N E P H R O Gestion optimale du patient Insuffisant Rénal Chronique (IRC) Docteur Xavier Warling Service de néphrologie CHR de la Citadelle, Liège N E P H R O But de la prise en charge de l’IRC • Retarder le début du traitement de suppléance (dialyse) • Tout en maintenant le patient dans un état de santé satisfaisant • Et en prévenant les complications entre autre CV associées systématiquement à l’IRC N E P H R O Progression de l ’IRC • En moyenne, de 4 ml/min/an ! • + rapide si - diabète - glomérulonéphrite - reins polykystiques - IR sur greffon • + lent si - IR sur HTA - néphropathie tubulo interstitielle Causes d ’accélération de la dégradation de la fonction rénale N E P H R O • • • • produit de contraste déshydratation AINS IEC et Sartans a dose inadéquate ou en omettant les CI ! • Obstruction des voies urinaires N E P H R O Control optimal de l’HTA • Cible à atteindre : – < 130/80mmhg quelque soit le moyen utilisé ( ne pas descendre < 110 mmhg syst !) – D’autant plus bas si présence d’un diabète, et/ou d’une protéinurie > 1 g/j. (K/DOQI 2004, ESH-ESC 2007, BHS-NICE 2006) N E P H R O Choix de l’antihypertenseur • Selon les recommandations internationales (guidelines ESC 2007) • Pluri associations souvent nécessaires • Si plus de 2 molécules, utiliser un diurétique (de l’anse si clear < 30, à dose ad hoc !) (Burinex 1 à 5 mg/j, lasix 20 à 250 mg/j) N E P H R O Privilégier : - IEC - Sartan - (inh calc non dyhidropiridine), surtout s’il existe une protéinurie N E P H R O • • • • Si néphropathie diabétique type 1 : IEC Si néphropathie diab type 2 : Sartan et/ou IEC Si néphropathie non diabétique : IEC Si contre indication ou intolérance : tildiem ou vérapamil (lodixal) • Débuter avec petite dose et augmenter progressivement jusqu’à dose optimale ! N E P H R O Blocage combiné du SRA ? Si la protéinurie reste supérieure à 500 mg / 24h, associer IEC et SARTANS ! (COOPERATE, lancet 2002) N E P H R O Les IEC et les sartans sont considérés à ce jour comme des médicaments de choix chez les patients avec une maladie rénale chronique ! (K/DOQI 2004, ESH 2007, BHS-NICE 2006) N E P H R O Diététique : • Na : 5 à 8 g/j • Protéines : 0,75 à 0,8 g/kg/j (K/DOQI 2001) (MDRD ,Am J Kidney Dis, 1996, cochrane data base Syst Rev, 2001) N E P H R O Restriction protéique • Attention à la dénutrition qui guette ce type de patients ! Compenser par un apport énergétique suffisant, 30 à 35 kcal/kg/j (sauf si obésité !) • Non applicable si synd néphrotique, car nécessité de maintenir albuminémie > 40 g/l (K/DOQI 2001) • Rappel: apport protéique en g/j = urée urinaire (mmol/j) : 5,5 (x 16,6 si urée en mg/j) N E P H R O Donc, prescription diététique : Si patient non obèse et sans syndrome néphrotique: • Régime modérément appauvri en NA (5 à 8 g/j) • Protéines (de hautes valeurs biologiques) 0,8 g/kg/j • Calories : 30 à 35 Kcal/kg/j N E P H R O Correction des lipides : En tenant compte du haut degré de risque CV de ces patients, attitude agressive vis à vis des lipides recommandée (Kidney Int 2001 ; 59: 260-9 ) Recommandation :K/DOQI 2003 : LDL < 1 g/l (Am J Kdney D 2003) Utilisation des fibrates et/ou statines avec les précautions habituelles N E P H R O Correction de l’anémie Semble avoir peu d ’influence sur la vitesse d ’évolution de l ’IRC ,mais améliore le bien être et le pronostic cardiaque !) EPO remboursée pour maintenir l’hématocrite entre 30 et 35 % et si clear créatinine < 45 ml/min Suppléments martiaux si nécessaire N E P H R O Arrêt du tabac (Kidney Int 1997; 51: 1669-77) N E P H R O Prévention de l’ostéodystrophie rénale : • Vitamine d si taux abaissés et PTH < 300 • Vitamine d dihydroxilée si PTH > 300 • CACO 3 1g une à trois fois par jour au repas pour éviter l’hyperphosphorémie Rôle important ds le risque CV accru de l ’IRC ! (calcifications !) (N D T 2002; 17: 336-9) N E P H R O En conclusion (1) : L’abaissement de la PA < 130/80 mmhg, et la réduction de la protéinurie avec les IEC et/ou les Sartans ont formellement démontrés un impact freinateur de la vitesse de dégradation de l’IRC . N E P H R O Conclusions (2) : • La réduction de la consommation en sodium ( 5 à 8 g/ j) et en protéine (0,75 à 0,8 g/kg/j), • la correction des anomalies lipidiques, de l’anémie, • l’arrêt du tabac, et la correction des anomalies phosphocalciques Permettront une gestion optimale du patient IRC N E P H R O Actualités concernant la greffe rénale Dr Warling Xavier Service de néphrologie CHR Citadelle, Liège N E P H R O Greffes rénales: • Quelques données statistiques • Le problème du manque d’organes • La néphropathie chronique du greffon Statistiques : N E P H R O • En Europe, +/- 120 000 patients dialysés • Délais d’attente : +/- 3 ans, mais ce délais va en augmentant ! • Survie du greffon, > 95% à 1 an, >70% à 5 ans N E P H R O Statistiques Liégeoises (au 1° juin 2007) • Depuis 01/01/1980 : 483 greffes de reins, et 46 greffes de pancréas (dont 9 pancréas isolés). • Le patient greffé le + ancien, tjs fonctionnel remonte à nov 68 (rein donneur vivant) • Avril 73 pour le + ancien greffé à partir de rein cadavérique ! • Le pancréas le + ancien tjs fonctionnel remonte à 1992 ! N E P H R O Statistiques CHR Citadelle (au 1° juin 2007) • 110 patients greffés rénaux • Dont 6 greffes préemptives • 5 patients diabétiques de type 1 ont bénéficiés d’une greffe combinée (rein/pancréas), dont 3 de façon préemptive N E P H R O Comment augmenter le pool de donneur ? • 1° En informant sur les possibilités de recours au donneur vivant • 2° Don d’organes croisés (»cross transplantation ») (bonne expérience aux Pays-Bas,débute pour le rein en Belgique) N E P H R O Comment augmenter le pool de donneurs • 3° Recours à des donneurs d’organes à cœur non battant (Non Heart Beating Donnor) • 4° greffe de reins de donneurs âgés, à des receveurs âgés, le + sv les 2 reins pour un seul receveur (bigreffe) • 5° Xéno transplantation N E P H R O 6° Patients immunisés (30%) dont les Hyperimmunisés • AC acquis anti HLA, (2° à transfusion, grossesse, greffe préalable …) • D’où cross match positif (présence d’AC préformés contre le donneur) N E P H R O Patients immunisés, solutions à l’étude : • Tentatives de désensibilisation : – Ht doses d’ IVIG – Plasmaphérèse + petite doses d’IVIG – Rituximab (AC monoclonal) • Dans le but de négativer le cross match N E P H R O 7° Greffes ABO incompatibles : • En diminuant le taux des AC anti ABO du receveur : – Splénectomie pertransplantation (Japon) – Plasmaphérèses + traitement anti rejet débuté 1 sem avant la greffe N E P H R O Schéma actuel d’immunosuppression: quadrithérapie Induction par AC mono ou poly clonaux (au moment de la greffe) puis trithérapie chronique constituée de : • Inh de la calcineurine (cyclosporine (néoral) et tacrolimus (prograft)) • Antimétabolite inh de la synth des purines (mycophénolate mofétil (cell cept) et myco. Sodique (myfortic)) • Corticoïdes à dose rapidement dégressive N E P H R O Avec cette quadrithérapie : • Incidence du rejet aigu : < 10 % • Survie du greffon > 95 % à un an N E P H R O Mais Survie à long terme du greffon : • Peu d’amélioration significative ! • Car développement de la « néphropathie chronique du greffon » – Histologie : fibrose interstitielle et atrophie tubulaire – 2°à la néphrotoxicité des inh de la calcineurine ( + effets indésirables sur la PA, lipides, glycémies ) • D’où survie du greffon à 5 ans +/- 70 % ! N E P H R O Recherche de nouveaux immunosuppresseurs • Inhibiteurs du signal de prolifération (mTOR) sirolimus (rapamune) - everolimus (certican) • Inhibiteurs de CD 80 et CD 86 (belatacept) N E P H R O Conclusions : • Il existe plusieurs voies possibles qui devraient permettre d’augmenter le pool de donneurs de reins, EA utilisation de reins plus âgés, non heart beating donor, … • La survie du greffon à 1 an est devenue excellente, mais néphrotoxicité des inh de la calcineurine ! • De nouvelles molécules et de nouveaux schémas immunomodulateurs devraient permettre d’ améliorer la survie à moy et long terme des greffons.