Une zone euro au milieu du gué : origines et conséquences sur l’agriculture Thierry POUCH Chambres d’Agriculture France Sous-Direction économie des agricultures et des territoires Laboratoire REGARDS, Université de Reims Champagne Ardenne MARS, 15 mai 2012 La zone euro décroche-t-elle? Des plans d’austérité contre-productifs Rappel : hétérogénéité de la zone euro • Structures productives (poids de l’industrie manufacturier dans le PIB; coûts salariaux unitaires; appareil d’exportation et balances courantes en % du PIB) : forte hétérogénéité de la zone mise au jour avec la crise des dettes souveraines • Inexistence de mécanismes de solidarité budgétaire entre les pays membres de la zone euro • Point de vue allemand : redressement de la politique budgétaire dans les pays endettés, ajustement à la baisse des salaires (se substitue à l’ajustement par le taux de change dans la zone euro) • Point de vue français : hétérogénéité due aux avantages comparatifs (niveau de formation, intensité capitalistique, effort d’innovation et dépenses de R-D…) • Le point de vue allemand s’est affirmé et concrétisé dans le plan d’aide du 21 février dernier Évolutions des taux de croissance dans la zone euro (1) Taux de croissance du PIB en volume en % 6 4 Espagne 2 France Allemagne 1,6** Italie 0 1995 1997 1999 3** 0,7** 2001 2003 2005 2007 2009 2011* -2 -4 ** Estimation 2011 -6 899 - Chambres d'Agriculture France -Études économiques source : OCDE Évolutions des taux de croissance dans la zone euro (2) Taux de croissance du PIB en volume 15 en % 10 Irlande 5 Portugal 1,2** 0 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011* -1,6** -5 -7** ** Estimation 2011 -10 899 - Chambres d'Agriculture France -Études économiques Grèce source : OCDE Endettement et austérité dans la zone euro L’évolution des déficits et des dettes publics dans certains pays de la zone euro a conduit à l’adoption de plans d’austérité ayant des effets contre-productifs sur la croissance et l’emploi de ces pays, avec rétroaction sur l’ensemble de la zone euro Ces politiques économiques restrictives sont préconisées pour remédier à l’endettement excessif des États, laissant entendre que la gabegie des dépenses publiques est à l’origine de la montée des dettes Revenir sur la genèse et sur les conséquences de cette crise Examiner les alternatives possibles, notamment pour des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne voire la France et l’Italie Comparaison avec les États-Unis Conséquences sur le secteur agricole 6 Endettement privé/endettement public • L’éclatement de la bulle immobilière en août 2007 a fragilisé les banques (faillite de Lehmann Brothers aux États-Unis) • Afin d’éviter une crise systémique (bancaire et économique), les États sont massivement intervenus • L’endettement public s’est substitué à l’endettement privé • Politiques budgétaires expansionnistes pour surmonter la crise • Forte dégradation des comptes publics • Recours massif à l’endettement pour le financement des déficits budgétaires mais aussi courants Déformation du partage de la valeur ajoutée Part salariale et consommation des ménages aux USA 67 66 en % du PIB 65 74 Consommation 72 70 64 68 63 66 62 64 61 Part salariale 60 62 59 60 58 58 57 56 1961 1965 1969 1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001 2005 2009 1482 - Chambres d'Agriculture - Études économiques * 2011 sources : AM ECO - calculs APCA Les comptes publics de la zone euro dans le rouge Solde budgétaire En % du PIB Dette publique 2008 _ 2009 2010 2011 2008 2009 2010 2011 -4,1 -4,6 -3,4 33,9 43,3 48,4 50,2 Allemagne 0,1 -3 -3,3 -1,6 66,3 74,1 84 81,6 France -3,3 -7,5 -7,7 -5,8 67,5 79 82,9 86,8 -2 -5,3 -4,8 -4,1 106,3 116 118,9 121,1 Espagne -4,2 -11 -9,9 -6,1 39,8 53,2 60,2 67,4 Pays-Bas 0,6 -5,4 -5,3 -3,8 58,2 60,8 63,6 65,5 Belgique -1,3 -6 -4,1 -3,5 89,6 96,2 96,6 94,5 Irlande -7,3 -14,4 -32 -10,3 44,3 65,5 94,9 110 Grèce -7,7 -15,5 -10,4 -8 99,2 127 143,7 165,6 Portugal 2,8 -10,1 -9,2 -5,8 65,3 83 92,9 107 Finlande Italie Source : Fonds Monétaire International L’impact de la crise de 2008 Déficit des administrations publiques au sens de Maastricht en France 2 en % du PIB 1 0 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -7,4 2064 - Chambres d'Agriculture France - Etudes économiques source : Comptes nationaaux INSEE Zone dangereuse Dette des administrations publiques au sens de Maastricht en France 100 86 90 en % du PIB 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2063 - Chambres d'Agriculture France - Etudes économiques 2011 source : Comptes nationaux INSEE Vit-on au-dessus de nos moyens? Taux de prélèvements obligatoires et part des dépenses dans le PIB 60 en % du PIB 55 56,6* Dépenses 50 45 Prélèvements 42,5* 40 35 30 * en 2010 25 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2076 - Chambres d'Agriculture - Etudes économiques source : INSEE,comptes nationaux,base 2005 Quelle est la stratégie allemande? Une économie allemande pas si vertueuse Que cherche l’Allemagne? L’économie allemande est perçue comme un modèle de rigueur économique Ce modèle repose en fait sur un flux important d’exportations, indispensables pour compenser l’affaiblissement régulier de la demande intérieure L’accumulation de surplus courants depuis 2000 est destinée à financer dans le futur le système des retraites, la démographie allemande ne le permettant pas La rigueur allemande : s’appuyer sur des voisins endettés qui importent des marchandises allemandes et n’adoptent donc pas le même modèle Polarisation des soldes courants dans la zone euro (1) Balance courante en % du PIB 10 8 Allemagne 5,7 en % du PIB 6 4 2 France 0,5 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001200220032004 20052006 200720082009 2010 -1,7 -2 -4 -6 Italie -3,5 Irlande -8 2071 - Chambres d'Agriculture - Etudes économiques source : EUROSTAT Polarisation des soldes courants (2) Balance courante en % du PIB 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000200120022003200420052006 200720082009 2010 -2 en % du PIB -4 Espagne -4,6 -6 -8 Portugal -10 -10 -12 -14 Grèce -16 2071 - Chambres d'Agriculture - Etudes économiques source : EUROSTAT L’Allemagne et ses déficits publics : retour sur un passé peu glorieux Solde financier des administrations publiques 4 Espagne 2 en % du PIB 0 -21991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 Portugal 2007 Allemagne 2009 2011* -2,1* France -4 -6 -8 -5,6* -5,9* -6,3* -7,5* -10 -12 -14 -16 Grèce -18 1480 - Chambres d'Agricult ure France - Ét udes économiques * Provisoire source : OCDE L’économie américaine encore plus mal en point L’avenir du dollar comme monnaie hégémonique L’importance de la croissance du PIB Solde budgétaire et croissance du PIB aux Etats-Unis 400 Solde budgétaire (Echelle de gauche) 8 6 0 1980 1982 1984 1986 1988 19901992 1994 1996 1998200020022004200620082010 -200 4 -400 -600 en % en milliards de dollars 200 2 -800 0 -1 000 -1 200 Croissance du PIB (Echelle de droite) -2 -1 400 -1 600 665 - Chambres d'Agricult ure -Ét udes économiques -4 source : Bureau of Economic Analysis Des États-Unis en route vers l’insolvabilité? Dette fédérale américaine et solde budgétaire 10 Solde budgétaire (échelle de gauche) 120 0 1939. 1945. 1951. 1957. 1963. 1969. 1975. 1981. 1987. 1993. 1999. 2005. 2011100 -5 80 -10 -15 Dette (échelle de droite) 60 -20 en % du PIB en % du PIB 5 140 40 -25 20 -30 -35 2065 - Chambres d'Agriculture - Etudes économiques * Estimation prov isoire 0 source : département du Trésor américain Abyssal déficit commercial américain Balance commerciale américaine 100 en milliards de dollars 0 -1001948 1954 1960 1966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008 -200 -300 -400 -500 -600 -700 -800 -900 * Estimation provisoire 2012 -858* -1 000 1500 - Chambres d'Agricult ure -Ét udes économiques source : BEA (Bureau of Economic Analysis) Interpréter la situation des deux économies (USA/Zone €) Les balances courantes comme indicateur clé -3% du PIB aux États-Unis : besoins de financement élevés La zone euro détient encore des excédents courants lui permettant d’être solvable et de continuer à emprunter sans trop d’obstacles Les USA auront de plus en plus de difficultés à emprunter (cf. perte du triple A durant l’été 2011) Conséquence : le dollar comme monnaie dominante est probablement en sursis Un conflit €/$ est en préparation : bouleversements en perspective sur les marchés des matières premières Zone euro : des issues possibles sur fond de tensions Rester ou sortir de la zone euro? Perspectives pour la zone euro en matière de dettes publiques Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, l'Italie et l'Espagne se sont rapprochés de l'œil du cyclone : – financements UE (FESF 440 mds d'€ depuis le 26 octobre) + FMI – contrepartie : plan d'austérité (baisse des salaires dans la fonction publique puis désormais dans le privé; diminution de la FBCF publique ; gel des retraites ; privatisations ; hausses impôts + TVA...) pouvant avoir un effet contre-productif sur l'économie (ex : quatrième année consécutive de récession en Grèce) – spectre de 1937 – autre issues possibles : restructuration, annulation de la dette, sortir de la zone euro La BCE était sous pression car elle rachetait des titres publics depuis mai 2010 avec une nouvelle accélération en juillet 2011, rachats qui se sont taris depuis la fin de l’année 2011 Émission d'Euro bonds ? 24 La Grèce ne peut plus emprunter sur les marchés financiers Taux d'intérêt à 10 ans sur obligations d'Etat 35 Grèce 30 29,24* en % 25 20 15 Irlande 10 France Allemagne 5 0 janv- janv- janv- janv- janv- ja 00 01 02 03 04 nv.05 7,02* 3,02* 1,85* janv- janv- janv- janv- janv- janv- janv06 07 08 09 10 11 12 * Février 2012 2066 - Chambres d'Agriculture - Etudes économiques source : BCE Ce qui est devant nous • Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, comment stopper la contagion (Espagne, Italie, Belgique, France, Pays-Bas)? • Taux d’intérêt sur les emprunts d’État à 10 ans : le seuil à ne pas dépasser (6 ou 7%)? • La BCE doit-elle intervenir plus massivement? • Comment faire évoluer l’Allemagne? • La France a perdu son triple A? Avoir à l’esprit que les investisseurs et agences de notation craignent avant tout la récession et l’absence de perspectives à moyen terme • Le risque de « credit crunch » est-il réel? Accord européen du 9 décembre 2011 • Inscription de la Règle d’or dans les Constitutions nationales (déficit structurel inférieur ou égal à 0,5% du PIB) • Non participation du secteur privé à tout nouveau plan d’aide d’une économie de la zone € • Mise en route anticipée du MES à la mi-2012 • Majorité renforcée pour les décisions relatives au MES (85% des votes contre unanimité initialement, inspiration FMI) La crise de la zone euro en février 2012 Sommet de Bruxelles le 30 janvier 2012 pour l’adoption du nouveau Traité qui instaure la « règle d’or » voulue par l’Allemagne (« Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’UEM ») 25 pays sur 27 membres ont adopté le Traité Ont fait défaut la République Tchèque (euroscepticisme affirmé) et l’Angleterre Difficultés à trouver un accord sur l’exclusion des pays non membres de la zone euro des réunions (les pays membres pourront se réunir deux fois par an sans les 10 autres États) Les pays membres n’ont pas accepté le souhait de A. Merkel de placer la Grèce sous tutelle budgétaire, nouveau seuil de perte de souveraineté nationale Conclusion : avancées significatives mais sur fond de récession 28 La « règle d’or » du nouveau Traité • Pacte budgétaire signé le 30 janvier instaure l’inscription de la « règle d’or » dans les constitutions nationales • Durcissement des règles de surveillance et des sanctions déjà prévues par le PSC • Article 3 : « les budgets des administrations publiques seront à l’équilibre ou en excédent » • Le déficit structurel ne devra pas excéder -0,5% du PIB (-3% dans le PSC) • Effort de réduction supplémentaire des dépenses publiques : Espagne, Belgique, Irlande, Portugal, Grèce • Aucun pays ne pourra y déroger sauf circonstances exceptionnelles • Possibilité de saisie de la Cour de justice européenne (déclenchement de sanctions financières contre l’État contrevenant à la règle) Deuxième volet du nouveau Traité • Le Traité du 30 janvier comporte un second volet , la gouvernance politique de la zone euro : prendre les mesures nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de la zone euro • Objectifs de ce second volet : améliorer la compétitivité, l’emploi et la stabilité financière de la zone euro • Deux instruments à retenir : chaque État s’engage à informer à l’avance ses partenaires ses émissions obligataires (meilleure coordination) à faire connaître à l’avance les réformes économiques qu’il entend mener (idem) Le seuil des 10% est franchi dans la zone euro Taux de chômage (zone euro) en % 11,5 11,0 10,39* 10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 7,5 7,0 6,5 jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan jan v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v- v95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 * Décembre 2011 1617 - Chambres d'Agricult ure -Ét udes économiques source : BCE Explosion du chômage en Espagne Taux de chômage (Espagne) 24 23,6* 22 20 en % 18 16 14 12 10 8 6 janv90 janv92 janv94 janv96 janv98 janv00 janv02 janv04 janv06 janv08 janv10 janv12 * Février 2012 1617 - Chambres d'Agriculture - Études économiques sources : BCE- Eurostat Les risques inhérents à la « règle d’or » • La « règle d’or » porte sur le déficit structurel, c’est-à-dire sur les dépenses publiques s’inscrivant sur le long terme, et qui conditionnent la croissance potentielle • Dépenses de structures : recherche-développement, innovations, éducation, infrastructures… • Suppose que ces dépenses peuvent être engagées si l’État détient les ressources budgétaires suffisantes (autofinancement) • Dans le cas contraire : c’est le secteur privé qui prend le relais, signifiant ainsi que seul ce secteur peut construire un sentier de croissance potentielle • Hypothèque sur la solidité économique de la zone euro face aux défis du XXIème siècle • Détermination de l’incidence inter temporelle d’une dépense publique et du flux de richesses qu’elle peut engendrer Où en est-on aujourd’hui? • Généralisation des politiques économiques restrictives • Certains pays sont déjà entrés en récession (Espagne, Italie, PaysBas), fort contraste avec la situation américaine (reprise en vue) • Le déficit budgétaire espagnol plus grave que prévu (–8% au lieu de – 5% avancé pour 2012) • Les marchés s’interrogent : les banques européennes vont-elles poursuivre leurs achats de titres publics, après l’injection de 489 mds d’€ par la BCE fin décembre dans le système bancaire de la zone € (à 1% sur 3 ans), puis en février 2012 pour 529 milliards d’€ • Réduction de la dépendance des banques aux marchés financiers, et diminution des taux d’intérêt sur les titres à 10 ans (exemple de l’Italie : taux à 10 ans passant de 7,1% à 5,4%) • Éloigner le spectre d’une illiquidité des banques et donc tout risque de « credit crunch », néfaste en période de récession Le Plan d’aide à la Grèce de février 2012 • Dette de la Grèce : 350 milliards d’€, soit 160% du PIB • Premier plan d’aide de 110 milliards d’€ en 2010 (2/3 versés à ce jour) • Deuxième plan le 21 février : programme de 130 milliards d’€ co-financé par la zone € et le FMI (30 milliards comme garanties aux créanciers privés, et 30 milliards pour recapitalisation des banques) • Annulation partielle de la dette : les créanciers privés renoncent à 53,5% de leurs créances (107 milliards d’€) (donc plan de 237 milliards d’€) • Objectif : ramener la dette à 120% du PIB d’ici 2020 Crise et impacts négatifs et positifs sur le secteur agricole A quoi faut-il s’attendre : activité agricole et réforme de la PAC Panorama des effets négatifs sur l’agriculture française • La crise exerce ses effets sur la formation des prix agricoles (volatilité chronique), sur le revenu des agriculteurs [la phase de hausse des prix s’achève-t-elle?] • Répercussions de la crise sur la demande des ménages, y compris en biens alimentaires • Horizon économique des agriculteurs obscurcit (décision d’investir, emploi…) • Conditions d’acquisition du crédit bancaire et taux d’intérêt (risque de « credit crunch » ou diminution des crédits bancaires) • Désengagement des banques du financement du commerce mondial des matières premières • Conséquences sur la PAC 2014-2020 : budget, gestion des crises… • Faut-il reporter la réforme de la PAC? Horizon économique des producteurs obscurci Revenu agricole 180 1970 = 100 160 Courbe de tendance 143 140 120 100 80 Revenu net d'entreprise agricole par actif non salarié 60 1970 1974 1978 1982 1986 1990 100 - Chambres d'Agriculture -Études économiques 1994 1998 2002 2006 2010 source : INSEE Volatilité chronique des marchés Indice des prix des produits alimentaires dans le monde 250 230 214* 2002-2004 = 100 210 190 170 150 130 110 90 * Avril 2012 70 50 1/1990 1/1992 1/1994 1/1996 1/1998 1/20001/20021/2004 1/20061/2008 1/2010 1/2012 475 - Chambres d'Agriculture France -Études économiques source : FAO Volatilité chronique des prix agricoles en dollars/ boisseau (cotations mensuelles) Prix des matières premières agricoles Chicago 16 Soja 14 12 10 8 Blé 6 4 2 Maïs 0 19951996 19971998 19992000 2001200220032004200520062007200820092010 20112012 1421 - Chambres d'Agriculture -Études économiques Source : La Dépêche du Petit M eunier en dollars/baril (courant) cotations mensuelles Vers un baril à 120,150 ou 200$? Prix du pétrole (Brent) 140 120 110,68* 100 80 60 40 20 *Janvier 2012 0 1990 1993 1996 1999 2002 1485 - Chambres d'Agriculture France -Études économiques 2005 2008 2011 source : DIREM Incertitudes sur la consommation alimentaire en France La crise de 2008-2009 avait incité les consommateurs à réduire leurs dépenses de consommation alimentaire Les secteurs les plus touchés avaient été les viandes (bœuf et agneau), les produits laitiers, produits frais (fruits, légumes, poissons), boissons alcoolisées Durant l’année 2011, nouvelle orientation à la baisse de la consommation alimentaire en France, surtout depuis le second semestre Octobre –0,3%, novembre –0,1%, décembre –1%, sur un an decembre11/décembre 2010 –1,7%, redressement en janvier 2012 (+1,4%), puis chute en février (-2,4%) Répercussions crise + plans d’austérité adoptés dans la zone euro Une consommation mal en point précédente chaînés (CVS-CJO) en volume aux prix de l'année Dépenses de consommation des ménages en produits agro-alimentaires 37 200 37 000 36 800 36 600 36 400 36 200 36 000 35 800 35 600 35 400 2006 2007 2008 2009 - Chambres d'Agriculture - APCA-Études économiques 2010 2011 source : INSEE Crise des dettes et budget PAC : questions à débattre • Inscription de la Règle d’or dans les Constitutions nationales plus les politiques budgétaires restrictives à court terme • La création de ressources budgétaires propres à l’UE très contrainte • Réorganisation de l’allocation des ressources au sein de l’UE pour préserver la croissance : ponction sur le budget PAC, y compris le développement rural (variable d’ajustement)? • Position française : davantage de fédéralisme, donc préserver la PAC, modèle de fédéralisme versus position allemande • Calendrier de la réforme modifié? (priorité aux réformes budgétaires nationales plutôt qu’à la PAC) Réflexions en cours au Parlement européen Éléments de conclusion • La crise de la zone euro, et donc de l’UE, est désormais le principal risque pesant sur la solidité de la croissance mondiale • L’économie espagnole : crise immobilière et fragilisation du système bancaire avec inquiétudes sur sa propagation • Débats intenses au sujet de la politique économique adoptée depuis plus d’un an (politiques, économistes, positions chinoise et américaine) : trop d’austérité? pacte de croissance? • Questions encore tabous : surévaluation de l’€; comportement de la BCE; Eurobonds; plan de relance…voire zone à deux vitesses, voire encore sortie de la zone Pour en savoir plus… AGLIETTA M. [2012], Zone euro, éclatement ou fédération, éditions Michalon BRENDER A., PISANI F. [2007], Les déséquilibres financiers internationaux, éditons La Découverte, coll. « Repères ». BRENDER A., PISANI F. [2009], La crise de la finance globalisée, éditons La Découverte, coll. « Repères ». CEPII [2011], L’économie mondiale 2012, éditions La Découverte, coll. « Repères ». GAILLAD N. [2010], Les agences de notation, éditons La Découverte, coll. « Repères ». Merci de votre attention [email protected]