presentation-premiere-2008-recupere

publicité
Premières littéraires
2007.2008
DECOUVERTE DE LA PHILOSOPHIE
QUELLE
EST
L’IMAGE
COMMUNE
DU
PHILOSOPHE ?
Le philosophe , c’est un doux
mélange d’intello et de baba-cool !
QUELLE
EST
L’IMAGE
COMMUNE
DE
LA
PHILOSOPHIE?
Il y a dès lors
DEUX IMAGES DE LA PHILOSOPHIE
UNE PRISE DE TÊTE
OU
UNE TÊTE DANS LES NUAGES
Conséquences!
On tient la PHILOSOPHIE
1. pour une activité purement intellectuelle
2. qui concerne des choses ABSTRAITES
3. sur lesquelles on se pose des QUESTIONS qu’on
ne se pose que rarement, pour ne pas dire jamais!
Des questions que seuls des philosophes peuvent
en fait se poser!
4. Questions que l’on va examiner en
PROFONDEUR!
5. pour n’avoir au final AUCUNE REPONSE!
6. Donc pour une ACTIVITE INUTILE !!
D’où le fameux: La philosophie, ça ne sert à rien!
Les premiers détracteurs de la philosophie
sont
Le père de la philosophie occidentale est
SOCRATE
1. Aristophane qui dans la pièce Les Nuées,
Cette image de la philosophie
2.
est aussi vieille
que la
philosophie!
Et donc la critique
de la
3
philosophie est aussi vieille que
la philosophie!
représente Socrate suspendu dans un panier,
toisant le commun des mortels.
Calliclès, un personnage imaginé par Platon dans
le dialogue le Gorgias qui dit à Socrate que
« la philosophie est une chose charmante à condition
qu’on adonne modérément quand on est jeune ».
Mais la pratiquer encore à l’âge adulte est « une
véritable ruine pour l’homme ».
. Anytos, Mélétos et Lychon qui vont déposer
plainte contre Socrate pour:
-
Corruption de la jeunesse: à force de
philosopher avec les jeunes, Socrate finit par les
détourner de l’essentiel. Par exemple, le fils
d’Anytos a fini par préférer la philosophie au
commerce! Et il est toujours dangereux que la
jeunesse se pose des questions qu’on ne se
pose pas d’habitude!
-
Impiété: les Grecs ont cru que Socrate était un
faiseur de nouveaux Dieux et qu’il négligeait les
Dieux officiels de la Cité.
HISTOIRE DE SOCRATE
SOCRATE
Né en 469 à Athènes
Père: sculpteur
Mère: sage-femme
Profession: sans
(Socrate n’est pas un sophiste !)
Caractéristique physique: laideur
Signes particuliers:
-possède un Daïmon
-n’a jamais rien écrit!
( C’est son disciple Platon qui s’est chargé de retranscrire les dialogues de son
maître, avec une certaine liberté et part d’invention!)
-prétend ne savoir qu’une seule chose, c’est qu’il ne sait rien.
(C’est ce qu’on appelle la docte ignorance)
Passion: amoureux de la sagesse (philos: amour, sophia: sagesse)
Activités: adepte du dialogue philosophique oral sur la place publique ou
au hasard des rencontres; maître en maïeutique
( l’art d’accoucher les esprits de leur ignorance ignorée et de leur savoir tout aussi
ignoré)
Mis en procès en 399 , à l’âge de 70 ans
Refusant la défense rédigée par un
grand avocat, Lysias, Socrate s’est
défendu seul en racontant sa vie. Il
n’avait rien préparé car il était
convaincu de gagner , de la
sagesse du peuple athénien…
Il a été reconnu coupable par 281
voix contre 221.
Et condamné à mort, car au
moment de décider de la peine, il a
proposé d’avoir pour punition
d’être nourri au Prytanée, honneur
réservé aux champions olympiques.
L’humour de Socrate n’a fait
qu’agacer les juges, 60 votent en
plus pour sa mort.
Il meurt le 7 mai 399 en buvant la
cigüe, poison mortel. Il est entouré
par ses disciples.
Avant de mourir, Socrate dit: « Criton, nous
devons un coq à Asclépios : payez-le, ne l'oubliez
pas. »
Si Socrate confie à son
ami Criton la tâche
d'offrir un coq à
Asclèpios, c'est pour
signifier sa gratitude à
l'égard du dieu de la
médecine pour avoir
guéri son âme du mal
d'être unie à un corps.
Pour Platon, le corps
est « le tombeau de
l’âme».
Philosopher, c’est
apprendre à mourir!
SENEQUE (4 av. JC - 65 )
1. Il boit la cigüe; mais
celle-ci est éventée, il
n’arrive pas à
s’empoisonner.
2. Il demande qu’on lui
ouvredeles
veines, sa
Sur ordre
Néron,
femme
fait de même,
Sénèque
dut en
se suicider.
maisdelemourir
sang comme
ne coule
Il décida
pas assez vite, ni pour
Socrate.
lui, ni pour elle.
3. Il demande une étuve
Mais
les choses
ne se sont
bouillante
pour
pasprovoquer
passées comme
prévues!
un arrêt
cardiaque, il arrive enfin
à mourir mais ces
dernières paroles ne
sont pas passées à la
postérité:
on a perdu la tablette sur
lesquelles elles avaient
été inscrites!
Morale de ces histoires
Il y a des fois où vraiment le sort s’acharne!
 Le « premier philosophe » est aussi le premier martyr
de la philosophie!
 Mais un martyr prêt à mourir car, pour lui, l’essentiel
n’est pas de vivre mais de penser, de méditer.
 Et pour cela, le corps est finalement un obstacle: il
détourne de la pensée, de la méditation pour d’autres
occupations plus terre à terre: satisfaire les besoins
et se faire plaisir, agir, vivre quoi!

C’est pourquoi….
Si pour Hegel, Socrate est
un «héros de l'humanité» ,
pour Nietzsche , c’est plutôt
un «fatigué de la vie» pour
qui la guérison de l'âme par
la mort est préférable à la
guérison du corps.
NIETZSCHE ( 1844 – 1900)
« Socrate voulait mourir : ce
ne fut pas Athènes, ce fut
lui-même qui se donna la
ciguë, il força Athènes à la
lui donner... » écrit-il dans
Le crépuscule des idoles.
Bilan
Non seulement la philosophie ne sert à rien,
mais en plus:
1. Il peut être dangereux de la pratiquer
2. Elle est nuisible, car elle serait contraire à la vie
3. Elle serait une perte de temps car stérile et douloureuse
4. Elle pourrait même attenter à notre bonheur comme le pensaient
Du Bellay et Voltaire!
DU BELLAY, LES REGRETS, 1558
Je me ferai savant en la philosophie,
En la mathématique et médecine aussi :
Je me ferai légiste, et d'un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie :
Du luth et du pinceau j'ébatterai ma vie,
De l'escrime et du bal. Je discourais ainsi,
Et me vantais en moi d'apprendre tout ceci,
Quand je changeai la France au séjour d'Italie.
O beaux discours humains ! Je suis venu si loin,
Pour m'enrichir d'ennui, de vieillesse et de soin,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon âge.
Ainsi le marinier souvent pour tout trésor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d'or,
Ayant fait, comme moi, un malheureux voyage.
VOLTAIRE
Histoire du Bon Bramin, 1758
« Le bramin me dit un jour : « Je voudrais n'être jamais né. »
Je lui demandai pourquoi.
Il me répondit : « J'étudie depuis quarante ans, ce sont quarante années de
perdues; j'enseigne les autres, et j'ignore tout : cet état porte dans mon âme tant
d'humiliation et de dégoût que la vie m'est insupportable. Je suis né, je vis
dans le temps, et je ne sais pas ce que c'est que le temps; je me trouve dans un
point entre deux éternités, comme disent nos sages, et je n'ai nulle idée de
l'éternité. Je suis composé de matière; je pense, je n'ai jamais pu m'instruire de ce
qui produit la pensée ; j'ignore si mon entendement est en moi une simple faculté,
comme celle de marcher de digérer, et si je pense avec ma tête comme je prends
avec mes mains. Non seulement le principe de ma pensée m'est inconnu, mais le
principe de mes mouvements m'est également caché : je ne sais pourquoi j'existe
Cependant on me fait chaque jour des questions sur tous ces points : il faut
répondre; je n'ai rien de bon à dire; je parle beaucoup, et je demeure confus
et honteux de moi-même après avoir parlé
…suite
L'état de ce bon homme me fit une vraie peine : personne n'était ni plus raisonnable
ni de meilleure foi que lui.
Je conçus que plus il avait de lumières dans son entendement et de sensibilité
dans son coeur, plus il était malheureux.
Je vis le même jour la vieille femme qui demeurait dans son voisinage : je
lui demandai si elle avait jamais été affligée de ne savoir pas comment son
âme était faite.
Elle ne comprit seulement pas ma question : elle n'avait jamais réfléchi
un seul moment de sa vie sur un seul des points qui tourmentaient le
bramin; elle croyait aux métamorphoses de Vitsnou de tout son cœur,
et pourvu qu'elle pût avoir quelquefois de l'eau du Gange pour se
laver, elle se croyait la plus heureuse des femmes. »
Que faire?
En rester là, ne serait-ce pas céder:
1. À un argument d’autorité?
DONC
2. À nosCe
tendances
retournaturelles?
aux origines n’a
On a une paresse naturelle qui nous détourne de la peine de méditer,
fait aque
confirmer
d’autant plus qu’on
peu d’amour
pour les vérités abstraites. On
préfère les vérités sensibles, concrètes, comme Saint Thomas, on
l’image
commune
ne croit que ce que l’on voit.
3. À la confusion? négative de la
Nous condamnons la philosophie
en utilisant un philosophe?
philosophie
Si Du Bellay, Voltaire et Nietzsche l’ont dit alors il n’y a qu’à s’incliner!
4. À l’ignorance?
Savons-nous vraiment ce qui nous est utile?
L’UTILE ?
L’utile, c’est ce qui est un moyen pour
atteindre une fin.
Par exemple: pour planter un clou, un marteau est utile!
Autre exemple: pour porter un meuble, un ami costaud est utile!
Ici la fin est pratique, technique et le marteau comme l’ami ne
sont que des outils, des USTENSILES qui n’ont alors de
valeur que relativement à ce but. ( pas de valeur en soi!)
- Un marteau ne pouvant plus planter un clou car il est cassé,
n’a plus aucune valeur utilitaire, donc plus de valeur du tout!
- Un ami ne pouvant plus porter de meuble car il a une jambe
dans le plâtre, n’a plus de valeur utilitaire, mais…
N’ a-t-il pour autant plus aucune valeur
pour moi comme le marteau?
Non!
- Il a encore une valeur affective pour moi: certes, il ne me sert
à rien pour porter ce meuble, mais je n’ai pour autant plus
aucun sentiment pour lui, je n’oublie pas pour autant les
moments partagés, nos points communs, notre complicité…
Cette inutilité présente n’abolit pas le passé et laisse ouvert le
futur: bien d’autres choses à partager et meubles à porter!
- Il a encore une valeur absolue en soi: certes, mon ami peut
avoir une valeur pour moi, par rapport à tel ou tel but, mais il a
en tant qu’être humain, une valeur absolue.
Cette valeur est sa dignité: elle vient du fait qu’il est un être pensant,
conscient et libre. Il est un JE avant d’être un TU pour un autre Je!
KANT ( 1724- 1804)
« Que l’homme puisse
posséder le Je dans sa
représentation: voilà qui
l’élève à l’infini audessus des autres êtres
vivants sur la terre. Il est
par là une personne,
c’est-à-dire un être tout
distinct par le rang et la
dignité, de choses, tel
des animaux dépourvus
de raison, dont on peut
disposer à sa guise ».
Anthropologie au point de vue
pragmatique
CONCLUSION
1. La valeur d’un ami ne se réduit pas à sa capacité à atteindre pour moi
des buts d’ordre pratique ou technique : autant acheter un marteau ou
louer un manitou!
2. Si la valeur des choses ne se réduit pas toujours à leur valeur de
moyen pour atteindre ce type de but ( je peux aussi collectionner les
marteaux!); la valeur des êtres ne s’y réduit jamais: un ami qui
découvrirait que je le réduis à un marteau, me quitterait sur le champs pour
me punir de mon irrespect! Il aurait raison!
3. Si je ne pouvais emmener sur une île déserte que l’un ou l’autre: c’est mon
ami que j’emmènerais avec moi!
Donc l’utile ne se réduit pas l’UTILITAIRE,
- l’utilitaire peut être inutile: que va m’apporter un marteau si je veux
partager une joie ou une peine?
- l’inutilitaire peut être utile: j’ai besoin de mon ami impotent, je l’aime!
QU’EST-CE DONC QUE L’UTILE PUISQU’ON NE PEUT PAS LE REDUIRE A L’UTILITAIRE?
propose cette
définition:
« Rien donc ne peut être
bon sinon ce qui
s’accorde avec notre
nature et par la suite
SPINOZA ( 1632.1677)
plus une chose
s’accorde avec notre
nature, plus elle est
utile »
Donc l’utile, c’est ce qui me correspondrait!
Voilà pourquoi le marteau ne me comble pas et l’ami davantage!
NOUVEAU PROBLEME
MAINTENANT QUE NOUS SAVONS CE
QU’EST L’UTILE,
POUR ALLER PLUS LOIN IL NOUS FAUT
SAVOIR QUI NOUS SOMMES,
POUR SAVOIR CE QUI S’ACCORDE OU
NON AVEC NOTRE NATURE !
PETITE REMARQUE
On se rend compte qu’alors que nous étions en train de
soupçonner que la philosophie ne servait à rien, et qu’on
s’opposait à ceux qui en font:
1.on en avait une pour la et les critiquer: il faut avoir une
certaine conception de la vie , de soi, des autres, de l’utile
pour la critiquer…
2. on est en train d’en faire :
 puisqu’on vient de définir l’utile, de réfléchir sur l’utile,
 puisqu’on est poussé à se demander qui nous sommes,
ce qu’est l’homme
Voilà des questions qu’on ne se pose pas d’habitude,
des questions essentielles qui exigent une analyse en
profondeur !!!
Frappé du bonheur de cette pauvre créature, je revins à mon
philosophe, et je lui dis : « N'êtes-vous pas honteux d'être malheureux,
dans le temps qu'à votre porte il y a un vieil automate qui ne pense à
rien, et
qui vit contentdu
? - Vous
raison, mede
répondit-il
; je mese
suis
L’histoire
bonavezbramin
Voltaire
dit cent fois que je serais heureux si j'étais aussi sot que ma
termine de manière étonnante!
voisine, et cependant je ne voudrais pas d'un tel bonheur.» (…)
Il est donc clair, disais-je, qu'il faudrait choisir de n'avoir pas le
sens commun, pour peu que ce sens commun contribue à notre
mal-être. »
Tout le monde fut de mon avis, et cependant je ne trouvai
personne qui voulût accepter le marché de devenir imbécile pour
devenir content. De là je conclus que, si nous faisons cas du
bonheur, nous faisons encore plus de cas de la raison.
Mais, après y avoir réfléchi, il paraît que de préférer la raison à la
félicité, c'est être très insensé.
NOTRE NATURE?
Ma nature, c’est ce qui me définit, ce qui fait que je
suis ce que je suis et que je me distingue de ce
que je ne suis pas.
C’est l’ensemble de mes caractéristiques:
1. Essentielles par opposition à des caractéristiques
accidentelles ( que j’ai mais que je ne pourrais ne pas avoir
sans que pour autant je ne sois plus moi!)
2. Distinctives par opposition à des caractéristiques
partagées avec d’autres (que j’ai en commun avec vous
qui ne suffise donc pas à dire qui je suis; on se définit aussi en
se distinguant des autres!)
Ma nature et notre nature?
Pour savoir ce qui m’est utile, il faut que je connaisse :
1. - ma nature individuelle ( qui est différente de la vôtre)
2. - ma nature en tant qu’être humain: bien que différents
des uns des autres nous appartenons tous à la même
espèce: l’espèce humaine. (c’est en tout cas ce que l’on
pense depuis le XVIIIème siècle, la différence de culture
n’est plus une différence de nature!)
C’est celle-ci que nous allons définir pour voir ce qui nous est
utile en tant qu’homme et pas seulement en tant qu’individu.
QUELLE EST LA NATURE DE L’HOMME ?
Qu’est-ce qui distingue l’homme des objets?
Moi
 Je suis un être vivant,
animé
 je suis le résultat d’une
histoire et j’évolue dans
l’histoire
 Je suis plus difficile à
définir et je ne suis pas
défini avant mon
existence
Cette table
- Elle est inerte, sans vie
- Elle est finie, sans histoire
- Elle est aisément
définissable et définie avant
d’exister
(un plan capable de supporter
quelque chose avec pied)
J’ai une marge d’évolution
parce que je ne suis pas fini
au départ
 Je sais que j’ai à devenir ce
que je ne suis pas encore
pleinement, parce que je
suis conscient du monde
qui m’entoure ( de cette
table!) et de moi-même.
 Alors que nous, êtres
humains, nous luttons sans
cesse pour cette
reconnaissance
. que l’homme existe en soi et

pour soi, qu’il est un sujet.
- Elle est dès le départ ce
qu’elle est, elle n’a pas à
devenir table
- Elle ignore cet avantage car
elle n’est pas consciente,
elle ne pense pas
- C’est ce qui fait qu’elle n’a
pas non plus besoin de la
reconnaissance des autres
tables pour se sentir être
On dit
. qu’elle existe en soi, qu’elle est
un objet.
Je pense donc je ne suis pas une table
Ce sont : la vie, l’histoire et la conscience qui me
distingue de la table!
Mais suis-je pour autant le seul à posséder ces
caractéristiques?
Qu’est-ce qui distingue l’homme des autres
êtres vivants, des animaux en particulier?
Deux attitudes possibles sur cette
question!
1. La première, c’est considérer qu’il y a en tout
homme un animal et qu’il n’y a entre l’homme et les
autres animaux qu’une différence de degré:
l’homme n’est qu’un animal supérieur
2.
La seconde, c’est considérer qu’il y a entre
l’homme et l’animal, une différence de nature et
que l’homme se doit de ne pas faire la bête!
Les arguments de la
première attitude
Les animaux eux aussi parlent!
Si tous les animaux communiquent entre eux ( abeilles
dauphin,..), si mon chien me comprend, Kanzi est même capable
de manier des signes semblables à nos mots. Il maîtrise 1000
signes, comprend la parole humaine, compose des phrases,
des énoncés injonctifs surtout …
Les animaux manipulent eux aussi des outils
et développent des savoir-faire
Même si la nature a donné aux
animaux des stratégies instinctives de
survie,
(De ce point de vue là, ils sont bien plus
avantagés que nous!
beaucoup d’animaux sont capables de
manipuler des outils et même de
reproduire et aménager des savoir-faire.
LES ANIMAUX ONT EUX AUSSI UNE VIE DE
- IlsL’ESPRIT
sont présents au monde qui les entoure, ils semblent
savoir ce qui leur arrive : l’animal sait quand le danger , la
mort est là par exemple! Il est un être sensible, capable
de souffrance
- Certains animaux ont aussi une reconnaissance de leur
image spéculaire (chimpanzé, orque, dauphin..).Expérience
d’une tâche faite endormi et reconnue dans le miroir.
- Selon Rousseau, les animaux sont capables de pitié, par
identification. C’est ce qu’il dit dans Le discours sur l’origine
et les fondements de l’inégalité entre les hommes, pour
souligner que les hommes l’ont perdu avec le
développement de l’amour propre et de la raison avec la
société: « Péris si tu veux, je suis en sécurité », voilà la
devise de l’homme en société!
Certains animaux sont même des artistes…
Kanzi a vendu une de ses
peintures 1500$.
Lors d’une exposition en
Iowa, 13 sur 16 de ses
œuvres ont été vendues
dans les deux premiers
jours .Il s’agit de
peintures faites tantôt
avec les doigts, tantôt
avec des pinceaux, et
que les évaluateurs
classent dans « l’art
abstrait ».
Mais Kanzi a du chemin
à faire pour égaler son
maître : le regretté
Congo, un chimpanzé,
qui a vendu trois de ses
peintures pour la somme
record de 25 000$.
Donc animal = homme
Car Animal = acteur dans le processus adaptatif, acteur qui
sélectionne, traite les informations sur le milieu.
Animal = sujet d’une vie
Charles DARWIN dira, en ce sens, en 1872:
« Quiconque admet le principe général de l’évolution affirme
que chez les animaux supérieurs, les facultés mentales,
quoique si différentes par le degré, sont néanmoins de
même nature que celles de l’espèce humaine et
susceptibles de développement »
DISTINGUER HOMME ET ANIMAL, C’EST FAIRE DU
SPECISME, car SUJET/OBJET!
Les arguments de la
deuxième attitude
Ceux qui soutiennent la première
attitude confondent:
- Communiquer
(manipuler des signaux)
- avoir une conscience
immédiate et un sentiment
de soi
- avoir une activité mentale et
de la mémoire
- Parler
(utiliser et comprendre des
signes comme des signes)
- avoir une pleine conscience
de soi : posséder le Je
dans sa propre
représentation
- avoir une capacité
symbolique permettant de
manipuler des signes, des
concepts et voir des
possibilités, même en
dehors de toute nécessité
Ils confondent aussi
-
Être dans le temps et
soumis au temps
-
Y être avec la conscience
d’y être, avec la conscience
du passé et faire son
histoire
-
Que seul l’homme distingue le
bien et le mal,
Que seul l’homme a le choix du
bien comme du mal
Que l’homme est libre et donc
responsable
ET ils oublient:
-
Que l’animal est innocent
-
- Que l’animal est prisonnier
de son instinct , de la
nature et donc
irresponsable
-
Ils oublient donc que seul
l’homme
-a
une pensée conceptuelle: capable de penser des
choses abstraites ( le Bien et le Mal ne sont que des
idées extraites de comparaisons, de raisonnements!)
-a une raison, c’est-à-dire la faculté de juger
librement ( les animaux ont un jugement mais non
libre, déterminé par la nature en eux)
DONC LE PROPRE DE L’HOMME, C’EST BIEN LA PENSEE,
CAR : IL EST LE SEUL A LA POSSEDER , DONC C’EST UNE
FACULTE DISTINCTIVE
MAIS EST-CE UNE FACULTE ESSENTIELLE DE L’HOMME?
C’est ce que pense
MARC-AURELE, philosophe stoïcien
(121-180)
« Ce n’est pas de
transpirer comme les
plantes qui a du prix, ni
de respirer
comme les bestiaux et
les bêtes sauvages, ni
d’être impressionné par
l’imagination,
ni d’être manœuvré
comme une marionnette
par les inclinations, ni de
se rassembler en
troupeau ni de se nourrir,
car c’est même chose
que de rejeter
les résidus de la
nourriture.
Alors, qu’est-ce qui a
du prix ?
Le respect et l’estime
pour ta propre
pensée feront de toi
un homme satisfait
de soi-même »
LE PROPRE DE L’HOMME
C’est donc qu’il est le seul à posséder la faculté
d’abstraction conceptuelle
C’est donc le seul à penser et à s’interroger et à avoir le
souci du sens et du vrai…
Mais c’est aussi le seul à ne pas pouvoir faire usage de
ce qui le caractérise
Un animal ne peut pas ne pas être ce qu’il est, ne peut
pas ne pas suivre son instinct
Donc c’est le seul à devoir réaliser ce qu’il est et à
pouvoir devenir ce qu’il est!
MAIS L’HOMME A ALORS LE PRIVILEGE SUIVANT
ROUSSEAU
Cette faculté de
« perfectibilité »,
de se perfectionner
est
aussi ce qui fait que
l’homme seul
est
« sujet à devenir
imbécile »
et à pouvoir
« retomber plus bas
que la bête ellemême »
NO STRESS!
Tous les jours, on pense et fait usage de cette
faculté conceptuelle, symbolique
-car on parle et manipule des signes
-car on élabore, invente des stratégies, utilise des outils
-car on fait des petits bilans sur soi
-car on forme des concepts et s’appuient sur eux pour juger ce
qui nous entoure, y compris la philosophie
-car on a des valeurs qui orientent notre action et notre vie
- car on cherche du sens
CONCLUSION
Même si la philosophie s’accorde finalement avec notre nature
d’être pensant
Même si elle nous serait donc finalement utile, au sens de
Spinoza,
Il est en un sens superflu de s’y adonner car:
- On est tous déjà philosophe
- On pense déjà tous par soi-même
parce qu’on en a besoin pour survivre, pour vivre
parce que nous sommes des hommes, héritiers d’un processus
de cérébralisation, de juvénilisation et de culturation…
LE PHILOSOPHE N’EST PAS LE SEUL A ÊTRE HOMME, A
S’EFFORCER DE DEVENIR HOMME !
PEUT-ON NE PAS PENSER ?
SI ON ENTEND PAR PENSER…
Avoir une activité
mentale
On pense tout le
temps!
On est toujours en
train de se rappeler,
de se projeter, de
calculer, de ressentir
Alors NON , on ne
peut pas ne pas
penser!!
Sauf
Quand on dort ( le
rêve n’est pas de la
pensée, ni un espace
de liberté)
Si on était lobotomisé
Mais si on entend par penser
Penser par soi-même
 Manipuler des concepts
avec un souci de vérité

Alors OUI , on peut ne
pas penser et même
peut-être traverser
toute son existence
sans penser!
C’est ce que montre la
fameuse allégorie de
la caverne de Platon
au livre VII de
La république
Allégorie de la caverne
Il s’agit d’une allégorie
qui est une image de notre situation initiale; nous
sommes ces prisonniers!
 où chaque élément symbolise quelque chose
d’autre, vaut pour autre chose
 il faut donc décrypter ce que veut nous dire ici Platon

ALLONS-Y!
LE PRISONNIER
Ces prisonniers ont
des chaines qui les
empêchent de
bouger et un gros
maillon au cou qui
les empêche de
bouger la tête pour
se voir entre eux et
eux-mêmes.
Ils sont condamnés
à ne regarder que
le mur du fond de la
caverne devant eux
et cela depuis
toujours.
QUE
REPRESENTENT
SES CHAÎNES?

le corps qui nous maintient au sol, notre propre corps qui peut nous
tenir prisonnier de ses sensations, si on croit que voir, c’est savoir.
Les sens nous disent comment les choses nous apparaissent, non ce
qu’elles sont.
Elles représentent
Si je me fie au sens, c’est le soleil qui tourne autour de la terre et la pleine lune
est une sphère de 1 m de diamètre, le bâton se brise en entrant dans l’eau,
les ombres sur le fonds de la caverne n’en sont pas, d’autant plus si je n’ai
jamais rien vu d’autre.

ce qui fait qu’on ne peut regarder ailleurs ni autrement, à
savoir les chaînes de nos habitudes et de la vie collective.
En société, nous sommes enchaînés les uns aux autres. Cela
permet l’apparition d’une opinion commune, à laquelle on va
adhérer par confort, par souci d’intégration, par conformisme,
mais aussi par paresse, par intérêt, par désir.
une vie collective dominée par des valeurs
techniques et le paraître.
Dans l’allégorie, les prisonniers n’ont pas le souci du
vrai, ils ne se battent que pour les honneurs,
c’est à celui qui sera le plus habile, le plus rapide à
reconnaître les ombres, non à celui qui sera le plus
sage, le plus savant.
Un feu allumé au
dehors sur une
hauteur fait que des
ombres se
projettent sur le
fond de la caverne.
LE FEU
QUE REPRESENTE
CE FEU?
Il représente
Il représente des chaînes que peuvent aussi être celles
d’un conditionnement
Ce feu qui est à l’origine de l’ombre et de l’erreur
pour les prisonniers, c’est un feu allumé et entretenu
par des hommes.
Ces hommes manipulent ceux qui sont dans la
caverne en leur donnant à voir ce qu’ils ont décidé de
leur faire voir, de leur faire croire.
Ils décident de la pensée de ces prisonniers.
le muret empêche de
voir des ombres
d’hommes que sont les
porteurs.
Les prisonniers ne
peuvent voir que des
ombres d’objets et que
des ombres d’ombres
d’hommes que seraient
des statuettes
d’hommes par ex.
Les statuettes qui dépassent du mur
QUE REPRESENTE CE
THEÂTRE?
Il représente
un moyen pour Platon de nous expliquer sa théorie
sur la réalité. Une théorie très particulière!
Pour lui, notre monde n’est qu’une copie d’un autre
monde, qui en est le modèle.
Ce monde, c’est le monde INTELLIGIBLE
Le monde qui nous entoure, c’est le monde
SENSIBLE
Voilà comment Platon voit les choses
• MONDE
INTELLIGIBLE:
• Un monde
éternel d’idées
Dieu,
Démiurge
Pensée
• MONDE
SENSIBLE
• Apparaître des
idées dans la
matière et à nos
sens
• MONDE
INTELLIGIBLE
• Retrouver l’idée
derrière
l’apparaître
Être face à la
réalité
Âme
dansce que veut nous dire PlatonOmbre
Voilà
avec
Sortie
de
la
le monde
de la
C’est
pourquoi Socrate n’avaitcaverne
pas peur de mourir!
intelligible
copie
l’allégorie
Mourir, c’est se libérer du corps , de la connaissance sensible.
L’âme retourne dans le monde intelligible!
Philosopher, c’est , métaphoriquement, apprendre à mourir dans
le sens où il s’agit:
1. Il s’agit de ne plus « penser » avec son corps.
Incarnation:
Voir la
Ilchute
s’agitdans
donc de sortir de la connaissance sensible
copie, puis
Allégorie
2. lePour
penser avec son esprit,
corps
le modèle
Il s’agit donc de passer à une connaissance intelligible, de
retrouver l’idée , l’être derrière l’apparaître
3. S’il y a des copies d’hommes ( statuettes, peintures,..), des
hommes différents, il n’y a qu’une seule idée d’homme, que je
peux retrouver par ma pensée
Prisonnier de
Prisonnier du
le
Voilà
ce que c’est que penser, lace n’est pas se faire Penser
une idée
monde
modèle!
sensible
de quelque chose, c’estconnaissance
retrouver l’idée!
sensible
Le soleil qui brille
au loin éclaire la
scène.
Même si la caverne
reste dans la
pénombre, elle n’est
pas plongée dans
une obscurité
totale.
LE SOLEIL
QUE REPRESENTE
CE SOLEIL ?
Il représente
La cause,
C’est grâce à lui qu’il y a visibilité et vision.
Sans lui, qu’il est difficile de regarder en face, tout serait
plongé dans l’obscurité.
C’est grâce à lui que les choses peuvent nous
apparaître sous différentes formes, y compris des
ombres.
C’est la cause de tout
Et comme on ne connaît les choses que par leur cause,
on ne les connaît qu’en remontant par la pensée
jusqu’à l’Idée. Le soleil, c’est donc l’idée!
Où sommes-nous au plus près de la
réalité ?
Monde
sensible
Connaissance
sensible
Monde
intelligible
Monde
extérieur
- copie de
Caverne
Copie de copie
de copie de
l’idée d’homme
copie de l’idée
d’homme
- copie de
l’idée d’homme
Idée d’homme,
de l’Homme
Monde intelligible
Connaissance
intelligible
Imaginons qu’on
détache un
prisonnier et qu’on
le force à sortir de
la caverne.
COMMENT VA-T-IL
REAGIR , à votre
avis?
LA SORTIE
Il va mal réagir!



Résultat: il va vouloir rebrousser
Il vachemin,
d’abord avoir
mal aux
parce qu’on va le
revenir
dansyeux,
la caverne,
faire passer de la pénombre à la lumière:
dans l’opinion commune, dans la
éblouissement douloureux!
non-pensée:
Il va ensuite avoir mal à la tête, parce qu’on va
- je ne
quesescehabitudes
que je vois,
que »
remettre
encrois
question
de « penser
ce
qu’on
dit,
je
ne
veux
pas
de
la
Il va être dérangé par le fait qu’il va être obligé de
vérité, j’ai d’autres priorités! J’ai
penser!
autre chose à faire qu’à me mettre
à penser!
- En plus, ça ne sert à rien!
Ce qui veut dire ….
J’ai d’autres choses à faire que de
me mettre à philosopher!
Imaginez pour finir
que le prisonnier soit
allé jusqu’au soleil,
malgré tout !
Et qu’il veuille
revenir dire à ses
compagnons de
caverne ce qu’il a vu,
ressenti dans
l’ascension vers
l’idée qu’ils sont
dans l’illusion!
Voilà
lanouveau
réponse
de Platon!
Et s'il lui faut
entrer de
en compétition,
pour juger
ces ombres, avec les prisonniers qui n'ont point quitté leurs
chaînes, dans le moment où sa vue est encore confuse et
avant que ses yeux se soient remis (or l'accoutumance à
l'obscurité demandera un temps assez long), n'apprêtera-t-il
pas à rire à ses dépens, et ne diront-ils pas qu'étant allé làhaut il en est revenu avec la vue ruinée, de sorte que ce
n'est même pas la peine d'essayer d'y monter?
Et si quelqu'un tente de les délier et de les conduire en haut,
et qu'ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le tuerontils pas?
Cela ne vous rappelle-t-il pas quelqu’un?
Epilogue
On en revient à la même idée que celle d’où nous étions parti!
Voilà, c’est ça de faire de la philo!! On tourne en rond à force
de couper les cheveux en quatre
 Mais on a progressé:
1. On s’est rendu compte que la philosophie pouvait
s’accorder avec la nature de l’homme et était même en
tant qu’activité de la pensée, l’activité la plus humaine, la
plus utile.
2. On s’est rendu compte que, même si on a une activité
mentale permanente, on ne pense pas toujours comme
on pouvait le croire
3. Même si la pensée est douloureuse, se rendre compte que
l’on ne pense pas l’est aussi!

DONC
on a
- soit le désir de penser
On ne désire que ce dont on pense manquer
-soit la volonté de penser malgré l’absence de désir
Si on désire l’agréable, on veut ce qui nous est utile
pour nous, on ne peut pas vouloir n’être qu’une
chose, qu’animal!
Et c’est donc par mauvaise foi qu’on se dit encore
qu’on est déjà philosophe et que la philosophie ne
sert à rien, qu’on peut ne pas se prendre la tête,
qu’on peut ne pas avoir le souci du vrai!
Téléchargement