IAS 17

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I.A.E.
Université Jean Moulin
LYON 3
Jean-Jacques FRIEDRICH
Directeur du Master Comptabilité-Contrôle-Audit à l’IAE de l’Université LYON 3
Diplômé expert-comptable
Les normes comptables internationales
IAS/IFRS
Plan
1. Différences entre la normalisation en Europe continentale et dans les pays anglosaxons
• Les caractéristiques de la normalisation comptable européenne
• Les caractéristiques de la normalisation comptable anglo-saxonne
2. La normalisation comptable européenne
• Existe-t-il un droit comptable européen ?
• Les structures européennes
3. L’IASB
• Evolution de l’IASB depuis sa création
• Structures de l’IASB
• L’élaboration des normes IAS/IFRS
4. L’évaluation et la présentation de l’information comptable
• Le cadre conceptuel
• Les principes comptables
• Les éléments des états financiers
• La présentation des états financiers (IAS 1 et 7)
5. Les actifs
• Immobilisations corporelles (IAS 16)
• L’amortissement (IAS 16)
• Les dépréciations d’actifs (IAS 36)
• Immobilisations incorporelles (IAS 38)
• Les actifs acquis en crédit-bail (IAS 17)
6. Les passifs
• Les provisions pour risques et charges (IAS 37)
• Les passifs (et actifs) éventuels (IAS 37)
• Les événements postérieurs à la clôture de l’exercice (IAS 10)
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
1.
Différences entre
la normalisation comptable en Europe continentale
et dans les pays anglo-saxons
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les objectifs de la comptabilité française
« Les comptes annuels doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise »
(Code de Commerce – Art L 123-13 )
« La comptabilité est un système d’organisation de l’information financière permettant de
saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées et présenter des états
reflétant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’entité à la date de clôture » (PCG – Art 120-1)
La comptabilité française doit satisfaire les besoins d’une multiplicité d’utilisateurs :
Les tiers : Banques, Fournisseurs, Clients,… :
Evaluer la solvabilité de l’entreprise
Les investisseurs :
Permettre la prise de décisions pertinentes
Les statisticiens :
Calculer des agrégats macro-économiques
Le fisc :
Contrôler l’assiette de l’impôt
Les tribunaux de commerce :
« La comptabilité régulièrement tenue peut être admise en justice pour
faire preuve entre commerçants » (Art. L 123-23 du Code de com.)
Le chef d’entreprise : Utiliser la comptabilité comme un outil de gestion
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les sources du droit comptable français
Directives
européennes
4e et 7e
Lois et Décrets :
Code de commerce
Arrêtés ministériels :
PCG
CRC
Jurisprudence
Doctrine :
CNC
Jean-Jacques FRIEDRICH
OEC – CNCC – AMF
IASB
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le Conseil National de la Comptabilité (CNC)
Le Décret du 26 août 1996 et la Loi du 6 avril 1998 ont modernisé le
système français de normalisation en le rendant plus réactif face aux
normes étrangères, en particulier celles du FASB et de l’IASB.
Le CNC est un organisme consultatif placé sous la tutelle du
Ministère de l’Economie.
Son Président est nommé pour 6 ans renouvelable.
Il est composé de 58 membres (103 auparavant) :
- 13 représentants de l’Etat (28 auparavant)
- 12 représentants de la profession comptable (36 auparavant)
- 28 représentants du monde économique et social (24 auparavant)
- 5 experts nommés (15 auparavant
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le Comité d’urgence (article 6 du décret du 26 août 1996)
Créé au sein du CNC
Saisi par son Président ou par le ministre chargé de l’Economie de
toute question relative à l’interprétation ou à l’application d’une norme
comptable nécessitant un avis urgent.
Doit statuer dans un délai de 3 mois.
Composé de 11 membres :
 1 Président et 6 vice-présidents
 l représentant du garde des Sceaux,
 1 représentant du ministre de l’Economie,
 1 représentant du ministre du Budget,
1 représentant de l’AMF.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comité de la Réglementation Comptable (CRC)
Associé au CNC, le CRC établit les prescriptions comptables
générales et sectorielles et adopte des règlements au vu des
recommandations ou après avis du CNC
(loi du 6 avril 1998)
Composé de 15 membres :
le Ministre de l’économie,
le Garde des Sceaux,
le Ministre du budget
un Membre du Conseil d’Etat,
un Membre de la Cours des comptes,
un Membre de la Cour de Cassation,
le Président de l’AMF,
le Président du CNC,
7 Membres du CNC (le président de l’OEC, le président de la
CNCC, 3 représentants des entreprises, 2 représentants des
organisations syndicales)
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Caractéristiques du droit comptable français
(1)
Prééminence de l’objectif de régularité et du
principe de prudence
Les capitaux propres étant considérés comme la garantie des
créanciers, le principe de prudence garantit l’entreprise contre toute
surévaluation de l’actif net.
Primauté de l’objectif de régularité et de sincérité sur l’image
fidèle.
Conséquences : Tendance à surévaluer les dettes (provisions pour
risques et charges) et à sous-évaluer les actifs (amortissements et
provisions pour dépréciation).
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Caractéristiques du droit comptable français
(2)
Forte influence de la fiscalité
Le principe de l’unicité des comptes annuels entraîne une forte
influence des règles fiscales sur les pratiques comptables.
Des avantages fiscaux prennent la forme de charges comptables
(amortissements dérogatoires, provisions réglementées).
Effets : Tendance à choisir les règles comptables qui permettent de
minorer le résultat fiscal. Les services comptables travaillent plus pour
établir des documents fiscaux que pour donner des informations aux
managers ou aux investisseurs, notamment dans les PME.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Caractéristiques du droit comptable français
(3)
Evolution lente des normes comptables
Un organisme de normalisation ne peut contredire la loi. Il est donc
nécessaire de promulguer des textes législatifs ou réglementaires (lois,
décrets, arrêtés,…) pour faire évoluer le droit comptable.
Le CNC est hétérogène dans sa constitution ce qui génère des
conflits d’intérêts, en particulier entre les intérêts de l’Etat et ceux des
investisseurs.
Conséquences : un certain désintérêt des utilisateurs, en particulier
les chefs d’entreprises, pour la comptabilité financière.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les sources du droit comptable aux Etats-Unis
(1)
Le droit comptable américain est principalement coutumier.
Pas de hiérarchie des sources comme en France.
Chaque Etat possède sa propre loi sur les sociétés, mais les dispositions
comptables y sont rares. Quelques Etats ne prévoient même aucune
obligation de publier des comptes annuels.
La SEC (Securities and Exchange Commission), l’équivalent de l’AMF en
France (Autorités des Marchés Financiers) prescrit la forme et le contenu
des états financiers à fournir par les sociétés émettant des titres dans le
public.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les sources du droit comptable aux Etats-Unis
(2)
Ce sont les organismes privés qui constituent la principale source de doctrine
comptable :
l’AICPA (American Institute of Certified Public Accountants), créé en 1932 de la
nécessité après la crise de 1929 de protéger l’investisseur privé.
 normes ARB (Accounting Ressearch Buletins) de 1938 à 1959
L’APB (Accounting Principle Board) créé par l’AICPA en réponse à la nécessité de
rationaliser et de simplifier les normes.
 normes APB de 1959 à 1973.
Le FASB (Financial Accounting Standard Board) créé en 1973 à la dissolution de
l’APB ; indépendant de l’AICPA, composé de 7 membres rémunérés.
 normes SFAC (Statements of Financial Accounting Concepts)
qui énoncent les concepts fondamentaux.
 normes SFAS (Statements of Financial Accounting Standards)
qui définissent les principes et les règles comptables applicables.
L’ensemble des normes ARB, APB et SFAS constitue le fondement du droit
comptable américain appelé « Principes comptables généralement admis » ou GAAP
(Generally Accepted Accounting Principles), lesquels ont force de loi.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Caractéristiques de la comptabilité américaine
« The principle role of financial accounting and reporting
is to serve the public interest by providing information
that is useful in making business and economic decisions »
(SFAC 1)
Avantages > Coûts
Contrainte
Qualités principales
Valeur
prédictive
Qualités secondaires
Seuil de comptabilisation
Jean-Jacques FRIEDRICH
Pertinence
Valeur
confirmative
Fiabilité
Périodicité
Comparabilité
Vérifiabilité
Neutralité
Fidélité
Permanence
Significativité
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
2.
Le cadre comptable européen
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le cadre comptable européen
Le règlement européen adopté le 19 juillet 2002 par le Parlement
européen et le Conseil de l’Europe impose l’application des normes
IFRS dans les comptes consolidés des sociétés européennes cotées :
Exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005.
Obligation pour les comptes consolidés des sociétés cotées.
Option laissées aux Etats membres pour les comptes individuels et les
comptes consolidés des sociétés non cotées.
Délai repoussé à 2007 pour les sociétés qui émettaient seulement des
obligations ainsi que celles qui établissaient déjà leurs comptes selon
les normes US GAAP.
Cette obligation concerne 7 000 groupes cotés européens
En France 970 groupes sont concernés, soit environ 35 000 sociétés.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’introduction des normes IFRS en Europe
Application des normes
IFRS au 1er janvier 2005
Obligation,
Option
ou Interdiction
Comptes consolidés
Sociétés européennes cotées
Obligation
Comptes consolidés
Sociétés européennes non cotées
Obligation ou Option
Comptes individuels
Toutes sociétés européenes
Obligation, Option ou Interdiction
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le nouveau cadre comptable européen
Les différents organes
Mission
Cadre juridique :
Réviser les Directives européennes
pour les rendre compatibles avec les
normes IFRS
Commission européenne
Cadre politique :
ARC
(Accounting Regulatory Committee)
Coordonner les positions
des Etats membres
l’ARC est présidé par la Commission
européenne
Cadre technique :
EFRAG
(European Financial Reporting Advisory
Group)
Soumettre à l’ARC des propositions
concernant l’évolution des normes
Cadre de contrôle :
CESR
(Committee of European Securities
Regulators)
Jean-Jacques FRIEDRICH
Contrôler l’application des normes
L’AMF y représente la France
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
3. L’IASB
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’IASC
International Accounting Standard Committee.
Organisme international privé créé en 1973, à l’initiative des
organisations comptables professionnelles de 9 pays (Allemagne,
Australie, Canada, USA, France, Japon, Mexique, Pays-Bas,
Royaume-Uni).
Rapidement d’autres membres ont rejoint les fondateurs jusqu’à
donner à cet organisme une stature mondiale : plus de 100 pays.
Mission : formuler et publier des normes comptables et
promouvoir leur acceptation à l’échelon mondial.
41 normes, numérotées IAS 1 à 41, de 1973 à 2000.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
De l’IASC à l’IASB
Constat : Malgré la qualité des normes IAS, celles-ci sont peu
suivies en pratique car, en dehors de pays anglo-saxons, les
membres de l’IASC n’ont pas en charge l’élaboration des normes
comptables nationales.
Décision : L’IASC décide de s’affranchir de la tutelle des
organisations professionnelles et de se rapprocher des
normalisateurs nationaux.
L’IASC est transformé en une organisation autonome : l’IASB.
Le 24 mai 2000 à Edimbourg, la nouvelle constitution de l’IASC est
approuvée à l’unanimité par l’Assemblée des membres de l’IASC.
Celle-ci consacre l’IASB (International Accounting Standard
Board) comme organe d’élaboboration des futures normes.
Les nouvelles normes élaborées par l’IASB s’appellent IFRS
(International Financial Reporting Standards).
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les structures de l’IASC
L’IASB
L’IASB est composé de 14 membres (12 permanents, 2 à temps
partiels).
L’IASB :
- définit le programme de l’organisation ;
- constitue les groupes de travail (steering committees) ;
- est chargé de l’élaboration des textes ;
- suit l’avancement des travaux ;
- commente les projets qui lui sont soumis ;
- se prononce sur l’adoption des normes et des projets
d’interprétation.
7 des 12 membres permanents sont chargés de la liaison avec les
organismes normalisateurs nationaux, afin des faciliter la
convergence des réglementations avec les normes de l’IASB.
Nommés pour 5 ans renouvelable une fois.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les structures de l’IASC
IFRIC
International Financial Reporting
Interpretations Committee
IFRIC / Comité d’interprétations
Succède au Standard Interpretations Committee (SIC).
Clarifie l’application des normes de l’IASB en préparant des projets
d'interprétation des IFRS, ces derniers étant ensuite à l'approbation de
l’IASB.
Comprend 12 membres nommés pour 3 ans renouvelables.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les structures de l’IASC
SAC
Standards Advisory Council
SAC / Comité consultatif
Composé de représentants d’organismes nationaux et de
professionnels.
Donne son avis sur des problèmes majeurs.
Son accord préalable est nécessaire avant l'inscription d'un sujet
particulier au programme de travail de l'IASB.
Comprend une trentaine de membres désignés par les Trustees.
Nommés pour 3 ans renouvelables.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les structures de l’IASC
Les Trustees
La fondation IASC est gouvernée par 19 “Trustees” (Conseil de
surveillance).
L’origine des Trustees doit obéir à une certaine répartition
géographique et professionnelle.
Les Trustees sont chargés de la définition des orientations
stratégiques, de la désignation des membres de l’IASB, de l’IFRIC
et du SAC, d’adopter le budget et d’opérer d’éventuels
changements constitutionnels.
Le mandat des Trustees est de 3 ans renouvelable une fois.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Répartition des membres actuels de l’IASB
Géographie
Europe
Amérique
du Nord
Autre
Total
Normalisateurs
2
2
1
5
Préparateurs
3
0
1
4
Auditeurs
1
1
1
3
Universitaires
1
1
0
2
7
4
3
14
Profession
Total
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Processus d’élaboration d’une norme IFRS
IASB
Constitution
d’un groupe
de travail
Groupe de travail
(Steering committee)
Comité consultatif
S.A.C.
Public
Sommaire des
points à traiter
Approbation
Commentaires
Déclaration de
principe
Approbation
Exposé-sondage
Approbation
(majorité de 8/14)
Commentaires
Projet de norme
Approbation
(majorité de 8/14)
NORME IFRS
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Liste des normes IAS/IFRS
IAS 1
Présentation des états financiers
2003
IAS 2
Stocks
2003
IAS 3
Remplacée par IAS 27 et IAS 28
IAS 4
Remplacée par IAS 16 et IAS 38
IAS 5
Remplacée par IAS 1
IAS 6
Remplacée par IAS 15, elle-même supprimée.
IAS 7
Tableau des flux de trésorerie
1992
IAS 8
Méthodes comptables, changements d’estimation et
erreurs
2003
IAS 9
Remplacée par IAS 38
IAS 10 Evénements postérieurs à la date de clôture
Jean-Jacques FRIEDRICH
2003
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Liste des normes IAS / IFRS
IAS 11 Contrats de construction
1993
IAS 12 Impôts sur le résultat
2000
IAS 13 Remplacée par IAS 1
IAS 14 Information sectorielle
1981
IAS 15 Supprimée en 2003
IAS 16 Immobilisations corporeles
2003
IAS 17 Contrats de location
2003
IAS 18 Produits des activités ordinaires
1993
IAS 19 Avantages du personnel
2002
IAS 20 Comptabilisationdes subventions publiques et
informations à fournir sur l’aide publique
1982
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Liste des normes IAS / IFRS
IAS 21 Effets des variations du cours des monnaies
étrangères
2003
IAS 22 Remplacée par IFRS 3
IAS 23 Coûts d’emprunts
1993
IAS 24 Informations relatives aux parties liées
2003
IAS 25 Remplacée par IAS 40
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de
retraite
1986
IAS 27 Etats financiers consolidés et individuels
2003
IAS 28 Participations dans les entreprises associées
2003
IAS 29 Information financière dans les économies
hyperinflationnistes
1989
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des
banques et des institutions financières assimilées
1990
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Liste des normes IAS / IFRS
IAS 31 Participations dans des co-entreprises
2003
IAS 32 Instruments financiers : présentation informations à
fournir
2003
IAS 33 Résultat par action
2003
IAS 34 Information financière intermédiaire
1998
IAS 35 Remplacée par IFRS 5
IAS 36 Dépréciation d’actifs
2004
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
1998
IAS 38 Immobilisations incorporelles
2004
IAS 39 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation
2003
IAS 40 Immeuble de placement
2003
IAS 41 Agriculture
2000
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Liste des normes IAS / IFRS
IFRS 1 Première adoption des normes internationales
d’information financière
2003
IFRS 2 Paiement basé sur des actions
2004
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
2004
IFRS 4 Contrats d’assurance
2004
IFRS 5 Actifs immobilisés détenus dans un but de transaction
et activités abandonnées
2004
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
4.
L’évaluation et la présentation
de l’information comptable en normes IFRS
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Du cadre conceptuel à la norme
Concepts
Méthodes
Règles
Jean-Jacques FRIEDRICH
Cadre
conceptuel
Principes comptables
Normes
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le cadre conceptuel (conceptual framework)
Objectif : fournir une base commune aux normalisateurs permettant
l’élaboration de normes cohérentes.
Il précise les objectifs des états financiers et les principes
fondamentaux qui doivent présider à leur établissement.
C’est en quelque sorte la norme des normalisateurs.
En cas de conflit entre le cadre conceptuel et une norme, les
dispositions de la normes prévalent sur celles du cadre.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’objectif des états financiers
Fournir une information sur la performance, la situation financière
de l’entreprise et son évolution, qui soit utile à une large gamme
d’utilisateurs lorsqu’ils prennent des décisions économiques.
Les utilisateurs sont donc multiples : investisseurs, salariés, prêteurs,
fournisseurs, clients, gouvernement et administrations, public,…
Les états financiers doivent permettre d’évaluer la capacité de
l’entreprise à générer des liquidités, car celle-ci permet de payer les
salaires, les fournisseurs, les annuités d’emprunts, dividendes,…
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les principes comptables de l’IASB
2 hypothèses sous-jacentes
Continuité
de l’exploitation
Comptabilité
d’engagement
(Going concern)
(Accrual basis)
4 caractéristiques qualitatives
Intelligibilité
(Understandability)
Pertinence
Comparabilité
(Relevance)
(Comparability)
Fiabilité
(Reliability)
Image fidèle
Neutralité
Jean-Jacques FRIEDRICH
Prudence
Exhaustivité
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les actifs (assets)




Définition : Un actif est une ressource qui provient d’événements
passés, contrôlée par l’entreprise, et qui procure à celle-ci des
avantages économiques futurs sous forme de flux positifs de
liquidités.
Rappel de l’ancienne définition française :
« Un actif est un élément positif du patrimoine »
Un actif peut être :
Utilisé pour la production de biens ou de services (immobilisations
et stocks de matières premières)
Échangé contre d’autres actifs (stocks de marchandises ou de
produits, créances,…)
Utilisé pour régler un passif (liquidités)
Distribué aux actionnaires (liquidités)
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les passifs (liabilities)
Définition : Un passif est une obligation actuelle résultant
d’événements passés, dont le règlement doit aboutir à une sortie de
ressources représentatives d’avantages économiques.
L’obligation peut résulter de la loi, des statuts, d’un contrat, des
usages ou de la volonté de conserver de bonnes relations d’affaires.
Rappel de l’ancienne définition française :
« Un passif est un élément négatif du patrimoine »
Le règlement de l’obligation peut s’effectuer par :
- Un règlement monétaire
- Un transfert d’autres actifs
- Une fourniture de services
- Le remplacement de l’obligation par une autre
- La conversion de l’obligation en part de capital
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les capitaux propres (equity)
Définition : ils constituent l’intérêt résiduel dans les actifs de
l’entreprise après déduction de tous ses passifs.
La définition des capitaux propres résulte donc de la relation
suivante :
Capitaux propres = Actifs – Passifs
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les produits (income) et les charges (expenses)
Produits : Augmentations d’avantages économiques apparus au
cours de l’exercice sous formes d’augmentations d’actifs ou de
diminutions de passifs et qui ont provoqué une augmentation des
capitaux propres.
On distingue les « revenus » qui proviennent de l’activité courante
de l’entreprise et les « gains » (profits de cessions
d’immobilisations, plus-values de réévaluations d’actifs)
Charges : Diminutions d’avantages économiques apparus au
cours de l’exercice sous formes de diminutions d’actifs ou de
d’accroissements de passifs et qui ont provoqué une baisse des
capitaux propres.
On distingue les charges résultant de l’activité courante (coût
des ventes, frais de personnel, amortissements,…) et les pertes
(catastrophes, cessions d’immobilisations, variation du taux de
change,…)
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
La comptabilisation des éléments
Un actif est comptabilisé au bilan lorsqu’il est probable qu’il
procurera à l’entreprise des avantages économiques futurs et que
son coût ou sa valeur peut être mesuré de façon fiable.
Un passif est comptabilisé au bilan lorsqu’il est probable que le
règlement de l’obligation qu’il représente provoquera une perte
d’avantages économiques futurs pour l’entreprise et que le
montant de ce règlement peut être mesuré de façon fiable.
Un produit est comptabilisé au compte de résultat lorsqu’un
accroissement d’avantages économiques futurs lié à une
augmentation des actifs ou à une diminution des passifs s’est
produit et qu’il peut être mesuré de façon fiable.
Une charge est comptabilisée au compte de résultat lorsqu’une
diminution d’avantages économiques futurs liée à une diminution
des actifs ou à une augmentation des passifs s’est produite et
qu’elle peut être mesurée de façon fiable.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les états financiers
IAS 1
Les états financiers qui doivent être publiés comprennent 5
éléments :
Le Bilan
Le Compte de résultat
Le Tableau de variation des capitaux propres
Le Tableau des flux de trésorerie
L’Annexe.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Modèle de Bilan consolidé
Actif
ACTIFS
31-12-N
31-12-N–1
X
X
Immobilisations corporelles
X
X
Goodwill
X
X
Autres immobilisations incorporelles
X
X
Participations
X
X
Autres immobilisations financières
X
X
X
X
X
X
Stocks
X
X
Clients
X
X
Autres créances à court terme
X
X
Total des actifs circulants
X
X
Total des actifs
X
X
Actifs immmobilisés
Total des actifs immobilisés
Actifs circulants
Trésorerie et équivalents de trésorerie
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Modèle de Bilan consolidé
Capitaux propres et dettes
CAPITAUX PROPRES ET DETTES
31-12-N
31-12-N–1
X
X
Capital
X
X
Réserves de bénéfices
X
X
Autres réserves
X
X
Intérêts minoritaires
X
X
X
X
X
X
Emprunts à long terme
X
X
Impôts différés
X
X
Provisions à long terme
X
X
X
X
Fournisseurs et autres dettes d’exploitations
X
X
Emprunts à court terme
X
X
Impôts exigibles
X
X
Provisions à court terme
X
X
X
X
Capitaux propres
Total des capitaux propres
Dettes non courantes
Dettes courantes
Total des dettes
Total des capitaux propres et des dettes
X Jean MoulinXLyon 3
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université
Modèle de Compte de résultat
Par nature
N
N–1
Chiffres d’affaires
X
X
Autres produits
X
X
Variation des stocks de produits et d’en-cours
X
X
Production capitalisée
X
X
X
X
Consommations de matières
X
X
Charges de personnel
X
X
Amortissements
X
X
Dépréciations d’immobilisations
X
X
Autres charges d’exploitation
X
X
Charges financières nettes
X
X
X
X
Part dans le résultat des entreprises associées
+/-X
+/-X
Résultat avant impôts
+/-X
+/-X
X
X
+/-X
+/-X
+/-X
+/-X
+/-X
+/-X
Total des produits
Total des charges
Impôt sur les bénéfices
Résultat de l’exercice :
- Part revenant au Groupe
Jean-Jacques FRIEDRICH
- Part revenant aux minoritaires
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Modèle de Compte de résultat
Par fonction
N
N–1
X
X
(X)
(X)
X
X
X
X
Frais de commercialisation et de distribution
(X)
(X)
Frais administratifs
(X)
(X)
Frais de recherche et développement
(X)
(X)
Autres charges d’exploitation
(X)
(X)
Charges financières nettes
(X)
(X)
+/-X
+/-X
+/-X
+/-X
(X)
(X)
+/-X
+/-X
- Part revenant au Groupe
+/-X
+/-X
- Part revenant aux minoritaires
+/-X
+/-X
Chiffres d’affaires
Coût des ventes
Marge brute
Autres produits
Part dans le résultat des entreprises associées
Résultat avant impôts
Impôt sur les bénéfices
Résultat de l’exercice :
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le Tableau des flux de trésorerie
IAS 7
En matière de tableau de flux, deux conceptions s’oppose depuis longtemps :
- L’une basée sur le fonds de roulement, le Tableau de financement, surtout
en vigueur dans les pays francophones.
- L’autre axée sur la Trésorerie qui aboutit à un Tableau des flux de
trésorerie, surtout en vigueur dans les pays anglo-saxons.
L’IASB a tranché en faveur de la deuxième, plus conforme aux évolutions
récentes de la finance.
Selon cette approche, les flux de trésorerie sont classés en 3 sections :
- Activités d’exploitation
- Activités d’investissement
- Activités de financement
Les flux de trésorerie d’exploitation peuvent être présentés de deux façons :
- Soit par la méthode directe : qui raisonne directement en flux monétaires.
- Soit par la méthode des flux indirects : qui part du résultat net pour arriver à
la variation de trésorerie.
L’IASB encourage l’utilisation de la première méthode.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le Tableau de financement
TABLEAU DE FINANCEMENT
2004
Société Armedia
Ressources stables :
Capacité d'autofinancement (CAF)
Cessions d'immobilisations
Augmentation de capital
Augmentation des emprunts
Total I
Emplois stables :
Dividendes versés
Acquisitions d'immobilisations
Remboursement des emprunts
Total II
A. Variation du Fonds de roulement (I – II)
B. Variation du Besoin en fonds de roulement
dont Variation du BFR d'exploitation
dont Variation du BFR hors exploitation
1 650
450
3 000
4 220
9 320
520
11 170
2 850
14 540
- 5 220
3 570
3 615
- 45
C. Variation de la Trésorerie (A – B)
- 8 790
Variations
Variationsdes
desdisponibilités
disponibilités et quasi-disponibilités
- 5 790
Jean-Jacques
FRIEDRICH
Moulin Lyon 3
– Variations
Variations
des
desconcours
concoursbancaires
de trésorerie
courants IAE – Université Jean
3 000
Le Tableau des flux de trésorerie
Méthode indirecte
TABLEAU DE FLUX DE TRESORERIE
2004
Société Armedia
–
=
+
–
A.
B.
C.
EBE
Variation du BFR d'exploitation
ETE
Produits financiers encaissés
Impôts sur les bénéfices décaissés
Flux de trésorerie provenant de l'activité
Acquisitions d'immobilisations
Cessions d'immobilisations
Flux de trésorerie liés au cycle d'investissement
Augmentation de capital
Dividendes versés aux actionnaires
Emprunts contractés
Variation des concours bancaires
Remboursements d'emprunts
Charges financières décaissées
Flux de trésorerie liés au cycle de financement
D. Variation des disponibilités (A + B + C)
E. Disponibilités à l'ouverture
F. Disponibilités
Jean-Jacques
FRIEDRICH à la clôture (E + D)
3 080
3 615
- 535
50
390
- 875
- 10 920
245
- 10 675
3 000
- 520
4 220
3 000
- 2 850
- 1 090
5 760
- 5 790
5 890
IAE – Université Jean100
Moulin Lyon 3
L’annexe (les notes)
IAS 1
L’annexe doit :
 Décrire les bases d’établissement des états financiers (coût
historique, juste valeur, …).
 Fournir les informations requises par les IFRS et qui ne sont pas
présentées ailleurs dans les états financiers.
 Fournir des informations complémentaires nécessaires à
l’obtention de l’image fidèle.
En principe, chaque poste du bilan et du compte de résultat devrait
renvoyer à une note dans l’annexe.
Le critère de l’importance significative est retenu par le préparateur
des états financiers pour déterminer si une information doit être
donnée ou non.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
5.
Jean-Jacques FRIEDRICH
Les Actifs
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les immobilisations corporelles





IAS 16
Les immobilisations corporelles sont des actifs corporels :
destinés à être utilisés dans la production de biens ou la fourniture
de services, la location à des tiers ou l’administration de
l’entreprise ;
pendant plus d’une période comptable.
Elles sont comptabilisées, comme tous les actifs, au coût
d’acquisition pour les immobilisations acquises et au coût de
production pour les immobilisations fabriquées par l’entreprise
elle-même.
Le coût d’acquisition comprend :
Le prix d’achat hors taxes récupérables, net de réductions
commerciales
Les coûts directs nécessaires à la mise en état d’utilisation du bien
(frais de préparation d’un site, transport, manutention, installation,
honoraires des architectes,…)
Les frais prévisibles de démontage ou de restauration d’un site
qu’il conviendra d’engager à l’issue de la période d’utilisation de
l’actif.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Paiement différé d’une immobilisation
IAS 16
Lorsque le paiement d’une immobilisation est différé au-delà des
conditions habituelles, l’actif est comptabilisé pour son prix au
comptant et la différence est considérée comme une charge
financière se rapportant à la période de crédit.
Lorsque le prix au comptant n’est pas fixé, le coût de
l’immobilisation s’obtient en actualisant les paiements au taux
d’un emprunt équivalent.
Exemple 1 : Une entreprise achète le 1er avril N une machine
dont le prix est de 65 000 € en cas de règlement au comptant. Elle
convient, moyennant un supplément de prix de 5 000 €, de payer
15 000 € à la livraison et le solde 12 mois plus tard.
Exemple 2 : Une entreprise acquiert le 1er octobre N un
équipement qui sera réglé en 3 fois, selon l’échéancier suivant :
- 20 000 € au comptant ;
- 30 000 € à 1 ans ;
- 50 000 € à 2 ans.
Elle aurait pu obtenir un prêt équivalent au taux de 8 %.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Exemple 1
01-04-N
Matériels
65 000
Fournisseurs
50 000
Banque
15 000
31-12-N
Intérêts (5 000 x 9/12)
3 750
Fournisseurs
3 750
01-04-N+1
Intérêts (5 000 x 3/12)
1 250
Fournisseurs
Fournisseurs
Banque
Jean-Jacques FRIEDRICH
1 250
55 000
55 000
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Exemple 2
Le coût d’acquisition de l’équipement sera estimé à :
20 000 + 30 000 x (1,08)–1 + 50 000 x (1,08)–2 = 90 645 €.
01-10-N
Matériels
90 645
Fournisseurs
70 645
Banque
20 000
Capital
Intérêts
Amt.
Annuités
Année 1
70 645
5 652
24 348
30 000
Année 2
46 297
3 703
46 297
50 000
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Exemple 2
31-12-N
Intérêts (70 645 x 8% x 3/12)
1 413
Fournisseurs
1 413
Intérêts courus au 31-12
01-01-N+1
Fournisseurs
1 413
Intérêts
1 413
Extourne intérêts courus au 31-12
01-10-N+1
Intérêts
Fournisseurs
Banque
Jean-Jacques FRIEDRICH
5 652
24 348
30 000
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les dépenses ultérieures
IAS 16
Les immobilisations corporelles lourdes ou complexes (équipements
industriels, ensembles immobiliers,…) occasionnent des dépenses au
cours de années suivant leur mise en service (rénovation, réparations,
entretien, agrandissement, …)
Pour être activées, ces dépenses doivent satisfaire aux conditions
générales de comptabilisation d’un actif, c’est-à-dire :
- être source de cash flow futurs ;
- avoir un coût mesurable avec fiabilité.
Seules peuvent donc être inscrites au bilan les dépenses qui
améliorent les performances d’une immobilisations par rapport aux
prévisions initiales :
- augmentation de la durée de vie ou de la capacité de l’actif ;
- augmentation substantielle de la qualité ;
- réduction notable des frais d’exploitation liés à l’utilisation de
l’actif.
Le dépenses d’entretien ou de réparations qui permettent seulement à
l’actif d’atteindre le niveau de performance attendu au moment de
son acquisition doivent rester en charges.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’amortissement des immobilisations corporelles IAS 16
Les immobilisations corporelles doivent être amorties de manière
systématique sur leur durée d’utilisation.
Une immobilisation est amortissable lorsque sa durée d’utilisation
est déterminable, c’est-à-dire lorsque l'usage attendu de l'actif est
limité dans le temps, notamment pour des raisons physique,
technique ou juridique.
La méthode d’amortissement retenue doit refléter le rythme de
consommation des avantages économiques attendus de l’actif.
L’amortissement ne s’exprime pas forcément en années
d’utilisation. Il peut aussi être basé sur des données physiques
(nombre de pièces à produire par exemple).
Le point de départ de l’amortissement est le moment où
l’immobilisation est prête à être utilisée.
Le montant amortissable est le coût d’acquisition (ou de
production) diminué de la valeur résiduelle du bien. Celle-ci
correspond au montant que l‘entreprise obtiendrait de sa cession
après déduction des frais de vente.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemple
Une entreprise de livraison de colis achète des véhicules de livraison au
prix de 30 000 €. Ces véhicules sont cédés après 3 années d’utilisation
pour 25% de leur prix d’achat, alors que leur durée de vie est estimé à 5
ans. Les frais de revente de ces véhicules sont estimés à 600 €. La
méthode linéaire est celle qui reflète le mieux le rythme de
consommations des avantages économiques.
Solution :
Anciennes règles :
30 000 x 20 % = 6 000.
Règles IFRS :
(30 000 – (7 500 – 600)) x 331/3 % = 7 700.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’amortissement des immobilisations complexes IAS 16
Les immobilisations peuvent être constituées de plusieurs sousensembles ayant des durées d’utilisation différentes.
Exemple : un avion peut se décomposer en une carlingue, un
moteur, des équipements intérieurs.
Principe posé par IAS 16 : Chaque élément dont le coût est
significatif par rapport à l’ensemble auquel il appartient doit être
amorti séparément.
Exemple : Une compagnie aérienne vient d’acheter pour 32 M€ un
Aibus A320 dont le coût peut se décomposer ainsi :
- carlingue : 15 M€ / durée d’utilisation : 20 ans
- moteur : 12 M€ / durée d’utilisation : 10 ans
- aménagements intérieurs : 5 M€ / durée d’utilisation : 5 ans
Le remplacement du moteur coûtera 14 M€ et celui des
aménagements intérieurs 6 M€.
La méthode linéaire reflète le mieux le rythme de consommations
des avantages économiques. Les valeurs résiduelles ne sont pas
significatives
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
La première annuité d’amortissement sera calculé comme suit :
Anciennes règles :
(32 x 5%) = 1,6 M€
Normes IFRS :
(15 x 5%)+(12 x 10%)+(5 x 20%) = 2,95 M€
Impact sur le résultat de 10 premières années :
- Anciennes règles : amortissements :1,6 x 10 =
charges d’entretien : 14 + (2 x 6)=
- Règles IFRS :
amt. Carlingue : 15 x 5% x 10 =
amt. Moteur :
amt. Sièges : 5 + 6 =
Impact sur le résultat de 10 dernières années :
- Anciennes règles : amortissements : 1,6 x 10 =
charges d’entretien :
- Règles IFRS :
Jean-Jacques FRIEDRICH
amt. Carlingue : 15 x 5% x 10 =
amt. Moteur :
amt. Sièges : 6 + 6 =
16,0
26,0
42,0
7,5
12,0
11,0
30,5
16,0
6,0
22,0
7,5
14,0
12,0
33,5
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les révisions ultérieures
IAS 16
Les méthodes et les durées d’amortissement doivent être
périodiquement réexaminées dans le but d’ajuster la charge
d’amortissement à d’éventuels modifications dans les conditions
de l’exploitation.
Ces modifications sont considérées comme des changements
d’estimation et non comme des changements de méthodes au sens
de l’IAS 8. Il n’y a donc pas lieu de retraiter les amortissements
antérieurs ni les données comparatives.
Exemple : La durée d’utilisation d’un équipement acquis 150 000 €
début N–2 et amorti linéairement, a été fixée à 8 ans. Compte
tenu de l’augmentation des cadences de production depuis
l’exercice N–1, la durée d’utilisation résiduelle est estimée à 2 ans
à la clôture de l’exercice N.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
• Les annuités d’amortissement N–2 et N–1 ont été calculées ainsi :
(150 000 x 1/8) = 18 750
• La valeur nette comptable à fin N-1 est égale à :
150 000 – 2 x 18 750 = 112 500.
• Les annuités d’amortissement de N à N+2 seront de :
112 500 x 1/3 = 37 500.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
La réévaluation des immobilisations
Principes
L’IAS 16 fait de l’évaluation au coût historique sa méthode
préférentielle. Néanmoins, la réévaluation des immobilisations
corporelles est autorisée.
La réévaluation consiste à substituer à la valeur comptable nette
d’un actif sa juste valeur, c’est-à-dire généralement sa valeur de
marché.
Définition de la juste valeur (IAS 39) : montant pour lequel un
actif pourrait être échangé, ou un passif réglé, entre des parties
bien informées et consentantes dans le cadre d’une transaction
effectuée dans des conditions de concurrence normale (IAS 39).
Conditions à respecter :
 La réévaluation doit s’appliquer à l’ensemble des biens de même
catégorie, c’est-à-dire de nature et d’utilisation identiques.
 Elle doit être pratiquée avec une régularité suffisante pour éviter
que des écarts significatifs ne se creusent entre la valeur nette
comptable des actifs et leur juste valeur. Une périodicité de 3 à 5
ans peut être suffisante pour des actifs qui ne subissent pas
fluctuations trop importantes de valeur.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
La réévaluation des immobilisations
Comptabilisation
L’écart de réévaluation doit être comptabilisé directement dans les
capitaux propres sous une rubrique séparée, de façon à ce que
l’opération ne fasse apparaître aucun profit.
Si l’actif est amortissable, deux techniques sont autorisées :
1. Réévaluer simultanément le coût et les amortissements cumulés
2. Réévaluer uniquement la valeur comptable nette
Exemple : Une entreprise possède 3 bâtiments acquis pour 3 000 k€
et amortis à hauteur de 1 000 k€. A fin N, elle décide de les
réévaluer à leur juste valeur, soit 7 000 k€.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
La réévaluation des immobilisations
Comptabilisation
L’écart de réévaluation doit être porté directement dans les
capitaux propres sous une rubrique séparée, de façon à ce que
l’opération ne fasse apparaître aucun profit.
Si l’actif est amortissable, deux techniques sont autorisées :
1. Réévaluer simultanément le coût et les amortissements cumulés
2. Réévaluer uniquement la valeur comptable nette
Exemple : Une entreprise possède 3 bâtiments acquis en N-10
pour 3 000 k€ les 3, amortis selon le mode linéaire sur une durée
de 30 ans. Au 31-12-N, elle décide de les réévaluer à leur juste
valeur, estimée à 7 000 k€ à cette date.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Première méthode
Première méthode : réévaluation simultanée de la valeur d’origine
et des amortissements cumulés.
VCN non réévaluée :
2 000
VCN réévaluée :
7 000
Soit un écart de réévaluation de 5 000, d’ou un coefficient de
réévaluation de : 7000/2000 = 3,5.
Ecritures de réévaluation :
31-12-N
Bâtiments (3000 x 3,5) – 3000
7 500
Amt. des bâtiments (1000 x 3,5) –-1000
2 500
Ecart de réévaluation
31-12-N+1
Dotations aux amortissements (10 500 x 1/30)
Amortissements des bâtiments
Jean-Jacques FRIEDRICH
5 000
350
350
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Deuxième méthode
Deuxième méthode : les amortissements cumulés sont d’abord
imputés sur la valeur brute de l’immobilisation, qui sera ensuite
réévaluée. Les dotations ultérieures sont calculées sur la durée
restante.
Ecritures de réévaluation :
31-12-N
Amortissements (3000 x 1/30 x 10)
1 000
Bâtiments
1 000
31-12-N
Bâtiments
5 000
Ecart de réévaluation
5 000
31-12-N+1
Dotations aux amortissements (7 000 x 1/20)
Amortissements des bâtiments
Jean-Jacques FRIEDRICH
350
350
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les dépréciations d’actifs
IAS 36
Un actif doit être déprécié si sa valeur recouvrable devient
inférieure à sa valeur comptable.
La Valeur recouvrable est le montant le plus élevé entre :
- la Valeur d’utilité : valeur actuelle des cash flows futurs attendus
de l’utilisation de l’actif et de sa cession à l’issue de la période
d’utilisation.
- la Juste valeur diminuée des frais de ventes.
L’entreprise n’est pas tenue de calculer chaque année la valeur
recouvrable de chacun de ses actifs pour déterminer lesquels
doivent être dépréciés.
Elle doit en revanche pratiquer un test de dépréciation (ou test
d’imparité) lorsqu’il existe des indices suggérant une possible perte
de valeur d’un actif.
exemples : forte baisse de la valeur de marché, changements
significatifs dans l’environnement technologique, commercial ou
juridique, actifs endommagés ou victime d’obsolescence, plan de
restructuration, abandon d’activités,…
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Calcul de la valeur d’utilité
IAS 36
Les cash-flows futurs doivent être basés sur les prévisions les plus
récentes approuvées par la Direction.
Si la durée d’utilisation de l’actif excède la durée des prévisions
effectuées (généralement celles-ci ne dépassent pas 5 ans), les cashflows escomptés au titre des années suivantes sont extrapolés à
partir des prévisions sur la base d’un taux de croissance constant ou
négatif (sauf si l’utilisation d’un taux de croissance positif se
justifie).
Les cash-flows sont calculés :
- avant impôt sur les bénéfices ;
- avant intérêts d’emprunts, car le coût du financement est déjà pris
en compte par le taux d’actualisation.
Le taux d’actualisation doit refléter la rémunération attendu par un
investisseur pour un investissement présentant le même niveau de
risque. Ce taux est généralement estimé, en ajoutant au coût de
l’argent (taux d’intérêt des obligations d’Etat par exemple) une
prime de risque spécifique à l’actif considéré.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Calcul de la valeur d’utilité
IAS 36
On peut également utiliser le coût du capital de l’entreprise à
condition que le risque de l’actif considéré soit du même ordre que
celui de l’entreprise dans son ensemble.
Exemple :
Début N–2, une clinique privée a acheté pour 500 000€ un appareil
à résonance magnétique.
Elle prévoyait d’utiliser cet équipement pendant 8 ans et de le
revendre pour 15% de sa valeur d’achat.
Au 31-12-N, la multiplication des appareils de ce type dans la
région fait craindre à l’entreprise que les objectifs de rentabilité
future ne soient pas atteints.
Elle décide par conséquent de pratiquer un test pour juger de la
nécessité de pratiquer une dépréciation.
Le taux d’intérêt moyen des emprunts de l’entreprise est de 8%.
La rentabilité exigée par les actionnaires de l’entreprise est de
10%.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemple (suite de l’énoncé)
A fin N, l’entreprise prévoit d’exploiter l’appareil jusqu’en N+5 et de le céder
ensuite pour 40 000 €. Les prévisions d’exploitation sont les suivantes :
PRÉVISIONS
CA
Charges de
personnel
Autres charges
Cash flow
N+1
N+2
N+3
N+4
N+5
120 000
115 000
110 000
100 000
95 000
30 000
31 000
32 000
33 000
34 000
5 000
6 000
7 500
9 000
11 000
85 000
78 000
70 500
58 000
50 000
Le bilan simplifié de la clinique se présente comme suit au 31-12-N (en k€) :
Actifs
10 000
– Dettes d’exploitation
(2 000)
– Emprunts
(3 000)
= Capitaux propres
5 000
Le prix auquel pourrait être revendu l’appareil à fin N est estimé à 280 000 €.
Les frais de vente (commissions, transports, etc.) sont estimés à 15 000 €.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Solution
Calcul de la valeur d’utilité
La structure du bilan fait ressortir 8 M€ de ressources stables (capitaux propres +
Emprunts)
Le coût moyen pondéré du capital s’obtient comme suit :
(8% x 3000/8000) + (10% x 5000/8000) = 9,25%.
Ce taux sera retenu comme taux d’actualisation.
La valeur d’utilité du matériel à fin N s’obtient en actualisant les cash-flows
prévisionnels :
V.U. =
85 000 x (1,0925)-1
+ 78 000 x (1,0925)-2
+ 70 500 x (1,0925)-3
+ 58 000 x (1,0925)-4
+ 50 000 x (1,0925)-5
+ 40 000 x (1,0925)-5 (revente) = 293 586 €.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Calcul de la juste valeur
IAS 36
Il s’agit du prix auquel pourrait être vendu l’actif dans des
conditions normales de concurrence, moins les éventuels frais de
vente.
Si l’élément en question peut être négocié sur un marché actif, la
juste valeur correspond à la valeur de marché (moins les frais de
vente).
L’IASB définit un marché actif comme un marché dans lequel :
- les biens échangés sont homogènes ;
- des acheteurs et des vendeurs consentants peuvent être trouvés à
tout moment ;
- les prix sont publiquement disponibles.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Suite de l’exemple
Après déduction des frais de vente, la juste valeur s’établit comme suit
à fin à N :
(280 000 – 15 000) = 265 000 €.
D’où une valeur recouvrable égale à la plus plus élevée de la valeur d’utilité
(293 256 €) et de la juste valeur (265 000 €), soit : 293 256 €.
Comptabilisation de la dépréciation :
L’actif doit être déprécié si sa valeur recouvrable est inférieure à sa valeur
comptable.
Valeur comptable de l’appareil à fin N :
500 000 – (500 000 x 0,85 x 1/8 x 3) = 340 625 €
L’appareil doit donc être déprécié de : (340 625 – 293 256) = 47 369 €.
31-12-N
Dépréciations d’actifs
Amortissements Matériels
Jean-Jacques FRIEDRICH
47 369
47 369
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Suite et fin de l’exemple
Les annuités d’amortissements suivantes doivent être ajustées de façon à étaler
la nouvelle valeur comptable sur la durée d’utilisation résiduelle.
Après comptabilisation de la dépréciation, la valeur comptable du matériel
s’établit à 293 256. Il reste 5 années d’utilisation et la valeur résiduelle du
matériel est estimée à 40 000 à cette date.
L’amortissement des années N+1 et suivantes sera de :
(293 256 – 40 000) x 1/5 = 50 651
au lieu de : 53 125 (500 000 x 0,85 x 1/8)
31-12-N
Dotations aux amortissements
Amortissements Matériels
Jean-Jacques FRIEDRICH
50 651
50 651
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les Unités Génératrices de Trésorerie (UGT)
IAS 36
La plupart des actifs ne génèrent pas de cash-flows identifiables :
matériels informatiques, de transports, mobiliers, matériels utilisés
dans des unités non productives, etc.
Dans ce cas, leur valeur d’utilité sera déterminé par référence à
l’unité génératrice de trésorerie (UGT).
Une UGT correspond au plus petit groupe identifiable dont
l’utilisation génère des recettes indépendantes.
Sa valeur comptable est égale à la somme des valeurs comptables
des actifs qui la composent.
La dépréciation globale de l’UGT, différence entre la valeur
comptable et la valeur d’utilité de l’UGT, est répartie entre les
différents actifs qui la composent au prorata de leurs valeurs
comptables.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les reprises de dépréciations
IAS 36
Chaque année, l’entreprise doit s’interroger sur la nécessité de
réduire, voire d’annuler les dépréciations antérieures.
Les indicateurs à prendre en compte sont symétriques à ceux utilisés
pour mettre en valeur les dépréciations : forte hausse de la valeur de
marché d’un actif, changement de l’environnement technologique,
économique ou juridique, baisse des taux d’intérêts.
En cas d’augmentation de la valeur recouvrable, la dépréciation doit
être réduite ou annulée, afin de porter la valeur comptable de l’actif
au niveau de sa valeur recouvrable.
La reprise d’une dépréciation ne saurait aboutir à évaluer l’actif à
un montant supérieur à celui qui aurait été obtenu s’il n’avait pas été
déprécié, sauf à à opter explicitement pour une réévaluation des
actifs.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Différences avec les US GAAP
IAS 36
Comme pour l’IAS 36, la norme SFAS 144 du FASB préconise
qu’un test de dépréciation soit pratiqué s’il existe des raisons de
penser que la valeur recouvrable d’un actif est inférieure à sa valeur
comptable.
Mais le calcul de la valeur recouvrable diffère sensiblement. Celleci est égale à :
- la valeur de marché, si l’actif est coté sur un marché actif ;
- la valeur d’utilité, calculée de la même façon qu’en IAS 36, dans
le cas inverse.
Par ailleurs, le FASB considère que toute dépréciation relative à un
actif destiné à être conservé est définitive. La reprise d’une
dépréciation antérieure est alors interdite.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les immobilisations incorporelles
IAS 38
Définition : Une immobilisation incorporelle est un actif non
monétaire, identifiable, sans substance physique.
Le terme identifiable permet de distinguer les immobilisations
incorporellles des composantes du goodwill (savoir-faire, notoriété,
réputation,…) qui ne sont pas séparables de l’entreprise.
Exemples : logiciels, brevets, droits de reproduction, films
cinématographiques, fichiers clients, franchises, parts de
marchés,…
Pour comptabiliser une immobilisation corporelle, deux conditions
doivent être remplies :
1. L’élément doit générer probablement des avantages économiques
futurs.
2. Son coût doit être mesuré avec fiabilité.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les frais de recherche et de développement
IAS 38
La phase de recherche ne peut être activée car les conditions ne
sont pas réunies.
La phase de développement, qui suit la phase de recherche et qui
correspond à la phase d’application à la production de biens ou de
services nouveaux ou améliorés, peut donner lieu à l’activation de
certaines dépenses, lorsque certaines conditions très strictes sont
remplies. Il faut :
- que la faisabilité technique du projet soit assurée ;
- que l’entreprise ait l’intention et la capacité d’achever
l’immobilisation incorporelle, de l’utiliser ou de la vendre ;
- qu’elle dispose des ressources techniques, financières et autres
nécessaires à l’achèvement du projet ;
- qu’elle soit capable d’évaluer de façon fiable les dépenses de
développement ;
- qu’elle soit capable de montrer comment l’actif générera
probablement des avantages économiques futurs. Il lui faudra
montrer l’existence d’un marché actif pour la production issue de
l’immobilisation incorporelle ou pour l’immobilisation elle-même,
ou son utilité si cet actif est destiné à être utilisé en interne.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les incorporels non activables
IAS 38
Ne peuvent être activés certains incorporels développés en interne
(goodwill, marque, listes de clients) car leur coût ne peut être mesuré
de façon fiable.
De même, ne peuvent être activés :
- les coûts de démarrage : d’une nouvelle entreprise, activité,
installation, marque ou d’un nouveau produit ;
- les dépenses de formation ;
- les dépenses de publicité et de promotion ;
- les frais de re-localisation ou de réorganisation de l’entreprise ;
car les avantages économiques futurs résultant de ces dépenses
seraient trop difficiles à déterminer.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’évaluation des immobilisations incorporelles
IAS 38
Lors de leur entrée dans l’entreprise, les immobilisations
incorporelles sont évaluées à leur coût historique, déterminé de la
même façon que pour les immobilisations corporelles (voir IAS 16).
Lorsque l’actif est acquis dans le cadre d’un regroupement
d’entreprises, l’évaluation est effectuée à la juste valeur de l’actif à
cette date :
- s’il existe un marché actif : prix de marché ;
- s’il n’existe pas de marché actif : prix constaté lors de transactions
récentes sur des actifs similaires.
A la date de clôture, les immobilisations sont évaluées à leur coût
historique, diminué des amortissements et dépréciations constatés
(traitement de référence).
La réévaluation des immobilisations incorporelles à leur juste
valeur est autorisée, dans les mêmes conditions que pour les
immobilisations corporelles. Dans ce cas, la juste valeur est
déterminée par référence aux prix pratiqués sur un marché actif, ce
qui suppose qu’il s’agisse d’actifs homogènes faisant l’objet de
transactions régulières (licences de taxis par exemple).
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
L’amortissement des actifs incorporels
IAS 38
Il appartient de déterminer pour chaque actif incorporel si celui-ci a
une durée d’utilisation indéfinie ou non.
La durée d’utilisation est indéfinie lorsqu’il est démontré qu’il
n’existe pas de limite prévisible à la durée pendant laquelle un actif
produira des cash-flows (goodwill, marques,…)
Les actifs incorporels à durée indéfinie ne sont pas amortissables.
Les actifs incorporels à durée définie sont amortissables sur leur
durée d’utilisation. Celle-ci est déterminée à partir des facteurs
multiples :
- les prévisions d’utilisation de l’actif et la possibilité qu’il puisse être
géré par une autre équipe de direction ;
- l’obsolescence ;
- la stabilité du secteur d’activité de l’entreprise ;
- le comportement attendu des concurrents actuels ou potentiels. ;
- les dépenses de maintenance nécessaires à l’obtention des cashflows prévus ;
- la durée légale ou contractuelle d’utilisation de l’actif.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Amortissement et dépréciations des incorporels
IAS 38
La valeur résiduelle d’un actif incorporel est supposée nulle sauf si :
- un tiers s’est engagé à racheter cet actif ;
- celui-ci fait l’objet d’un marché actif dont l’existence sera
suffisamment probable en fin de période d’utilisation.
L’amortissement commence lorsque l’immobilisation incorporelle
est prête à être utilisée.
La durée d’amortissement doit refléter le rythme de consommation
des avantages économiques produit. A défaut de pouvoir mesurer ce
rythme avec fiabilité, le mode linéaire sera retenu.
Les actifs incorporels sont, comme les actifs corporels, soumis à des
tests de dépréciation, mais avec des règles plus strictes. En effet, la
valeur recouvrable doit être calculée chaque année, même en
l’absence d’indice d’une quelconque dépréciation, pour les actifs :
- en phase de développement, qui ne sont pas encore prêts à être
utilisés ;
- ou ceux dont la durée d’utilisation est indéfinie (goodwill).
Un actif incorporel doit être exclu du bilan lorsque plus aucun
avantage économique n’est attendu de son utilisation.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Différences par rapport aux US GAAP
IAS 38
Les textes en la matière sont dispersés dans des nombreuses
normes différentes applicables à certains actifs ou à certains
secteurs.
Les différences majeures concernent pour l’essentiel deux
points :
- L’activation des frais de développement est en principe
interdite, sauf exceptions (logiciels, films cinématographiques,
certaines, dépenses de publicité,…)
- La réévaluation des actifs incorporels est interdite.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les actifs détenus en crédit-bail
IAS 17
La location financement (finance leases) est un contrat en vertu
duquel la quasi totalité des avantages et des risques inhérents à la
propriété du bien sont transférés au locataire, qu’il y ait ou non
transfert final de propriété.
Exemples de contrats de location financement :
- le contrat prévoit que la propriété du bien sera transférée au locataire au
terme du contrat ;
- ou le bailleur donne au locataire l’option d’acquérir le bien à un prix
avantageux au terme du contrat, de sorte que l’option soit exercée ;
- ou le bail couvre la majeure partie de la durée de vie du bien ;
- ou la valeur actualisée des redevances correspond environ à la valeur
vénale du bien ;
- ou le bien loué est d’une telle spécificité que seul le locataire peut
l’utiliser.
- ou le locataire supporte les pertes occasionnées par la résiliation du
contrat.
- le locataire a la possibilité de renouveler la période de location pour une
deuxième période avec un loyer sensiblement inférieur au prix du marché.
Tous les autres contrats de location relève de la location simple
(operating leases).
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation des actifs détenus en crédit-bail
IAS 17
La comptabilisation des contrats de location simple ne présente
aucune difficulté. Les loyers sont enregistrés en charges chez le
locataire et en produits chez le bailleur. C’est ce dernier qui inscrit le
bien à l’actif du bilan et qui l’amortit sur sa durée d’utilisation.
La comptabilisation des contrats de location financement est une
parfaite illustration de la conception économique des normes IFRS
en vertu de laquelle les transactions et événements doivent être
présentés en conformité avec leur réalité financière (substance over
form).
Dans un contrat de location financement, le locataire bénéficie des
avantages économiques provenant de l’utilisation du bien pendant la
majeure partie de la durée de vie de celui-ci, comme s’il en était
propriétaire. Le bien loué doit donc figurer à l’actif de son bilan
pendant la location.
Le bailleur ne bénéficie pas des avantages procurés par le bien loué.
Il n’en assume pas les risques. Le bien ne doit donc pas figurer à son
bilan, bien qu’il en soit juridiquement propriétaire.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le locataire
IAS 17
En début de bail, les droits (actif) et obligations (emprunt implicite)
du locataire sont comptabilisés à la plus faible :
- de la valeur vénale (fair value) du bien loué ;
- et de la valeur actuelle des paiements minimaux du contrat.
La valeur actuelle des paiements minimaux se calcule en utilisant le
taux d’intérêt implicite du contrat ou, à défaut, le taux marginal
d’endettement du locataire.
Le taux d’intérêt implicite est le taux d’actualisation tel que, à la
signature du contrat, la valeur actuelle des loyers versés majorés de la
valeur résiduelle réelle du bien à la fin du bail, soit égale à la juste
valeur du bien loué.
Le taux marginal d’endettement est le taux d’intérêt que le locataire
aurait à payer pour emprunter sur une durée équivalente les fonds
nécessaires à l’acquisition de l’actif.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le locataire
IAS 17
Le versement des loyers payés par le locataire représentent à la fois :
- un remboursement des fonds investis par le bailleur dans
l’acquisition du bien loué (amortissement de l’emprunt implicite) ;
- et la rémunération de ces fonds (intérêts).
Seule la seconde composante constitue une charge pour le locataire. La
première vient en déduction de l’emprunt implicite comptabilisé au
début du contrat.
Le bien loué est amorti selon les mêmes modalités que les actifs de
même nature de l’entreprise. S’il est certain que le locataire deviendra
propriétaire à la fin du bail, le bien est amorti sur sa durée d’utilisation.
Sinon, il sera amorti sur la durée du bail, si celle-ci est inférieure à la
durée d’utilisation.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemple
IAS 17
Enoncé :
Une entreprise a conclu le 01-04-N un contrat de crédit-bail, portant
sur un matériel dont la valeur de marché est de 100 000 €, dont les
termes sont les suivants :
- Durée du bail : 4 ans.
- 4 loyers annuels de 30 000 € versés à terme échu.
- Option d’achat à la fin de la 4e année pour 2 000 €.
On estime la valeur résiduelle du bien à la fin de la période de location
à 8 000 €.
Le bien loué a une durée d’utilisation de 6 ans.
La méthode linéaire reflète correctement le rythme de consommations
des avantages économiques futurs des actifs de cette nature.
La valeur résiduelle est supposée non significative à l’issue de la
période d’utilisation.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le locataire
IAS 17
Solution :
Le taux d’intérêt implicite du contrat est le taux i tel que :
100 000 =
4
[30 000 x (1+i)–t] + 8 000 x (1+i)–4
t =1
La résolution de l’équation donne : i = 10,25 %.
En actualisant les paiements minimaux du contrat, on obtient une
valeur actuelle
de :
4
100 000 =
[30 000 x (1+i)–t] + 2 000 x (1+i)–4 = 95 939 €.
t =1
La valeur actuelle étant inférieure à la valeur vénale, c’est la valeur
actuelle qui sera retenue pour comptabiliser le bien loué à l’actif.
Comptabilisation à la date de la signature du contrat :
01-04-N
Matériels
Engagements de crédit-bail
Jean-Jacques FRIEDRICH
95 939
95 939
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le locataire
IAS 17
Les loyers versés par le locataire représentent à la fois :
- un remboursement des fonds investis par le bailleur dans l’acquisition
du bien loué (amortissement de l’emprunt implicite) ;
- et la rémunération de ces fonds (intérêts).
1
Capital restant
dû
95 939
Flux de
trésorerie
30 000
2
75 772
3
4
Intérêts
Amortissement
9 833
20 167
30 000
7 766
22 234
53 538
30 000
5 487
24 513
29 025
32 000
2 975
29 025
Comptabilisation du premier versement de loyer :
01-04-N+1
Engagements de crédit-bail
Intérêts
Banque
Jean-Jacques FRIEDRICH
20 167
9 833
30 000
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le locataire
IAS 17
Comptabilisation de l’amortissement au 31-12-N :
31-12-N
Dotations aux amortissements
12 242
Amortissements des matériels
12 242
(97 939 x 1/6 x 9/12)
Remarque :
- Au début du bail, le montant de l’actif loué et celui des engagements
correspondants sont identiques.
- Ensuite, l’amortissement de l’actif loué et l’amortissement de
l’emprunt implicite étant calculés selon des méthodes et sur des durées
différentes, cette égalité n’est plus assurée.
- La durée du bail étant généralement plus courte que la durée
d’utilisation du bien, le montant de l’emprunt s’amoindrit plus
rapidement que la valeur comptable de l’actif loué.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le bailleur
IAS 17
Le bailleur qui ne bénéficie pas des avantages procurés par l’actif et
qui n’en supporte pas les risques doit être considéré comme un prêteur
rémunéré et remboursé par les loyers prévus au contrat.
En début de bail, le bailleur investit dans l’acquisition d’un bien bien
qui fera l’objet de la location. La valeur de l’investissement réalisé qui
correspond généralement à la valeur de marché du bien acheté est
comptabilisée en créances.
Les loyers perçus par le bailleur représentent à la fois :
- la rémunération de l’investissement réalisé (produits financiers).
- le remboursement des fonds investis dans l’acquisition du bien.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le bailleur
IAS 17
Suite de l’exemple :
Le 1er avril N, le bailleur acquiert le matériel pour 100 000 € et le met
immédiatement à la disposition de son client.
Comptabilisation à la date de la signature du contrat :
01-04-N+1
Investissements en crédit-bail
Banque
100 000
100 000
Le taux de rentabilité de l’investissement pour le bailleur est le taux i
tel que :
4
100 000 =
[30 000 x (1+i)–t] + 2 000 x (1+i)–4
t =1
Soit un taux de rentabilité i de 8,37 %.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Comptabilisation chez le bailleur
IAS 17
Le tableau suivant donne la décomposition des loyers perçus par le
bailleur selon ce taux :
1
Capital restant
dû
100 000
Flux de
trésorerie
30 000
2
78 370
3
4
Intérêts
Amortissement
8 370
21 630
30 000
6 560
23 440
54 930
30 000
4 598
25 402
29 528
32 000
2 472
29 528
Comptabilisation du premier encaissement de loyer :
01-04-N+1
Banque
Investissements de crédit-bail
Produits financiers
Jean-Jacques FRIEDRICH
30 000
21 630
8 370
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Le cas particulier des immeubles
IAS 17
De nombreux contrats de crédit-bail portent sur des ensembles
immobiliers comprenant des terrains et des bâtiments.
Dans ce cas, les terrains ayant des durées de vie infinies, les locations
portant sur de tels actifs sont des locations simples, sauf en cas de
transferts de propriété à l’issue du contrat.
Il convient de séparer la fraction des paiements minimaux
correspondant aux terrains de celle relative aux bâtiments.
On effectue généralement cette séparation en fonction de la juste valeur
de chacun de ces éléments.
Exemple : Une entreprise occupe un ensemble immobilier en vertu
d’un contrat de location-financement. Le loyer annuel est de 144 000 €.
La valeur de marché de l’immeuble est estimée à 2 400 000 €, dont 1/3
pour le terrain.
Solution : Le loyer se décomposera comme suit :
- Loyer affecté au terrain :
144 000 x 1/3 = 48 000 €.
- Loyer affecté à la construction :
144 000 x 2/3 = 96 000 €.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
6.
Jean-Jacques FRIEDRICH
Les Passifs
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les provisions pour risques et charges
IAS 37
Définition : Une provision est une dette dont l’échéance ou le
montant est incertain.
Conditions à réunir pour comptabiliser une telle provision :
- l’entreprise a une obligation actuelle (juridique ou implicite)
résultant d’un événement passé ;
- l’extinction de l’obligation nécessitera probablement une sortie de
ressources représentatives d’avantages économiques (en clair, un
décaissement dans la majorité des cas) ;
- le montant de l’obligation peut être estimé de manière fiable.
IAS 37 précise par ailleurs que les provisions destinées à couvrir
des pertes d’exploitation futures est interdite, même si ces pertes
sont la cause d’un événement passé.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Calcul d’une provision pour risques et charges
IAS 37
Le montant de la provision doit être la meilleure estimation
possible de la dépense nécessaire au règlement de l’obligation.
Lorsque le règlement de l’obligation est prévu dans plusieurs
années, la provision doit être actualisée à un taux calculé de façon
identique aux actifs, c’est-à-dire, après impôt sur les bénéfices et
en fonction du coût de l’argent et du risque spécifique de la dette.
La provision doit être ajustée chaque année en fonction des
informations et des événements nouveaux survenus durant
l’exercice.
Si la dette n’apparaît plus probable, elle doit être annulée.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les provisions pour restructuration
IAS 37
L’abandon d’activités, la fermeture de sites, les délocalisations,
constituent des exemples de restructuration fréquemment mises en
œuvre par les entreprises.
IAS 37 précise les conditions à remplir pour qu’une obligation
implicite de restructurer existe :
1. L’existence d’un plan formalisé et détaillé indiquant :
- les activités concernées ;
- les principaux sites affectés ;
- la localisation, la fonction et le nombre de salariés à indemniser ;
- les dépenses à engager ;
- la date à laquelle le plan sera mis en œuvre.
2. L’assurance chez les personnes concernées que le plan sera
effectivement mis en œuvre.
3. Limitation de la provision aux charges directement liées à la
restructuration, c’est-à-dire celles qui sont à la fois :
- provoquées par restructuration ;
- et non liées aux activités futures de l’entreprise.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les passifs éventuels
IAS 37
Il s’agit d’éléments non comptabilisés, mais qui doivent être
mentionnés dans l’annexe pour informer les utilisateurs des états
financiers sur des risques non provisionnables. On retrouve
également cette notion en France sous l’expression « engagements
hors bilan ».
Un passif éventuel est :
- soit une obligation actuelle résultant d’événements passés, mais
dont le décaissement n’est pas jugé probable, ou dont le montant ne
peut être estimé de façon fiable ;
Exemple : une entreprise est l’objet d’une action en Justice. Après
analyse du dossier par ses avocats, elle estime que la plainte n’est
pas fondée et que sa condamnation est peu probable.
- soit une obligation potentielle résultant d’événements passés, mais
dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance d’un
événement incertain qui n’est pas totalement sous le contrôle de
l’entreprise.
Exemple : une entreprise s’est portée caution au titre d’un emprunt
souscrit par une de ses filiale.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges
IAS 37
Exemple 1 : Provision pour garantie
Un fabriquant de téléviseurs offre une garantie de 2 ans à ses
clients. Les statistiques de l’entreprise montrent que le taux de
panne est de 2% la première année et 5% la deuxième. Le coût
moyen d’une réparation est estimé à 8 % du prix de vente. Le chiffre
d’affaires des 3 dernières années est de :
N–1 : 800 M€
N:
950 M€
L’entreprise estime à 6% le taux auquel elle pourrait emprunter sur
le marché à fin N.
Solution : En supposant que les ventes se répartissent de façon
linéaire sur l’ensemble de l’année, les ventes sont réputées avoir lieu le
30 juin. Le montant de la provision pour garantie donnée aux clients
au 31-12-N se calcule ainsi :
Provision au titre des ventes de N–1 :
Provision au titre des ventes de N :
800
950
+ 950
+ 950
x
x
x
x
5%
2%
5%
5%
x
x
x
x
8%
8%
8%
8%
x
x
x
x
6/12
6/12
6/12
6/12 x (1,06)–1
Soit une provision à fin N de 6,05 M€.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges
IAS 37
Exemple 2 : Provision pour litige
Au cours de l’année N–1, 3 personnes sont décédées des suites de
l’absorption d’un médicament mis au point par un laboratoire
pharmaceutique. Une action judiciaire en cours à l’encontre de ce
laboratoire devra permettre d’identifier les responsables.
A fin N–1 , les avocats du laboratoire considèrent que la
responsabilité du laboratoire ne peut être établie.
A fin N, l’évolution du dossier semble donner raison aux plaignants.
Il semble même probable que le laboratoire soit condamné à payer
1 M€ à la famille de chacune des victimes.
Solution ?
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges
IAS 37
Exemple 3 : Provision pour restauration de site
Une papeterie, rejetant des déchets dans une rivière avoisinante,
a toujours respecté la réglementation anti-pollution, notamment
en investissant dans des équipements de retraitement des eaux,
mais sans pouvoir éviter certains rejets polluants.
Il n’existe pas pour l’instant de législation obligeant l’entreprise à
retraiter l’intégralité de ses déchets, mais la réglementation
devrait prochainement être modifiée pour les entreprises du
secteur. Une nouvelle loi plus contraignante devrait être adoptée
au cours de l’année N+1.
Le coût des investissements supplémentaires nécessaires pour
être en règle avec cette nouvelle législation serait de 24 M€ étalés
sur 3 ans.
Le taux d’intérêt applicable à l’entreprise à fin N est de 7%.
Solution : Provision N : 8 + 8 x (1,07)–1 + 8 x (1,07)–2
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges
IAS 37
Exemple 4 : Provision pour restauration de site
Une entreprise pétrolière a obtenu fin N la concession
d’exploitation d’un gisement pour une durée de 10 ans.
Le contrat stipule qu’elle devra, à l’issue de la période
d’exploitation, démanteler l’intégralité de ses installations,
reboucher le puit et réparer tous les dégâts occasionnés par son
activité.
Le coût de cette restauration du site est estimé à 40 M€.
Solution :
Si le taux d’actualisation retenu par l’entreprise est de 7%, la
provision pour restauration de site à constituer au 31-12-N serait de :
40 x (1,07)–10 = 20,3 M€.
Les normes IAS préconisent d’étaler ces provisions sur la durée de la
concession, soit ici 10 ans.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges
IAS 37
Exemple 5 : Provision pour contrats déficitaires
En novembre N, une entreprise de travaux public accepte un
chantier d’une durée de 9 mois. Le prix de vente signé avec le
client sur la base d’un devis ferme et irrévocable est de 20 M€.
Au 31-12-N, la dernière estimation du coût de revient prévisionnel
total du chantier s’élèvent à 26 M€.
Solution ?
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Exemples de provisions pour risques et charges IAS 37
Exemple 6 :
Le passage aux normes IFRS à partir 2005 d’un important groupe
coté en bourse entraîne un programme de formation de l’ensemble
du personnel comptable.
Le coût de cette formation est estimé à 150 000 €.
Le programme de formation est décidé par la Direction en
novembre 2004. La formation doit avoir lieu en mars 2005.
L’entreprise clôture ses compte au 31 décembre.
Solution ?
Exemple 7 :
Une compagnie aérienne est tenue par les règles de la DGAC
(Direction Générale de l’Aviation Civile) de soumettre ses avions à
un contrôle effectué par un organisme indépendant tous les 3 ans
pour pouvoir continuer à obtenir le droit d’atterrissage.
Solution ?
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Principales différences avec les US GAAP
IAS 37
Aux Etats-Unis, il n’existe pas de normes spécifiques sur les
provisions.
Le terme « provisions » n’est d’ailleurs pas employé en normes
américaines.
Les conditions de création d’un passif sont à peu près équivalentes.
Les US GAAP, exigent également une sortie probable d’avantages
économiques.
La question est en définitive de savoir lequel des deux référentiels
est le plus restrictif en la matière.
La réponse à cette question n’est pas évidente.
- Certains analystes estiment que le terme « probable » selon la
norme IAS 37 suppose une probabilité d’au moins 50%, alors que
les US GAAP exigeraient une probabilité de 70 à 80 % pour
constater une provision.
- Il est difficile de se prononcer sur la question dans la mesure où
aucun texte dans les normes américaines ne précisent un
quelconque pourcentage de probabilité.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les événements postérieurs à la clôture
IAS 10
Il s’agit des événements qui se produisent entre :
- la date de clôture des comptes ;
- et la date à laquelle la publication des états financiers est autorisée,
c’est-à-dire dans le cas des sociétés anonymes, la date du Conseil
d’administration ayant autorisé la publication des comptes.
Deux catégories d’événements post-clôture doivent être distinguées :
- ceux qui apportent des informations nouvelles sur des situations qui
existaient déjà à la date de clôture ;
- ceux qui décrivent des situations apparues postérieurement à la date
de clôture.
Dans le premier cas, les comptes doivent être ajustés ;
Dans le deuxième cas, les comptes ne doivent pas être ajustés, mais si
l’événement présente un caractère significatif, une information devra
être donnée dans l’annexe, avec une estimation de son incidence
financière.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les événements postérieurs à la clôture
IAS 10
Exemples d’événements donnant lieu à modification des comptes :
- détermination définitive du prix d'achat d'une immobilisation
réceptionnée avant la clôture ;
- expertises ou cessions d’une immobilisation, amenant à dégager une
valeur inférieure à celle constatée en comptabilité ;
- révélation de la situation compromise d'un client rendant la créance
douteuse : dépôt de bilan par exemple ;
- jugement intervenu aggravant la charge probable constatée à la
clôture ;
- retour de marchandises livrées avant la clôture ;
- indemnités obtenues au terme de négociation ou dossiers en cours à
la clôture ;
- ristournes obtenus sur les achats de la période.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
Les événements postérieurs à la clôture
IAS 10
Exemples d’événements ne pouvant donner lieu à modification
des comptes, mais à information dans l’annexe :
- regroupement d’entreprises ;
- annonce d’un plan de restructuration ;
- annonce d’un plan d’abandons d’activités ;
- acquisition ou cessions importantes d’actifs ;
- survenance d’un important sinistre ;
- émissions de titres, OPA, …
- fluctuations de cours et de conjoncture ;
- survenance d’un litige important.
Jean-Jacques FRIEDRICH
IAE – Université Jean Moulin Lyon 3
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