Notions / Concepts / Prise de vue
La volonté est-elle une force morale ou un simple désir ?
Est-elle dissociable de l’action ?
A. La volonté comme faculté.
Jusqu’à Descartes, les écoles philosophiques admettent généralement la supériorité de l’intellect
(l’entendement) sur la volonté concernant l’acquisition de connaissances.
Pour Descartes, c’est le contraire. Pour lui en effet, dans l’acte de jugement, la volonté est
naturellement supérieure à l’entendement car :
D’une part, l’entendement est toujours limité, personne ne pouvant prétendre détenir un
savoir absolu.
Alors que d’autre part, la volonté en tant que simple faculté de dire oui ou non, de décider le
pour ou le contre est absolument simple et par conséquent illimitée.
Même si cela est une source d’erreur, nous ne pouvons faire autrement.
B. La volonté et les valeurs.
• Ce que je peux vouloir pour tous et pour tous les temps, c’est cela la loi morale pour Kant.
L’homme se montre moral quand sa volonté est conduite et déterminée par la loi morale qui
tend à être universelle.
•Ce rapport de la volonté et de la loi se retrouve également dans la notion de volonté
générale chez Rousseau (Du contrat social) qui constitue le principe de toute société.
C. La volonté et le vouloir vivre.
Chez Schopenhauer, le vouloir-vivre est la force qui pousse les êtres à persévérer dans
l’existence (le conatus chez Spinoza). Pour lui cette volonté là est la seule chose en soi, la seule
réalité véritable, toutes les autres volontés conscientes n’étant que des dérivés secondaires.
D. La volonté de puissance.
Chez Nietzsche la volonté fondamentale (à l’origine de toutes les autres) est la volonté de
puissance animée par la passion de commander. Mais ce n’est pas pour lui une volonté de
puissance pour la puissance et encore moins une volonté d’instauration de rapport de force brutal
car cette volonté d’être obéi s’exerce d’abord sur soi-même.