
réapparition de souches virales pathogènes
dérivées du vaccin vivant atténué.
*CDC : Centers for Disease Control and Prevention, Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.
**IMEP/GPEI : Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Poliomyélite / Global Polio Eradication Initiative.
***OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
****UNICEF : United Nations International Children’s Emergency Fund / Fonds International d’Urgence des
Nations Unies pour l’Enfance.
Sources : Site OMS, Site et documents de Sanofi Pasteur (remerciements à E. Vidor),
Ouvrage « La Guerre contre les Virus » de J.F. Saluzzo (Plon, 2002), Ouvrage « Vaccines »,
S.A. Plotkin, W.A. Orenstein, P.A Offit (6ème édition, Elsevier, 2013).
#5
Dr Christian Pineau, Gouverneur 2004-2005
Dr Yves Moreau, Musée Dr Mérieux
Eradication de
la poliomyélite
Une initiative du Rotary International
© Rotary International
Polioplus
est le programme
le plus ambitieux
de l’Histoire du Rotary.
Le début de l’initiative : en 1985, le Rotary
International lance Polioplus, première et plus
importante initiative du secteur privé de soutien
à une campagne de santé publique au niveau
mondial (apport initial 120 millions USD). En 1988,
les rotariens doublent leur apport (247 millions
USD). Convaincue par cette action rotarienne,
l’Organisation Mondiale de la Santé adopte une
résolution fixant pour objectif l’éradication de la
polio d’ici l’an 2005. Cela ouvre la voie à l’Initiative
Mondiale pour l’Eradication de la Poliomyélite. Les
partenaires sont l’OMS, le Rotary International,
l’UNICEF et les CDC (Centers for disease Control)
aux USA.
Eradiquer la Poliomyélite
les défis
Selon les experts pour stopper la transmission du
virus polio dont le seul réservoir est l’homme, il faut :
• Interrompre cette transmission dans les pays
endémiques (Nigeria, Pakistan, Afghanistan) qui
constituent des réservoirs à partir desquels de
nombreux cas sont exportés à nouveau vers des
pays éradiqués.
• Interrompre rapidement les épidémies de polio
survenues dans les pays libres de polio.
• Améliorer les taux insuffisants de vaccination
systématique et les déficits de surveillance des pays
libérés de la polio.
• Maintenir l’engagement politique et financier
nécessaire à la mise en place des stratégies
d’éradication.
Eradiquer la Poliomyélite
aujourd’hui et demain
Sakuji TANAKA
Président 2012-2013 du Rotary International.
« Le Rotary International est le
« vaisseau amiral » au sein de l’IMEP,
il a garanti son engagement
jusqu’en 2018 ».
Bill Gates
associé à d’autres fondations il annonce
que la Fondation Bill et Melinda GATES
s’engage à financer le tiers de la
campagne, (1,8 milliard de dollars) lors
du Sommet Mondial sur les vaccins.
Eradiquer la Poliomyélite
5 outils majeurs
• Vaccination systématique de tous les nourrissons
(4 doses de vaccin vivant VPO) au cours de la
première année de vie. Ceci est le rempart pour les
pays libres de polio.
• Organisation par le Rotary International des Journées
Nationales de Vaccination (JNV). Les rotariens
s’impliquent avant, pendant et après ces journées
(achat de vaccins, campagnes de mobilisation
auprès du public, transport du vaccin, vaccination,
supervision et soutien des équipes locales)
• Surveillance par les rotariens auprès des personnels
de santé (médecins et autres professionnels)
identifier, signaler et analyser sous 48 heures les
cas de paralysie flasque aigue).
• Campagnes de ratissage : le Rotary soutient
l’organisation de telles campagnes avec vaccinations
de porte à porte.
• Financement : à ce jour les contributions financières du Rotary à l’effort de l’éradication sont de
plus d’un milliard de dollars. Par ailleurs le Rotary
encourage les gouvernements des pays donateurs
et les pays affectés à apporter leur soutien financier
et politique a cette opération mondiale.
Eradiquer la Poliomyélite
les résultats
1994 :les Amériques sont certifiées libres de polio.
1995 :vaccination en Chine et en Inde de 165 millions
d’enfants.
1996 :150 pays sont libres de polio. Le nombre de
cas a baissé de 85% depuis l’année 1988.
2000 :la région du Pacifique est certifiée libre de polio.
2002 :la Région Europe est certifiée libre de polio.
2004 :une épidémie en Afrique Centrale et de l’Ouest
est combattue par des JNV synchronisées sur
23 pays, 80 millions d’enfants sont vaccinés.
2006 :il ne reste que quatre pays endémiques.
2012 :seuls trois pays sont encore concernés.
Mg Desmond TUTU
« Quand nous réussirons
ce sera un triomphe pour
l’humanité »
Dr Margaret CHAN
(OMS)
« Le nouveau plan nous
rapproche de la phase finale
après des millénaires de
lutte contre ce fléau »
#6
Dr Philippe DUBOURGET, Merial
as
Nous ne vendons p s
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la protection contre
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F
la
Protection contre
la Fièvre Aphteuse
01)
ieux (1907-20
Dr. Charles Mér
Les conséquences
dévastatrices de
la Fièvre Aphteuse
Le combat contre la Fièvre Aphteuse (F.A.)
ces dernières 70 années a représenté
un indéniable succès pour les Services
Vétérinaires. Néanmoins, de récents
événements ont démontré qu’une
vigilance sans compromis est requise.
En avril 1997, Taïwan a été dans
l’obligation de réduire son cheptel
porcs de 4 millions de têtes
pour stopper la diffusion rapide de la
maladie. Le coût pour Taîwan a été de
plus de 2 milliards de US $.
Dans d’autres régions, des épisodes
récurrents de F.A. continuent de causer
des pertes économiques. Au Vietnam,
les autorités ont calculé que
3 tonnes de riz étaient perdues
par buffle de trait malade de F.A.
pendant les périodes de labour.
Les épizooties frappant l’Albanie et la
Turquie en 1996 ont été responsables
de pertes économiques tout en exerçant
de sérieuses menaces sur les pays
voisins. Même les pays aux Services
Vétérinaires compétents, bien organisés
et bien équipés ne sont pas exemptés des
obligations d’épidémio-vigilance relative
à la F.A.
En 1967, et plus récemment en 2001,
le Royaume Uni a été frappé par une
grave épizootie de F.A. qui a provoqué
en 2001 l’abattage de plus de
6 000 000 d’animaux
et coûté au pays plus de 9 milliards
de Livres Sterlings.
Alors que le virus a été pratiquement
éliminé dans de nombreuses parties
du globe, le combat contre la F.A. reste
la priorité mondiale numéro 1 ainsi que
l’a déclaré l’OIE (Office International des
Epizooties).
Depuis la première sérothérapie antiaphteuse préparée par Marcel Mérieux
en 1926, jusqu’à la première percée dans
les techniques de production industrielle
des vaccins qui a marqué la création et
le développement de l’IFFA (Institut Français de la Fièvre Aphteuse) en
1947, l’engagement de Merial pour l’éradication de la Fièvre
Aphteuse n’a jamais failli. Les innovations continues apportées par
Merial à ses vaccins Fièvre Aphteuse, lui ont permis d’apporter une
réponse efficace aux foyers de la maladie dans le monde entier.
Aujourd’hui, Merial produit annuellement plus de 500 millions
de doses d’antigènes de banque ou de vaccins pour toutes les
régions du globe.
L’extrême facilité à mutation du virus F.A. réclame une approche complète
pour une protection efficace qui commence par une identification précise
des souches virales du terrain. Le rôle de Merial, pionnier en F.A. a inclus
une présence permanente sur le terrain, via des transferts de technologie
pour garantir un contrôle adapté aux conditions locales. Au fil du temps,
Merial s’est clairement positionné comme un partenaire fiable, fournissant
le soutien et les services requis pour emporter la victoire sur la F.A.
Merial, un engagement
historique pour
l’eradication de
la fievre aphteuse
Aujourd’hui Merial continue d’ouvrir
la voie de la nouveauté : progrès
continus en Recherche et Développement,
en distribution d’information et en formation de stagiaires, mise en
place de solutions pour de nouveaux recombinants ou pour des peptides
vaccinants, Merial continue d’ouvrir la voie de la nouveauté. Des
investissements massifs sont faits pour produire des vaccins sûrs, de
grande efficacité et spécificité et en quantités toujours plus importantes.
Depuis 1995, l’application de la chromatographie industrielle à
la purification des antigènes a permis à Merial de proposer le
1er vaccin au monde, sans Protéines Virales Non Structurales,
induisant des différences sérologiques. Cette technologie a permis de
distinguer les animaux vaccinés des animaux infectés ou porteurs sains
des virus de la F.A. Les vaccins de la F.A. illustrent l’engagement de Merial
pour la Santé Animale. Ils restent des produits phares pour le leader mondial
en santé animale. Plus de 60 ans d’engagement pour le combat contre la
F.A… Plus de 60 ans pendant lesquels Merial a joué un rôle décisif dans
l’éradication de la F.A.
Un combat qui ne s’arrêtera que lorsque
Incidence
la Fièvre Aphteuse sera éliminée de la
annuelle de la F.A.
surface de la terre.
en France et en Allemagne
Un challenge continu
au niveau mondial
(1950-1992)
Conséquence
annuelles de la F.A.
en France (1950-1992)
Plus de 60 ans
de mobilisation,
plus de 60 ans
UNE SOCIETE SANOFI
d’innovation
Une comparaison des Programmes
Nationaux de Vaccination en France et en
Allemagne a montré des résultats similaires :
la F.A. est éradiquée quand
100 % des animaux sont
vaccinés, permettant ainsi
En étendant la vaccination à 100 %
du bétail, le Programme de Vaccination
National français (P.N.V.) a conduit à
l’éradication de la F.A. en France et
en conséquence à l’interdiction des
vaccinations après une période
de plusieurs années sans
épidémie.
une éventuelle interruption du
programme de vaccination.
#7
Dr Jean-Christophe AUDONNET, Merial
L’éradication
de la RAGE en Europe
S uite à la 2ème guerre mondiale, la rage s’est progressivement étendue à l’ensemble des pays européens à
l’exception des îles britanniques et a connu une forte
avancée en France jusqu’à la fin des années 1980.
L’application continue (par campagnes bi-annuelles)
de ce vaccin en Europe de 1990 à 1996 (plus de
10 millions de doses utilisées sur le terrain), sur la
base de campagnes de vaccination très organisées,
a permis d’éradiquer la rage en France, au
Benelux, et au-delà en moins de 10 ans. L’action
de vaccination est aujourd’hui activement poursuivie
en Pologne, Ukraine et Russie afin de repousser
toujours plus loin le « front de la rage ».
La lutte contre les renards (vecteurs principaux de la
rage en Europe) a d’abord utilisé des moyens classiques : tirs sélectifs (chasse de nuit) et gazages
systématiques de terriers. Mais cette approche, initiée
au début des années 1970 s’est vite révélée à la fois
très coûteuse et très peu efficace.
Grâce à cette action de vaccination, il n’y a plus de
rage véhiculée par les mammifères sauvages
en Europe, et seuls quelques cas « importés* » sont
maintenant recensés.
Ce n’est seulement lorsque la vaccination des
renards par voie orale a pu être appliquée sur le
terrain que le front de la rage a commencé à reculer
très sensiblement (voir cartes).
10 millions
de doses
La vaccination des renards sauvages sur le
terrain a été permise par la mise au point par des
chercheurs français d’un vaccin vivant actif par voie
orale : RABORAL® , absolument révolutionnaire pour
l’époque. C’est la combinaison de l’innovation du
vaccin RABORAL® et de l’utilisation d’un appât
spécifique (conçu à partir de farine et d’huile de
poisson, mélange très odorant et très attractif pour les
renards!) qui a été la clé de la très grande efficacité
de la vaccination sur le terrain.
19 9 0
19 9 9
19 9 0
19 9 0
Cas de rage en Europe en 1990
(1 point rouge correspond à 1 cas de rage)
19 9 9
19 9 9
20 0 5
20 0 5
20 0 9
Cas de rage en Europe en 1999
(disparition des cas de rage en France)
20 0 5
Cas de rage en Europe en 2005 (disparition des cas
de rage en Suisse, Autriche et au Benelux)
20 0 9
20 0 9
19 9 0
19 9 9
20 0 5
20 0 9
Cas de rage en Europe en 2009
(disparition des cas de rage en Allemagne et en Pologne)
Chacal
Otocyon
Racoon
Mangouste
Moufette
UNE SOCIETE SANOFI
#8
Dr Yves Moreau, Musée Dr Mérieux
Rougeole, coqueluche
Défaut de vaccination =
Malgré les recommandations des autorités sanitaires,
La rougeole et la coqueluche
sont deux exemples récents.
DANGER
La roug
Plus de 23 000 cas
eo
on été déclarés en France entre 2008 et 2012,
répartis en 3 vagues épidémiques.
le
l’absence ou l’insuffisance vaccinale
dans la population française, permet à un certain
nombre d’agents pathogènes de circuler et
de provoquer des incidents graves, voire
des mortalités.
!
Pneumopathies graves, complications
neurologiques (encéphalites, myélites) et décès (10)
ont été déclarés notamment sur des adolescents et de jeunes
adultes. Ce virus de la famille de paramyxovirus continue a
se manifester. Il est extrêmement dommageable d’enregistrer
de telles situations, alors qu’il existe un vaccin anti-rougeole
performant (associé à ceux des oreillons, et de la rubéole : ROR).
Le nouveau programme recommandé par l’INVS* est le suivant :
• Enfants âgés de 12 à 24 mois :
2 injections à 6 mois d’intervalle.
• Personnes nées depuis 1980 :
rattrapage avec deux doses quelque soient
les antécédents vis-à-vis des trois maladies.
a
co
c
u
h
l
e
e
u
q
L
La majorité des cas de
coqueluche sont enregistrés par
l’organisation RENACOQ (hôpitaux et pédiatres
volontaires…). Depuis la mise en place de
la vaccination (vaccin classique puis acellulaire) le nombre
de cas confirmés est en nette diminution.
Par contre l’épidémiologie est en évolution avec
la constatation d’une contamination fréquente des enfants
très jeunes par des adultes « tousseurs » (parents, personnels
de crèche, assistantes maternelles…)
Les nourrissons ne sont jamais protégés par
les anticorps maternels, il est donc recommandé de leur administrer
trois injections de vaccins (2, 4, et 11 mois).
Pour les adultes, contaminateurs potentiels, un rappel de vaccination
contre la bactérie responsable (Bordetella pertussis) est également
recommandé par l’INVS*. Des rappels de vaccination
sont recommandés à 6 ans, 11 ans et 25 ans.
Une bonne couverture vaccinale des enfants et des adultes
doit permettre à terme l’interruption de la transmission de
cette maladie. Cette règle est transposable à la diphtérie,
la poliomyélite, les oreillons, la rubéole ainsi
qu’aux agents responsables des méningites
bactériennes invasives.
* INVS : Institut National de Veille Sanitaire.
#9
Dr Christophe Longuet, Fondation Mérieux
L’infection à VIH
est-elle éradicable
L’éradication
d’une infection
signifie sa disparition
à l’échelle de la planète,
chez l’homme ou chez l’animal
En faveur
de l’éradication du VIH
L’infection à VIH partage certaines caractéristiques
avec la variole qui a été éradiquée en 1977 :
1 L’infection à VIH est strictement humaine :
l’homme est le seul réservoir du virus, bien que
celui-ci soit issu de virus de singes SIV mutés
transmis accidentellement à l’homme.
2 Sa transmission est exclusivement inter-
humaine : le virus ne se transmet pas par les
insectes et est trop fragile pour persister dans
l’environnement.
3 Son diagnostic est accessible, notamment par
des tests rapides performants, même si contrairement à la variole, l’infection à VIH est généralement
asymptomatique pendant de nombreuses années.
L’espoir
est
permis
?
Contre
l’éradication du VIH
Avant que l’on puisse envisager l’éradication du VIH,
il faudra résoudre les immenses défis que le virus
pose à la science médicale et à la santé publique :
1 Malgré un important effort de recherche, le vaccin
contre le VIH n’est pas encore disponible. La
mutation très rapide du VIH lui a permis jusqu’à
présent de déjouer l’action des candidats vaccins
qui visent à renforcer l’immunité humorale et
cellulaire contre ce virus.
2 Dans l’organisme le génome viral intégré dans
les chromosomes des cellules lymphocytaires au
repos n’est pas accessible aux traitements
antirétroviraux actuels (qui bloquent cependant
l’évolution de la maladie). La guérison ne sera
possible qu’à cette condition.
3 Pour éradiquer le VIH à l’échelle planétaire il faudra
mettre en place des interventions de santé
publique d’une envergure jamais égalée à
ce jour, lorsque les défis 1 et 2 auront trouvé leur
solution. Les interventions actuelles de dépistage
et de traitement du VIH permettent de sauver de
nombreuses vies. Pourtant elles ne touchent
pas la moitié des personnes qui en ont besoin
dans le monde.
C’est cet espoir que veulent partager les scientifiques les plus éminents dont
le co-lauréat du prix Nobel de médecine 2008, le Pr. Françoise Barré-Sinoussi,
découvreur du VIH. Jamais dans l’histoire de la médecine, les avancées
n’ont été aussi rapides que pour l’infection à VIH : moins de 30 ans
après l’identification du virus, un traitement suspensif de la maladie et du
décès, le traitement antirétroviral, a été mis au point. Les connaissances
sur les interactions virus-hôte sont immenses laissant espérer la mise
au point d’un vaccin efficace dans les prochaines décennies. La solidarité
internationale matérialisée par le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme, n’a jamais été aussi forte.
Parce que d’éminents acteurs scientifiques, de santé publique, communautaires et politiques tentent avec acharnement de relever tous les défis
posés par cette infection, il est permis d’espérer que le XXIème siècle
voit l’éradication du VIH.
[Figure 1]. Prévalence du VIH
chez des personnes de 15-49 ans,
(selon l’OMS)
Western Pacific: 0.1 [0.1-0.1]
Eastern Mediterranean: 0.2 [0.1-0.3]
South-East Asia: 0.3 [0.2-0.4]
Europe: 0.4 [0.4-0.5]
Americas: 0.5 [0.4-0.6]
Africa: 4.6 [4.4-4.8]
Global prevalense: 0.8% (0.7-0.8)
# 10
Dr Michel CADOZ, Musée Dr Mérieux
Vaccination contre
Haemophilus influenzae type b
Avec les méningocoques et les pneumocoques,
Haemophilus influenzae type b (Hib) fait partie
des bactéries entourées d’une capsule
responsables de graves infections du nourrisson
Hib était universellement
la principale cause de
méningites du nourrisson
ainsi que de pneumonies dans les pays en
développement. Ces infections restent graves même
avec une antibiothérapie précoce et adaptée. La
mortalité due aux méningites reste non-négligeable
et les séquelles sont fréquentes.
Des anticorps protecteurs dirigés contre la capsule
de ces bactéries apparaissent progressivement après
plusieurs contacts avec la bactérie.
Avant l’introduction
de la vaccination
Des vaccins utilisant le même
procédé de conjugaison ont été
développés contre les infections à
pneumocoques et à méningocoques ; ils sont eux aussi très efficaces et très
largement utilisés dans les pays industrialisés.
Cependant, ils ne permettent pas d’obtenir une quasi
éradication pour plusieurs raisons : les pneumocoques
présentent un très grand nombre de sérotypes qui
s’adaptent et contournent la composition vaccinale.
Ils sont responsables d’infections graves aux deux
âges extrêmes de la vie.
Quand au méningocoque la variété actuellement
la plus fréquente en France (le méningocoque du
groupe B) est réfractaire à la stratégie de couplage et
reste donc hors du champ de protection des vaccins.
Les autres
vaccins
conjugués
[Figure 1]. Méningites à Haemophilus influenzae : incidence ches les enfants de
moins de 5 ans - France 1991-2004
35
30
Cas pour 100 000
Un premier Développé à partir de l’antigène
capsulaire seul, n’était malheureuvaccin
sement pas efficace avant l’âge de
18 mois et « ratait » donc sa cible. Dans les années
1975-1980 John Robbins et Rachel Schneerson eurent
l’idée de coupler (conjuguer) l’antigène capsulaire
(PRP) à une protéine. La réponse immune obtenue
est ainsi plus précoce et plus intense.
Quatre types de vaccins Hib conjugués ont été
développés avec des procédés de couplage différents.
Trois d’entre eux, utilisant l’anatoxine tétanique ou
diphtérique ou une protéine de méningocoque comme
protéines de couplage, sont très largement utilisés
depuis la fin des années 1980.
La protection est complète chez les nourrissons
dès la deuxième dose inclue en France dans les vaccins hexavalents (i.e. Diphtérie, Tétanos, Coqueluche,
Poliomyélite, Hib et Hépatite B). L’effet sur l’incidence
des méningites a été spectaculaire dans tous les
pays qui ont introduit la vaccination de masse des
nourrissons.
Ces vaccins font partie des programmes de vaccination
des pays industrialisés et sont aussi recommandés
et utilisés dans de nombreux pays en voie de
développement ; une initiative internationale propose
de les mettre à la portée de tous les pays dans les
meilleurs délais.
On peut considérer que grâce à une vaccination
soutenue les infections graves et en particulier les
méningites à Hib sont maintenant maitrisées (trés
rares cas résiduels chez des sujets présentant un
grave déficit immunitaire, dans certaines populations
refusant la vaccination et chez les personnes âgées).
Cependant, la bactérie continue de circuler et
l’éradication vraie ne semble pas atteignable.
Vaccination
Moins de 1 an
De 1 à 2 ans
De 3 à 4 ans
25
20
15
10
5
0
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
# 11
Dr Yves Moreau, Musée Dr Mérieux
Dr Gilles CHAPPUIS, Musée Dr Mérieux
SRAS et autre coronavirus
Contrôle par des mesures sanitaires
A deux reprises depuis le début du XXIème siècle,
des épidémies graves transmissibles dues
à des coronavirus se sont manifestées.
Réservoir animal :
chauve-souris
cov
Contamination
Civette masquée
Le SRAS (cov : syndrome respiratoire aigu sévère)
est apparu en Chine fin 2002.
Elevage et
consommation
Plus de 8 000 cas et
près de 800 morts ont été
Homme
enregistrés au niveau mondial.
Voie respiratoire
(toux, éternuements…)
Le réservoir animal identifié est une chauve-souris
qui aurait contaminé la civette masquée, élevée
et consommée par les chinois. Le virus a
été transmis d’homme à homme, par
voie respiratoire (toux, éternuements…). Fièvre
élevée, toux sèche, essoufflements, autres signes
respiratoires, diarrhée et malaise général sont les
symptômes observés. Le taux de létalité peut aller
jusqu’à 50%. Ce mode de transmission a grandement
facilité sa diffusion dans les zones à forte densité
de population ainsi que par les transports aériens.
La mobilisation internationale après l’alerte
de l’OMS en 2003, illustrée par des mesures
sanitaires d’isolement et de quarantaine,
a permis d’arrêter l’épidémie.
Pour ces coronavirus (cov et ncov) aucun traitement
et aucun vaccin n’existent. Pour les épidémies
futures, un test rapide de détection de ces virus est
une priorité. Les professionnels de santé doivent
établir et suivre scrupuleusement les mesures à
prendre pour éviter la propagation virale.
cov
Un autre coronavirus (ncov), dix ans plus tard est
apparu au Moyen-Orient, il semble qu’il soit moins
contagieux, mais provoque une pneumonie grave
entrainant une détresse respiratoire souvent mortelle.
A ce jour moins de
70 personnes ont été atteintes,
le taux de létalité est supérieur à 60%. Le réservoir
de ce nouveau coronavirus est pour l’instant inconnu.
# 12
Dr Véronique Guérin-Faublée, VétagroSup Campus Vétérinaire
Le charbon,
une maladie non éradicable
Connu depuis l’antiquité, le charbon ou fièvre charbonneuse
(anthrax en anglais) est une maladie infectieuse cosmopolite,
commune à l’animal et à l’Homme et due à une bactérie,
E n 1850, Davaine observe
au microscope dans le
sang de moutons morts de
charbon des « petits corps
filiformes » absents chez
les animaux sains puis
démontre que la maladie est transmissible par
inoculation à différents animaux qui meurent en
quelques jours. Les mêmes bâtonnets sont mis
en évidence dans leur sang. Il affirme alors que
«la relation entre ces corpuscules et la maladie ne
peut être mise en doute» et, pour la première fois,
un micro-organisme est identifié comme l’agent
d’une maladie infectieuse.
Koch va poursuivre les travaux sur le charbon. Il décrit
une forme de résistance de la cellule bactérienne, la
spore, de longévité prolongée dans les sols. Puis, il
réussit à cultiver la bactérie et montre que l’inoculation
d’une culture peut reproduire la maladie.
Toussaint, en 1880, réussit à protéger des moutons
contre le charbon en leur injectant des bactéries
vivantes de virulence atténuée. Pasteur, Roux
et Chamberland vont alors modifier le procédé
d’atténuation en cultivant la bactérie à 43°C
en présence d’un antiseptique.
L’expérience de Pouilly-le-Fort
démontrera l’efficacité
et l’innocuité de ce
Casimir Davaine
premier vaccin contre
une redoutable
maladie du bétail.
Bacillus anthracis,
une bactérie à
l’origine d’avancées
historiques
en microbiologie
Henry Toussaint
Robert Koch
Bacillus anthracis
Le charbon affecte principalement les herbivores
domestiques et sauvages,
notamment les ruminants.
Chez l’animal, la maladie résulte le plus souvent de
l’ingestion de spores présentes dans le sol et à la
surface des végétaux [Figure 1]. Elle est endémique
en Afrique, en Asie et dans des pays d’Amérique
du Sud. Ailleurs, elle a fortement régressée [Figure 2]
grâce à la vaccination. La pérennité de l’infection des
terres charbonneuses - les champs maudits - par
les spores de Bacillus anthracis [Figure 1] explique
néanmoins l’impossibilité d’éradiquer le charbon
animal et sa résurgence régulière, par exemple lors
de certains phénomènes météorologiques, sécheresse
puis inondations.
Le charbon,
une maladie
animale
L’Homme développe un charbon
suite à un contact avec un
animal infecté ou ses produits.
La forme clinique la plus fréquente est la «pustule
maligne» [Figure 3] due à la contamination d’une plaie
cutanée. L’inhalation ou, parfois, l’ingestion de spores
aboutit au développement de formes dites internes
souvent mortelles, même si la personne est traitée.
La prévention du charbon chez l’Homme dépend
uniquement de la lutte contre la maladie animale,
l’Homme étant un cul-de-sac épidémiologique et les
animaux les seuls réservoirs et sources de bactéries.
Mais, Bacillus anthracis peut aussi être propagé
délibérément. Depuis la seconde guerre mondiale,
son emploi comme arme biologique a fait l’objet
d’essais par plusieurs pays. En 2001, des spores
associées à des particules de silice permettant leur
dispersion sous la forme d’aérosols ont été utilisées
aux Etats Unis comme agent de bioterrorisme.
Le charbon,
une zoonose
[Figure 1]. Cycle épidémiologique de Bacillus anthracis.
Spore
Formes végétatives
Spores
Terres charbonneuses
Louis Pasteur
Vaccination contre le charbon
par Pasteur à Pouilly-le-Fort
[Figure 2]. Prévalence du charbon dans le monde (World Anthrax Data Site)
"Epidémique"
Endémique
Sporadique
Absent
[Figure 3]. Forme cutanée
de charbon.
# 13
Pr Jean Freney, Hospices Civils de Lyon
Escherichia coli résistant aux antibiotiques :
l’inquiétude grandit
Escherichia coli (le « colibacille ») est une bactérie
commensale de l’homme et des animaux.
Les souches pathogènes sont responsables
d’infections intestinales comme des gastroentérites ou extra-intestinales comme les infections
urinaires, les méningites, péritonites ou septicémies.
En France, Escherichia coli représente environ
25 % des infections acquises
à l’hôpital ou infections nosocomiales ce qui lui
confère la première place devant le « staphylocoque
doré » (Staphylococcus aureus) 20 % et le « bacille
pyocyanique » (Pseudomonas aeruginosa) 10 %.
Dès le début de l’utilisation des antibiotiques
dans les années 1940, les bactéries ont appris à
développer différentes stratégies pour les inactiver.
Ainsi au fur et à mesure que l’on mettait au point
de nouveaux antibiotiques, les bactéries réagissaient en développant des moyens de plus en plus
sophistiqués pour réduire leur action à néant.
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à une
augmentation très importante de la résistance
d’Escherichia coli aux antibiotiques. Ainsi, Tadesse
et ses collaborateurs de Rockville, Maryland, USA (1)
ont étudié des souches d’E. coli humaines et
animales sur une période de plus de 50 années
(1950-2002). Ils ont montré qu’il y avait une
augmentation significative et régulière de la
résistance au cours des 5 décennies [Figure 1].
[Figure 1]. Evolution de la résistance aux antibiotiques de souches d’Escherichia coli
sur de 1950 à 2002 (Tadesse et al., Emerg. Infect. Dis. 2012;18:741-9).
100
n = 133
n = 104
n = 192
n = 199
n = 136
n = 173
80
Résistance à 5
ou 8 antibiotiques
60
Résistance à 3
ou 4 antibiotiques
40
Résistance à 1
ou 2 antibiotiques
20
0
Pas de résistance
1950-1659 1960-1669 1970-1679 1980-1689 1990-1999 2000-2002
[Figure 2]. Répartition des souches productrices de BLSE en Europe en 2011
(European Antimicrobial Resistance Surveillance Network - EARS-net)
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
Incidence des souches productrices de BLSE
au total
chez Escherichia coli
Résistance (%)
chez Klebsiella pneumoniae
< 1%
chez
Enterobacter sp
1 to < 5%
5 to < 10%
10 to < 25%
25 to < 50%
≥ 50%
0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Les bactéries
armi les armes mises au
P
s
te
an
st
si
multi-ré
point par les bactéries, existe
(BMR)
un mécanisme basé sur
la production d’enzymes appelés BLSE pour
« bêta-lactamases à spectre étendu » capables
d’inactiver presque tous les antibiotiques du groupe
des bêta-lactamines (pénicillines ou céphalosporines)
les plus actives et les plus récentes comme les
céphalosporines de troisième génération. De plus
ce phénomène s’accompagne d’une résistance associée à de nombreuses autres familles d’antibiotiques
(quinolones, sulfamides, …).
Ce mécanisme est apparu dans les années 1990
chez des bactéries comme Klebsiella pneumoniae et
Enterobacter aerogenes et concerne depuis les années
2000 Escherichia coli ce qui place cette bactérie en
nombre absolu comme la première espèce productrice de BLSE. En 2011, la proportion de résistance
aux céphalosporines de troisième génération était
de 8,2 % en France, de 8,0 % en Allemagne et de
9,6 % en Grande-Bretagne. Elle était plus faible dans
les pays du nord de l’Europe (3,6 % en Norvège et
5,1 % en Finlande) mais plus élevée en Espagne
(12 %), en Italie (19,8 %), en Roumanie (22 %),
Bulgarie (22,9 %), Slovaquie (31 %) et jusqu’à 36,2 % à
Chypre [Figure 2]. Ceci est particulièrement inquiétant car
le nombre de ces souches ne cesse d’augmenter.
Les patients sont donc de plus en plus difficiles
à traiter correctement [Figure 3].
De nouvelles
bactéries
ultra-résistantes
Un autre danger considérable
est en train d’émerger. Ce sont
les souches produisant des
carbapénémases, enzymes détruisant souvent
les seuls antibiotiques encore disponibles comme
l’imipénem. Ces souches surtout retrouvées en Inde
et au Pakistan sont maintenant bien installées en
Europe. De grandes variations apparaissent entre
les pays du nord où le taux est faible et le sud de
l’Europe où il peut être très élevé comme en Italie,
Grèce, Turquie ou Israël (2).
100
n = 133
n = 104
n = 192
n = 199
n = 136
n = 173
Résistance à 5
ou 8 antibiotiques
80
Résistance à 3
La diffusion mondiale de souches bactériennes
ou 4 antibiotiques
Résistance à 1
résistantes à tous les antibiotiques a commencé
:
ou 2 antibiotiques
Pas defin
résistancedes
ne s’achemine t-on pas vers la
1950-1659 1960-1669?
1970-1679 1980-1689 1990-1999 2000-2002
antibiotiques
60
40
20
0
[Figure 3]. Incidence des souches productrices de BLSE entre janvier 1997 et
décembre 2010 à l’hôpital Bichat (Birgand et al. Am. J. Infect. Contr. 2012;1-5).
1,2
1
0,8
Incidence des souches productrices de BLSE
au total
chez Escherichia coli
chez Klebsiella pneumoniae
chez Enterobacter sp
0,6
0,4
0,2
0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
# 14
Pr Jean Freney, Hospices Civils de Lyon
La syphilis reste toujours
sensible à la pénicilline…
Une exception parmi les
bactéries : 70 ans après
sa première utilisation,
Treponema pallidum, l’agent
de la syphilis reste toujours
sensible à la pénicilline…
Lorsque, au XVe siècle, la grande épidémie de syphilis
ou « grosse verolle » ou « mal de Naples » éclata en
Europe suite à la prise de la ville par les armées du
roi de France Charles VIII, une grande diversité de
méthodes et de moyens thérapeutiques fut proposée
pour combattre le mal. Parmi les remèdes préconisés
figuraient des traitements non médicamenteux comme
la diète, la saignée, les cures thermales, la prière,
la purge, etc...
Le douteux pape Alexandre VI Borgia
fut traité par une méthode tout à
fait originale ! « On avait éventré un
taureau et le Pape fut enfoncé nu
dans le corps de l’animal agité des
dernières convulsions…Il fut ensuite
plongé tout entier dans une énorme jarre d’huile
remplie d’eau presque congelée ». On ne sait pas si le
Pape guérit de ce traitement ! Pour ce qui concerne le
traitement purement médicamenteux, la pharmacopée
de l’époque proposa principalement le mercure et le
gaïac, tous deux étant d’efficacité très limitée. Enfin,
au XXe siècle apparurent les arsenicaux. Ils furent
délaissés à cause de leur toxicité jusqu’à ce que
Paul Ehrlich et ses collaborateurs proposent le
Salvarsan qui connaîtra un énorme succès.
Le bismuth commencera à s’imposer dans
les années 1920.
Alexandre Fleming (1881-1955), biologiste britannique
qui a découvert la pénicilline en 1928
L’ensemble de tous ces composés fut définitivement
abandonné avec la découverte de la pénicilline.
En 1943 quatre patients syphilitiques furent en effet
guéris en utilisant cet antibiotique. Par une ironie de
l’histoire, la pénicilline fut utilisée de façon très large
à la fin de la guerre pour traiter les Napolitaines sur
les mêmes lieux où tout avait commencé 450 ans
auparavant. A l’automne 1943, les services alliés
étaient placés sous le haut commandement du
général Eisenhower. A cette époque, les maladies
vénériennes constituaient un problème majeur
pour les armées alliées. Eisenhower permit cette
expérimentation qui consistait à donner à chaque
femme une dose faible de 8 000 unités de pénicilline.
Ceci eut pour conséquence de faire diminuer
l’incidence de la syphilis et de la gonorrhée
au sein des armées alliées.
Alors que la bactérie responsable de la gonorrhée
(Neisseria gonorrhoeae) est devenue depuis les années
1970 de plus en plus souvent résistante à la pénicilline,
Treponema pallidum, l’agent de la syphilis
demeure constamment sensible à cet antibiotique, ce qui est exceptionnel chez les
bactéries. Le traitement habituel d’une syphilis
non compliquée chez l’adulte reste donc l’injection
intramusculaire d’une dose unique de benzathinepénicilline si bien sûr le patient ne présente pas
d’allergie à cet antibiotique.
# 15
Dr François LACOSTE, bioMérieux
Dr Isabelle CANIAUX, bioMérieux
Infections nosocomiales,
importance et contrôle
Facteurs favorisants
les infections nosocomiales
Les infections nosocomiales*
concernent les infections contractées dans
un établissement de santé. Une infection est
dite nosocomiale si elle est absente lors de
l’admission du patient dans l’établissement de
santé et qu’elle se développe 48 heures au moins
après l’admission. Le délai de 48 h s’allonge
jusqu’à 30 jours dans le cas d’infections de site
opératoire, et jusqu’à un an s’il y a mise en place
de matériel prothétique.
E n 2006, la prévalence des infections
nosocomiales en France était
(1)
d’environ 5 % . La prévalence est variable en fonction
des pays, et dans un même hôpital elle peut varier
en fonction des services : ainsi jusqu’à 30 % des
patients admis en soins intensifs peuvent
contracter une infection nosocomiale, à l’origine
de sepsis. Les infections nosocomiales représentent
donc un problème de santé publique dont les conséquences médicales et économiques sont majeures.
Importance
Les infections nosocomiales
sont généralement dues à
des bactéries qui vivent au
contact de notre organisme
(bactéries commensales) ou
qui vivent dans l’environnement (bactéries
saprophytes). Il s’agit souvent de bacteries
résistantes à de nombreux antibiotiques comme
Staphylococcus aureus résistant à la Meticilline (SARM).
Les germes hospitaliers sont de ce fait souvent
capables de survivre dans un milieu hostile et de
développer de multiples résistances aux antibiotiques.
Les bactéries à l’origine d’infections nosocomiales
sont les suivantes : • Staphylococcus aureus
• Enterococcus faecium • Klebsiella pneumoniae
• Acinetobacter baumannii • Pseudomonas aeruginosa
• Enterobacter species • Clostridium difficile (2).
Bactéries
responsables
d’infections
nosocomiales
En 2007, une enquête a montré que Clostridium
difficile faisait partie des 20 premières causes de
mortalité chez les personnes agées de plus
de 65 ans (3). Il s‘agit d’infections urinaires, pulmonaires, ou au niveau du site opératoire (4). L’utilisation à
demeure de sondes urinaires, catheters, les dispositifs
de ventilation mécanique consitituent autant de portes
d’entrée favorisent le développement de ces infections.
[Figure 1]. ENP 2006 : infections nosocomiales par site infectieux (n = 19 296).
30,3
Infections urinaires
Pneumopathies
Infections du site opératoire
Infection peau/tissus mous
Infections respiratoires autres
Bactériémies/septicémie
Infections ORL/stomatologiques
Infections du tractus gastro-intestnal
Infections sur cathéter
Autres sites
Non documenté
14,7
14,2
10,2
Utilisation abusive des antibiotiques contextes ne le
antibiotiques dans des
L’utilisation des
virales traitées avec
nécessitant pas (exemple : angines
(durée de traitement non
des antibiotiques), la non obesrvance
de bactéries résistantes
respectée) favorisent le développement
aux antibiotiques.
elle est en baisse
Découverte de nouveaux antibiotiques : ouverts est passé
iques déc
Le nombre total de nouveaux antibiot
8 et 2011 (5), traduisant le
200
e
de 16 entre 1983 et 1987 à 2 entr
ceutiques pour investir en
moindre interêt des sociétés pharma
e classe de médicaments.
Recherche et Développement dans cett
lier
Mesures d’hygiènes en milieu hospita
(nettoyage des
e
gièn
ffisant des règles d’hy
Le respect insu
l’environnement du milieu
mains…), le manque de contrôle de
dissémination des infections
hospitalier), favorisent l’émergence et la
nosocomiales.
e
Environnement et chaîne alimentair présentant des
ce de bactéries (Enterobacteriaceae)
Présen
(6)
es dans les légumes .
gènes de résistance à des antibiotiqu
(7)
en production animale .
Utlisation massive d’antibiotiques
erobacteriacae) dans des
Présence de bactéries résistantes (Ent
mmation, principalement
denrées alimentaires (viande de consso
de poulet).
e
Facteurs de sensibilité chez l’Homm pays développés
les
s
dan
e
agé
population en moyenne plus
Une
déprimés associés à une
et la proportion de patients immuno
risants la susceptibilité
chimiothérapie sont des facteurs favo
à ces infections.
Contrôle des
infections
nosocomiales
Dans les établissements de santé
Hygiène des mains, formation et contrôle
(détection des porteurs sains) du personnel
soignant. Dépistage à l’arrivée à l’hôpital des
patients à risque (SARM particulièrement),
isolement des malades susceptibles de
propager l’infection. Réduction de la
durée de séjour des patients. Surveillance
de l’usage des antibiotiques. Surveillance
de l’environnement, changement régulier
des antibactériens de surface. Constitution
de comité de lutte
contre les infections
nosocomiales et suivi
épidémiologique au
niveau national des
établissements de
santé.
A l’extérieur des établissements de santé
Prescription et utilisation raisonnées des antibiotiques, suivi de la
durée de traitement. Contrôle de l’environnement : diminution des
antibiotiques utilisés en production animale. Ces moyens visent
à diminuer le développement et la dissémination de souches
bactériennes résistantes.
Les infections nosocomiales représentent un
problème de santé publique majeur. Les moyens
de lutte existent et touchent à la fois le patient, le
personnel médical, et l’environnement, qu’il soit
interne ou externe à l’établissement de santé.
Un usage raisonné des antibiotiques reste un
élément clé pour éviter le développement et la
propagation de souches bactériennes résistantes.
6,8
6,4
3,5
2,9
2,8
7,6
0,4
0
5
10
15
20
25
30
35
Infections (%)
(1) Institut de veille sanitaire Enquête Nationale de Prévalence (ENP) des infections nosocomiales, France, juin 2006.
(2) Xu J., Kochanek K. D., Tejada-Vera B. (2010, May). National Vital Statistics Reports. 1. Vol. 58.
(3) Klevens R. et al. (2007, Oct.). JAMA. 298 (15): 1763-71.
(4) Institut de Veille Sanitaire Enquête Nationale de Prévalence (ENP) 2006.
(5) Perencevich EN, Lautenbach E. JAMA 2011;305(14):1482-3.
(6) Reuland et al., ECMID, Abstract.
(7) Grave et al., J Antimicrob Ther 2010, 65 : 2037.
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