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Chapitre 2 –
Nouvel environnement international
et changement de politique
économique (1947-1952)
• A la fin de l’année 1947, l’économie française
traverse une double crise :
– Au niveau international :
• Les mouvements indépendantistes travaillent à la
décolonisation (Indochine, Afrique)
• Un nouveau système financier international se met en place
– Au niveau national, apparition d’une fracture éco. et
sociale :
• Fin du tripartisme (socialistes, communistes et MRP) en mai
1947, à la suite de l’exclusion des ministres communistes
• Gouvernement de la Troisième force (coalition du centre :
socialistes, MRP et radicaux modérés) de 1947 à 1952 (sept
gouvernements successifs)
• Grandes grèves de 1947, en réaction aux mesures de lutte
contre l’inflation.
Section 1 – Un nouvel environnement
économique international
1.1 – Le nouveau système financier international
• Accords de Bretton-Woods de juillet 1944 :
– Le point de vue de H.-D. White (représentant des EU)
prévaut sur celui de J. M. Keynes (représentant le
RU).
– Instaurent un nouveau système financier international
basé sur le poids en or du dollar :
• Système de changes fixes
• Prééminence du dollar
– Création du FMI (Fonds monétaire international)
• Caractéristiques :
– Chaque État doit fixer une parité de change fixe
établie sur l’or ou le dollar
– Engagement des EU de fournir de l’or au prix de 35 $
l’once à toute banque centrale lui remettant des
dollars (2/3 du stock d’or mondial détenu par les EU)
– Obligation pour chaque pays de défendre la parité
déclarée au FMI : +/- 1 % de variations autorisées
– Convertibilité des monnaies entre elles.
• En Europe, le déficit des échanges
commerciaux avec les Etats-Unis ne permet pas
de maintenir longtemps les parités.
• Les dévaluations du franc se succèdent en
1945, 1948 et 1949.
1.2 – La création de l’Union européenne des
paiements
• L’Union européenne des paiements (UED) est
créée en 1950, et fonctionnera jusqu’en 1958.
• Objectifs :
– Éviter l’inconvertibilité entre les monnaies
européennes
– Faciliter les paiements intra-européens.
• Modalités : instauration d’un système de
compensation multilatérale des règlements en
devises, géré par la BRI (Banque des
règlements internationaux).
1.3 – Le GATT
• Le GATT (General Agreement on Tariffs and
Trade) ou Accord général sur les tarifs
(douaniers) et le commerce est l’aboutissement
(le 1er janvier 1948) des négociations
commerciales prévues par les accords de
Bretton-Woods.
• Objectifs :
– contrôler les pratiques concurrentielles déloyales
(ententes, cartels)
– adapter la libéralisation tarifaire aux contraintes du
plein emploi
– et stabiliser les marchés internationaux de matières
premières.
• Repose sur 2 principes fondamentaux :
– le principe de non-discrimination :
• par l’application de la « clause de la nation la plus favorisée »
• qui étend à tous les pays membres du GATT les concessions,
tarifaires ou non, consenties à un pays (caractère multilatéral) ;
– le principe de transparence : interdit toute protection douanière
non tarifaire.
• Résultats :
– Dès 1947, ↓ moyenne de 15 % des tarifs douaniers, en
particulier sur les produits manufacturés
– Fin des politiques protectionnistes
– Nécessité pour la France de redresser son solde commercial.
• Le taux de couverture (X/M) passe de :
– 41 % en 1946
– à 99 % en 1950
• La compétitivité de l’éco française est donc restaurée, via une
stratégie d’ouverture, sans défense de la monnaie, qui favorise le
redressement des échanges.
Section 2 – Le plan Marshall
• L’aide américaine à la France devient massive dans le
cadre du plan Marshall (European Recovery Program)
entre 1948 et 1952.
• Au total, près de 13 milliards de dollars sont distribués
aux 16 pays européens ayant accepté le plan (refus de
l’URSS).
• Principaux bénéficiaires : Royaume-Uni, France (2,6
milliards de $), Allemagne et Italie.
• Cette aide américaine :
– sera gérée par l’OECE (Organisation européenne de
coopération économique) créée en 1948, qui deviendra l’OCDE
– constituera près de la moitié des ressources du Fonds de
modernisation et d’équipement rattaché au CGP.
• Il s’agit d’une aide conditionnelle, qui doit être
associée à une libéralisation des échanges via
une baisse des droits de douane.
• Cette aide prend la forme :
– De crédits d’importation auprès de fournisseurs
(américains)
– Ou d’avances disponibles auprès du Trésor
• Cette aide permet :
– de financer une grande part des importations
françaises
– de couvrir plus des 2/3 du déficit de la balance des
paiements courants
– de financer l’essentiel des investissements des
entreprises publiques.
– et de restaurer les finances publiques.
Section 3 – Crise sociale et politique de
rigueur
A la crise sociale de 1947, vont succéder le plan Mayer et le plan
Pinay.
3.1 – La crise sociale de 1947
• S’explique par l’érosion continue du pouvoir d’achat des salaires,
résultant de la hausse des prix :
– l’augmentation annuelle des prix de détail est de l’ordre de 60 % entre
1946 et 1948
– induisant une forte baisse du salaire réel.
• Au printemps 1947, les conflits sociaux se multiplient :
– la grève touche d’abord la presse et les ports
– puis, à partir du conflit aux usines Renault, les grèves s’étendent au
secteur public.
– En mai, le gouvernement procède à des réquisitions (EDF-GDF)
– Les grèves s’amplifient (secteur privé) et se durcissent jusqu’à
l’automne.
3.2 – La plan Mayer (janvier 1948)
• Première véritable politique d’assainissement d’aprèsguerre.
• Plan de redressement d’inspiration libérale, combinant :
– des mesures de libéralisation de l’économie et des marchés :
• fin du blocage des prix
• relèvement des tarifs publics
• rattrapage des salaires
– une pol. d’assainissement des finances publiques :
• ↓ des subventions publiques
• ↑ de la pression fiscale (↑ de 50 % des prélèvements 1948-50)
• d’où ↓ de moitié du déficit public en 1950
– et un contrôle monétaire rigoureux visant à contenir l’inflation.
• Résultats positifs :
– ↑ des prix à CT, puis désinflation à MT
– Inflation cassée de manière spectaculaire
– ↓ de moitié de la croissance, mais celle-ci reste
suffisante pour assurer la modernisation de
l’économie
– Rationnement supprimé.
• Par ailleurs, la politique des revenus est
inaugurée :
– la création du SMIG (salaire minimum
interprofessionnel garanti) en février 1950
– salaire de subsistance déterminé par les besoins du
manœuvre célibataire de la région parisienne
– devient le principal instrument du pilotage des
revenus.
3.3 – Boom coréen et plan Pinay
Le plan Pinay de refroidissement succède au boom coréen.
3.3.1 – Le boom coréen
• La guerre de Corée provoque :
– la reprise américaine de 1950 qui tire les exportations françaises
– et la flambée du prix des matières premières, notamment
énergétiques, à partir de juin 1950.
• De plus, la guerre d’Indochine gonfle les dépenses
militaires françaises
• La surchauffe inflationniste gagne toute l’économie en
l’espace de 2 ans.
3.3.2 – Le plan Pinay
• Antoine Pinay est appelé aux affaires en mars 1952. Il
lance un plan de stabilisation, afin de :
– réduire l’inflation :
• Baisse de la pression fiscale
• Mesures incitatives, puis impératives de réduction (blocage) des
prix et des tarifs publics
– redresser les comptes publics :
• Baisse des dépenses publiques
• Mais avances de la Banque de France au Trésor multipliées par 5
entre 1952 et 1953
– et favoriser l’épargne :
• Lancement d’un grand emprunt public
• De long terme (60 ans) et faible rémunéré (3,5 %)
• Mais attractif, car remboursement indexé sur l’or (sur le
« napoléon ») et exonération des droits de succession.
• Résultats :
– Baisse de l’inflation dès 1953, pour 4 ans
– Légère hausse du taux d’épargne
– Mais le plan Pinay ne parvient pas à contenir le déficit
budgétaire
– Et surtout, il provoque un net ralentissement
conjoncturel : quasi-stagnation du taux de croissance
(3 % en 1953, contre 8 % en 1950).
– La réussite du 1er plan Pinay tient pour une large part
à la confiance qu’Antoine Pinay a su inspirer aux
milieux d’affaires et à l’opinion publique, qui a mis fin
à leurs anticipations inflationnistes.
Conclusion (Chap 2)
• Environnement international caractérisé par :
– l’instauration d’un système de changes fixes (système de
Bretton-Woods) qui :
• vise à assurer la convertibilité des monnaies et la stabilité des taux
de change
• et établit la suprématie du dollar
– et la fin du protectionnisme et le début d’une longue période
d’ouverture éco internationale visant au développement du
commerce international (accords du GATT).
• Au plan national :
– La persistance d’une inflation galopante ampute le pouvoir
d’achat des ménages et débouche sur la crise sociale de 1947
– Les premières véritables mesures de lutte contre l’inflation sont
alors prises :
• le plan Mayer de 1948
• et dans une moindre mesure, le 1er plan Pinay de 1952.
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