Général Marcel Bigeard Par Patricia Ratzel

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Au printemps 1951, Bigeard
est affecté à Vannes
à la ½ brigade coloniale
du colonel Gilles et se voit
confier le bataillon de passage.
En septembre 1951,
il obtient le commandement
du 6ème Bataillon de Parachutiste
Coloniaux à Saint Brieuc..
Il a le grade de chef de bataillon
en janvier 1952
Marcel-Maurice Bigeard
est né le 14 février 1916 à Toul en Meurthe-et-Moselle (54).
Il est le fils de Marie-Sophie Bigeard (1880-1964)
et de Charles Bigeard (1880-1948)
aiguilleur à la Compagnie des chemins de fer de l'Est.
" Skaugum "
Le 07 juillet 1952, Bigeard,
à la tête du 6e BPC, embarque
à MARSEILLE à bord du
" Skaugum " et débarque à
Haiphong le 28 juillet 1952 pour
un troisième séjour en Indochine
et prend ses quartiers à Haïnoi.
Le 16 octobre 1952, le bataillon est
parachuté sur Tu Lê et affronte
durant huit jours les régiments
des divisions Viet Minh 308 et 312.
Le 18 novembre 1945, un détachement de la 2ème DB et un de la 9ème DIC,
dont fait partie le 23e RIC, débarquent à SAIGON à bord du "Stanford Victory ".
Puis le 26 novembre 1945 embarque de SAIGON sur l'Aviso " GAZELLES " et débarque
à HAIPHONG le 08 mars 1946.
Le 1er Juillet 1946, Bigeard quitte le 23e RIC et forme à Thuan Chau, au sud-est de
Dien Bien Phu, une unité constituée de quatre commandos de 25 volontaires chacun
au sein du bataillon autonome thaï du lieutenant-colonel Quilichini. Au retour de ses
hommes en métropole, mi octobre 1946, il prend le commandement de la 3e compagnie,
constituée de 400 hommes environ. Il quittera l'Indochine le 17 septembre 1947.
Volontaire pour un second séjour en Indochine, Bigeard est affecté le 1er février 1948
au 3ème Bataillon Colonial de Commandos Parachutiste, sous les ordres du commandant
Ayrolles, à Saint Brieuc et prend le commandement du groupement de commandos
parachutistes n° 2.
Quand le 3e BCCP débarque à Saïgon en novembre 1948, Bigeard, qui ne s'entend pas
avec son supérieur, parvient à faire détacher son groupement au détachement Amarante
du commandant Romain-Desfossé à Haiphong.
Le 1er octobre 1949, Bigeard met sur pied à Son La le 3e bataillon Thaï, comprenant
2 530 hommes répartis en cinq compagnies régulières et neuf compagnies de gardes
civils et de supplétifs militaires. Relevé de son commandement à la suite d'un différend
avec l'administrateur de la province, Bigeard est muté à Haïduong et prend le 5 avril 1950
le commandement du bataillon de marche indochinois qui reçoit, en août, le drapeau
du 1er régiment de Tirailleurs Tonkinois décoré de la croix de guerre avec palme.
Le 12 novembre 1950, Bigeard embarque à Saïgon sur le paquebot La Marseillaise
et quitte une nouvelle fois l'Indochine.
L'unité se distingue
à nouveau lors
de la bataille
de Na San (parachutage
dans la cuvette de Ban Som
le 27 décembre 1952,
lors de l'opération
Hirondelle sur Lang Son
le 17 juillet 1953
et lors de l'opération
Castor sur Dien Bien Phu
le 20 novembre 1953.
Départ pour Diên Biên Phu
En route pour Diên Biên Phu
Bigeard après une exploration inquiétante lors d'un premier parachutage sur le camp
en formation, gagne le Moyen Laos et la base de Séno puis retourne à Diên Biên Phu,
investi et mal en point sur le point d'appui Eliane 4 ; Bigeard et son 6ème BPC
vont tenir 57 jours ; comme il l'écrit, il ne restera à la fin de la bataille et de la terrible
marche de captivité que 40 survivants sur les 800 hommes de son bataillon
Le 31 décembre 1953, il prend le commandement du GAP n°416, constitué
du II/1er RCP et du 6e BPC, et intervient au moyen Laos entre Thakhek
et Savannakhet vers lesquelles deux divisions Viet Minh se dirigent.
Parachuté, le 16 mars 1954, alors que le sort de la bataille de Dien Bien Phu
est scellé, le commandant Bigeard est nommé lieutenant-colonel lors des
combats et devient l'un des héros de la cuvette en combattant avec
son bataillon sur les points d'appuis Éliane 1 et 2, mais surtout
en co-dirigeant les troupes d'intervention du camp retranché avec le colonel
Langlais.
Les Thai, peuple à part, qui n'aiment pas les Tonkinois sont entièrement acquis.
Bigeard sait qu'il faut avant tout que les troupes anti-guérillas soient renseignées, mobiles,
connaissent le terrain et qu'il ne faut en rien mener une guerre classique. Il se porte volontaire
pour un deuxième séjour avec le 3en` BCCP. Ce sont huit mois passés dans la région
de Chien Dong, le PC de « Bruno » son surnom, est à Son La, capitale du pays Thai noir,
qui l'amène dans l'opération Phoque en zone opérationnelle, à proximité de Thai Nguyen,
PC d'Hô Chi Minh.
Diên Biên Phu
Il restera très marqué par Diên Biên Phu et plus encore par la captivité et la cruauté
inutile et inhumaine du Viet Minh qui mêle à l'humiliation, une sous-alimentation
délibérée. Il écrit « je dirai tout ce qui s'est passé à Diên Biên Phu, ce que j'ai sur
le coeur et on ne me fera pas taire.
Diên Biên Phu
Pendant ces mois de captivité et d'horreur,
les 2/3 d'entre nous sont morts. Partis à 12000, nous reviendrons 4000 »
et quand ils regagnent enfin Hanoï, le retour est terrible
nous avons l'impression d'être des pestiférés, nous sommes la mauvaise conscience,
nous avons failli crever à cause de l'incompétence et du lâchage du Grand Etat-Major
Diên Biên Phu
Diên Biên Phu
Haiphong, la haute région, le saut sur Tula en liaison avec les deux autres postes menacés
eux aussi de Nghiaho et Gia Hoi, la terrible retraite par le col de Kao Phu qui après Nasan,
un de nos rares succès, malheureusement devait inciter les chefs à en reproduire la tactique
dans la triste cuvette aux cinq collines de Diên Biên Phu
Diên Biên Phu
victoire
Le lieutenant-colonel Marcel Bigeard est fait prisonnier le 7mai 1954
lors de la chute du camp. Libéré quatre mois plus tard il quitte définitivement
l'Indochine le 25 septembre 1954.
Diên Biên Phu
prisonniers
Le 25 octobre 1955, Bigeard
prend le commandement du 3e BPC
dans la région de Constantine en Algérie.
Le 21 février 1956, le bataillon,
devenu entre temps le 3e RPC,
réalise la première opération
héliportée de l'histoire lors de
l'opération 744 en Kabylie.
Cette méthode est à nouveau
employée en mars 1956 pour la
capture des déserteurs de la
3e compagnie du 3e RTA.
Le 16 juin 1956, dans les Nementchas,
Bigeard, qui donne l'assaut aux rebelles,
est grièvement blessé d'une balle au thorax.
Rapatrié en métropole,
il est décoré
le 14 juillet 1956
par le président Coty
et reçoit
la plaque de grand
officier
de la Légion d'honneur.
De retour
en Algérie,
il échappe
le 5 septembre
à un attentat
et est blessé
de deux balles
dans l'humérus
et une dans le foie.
Au début de l'année 1957,
le régiment participe au sein
de la 10e DP du général Massu
à la bataille d'Alger. La mission
des parachutistes est de ramener
la sécurité dans la ville et de
neutraliser les cellules du FLN
de Larbi Ben M'hidi, qui ont
organisé plusieurs séries
d'attentats à la bombe contre
des civils dans divers lieux publics
d'Alger entre l'automne
1956 et l'été 1957.
En mars 1957, le 3e RPC
se rend dans les massifs
au sud de Blida et participe
aux opérations Atlas et Agounnenda.
Durant l'été, le 3e para arrête 90 %
des combattants du FLN,
dont Taleb Abderrahmane,
le chimiste des attentats
du Milk Bar, de la Cafétéria
et de l'Otomatic.
Le régiment est rappelé en juillet 1957 à Alger à la reprise des attentats.
La capture de Hassène Guandriche dit Zerrouk, adjoint chef de la région II de la Zone
autonome d'Alger retourné par le GRE aboutissent à la neutralisation des deux
responsables de la Zone 2, Mourad et Ramel, mais surtout à celle d'Ali la Pointe
et à la capture de Yacef Saadi chef militaire FLN de l'ensemble zone autonome d'Alger.
Nommé colonel au début de l'année 1958, il quitte l'Algérie le 1er avril et rejoint Paris
où Chaban-Delmas, ministre des Armées, lui demande de créer un centre d'instruction
des cadres qui voit le jour fin avril près de Philippeville. Bigeard ne participe pas aux
événements du 13 mai 1958, mais dans une interview à Paris-Presse il confie ses états
d'âme à Jean Lartéguy ce qui lui vaut le courroux du général Salan et son retour
en métropole.
Après 4 mois passés à Toul, Bigeard repart pour l'Algérie et prend le commandement
du secteur de Saida en Oranie le 25 janvier 1959. Il a sous ses ordres environ
5 000 hommes répartis dans le 8e RIM, le 14e BTA, le 23e RSM, un groupe de DCA,
un régiment d'artillerie, deux groupes mobiles de supplétifs, quelques avions
de reconnaissance et deux hélicoptères.
Il crée les commandos de chasse COBRA et GEORGES
Suite à une rencontre avec De Gaulle le 27 août 1959, il se voit confier
le 1er décembre le commandement du secteur de Ain-Sefra,
soit un effectif de 15 000 hommes.
De juillet 1960 à janvier 1963, Bigeard prend le commandement du 6e RIAOM
à Bouar en République centrafricaine.
Après un bref passage à l'école supérieure de guerre de juin 1963 à juin 1964,
il prend le commandement de la 25e brigade parachutiste à Pau le 31 août 1964,
puis celui de la 20e brigade parachutiste à Toulouse.
Après une entrevue avec
le général de Gaulle, il est
nommé au poste de commandant
supérieur des forces terrestres
au Sénégal et rejoint Dakar
le 7 février 1968.
En juillet 1970, Bigeard retrouve
Paris et est affecté pendant
10 mois à l'état-major du CEMAT.
Le 7 août 1971, il prend le
commandement des forces
françaises présentes dans
l'océan Indien à Tananarive
et obtient le 1er décembre
1971 sa troisième étoile
Suite aux manifestations
qui secouèrent Madagascar
en mai 1972 et qui conduisirent
au départ de son président Philibert
Tsiranana et à son remplacement
par le général Gabriel Ramanantsoa,
il quitte Madagascar le 31 juillet 1973
avec l'ensemble des forces
françaises du secteur.
son retour en France,
il devient de septembre
1973 à février 1974 le
deuxième adjoint du
gouverneur militaire de Paris.
Promu général de corps
d'armée le 1er mars 1974,
il prend le commandement
de la 4e Région Militaire
à Bordeaux, soit 40 000
hommes dont
10 000 parachutistes .
Convoqué par l'Élysée, il rencontre le 30 janvier 1975 le président
Valéry Giscard d'Estaing qui lui propose le poste de secrétaire
d'État à la Défense rattaché au ministre Yvon Bourges. Il occupe ce poste
de février 1975 à août 1976, date à laquelle il remet sa démission.
Il est réélu au premier tour en juin 1981 puis en mars 1986. En 1988,
à la suite de la dissolution de l'assemblée, il est finalement battu par le candidat
socialiste de 411 voix.
Il se retire ensuite dans sa maison de Toul, dans laquelle il écrit des livres sur
sa carrière militaire et propose ses réflexions sur l'évolution de la France.
Après une courte retraite à Toul et à la suite du décès accidentel
de la candidate UDF, il se présente aux élections et devient député
de Meurthe-et-Moselle de 1978 à 1981. Durant cette première législature
il occupera également la fonction de président de la commission de défense
Et en "choisissant" toujours une date historique, le général BIGEARD
meurt à son domicile de Toul le 18 juin 2010 à l'âge de 94 ans.
Date à laquelle il n'a pu répondre à l'appel du général De GAULLE.
Ses funérailles ont lieu en la cathédrale de Toul le 21 juin.
Le cercueil,
recouvert par le
drapeau français,
était orné de la grand-croix
de la Légion d'honneur,
du képi et de la
casquette kaki
des paras du général,
alors qu'une gerbe
de la présidence
de la République
avait été apposée
au pied de la dépouille
Quelque temps avant sa mort, il déclare : « Je suis le dernier des cons glorieux ».
Mais voilà, Bigeard la Grande Gueule
en clamant avec sa plume
ce que tous pensent tout bas,
fait un peu désordre dans
le politiquement correct.
Nous pouvons dire qu'il était
et est aimé ce général, accessible,
digne, droit, exemplaire,
et toujours à l’écoute,
dispensant sans compter r
essource et affection.
Intitulés des décorations Françaises
* Grand-croix de la Légion d’honneur
* Croix de guerre 1939-1945 avec 7 citations dont 3 à l'ordre de l'armée (palmes)
* Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures avec
17 citations dont 12 à l'ordre de l'armée
* Croix de la Valeur militaire
* Médaille de la Résistance
* Croix du combattant
* Médaille coloniale agrafe "Extrême-Orient"
* Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
* Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
* Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien
de l'ordre en Afrique du Nord
* Médaille des blessés militaires avec cinq étoiles (pour cinq blessures de guerre)
Intitulés des décorations étrangères
* Distinguished Service Order (DSO)
* Grand-Officier du Mérite Sénégalais
* Grand-Officier du Mérite Togolais
* Grand-Officier du Mérite Comorien
* Grand-Officier Arabie saoudite
* Commandeur de l'ordre du Mérite national mauritanien
* Commandeur du Mérite centrafricain
* Commandeur fédération pays Thaï
* Commandeur du Dragon d'Annam
* Commandeur Legion of Merit (US)
* Officier du million d'éléphants (Laos)
Honorariat
* 1re classe d'honneur de la Légion étrangère, matricule 105 265 obtenu en 1954.
Général BIGEARD que De Gaulle n’a pas mesuré les éloges, vous,
unique général depuis Murat, Ney et peu d’autres à briller d’un tel panache.
Issu du rang, issu de cette France que vous aimiez tant, vous auriez pu faire
un maréchal de France.
Le General SOSABOWSKI ( Colonel a l'epoque ) en 1942 ,
remettant le brevet para Polonais aux membres des FAFL .
Le Capitaine François Coulet a reçu lui le Brevet Polonais N° 1681 durant le stage
N°45 .
Stage à Ringway du 3 au 15 octobre 1942. Brevet Polonais délivré le 6 novembre 1942
J'ajoute que c'est le Brevet Para Polonais qui inspira François Coulet
lors de la création de "Sicut Aquila", insigne des Commandos de l'Air, bien plus tard.
1938 Des plans d’armement pour l’armée de l’ air
En 1938, alors que les usines aéronautiques redoublent d’activité pour produire
les avions de chasse et de bombardement modernes définis
par le plan V, les 32e, 34e et 38e escadres de bombardement utilisent encore
les rustiques bimoteurs Amiot 143. Cet avion, commandé en novembre 1933,
résulte du programme de multiplaces de combat BCR (bombardement, combat,
reconnaissance). Il peut emporter de 900 à 1 600
kg de bombes à 600 km de
son aérodrome de départ. Ses réservoirs mal protégés, sa lenteur – 270 km/h –
et son armement défensif trop faible, incitent l’état-major
de l’armée de l’air à procéder au retrait progressif des
138 Amiot 143 livrés aux unités de première ligne. Lors de la percée allemande
sur Sedan en mai 1940, les derniers groupes de bombardement
équipés de cet avion sont brièvement engagés dans de périlleuses missions
diurnes. La Flak et la chasse allemande leur infligent de lourdes pertes.
les rustiques bimoteurs Amiot 143
1936 De la patrouille d’Étampes à la PAF
1939 La « Drôle de guerre »
Durant les huit mois séparant la déclaration de guerre de la percée soudaine
du front par les troupes allemandes traversant les Ardennes belges le 10 mai 1940,
les troupes massées dans les lignes fortifiées sur les frontières s’observent. Pendant
cette « drôle de guerre », le conflit est pourtant bien réel dans le ciel. Les chasseurs
allemands tentent souvent d’intercepter les avions de reconnaissance de l’armée
de l’air et se heurtent à leur chasse d’escorte. Le premier grand combat aérien
entre chasseurs se déroule le dimanche 6 novembre 1939. Mis en alerte sur
le terrain de Toul-Croix-de-Metz, les pilotes de Curtiss H-75 du GC II/5 sont appelés
à assurer la protection d’un Potez 63-11 de reconnaissance du GR II/22 à 6 000
mètres d’altitude au-dessus de la Sarre. Sur l’ultime photo avant le décollage,
de gauche à droite : les sergents-chefs Édouard Salès, Georges Lefol
et Henri Angiolini, l’adjudant Georges Gras et le sous-lieutenant Pierre Houzé,
qui commande le dispositif.
1940 La campagne de France
Il est juste midi, ce 10 mai 1940, lorsque le capitaine Adrien Astier,
e
commandant la 2 escadrille du GC I/8 s’installe aux commandes de son Bloch
152 pour une mission de protection d’un Potez 63-11. Sa patrouille de trois avions
attaque, vingt minutes plus tard, des bombardiers Dornier 17 escortés par douze
Messerschmitt 109 au sud de Chambley (Meurthe-et-Moselle). Après avoir annoncé
par radio la destruction d’un Dornier, Adrien Astier ne parvient pas à échapper aux
nombreux chasseurs d’escorte et périt dans l’écrasement de son Bloch 152 à Jaulny.
Lorsque l’armistice entre en vigueur, le 25 juin 1940, 567 aviateurs français
ont perdu leur vie au combat depuis septembre 1939, 470 autres sont blessés,
mais 640 avions allemands de tous types ont été abattus.
1941 L’année sombre
Pour les aviateurs chargés de défendre l’empire colonial français sous toutes
les latitudes, le répit de l’armistice est de courtes durées. Le 27 mai 1941,
la France autorise les avions allemands à utiliser ses terrains pour prêter
main-forte à l’Irak, soulevé contre la Grande-Bretagne qui craint alors de
perdre son approvisionnement en pétrole. L’armée de l’air d’armistice est
contrainte de défendre ses positions et ses bases aériennes au Levant.
De violents combats opposent des aviateurs français numériquement inférieurs
aux Anglais et aux Australiens jusqu’à la perte de cette désastreuse campagne.
Le 17 juin, le Potez 662 N° 1 emmène en Syrie le général Jean Bergeret,
secrétaire d’État au Levant, pour une rapide inspection des escadrilles.
À son retour vers Vichy-Rhue, l’avion du général Bergeret est escorté par
des Bloch 152 du GC I/8. Les chasseurs portent presque tous les marques
distinctives de l’aviation d’armistice : de larges bandes rouge et jaune
sur le capot moteur et le bloc d’empennage. Le Potez 662 ramène 10 248
livres-or turques destinées à la Banque de France à Clermont-Ferrand,
que l’on soustrait ainsi aux Britanniques. La signature d’un cessez-le-feu
en Syrie intervient le 12 juillet 1941.
1942 L’espoir renaît
Décollage en alerte pour les pilotes du 340 Squadron « Île-de-France »
sur le terrain anglais de Tangmere-Westhampnett, en mai 1942. Cette unité mixte,
composée d’aviateurs français libres provenant de la Marine et de l’armée de l’air,
subit de lourdes pertes sur le front de la Manche, car ses Spitfire Mk.V sont souvent
surclassés par les Focke-Wulf 190 allemands. Le capitaine de corvette Philippe
de Scitivaux de Greische, abattu et fait prisonnier lors de la première mission
sur le Pas-de-Calais, le 10 avril 1942, est remplacé
par le commandant Bernard Dupérier. Jusqu’à son transfert en Écosse pour
une première période de repos fin mars 1943, ce groupe remporte 31 victoires
au prix de 20 pilotes tués ou disparus et quatre prisonniers.
1943 L’armée de l’air reconstituée
Ancien ouvrier métallurgiste chez Renault à Boulogne-Billancourt,
Marcel Albert intègre l’armée de l’air grâce à une bourse d’État. Sergent et pilote
de chasse au GC I/3 pendant la Bataille de France de 1940, il gagne l’Angleterre
un an plus tard. Il est affecté au Squadron « Île-de-France » avant de se porter
volontaire pour combattre avec le GC 3 « Normandie » sur le front russe, en 1943.
Le sous-lieutenant Marcel Albert accumule les victoires aériennes – cinq pendant
la seule bataille d’Orel – et prend le commandement de la première escadrille
du régiment « Normandie », le 4 septembre 1943. Il est ici aux commandes
de son Yakovlev Yak-9, à Toula. Nommé capitaine, élevé à la dignité
de « héros de l’Union Soviétique » par Joseph Staline, Marcel Albert quitte
le régiment « Normandie-Niemen » le 12 décembre 1944 pour une période
de repos, après avoir revendiqué 23 victoires aériennes.
Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry,
né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944, Mort pour la France,
est un écrivain, poète et aviateur français.
Antoine de Saint-Exupéry au Canada en mai 1942
1944 Engagement sur tous les fronts
L’un des plus célèbres pilotes engagés dans les combats de libération
de la France en 1944, le commandant Antoine de Saint-Exupéry use de toute
son influence pour reprendre, malgré son âge, les opérations de guerre dans
son unité d’origine, le GR II/33. Ce groupe, équipé de rapides bimoteurs
Lockheed F-5 Lightning cédés par l’USAAF, est basé au printemps 1944 en Corse
à Borgo, près de Bastia. Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry disparaît lors d’un vol
de reconnaissance photographique sur la Savoie. Bien que les débris
de son appareil aient été récemment retrouvés près de l’île de Riou,
non loin de Marseille, les circonstances réelles de sa mort demeurent inconnues
Parmi les nombreux pilotes de P-38 ou dérivés, on retrouve le pilote-écrivain français
Antoine de Saint-Exupéry, qui disparait au cours d'une mission Ajaccio-Chambéry,
avec son F-5B-1-LO le 31 juillet
1934 Organisation de l’armée de l’air
er
L’armée de l’air, créée par un décret du 1 avril 1933 qui définit ses missions,
est officiellement organisée par la loi du 2 juillet 1934. Son commandement
revient provisoirement au général de division aérienne Joseph-Édouard Barès,
un des pionniers de l’aéronautique militaire, premier officier d’état-major à obtenir
un brevet de pilote en 1911. Après avoir exercé de nombreux commandements,
dont celui d’inspecteur général de l’aéronautique en 1929, le général Barès dirige
la nouvelle armée de l’air pendant quelques mois, jusqu’à sa limite d’âge,
en septembre 1934. Le commandement revient alors au général Victor Denain,
qui cumule les fonctions de ministre de l’air et de chef d’état-major
général de l’armée de l’air.
le général Barès
Né en novembre 1872 à Azul, en Argentine,
Joseph-Edouard Barès a grandi dans la
région de Toulouse, avant d'intégrer
l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1892.
Sa carrière dans l'infanterie est marquée par
un stage dans l'aérostation en juin 1900.
C 'est en 1911, alors qu'il a atteint le grade
de capitaine, qu'il passe
son brevet de pilote militaire.
Il séjourne dans les Balkans pour y suivre le
conflit gréco-turc. Deux ans plus tard, il prend
la direction du centre aéronautique de Saint-Cyr.
Au début de la Grande Guerre , il commande
l'aéronautique de la IV e armée, et sert au grand
quartier général de Joffre. Barès est à l'origine
des premiers plans d'armement aéronautique.
Même si ce n'est pas lui qui imagine les différentes
spécialités de l'avion (reconnaissance, chasse,
bombardement), il faut lui reconnaître le mérite
de les avoir mises en place. Il est cependant
évincé de son poste en février 1917.
Malgré tout, Barès poursuit une brillante
carrière militaire. Nommé inspecteur
général en 1927, il passe général d'armée
en 1929. Il devient chef d'état-major général
des forces aériennes de 1931 à 1934. Cette grande
figure de l'aviation militaire disparaît en 1954
Joseph Edouard Barès (1872 - 1954)
Bigeard et ceux de sa chambrée,
dans la cour de la caserne Aimé, à Hagueneau, en 1936
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