Éditorial
3
L
es neurones dopaminergiques du mésencéphale 
ventral (substance noire compacte et aire 
tegmentale ventrale) sont peu nombreux, 
mais ils jouent un rôle fondamental dans le contrôle 
de la motricité, de la motivation et dans l’apprentissage 
de conduites facilité par la récompense. Ils innervent 
le striatum, les régions limbiques et le cortex cérébral. 
De manière intéressante, tout comme la nourriture 
et le comportement sexuel, la quasi-totalité des substances 
ayant la propriété de susciter une consommation abusive
chez l’homme facilitent la transmission dopaminergique 
chez l’animal en augmentant les taux de dopamine 
extracellulaire au niveau du striatum ventral ou noyau
accumbens (NAcc). De fait, la dopamine est depuis 
longtemps considérée comme le “neurotransmetteur 
du plaisir”.
Pourtant, une publication récente vient bouleverser 
l’idée communément admise selon laquelle les propriétés 
de “récompense” induites par les drogues toxicomanogènes
nécessitaient l’intégrité du système dopaminergique. 
Pour tester cette hypothèse, les auteurs ont évalué certaines
réponses comportementales induites par la morphine 
chez des souris déficientes incapables de synthétiser 
de la dopamine. Ainsi, les effets hyperlocomoteurs 
et analgésiques de la morphine sont respectivement 
abolis et fortement diminués chez ces souris. En revanche,
en utilisant le modèle de préférence de place conditionnée,
dans lequel les animaux apprennent à associer les effets
“motivationnels” provoqués par une drogue à un contexte 
environnemental particulier, les auteurs ont montré que 
les propriétés de récompense induites par la morphine
Du plaisir 
sans dopamine
E. Valjent (Institut national de la santé et de la recherche 
médicale et Université Pierre et Marie Curie U536, “Signal Transduction 
and Plasticity in the Nervous System”, Institut du Fer-à-Moulin, Paris)
>
Éditorial 
>>
3
Du plaisir 
sans dopamine
E. Valjent
Actualités 
>>
7
neurosciences
Coordonné par S. Valerio et L. Calandreau
3 questions à...
>>
14
La dopamine 
est neurotoxique 
dans la maladie de Huntington
Entretien avec J. Caboche
Prix de thèse
>>
16
2005
Étude d’efficacité 
et de tolérance 
de la stimulation électrique 
des noyaux subthalamiques
dans la maladie de Parkinson :
analyse de 100 cas au centre
de Lille
M. Tir
Sommaire
Sommaire