TRAUMA ET PSYCHOSE
dans la littérature scientifique
contemporaine
Philippe Conus
DP-CHUV
Un challenge passionnant pour un débat passionné
qui nous ramène à une vielle controverse
John Read, J Am Acad Psychoanal Dyn Psychiatry, 2003
« Nous remettons en question, plutôt idéologiquement
qu’empiriquement, les certitudes établies quant à l’étiologie de
la schizophrénie,
et plus particulièrement la version distordue mais dominante du
modèle stress-vulnérabilité, qui clame que cette diathèse est
avant tout d’origine biologique, et qui place ainsi de manière
inadéquate tous les stress psychosociaux et les traumatismes
exclusivement sur le côté « stress » de l’équation.
C’est ce biais qui inhibe certains cliniciens à interroger les
patients souffrant de schizophrénie sur une possible histoire de
trauma, et de leur offrir le traitement approprié si un tel passé
existe. C’est le même biais qui conduit certains à prôner une
diminution de l’accessibilité des thérapies psychologiques pour
de tels patients »
Modèle vulnérabilité - stress
Facteurs biologiques et environnementaux
Vulnérabilité
Psychose
Stress /
Trauma
Presque une théorie du complot…
«Deux influences […] qui ont renforcé la domination des approches
biologiques ont été l’industrie pharmaceutique, qui avaient de
clairs intérêts à ce que se propage l’idée que les maladies
psychiatriques étaient des pathologies médicales et qui ont depuis lors
continué de faire d’énormes profits sur les ventes de médicaments
psychiatriques,
et aussi les associations de proches, qui s’insurgeaient contre
la manière caricaturale avec laquelle ils avaient été mis en accusation
par les théoriciens environnementaux. En conséquence, l’idée que la
famille puisse influencer le développement de la psychose devint
presque un tabou tout au long des années 80 et 90. »
Richard Bentall, in Trauma and Psychosis, Larkin and Morrison Ed, Routledge, 2006
L’« environnement »:
déclencheur ou facteur causal de la psychose?
Un nombre important d’articles scientifiques convergent pour
suggérer que le micro et le macro environnement interagissent
avec la génétique et façonnent la vulnérabilité pour les troubles
psychotiques
Le postulat qui veut que « comme il n’y a pas de variation
géographique de l’incidence de la schizophrénie, sa cause doit être
génétique » est remis en question:
Il existe de grandes variations d’incidence géographique,
temporelle, ethnique et liées à d’autres facteurs démographiques
dans la schizophrénie
Des preuves existent pour considérer qu’au moins 5 facteurs
environnementaux jouent un rôle interactif avec les gènes pour
modifier le risque (vulnérabilité) de développer une psychose
Jim van Os et al., Current opinion in Psychiatry 2005, 18, 141-145
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