Des Romains en Gaule

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La guerre des Gaules
Documents pédagogiques en lien avec la vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=Fz66Z1w0MpQ
Avant-propos
Ce film a été réalisé par des étudiants de la licence professionnelle guide
conférencier de l'université de Perpignan.
Il s’agit d’une vidéo support qui peut être utilisée en classe par des
enseignants de latin, de grec ou d'histoire-géographie. Il se veut une ressource
pédagogique pour la construction d'une séquence de cours. Les thèmes
abordés peuvent être la guerre des Gaules mais aussi la conquête de la Gaule
et, plus globalement, la civilisation gallo-romaine.
Dans cet objectif, ce film est accompagné d'une fiche d’utilisation fournissant
des propositions de pistes pédagogiques qui montreront les ressources dont
l’enseignant dispose pour aborder ces thématiques. Il pourra ainsi élaborer
son propre projet autour de cette question, dans une approche à la fois
interdisciplinaire et diachronique.
I. Ressources textuelles
Références bibliographiques de textes anciens
Fiche collège – Proposition de pistes de pédagogiques
La Guerre des Gaules
Niveau
Collège
Enseignements
associés
Histoire (6ème) ; Latin (4ème)
Objectifs
Lecture d’extraits de La Guerre des Gaules, de Dion Cassius
Lecture d’extraits de La Guerre des Gaules, de Jules César.
Compétences du
socle commun
Comprendre l’unité et la complexité du monde par une première
approche de la diversité des civilisations, des sociétés, des
religions.
Être capable de porter un regard critique sur un fait, un
document, une œuvre.
Les Gallo-romains : les Gaulois après la conquête romaine
Niveau
Collège
Enseignements
associés
Histoire (6ème) ; Latin (4ème)
Objectifs
Découvrir les étapes de la romanisation de la Gaule ;
Découvrir la pax romana et le développement économique de
la Gaule
Comprendre les relations entre les Gaulois et les autres civilisations
en Europe
Compétences du
socle commun
Comprendre l’unité et la complexité du monde par une première
approche de la diversité des civilisations, des sociétés, des
religions.
Être capable de porter un regard critique sur un fait, un
document, une œuvre.
- Présentation de la Gaule
La Gaule : César, La Guerre des Gaules, I, 1
- Les débuts de la conquête
Le dessein de César et son accomplissement : Cicéron, De
Provinciis consularibus, XIII.
L’organisation de la Gaule par Auguste
•Le partage du monde par les triumvirs en 44 : Dion
Cassius, Histoire romaine, XLVI, 55
•Répression de l’agitation en Gaule sous Auguste : Dion
Cassius, Histoire romaine, LI, 20
•Auguste en Gaule : Suétone, Vie d’Auguste, XXI
La conquête du Nord de l’Italie
Valérius Flaccus combat contre les Gaulois : TiteLive, Histoire romaine, XXXIV, 46.
Combat de Scipion contre les Gaulois : Tite-Live, Histoire
romaine, XXXVI, 38.
Le triomphe de Scipion contre les Boïens : TiteLive, Histoire romaine XXXVI, 40.
- La Gaule transalpine
Guerres contre les Ligures et contre les Gaulois
: Florus, Abrégé d’histoire romaine, II, 3-4.
Les Allobroges complices de Catilina : Cicéron,
in Catilinam, III, 4-12 ; IV, 4.
•Extraits concernant les Gaules : Res gestae divi Augusti,
table V, 26, 28
Peuples, cités et administrations
•Organisation administrative des Provinces : Dion
Cassius, Histoire romaine, LIII, 15
•L’intérêt des empereurs pour la Gaule : Suétone, Vie de
Tibère, 3, 4, 9
•Les forces militaires en Gaule : Tacite, Annales, IV, 5
•Le sanctuaire des Trois Gaules : Strabon, Géographie, IV,
3, 2
II. Documents
iconographiques
La conquête des Gaules en images
Les gobelets de Vicarello sont quatre gobelets d'argent
de l'époque d'Auguste (fin du Ier siècle avant J.-C.),
trouvés près du lac de Bracciano (Italie) et conservés à
Rome au musée national romain. Ils décrivent les
étapes et les distances d'un itinéraire allant de Rome à
Gades (Cadix, en Espagne). On trouve les noms des
villes sous forme de listes verticales de relais,
mansiones (relais d’étapes) et mutationes (relais de
poste), avec le nombre de milles qui les séparent. Les
mansiones étaient établies tous les 25 à 35 km (15 à 20
milles romains) à la différence des mutationes répartis
tous les 10 à 15 km (5 à 8 milles romains).
Gobelets de « Vicarello » (fin Ier siècle)
Table de Peutinger (XIIIème siècle)
Il s’agit de la reproduction d’une carte datant de la période romaine qui a été réalisée au Moyen-âge. On arrive à retrouver les
noms de cités antiques, comme Lyon-Lugdunum sur les routes qui traversaient la Gaule.
Maquette de la cité de Lugdunum (Ier siècle)
On reconnait ici la colline de Fourvière avec son théâtre et son odéon, puis la zone de l’amphithéâtre qui constituait le
sanctuaire provincial, sur le même modèle que celui de Tarragone.
Amphithéâtre de Lugdunum (Ier siècle).
L’amphithéâtre est l’une des réalisations les plus caractéristique des Romains. Celui de Lyon est en grande partie
recouvert par l’urbanisme moderne.
Aqueduc de Giers (IIème siècle)
Tout autour de Lyon, des monuments sont là pour rappeler la présence importante des Romains en dehors des cités.
Temple d’Auguste à Vienne (Ier siècle)
A Vienne, les monuments religieux sont là pour donner l’image des grandes constructions publiques élevées à Rome.
Les Gaulois vivent donc dans des villes qui reproduisent à l’identique mais en plus petit la cité de Romulus, capitale de
l’empire.
Restitution d’une domus de Saint Romain en Gal
Il en va de même pour l’architecture domestique, où
les maisons de la bourgeoisie locale rappellent celles
que l’on peut voir à Pompéi. On adopte le mode de
vie à la romaine.
III. Pour mieux
comprendre
Brève Histoire de la conquête romaine en Gaule
La 1ère conquête des Gaules par les Romains (125 av. – 118 av.)
La péninsule Ibérique en 125 av. J.-C. montrant la Via
Augusta par son autre nom la Via Herculea.
Au IIème siècle av., les Romains avaient conquis une bonne partie de la péninsule ibérique et pacifié le nord de l’Italie. Ils
cherchèrent alors à sécuriser les abords de la voie terrestre menant de l’Italie à l’Espagne (la Via heraklea future Via
domitia), afin d’assurer entre les deux péninsules le transports des biens, des marchandises et des hommes. Pour cela,
tous les Gaulois du sud-est furent soumis à Rome à partir de 125 av., sous le commandement de l’imperator Cneius
Domitus Ahenobarbius.
Les Gaules : tentative de définition.
Les Gaules constituaient en réalités plusieurs territoires à l’origine bien distincts. La Gaule
Transalpine (qui devient Narbonnaise entre 27 et 22 av. J.-C.) est conquise à la fin du IIème
siècle av. par Cneius Domitius Ahenobarbius. Cette région s’étend de Genève au delà de
Toulouse et de Vienne et Marseille. Elle est considérée dès l’époque de César comme un
prolongement de l’Italie au delà des Alpes.
Les Gaules âprement conquises par César lors de la Guerre des Gaules (58-51 av.) comportent
l’ancien pays celtique et belge (France du Centre, de l’Ouest et du Nord, étendue jusqu’au
Rhin : c’est la Gaule chevelue (en raison peut être de l’abondance des forêts) et à laquelle
s’ajouta l’Aquitaine.
Vercingétorix jette ses armes devant César (L.
Royer, 1888).
Focus : la Via Domitia
Cneus Domitius Ahenobarbus, vainqueur des Allobroges
en 121 av. J.-C., organise le pays conquis entre Alpes et
Pyrénées en nouvelle province romaine, la Gallia
Transalpina avec capitale Narbo Martius (Narbonne),
colonie créée à cet effet en 118-117 av. J.-C. En
aménageant la via Domitia entre la Cisalpine et l'Hispanie
Citérieure (sur près de 500 km), Domitius Ahenobarbus
utilise des itinéraires plus anciens reliant les oppida entre
eux. Il dut aussi éviter les grandes zones d'insécurité
comme celles des Alpes qui seront pacifiées beaucoup
plus tard sous Auguste.
La Via Domitia à Narbonne.
Borne milliaire de la Via Domitia avec le nom
de Domitius Ahenobarbius (IIème siècle av.
J.-C.; musée archéologique de Narbonne)
La création des la province de Narbonnaise fut un acte fondamental pour la conquête romaine car désormais les
grands axes commerciaux gaulois, Rhône-Saône-Seine et Rhône-Loire-Aude-Garonne s’ouvraient à Rome qui allait
pouvoir vivre de son propre développement économique et politique : les familles romaines exploitantes avaient
besoin d’esclaves et de métaux qu’elles échangeaient contre les surplus de production, comme le vin. Une partie de
l’économie gauloise devenait dépendante de la présence latine.
Restitution de la statue d’Auguste dit Prima Porta
(Musées du Vatican)
La constitution des Trois Gaules (les trois provinces de Lyonnaise, de Belgique
et d’Aquitaine) est due à Auguste (16-13 av.) et suscita de vives résistances.
Pour se prémunir contre ces risques de soulèvements, Rome éprouve le besoin
de rétablir un semblant d’unité gauloise en constituant à Lyon le « sanctuaire
confédéral des 3 Gaules » en 12 av. au confluent du Rhône et de la Saône.
Il y a donc une étonnante disparité des peuples qui de la Méditerranée au Rhin
et des Alpes à l’Atlantique occupent l’immense territoire de la Gaule :
explication des différences de degrés et de nature rencontrés dans les
situations urbaines, rurales et sociales.
Statue d’Auguste dit Prima Porta (20 av. J.-C., Musées du Vatican)
Une distance de trois générations sépare la conquête de la Narbonnaise de
celle de l'ensemble de la Chevelue. De plus la romanisation de ces provinces
résulte de processus historiques très différents : l’urbanisation, par exemple, ne
se heurtait pas aux même problèmes dans la basse vallée du Rhône, où la
présence active de cités grecques comme Agde ou Marseille avait introduit
depuis des siècles des modes de vie et d’échanges déjà fortement hellénisés, et
dans certains territoires du nord ou du nord-ouest de la France où la notion de
ville, au sens méditerranéen du terme, n’existait même pas.
Les Antiques de Glanum (Ier siècle av. J.-C. – Ier siècle)
L’homme gallo-romain : l’exemple de Glanum.
Pour comprendre le discours politique et les implications
idéologiques de la conquête des Gaules par les Romains, il
faut analyser une sculpture qui se trouve sur l’une des piles
de l’arc municipal de Glanum.
Il s’agit d’un homme de taille moyenne drapé d’un manteau à
franges typique des peuples celtiques (le sagum) comme dans
une toge. Il tient à distance un Gaulois de haute stature
enchaîné à un trophée qui ne peut être qu’un prisonnier de
guerre, vaincu.
Quel est le message de cette sculpture ? Il faut déjà noter
qu’il s’agit du 1er individu à demi-romanisé (un « Galloromain » donc) à qui le nouveau pouvoir en place fait
comprendre que désormais il vaut mieux imiter en tout point
le mode de vie et le comportement diffusé par les Romains.
Le Gallo-romain présente à ses compatriotes un de ces
guerriers d’autrefois comme le témoin d’un passé révolu qui
n’a plus sa place dans le nouvel ordre latin.
L’arc est construit au Ier siècle, peut être au début du règne
de Tibère : une telle représentation imposée par le pouvoir
régional montre le développement romain très rapide de
cette région. Le Gallo-romain de Glanum, qui arbore une toge
(sans doute aussi approximative que le latin qu’il parlait), doit
être assez représentatif de la masse des habitants issus du
substrat indigène dont l’acculturation restait superficielle.
Tacite aurait pu dire de lui : « Ils prennent goût à notre genre
de vie et portent même souvent la toge ». Il fallait que tous
ces gaulois se tiennent tranquilles sous peine de représailles
sévères (le prisonnier gaulois).
Le « Gaulois captif » (Glanum, Ier siècle).
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