Infections sexuellement transmissibles (hors VIH et hépatites virales) Docteur Marie ANDRE Médecin CeGIDD CHRU de Nancy Principes fondamentaux (1) ► Privilégier les traitements mono doses d’efficacité immédiate et rapide pour rendre le patient non contagieux ► Utiliser des antibiotiques efficaces en se basant sur l’état actuel des résistances bactériennes (un taux d’échec > à 5% n’est pas tolérable) ► Traiter en urgence sans attendre Principes fondamentaux (2) ► Dépister les autres IST ► Traiter systématiquement certaines IST dont la fréquence d’association est élevée ► Traiter systématiquement les partenaires simultanément avant d’autoriser la reprise des rapports sexuels même protégés ► Rappeler les messages de prévention contre les comportements sexuels à risque ► Vérifier le statut vaccinal VHB Principes fondamentaux (3) ► Revoir le patient à J7 pour vérifier la guérison, communiquer les résultats et adapter éventuellement le traitement C trachomatis (sérotypes D-K) Infection à Chlamydia trachomatis Sérovar L1, L2 et L3 Maladie de Nicolas-Favre (LVG) Nb de cas 2 500 • Augmentation plus marquée chez les sujets asymptomatiques dans les 2 sexes 2 000 Femmes 1 500 • Augmentation des cas en 10 ans : vraie progression et accroissement des pratiques de dépistage 1 000 500 Hommes Symptômes : Présence 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 0 Absence Réseau Rénachla C trachomatis (sérotypes D-K) ► Augmentation du nombre de tests réalisés et des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, progression du dépistage des patients asymptomatiques ► On ne peut conclure qu’il s’agit d’une plus grande diffusion de l’infection à Chlamydia trachomatis C trachomatis (sérotypes D-K) ► Fréquence élevée de portages asymptomatiques Chez l’homme : ► 20 à 50% des UNG ► Complications: prostatite, orchiépididymite, arthrite réactionnelle ► Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (conjonctivite + arthralgies +signes cutanéo-muqueux) ► Kératoconjonctivite ► Chez la femme ► Cervicite, salpingite +++ Ce sont les complications qui posent un pb de SP ► - Algies Pelviennes Inflammatoires chroniques ► - GEU (40% des GEU seraient dues à CT) ► - stérilité tubaire (responsabilité=70%) ► Transmission au nouveau-né: kérato-conjonctivite, pneumopathie ► C trachomatis (sérotypes D-K) ► Prélèvements à effectuer : -PCR AUTO-PRELEVEMENT vaginal pour dépistage systématique chez les jeunes femmes, à l’endocol si cervicite -PCR URINAIRE (1er jet 2 heures après dernière miction) : pour dépistage systématique chez hommes jeunes, urétral si symptomatique C trachomatis (sérotypes D-K) ► Recommandations thérapeutiques : ► Azithromycine 1 gr po en dose unique ► Doxycycline 100 mg po 2 fois par jour 7 jours ► Femme jeune : contrôler à 6 semaines puis entre 3 et 6 mois ► Nouveau né : ophtalmie, pneumopathie Erythromycine 50mg/kg /jour 14 jours C trachomatis (sérotypes D-K) ► alternative ► érythromycine (cp 500 mg): 2 g/j 7J ou ► ofloxacine (Oflocet, cp 200 mg): 1 cp x 2 fois/jour 7J C trachomatis (sérotypes D-K) ► Cas particuliers ► Femme enceinte : azithromycine ou érythromycine ► contrôle par un PCR à S3 systématique ► VIH+, idem VIH- Autres mesures ► examiner et PCR chez tous les partenaires ► abstinence sexuelle 7 jours après la DU d’azithromycine ou les 7 jours de doxycycline Infection à Chlamydia trachomatis Sérovar L1, L2 et L3 (1) ► Ré-émergence ► HSH de la LVG dans les années 2000 ++, VIH ++ Infection à Chlamydia trachomatis Sérovar L1, L2 et L3 (2) ► Phase 1aire – – – – ► génitale, brève incubation = 3 à 30j papule, pustule, érosion ano-rectites avec ténesme, douleur, écoulement • Phase 2aire (J10 à J30 après phase 1) – lymphadénopathie ou bubon, inguinal et/ou fémoral, 2/3 unilatéral – fistulisation en pomme d ’arrosoir ► • Phase 3aire – sd génito-ano-rectal, torpide – granulome pelvien, lymphoedème Infection à Chlamydia trachomatis Sérovar L1, L2 et L3 (3) -PCR Chlamydia trachomatis sur prélèvement rectal et envoi par le laboratoire au centre de référence et sérotypage (Bordeaux) -Génotype L2b+++ -Indications du sérotypage : symptomatiques, VIH+, et PrEP Infection à Chlamydia trachomatis Sérovar L1, L2 et L3 (4) ► Doxycycline 200 mg/jour pendant 21 jours Ou ► Erythromycine 500mg x4/jour pendant 21 jours ► Dépistage des partenaires Infection à gonocoque Infection à gonocoque (1) ► ► ► ► ► ► Neisseria gonorrhoeae diplocoque gram négatif intra-cellulaire responsable de 10% des urétrites - incubation = 2-5 J - écoulement 90-100% (purulent ++ 70%) - 1% asymptomatiques responsable de cervicites chez la femme, 70% asymptomatiques complications homme: prostatite, orchiépididymite, septicémies avec lésions cutanées et arthrites (monoarthrite) complications femme: salpingite, endométrite transmission au nouveau-né: rare, conjonctivite Infection à gonocoque (2) ► Sur-représentation ► 1/3 des HSH : 60% sont VIH+ ► Fellation non protégée dans 60% des cas ► Portage pharyngé dans 15% des cas, le plus souvent asymptomatique (80%) Infection à gonocoque (3) ► ► ► L’examen direct de l’écoulement avec la culture immédiate est l’examen de référence La culture permet de réaliser un antibiogramme ++ La place des techniques d’amplification génique -n’est pas remboursé par la SS -ne permet pas d’antibiogramme Rapport d’orientation HAS Décembre 2010 propose la PCR pour dépistage et pour localisation oro-anale. Infection à gonocoque (4) ► Évolution constante de la sensibilité +++ -> les thérapeutiques doivent être réactualisées +++ ► Dès 1957, résistance à la pénicilline de bas niveau ► Vers 1975, résistance = pénicillinase (10%) ► Années 1980, résistance aux cyclines (20%) ► 2000, résistance ou diminution de sensibilité aux fluroquinolones dans 40% en 2006 Infection à gonocoque (5) Afssaps, 2005 ► Gonococcie urétro-génitale non compliquée ► Ceftriaxone (Rocéphine, amp 500mg): 250 mg IM ► CONTRÔLE CLINIQUE à J7 DU ou ► Céfixime (Oroken, 200mg): 2 cp en DU Infection à gonocoque (6) alternative (allergie b-lactamine…) ► spectinomycine DU (Trobicine, amp 1g): 2g IM ou ► ciprofloxacine (Ciflox, 500mg): 1 cp en DU (sous contrôle bactériologique) Infection à gonocoque (7) ► Dans tous les cas, il faut associer un traitement anti-chlamydia (car association dans 15 à 40%) ► Soit azithromycine (Zithromax, cp 250mg): 4cp DU ► Soit doxycycline (cp 100 mg): 2 cp/j pendant 7 jours Infection à trichomonas vaginalis Infection à trichomonas vaginalis (1) Vaginose, urétrite ► Asymptomatique ou méatite discrète chez l’homme ► Infection à trichomonas vaginalis (2) ► Prélèvement urétral et culture milieu spécial Diamond ou Roiron ► Traitement : métronidazole (FLAGYL) 2gr dose unique Infection à Mycoplasme Infection à Mycoplasme (1) Fréquemment présente à l’état commensal ► 3 types M. genitalium, M. hominis et ureaplasma spp ► RECHERCHER : Si urètrite chronique ou récidivante Endométrite et salpingite ► Par culture (hominis, ureaplasma spp) et PCR (genitalium) , cervical et premier jet d’urine ► Infection à Mycoplasme(2) Traitement ► M. genitalium -Azithromycine 500 mg à j1 250 mg j2 à J5 ► M hominis et urealyticum -Cyclines syphilis Treponema pallidum, spirochète Syphilis (1) ► Précoce < à 1an Signes généraux - primaire : chancre (j0) - fièvre, 38°C - céphalées - secondaire : - polyadénopathies * éruption : roséole + 6 semaines, - hépato-splénomégalie Atteintes viscérales * syphilide papuleuse - Foie, cytolyse et cholestase - anomalies NFS « grande simulatrice » - méningite - uvéite, papillite dans l’année - Rein, syndrome néphrotique - arthrites, périostites, synovites * atteinte muqueuse, alopécie, - latente précoce Syphilis (2) ► Syphilis ► Peut tardive : toucher tous les organes ► Attention à la neurosyphilis ► PL avec TPHA/VDRL si signe neurologique, ophtalmologique, allergie à la pénicilline +/VIH positif Syphilis Syphilis Syphilis (3) Diagnostic biologique ► Tests tréponémiques de dépistage et de confirmation de première ligne : TPHA, FTA-ABS, ELISA ► Tests non tréponémiques : VDRL, RPR : permet le suivi des patients après traitement FTA-abs +j5-j7 TPHA +J7-j10 VDRL +J10-J15 Syphilis (5) ► FAUSSES SÉROLOGIES DE LA SYPHILIS, VDRL + ISOLÉ Causes infectieuses ► Bactériennes: lèpre, tuberculose, leptospirose, borréliose, ► scarlatine… ► Virales: varicelle, oreillons, MNI, hépatite, rougeole, VIH ► Parasitaires: trypanosomiase, paludisme Causes non infectieuses ► Grossesse ► Toxicomanie IV ► Hépatopathie chronique ► Gammapathie monoclonale ► Lupus ► Syndrome des anticardiolipides ► Cancers… Syphilis (6) Interprétation selon le contexte ► Existence de syphilis latente tardive avec TPHA positif et VDRL négative, larvée par un traitement antibiotique instauré pour une autre indication : Dans le doute il faut traiter. ► Si présence d’un chancre ou suspicion de syphilis très précoce , si la sérologie est négative,il faut savoir re-contrôler la sérologie après 15 jours Syphilis (7) ► ► ► ► ► ► ► RÉPONSE SÉROLOGIQUE APRES TRAITEMENT VDRL à M3, 6, 12 et 24 mois c’est le test qu’il faut suivre ++++ Il faut également demander le TPHA (médico-légal) Échec : attendre au moins 6 mois +++ Définition: absence de diminution du taux du VDRL quantitatif d’au moins 4 dilutions (soit par un facteur 16) à 6 mois Une syphilis primaire se négative en 1 an Une syphilis secondaire se négative en 2 ans Syphilis (8) ► ► ► Traitement : SYPHILIS PRECOCE une injection IM d’Extencilline 2,4 MU, surveillance 30 minutes (si allergie pénicilline, Doxycycline 200mg 14 jours) ► Prévention de la réaction d’Herxheimer par paracétamol la veille et les trois premiers jours de ttt chez femme enceinte et syphilis secondaire profuse ► TTT du partenaire systématique si rapport avant 6 semaines , si rapport supérieur à 6 semaines se référer à la sérologie du partenaire. SYPHILIS (9) ► SYPHILIS TARDIVE ► injection IM d’Extencilline 2,4 MU par semaine, 3 semaines (soit 3 injections) ► Neurosyphilis péni G IV 20 MU/j, 10 à 14 jours Herpes (1) ► Primo-infection ou récurrence ► HSV1 ou HSV2 ► Diagnostic clinique ► Traitement : valaciclovir (Zélitrex) : 500mg 2x/j pendant 5 jours si récurrence ou 10 jours si primoinfection ► > ou = à 6 récurrences par an : Zélitrex 500mg par jour Herpes (2) Herpes (3) Condylome (1) ► HPV (human papillomavirus) ► Localisation externe, ou interne (col, anus) ► Risque de dégénrescence FCV réguliers, et examen proctologique annuel si ATCD de condylomes ou de dysplasie du col, ou si rapports anaux Condylome (2) Condylome (3) Condylome (4) ► Traitement : Imiquimod (Aldara) +/- laser CO2 ► Surveillance 3, 6 mois après TTT ► Pas de protection par préservatif contre le cancer du col confirmé mais port du préservatif conseillé ► Période de sécurité de 3 mois après guérison clinique Vaccin Papillomavirus Humain (1) Mise au point (2) Papillomavirus 99,7% des cancers du col de l’utérus contiennent de l’ADN de Papillomavirus humain Les Papillomavirus de type 16 et 18 sont responsables, en Europe, d’environ 74% des cancers du col de l’utérus. Mise au point (3) Cancer du col de l’utérus : touche la femme jeune Age Incidence croissante du cancer du col de l’utérus à partir de 20 ans : Pic d’incidence à 40 ans Exbrayat C. InVS 2003; 109. Mise au point (4) Vaccin Papillomavirus Humain ► GARDASIL®, Vaccin Papillomavirus Humain [Types 6, 11, 16, 18] ► Cervarix® Vaccin Papillomavirus Humain [Types 16 et 18] ► Recombinant, adsorbé ► Vaccin innovant recommandé en mars 2007 par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) HPV Haut Conseil de la santé publique ► avis relatif à la révision de l’âge de vaccination contre les infections à papillomavirus humains des jeunes filles (28 septembre 2012) ► la vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus peut être pratiquée entre les âges de 11 et 14 ans ► toute opportunité, y compris le rendez-vous vaccinal de 11-14 ans, peut être mise à profit ► l’âge de rattrapage est limité à 20 ans (i.e. 19 ans révolus). Cette vaccination n’est plus sous-tendue par la notion de l’âge de début de l’activité sexuelle, même si le vaccin sera d’autant plus efficace que les jeunes filles n’auront pas encore été infectées par les papillomavirus ciblés par la vaccination. Merci de votre attention