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Réunion préparée avec
Michel Rumeau et Vincent Grange.
1. Étymologie / Définitions
2. Notions / Concepts / Prise de vue:
Idéalisme et réalisme : de Berkeley à Kant. La chose en soi existe-t-elle ?
3. Questions / Discussion :
4. En guise de conclusion
3 questions, 20 mn environ par question.
Étymologie et définitions
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Étymologie :
Réalité vient du latin médiéval realitas et du latin classique realis formés à partir de res, la chose.
Définitions :
Larousse sur internet :
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Caractère de ce qui est réel, de ce qui existe effectivement : Douter de la
réalité d'un fait.
Ce qui est réel, ce qui existe en fait, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé,
fictif : La réalité dépasse la fiction.
Vie réelle, telle qu'elle est, par opposition aux désirs, aux illusions : Regarder la
réalité en face.
Chose réelle, fait réel : Être confronté à de dures réalités.
Synonymes : existence ; matérialité ; vérité.
Contraires : apparence ; doute ; fausseté : idéalité.
Dictionnaire de philosophie Durozoi-Roussel (extrait) :
La réalité, c’est ce qui est donné, ce qui existe effectivement.
La réalité s’oppose par conséquent à :
–
ce qui est apparent et illusoire d’une part
–
ce qui est abstrait, conceptuel ou intelligible d’autre part.
Notions / Concepts / Prise de vue
Idéalisme et réalisme / De Berkeley (1685-1753) à Kant (1724-1804)
1.
L’idéalisme de Berkeley repose essentiellement sur l'affirmation selon laquelle il serait absurde d'admettre
l'existence d'une réalité, telle que la matière, dont nous ne saurions nous former aucune idée.
•
Comment affirmer, en effet, ce qu'on ne peut même pas concevoir ?
•
Chaque fois, donc, que nous parlons de matière, ou, de façon plus générale, d'une chose extérieure à l'esprit,
nous ne pensons rien.
•
En effet, si nous pensions quelque chose, cette chose serait encore l'objet d'une pensée et, de ce fait,
deviendrait intérieure à l'esprit.
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Ne nous efforçons donc pas de dépasser l'idée vers un réel qui subsisterait en soi : un tel effort serait vain.
Cette critique de ce que l'on a appelé le « chosisme » a été souvent reprise en philosophie. L'idéalisme de
Léon Brunschvicg s'en inspire largement ; et, quand Sartre déclare que l'être du phénomène se réduit au
phénomène d'être, Sartre se borne à reprendre l'idée de Berkeley selon laquelle « être, c'est être perçu ».
Pour Berkeley, comme pour bon nombre d’idéalistes, la chose en soi n’existe pas ou est sans importance.
2.
Refusant l'idéalisme, Kant a toujours maintenu la doctrine de la chose en soi.
•
La chose en soi, c'est l'être, inconnaissable et premier, extérieur à l'esprit et indépendant de lui. C'est à une
telle réalité que toute conscience humaine croit et se réfère.
•
Ce n'est donc plus par rapport à la seule intériorité que notre pensée peut être dite vraie.
•
Même si la connaissance se trouve ainsi limitée au plan des phénomènes au-delà desquels, se situe la chose
en soi.
•
C'est en cette notion d'en-soi ou d'extériorité à l'esprit que se rejoignent tous les caractères de la réalité.
•
L'imaginaire ne s'oppose au réel que parce qu'il n'existe qu'en moi, et non en soi.
Pour Kant, croire à la réalité, c'est croire que notre esprit n'est ni la source ni la mesure de tout,
que l'être existe en lui-même, et donc qu'il faut, malgré nos désirs, nous y soumettre.
Notions / Concepts / Prise de vue
Idéalisme et réalisme / De Berkeley (1685-1753)à Kant (1724-1804)
Même si je n’en perçois
que les phénomènes, la
table en soi existe !
Qu’importe la table en soi !
Seule la perception que
j’en ai est importante !
Perception
Primat de la chose en soi.
Primat de la matière, de la réalité.
Primauté de l’esprit qui
cherche à la dévoiler.
Dialectique des ordres esprit-matière
Primat de la perception.
La matière en soi et la réalité
sont inaccessibles.
Primat et primauté de l’esprit.
Disjonction des ordres
esprit-matière
QUESTIONS
1.
La réalité existe-t-elle ?
2.
Peut-on saisir la réalité ?
3.
La réalité : critère de vérité ?
1.
La réalité existe-t-elle ?
Animation Michel Rumeau
Qu’est-ce qu’exister ?
L’être en soi n’est-il pas impossible à définir ?
Nier l’existence de la chose en soi, est-ce bien raisonnable ?
1. La réalité existe-t-elle ?
1. Exister : être ?
 « L’être est » disait Parménide : C’est dire toute la difficulté, voire l’impossibilité de
définir l’être, puisque toute définition le suppose.
 On ne peut pas entreprendre de définir l’être, observait Pascal, sans tomber dans
l’absurdité d’expliquer un mot par ce mot même.
 « L’être est : il y a de l’être, et non pas rien. Voilà ce que toute expérience et
toute pensée nous apprennent et supposent» ajoute ACS
Avant d’être un concept, exister, n’est-ce pas d’abord une expérience, une présence,
un acte que toute définition suppose et qu’aucune ne saurait contenir ?
2. La chose en soi existe-t-elle ?
 Lorsque Berkeley nie l’existence de la chose en soi, sous prétexte que nos sens ne nous en
livrent qu’une image imprécise ou inexacte, ne fait-il pas preuve d’anthropocentrisme
radical ?
 Lorsque Berkeley nie l’existence de la chose en soi, n’est-ce pas d’abord pour lui l’occasion
d’affirmer la suprématie de l’esprit humain au travers de l’esprit infini de Dieu auquel il
croyait ?
Sauf à considérer que l’homme est au centre de tout, peut-on raisonnablement
douter de l’existence de la chose en soi, autrement dit de la réalité ?
Indépendamment de la connaissance que nous en avons et pouvons en avoir,
est-il raisonnable de douter de l’existence de la réalité ?
2.
Peut-on saisir la réalité ?
La perception saisit-elle toute la réalité ?
La connaissance est-elle plus efficace ?
2. Peut-on ’’saisir’’ la réalité ?
1. Par



la perception ?
La perception ne se distingue-t-elle pas de la sensation comme le tout de sa partie ?
Ne voit-on pas des tâches de couleur qui représentent pour nous un paysage ?
La perception ne suppose-t-elle pas plusieurs sensations liées et organisées dans une
conscience ?
 En se représentant ce qui se présente, la perception ne constitue-t-elle pas notre
ouverture au monde, à la réalité.
Mais qui pourrait affirmer que notre ouverture à la réalité au travers de la
perception est absolument fidèle ? Surement pas Platon !
2. Par la connaissance ?
 La connaissance n’est-elle pas un certain rapport d’adéquation entre l’esprit et la
réalité ?
 Une adéquation entre la vérité de l’entendement et la vérité de la chose ?
 Parce qu’elle est une relation, toute connaissance n’est-elle pas toujours relative : à un
certain point de vue, certains instruments (les sens, les outils, les concepts…)
Toute connaissance absolue de la réalité -ce ne serait plus une connaissance
mais la vérité même- n’est-elle pas par définition hors d’atteinte ?
Si connaissance et perception paraissent complémentaires pour ’’saisir’’ la réalité,
ne nous en donnent-elles pas, l’une comme l’autre, qu’une représentation approchée ?
3.
La réalité : critère de vérité?
Existe-t-il un lien entre réalité et vérité ?
La vérité est-elle l’adéquation à une réalité qui serait donnée ?
Ou vérité et réalité se construisent-elles dialectiquement ?
3. La réalité : critère de vérité ?
1. Existe-t-il un lien entre réalité et vérité ?
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La réalité concerne l'être : les choses sont réelles ou non.
La vérité concerne le langage et la connaissance : ce que l’on sait est vrai ou faux.
Le lien entre réalité et vérité n’est-il pas que ce que l’on dit de la réalité est vrai ou faux en fonction de
ce qui existe ou n’existe pas ?
Ce qui rejoint la définition de Saint Thomas d'Aquin : la vérité est l'adéquation de la pensée et des
choses.
Ne convient-il pas de tenir pour vraie la pensée dans laquelle les choses sont représentées telles qu'elles
sont ? Cette apparente lapalissade ne montre-t-elle pas le lien étroit qui existe entre vérité et réalité ?
2. De la théorie de la vérité correspondante à la réalité ?


Du réalisme naïf / Une représentation est vraie si elle est fidèle à son modèle soulève 2 objections:
 Comment la réalité pourrait-elle servir de modèle alors que nous n’en percevons qu’une
représentation (Kant)
 On ne peut comparer que ce qui est comparable. Quand bien même nous aurions accès à la réalité
telle qu'elle est, comment pourrions-nous comparer deux choses aussi hétérogènes que nos
représentations et la réalité ? (Frege : philosophe et logicien du XX es)
Au réalisme critique qui considère au contraire que la réalité n'est pas donnée et que vérité et réalité se
construisent dialectiquement comme c’est le cas dans la démarche expérimentale :
 la vérité n'est pas indépendante de la vérification, c'est-à-dire de la démarche qui sert à
l'établir en réalité
 la réalité n'est pas indépendante de la réalisation, c'est-à-dire de la démarche qui vise à la
construire en vérité.
La vérité n’est-elle pas qu’une approximation, par « rectifications »
successives, d'une réalité qui se construit progressivement à nos yeux ?
« Il n’y a pas de vérité première, il n’y a que des erreurs premières » dit Bachelard.
Ne faut-il pas avoir conscience de cela si l’on veut entrevoir la réalité ?
« Toute connaissance est rectification de nos erreurs et
approximation de la vérité. » dit Gaston Bachelard.
Est-ce à dire que la vérité absolue, tout comme la réalité
absolue, nous sont inaccessibles ?
« De même qu’il est impossible de tout démontrer en
mathématiques (théorème de Gödel), l’esprit humain ne
pourra jamais appréhender la totalité de l’univers. »
dit Trinh Xuan Thuan (astrophysicien contemporain)
Prochaines réunions
A la Maison des Savoirs d’Agde de 18h30 à 20h :
• "Anarchie" : mardi 13 novembre
• "Déterminisme" : mardi 11 décembre
• "Ataraxie" (tranquillité de l'âme): mardi 15 janvier
• "Inné-Acquis" : mardi 12 février
• "Transcendance" : mardi 12 mars
• "Confiance" : mardi 9 avril
A la MAM Béziers de 18h30 à 20h :
"
La morale est-elle un concept dépassé ?
" : mercredi 5 décembre
Toutes les informations et documents sont disponibles sur :
http://www.cafe-philo.eu/
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