Par Krys3000 (Groupe « The Trust » - http://www.cours-en-ligne.tk/) Page 3
Les hémi-desmosomes ne sont pas des moitiés de desmosomes, bien qu’ils soient asymétriques, avec une seule plaque
d’adhérence. Toutefois, ils sont liés à la matrice et fonctionnent avec des intégrines, plutôt que des cadhérines. On les
retrouve au pôle basal des épithéliums, ou ils fixent ceux-ci à la lame basale en rejoignant les filaments intermédiaires.
Ils sont plus étendus que les desmosomes, leur plaque est plus fine leur conférant une dynamicité qui leur permettra
des désassemblages rapides, lors de la division cellulaire par exemple.
Les jonctions gap (ou nexus) sont des connexions entre deux cellules, symbolisées par une diminution de l’épaisseur de
la membrane à seulement 3 nm. Dans cette zone, des connexines s’organisent en hexamères, donnant un connexon. Il
y a des milliers de connexon par jonctions, un connexon faisant la taille de la membrane. Chaque cellule fournit donc un
connexon, le tout créant un canal intercellulaire. Ces jonctions peuvent se fermer par baisse du pH ou augmentation de
Calcium (afin d’ajuster le degré de couplage des cellules). Elles laissent passer jusqu’à 1.2 nm.
Ce couplage métabolique permet d’échanger des petites molécules entre les cellules et ainsi stimuler des cellules n’ayant pas
forcément reçu directement l’hormone (contraction musculaire, etc.…)
II – CAMS ET PATHOLOGIES ASSOCIÉES
Les molécules d’adhérence cellulaire (intégrines, cadhérines, claudines) servent, en temps normal, à lier les cellules et maintenir
l’intégrité des tissus. Pendant la dédifférenciation, la quantité et la nature des CAMs change, notamment les cadhérines. Cela
arrive aussi en cas de maladies :
- Anticorps auto-immuns attaquant la cadhérine desmogléïne maladie de la peau, la pemphigus vulgaris.
- Mutation de claudine 16 affecte l’écoulement de Mg
2+
dans le rein.
- Mutation de claudine 14 surdité due à l’altération de transport de cellules dans la cochlée.
- Toxines bactériennes Transport paracellulaire accru.
III - ANCRAGE CELLULE-MATRICE PAR LES INTÉGRINES
La cellule est ancrée à la matrice extracellulaire par les intégrines. Celles-ci sont des glycoprotéines qui servent de récepteurs
pour les constituants de la MEC à la surface de la cellule : collagène, laminine, fibronectine.
Il existe des tas de types d’intégrines du fait de leur grande diversité combinatoire :
L’intégrine se compose de 2 sous-unités, α et β, mais il existe 18 α différentes et 8 β différentes, générant au total beaucoup de
combinaisons. C’est le domaine extracellulaire d’α qui décidera de la liaison avec la molécule de la MEC, en reconnaissant les
motifs RGD (Arginine, Glycine, Aspartate). La partie intracellulaire, elle, se lie à la taline, une protéine du cytosquelette qui fait le
lien avec les filaments associés. L’intégrine joue alors le rôle de régulateur des liaisons intégrines/MEC. En effet les intégrines ne
sont pas directement activées et doivent changer de conformation pour pouvoir lier la MEC. Ces changements sont induits par
des cations bivalents, qui activent des récepteurs de signaux. Ces signaux peuvent venir de l’intérieur de la cellule.
Cette influence entre la MEC et le cytosquelette est mutuelle : fibronectine peut engager une réorganisation du cytosquelette,
lui-même pouvant influer sur la structure et l’orientation de la MEC.
La coagulation, sur un site de blessure, est un phénomène due à l’activation d’intégrine αIIbβ3, augmentant, par changement de
conformation du domaine cytoplasmique, l’affinité avec les fibrinogènes du plasma sanguin. Cette induction de la partie externe
sur la partie interne de l’intégrine s’appelle signalisation inside-out.
Les désintégrines sont capables de bloquer la coagulation. Ce sont des protéines du venin de serpent, contenant la séquence
RGD, et agissant comme une sorte d’inhibition compétitive.
Parmi les jonctions, les hémi-desmosomes utilisent l’intégrine, et parfois aussi les jonctions intermédiaires.
IV - ANCRAGE NON-JONCTIONNEL
Il existe également le cas d’ancrage qui n’est pas du aux jonctions.
Les CAMs qui appartiennent à la superfamille des immunoglobulines (IgCAM), transmembranaires, peuvent réguler des
interactions (I-CAM : entre lymphocytes et cellules de la réponse immunitaire ; V-CAM, N-CAM, L1 : entre cellules non-
immunes). Pour les N-CAM, qui servent d’adhérence dans les neurones, on a deux N-CAM de cellules opposées qui
s’assemblent par un site de liaison extracellulaire, via interactions homophiles. Il y a 20 N-CAM différentes, toutes dues
à des différences d’épissage d’un gène unique.