microglie du parenchyme adjacent au site lésionnel. La sécrétion d’ IL-1β par la microglie a
pour effet de stimuler les astrocytes qui, en retour produisent des facteurs neurotrophiques :
NGF (nerve growth factor), CNTF (ciliary neurothrophic factor) et IGF-1 (insulin-like growth
factor 1) (23,24,25). Ces facteurs neurotrophiques interviennent dans le processus de
remyélinisation en facilitant la maturation des cellules souches du cerveau jusqu’au stade
d’oligodendrocyte. Le TNF-α n’interviendrait pas pour participer à la stimulation de la
sécrétion de tous les facteurs neurotrophiques. Celui-ci agirait sur la microglie de manière
autocrine et paracrine. Par ailleurs, il pourrait jouer un rôle néfaste en favorisant l’apoptose
des oligodendrocytes et en empêchant la remyélinisation. Cependant, des résultats
contradictoires montreraient que le TNF-α, s’il entraîne un important retard de
remyélinisation, exerce aussi des effets réparateurs par son action sur son récepteur TNFR2
(26).
Ainsi, les effets des cytokines dans les processus de demyélinisation et de remyélinisation
apparaissent complexes. Par exemple, dans un modèle de sclérose en plaques, le TNF agirait
en synergie avec d’autres cytokines, comme l’interféron γ, pour léser les neurones et d’autres
cellules (27).
LA MICROGLIE
La principale caractéristique des cellules de la microglie est la rapidité de leur activation en
réponse aux événements pathologiques mineurs intra-cérébraux (28). L’activation de la
microglie est un facteur clé dans le système de défense du parenchyme cérébral contre
l’infection, l’inflammation, les traumatismes, l’ischémie, les tumeurs et les pathologies
neurodégénératives. Son activation peut intervenir très précocement après une agression et
précéder toutes autres réactions cérébrales (29).
In vivo, l’activation de la microglie se fait par étapes successives. La section extra-crânienne
du nerf facial, expérimentalement, active la microglie sans activer les astrocytes (30). La
microglie prolifère et exprime plusieurs marqueurs moléculaires : des marqueurs moléculaires
d’origine macrophagique comme le récepteur C3 du complément, du TNF-α et des molécules
d’adhésion (31). Elle exprime aussi le précurseur de la protéine amyloïde (APP), suggérant
son rôle dans les processus de neurodégénérescence (32). Par ailleurs, celle-ci est capable
d’exprimer du mRNA pour le TGF-β1, cytokine qui joue un rôle dans les processus de
réparation cellulaire (32). Dans un deuxième temps, la microglie se transforme en cellules
phagocytaires, cellules appelées macrophages cérébraux dérivés de la microglie,
potentiellement cytotoxiques (33). Cet effet, cytotoxique vis-à-vis des neurones sains ou en
cours de régénération n’est pas démontré in vivo.
La transformation de la microglie en cellules potentiellement cytotoxiques est contrôlée et
intervient principalement en réponse à la dégénérescence neuronale et/ou terminale. Un
certain nombre de facteurs mitogènes de la microglie ont été identifiés : multi-CSF (IL3),
granulocyte-macrophage CSF (GM-CSF) et macrophage-CSF (M-CSF) qui peuvent
influencer la prolifération, la morphologie et la différenciation fonctionnelle (34). Les facteurs
intervenant comme signal inter-cellulaire ne sont pas connus précisément connus. Cependant,
le facteur de transcription NF-κβ intervient dans l’orientation de la transformation microglie-
macrophage au cours de l’encéphalite allergique (35).
Les cellules activées de la microglie ont pour principal but le nettoyage, mais elles jouent
aussi un rôle fondamental dans les processus de réparation et régénération neuronaux. La
microglie activée est capable de détruire les microorganismes, détruire les débris
potentiellement délétères, promouvoir la réparation cellulaire en sécrétant des facteurs de
croissance et faciliter le retour à l’homéostasie. La microglie activée est capable de sécréter
des substances cytotoxiques comme du NO, des radicaux libres de l’oxygène, des protéases,
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