L’épaule est une articulation très sollicitée par de nombreux gestes du
quotidien (manger, s’habiller, se coiffer…) mais aussi à soulever des charges
considérables et à exécuter des mouvements répétitifs. Elle nous permet
également de faire des mouvements de grande amplitude.
La magie de cette articulation repose essentiellement sur ses tendons qui lui
permettent de bouger et qui la couvrent comme une «coiffe». D’où
l’appellation des tendons de l’épaule : la coiffe des rotateurs. Ils sont au
nombre de 4 et le plus connu est le tendon sus épineux. Il est fréquemment
impliqué dans les ruptures.
Les tendons de la coiffe glissent dans un tunnel serré et certaines personnes
ont ce tunnel plus serré que d’autres en raison d’un bec ou d’une arrête
sur un os appelé l’acromion. Les tendons se fragilisent avec l’âge, le plus
souvent après une longue période de tendinite. La déchirure est donc liée
à une usure naturelle dûe à l’âge mais un traumatisme récent peut venir
aggraver une atteinte pré-existante (tendon fragilisé par un certain degré de
dégénérescence).
Par conséquent, cette maladie se manifeste à partir de 50 ans avec une plus
grande fréquence entre 60 et 70 ans.
Au début, la suspicion de déchirure
de tendon nécessite la prescription
du couple radio-échographie car
d’autres maladies de l’épaule
peuvent provoquer des symptômes
similaires (tendinite, calcication,
capsulite…). La radio ne montre
pas les tendons mais elle permet
de s’assurer qu’il n’y a ni usure du
cartilage (arthrose) ni calcication.
Elle peut montrer le bec osseux qui
coupe les tendons. L’échographie est
de plus en plus performante pour voir la déchirure tendineuse.
Par la suite, si le traitement est peu efcace, l’arthroscanner permet d’évaluer
la taille exacte de la déchirure et le nombre de tendons lésés. Cet examen
nécessite une injection d’iode dans l’articulation. Une inltration de cortisone
est souvent pratiquée en même temps. L’IRM est un peu moins performante que
l’arthroscanner.
Le médecin (généraliste, médecin du sport, rhumatologue ou chirurgien) recherche
tous les signes décrits précédemment et un examen précis permettra de suspecter
la rupture d’un ou plusieurs tendons de la coiffe.
Pourquoi y a t-il déchirure ?
Qu’est-ce que la déchirure ou la rupture des tendons
de la coiffe ?
Quels sont les signes ?
Que fait le médecin ?
C’est un arrachement du tendon
qui se xe habituellement sur l’os.
Le tendon se déchire comme une
corde qui frotte sur une arête
et qui lâche après la rupture de
toutes ses bres. Il se retrouve
alors à distance et ne peut plus
jouer son rôle.
La déchirure d’un tendon de la coiffe altère le fonctionnement de l’épaule, ce qui
entraine une perte de la force et des douleurs.
La douleur : Elle est typiquement
à l’épaule avec des irradia-
tions dans le bras et parfois le
coude. Elle est fréquemment
nocturne, empêchant même
de dormir. Elle peut être
déclenchée par un mouvement.
Durant la journée, les gestes
de la vie quotidienne (se
coiffer, s’habiller…) deviennent
difciles et douloureux. Ces
douleurs, calmées par le repos, sont augmentées par
tous les travaux réalisés au-dessus du plan des épaules (tailler une haie, peindre
un plafond…).
Une diminution de la force de l’épaule : En général, il n’y a pas de difculté pour
les gestes situés au niveau de la ceinture, mais dès que l’on veut lever un objet, le
décit de force se faire ressentir comme l’impossibilité de tenir un objet à bout
de bras.
Une diminution progressive de mobilités : On peut tout de même lever le bras en
compensant par d’autres muscles au niveau de l’épaule et notamment le deltoïde.
Parfois une boule apparaît au niveau du bras donnant l’aspect du “bras de Popeye”.
Elle correspond à la déchirure d’un tendon appelé le long biceps.
A noter que tous ces signes peuvent être absents et il n’y a pas de relation entre
les lésions de la coiffe et l’importance des symptômes. Un patient peut avoir une
coiffe totalement rompue et n’avoir jamais eu aucune douleur.
Que se passe t-il si le problème n’est pas traité ?
L’évolution se fait progressivement vers une rétraction des tendons avec la
persistance de douleurs, d’une gêne dans les mouvements et d’une perte de
la force. Parfois, l’épaule s’adapte à cette déchirure grâce à la compensation
par d’autres muscles. La douleur et la gêne deviennent supportables. Cette
adaptation est parfois sufsante chez les personnes sédentaires ayant une
déchirure d’un seul tendon. Quoi qu’il en soit, la surveillance doit être régulière
car, avec le temps, la taille de la déchirure tend à augmenter de telle sorte qu’au
bout d’un certain nombre d’années, la rupture devient irréparable tant l’extrémité
du tendon s’est éloignée de son attache d’origine en se rétractant comme un
élastique.
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