allergie medicamenteuse

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ALLERGIE
MEDICAMENTEUSE
Eric CARDOT
11 Mai 2004
Incidence et prévalence
Boston collaborative drug surveillance program :4031 patients
• 6,1 à 10,9% des hospitalisés le sont pour un effet secondaire
des médicaments
• 41,7% réactions sévères
• 1,2% décès
61,7% de réactions imprévisibles donc allergiques
• MORTALITE
1998 France : Centres Régionaux de Pharmacovigilance
226 décès par effets indésirables médicamenteux
5 par allergie
Incidence et prévalence
• Sur l ’ensemble des effets indésirables,
60% de réactions imprévisibles
40% de réactions allergiques
>>> L ’allergie médicamenteuse n ’est qu ’un
des effets secondaires des médicaments
Réactions prévisibles
Réactions toxiques liées à un surdosage
Réactions pharmacologiques à posologie normale
Réactions imprévisibles
Réactions immunologiques ou idiosyncrasiques
Allergie et pseudo-allergie médicamenteuse
• La réaction n ’évoque pas un effet pharmacologique
du médicament
• Intervalle libre de durée variable avant le début des
symptômes
• Déclenchement par de faibles doses de médicament
• Arrêt des symptômes après arrêt du médicament en
quelques jours
• Réintroduction positive
Mécanismes
• Type I de Gell et Coombs : IgE médiée
responsable des réactions immédiates
Choc anaphylactique, angioedème, urticaire, bronchospasme
• TypeIV de Gell et Coombs : T lymphocyte médiée
responsable des réactions retardées
Eruption maculo-papuleuse, eczéma de contact, photosensibilisation
• Type II et III de Gell et Coombs : Complément médiée
réactions intermédiaires
Cytopénie, maladie sérique, glomérulonéphrites, fièvres, urticaire
>>> Mécanismes souvent non identifiés et
probablement intriqués à des phénomènes toxiques
Facteurs de risque
• Les femmes sont plus souvent atteintes
que les hommes
65-70% versus 30-35%
80% des réactions aux curares
75% des réactions au thiopental
80% des réactions aux IEC
75% des réactions à la chymotrypsine
• Les enfants sont moins souvent atteints
que les adultes
• Facteurs génétiques
HLA DQW2 asthme à l ’aspirine
HLA B7DR2DR3 allergie à l ’insuline
HLA DRW2/DRW3 et pénicillamine
Facteurs de risque
• L ’atopie n ’est pas un facteur de risque pour l ’allergie à :
• La pénicilline
• Les curares
• La protamine
C ’est un facteur de risque pour l ’allergie à :
• L ’oxyde d ’éthylène
• L ’anhydride phtalique
• Le formaldéhyde
• SIDA et réactions au cotrimoxazole
Complexes immuns circulants
N acétylation détournée en Oxydation
Déficit en glutathion
Acétylation lente
DIAGNOSTIC
• Réactions immédiates : choc anaphylactique,
urticaire, angioedème, bronchospasme . 1 heure
• Réactions accélérées : Idem . Délai : 3 jours
• Réactions tardives : cutanéo-muqueuses ou
Hématologiques, plus de 3 jours après la prise
• IMPUTABILITE
• Cotation de la littérature
B0 : non publié
B1: très inhabituel
B2: décrit et mal connu
B3: réaction notoire
DIAGNOSTIC
• Critères chronologiques :
C0 : exclu. C1 : douteux. C2 : possible. C 3 : probable
Très suggestif
Incompatible
Compatible
Arrêt du traitement : Suggestif
Non concluant
Réadministration :
Positif
Négatif
Non réalisé
Délai :
DIAGNOSTIC
• Critères
sémiologiques :
S1 : douteux. S2 : possible. S3 : probable
Signes cliniques et biologiques : O ou N
Facteurs favorisants l ’allergie : O ou N
Diagnostic différentiel possible : O ou N
Test fiable confirmant le diagnostic : O ou N
S1
S2
S3
C0
I0
I0
I0
C1
I1
I1
I2
C2
I1
I2
I3
C3
I3
I3
I4
I0 : exclu
I1 : douteux
I2 : possible
I3 : vraisemblable
I 4 : très vraisemblable
EXPLORATIONS ALLERGOLOGIQUES
• TESTS CUTANES : Pas de standardisation
Prick tests et Intradermoréactions
blactamines, sulfamides, chymopapaïne, curares,
gélatine, insuline, latex
• IgE spécifiques : beaucoup de faux négatifs et qq faux positifs
Pénicilline, curares, latex, insuline, chymopapaïne, oxyde d ’éthylène
formaldéhyde
• IgG, IgG, IgM : pour les dextrans (IgG)
• Activation du complément
Histaminolibération des basophiles
Dosage de médiateurs : tryptase,
TEST DE PROVOCATION
Réactions aux produits de contraste iodés
• Produits triiodés ioniques de haute osmolalité
(1530 à 1860 mosm/kg) Telebrix°
• Produits triiodés non ioniques de basse osmolalité
(600 mosm/kg) Xenetix°, Iopamiron°, Omnipaque°
• Produits hexa-iodés non ioniques isoosmolaires
(300 mosm/kg) Visipaque°
• Produits hexa-iodés ioniques de basse osmolalité
(600 mosm/kg) Hexabrix°
Réactions aux produits de contraste iodés
• Réaction anaphylactoïdes si moins de 20
minutes après le début de l ’injection survient :
• urticaire
• Œdème de Quincke
• sensation de striction laryngée, stridor
• gêne respiratoire ou sibilance
• hypotension d ’au moins 30mmHg systolique
• syncope à l ’orthostatisme
• trouble du rythme ou arrêt cardiaque
• BENIN - MODERE - SEVERE
Incidence des effets secondaires
aux produits de contraste iodés
Réactions
Hyperosmolaire
Nouveaux produits
TOTAL
12,7%
3,1%
Sévères
0,22%
0,044%
Urticaire
3,16%
0,47%
• Facteurs de risque :
• Allergie et asthme
• bbloquants
• Insuffisance cardiaque
• Antécédent de réaction anaphylactoïde
aux produits de contraste iodés
Hypothèses physiopathologiques
• IgE dépendant autrefois mal documenté
• Hyperosmolalité des produits de contraste iodés
• Action directe sur un récepteur membranaire
• Activation du complément avec genèse
d ’anaphylatoxines
• Les dernières études ont permis d ’identifier des
IgE spécifiques qui disparaissent après pré incubation
de manière exclusive et non croisée avec tous
les produits de contraste.
• Les tests cutanés ne sont pas encore validés
L ’allergie à l ’iode n ’existe pas
Les réactions aux produits
de contraste iodés sont dirigés
vers des structures antigéniques
indépendantes de l ’iode
PREMEDICATION
• si facteurs de risque : 32mg methylprednisolone
+ anti H1
48H, 24H et le jour de l ’injection
• Si antécédent de réaction aux produits
de contraste : utiliser des produits à
basse osmolalité + 60mg prednisone +
anti H1
48H, 24H et le jour de l ’injection +
hydroxyzine
ALLERGIE IMMEDIATE AUX
CORTICOIDES
Klein-Gitelman. J Rheumatol 1998
213 enfants corticoïdes IV à doses élevées pour maladies rhumato
0,5% d ’anaphylaxie
• Plutôt chez les asthmatiques, plutôt intolérants à l ’aspirine
Plutôt chez les insuffisants rénaux.
• Manifestations sévères anaphylactiques parfois urticaire
Dans les minutes suivant l ’administration, rarement plus tard
• Mécanismes mixtes et intriqués
• Hydrocortisone et méthylprednisolone ainsi que leur forme ester
• Pas de sensibilisation croisée clairement démontrée
Tester en intra dermo réaction plusieurs molécules
de corticostéroïdes afin de déterminer quelles
alternatives sont possibles
Ne pas hésiter à réintroduire par voie systémique
en milieu hospitalier
Les additifs sont plus souvent en cause
que le stéroïde lui même,Métabisulfites de sodium
et carboxyméthylcellulose
Pseudoallergie et flush aux corticoïdes
Erythème intense du visage s ’étendant au décolleté,
à la nuque, la partie haute du tronc et la racine des
membres supérieurs avec chaleur intense, parfois
œdème et signes généraux.
En général de façon retardée, de 2 à 48h après l ’injection, pendant
12h à 3 ou 4 jours.
Prédominance féminine, le changement de molécule n ’évite pas
la récidive, un anti H1 raccourci l ’évolution.
Action vaso dilatatrice directe ?
Diagnostic d ’élimination,
diagnostic différentiel (Phéo, carcinoïde, mastocytose)
ASPIRINE ET AINS
10% des asthmatiques adultes et 23% des urticaires
chroniques sont intolérants à l ’aspirine et aux AINS
Manifestations cliniques
• Générales : choc anaphylactique
• Rhino-conjonctivite et asthme,
Pneumopathie d ’hypersensibilité
• Urticaire, angioedème, Lyell, photosensibilisation
• Cytopénie, hyperéosinophilie
Mécanismes
• Surproduction de leucotriènes par augmentation de
l ’activité de la 5-lipooxygénase
Méthodes diagnostiques
Tests cutanés et IgE spécifiques : NON
• Test de provocation
>>> Urticaire : J1 placebo, J2 100mg et 200mg, J3 325 et 650mg
>>> Asthme :
8h00
11h00
14h00
J1
Placebo
Placebo
Placebo
J2
3 ou 30mg
60mg
100mg
• Idem avec l ’ensemble des produits de la famille
• Eviction, désensibilisation
Utilisation des inhibiteurs de COX2, bien tolérés
chez les asthmatiques et les intolérants aux AINS
J3
150mg
325mg
650mg
ALLERGIE AUX
ANESTHESIQUES LOCAUX
• Dérivés de l ’acide para-aminobenzoïques : (Esters)
Procaïne, Benzocaïne, Tetracaïne, Maxicaïne, Oxycaïne
• Amino acylamides (Amides)
Xylocaïne, Marcaïne, Scandicaïne, Duranest
• Amino éthers : Tronothane, Quotane
TOXICITE
• 2 à 4 mg/ml : paresthésies, vertiges, nystagmus
• > 8 mg/ml : somnolence, confusion, convulsion, coma
• > 25 mg/ml : bradycardie, arrêt cardiaque
Dose maximale d ’AL pur :
AL + vasoconstricteur
Par voie intra veineuse
4 mg/kg
7 mg/kg
2 mg/kg
Idiosyncrasie exceptionnelle : cause inconnue
L ’allergie qui reste classique pour la procaïne
semble plus qu ’exceptionnelle avec les amides
Les anesthésiques locaux ne sont pas
histamino libérateurs
Vasoconstricteurs sympathomimétiques :
hypertension, angor, tachycardie, extrasystoles
Susceptibilité adrénergique « spasmophilie »
Conservateurs : métabisulfites, parahydroxybenzoates
Stress, hyperextension de la tête,
désordres hémodynamiques sur A locorégionales
Ne pas oublier l ’allergie au latex
Tests cutanés sans intérêt
Test de provocation réaliste parentéral
Allergie aux anesthésiques généraux
1 choc pour 6000 anesthésies
• Signes cutanéo muqueux, respiratoires,
cardio vasculaires, neurologiques, biologiques
Facteurs favorisants
• Femme, 30 à 50 ans, anxieuse, aux antécédents
d ’allergie médicamenteuse, avec dermographisme,
Spasmophile, éventuellement atopique, déjà anesthésiée.
Facteurs aggravants
• bbloquants, péridurale et rachianesthésie,
prolapsus de la valve mitrale
Allergie aux anesthésiques généraux
Les Myorelaxants
Amino stéroïdes
• Pancuronium (Pavulon°)
• Vécuronium (Norcuron°)
• Rocuronium (Esmeron°)
Benzylisoquinones
• Gallamine (Flaxedil°)
• Atracurium (Tracrium°)
• Mivacurium (Mivacron°)
• Cisatracurium (Nimbex°)
Aliphatique flexible • Suxamethonium (Celocurine°)
Allergie aux myorelaxants
59% des accidents allergiques en anesthésie
sont en rapport avec une sensibilisation aux curares,
40% liés à la Célocurine°
Histaminolibération pour Tracrium° et Mivacron°
(13 à 70% de rash)
IgE spécifiques anti radicaux ammonium quaternaire
dans plus de 75% des chocs aux curares
Allergie aux myorelaxants
Réactivité croisée témoignant de la possibilité
de pontage des IgE spécifiques à la surface des cellules
• Divalence
• Distance inter épitopes > 6 Angstrœms
• Structure flexible (succinylcholine)
L ’anaphylaxie croisée vis à vis d ’un ou
deux autres myorelaxants est de 84%
vis à vis de tous les curares, elle est de 10%
Allergie aux myorelaxants
Divalence des myorelaxants
Caractère polycationique
Fixation aux récepteurs cholinergiques membranaires
Environnement riche en ions ammonium quaternaire
Collyres (benzalkonium)
Antiseptiques (cétrimonium)
Conservateurs, cosmétiques
Coiffeurs
personnel médical et paramédical
chimistes
photographes
Allergie aux anesthésiques généraux
HYPNOTIQUES
• Thiopental (Penthotal°) : 1 accident / 30000 injections
• Propofol (Diprivan°) : autrefois problème de solvant Cremophor
• Etomidate (Hypnomidate°)
• Kétamine (Kétalar°)
• Anesthésique généraux volatiles : non impliqués
• Benzodiazépines : rarement en cause
MORPHI NIQUES
• Substances très histaminolibératrices.
Fentanyl, Sufentanyl et Alfentanyl sont les plus sécurisantes
Allergie aux anesthésiques généraux
Substituts colloïdaux du plasma
• Dextrans (Rhéomacrodex°) 0,013 à 0,26% de réactions
IgG, IgA, IgM et activation du complément
par la voie classique
Sensibilisation par les polysaccharides bactériens
de la plaque dentaire
Prévention par le Promit° = dextran 1
• Gélatines (Plasmion°, Haemacel°) 0,028 à 0,78%
Intérêt des test cutanés
• Amidons (Elohes°) au moins 2% des accidents
liés aux produits de remplissage
Allergie au cours d ’anesthésies générales
Le Latex est responsable de près de
20% des chocs anesthésiques
Mécanisme IgE dépendant
Rôle de l ’atopie
Rôle des expositions au latex antérieures (Spina Bifida)
Allergie croisées alimentaires (banane, kiwi, avocat)
>>> Protamine en chirurgie cardiaque et hémodialyse
1 accident / 1500 administrations
>>> Oxyde d ’éthylène
>>> Antibiotiques pour prophylaxie
ALLERGIE A LA PENICILLINE
0,7 à 8% des traitements
Réaction immédiate (0 à 1h) :
anaphylaxie, urticaire, angioedème, bronchospasme
Réaction accélérée (1 à 72h)
Urticaire, angioedème, bronchospasme
Réaction retardée (> 72h)
Exanthème, néphrite interstitielle, anémie hémolytique
cytopénie, maladie sérique, Stevens-johnson, fièvre
infiltrats pulmonaires
95% de déterminant majeur : Pénicilloyl couplé polylysine = PPL
Déterminants mineurs : Benzylpénicilline, Pénicilloate, Pénilloate
TESTER L ’AMOXICILLINE +++
ALLERGIE A LA PENICILLINE
TESTS CUTANES
+
Histoire
Test cutané
Réaction si
traitement
Pénicilline
-
+
- +
-
60%
3% 10%
0,5%
ALLERGIE A LA PENICILLINE
Allergie fréquente
Tester les déterminants majeurs, mineurs
et les Pénicillines semi-synthétiques
Lecture immédiate et retardée
Savoir réaliser les tests de provocation surtout si
La clinique est peu évocatrice et les tests négatifs
CHOC ANAPHYLACTIQUE : signes cliniques
Grade I : signes cutanéomuqueux généralisés :
érythème, urticaire généralisé avec ou sans angioedème
Grade II : atteinte multiviscérale modérée avec signes cutanéomuqueux
hypotension et tachycardie inhabituelle
hyperréactivité bronchique (toux, dyspnée)
Grade III : atteinte multiviscérale sévère menaçant la vie et imposant
un traitement spécifique. Collapsus, tachycardie
ou bradycardie, troubles du rythme, bronchospasme.
Les signes cutanés peuvent être absents ou n ’apparaître
qu ’après la remontée tensionnelle
Grade IV : arrêt circulatoire et / ou respiratoire
CHOC ANAPHYLACTIQUE : traitement
Arrêt de l ’injection du produit suspecté
Oxygène pur
Contrôle rapide des voies aériennes
Voie veineuse efficace
Appel aide urgente
ADRENALINE IV
CHOC ANAPHYLACTIQUE : traitement
• Grade I : pas d ’adrénaline
• Grade II : bolus de 10 à 20 mg
• Grade III : bolus de 100 à 200 mg
• Grade IV : arrêt circulatoire
• massage cardiaque externe
• ADRENALINE bolus de 1 mg par 1 à 2 minutes
puis 5 mg à partir de la troisième injection à renouveler
Les doses d ’adrénaline doivent être augmentées rapidement
relayées par l ’adrénaline en continu à 0,05 à 0,1 mg / kg / mn
Remplissage vasculaire concomitant,
cristalloïdes, gélatines ou amidon
CHOC ANAPHYLACTIQUE : cas particuliers
Bronchospasme :
b2mimétiques et anticholinergiques
(Bricanyl ou Ventoline-Atrovent)
Salbutamol IV 5 à 25 mg / min
Corticothérapie : 80 mg Solumédrol
Patient sous bbloquants :
augmenter la posologie d ’adrénaline
glucagon (glucagen°) 1 à 2 mg IVD
à renouveler toutes les 5 minutes
Collapsus résistant à l ’adrénaline : Noradrénaline 0,1 mg / kg / min
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