La politique monétaire de la BCE La BCE peut-elle

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La politique monétaire de la BCE
La BCE peut-elle relancer la croissance
économique ?
Pauline Agorreta et Stessy Martin
1ES1, Lycée Grand Air, Arcachon
En effet, depuis 2009, l'Europe traverse une crise
économique. Face à cela, la Banque Centrale
Européenne et les Etats doivent mettre en place un
policy mix cohérent, c’est-à-dire coordonner la
politique monétaire et les politiques budgétaires des
Etats membres.
Taux de croissance économique
de la zone euro
Taux directeurs de la BCE
3
2
1
0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
-1
-2
-3
-4
-5
Source: BCE
Comme on peut le voir sur le premier graphique, le
PIB de la zone euro diminue de 4,5% en 2009.
Parallèlement le taux directeur diminue en réaction à
cette baisse de la croissance : les taux d’intérêt
directeurs passant alors de 3,75 % en octobre 2008 à
1% le 13 mai 2009.
Cette baisse du taux directeur se répercute sur les taux
pratiqués par les banques, rendant le crédit plus
accessible et moins coûteux. Les agents économiques
(ménages, entreprises) sont donc incités à souscrire
davantage de crédits pour consommer ou investir.
Cette augmentation de la demande a des répercutions
sur la croissance économique : lorsque la demande
augmente les entreprises sont amenées à augmenter
leur volume de production pour satisfaire cette
demande supplémentaire. Cet accroissement de la
production peut également nécessiter des embauches,
faisant ainsi baisser le chômage.
La BCE n’a pas comme objectif de stimuler la
croissance, sa priorité est de maintenir la stabilité
des prix autour d’un taux d’inflation de 2%.
Lorsque le taux d’inflation s’éloigne de cette cible, la
BCE se doit d’agir. C’est donc dans cet objectif qu’elle
utilise le taux directeur, pour agir sur la demande et
donc sur le niveau des prix (pour que l’inflation – càd
le niveau des prix – remonte, il faut que la demande
augmente).
Ce faisant BCE a également un impact sur la
croissance, car le niveau de la demande détermine
aussi le niveau de la production.
On peut en effet observer une corrélation entre le niveau du taux directeur et le
taux de croissance du PIB:
5
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3
2
1
Taux de croissance
0
2008
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2009
2010
2011
2012
2013
2014
Taux directeurs
Lorsque la BCE baisse le taux directeur entre 2008 et
2009, le taux de croissance repart à la hausse et passe
de -4,5% en 2009 à 2% environ en 2010. La baisse du
taux s’est donc accompagnée d’un retour de la
croissance.
5
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Taux de croissance
0
2008
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2009
2010
2011
2012
2013
2014
Taux directeurs
Inversement, lorsque la BCE décide de remonter le
taux directeur en 2011 jusqu’à 1,5% (par peur d’un
retour de l’inflation peut-être), la croissance
économique se stabilise puis diminue et redevient
négative en 2012.
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Taux de croissance
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2008
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2009
2010
2011
2012
2013
2014
Taux directeurs
A partir de 2012, la BCE abaisse fortement son taux
directeur puisque celui-ci passe en quelques mois de 1,5%
à 0,05%. Le taux directeur n’avait jamais été aussi bas !
En parallèle, en 2012, elle prend la décision de
baisser le taux de réserves obligatoires de 2% à 1%.
En réduisant la part des dépôts que les banques sont
obligées de conserver sur leur compte, la BCE les pousse
à accorder plus de crédits. Le multiplicateur de crédit
augmente : les banques peuvent accorder plus de crédits
à partir d’une même quantité de dépôts. En encourageant
le crédit, la BCE espère là encore stimuler la demande et
donc le niveau des prix, pour se rapprocher des 2%
d’inflation.
Compte tenu de la baisse conséquente du taux
directeur, beaucoup plus importante qu’en 2009, on
aurait pu s’attendre à une reprise plus nette de la
croissance économique.
On peut s’interroger sur les éléments qui peuvent
expliquer cette différence d’efficacité.
Lorsque l’on compare la situation de 2009 et celle de
2012/2014, une différence ressort: l’orientation de la
politique budgétaire n’est pas la même en 2009 et
depuis 2012.
« Une intervention des gouvernements à
partir de l’automne 2008 s’est imposée du
fait de l’ampleur de la chute de l’activité
économique ayant suivi la crise financière.
Des mesures budgétaires de relance en
complément
des
stabilisateurs
automatiques
sont
ainsi
apparues
indispensables pour soutenir la demande
finale. »
(BANQUE DE FRANCE • DOCUMENTS ET DÉBATS • N° 4 •
MAI 2012)
L'Etat a donc mis en place un plan de relance : les
dépenses publiques augmentent, les prélèvements
obligatoires sont réduits, des revenus sociaux sont
distribués, …
Ainsi, politique monétaire (baisse du taux directeur) et
politiques budgétaires (↘PO et ↗dépenses publiques)
vont dans le même sens, celui de la relance
économique, ce que l’on constate en 2010 puisque la
croissance repart comme nous l’avons vu.
Ces interventions ont ainsi contribué à creuser
significativement les déficits publics.
Afin de ramener leurs comptes publics dans les limites
fixées par le Pacte de Stabilité et de Croissance, les Etats
ont été conduits à mettre en œuvre des politiques de
rigueur afin de permettre le désendettement.
Autrement dit, la politique monétaire et les politiques
budgétaires ne sont pas pleinement coordonnées, ce qui
pourrait expliquer l’efficacité limitée de l’action de la
BCE sur cette période.
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