Territoires créatifs Christian Lemaignan Université/EMF/IAAT octobre 2011 Territoire intégrateur de compétences : système ouvert entre acteurs pour développer des connaissances et des compétences et pour innover; ce qui autorise un processus cumulatif de connaissances pour faire face à la concurrence Territoire système de culture locale : ressources issues des actifs patrimoniaux ( symboles, normes, savoirs partagés …) Territoire lieu d’intégration des enjeux de la création : création spontanée, création en réaction aux évolutions sociétales, création répondant à des besoins identifiés Economie créative des territoires La Créativité sociale, culturelle, économique fait grandir et génère du sens dans nos territoires en mutation : elle permet le passage de la civilisation du bonheur basée sur l’avoir, à la civilisation de la communication basée sur le savoir, à la civilisation du « vivre ensemble » basée sur l’être. Les territoires créatifs sont ceux qui Développent de l’innovation à travers l’apport de technologies nouvelles , de formation favorisant la création d’activités, innovantes : clusters, pépinières d’entreprises, CEAscoop,…en sont les outils dédiés. Coordonnent les forces vives, entreprenantes à travers des animations, des coopérations autour de projets collectifs, montage de projets, favorisant la dynamique du territoire. Les trois types de logique territoriale permettant de développer la création : une logique interstitielle, favorisant l’émergence de projets innovants là où une niche technologique et/ou commerciale permet d’ouvrir une brèche, entre deux ensembles, soutenus pour certains par une plate-forme d’initiative locale. logique d’hybridation, lorsque le territoire accueille des activités, venant soit compléter, soit se greffer sur celles existantes une logique de « turbulence économique positive, ou de foisonnement économique ». La créativité est un pouvoir de création, d’invention La création construit « un univers » La création, un mode de vie qui s’invente, qui se risque, une vision. Les trois formes d'expression de la création En 2004, Eurostat estimait à 5 millions d’emplois les activités culturelles en Europe (soit 3,5% de la population active, ce serait 2,5% en France soit près de 500 000 postes en France, sans compter les 40 000 chargés de mission culture des collectivités locales) Les créatifs culturels en France Une rupture culturelle est celle de la participation des acteurs: mettre le consommateur au travail, la coproduction dans les services... La création d’entreprises dans les secteurs technologiquement innovants s’élève à 5 237 unités, contre 300 000 créations d’entreprises par an. Les effectifs salariés dans l’ensemble des secteurs technologiquement innovants s’élèvent à 1 576 milliers de salariés (2006) Politique de création territoriale Développement endogène par la mobilisation des acteurs Années 1980 : • accroître les connaissances, les domaines de compétences • ressources provenant des résultats de la recherche : sciences de la vie, sciences de l’ingénieur, sciences cognitives, sciences juridiques et sociales, économiques, de gestion… • avantage concurrentiel bâti sur des spécialisations différentielles. Années 1990 : • importance de l’organisation, de l’animation des acteurs du territoire, des effets réseaux, de la place du milieu local • nouvelles solidarités pour réinsérer un large public d’exclus (insertion par l’économique) et pour partager un projet de territoire nouveau moteur de développement local • Pays, Agglomération. Années 2000 : • nombreux territoires en rupture d’activités : reconversion d’un bassin d’emplois, mutations économiques, passage difficile vers le tertiaire supérieur, recentrage de grands groupes sur leurs métiers…. • sur la base des acquis antérieurs (maîtrise des connaissances, renouvellement des solidarités), les citoyens sont invités à la créativité dans tous les domaines : artistiques (art contemporain, arts de la rue…), culinaires (les saveurs des terroirs.), artisanaux (soutenus par une politique patrimoniale), naturels (parcs, jardins, …), entrepreneuriaux (nouvelles activités liées aux TICS, aux biotechnologies, industries de pointe). Douze id e s pour favoriser la cr a tiv itdans les territoires -1) Cr e r une bonne synergie entre tous les acteurs charg s de pr s ou de loin dΥaccompagner les porteursde projets - 2) D velopper des forma tions trans-disciplinaires des acteurs et de s quip es dΥanimation -3) LΥinstauration dΥun climat de tol rance dans les d ba ts (accepter les id e s des autres m me si e lles choquent ou perturbent le jeu traditionnel) -4) D velopper des formes de rencontres nouvelles, des l ieux tonnants, voire insolites -5) LΥintroduction de personnalits ou dΥ l me nts d c al s dans les manifestations de nature susciter des d c li cs nouveaux, encourager la cr a tiv itdes participants -6) D velopper un ou d es regards diff re nts sur le territoire de faon ne pas passer c™tde personnages ou de situations en marge, ΗdΥinterstices de d veloppement non per us pa r les institutions locales Θ -7) Observer les initiatives diverses prises par la socitcivile locale dans le cadre de structures d di e s la particip ation citoyenne comme les Conseils de D veloppement -8) Une ouverture au monde travers des forums interactifs r u nissant des personnes originaires de diff r ents pays qui vont dialoguer sur un suje t donnde leurs exp riences respectives - 9) Favori ser des op r ations de Ηbrain storming Θ adapt s au x enjeux trait s , de fa o n faire na”tr e des id e s nouvelles au crois ement de diff ren tes exp riences de chaque partenaire -10) Rompre lΥisolement des cr a teurs, fr quent de la part de pers onnes qui ne se sentent pas reconnues par le milieu ordinaire, ce qui implique un long travail de tissage de l ien entre des personnes qui ont des expriences c hanger, de mise en r s eau -11) Cr e r u n mtiers dΥentrepreneur collectif, personnes d d i s la question ΗdΥapprendre apprendre Θ, en partant de la base,c'est--dire les c oles et les lieux courants de formation -12) Cr e r des pa rtenariats entre le public et le priv , fair e de lΥhybridation entre les statuts et les structures appartenant des univers socioprofessionnels diff re nts. Les créations viennent bousculer nos modes de vie • nouvelles représentations : la représentation donne du sens, trouve son socle dans une histoire, un patrimoine, un acquis, un héritage qui exprime le bien commun, enrichit l’âme de la communauté concernée, dans un même inconscient collectif, et ouvre des horizons par une promesse projetée dans le futur. • nouvelles valeurs : les valeurs expriment le sens du bien commun repérable à travers la mémoire historique d’une communauté, une culture comportementale liée aux métiers, aux usages, aux richesses propres, aux individus associés, une projection dans le futur qui fait des valeurs des vecteurs d’entraînement attractifs : lien social, nouvelle éthique, ouverture du public au monde. Les petites villes créatives développent-elles plusieurs fonctions: Intégration, opérationnalité , innovation, rayonnement. Elles prennent en compte la durée liée à l’apprentissage, réenchantent la ville (imaginaire collectif), promeuvent la médiation de proximité, selon les différents plans des espaces (de vie, sociaux, vécus, sociétaux). « Refondons la passion de vivre, de redécouvrir l’humain dans le monde cosmique avec sagesse, c’est à dire par la poésie, la communion, l’amour de la nature, de soi, des autres » E.Morin Merci, Petites villes créatives L’économie créative « traduit la valeur, la richesse extraordinaire produites par la créativité, principale ressource de cette dynamique : régénération urbaine, lien social, image, attractivité, tourisme et…revitalisation de l'économie dans son ensemble ». Les secteurs de l’économie culturelle et créative : Activités non industrielles : Arts visuels ; art du spectacle, Patrimoine (Musées,..). Activités industrielles : Cinéma, vidéo, Livre, Musique enregistrée, Média. Industries et activités créatives : Mode, Design, Architecture, Publicité. Industries et Activités connexes : Tourisme culturel, Industries de l’informatique (logiciels de loisirs interactifs), NTIC et multimédia (Téléphonie mobile, baladeurs MP3, web collaboratif, toutes interactions entre nouveaux supports et services à forte valeur ajoutée en contenu créatif) . La révolution numérique se nourrit de tous les autres secteurs et crée de nouvelles opportunités. Politiques de création territoriale Les politiques d’innovation s’appuient sur des dispositifs favorisant la rencontre entre acteurs du territoire pour qu’ils se reconnaissent dans leur capacité de création et explorent de nouvelles formes d’activité selon trois formes de création territoriale : • logique de coopération (1990) et logique de « turbulence économique positive, ou de foisonnement économique »: confiance développant des partenariats • logique interstitielle : émergence de projets innovants là où une niche technologique et/ou commerciale permet d’ouvrir une brèche • logique d’hybridation : le territoire accueille des activités venant se greffer sur celles existantes Et trois niveaux d’innovation:Innovation d’amélioration, Innovation d’adaptation, Innovation d’anticipation L’Economie créative engage de nouvelles politiques territoriales : Une politique éducative Une politique culturelle Une politique de communication Une politique d’individuation psychique et collective Une politique de civilisation nouvelle Types d’économie Nature de la régulation Économie de marché Capitalisme libéral Régulation spontanée Pour exister le capitalisme doit se transformer : l’innovation enclenche des ondes de destructions créatrices Approche économétrique : La société L’homme Ère Expropriation des peuples, accumulation du capital, accélération constante des processus de remplacement (et non conservation des objets) ; La fierté d’être humain, voilà ce qui a déserté le monde moderne Ère énergétique, agricole, artisanale, puis industrielle : le Économie de l’environnement Capitalisme dématérialisé Régulation de maintien Économie postindustrielle Capitalisme mixte, laisser-faire Approche environnementale : Agence européenne de l’environnement (1995), Le bien public : espaces naturels et ruraux procurent à la société un service collectif. Eco-protection, Eco-réparation Économie de la connaissance Capitalisme cognitif Régulation de développement Économie de l’information Capitalisme cognitif axé sur l’économie du savoir Économie écologique, Capitalisme relatif Régulation par gouvernance systémique Économie de la création, Capitalisme culturel : l’humanité des êtres, capital social Approche fonctionnaliste : l’usage des objets plus que les objets euxmêmes ; Maîtrise de la biosphère, du vivant, des biens environnementaux, Eco-parc, technologies propres. L’ Erika coule, la « destruction du durable » Le monde n’est pas la terre, il est le produit des hommes. Communautés virtuelles Ère post-industrielle : la technologie l’écologie industrielle Ère informationnelle : les talents, l’écologie politique Approche humaine : Les décideurs éclairés par des outils d’aide à la décision multi-critères . 6° programme CE Le bonheur est la somme des plaisirs moins les peines ; Eco-pro-duit, Eco-cyclerie. Richesse inépuisable : les hommes et les femmes associés en communauté Ère de la création : la tolérance, l’écologie créative Nouveaux espaces de vie : • espaces de vie, territoire domestique de la proximité, où se développent les relations familiales, de voisinage, amicales, où peut s’exercer un métier (artisan, commerçant, services de proximité…) ; • espaces sociaux, territoires géo administratifs, où se développent les réseaux associatifs (clubs de loisir, éducation, école) , professionnels, religieux, dans un quartier, dans un village… ; • espaces vécus, territoires de projet (ville, Pays, communautés d’agglomération ou de communes,..), où prennent place la vie culturelle et symbolique, les universités et la recherche, l’innovation, avec une mobilité physique plus importante.. • espaces sociétaux, territoires des enjeux liés à la mondialisation, à la mobilité virtuelle (Internet), des réseaux de création (art contemporain, mode, urbanisme, ..), à des civilisations . Temps/ Items Le complment du temps La mdiation Temps cycliq ue/ circu laire Les saisons, Les astres, Les ‰ges de la vie Les mythes Le mdiateur Les dieux (voir les pythies) Le sens LΥ ter nel retour Temps li n ai re Temps rel singulier Temps virt uel, Le temps rapport Le temps uchronique LΥIntercession, LΥIncarnation Le temps physique, m ca nique, se la•cise La perspective : LΥIntersection plane de la pyramide visuelle, Le simu ltane La ralit virtue lle Le clerc Les ritu els Le la•c LΥapparence dΥune r a lit qui nΥest plus ; un r c it donnant illusion de la pr sence. Le vid aste Du visible lΥinvisib le, Le sens= la fin des temps Le sens se construit jour apr s jou r Temps linaire historique La dur e, Le pr sent originai re LΥinternaute Le sens saisi Le sens dans sΥabsente dans lΥimm di atet lΥinteraction simulta n e L’économie propre à la modernité démocratique peut être décomposée et analysée à travers trois pôles : • l’économie marchande correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et services est confiée prioritairement au marché ( principe d’équivalence) ; • l’économie non marchande correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et services est confiée à la redistribution ( principe de centralité : celle des seigneurs, de l’État, de la grande entreprise et ses filiales…) ; • l’économie non monétaire correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et de services est confiée à la réciprocité, manifestation du lien social entre groupes ou personnes (principe de symétrie). Conjuguaison Identit/mutualisation Identi t: ips it (par rapport soi) Reconnaissan ce par ses habil its Identi t: m m et(par rapport aux autres) Reconnaissan ce par la comptence. Mutualisa tion : professionna lisation des salari s, app rentissage cognitif (la raison ) Mutualisa tion : dmarc he qualit, d velopp ement des normes, apprentis sage comport emen tal (lΥ m otion) ; Identi t: nar rativi t(rcit symbo lique) Mutualisa tion : dmarc he collective, Reconnaissan ce par l e partage des apprentissag e organisation nel (le valeurs insc rites dans une histori cit . symbolique) , Les r cits par tent dΥ vneme nts v cus et sont en continuel les construc tions permet tant de penser les mo tions, de donner du sens dans un entrecroiseme nt constant entre ce qui est commun tous, et ce qui est propre chacun, de telle sorte que sΥop re un travail psychique qui doit pe rme ttre la fois : - le renforcement du sentiment dΥappartenance - lΥappropriation par chacun de sa propre histoir e au sein de lΥhistoire collective - la transmission aux g n rations suivan tes. CΥest autour de ce rcit , cette histoi re commun e construire que pourra se d gager une ident it collective et reformu latio n dΥun projet partag quΥensuit e la mut ualis ation pourra aborder les d imensions organis ationn elles (gestion, commun ication, mar keting,Ι) et managria le (direction partag e, voire le cas ch a nt collgia le ). Mondialisation Echanges immatériels Commerce international Opportunités Ruptures Intelligence territoriale Intelligence économique Intelligence de la gouvernance Réactivité Adaptation Cohésion sociale Intelligence sociale Intégration de compétences Développement territorial Système de culture locale Intégration des enjeux de la création Les trois formes d’intelligence territoriale L’intelligence économique est l’aptitude à capter des flux d’information souvent codifiés et formatés pour transformer cette information en connaissance; et, surtout, c’est la capacité à mobiliser cette connaissance pour en créer une nouvelle. L’intelligence sociale est l’ensemble des actions coordonnées de recherche, d’analyse et de diffusion de phénomènes sociaux nouveaux dans une société en mouvement, nous obligeant à construire nos représentations du monde . L’intelligence de la gouvernance est l’habileté à mobiliser les acteurs compétents autour de projets pertinents pour le territoire « En un premier sens, on entend par culture le système d’attitudes, de croyances, de valeurs et de représentations collectives formant le milieu dans lequel les sciences, les institutions, les entreprises se développent … » « En un deuxième sens, on pense la culture à partir des « objets » ( matériels et immatériels ) produits par les hommes et les groupes vecteurs et acteurs de ce système: les œuvres d’art, les savoirs scientifiques et techniques, les outils et les machines, les institutions et les organisations … » « En un troisième sens, la culture est ce qui distingue un groupe ou une population d’une autre. La culture est un jeu du commun et de la différence selon le point de vue et l’échelle choisis .. » Le territoire est v cu comme dp ositaire et encastrant une cultur e locale, son PATRIMOINE : - La culture est une ressource, un actif p atrimonial du territoire ; - Cette culture permet la cra tion par la ressource patrimoniale : elle se distingue par sa durabil it, par la nature des objets culturels : ils sont porteurs de valeurs humaines, esthtiques, sociales, thiques, historiques. - lΥconomie patrimoniale dveloppe une identit forte dans les territoires , condition indispens able la crativi t. - il ne s'a git plus de Η sdimente r la culture dans la pi erre Θ ou de g rer l'impalpableΙ mais de produire des c onnaissances patrimoniales ; Sept crises : - Crise Climatique : changement climatique, r chauf fement, - Crise ƒnerg tique : pui sement du p trole, n ergies nouvelles - Crise Biologique : r duction de la bio diversit , eau, - Crise des Organisations et cr ise financi re - Crise de la connaissanc e - Crise Alimenta ire: rench rissement des denres alimentaires, hausse des prix alimentaire.Change ment des r gi mes alimentaires - Crise soci tale : boursouflure des obj ets, absence de rcits collectifs, de symboles partag s Processus Pilotage Projet ter ritor ial (les fonctions) Pertinen ce (les m tho des/outils) 1. Mobiliser les comp tences , fa ire se rencontr er les univers de Savoir ; Mobiliser lΥinformation et les financ ements ; 2.Oser crer un mouvement pour changer ( le mouveme nt peut tre une rupture) ; D velopper une motion, un questionne ment ; Groupe dΥExperts scienti fiques et de terrains : des savoirs, des contenus ; Partager l Υexpertise ; D finir les attentes en mat i re dΥ val uation ; Clarif ier les repr sent ations ; D finir et comprendre les enjeux ( le Possible) ; Rep rer les valeurs sous-jacentes ; Groupe local : donner envie, l aborer le projet ; Apprivoiser lΥexpe rtise (apprentissage cognitif) ; Effect uer un diagnos tic partag (apprentissage comportemental), Elaborer un projet pa rtag (apprentissage collectif) Impli cations des acteurs et des inst itutions (apprentissage organisation nel) D velopper les capacit s organiser lΥaction ; Mutualiser, Ca pit aliser les avan c es du processus. Industrialis ation. Analyser les bonnes pratiques ; 3. Articuler et encha”ner d cision/action ; Concr tiser ; Groupe local l argi : construi re le proj et 4. Transformer le mouvement sur le long terme ; R aliser . Mobilisation citoyen ne : M dier le pr ojet (inter m die r). SΥapproprier les m thodes et outils de projet ; Analyser les incer titudes ; Pr ciser les Ac tions (le souhai table) ; Mettre en place un dispositif organisation nel p renne ( le r alisa ble).