3. Une économie dirigée

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Les Etats totalitaires ont en commun de contrôler les activités
économiques et de les soumettre à l’idéologie officielle.
Communiste, seule l’URSS collectivise les moyens de
production, alors que l’Italie et l’Allemagne considèrent
l’initiative privée comme la meilleure solution économique,
cepedant, ils encadrent l’économie au moyen de
corporations.
Tous les trois utilisent la planification, lancent une politique
de grands travaux, et développent les industries lourdes et
l’armement (pour l’Italie et l’Allemagne)
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En Italie, le Duce réforme tambour battant le pays. Il mène
une politique dirigiste tout en laissant les entreprises et les
terres à leurs propriétaires (il existe une véritable consensus
entre le grand capital et le pouvoir)
Il lance de grands travaux en vue d'employer les chômeurs
et d'améliorer les infrastructures : construction de
monuments, stades, logements, autoroutes.... L'Italie est en
1923 le premier pays européen à se doter d'autoroutes (en
dépit d'un parc automobile très restreint).
En 1933, le gouvernement crée une société à capitaux
publics, l'IRI (Istituto per la Ricostruzione Industriale), en vue
de financer et soutenir le développement de l'industrie, avec
un réel succès.
Le gouvernement est moins inspiré dans son souci
d'autarcie. Par fierté nationale, Mussolini veut en effet que
l'Italie se suffise à elle-même en matière agricole. Il lance en
grande pompe la «bataille du blé» en 1925.
Les marais Pontins, près de Rome, sont asséchés et bonifiés
(tranformés en terres agricoles). Ces terres et beaucoup
d'autres sont consacrées à la culture du blé... au détriment
de cultures d'exportation plus rentables (agrumes....).
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La corporation associe tous
les
employeurs
et
travailleurs d’une même
branche d’activité au sein
d’une même organisation : il
y a 22 corporations
Grâce à la charte du travail,
l’Etat est le seul habilité à
autoriser la constitution d’un
« syndicat »;
Enfin les intérêts de tous,
travailleurs et employeurs,
sont « subordonnés » aux
« intérêts supérieurs de la
production » donc des
objectifs décidés par l’Etat
fasciste.
En URSS : la tâche essentielle du premier plan
quiquennal consistait :
- à transformer l'URSS, de pays agraire en un pays
industriel et puissant;
- à éliminer jusqu'au bout les éléments capitalistes ;
- à créer une industrie capable de ré outiller et de
réorganiser, sur la base du socialisme, non
seulement l'industrie dans son ensemble, mais
aussi les transports et l'agriculture ;
- à faire passer la petite économie rurale morcelée
dans la voie de la grande économie collectivisée;
- à créer une base économique pour la suppression
des classes sociales en URSS, pour la construction
d'une société socialiste.
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d'après Staline, Discours du 7 janvier 1933.
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Dossier pp 262-263
La collectivisation des campagnes est entreprise pour
financer l’industrie et lui fournir de la main d’œuvre. La
propagande met en avant la modernisation des campagnes
(tractorisation, doc 1 p 262 – et électrification) il s’agit
surtout de briser l’individualisme paysan né avec la NEP.
Les paysans doivent intégrer les fermes et les coopératives
d’Etat. Les Koulaks, paysans enrichis, sont les premiers
visés par cette politique qui a été largement rejetée dans les
campagnes. C’est par la contrainte (doc 2 p 262) que la
réforme est menée, et aux dépens de la société paysanne
dans sa majorité. Les effets sont désastreux : famines
touchant 6 à 7 millions de personnes, désorganisation de la
production: le doc 4 p 263 évoque une « mauvaise
exploitation du sol », l’absence de matériel de transport
« énormes pertes lors des récoltes », les gerbes dans les
champs pourrissant en raison d’un retour précoce de
l’automne…Cette collectivisation des campagnes est un
échec dont l’URSS ne se remettra jamais…
Le bilan de la politique économique en URSS
Doc 5 p 271
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Dans le cadre de l’ « émulation socialiste », les
communistes sont invités, dans le cadre des
cellules d’entreprise, à veiller à ce que les résultats
du Plan soient atteints , voire dépassés, ce qui
traduit le rôle d’encadrement du Parti
Communiste.
 Lucidement
les
différents
intervenants
reconnaissent que les objectifs du plan sont
irréalistes, eu égard à l’absence de qualification des
ouvriers et à la médiocrité des infrastructures. Le
résultat est un immense gâchis : mal payés, soumis à
un encadrement constant et humiliant, les ouvriers sont
peu motivés et leur productivité est particulièrement
faible malgré la propagande du régime, relayée par le
Parti et les syndicats dans chaque une usine.
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A niveau industriel, l’ambition de Staline est la
modernisation à rythme forcé par la planification.
Mais faute de capitaux suffisants, il a fallu transformer
par la force les paysans en ouvriers, les soumettre à
une discipline de fer, élever les cadences…
De grands combinats sont créés tel l’UKK, qui gère les
gisements de fer de l’Oural et de houille du Kouzbass.
En haut : « Grâce à un travail acharné,
les géants du plan quinquennal
seront mis en service dans les
délais prévus »
En bas :" Entreprise qui doit
fournir du matériel, ne retarde
pas l'envoi d'équipements
pour les grands chantiers."
Les turbines du barrage sur le Dniepr
en Ukraine dans les années 30.
L’URSS s’est issée au 3° rang des
puissances industrielles, derrière
les Etats-Unis et l’Allemagne.
Mais à quel prix?
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En Allemagne, une politique d’autarcie
Quand Hitler arrive au pouvoir , la situation
économique est désastreuse. Une politique de
relance est confiée au Dr Schacht, un économiste
réputé qui a la confiance des milieux d’affaires.
Son programme est dirigiste : il s’agit
d’entreprendre une politique de grands travaux:
autoroutes, ponts et canaux, logements.
L’Allemagne ne peut importer par manque de
réserves monétaires, on développe alors une
politique d’autarcie.
Mais l’objectif de la politique économique c’est la
préparation de la guerre.
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En 1936, le plan quadriennal
est lancé sous la direction de
Goering;
Pour cesser d’être tributaires
des sources
d’approvisionnement
extérieures, on cherche à
multiplier les produits de
substitution (erzatz)
fabriqués en Allemagne,
comme le caoutchouc
synthétique. Les principaux
bénéficiaires sont les
industriels qui participe à
cette politique.
Le retour au plein emploi
renforce la popularité du
régime mais l’économie est ,
à partir de 1936 celle d’un
pays en guerre !
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Bilan économique et social de l’Allemagne (doc 2 p 271)la
propagande nazie a su mettre en avant ses réussites : dans les
années 30, l’Allemagne apparaît pour beaucoup d’observateurs, le
seul pays, avec l’URSS, à avoir réussi à échapper à al grande
dépression . La progression apparaît spectaculaire dans
l’ensemble; mais elle est en fait très inégale;
- les biens de consommation retrouvent, en 1937 leur niveau de
1928 mais stagnent ensuite pour reculer pendant la guerre.
Au contraire, les biens de production ont triplé entre 1932 et
1939, (production d’acier = 22 millions de tonnes, soit plus que
celles de la France et du Royaume uni réunies !)
La production d’armes a quadruplé entre 1936 et 1939. Ce sont les
branches les plus modernes qui, dans la mesure où elles peuvent
épouser les objectifs de l’armée, sont les plus dynamiques:
électricité, chimie (portée par l’industrie des erzatz) …
La préparation de la guerre a sans doute apporté des résultats
immédiats, à commencer par la réduction spectaculaire du
chômage.
on remarque cependant une hausse de la fiscalité qui a entraîné
une baisse de la consommation; les prélèvement indirects sont
aussi très importants.
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