La manipulation des normes - Surmédicalisation, surdiagnostics

Colloque 2014
*
La fabrique des seuils responsables de surdiagnostics et des
objectifs de traitements vers des normes de plus en plus
basses , facteurs de surtraitements et de iatrogénies
La modification des normes se traduit par la transformation
d’individus en bonne santé en malades, simplement parce que
certaines de leurs constantes biologiques (cholestérolémie,
glycémie, TSH,) ou physiologiques comme la TA sont en dehors
des nouvelles normes souvent définies par un panel d’experts
voulant valoriser l’importance de leur spécialité, et
financièrement liés aux industries de santé.
Cette médicalisation est aussi le produit d’une confusion
entretenue entre facteur de risque et pathologie avérée.
En outre en fixant des objectifs toujours plus bas (lower is
better) ces experts contribuent à l’alimentation de la
pathologie iatrogène engendrée par des traitements excessifs
voire inutiles.
La promotion des calculateurs de risque sans fondement
clinique en pathologie cardiovasculaire permet de classer la
population de plus de 60 ans a risque élevé et susceptible
d’être traitée pour 80% par des Statines
*
Le monde actuel de la médecine, tout particulièrement celui
de la médecine générale, est dominé par la prévention et le
dépistage des maladies chroniques. Cette part importante des
activités de soins pose divers problèmes souvent méconnus.
D’abord celui de la définition de la prévention, et à ce
niveau celui de la distinction entre maladie et facteur de
risque, et de la signification de l’un et de l’autre pour le
patient. Faut-il étiqueter maladie ce qui n’est qu’un facteur
de risque ? Quelle en est la conséquence pour le patient ?
Ensuite celui des critères de définition d’un facteur de
risque ou d’une maladie, de la limite entre le normal et le
pathologique, ceci tout particulièrement quand il s’agit de
critères chiffrés, comme pour les chiffres de tension ou de
cholestérol. Quel est le seuil qui doit conduire à proposer
des actions de prévention, alors qu’il n’est souvent pas de
seuil en dessous duquel le risque est absent ? Un chiffre
suffit-il pour parler de risque, ou ne faut-il pas l’intégrer
dans une vision globale ?
Enfin celui du risque de médicalisation de la société, où à
travers la définition de chiffres porteurs d’un risque, presque
l’ensemble de la population est considérée comme malade
et relevant de soins médicaux.
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