Histoire des États
germaniques : Le
Saint-Empire
Quatrième cours :
L’empire « après » l’empire
(1250-1378)
Quatrième cours :
1 Le point sur la situation en 1250
2 Évolution politique
3 Démographie et économie de la
Germanie
4 – L’aventure teutonique
1 Le point sur la situation
en 1250
La dynastie des Hohenstaufen ne s’éteint pas avec
Frédéric II :en 1250,son fils Conrad VI lui succéda,
mais il n’eut pas envie de poursuivre la lutte contre la
papauté. Il quitta dès 1252 le territoire de l’Allemagne
pour la Sicile, il mourut deux ans plus tard.
Un autre fils de Frédéric II fut couronné en 1258 roi de
Sicile, mais il fut battu par Charles d’Anjou en 1266,
lequel s’empara de la couronne sicilienne.
Lorsque Conradin, petit-fils de Frédéric II, qui avait tenté
de reprendre la Sicile aux puissantes forces angevines,
fut décapité en octobre 1268,la dynastie
Hohenstaufen s’éteignit.Àla grande joie de la
papauté.
Avec l’extinction de cette troisième dynastie,c’est
une page de l’histoire de l’empire et de l’histoire
germanique, qui est tournée.
L’empire ne disparait pas et survivra plus de 500 ans à
la mort du dernier Hohenstaufen, mais quelque chose
change à partir de 1250 : plus aucun empereur ne
disposera d’un pouvoir comparable à ceux qui se
succédèrent sur le trône entre 938 et 1250.
L’Empire n’est pas parvenu à se consolider, mais ce
n’est pas faute d’avoir essayé. Il convient de s’interroger
sur les raisons de cet échec.
L’une des raisons les plus fréquemment évoquées tient
àla contingence et au hasard : la courte durée des
lignées dynastiques.
C’est en effet un élément important, car la passation
du pouvoir de père en fils, en ligne directe, permet
généralement d’éviter les guerres de succession.
D’autre part, la continuité dynastique permet la
continuité des principes politiquesqui régissent la
construction étatique. C’est le cas, par exemple, de la
branche des Danilovitch en Moscovie.
À cet aspect pratique, il convient d’ajouter le caractère
symbolique de la fonction : prétendant tenir son
pouvoir de Dieu, un roi assoie plus facilement sa
légitimité par hérédité que par la voie électorale.
De sorte que la succession de trois dynasties en trois
siècles n’a pas permis aux empereurs de consolider leur
pouvoir, car chaque siècle, environ, il fallut
recommencer la construction de la légitimité.
La comparaison avec la France met en évidence ce
rôle de la contingence : arrivé sur le trône par l’élection
d’Hugues Capet en 987,la dynastie capétienne profitera
d’une continuité dynastique : d’Hugues (987) à Jean le
Posthume (1316), la règle de primogéniture mâle peut
s’appliquer.
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