Le musée anthropologique de Mexico

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Le musée
anthropologique
de Mexico
31-10-2010
Téotihuacan
01/11/2010
Le Musée National d’Anthropologie
(MNA ) a été inauguré en 1964, il
est situé à Mexico, dans le bois de
Chapultepec et est dédié aux
civilisations de la Mésoamérique.
Avec ses 36 000 m2 d’exposition,
c'est un des plus importants musées
de l’Amérique Latine (« le plus beau
musée du monde » selon André
Malraux)
Le célèbre pilier parapluie porte une immense coupole de 84 m de
long : la plus grande structure de béton du monde soutenue par un
seul point. Du sommet du support, l’eau jaillit et retombe en pluie
sur le sol, combinant fraîcheur et beauté. L’eau symbolise les cycles
de la nature et évoque le dieu de la pluie Tlaloc. Le jour de notre
visite, l’eau n’était pas là, n’est-ce pas Mirta ?
Le pilier monumental,
recouvert de bronze martelé,
est décoré de motifs et
ornements symboliques, il
évoque plus spécialement le
dieu de la pluie Tlaloc.
D’autres motifs représentent
divers aspects de l’histoire du
Mexique : l’arbre
mythologique des indigènes
préhispaniques, la nationalité
mexicaine mélange d’indigènes
et d’européens.
Au bas de la colonne, l’aigle (le
jour) et le jaguar (la nuit)
symbolisent les éléments
contraires de l’univers
précolombien.
Vue satellite du musée qui permet de bien visualiser le parapluie. Les douze salles d’exposition du rez-dechaussée entourant la cour sont consacrées aux civilisations précolombiennes. Chaque salle est organisée
par région. Tout d'abord, trois salles d'introduction à l'anthropologie, puis la salle préclassique (vallée de
Mexico), la salle Teotihuacán et la salle Toltèque; la salle Mexica (au milieu entre Toltèque et Oaxaca),
consacrée à la civilisation aztèque; la salle Oaxaca (Zapotèques et Mixtèques); le Golfe du Mexique
(Huastèques, Totonaques et Olmèques) ; la salle Maya ; les cultures du Nord et de l'Occident.
Trois grandes périodes :
Préclassique : -2500 à 250 Classique : 250 à 900 Postclassique : 900 à 1521
Culture
Période
Localisation
Mayas
du XIe siècle av. J.-C. au XVIe siècle
De la péninsule du Yucatán (Mexique) au
Honduras
Olmèques
du
XIIIe siècle
av. J.-C. au
VIe
siècle av. J.-C.
Côte du Golfe et le long de la côte Pacifique
(État du Guerrero, Oaxaca et Chiapas)
jusqu’au sud du Costa Rica
Zapotèques du VIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle
Côte pacifique de l'État d'Oaxaca (Mexique)
Teotihuacán du IIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle
Ville de Teotihuacán, État de Mexico
(Mexique)
Toltèques
du Xe siècle au XIIIe siècle
État de Mexico (Mexique)
Aztèques
du XIVe siècle au XVIe siècle
Ville de Mexico, principalement, mais aussi
jusqu'à l'est de l'État de Veracruz (Mexique)
1ère salle d'introduction à
l'anthropologie
Arbre de vie représentant
l’explication historique de la
diversité ethnique et de la
richesse culturelle du Mexique
d’aujourd’hui. Exemple
d’artisanat traditionnel en argile
de la ville moderne de Metepec.
Auteur : Miguel Angel Gutierrez.
La salle de la période préclassique (- 2500 à 250)
Après une longue période au cours de laquelle les hommes du Mexique ancien ont
domestiqué le maïs et d'autres végétaux, ce qui les a rendus moins dépendants de la
chasse, sont apparus, vers 2500 av. J.-C, les premiers villages. Les agriculteurs ont fondé
des villages, tels Tlatilco et Tlapacoya. C'est essentiellement de là que proviennent les
nombreux récipients et statuettes de cette époque ainsi que les figurines en argile
représentant des femmes nues, avec des maquillages faciaux et corporels complexes,
manifestations du culte à la force féminine de la nature. Les statuettes de chamans, les
masques, les vases dits de l'Acrobate et du prêtre d'Atlihuayan, manifestent la présence
de la culture olmèque au centre du Mexique. A partir de 600 av. J.-C., au cours de
l'époque préclassique récente, apparaissent les premières bases pyramidales, sièges du
culte à Huehueteotl, le dieu du feu, et à Tlaloc, dieu de la pluie.
Les animaux sont souvent représentés à la période
préclassique. Ci-dessus, bonbonne zoomorphe
représentant un tatou. Les incisions en courbe sur la
carapace constituent un élément décoratif.
Les deux objets proviennent des fouilles de Tlatilco
(état de Mexico). Milieu de la période préclassique.
Beau pendentif. Milieu de la période préclassique
Période
préclassique
Au début du préclassique, les statuettes sont asexuées,
hommes et femmes se ressemblent. Il faut attendre la
fin du préclassique pour les représentations sexuées.
Ici, statuettes de femmes avec hanches proéminentes
symbolisant la fertilité alors que les bras sont
atrophiés.
Fin de la période préclassique.
Les figurine
de Tlatilco
représentent
des femmes
aux petits
seins pointus,
habillées le
plus souvent
de jupettes
courtes.
Une des sépultures de Tlatlico contenait comme offrande un récipient en forme d’homme se
contorsionnant, il pourrait s’agir d’un chaman (cet objet olmèque en argile de couleur crème est
appelé « l’Acrobate »). Préclassique moyen.
Les Olmèque ont rendu un culte à un personnage robuste
au crâne déformé qui, par son expression et l’absence
d’organes sexuels, fait penser à un homme affecté de
mongolisme. Ce type de sculpture est surnommé « Baby
Face » et est considéré comme l’union entre la femme et
le jaguar. Période : milieu du classique.
Les "Baby Face"
représentent souvent
des enfants avec un
visage mystérieux, au
crâne déformé, aux
yeux bridés et dont la
bouche présente des
fentes vers le bas.
Ici, fragment de « Baby
Face» provenant du site
archéologique olmèque
de Gualupita. (état de
Moelos).
L’expression est
énigmatique, le visage a
conservé la couleur
blanche du kaolin tandis
que le rouge symbolise
les cheveux.
LA SALLE DE TEOTIHUACAN
La salle de Teotihuacán (« la ville où sont nés les dieux »* )
Dans cette salle sont exposés les objets les plus importants découverts lors des fouilles archéologiques
de Teotihuacán et qui montrent l'extraordinaire développement de cette ville préhispanique, la plus
ancienne de la Mésoamérique. Sa présence et sa prédominance sont caractéristiques de l'époque
classique du Haut Plateau central (100 av J.-C. - 750 ap. J.-C.).
Le plus surprenant est que le nom du site et de tous les bâtiments furent attribués par les Aztèques
qui découvrirent le site de Teotihuacán en l'état, c'est-à-dire abandonné de toute population depuis
déjà trois siècles. Et ils ne savaient rien de leurs anciens occupants, les Toltèques, qui eux-mêmes
ignoraient tout des premiers fondateurs de la ville. Nous ignorons même si Teotihuacán s'appelait déjà
Teotihuacán à l'époque de sa fondation. Nous n'avons pas de trace d'écriture, ni donc de chronologie.
Mais avec les Aztèques, la cité renaissait une seconde fois de ses cendres pour mieux triompher. Mais
pour peu de temps... Les Aztèques choisiront Tenochtitlán (Mexico) à 50 km plus au sud comme
capitale, plus pour des raisons pratiques et politiques que religieuses. Ce n'est qu'au milieu du siècle
dernier que la cité fut redécouverte. Elle n'avait plus l'aspect d'une ville sacrée car tout avait été
recouvert par la végétation, même les pyramides ! Elles ressemblaient alors à de vulgaires collines...
C'est ce qui explique que la cité passa inaperçue pendant plus de trois siècles et ne fut donc ni pillée,
ni détruite, ni profanée. Teotihuacán, a été à son apogée une des cinq plus grandes villes du monde,
avec jusqu’à 250 000 habitants.
* Selon la légende, les Dieux s’y réunirent pour créer le Soleil et la Lune. Plus précisément, c'est le lieu où
Quetzalcóatl et Tezcatlipoca, le Dieu noir de la nuit, ont créé les hommes en mélangeant les os des anciens
morts et le sang offert par les autres Dieux. De ce mélange sont sortis les premiers hommes du « Cinquième
Soleil », le dernier cycle avant la fin définitive du monde. En remerciement pour tant de générosité, les
hommes construisirent deux temples à la mesure de cette puissance divine.
Le plan de Teotihuacán manifeste une
originale conception urbaine ; l'axe central
est la Chaussée des Morts (4 km sur 45 m
de marge) ponctuée par les Pyramides du
Soleil et de la Lune.
Dans sa partie sud, se trouve la Citadelle,
où vivaient les gouverneurs et où se dresse
la Pyramide (ou temple) des Serpents à
plumes (Quetzalcoatl) dont une superbe
réplique est présentée dans la salle.
Ce vaste enclos abrite le temple de
Quetzalcóatl élevé vers 150 ap. J.-C. Le
temple porte des sculptures de serpents
couverts de plumes, images de
Quetzalcóatl, accompagnées de
représentations d'une divinité grotesque
affublée de crocs que l'on a identifiée
comme étant Tlaloc, le dieu de la Pluie.
Au 2ème plan, la Citadelle entourée de 4 grands murs de 400 m de côté surmontés de 15
pyramides. Ce vaste enclos abrite le temple de Quetzalcóatl .
Pour dégager sa façade Ouest, ornée de remarquables sculptures en excellent état de
conservation, les archéologues ont dû démolir la partie postérieure d'une pyramide plus
récente.
Touristes devant le temple de Quetzalcóatl dans la Citadelle.
Le temple de Quetzalcóatl
Le temple compte sept degrés. Les deux rampes qui flanquent l'escalier étaient peintes en bleu, elles sont décorées de têtes
de serpents à collerette de plumes. La gueule des serpents était rouge, les crocs blancs et les plumes vertes tandis que les
yeux étaient incrustés d'obsidienne. Les têtes de serpent simulent sa sortie de la montagne sacrée.
Coquillages
Tlaloc
Le temple de
Quetzalcóatl, détails.
Au premier plan, têtes de
serpents, au second plan,
Tlaloc, les coquillages et
escargots de mer incrustés
dans le mur. Toutes ces
sculptures étaient
revêtues d'une fine
couche de stuc qui
masquait les irrégularités
de la pierre. II subsiste par
endroits des traces de
peinture. Les coquillages
étaient peints en rouge et
en jaune, les escargots
marins en blanc.
Le temple de Quetzalcóatl
Sur les
panneaux
latéraux,
des
serpents et
Tlaloc
émergent
du mur
Le temple de Quetzalcóatl
Reconstitution au musée anthropologique, grandeur nature, en fibre de verre, d’un panneau
latéral. Il est décoré de têtes de serpents (Quetzalcóatl) surgissant de collerettes de plumes. Ces
têtes alternent avec des masques très stylisés, que certains identifient avec des effigies du dieu
de la Pluie, Tlâloc. Entre ces masques, on retrouve des coquillages et des escargots symbolisant
les eaux terrestres. La base est décorée d’un long serpent ondulant.
Lors de fouilles réalisées aux abords du temple, on a trouvé cent vingt-six squelettes placés en
demi-flexion, les mains jointes derrière le dos et des maxillaires humains en pendentifs,
emblèmes des guerriers.
La pyramide du Soleil est la deuxième en taille du Nouveau Monde, après la Grande
Pyramide de Cholula et la Pyramide de la Lune. Contrairement à beaucoup d'autres
pyramides mésoaméricaines, elle a, pour l'essentiel, été construite d'un seul jet. Son
avant-corps constitue la principale adjonction ultérieure. Le temple qui occupait son
sommet a disparu.
À l'origine de sa construction se trouve une grotte d'origine volcanique longue d'une centaine de mètres. Les
grottes jouent un rôle important dans les religions mésoaméricaines : elles sont un symbole de fertilité, le lieu
d'émergence de l'homme, mais aussi un accès à l'inframonde, celui de la mort.
La pyramide du Soleil, construite au-dessus de la grotte, comporte cinq degrés en talus. Haute de 65 mètres,
elle forme approximativement un carré de 225 mètres de côté, dont le volume totalise plus d'un million de
mètres cubes.
Au sommet de la pyramide du Soleil, en arrière plan, la pyramide de la Lune
La pyramide de la Lune est située à l'extrémité nord de la chaussée des Morts, elle
n'est pas aussi imposante ni aussi élevée que la pyramide du Soleil. Elle fut achevée
vers 300 ap. J.-C. Elle est édifiée sur une plate-forme de 120 m sur 150 m, pour une
hauteur de 43 mètres.
De la pyramide de la Lune, on voit toute l’importance de la chaussée des Morts. On pense que
l'autel, au centre de la place de la Lune, servait à la représentation de danses religieuses. Tout
autour, douze plates-formes de temples. En arrière plan, à gauche, la pyramide du Soleil.
Les plates-formes qui supportaient les temples sont également impressionnantes
La pyramide du Soleil.
A une certaine époque, la pyramide du Soleil présentait sur sa façade des éléments funéraires
de caractère rituel. Ce fragment de disque en est une illustration, il porte en son centre un crâne
humain tirant la langue, son auréole ressemble à un grand nœud de papier plissé.
A l'ouest de la pyramide de la Lune, se trouvent les vestiges de magnifiques bas-reliefs et de
peintures murales dans les palais de Quetzalpapálotl, palais des Jaguars, temple des Escargots
emplumés. Ci-dessous, le palais des Jaguars : un jaguar, coiffé d’un couvre-chef, souffle dans
une coquille.
Le bec du perroquet
La fleur
Dans le temple
des Escargots
emplumés, une
frise représente
des perroquets
La fleur
arrosant une
fleur avec leur
bec.
Brasero en argile dans
lequel on brûlait des
substances odorantes.
Il est décoré de l’image
stylisée du dieu de la
chaleur et du feu,
portant un pectoral en
or. Deux épis de maïs
sortent du récipient.
Ce masque taillé dans la roche volcanique
couvert de mosaïques de turquoises a été
découvert dans l’Etat de Guerrero, ce qui
montre l’influence de Teotihuacan dans
cette région. Les sourcils, la fleur sur le
front, l’ornement nasal en forme de frise
grecque sont faits de coquillages rouges.
Masque funéraire caractéristique de Teotihuacan :
visage idéalisé évoquant la jeunesse. Les traits
horizontaux étaient destinées à recevoir une
mosaïque de turquoises et de coquillages.
PS : les 2 photos ne sont pas de moi.
Statue géante monolithe en pierre volcanique. Elle
provient de l’avant de la pyramide de la Lune et
représente la déesse Chalchiuhtlicue, divinité de
l’eau (époque classique , 300 à 800)
De tous les récipients en céramique de Teotihuacan, les
vases tripodes (ici, on ne voit pas le 3ème pied) sont les
plus originaux. Ils étaient destinés aux rites religieux.
SALLE TOLTEQUES
Depuis l'abandon de Teotihuacan, il s'est
produit, dans la région centrale de la
Mésoamérique, une profonde
transformation dans tous les domaines de
la culture, ce que montre la salle toltèque
à travers la vie des villes qui se sont
développées de 700 à 1300 ap. J.-C. Cette
étape comprend deux périodes que les
archéologues désignent sous les noms
d'Épiclassique et de Postclassique ancien,
la première se manifestant dans les sites
de Cacaxtla, de Xochitecatl et de
Xochicalco. Un fragment des peintures
murales sur la guerre, de Cacaxtla, une
localité de l'État de Tlaxcala, reconnue
mondialement pour son patrimoine
pictural, inaugure la salle. Xochitecatl est
un site archéologique récemment étudié,
d’où l’on retiendra la découverte de
curieuses figurines qui mettent en
évidence le culte féminin ancestral dans la
Mésoamérique.
Reproduction d’une
peinture murale de la cité
de Cacaxtla (site
archéologique situé dans
l‘État de Tlaxcala).
Au centre, l’hommeoiseau, aves ses ailes sur
les avant-bras, porte sur la
tête un panache d’aigle et
tient un bâton de
commandement dans la
main droite. Ses sandales
sont en forme d’ailes avec
des serres d’oiseaux,
symboles de férocité du
guerrier aigle. Il est debout
sur un serpent à plumes de
style teotihuacan qui
représente l’inframonde.
Sur le flanc droit du mur,
figure un second
personnage peint en noir,
couleur distinctive des
grands prêtres. Il pourrait
s’agir d’un seigneur de Tikal
(grande cité maya, au
Guatemala, conquise par
Teotihuacan au IVe siècle).
Salle des Toltèques
Reproduction d’une
peinture murale de la cité
de Cacaxtla : le guerrierjaguar. La peau de bête
que porte le personnage
caractérise la classe des
guerriers. Dans sa main, un
bâton de commandement.
Il est debout sur un
serpent-jaguar associé à la
terre, aux forces
telluriques et à
l'inframonde. Sur le flanc
droit du mur, un
personnage d'un rang
inférieur porte un vase de
Tlâloc ; de l'eau bleu sort
de son nombril.
Cette troisième fresque représente un haut dignitaire encadré à droite par un plan de maïs et une
grenouille, à gauche par un plan de cacao et une tortue. Cacaxtla était un lieu important de production
agricole où l'on vénérait l'étoile du matin, Vénus, en relation directe avec l'eau, la fertilité et les sacrifices. Le
haut dignitaire est du reste paré pour la mort ; il est peint en bleu, la couleur des victimes de Tlâloc, dieu de
l'agriculture; sur les yeux, les cercles qui représentent les anneaux du jeu de balle attribué à ce dieu. La
tortue et la grenouille renvoient à l’inframonde (le monde souterrain des morts).
Implants de
perles de jade
Halte, on ne passe pas !
- A gauche : en début de journée
- A droite : en fin de journée
Stèles de Xochicalco couverts de nombreux éléments : glyphes et
symboles. A gauche, au centre de la stèle, le dieu Quetzalcoalt dont le
visage sort de la gueule d’un serpent. Xochicalco est situé dans l’Etat
de Morelos (« le lieu des fleurs »). Aussi, on y rendait le culte du dieu
de la pluie qui apparaît sur la stèle du centre, il porte un masque
fantastique et une fleur sort de sa langue.
Salle toltèque
A Tula, les toits des temples étaient soutenus par des atlantes, colonnes
en pierre à forme humaine. Il s’agit ici de guerriers (h : 4m50) avec leurs
armes et leurs ornements caractéristiques.
Les atlantes à Tula
Tête d’un guerrier barbu, déguisé en coyote.
Matériel utilisé : céramique plombifère, couverte de mosaïques en petites pièces de nacre et
d’os. La plus belle pièce de la salle toltèque
Image de la mort liée
aux sacrifices des
joueurs de pelote pour
les divinités de
l’inframonde. Le
perdant était sacrifié.
La salle MEXICA (culture aztèque, période postclassique)
Cette salle de 80 m de côté et de 15 m de hauteur rassemble des centaines de pièces de l'empire
aztèque (1325-1521). La pièce maîtresse est la pierre du Soleil ou calendrier aztèque (en arrière
plan). En 1325, au post-classique tardif, est fondée la ville de Tenochtitlân (Mexico). Rapidement,
le pouvoir s'exprime dans un art monumental. Les Mexicas représentent leurs dieux, leurs
animaux et leurs objets de culte dans des œuvres, statues et bas-reliefs, de proportions
impressionnantes.
.
Elle a été découverte à la fin du XVIIIème siècle dans la ville de Mexico, pendant les travaux de
construction de la nouvelle cathédrale. Cette pierre basaltique circulaire a un diamètre de 3.59
m et pèse 25 tonnes.
Elle se trouvait sur la pyramide double de Tenochtitlán (voir diaporama précédent), dédiée à
Tlaloc et Huitzilopotchli, dieux de la pluie et de la guerre, mais aussi dieux de l'Homme nouveau
et de la guerre fleurie.
Datant de l'époque d'Axayacatl (6ème roi Aztèque), elle est sans doute une réplique d'une
pierre originale qui se serait perdue dans un lac situé de nos jours à côté du musée
d'anthropologie de Mexico. La Pierre du Soleil, également appelée " calendrier aztèque " est
non seulement un calendrier mais aussi une pierre commémorative d'une date sacrée car
comme les stèles mayas, certaines pierres aztèques rappelaient une fête rituelle célébrée tous
les 52 ans. On retrouve en effet gravée sur cette Pierre du Soleil la date du 13 Acatl qui marqua
la fête du Feu nouveau en l'année 1479.
La Pierre du Soleil ou « calendrier aztèque »
Le feu
nouveau
va
illuminer
le monde
pour un
cycle de
52 ans.
L’échelle est ici
8 cercles concentriques
8 triangles qui représentent
Les rayons solaires
1
8
Le cercle central représente le visage du Soleil (Tonatiuh) avec ses deux griffes qui
saisissent 2 cœurs pour se fixer à l'univers. Il est symbole de vitalité et du
"mouvement immobile". Sa langue, matérialisée par un couteau d'obsidienne,
symbolise le sacrifice de soi-même, source de vitalité et de création de la cinquième
ère.
Le deuxième cercle laisse apparaitre les symboles des dieux Ehecatl, Tezcatlipoca,
Tlaloc et Chalchiuhtlicue et évoque la légende des soleils en rappelant la façon dont
les 4 soleils (les mondes) précédents ont été détruits par des jaguars, le vent, le feu,
l'eau. Cet ensemble de glyphes forme l'expression « Nahui Ollin Tonatiuh » (« la
cinquième ère ») évoquant le monde actuel des hommes. Ce cercle tourne de gauche
à droite, suivant le mouvement apparent des étoiles.
Le 3éme cercle contient les 20 glyphes
correspondant aux 20 jours du mois.
Les 20 jours du mois
Les Mayas ont développé un système de calendriers très complexes pour marquer le temps.
Les calendriers les plus connus sont :
- le Tzolkin ou calendrier sacré basé sur un cycle de 260 jours (il associe les nombres de 1 à 13
avec une séquence de 20 signes appelés glyphes qui s'entremêlent et se répètent sans cesse).
- le Haab basé sur un cycle solaire de 365 jours comme notre calendrier Grégorien (il se
compose de 18 mois de 20 jours et d’un mois de 5 jours).
Le 4ème cercle représente les 260 jours du
calendrier sacré. On y retrouve en effet 52 cases
contenant chacune 5 points, ces derniers
matérialisant un jour chacun (5 x 52 = 260).
Le 5ème cercle est lié à la planète Mars,
dont la révolution synodique de 780 jours
équivaut à 260 x 3.
Le 6ème cercle correspond à la planète
Jupiter.
Le 7ème Cercle est celui de Saturne.
Cette frange composée de 28 petits arcs
(qui rappellent les vertèbres du serpent)
est dédiée à Saturne. En effet, Saturne
réalise 28 révolutions synodiques en
presque 29 ans tropiques.
Le 8ème cercle est le cercle de la Voie
lactée, Il est composé de 2 serpents
(divisés en 13 segments-cieux), gueules
en bas en flamme représentant chacun
52 ans. Le symbole entre les 2 queues
des serpents (tout au-dessus de la pierre)
est la date de la fête du Feu nouveau que
commémore la pierre : « année 13roseau » (1479).
La pierre est ici recolorée.
Le 8ème cercle,
sur la tranche,
est bien visible
ici.
Pour en savoir
plus :
http://www.americasfr.com/civilisations/calendrier.html
#cercle8
Le cuauhxicalli (réceptacle de l'aigle ) de Moctezuma Ilhuicamina. Cet autel en pierre monolithe
était utilisé pour y déposer le cœur excisé des victimes des sacrifices humains. Les Mexicas y
ont représenté ici, sur la face supérieure les rayons du soleil et sur le pourtour les conquêtes
menées par l’empereur au nom de cet astre. Cette pierre a été mise au jour en 1987 dans
l'enceinte du Templo Mayor de Mexico-Tenochtitlan, sous la fontaine du deuxième patio de la
pyramide de Tezcatlipoca.
La pierre de Tizoc est un autre cuauhxicalli, elle a été sculptée sous le règne du huey tlatoani Tizoc. Sur le
pourtour se trouve une frise qui représente 15 guerriers aztèques tenant un captif par les cheveux. Chaque
captif est identifié par un glyphe désignant une localité. Le pied gauche de chaque guerrier se termine par un
miroir fumant, associé au dieu Tezcatlipoca.Seul un des guerriers est identifié par le glyphe représentant une
jambe habituellement associé à Tizoc. (1481-1486). En-dessous de la procession, on distingue le symbole de
la Terre, sous la forme d'une peau de crocodile. Découverte en 1790, cette œuvre échappe de peu à la destruction, on voulait en faire des pavés!
La face supérieure de La pierre de Tizoc est ornée d'un disque solaire à huit rayons. La rigole creusée dans la
couronne solaire servait à l'écoulement du sang jusqu'à une des gueules de Tlaltecuhtli (dieu de la Terre), scupltée
sur le côté. Cette pierre monolithe de 2,65 m se trouvait au pied de l'escalier du temple principal de Tenochtitlân.
Tizoc posa la première pierre du nouveau temple de Tenochtitlân en l'an naui acatl (« Quatre-Roseau », c'est-à-dire
en 1483 de notre calendrier), mais le temple fut achevé par son frère et successeur, Ahuitzotl, et inauguré en 1487,
au cours d'une cérémonie qui entraîna le sacrifice de centaines de prisonniers.
L'Ocelotl-cuauhxicalli (Ocelotl signifie
«jaguar» en nahuatl). Le récipient pour
recueillir le cœur des guerriers sacrifiés
est bien visible sur le dos du jaguar.
Les plus anciennes représentations de ce type ont été trouvées à Chichen Itza, cette forme de
cuauhxicalli pourrait donc dater de l'époque toltèque ou plus tôt. Le jaguar, était considéré
comme une puissance de la nuit et symbolise le soleil couchant. La paroi intérieure du vase est
sculptée de motifs de plumes d'aigle et de pierres précieuses qui ornent le symbole du sang des
sacrifiés. Au fond du récipient, en bas relief, les dieux Huitzilopochtli et Tezcatlipoca se percent
le lobe des oreilles, pratique d'autosacrifice. Dimensions : 2mx1m.
Encore un cuauhxicalli
L’intérieur du réceptacle de l’aigle où l’on déposait les cœurs arrachés aux victimes avec des
couteaux de pierre en silex ou en obsidienne. Au fond, la sculpture représente une boule de
paille appelée zacatapayoli contenant des épines de maguey avec le sang de ceux qui se sont
auto mutilés avec les épines par pénitence.
Et voilà les couteaux en pierre pour arracher le cœur vivant des sacrifiés
Le disque de
Chalco.
Il est associé au
culte du soleil.
Ses éléments
géométriques
évoquent la
chaleur de l’astre
et les quatre
directions de
l’univers
Basalte, 102cm x
20cm.
A gauche, pierre sculptée de couronnement
des édifices de Tenochtitlan. Un serpent
délimite par son corps la pierre. Cette
représentation prend modèle sur des
sculptures utilisées auparavant à Xochicalco.
Elle évoque sans doute la ville antique.
La tête du serpent
Xochicalco : couronnement du mur de la
pyramide du serpent emplumé
Statue en terre cuite, en
taille réelle, d'un prêtre qui
représente le dieu de la
Mort. Elle ornait l'entrée du
Temple Mayor.
Les ornements et les insignes
sont ceux de Mictlantecuhtli.
le dieu de la mort.
Son nom signifie "seigneur
du Mictlan", le domaine de
la mort, le lieu le plus bas de
l'inframonde. Selon un des
mythes de la création du
monde, c'est là que
Tezcatlipoca et Quetzalcoatl
l'ont enfermé en mettant en
ordre les éléments. Comme
principal dieu de la mort, le
culte de Mictlantecuhtli était
particulièrement important
et impliquait des sacrifices
humains et des actes de
cannibalisme.
Côté
pile
H : 3,5 m
Côté Coatlicue
(« la jupe de
face serpents »),
la déesse
de la Terre
et mère de
tous les
dieux. Elle
représente
la force
féminine de
la nature.
Elle est
aussi le
symbole du
sacrifice
humain et
son visage,
à deux têtes
de serpents,
fait allusion
à son autre
nom
« Cihuacoatl
, la femme
serpent. ».
Plus de
détails dans
le diaporama
précédent.
Le coyote, dont le nom dérive du Nahuatl coyotl, est un
animal lié au dieu Tezcatlipoca du fait de sa férocité et de
son comportement sexuel particulier. L’animal sacré est
représenté avec le corps recouvert de cheveux et de
plumes qui semblent plaqués par le vent.
Dans un conte, le coyote réussit à s'accoupler avec une
femme qui a tué tous les autres hommes du monde
pendant l'acte sexuel.
Assise d’un siège de
cérémonie représentant
un félin assimilé au grand
dieu aztèque
Tezcatlipoca,
Provenance Veracruz.
Jaguar rugissant. Les
Mexicas, comme les
Toltèques à Tula (voir plus
loin), utiliseront sur leurs
édifices des processions de
jaguar comme décoration.
Tezcatlipoca représenté dans le Codex Borgia
Tezcatlipoca (nom nahuatl signifiant
littéralement « Miroir fumant ») est un
dieu de la mythologie aztèque. C'est la
plus crainte de toutes les divinités
aztèques.
Dans son temple, sa statue était cachée
et seuls quelques prêtres pouvaient la
contempler. Une fois par année, on lui
réservait toujours le plus beau des
captifs pour sacrifice et quatre jeunes
filles pour lui servir symboliquement
d'épouses.
Tezcatlipoca est associé à de nombreux
concepts : la nuit, la discorde, la guerre,
la chasse, la royauté, le temps, la
providence, les sorciers et la mémoire.
Obscur comme la nuit, le Tezcatlipoca
noir a le corps entièrement couvert de
cette couleur, exception faite des
rayures jaunes de son visage qui
l'associent au jaguar. Son attribut est le
miroir d'obsidienne, objet divinatoire lui
permettant de lire l'avenir et le cœur
des hommes, qu'il porte soit autour du
cou, soit à sa cheville. Celle-ci est
souvent figurée estropiée ou terminée
par un serpent, évocation de son
combat avec le monstre Cipactli, du
corps duquel les dieux créèrent le
monde. L'autre pied porte souvent un
sabot, signe de son agilité.
Le mur des jaguars à Tula.
Le jaguar, animal de la
nuit, est la représentation
du soleil quand il parcourt
le ciel nocturne.
Cihuacoatl (femme serpent), sœur de
Huitzilopochtli, était la déesse de la
Terre, et donc associée au maïs. Elle
était généralement vêtue d'une jupe et
d'un chemisier blanc, la bouche
largement ouverte et garnie d'horribles
dents. Son culte demandait le sacrifice
des prisonniers de guerre. Son image
était gardée à Ténochtitlan dans une
grande pièce (Tlillan) toujours plongée
dans l'obscurité ; ce sanctuaire n'était
accessible qu'en rampant et l'entrée
était fermée par un couvercle. Lors
d'une grande fête dédiée à la déesse
qui se déroulait après le crépuscule
dans l'obscurité, une jeune fille, qui
avait été révérée comme la déesse ellemême les jours auparavant, avait la
poitrine ouverte d'un coup de couteau
rituel et on lui arrachait le cœur, son
sang était récupéré dans un bol pour
être versé sur la statue de Cihuacoatl,
puis son cadavre était dépecé et la
peau était portée par un prêtre.
Finalement la dépouille était jetée sur
les corps de quatre autres victimes. La
déesse tient un serpent dans la main
droite et un épi de maïs dans l’autre.
Provenance : Morelos
Avec le masque de Tlaloc
(dieu de la pluie) en plus.
Terre + eau = maïs (base de
l’alimentation)
C
U
L
T
E
D
U
M
A
Ï
S
A mon avis, ce n’est pas l’aumône
mais peut-être le bol servant à
recueillir le sang des victimes
sacrifiées en l’honneur de la déesses
de la Terre Cihuacoatl .
A droite, c’est sûr, c’est le dieu de la
pluie Tlaloc, facilement
reconnaissable à sa paire de lunettes.
Voir le diaporama précédent.
Le Codex Borbonicus est un ouvrage rituel aztèque dont on ne peut affirmer avec certitude s'il
s'agit d'un codex préhispanique ou colonial.
Ce codex, sur papier d'amate, est
remarquable par son format imposant
(39 x 40 cm) et sa longueur : déplié,
l'ensemble de ses 36 pages mesure un
peu plus de 14 mètres.
Statuette représentant un
personnage de la noblesse
Le bois a certainement été
le matériau le plus
employé par les sculpteurs
mexicas mais très peu
d’exemplaires nous sont
parvenus. A droite, statue
en bois de la déesse de la
fertilité, elle a conservé ses
yeux et ses dents en
coquillages.
Vase en obsidienne en forme de
petite guenon enceinte, sculpture
très fine dans un matériau très dur.
Ce vase symbolise l’action du vent qui
pousse les nuages chargés de pluie.
La salle MAYAS
Salle Maya (600 av. J.-C. - 900 apr. J.-C.) Après la chute de Teotihuacân,
sur l'altiplano, les principales cités mayas atteignent leur apogée. On
construit de grands édifices, avec des inscriptions, des dates, une richesse
symbolique dans la décoration qui atteint souvent la perfection. En 200 ans,
Tikal, Calakmul, Yaxchilân, Palenque, Copan développent d'énormes projets
architecturaux, avec de grandes places, d'amples palais, des pyramides
magnifiques qui glorifient les dieux et les gouvernants. On estime que ces
cités mayas comptaient au total cinq millions d'habitants.
Linteau 26 du temple de Yaxchilan : le gouverneur
« Escudo Jaguar » recevant son épouse « Puno
Pez », avec une tête de félin, symbole de pouvoir.
Les deux personnages présentent le type physique
caractéristique de la noblesse maya, avec leur crâne
déformé.
Bizarre cette ressemblance avec la civilisation
amarnienne de l’Egypte sous Akhenaton. Voir :
http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/akhenaton0
03.php3?r1=1&r2=9&r3=0
Autre description de la scène :
«Bouclier-Jaguar», grand roi de Yaxchilán (681742 apr. J.-C.) se pare de sa tenue de combat
avec l'aide de son épouse, dame Xoc, qui tient
son casque de jaguar. On livrait bataille pour
prendre des prisonniers qui étaient ensuite
sacrifiés lors des rites dédicatoires du temple.
A vous de choisir !
Autres linteaux (58 et
54) de Yaxchilan, ce
temple est connu pour
son grand nombre
d'excellentes
sculptures, notamment
ses superbes linteaux
qui représentent le
gouverneur et son
épouse dans différentes
scène de cérémonies
rituelles
Linteau 58 : l’épouse
brandit une hache dans
la main droite et un
bouclier solaire dans la
main gauche, symboles
de guerre. Son époux
brandit un sceptre de
forme humaine,
symbole du pouvoir.
Linteau 47 de Yaxchilan.
Ce linteau rempli de 32 glyphes (signes de l’écriture
maya) nous permet de mettre en évidence la
complexité de l’écriture maya.
Ce n’est que vers les années 1980 qu’on arrive
vraiment à percer le mystère de l’écriture maya.
Les Mayas adoraient varier les types d'écriture. A titre
d'exemple, le glyphe du souverain Pakal. Il peut être
représenté, à la manière d'un rébus, par un bouclier
(1) car pakal signifie bouclier. On peut aussi l'écrire
avec les syllabes phonétiques pa, ka, la. Lesquelles
peuvent être combinées et dessinées différemment
selon les endroits. A Palenque, la syllabe pa est
céphalomorphe (en forme de tête) (2). Aujourd'hui,
on a identifié près de 800 signes. On sait aussi que
l'écriture se lit de gauche à droite, par colonne de
deux. 80% de l’écriture serait actuellement
déchiffrée.
Linteau 48 de
Yaxchilan
Pierre dite de Dupaix. Guillermo Dupaix, archéologue du
début du XIX° s , découvrit cette pierre recouverte de
glyphes mayas dans la palais de Palenque.
Prêtre en train de célébrer une cérémonie
rituelle, il porte une barbichette et arbore un
symbole phallique sur la poitrine.
A droite de sa tête, un ara (symbole du soleil)
représenté de façon réaliste.
Gainsbourg ?
La décoration des oreilles est un
signe de noblesse.
Toujours le front allongé avec
une arrête nasale renforcée
Cylindre en terre cuite
utilisé comme support
d’une urne-brasero
représentant le dieu
solaire maya.
Vase représentant un vieil
homme ou un nain ou un lutin
sortant d’une conque marine.
Reste à trouver le symbolisme !
Epoque classique tardive : 600 à
800 ap. J.-C
Plat polychrome
décoré d’un
superbe ara,
animal sacré chez
les Aztèques et
les Mayas, il
symbolise le
soleil diurne.
Plat décoré
d’une
spirale
terminée
par le corps
d’un petit
singe
Elégance et grâce
Figurines en argile se tenant
sur les marches d’une
pyramide
Détail de la photo précédente
Des centaines de figurines en argile ont été trouvées dans les 20 000 sépultures de l’île de Jaïna.
Elles représentent avec réalisme la société maya de l’époque classique. Dimensions : 12 à 15 cm.
L’île de Jaina est une petite île calcaire du golfe de la péninsule du Yucatán qui se situe dans
l'actuel État mexicain de Campeche.
Figurines
représentant
les élites,
richesse des
vêtements et
des coiffes.
La figurine à droite a été appelée « el
charro » à cause du grand chapeau
qu ’elle porte. La longue chemise est
de la célèbre couleur bleu maya.
Bijoux
Le jade avait plus de valeur que l’or en Mésoamérique.
Plus d’un millénaire avant notre ère, les Olmèques
utilisaient déjà le jade. En Amérique, il s’agit plus
précisément de jadéite avec laquelle ils réalisaient des
perles, avant de maîtriser parfaitement la taille et
“sortir” de la pierre des ornements de plus en plus
sophistiqués. Les Mayas, puis les Aztèques,
attachèrent la même importance au jade. Pour tous
ces peuples d’agriculteurs, la couleur verte ou bleutée
du jade était symboliquement associée à l’eau et
assimilée, en particulier, au maïs qui lève. Le prestige
du jade tenait aussi à la rareté des gisements. Le plus
important était localisé au sud-est du Guatemala, dans
la vallée du rio Motagua. Dès lors, on ne s’étonnera
pas si le port d’objets en jade était l’apanage de l’élite
Reproduction,
grandeur nature de
la tombe de Pakal à
Palenque.
Le sarcophage est
dans la chambre
funéraire
recouverte par une
dalle sculptée.
Ce n'est qu'en 1952
qu'Alberto Ruz
découvrira, dans le
Temple des
Inscriptions, la
sépulture du roi
Pakal. C'est dans
une crypte dont
l'escalier d'accès
avait été bouché et
maçonné qu'il
reposait, dans un
lourd sarcophage
de pierre.
Flou, mais je ne vous dis pas les conditions de prise de vue : derrière une vitre, loin, en
obscurité et sans flash.
Le masque mortuaire de Pakal et tel qu'il a été trouvé dans sa tombe, paré de bijoux en
jade.
Cette page n’utilise pas mes photos.
Relevé de la dalle de 5 tonnes représentant le Roi
Pakal. On pense que le tombeau a été construit avant
le temple
Sur le couvercle, Pakal (K'inich Janaab' Pakal ) est
représenté en adulte vigoureux. Derrière lui, une
sorte de croix symbolise le Ceiba, l'arbre sacré des
Mayas (fromager) qui évoque aussi le centre du
monde. Sur une coupe dirigée vers le ciel (la
cosmogonie mésoaméricaine partage toujours le
monde en trois : le Ciel, la Terre et l'Inframonde) est
posé Itzanyeh, l'oiseau céleste qui accompagne le
dieu Itzanaj. L'inscription sur le bord du sarcophage
donne les dates de décès de huit générations de
gouverneurs de Palenque de 524 à 624, date à
laquelle meurt le père de Pacal. Sur l'autre côté, le
glyphe de sa naissance 603 et celui de sa mort 683.
Un autre glyphe indique qu'il était le fils du seigneur
Quetzal Blanco et de Preciosa (jolie) JaguarGuacamaya. Les silhouettes des huit gouverneurs
sortant de la terre avec un arbre, symbolisent le
renouvellement perpétuel de la vie, le cycle de la vie
et de la mort des Mayas.
La période faste de Palenque
coïncide avec le règne du roi Kin
Pacal (615 à 683).
Quand Alberto Ruz entre dans la
chambre funéraire du roi Pakal,
il se trouve face à cette tête
modelée en stuc qui représente
un jeune noble maya au crâne
déformé, la coiffure élaborée
accentuant encore cet
allongement *.
Dans la tombe, on a retrouvé
aussi un extraordinaire masque
de jade, de nombreux bijoux et
statuettes.
Remarquez l'arrête du nez qui
monte jusqu'au milieu du front.
* Les rois voulaient se démarquer du
peuple et pour cela accentuèrent
l'arrête du nez (on ne sait pas
comment, implant ou maquillages?).
Ils ont si bien réussi qu'aujourd'hui,
c'est une signe distinctif.
K'inich Janaab' Pakal.
Tête représentant
Pakal. La partie
supérieure de la tête
est en jade
Provenance : tombe
de Pakal à Palenque.
Exemple (incomplet) de culte phallique
Sculpture de Cumpich au Yucatan
Le dieu jaguar de
l’inframonde,
dieu du soleil
nocturne
Sépulture d’enfant.
Les Mayas utilisaient
la plupart du temps
des vases en argile
pour enterrer leurs
morts.
Ici, il s’agit d’un
enfant.
Grande façade en très beau stuc rouge, caractéristique des grands sites mayas. Au centre,
la représentation du dieu du soleil entouré de deux divinités anciennes soutenant dans
leurs mains les symboles calendaires. (250 – 600 ap. J.-C)
Bel exemple de vandalisme, cette frise du palais des Plaisirs (Campeche) avait été
démontée par les pilleurs, vendue au Metropolitan Muséum de New York puis restituée
au Mexique.
Vase polychrome avec la
tête du dieu du maïs
sacrificateur émergeant
de la gueule du grand
caïman terrestre en
relation avec le monde
aquatique
le décor représente un milieu aquatique ou
l’eau primordiale est ornée d’un serpent
stylisé représentant l’origine de la vie et des
quatre éléments.
Ile de Jaïna, Campeche, 700- 900
Joueurs de pelote. Dans
l’art maya, les joueurs de
pelote sont représentés de
manière dynamique pour
donner l’impression de
mouvement. Les joueurs
portent des éléments de
protection pour se
protéger de la balle. Ils la
frappaient avec leurs
hanches, leurs genoux et
leurs coudes. Le vaincu
était sacrifié.
Le jeu de balle est un sport rituel qui a été pratiqué pendant
plus de 3000 ans par les peuples précolombiens de la
Mésoamérique, et qui est connu également sous les noms de
jeu de pelote et d'ulama (nom dérivé du nahuatl). Apparu
durant le second millénaire avant J.C., le jeu de balle connait
son apogée chez les Mayas de 900 à 1200. Il se pratiquait
avec une balle de caoutchouc entre deux équipes (de 1 à 12
joueurs) sur un terrain généralement en forme de H,
également nommé tlachtli par les Aztèques. L'iconographie et
quelques récits présentent des joueurs se renvoyant la balle à
coup de hanches ou de genoux, s'interdisant de la toucher
avec les mains et les pieds.
Le disque de chinkultik représente un joueur de pelote portant une ceinture de
protection et frappant la balle de la hanche. L’inscription sur le pourtour donne la
date : 590 ap. J.-C
Anneau dans lequel les joueurs devaient sans doute faire
passer la balle. Musée de Xochicalco.
Il existe peu de descriptions historiques précises des règles de
ce jeu qui faisait partie d'un rituel et qui était parfois
accompagné de sacrifices. Le jeu fut ensuite repris par les
Aztèques. Le jeu de balle était avant tout un rite symbolisant
la cosmogonie méso-américaine : la trajectoire de la balle
correspondait à la course du soleil qui ne devait pas s’arrêter ;
les anneaux de pierre servant de cibles, le plus souvent
disposés à l'Est et à l'Ouest, représentaient le levant et le
ponant.
Le terrain, lui, représentait la plate-forme terrestre séparant le Monde Supérieur (le ciel) de
l’Inframonde (semblable aux Enfers), où l’homme doit lutter contre les forces des ténèbres
pour rejoindre, avec le soleil, le Monde Supérieur. D’une manière générale, la pratique
cérémonielle du jeu de balle servait à révéler la volonté des dieux : pour trancher des débats
voire des conflits politiques (le terrain du jeu de balle servait également de forum social), et
pour, en cas de problème (agricole en particulier), donner des indices d’ordre divinatoire aux
prêtres, qui suivaient le jeu avec attention pour en déchiffrer les signes.
De plus, ces cérémonies se terminaient systématiquement par la décapitation de l’équipe
perdante ou du moins de son chef (à ce titre on comprend pourquoi c’étaient des prisonniers
de guerre qui participaient le plus souvent à cette pratique rituelle) : ce sacrifice visait à
invoquer l’aide des dieux, le sang versé pouvant qui plus est être rattaché à la fertilisation des
terres.
Selon certains historiens, ce sont les vainqueurs du jeu qui étaient sacrifiés aux dieux, puisque
cet acte était un honneur suprême.
Xochicalco, autre terrain de pelote avec l’énorme anneau qui s’est détaché de la paroi
Le terrain du jeu de pelote de Xochicalco
Diaporama N°3
Photos et texte : JF Bradu (mis à part les 4
photos précisées dans le texte et cette
cinquième ici). Réalisation : 10-2011.
Que cela ne vous empêche pas d’aller visiter ou
revisiter ce superbe musée de Mexico. Toutes
les salles n’ont pas été présentées dans ce
diaporama et beaucoup de photos sont passées
à la trappe compte tenu des conditions de prise
de vue difficiles.
Pour vous appâter, une œuvre de la salle de
l’Occident. Cette céramique provient d’une
tombe de Tiro. (Etat de Nayarit ).
La femme, nue, porte des anneaux en coquillage
ou en métal aux oreilles et au nez, elle pose ses
mains sur son ventre dans une attitude de
parturiente.
FIN
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