Le dernier renouveau, 19e siècle (15 février) Tunisie : le réformisme ottoman II. Libye : l’invention d’un pays III. Algérie : la résistance aux Français, début de l’idée nationale I. HIS 4668 Histoire du Maghreb Stefan Winter Hiver 2007 I. Tunisie : le réformisme ottoman 1. Les réformes ottomanes, 1789-1876 2. Les beys husaynides 3. Le constitutionalisme tunisien 4. La mise sous tutelle, 1881 1. Les réformes dans l’Empire ottoman 1789-1808 : première période de réformes occidentalisantes réorganisation de l’armée sur modèle européen méthodes d’entraînement, conseillers étrangers technologie coûteuse résistance des oulémas, janissaires 1831-1841 occupation de la Syrie par Mehmed Ali d’Égypte choc de modernisation économique, sociale les « Tanzimat », 1839-1876 respect pour la loi, abolition de privilèges fonciers et féodaux de la classe dominante 1856 : droits égaux pour les non-musulmans 1876 : constitution sur modèle européen résultats : limites sur le pouvoir arbitraire du sultan introduction de codes légales européennes réforme des finances – (peu efficace) 2. La Tunisie des beys husaynides pénétration économique européenne 1830 : Tunisie forcée à appliquer les Capitulations ottomanes (régime de préférences pour les commerçants étrangers) pression ottomane pour se rallier à l’Empire soumission au « calife », tribut application des Tanzimat Ahmed Bey et l’attrait de l’autonomie relations diplomatiques indépendantes fondation de l’école militaire Bardo en 1840 programmes, instructeurs français armée de 26 000 étatisation de l’économie monopole de tabac, savon, huile d’olive absolutisme beylical palais, autorité incontestée la pression extérieure dépenses de l’État --» dévaluation (1858) et endettement pression pour abolir l’esclavage affaire Sfez (1856) : caïd juif exécuté après procès douteux pression pour adopter une « loi fondamentale » sur les droits des minorités (et étrangers), 1857 accélération de la pénétration économique 3. Le constitutionalisme tunisien constitution (restriction du pouvoir du bey) imposée en 1860 ministres responsables à un Conseil d’État grand réformateur Khayr al-Din premier président du conseil opposition par le vizir, les oulémas contrôle du budget par le conseil, mais... endettement à l’étranger, hausse des impôts rébellion tribale en 1864 suspension de la constitution les réformes de Khayr al-Din, 1873-1876 nommé premier ministre en 1873 francophile, éduqué à Paris réduction d’impôts contrôle central des habous (fondations pieuses) fondation d’écoles modernes (Sadiqiyya) équilibre entre les consuls étrangers constructions publiques : gaz, chemins de fer... 4. La mise sous tutelle française crise fiscale de 1866 : la France se prépare à mettre la Tunisie sous tutelle Conseil international des finances, 1869 responsable pour gérer la dette, le budget composée de 6 Italiens, Français, Britanniques concessions économiques accordées sous pression aux Italiens ; plus tard aux Anglais le congrès de Berlin éclipse de la France après 1870/71 Italie, Angleterre veulent plus de contrôle 1878 : jeu diplomatique à Berlin, 1878 influence de Bismarck compensation pour Alsace-Lorraine équilibre pour gains dans le Balkan main libre pour l’Angleterre en Chypre, Égypte l’érection du « protectorat », 1881 intervention militaire et « traité » du Bardo finances et diplomatie contrôlées par un ministrerésident responsabilité pour la scolarisation, la colonisation... Palais Bardo II. Libye : l’invention d’un pays reprise ottomane, 1835 menace de Mehmed Ali d’Égypte la résistance aux Ottomans : 1. les consuls européens 2. les tribus, les Sanusiyyas... les Sanusiyya (Senoussiya) Muhammad ibn ‘Ali al-Sanusi (1791-1859) né dans l’Ouest algérien mystique et savant ; voyage à la Mecque fonde une confrérie soufie en 1836 s’installe en Cyrénaïque en 1841 traité comme saint vivant par les tribus établit des zaouïas partout en Libye centre dans le Jabal al-Akhdar 143 en 1900 ; 45 en Cyrénaïque ; 25 dans le Fazzan ; Tombouctou... les relations avec les Ottomans méfiants envers les Ottomans à cause de leur revendication du califat mais : surtout opposés aux Français accord avec les Ottomans en 1856 les Senoussis gardent le contrôle sur les oasis, tribus nomades 1879 : Cyrénaïque détachée de la Tripolitaine « condominium turco-senoussi » capitale à Benghazi l’administration ottomane restreinte aux côtes unification de Tripoli et la Cyrénaïque avant 1879 reformes ottomanes : centralisation des finances écoles secondaires modernes langues, sciences infrastructure ports, puits d’eau le commerce traite d’esclaves base de l’économie 1 474 exportés au Levant en 1849 ; 2 733 en 1850 forte pression des Européens contre la traite supprimée en 1857 les desseins italiens encouragés à Berlin, 1878 déclarent ouvertement après la prise de la Tunisie en 1881 question d’ « honneur national » pour l’Italie pousse les Ottomans à reconnaître la frontière avec la Tunisie française en 1889 l’équilibre diplomatique : seule l’Allemagne défavorable à une intervention italienne (1902) l’intervention révolution Jeune-Turc en 1908 régime progressiste, anti-impérialiste appui des Senoussis en doute gouvernement italien sous pression pour agir déclaration de guerre contre les Ottomans en septembre 1911 sous prétexte de protéger la vie d’Italiens lourdes batailles, défaite ottomane et traité reconnaissant la souveraineté italienne, octobre 1911 Muhammad Idris al-Sanusi (1890-1983) sultan ottoman reste calife leadership en Libye transféré aux Senoussis en 1912 ? résistance acharnée en Cyrénaïque (émirat de Ahmad al-Sanoussi) victoire italienne en 1913, sauf dans l’arrière-pays... alliance turco-senoussi durant la première guerre mondiale intervention en Égypte : Ahmad et 3 000 Senoussis écrasés par les Anglais , 1916 privilèges des Senoussis reconnus par l’Italie en 1917 ; Muhammad Idris devient roi frontières établies en accord avec la France et la G.-B., 1919 III. Algérie : la résistance aux Français, début de l’idée nationale France : occupation militaire de l’Algérie pas visée avant 1829 dispute banale avec le dey sur les dettes françaises aux commerçants bakris crise diplomatique attisée par les Bakris et les Anglais blocus naval inefficace ; dénoncé par les Marseillais la politique française proposition d’annexer le Maghreb à l’Égypte de Mehmed Ali conflit politique en France (1830) monarchistes en quête de gloire opposition parlementaire craint les coûts décision d’envahir l’Algérie annoncée par Charles X le 2 mars 1830 la conquête corps d’expédition de 35,000 hommes capitulation du dey le 5 juillet 1830 politique d’« occupation restreinte » jusqu’en 1839 Oran (1831), Bougie (1833), Constantine (1837) le colonialisme français implantation de colons autour d’Alger destruction de cimetières musulmans ; reconversion de mosquées en églises conflit structurel entre l’armée et le gouverneur-général civil • • poste créé en 1834 autonomie budgétaire ; travaux et instructions publiques ; justice les bureaux arabes créé en 1832 pour liaison avec les tribus dirigés par des officiers de l’armée gouvernement militaire de la population autochtone ; en conflit avec les colons aboli en 1839 (guerre totale) ; reinstitué en 1841 par Bugeaud « régime du sabre » la résistance déclaration de jihad (guerre sainte) par les marabouts et chefs tribaux dans l’Ouest soutien depuis le Maroc brutalité extrême des deux cotés cheikh des Banu Hashim, attachés à l’ordre Qadiriyya, reconnu comme chef de guerre guérilla dans les environs d’Oran, 1832 fils ‘Abd al-Qadir déclaré « sultan » par les tribus l’émir ‘Abd al-Qadir chérif, fils de chef de tribu séjour à Bagdad, Damas adepte de la confrérie Qadiriyya ; écrits mystiques enterré à Damas au tombeau d’Ibn al-‘Arabi la politique de ‘Abd al-Qadir autorité dans la région d’Oran d’abord reconnue par les Français relations indépendantes avec l’Europe commerce : contourne Oran agents en Europe ; suit la politique française essai d’unification des tribus dans un État jihadiste – » conflit nécessaire l’armée de l’émir réorganisation de sur le modèle du Nizam-ı Cedid ottoman instructeurs ottomans et espagnols 8000 fantassins, 2000 cavaliers centralisation fiscale dans la province pour soutenir les forces armées traité de paix avec les Français en 1837 « la guerre totale », 1839-1848 menée par le général Bugeaud contre-guérilla en terrain logistique de ravitaillement massacres, terre brûlée se réfugie au Maroc ; emprisonné en France exil à Damas, 1852 fin de la résistance effective Algérie déclarée partie de la France, 1848 Source : Jean Sellier, Atlas des peuples d’Afrique (La Découverte, 2003).