• Denis LAMIABLE • MCU/PH • Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie [email protected] ; : 0326787530 [email protected] • Enseignement portant sur : – – – – Pharmacocinétique Glucocorticoïdes et AINS Analgésiques morphiniques et non morphiniques Psychotropes (hypnotiques, anxiolytiques, antipsychotiques, antidépresseurs) DROGUES ET CERVEAU - L ’homme a des comportements qui mettent en cause le système de récompense. - Un comportement qui engendre une sensation de plaisir provoque un phénomène de renforcement positif qui conduit à la répétition de ce comportement. - Ces comportements peuvent être naturels ou artificiels. -Manger -Boire -Se reproduire - Les comportements naturels comme boire, manger, se reproduire, procurent du plaisir. - Ce plaisir entraîne un phénomène de renforcement positif qui conduit à leur répétition. - Ces comportements sont naturels et indispensables à la survie de l ’espèce. - La zone responsable de ce phénomène: le système de récompense. (NAC) (aire tegmentale-ventrale) Shankar J. Chinta (2005) L ’exploration du système de récompense a été expérimentalement réalisée chez le rat. Les rats sont entraînés à appuyer sur un levier qui va déclencher un stimuli électrique via une électrode placée dans différents endroits du cerveau. Exploration du système de récompense: le test d’auto-stimulation chez le rat - La stimulation électrique d’une zone du système de récompense provoque la répétition de cette autostimulation car il y a activation du système et il se produit un phénomène de renforcement positif. - Le rôle de la dopamine est majeur dans ces phénomènes. On met en évidence une augmentation de sa sécrétion dans le système de récompense après une stimulation procurant un renforcement positif. -Si les voies dopaminergiques sont détruites, le phénomène disparaît. synapse dendrites axone • La propagation du signal le long de l’axone est réalisé par le potentiel d’action (signal électrique) • Le passage d’un neurone à l’autre se fait au niveau de la synapse par un signal chimique (NAC) (aire tegmentale-ventrale) (neurone dopaminergique) Les neurones du système de récompense sont des neurones dopaminergiques Les structures cérébrales impliquées dans le comportement addictif CORTEX PFDL Attention - Fonctions exécutives Mémoire à court terme CORTEX OF NAC AMIGDALE Mémoire émotionnelle CORTEX PFDM CORTEX CA HIPPOCAMPE Mémoire des événements VTA PFDM : préfrontal dorsomédian ; OF : orbitofrontal ; PFDL : préfrontal dorsolatéral ; CA : cingulaire antérieur Système de récompense Thalamus et Moelle épinière CORTEX PREFRONTAL VTA NAC Neurone dopaminergique pré-synaptique Neurone gabaérgique Neurone dopaminergique post-synaptique Une synapse au niveau du VTA : trois types de neuromédiateurs Morphinique endogène - L’auto-administration d’héroïne dans le NAC agit comme un renforceur positif, l ’animal va répéter le geste car il en ressent du plaisir. - Cette injection s ’accompagne d ’une augmentation de la sécrétion de dopamine qui va activer le système de récompense. -Un état dans lequel un organisme ne répond plus à l’action d’une substance (drogue ou médicament) -Une dose plus importante est nécessaire pour retrouver le même effet La morphine provoque: est toxicomanogène et • Tolérance: nécessité d ’augmenter les doses pour maintenir l’effet. - Pour la morphine, ce phénomène concerne l’analgésie, l’euphorie, la dépression respiratoire mais pas la constipation, ni l ’effet myotique. - Les mécanismes impliqués dans l'apparition de la tolérance sont multiples et se situent au niveau subcellulaire. - Le développement d’un état de tolérance n’est pas parallèle à l’instauration d’une toxicomanie, même si de nombreuses drogues toxicomanogènes induisent un état de tolérance. Système de récompense : VTA et NAC Tolérance et analgésie: thalamus et moelle épinière Les zones du cerveau intervenant dans le développement de la tolérance à la morphine (thalamus et moelle épinière) sont identiques à celles intervenant dans les voies de la douleur et différentes de celles impliquées dans le système de récompense. -État dans lequel un organisme ne fonctionne plus normalement qu’en présence de la substance (drogue ou médicament) -Est caractérisée en absence de la substance par un syndrome de sevrage La morphine est toxicomanogène et à ce titre elle peut provoquer: • Dépendance : la dépendance physique est une adaptation neuronale à la présence de morphiniques. La dépendance est caractérisée en cas d’absence de la drogue ou du médicament par l’apparition d’un dysfonctionnement physiologique : le syndrome de sevrage - Le syndrome de sevrage à la morphine ou à l'héroïne correspond pour partie à l'absence de morphine ou d'héroïne au niveau de leurs récepteurs du thalamus et du tronc cérébral. - Le syndrome de sevrage disparaît si on réintroduit la drogue dans l’organisme. Système de récompense : VTA et NAC Dépendance : thalamus et bulbe Le développement de la dépendance à l ’héroïne concerne des structures différentes (thalamus et bulbe) que celles impliquées dans le système de récompense. Le syndrome de sevrage apparaît lorsque ces zones ne sont plus imprégnées de la drogue. État dans lequel un organisme réagit de façon compulsive -Le comportement est renforcé -Perte de contrôle La morphine est toxicomanogène et à ce titre elle peut provoquer: •Assuétude (addiction): - Elle correspond au comportement compulsif d'un organisme, même face à des conséquences négatives. Pour une drogue, il y a perte du contrôle de la consommation de cette drogue. - Cet état résulte d'une perturbation du système de récompense. - Il existe des assuétudes naturelles : nourriture, eau, se reproduire. Leur pratique procure du plaisir et facilite notre comportement à les répéter (renforcement positif). - Chez le toxicomane l'appétence pour la drogue devient prépondérante sur les assuétudes naturelles. - La dépendance n’est pas l’assuétude car les régions concernées sont différentes. parallèle à du cerveau dépendance: thalamus et bulbe Assuétude: système de récompense assuétude Une personne peut être dépendante sans pour autant devenir toxicomane car les régions du cerveau concernée sont différentes. C ’est le cas des patients cancéreux en phase terminale. Le traitement analgésique à base de morphiniques qu ’ils reçoivent peut les rendre dépendants mais il n ’y a jamais assuétude. Historiquement les toxicomanes ont consommés la cocaïne en la sniffant (chlorhydrate de cocaïne). Sous forme de base (crack) elle peut être fumée car la volatilisation de la drogue à haute température ne la détruit pas, contrairement au chlorhydrate qui l’est après ingestion. Fumée, la cocaïne atteint le cerveau plus rapidement que si elle est sniffée. Plus une drogue à pouvoir addictif (toxicomanogène) atteint rapidement le cerveau, plus elle va devenir une drogue d ’abus. Noyau caudé Système de récompense Système de recaptage de la dopamine dopamine Récepteur dopaminergique Système de recaptage de la dopamine bloqué par la cocaïne Comme la morphine, la cocaïne active le système de récompense,… Comme la morphine, son potentiel addictif est mis en évidence par des tests d’auto-administration chez l’animal, mais….. …à la différence de la morphine, les structures responsables de la dépendance et de l ’assuétude sont identiques, elles se situent au niveau du système de récompense. Ceci est en relation avec une caractéristique de la cocaïne qui est de pouvoir réactiver les états d ’assuétude même en son absence. La réactivation peut se réaliser à la simple vue d ’un objet lié à la vie du toxicomane ou lié à la drogue elle même (seringue, sachet…). Modification de l’expression génique dans la toxicomanie Plus d’une centaines de protéines des régions cérébrales concernées par la toxicomanie subissent des anomalies de toutes sortes. Parmi toutes ces protéines, le cas des facteurs de transcription est particulièrement intéressant car leur fonction cellulaire est de contrôler la transcription des gènes en ARN messagers. Deux facteurs de transcription ont été plus spécifiquement étudiés dans le cadre de la dépendance : CREB (cyclic AMP response element binding protein) et DFosB. (neurone dopaminergique) Les neurones du système de récompense sont des neurones dopaminergiques Chao et Nestler, 2004 La production de la protéine CREB entraine une synthèse de dynorphine. Par rétrocontrôle celle-ci freine le circuit de récompense et produit une aversion sous-jacente à la réduction de l’effet hédoniste et à la dysphorie observée lors de toxicomanie chronique. L’accumulation de ΔFosB conduit à la synthèse dans un 2ème temps de protéines amplifiant de l’impact de drogues sur le circuit de renforcement, d’où une motivation plus forte pour la consommation de drogue. DFosB régulerait l’expression de différents gènes sous-jacent à un comportement compulsif. Traitement des conduites addictives • Deux faits addictives : remarquables des substances - La nature compulsive des comportements qu’elles provoquent - Leur potentiel à entraîner des rechutes. Traitement des conduites addictives - Le sevrage - Les traitements pharmacologiques - Les psychothérapies Dans un futur proche??? - L’approche dopaminergique Les traitements Pharmacologiques de l’addiction Mode d’action Blocage du système de récompense Effets pharmacologiques Produits indication Antagonistes opiacés Naltrexone (Revia®) Naltrexone (Nalorex®) Alcool opiacés Agoniste GABA / Antagoniste NMDA Acamprosate (Aotal®) Alcool Agonistes opiacés Méthadone Opiacés Buprénorphine(Subutex®) Opiacés Agonistes Maintien d’une activité minimale du dopaminergiques système de Agonistes récompense sérotoninergiques Agonistes nicotiniques ° ces produits n’ont pas l’AMM pour ces indications Bromocriptine (Parlodel®) Bupropion (Zyban®) Alcool° Tabac IRSS (Prozac®) Lithium Alcool° Alcool° Nicotine Tabac Nature, 400, 1999, 371-375. Model d’action de l’agoniste partiel BP897 au niveau d’une synapse dopaminergique du NAC DA D3 DA DA D3 DA DA D3 DA D3 DA Terminaison pré-synaptique DA D3 DA DA DA D3 1- mode de fonctionnement normal Model d’action de l’agoniste partiel BP897 au niveau d’une synapse dopaminergique du NAC DA D3 DA DA DA DA Terminaison présynaptique DA DA DA DA DA DA DA DA D3 DA DA DA DA D3 DA DA D3 DA D3 DA D3 2- mode de fonctionnement après consommation Model d’action de l’agoniste partiel BP897 au niveau d’une synapse dopaminergique du NAC D3 DA D3 DA DA DA Terminaison présynaptique D3 D3 DA D3 DA DA D3 3- mode de fonctionnement durant un état de manque Model d’action de l’agoniste partiel BP897 au niveau d’une synapse dopaminergique du NAC DA DA DA DA DA DA DA DA BP D3 DA D3 DA DA Terminaison présynaptique DA BP D3 DA D3 DA BP DA DA DA BP D3 D3 4- mode de fonctionnement sous BP897 après une prise Model d’action de l’agoniste partiel BP897 au niveau d’une synapse dopaminergique du NAC BP DA D3 DA D3 DA DA BP D3 DA D3 Terminaison présynaptique BP DA DA BP D3 D3 5- mode de fonctionnement sous BP897 en état de manque Le BP897 temporise la stimulation du récepteur D3 par la cocaïne ou un stimuli associé à la cocaïne, ce qui diminue l’assuétude durant les périodes de manque. Avec BP897 Sans BP897 Stimulation du récepteur D3 (% normal) flash 100% manque Arrêt cocaïne temps Stimuli associé à la cocaïne