LA REPRODUCTION ET LA CROISSANCE DES INSECTES
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Peut-il y avoir des jumeaux chez les insectes ?
périphérie de l’œuf, les réserves restant au centre, avec deux pôles bien
défi nis : une couche régulière, ébauche du futur corps, et un amas de
noyaux qui sera à l’origine des cellules sexuelles.
Au fur et à mesure de son développement, la forme de l’embryon se
structure. Il prend l’aspect d’une bande, au sein de laquelle se creuse
une gouttière qui se referme. Puis la segmentation commence à appa-
raître, la chaîne nerveuse et le tube digestif s’ébauchent, suivis des mus-
cles, du cœur, des tissus graisseux et la cavité générale de l’animal, qui
abritera les organes baignant dans le sang, fi nit de se former.
La formation des appendices sur les différents articles débute de l’avant
vers l’arrière : les pièces de la bouche, les antennes, les trois paires de
pattes et enfi n les appendices abdominaux, qui avortent (sauf ceux des
articles terminaux donnant les cerques et certains organes copulateurs).
La jeune larve est entièrement formée lorsque le vitellus nourricier com-
mence à s’épuiser. Quand sa cuticule est formée, elle aspire le reste de
vitellus et elle occupe alors toute la place dans l’œuf. Le temps de l’éclo-
sion est venu.
Voir aussi la question 49
(57 Peut-il y avoir des jumeaux chez les insectes ?
Les jumeaux, qu’ils soient faux (deux cellules différentes se développant
côte à côte) ou vrais (une seule cellule ayant un accident au cours de sa
première division et se séparant en deux cellules identiques se dévelop-
pant côte à côte), sont théoriquement possibles chez les insectes mais le
système de développement dans un œuf les condamne à ne jamais pou-
voir éclore. En effet, la réserve de nourriture que représente le vitellus
est calculée pour un individu. Les jumeaux ne peuvent aller au-delà de
la moitié de leur développement embryonnaire et l’œuf avorte. Le pro-
blème ne se pose pas pour les mammifères puisque la mère fournit via
le cordon ombilical la nourriture nécessaire aux deux embryons.
Mais les insectes ont su s’adapter à toutes les conditions au cours de
l’évolution, et certaines espèces ont inventé une stratégie de reproduc-
tion bien plus économe que les jumeaux qui se limitent à deux individus
pour le prix d’un seul. Cette stratégie s’appelle la polyembryonie et s’ob-
serve chez les insectes parasites des plantes ou des animaux. Le prin-
cipe est simple. Si je suis minuscule et que je ponds dans le corps d’une
très grosse chenille qui peut nourrir plusieurs milliers de mes larves,
j’ai intérêt à pondre tous mes œufs dans cette proie. Mais si elle dispa-
raît pour une raison quelconque, par exemple mangée par un oiseau,
je perds tout. J’ai donc intérêt à pondre dans plusieurs chenilles pour
répartir les risques.