Éthique des relations internationales

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Éthique des
relations
internationales
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en remplacement de Ryoa Chung
Plan
A.Retour rapide sur les fondements du
réalisme.
B.Carl von Clausewitz (1780-1831).
C.Fondements de la doctrine de la guerre
juste.
D.Michael Walzer et la doctrine de la
guerre juste aujourd’hui.
A. Retour sur les fondements du réalisme
Scepticisme moral
La sphère internationale est un état de nature, un
état de guerre réelle ou latente (aucune instance
souveraine)
Anarchie, insécurité, loi du plus fort
Principes de survie et de nécessité
Rationalité instrumentale, prudence vs raison morale
Thucydide
(env. 460-395)
Justification de la guerre
(offensive, défensive et
préventive) face à une perception
de menace
Principes de nécessité et de
survie
Clivage moralité
domestique/internationale
Machiavel (14691527)
Scepticisme réaliste radical
Division radicale entre politique
et moralité
Nécessité, survie, longévité
Justification prudentielle de
l’impérialisme
Prudence politique en fonction
des circonstances vs respect des
traités (stratégie de la duperie)
Hobbes
(1588-1679)
La sphère internationale est
un état de nature (guerre)
Anarchie en l’absence d’un
Léviathan
Analogie entre l’individu et
l’État
Egoïsme réfléchi (survie)
Principe naturel de
conservation de soi (intérêt
national, raison d’État)
B. Clausewitz
(1780-1831)
“La guerre comme
instrument politique”
1. Le personnage
Homme de carrière militaire, Carl von Clausewitz est
un farouche opposant et témoin privilégié des
guerres napoléoniennes.
Lorsque l’armée Prusse est défaite par Napoléon et
s’allie à la France, Clausewitz joint l’armée russe.
En 1818, Clausewitz devient le directeur de l’École
générale de guerre à Berlin et commence à rédiger
une œuvre volumineuse qui sera publiée à titre
posthume. Il meurt du choléra qui emporta aussi
Hegel.
Il est toujours considéré comme le maître à penser
de la théorie des relations internationales.
2. L’aboutissement du paradigme
classique
La société internationale comme
relation entre les États souverains et
indépendants.
L’intérêts nationale (égoïsme
intelligent).
La puissance, la guerre ou l’équilibre
(diplomatie).
3. Problématique
de la guerre et de la paix
Comprendre la guerre, c’est
comprendre les relations
internationales.
La guerre ne concerne pas la morale.
Il n’y a pas de cause juste ou injuste à
la guerre.
Il n’y a pas de convention (morale) de la
guerre.
La nécessité militaire dicte la conduite
de la guerre.
•
•
•
•
•
“La guerre n’est rien d’autre qu’un combat singulier
à grande échelle.”
“La guerre est donc un acte de violence dont l’objet
est de contraindre l’adversaire à se plier à notre
volonté.”
“Les pires erreurs sont celles qui nourrissent les
bons sentiments.”
“La haine peut tout à fait jeter l’un contre l’autre
les peuples les plus policés.”
“La fin de l’action militaire doit toujours être de
désarmer ou de terrasser l’ennemi.”
4. La guerre comme instrument
politique
Selon Clausewitz, “la guerre est la poursuite de la
politique par d’autres moyens” (que ceux de la
diplomatie internationale ou des rapports
économiques).
La guerre est un instrument politique.
La dichotomie entre l’état de nature et l’état social
(entre la situation de guerre et la situation de paix)
n’est pas aussi décisive que chez les
contractualistes.
La guerre est simplement la continuation de la
politique internationale lorsque aucune solution
diplomatique n’a été trouvée.
5. L’histoire et la conception
clausewitzienne de la guerre
L’histoire de la diplomatie tend à confirmer la
conception clausewitzienne de la guerre.
On peut notamment analyser les deux guerres
mondiales sous un point de vue clausewitzien.
On peut aussi interpréter les différents conflits de la
guerre froide selon ce point de vue.
•
Blocus de Berlin, Invasion de la baie des cochons
à Cuba, la Guerre du Viet-Nam, opérations des
services secrets, etc.
6. La théorie se confirme aussi en
laboratoire...
Diplomacy,
Avalon Hill
www.wizards.com/default.asp?x=ah/prod/diplomacy
Voir aussi: Allan B. Galhamer, Galhamer on
Diplomacy, The Bordgame “Diplomacy” and
Diplomatic History”, Bloomington, 1stBooks,
1999.
Risk,
Avalon Hill
Civilization III,
Firaxis
7. Clausewitz est-il un monstre?
La guerre n’est pas une fin en soi mais un moyen
pour parvenir à ses fins.
Certes, la clémence est une erreur stratégique. Il
aurait peut-être reconnue que “la guerre, c’est
l’enfer”.
Distinction théorie idéale (guerre totale) et guerre
réelle (guerre d’usure, guerre limitée).
La politique est aussi confrontée la réalité.
Résumé
Guerre = continuation du politique par d’autres
moyens
Guerre = moyen vs fin
Tous les moyens sont permis (vs conventions
morales)
Subordination du stratégique au politique
Guerre totale : victoire finale (théorie idéale de la
guerre)
Guerre réelle : guerre d’usure et limitée (frictions)
C. Fondements de la doctrine de
la guerre juste
Ses origines philosophique remontent
aux philosophes judéo-chrétiens tels
qu’Augustin et Aquin.
L’école du droit naturel représentée par
notamment par Locke.
Plus récemment, des théologiens
protestants tels que Paul Ramsey ont
également contribué à ce courant.
1. Le droit naturel
La tradition du droit naturel se situe à
mi-chemin entre le scepticisme moral
des réalistes et le pacifisme radical de
certains idéalistes.
Essaie de penser la réalité
incontournable de la guerre mais en des
termes moraux.
Il existe des lois morales
universellement valables qui préexistent
aux conventions humaines et au droit
positif.
2. Augustin
(354-430)
Le christianisme est à l’origine d’un
discours pacifiste radical qui prohibe
toute violence en tant que péché.
Le pessimisme d’Augustin rejette cette
conception perfectionniste de l’homme.
La guerre constitue selon Augustin
une réalité fondamentale de la condition
humaine.
Le christianisme avait besoin de
trouver des raisons pour justifier la guerre
sainte.
3. Les huit principes de la
théorie classique
•Jus ad bellum
•1) La guerre doit être menée par les autorités compétentes et
officielles (vs rebellion, terrorisme, mutinerie).
2) La guerre doit reposer sur une cause juste.
3) La guerre doit être un recours ultime.
4) Déclaration formelle de guerre (vs attaque préventive ou
insurrection populaire).
5) Espoir raisonnable de succès.
6) La violence déployée doit être proportionnelle à l’injustice qui l’a
provoquée.
Jus in bello
•7) Les actions militaires doivent être proportionnelles à leurs
objectifs.
8) Immunité des non-combattants.
D. Michael
Walzer
Études à Cambridge et
Harvard.
Professeur à Princeton et
Harvard.
Directeur de la revue
Dissent.
Pionnier de l’éthique des
relations internationales.
Auteur de Guerres justes et
injustes (1977).
1. L’approche morale de Walzer
Réhabilitation contemporaine de la doctrine de la guerre
juste.
Il emprunte tantôt à la tradition du droit naturel, à l’éthique
déontologique d’inspiration kantienne et à l’éthique
conséquentialiste.
Va-et-vient entre les principes moraux qu’il tente de dégager
à partir d’exemples historiques particuliers et les principes
conventionnels de la guerre juste.
Deux volets indépendants: jus ad bellum et jus in bello.
2. Les conventions de la guerre
1.Caractère inviolable de certains droits
fondamentaux.
2.Immunité des non-combattants
(populations civiles et naked soldier).
3.Le principe de nécessité militaire ne
peut pas justifier tous les moyens.
• Le
cas du Laconia
3. Walzer contre Clausewitz
•
Contradiction
réaliste:
dans la pensée
La guerre obéit à des conventions
humaines.
Un ensemble de choix façonnent
ces conventions.
invoquer le principe de nécessité
militaire et le caractère absolu ou
illimité de la guerre pour exclure
toute
considération
éthique
conduit à un contresens.
4. Doctrine du double
effet (DDE)
1. L’acte est bon ou moralement neutre (i.e. action de guerre
légitime).
2. L’effet direct est moralement acceptable (ex. bombardement
d’une usine d’armement).
3. L’intention qui préside à l’acte est moralement bonne; la
conséquence négative (les dommages collatéraux, mort des
civils) est prévisible mais non voulue (critère
d’intentionnalité). L’effet négatif n’est pas un but ni le
moyen direct pour parvenir à ses fins.
4. Règle de proportionnalité (le bien compense le mal).
5. Critique de la DDE
•Walzer
introduit un amendement à la
clause 3 de la DDE :
•Si j’anticipe des conséquences négatives,
non voulues mais prévisibles, j’ai la
responsabilité
morale
d’assumer
le
maximum de risques à mes frais pour
minimiser la souffrance sur autrui.
Conclusion
Primauté du respect des
droits dans les
conventions de la guerre.
Questions?
FIN
•Merci de votre
attention
Martin Leblanc
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