Ethique 2010 - Science, éthique et société

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L’éthique
Michel Juste
Centre hospitalier Auban-Moët Epernay
10/11/2009
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Objectifs
Comprendre le concept d’éthique
 Faire le lien avec les notions
philosophiques de base
 Distinguer conséquentialisme et nonconséquentialisme
 Savoir ce qu’est une démarche éthique

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Définitions et fondements
Philosopher, c’est penser sa vie et vivre sa pensée.
A.Comte-Sponville.

Qu’est-ce que l’éthique ?
terme souvent mal utilisé, trop utilisé ?
 Mélange éthique et morale


Ethos : habitat
 ethike : manière d’habiter, de se comporter
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Définitions, fondements

Morale: discipline donnée par la société.
– Que dois-je faire ?
– Bienveillance et bienfaisance à l’égard d’autrui
– Valeurs de devoir, d’universalité, de vertu

Déontologie: discipline donnée par la profession
– Rapports avec clients et collaborateurs

Ethique: discipline donnée par soi-même
– Réflexion sur les comportements
– Morale personnelle de l’action: comment vivre ?
– Ce que l’on estime être bon pour soi.
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Définitions, fondements
Morale: cadre de valeurs existantes, que l’on
suit volontairement ou pas.
 Ethique: cadre de valeurs que l’on construit
pour des domaines nouveaux ou remis en
question.
 Interrogation éthique:
comment agir au mieux ?
 L’éthique doit apporter une façon de faire
ainsi que les justifications de nos actions.

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Origines de l’éthique
Ethiques différentes selon les
personnes, les pays, l’histoire ?
 Valeurs fondamentales communes.
 L’éthique est d’abord la question et le
souci des autres.
 Quelles sont les origines de l’éthique ?

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Origines de l’éthique

Hétéronomie théologique : les valeurs
existent indépendamment de l’homme, elles
sont transmises aux hommes.
 Hétéronomie philosophique : valeurs issues
du monde des idées (Platon).
 Origine naturelle : conscience naturelle
spontanée (Rousseau)
 Origine autonomique : l’homme fixe ses
propres valeurs en fonction du monde dans
lequel il vit.
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Le bien, le mal, le devoir
Depuis l’antiquité, les philosophes cherchent
à répondre à la question: Comment vivre ?
 Et surtout : Comment vivre heureux ?
 La notion de bonheur est une constance dans
toutes les réflexions, plus que celles de bien
ou de mal auxquelles les religions ont donné
une véritable existence.
 En éthique, ces notions sont donc
relativisées: le bien de l’un pourrait-il être le
mal de l’autre ?

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Normes et lois
Par principe, l’éthique ne codifie rien.
 Si l’éthique est une discipline personnelle,
pourquoi y a t-il des lois ?
 Après 1945, le monde a compris que la
science, les techniques, la culture n’ont pas
été un rempart vis à vis des totalitarismes et
des génocides.
 Les notions de fondement et de limite a été
jugées nécessaires, pour éviter les
aberrations déjà vécues.

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Lois et règles

1945: procès de Nuremberg. La notion de
dignité va devenir un principe cardinal pour
l’éthique et plus tard la bioéthique.
 En 1947, le Code de Nuremberg identifie le
consentement éclairé comme un préalable
absolu pour les recherches avec
expérimentations humaines.
 Création de l’Unesco en 1945
 Déclaration universelle des droits de
l’Homme en 1948
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Ethique et science

Parallèlement aux changements politiques, la
science évolue très vite dans la seconde
moitié du XXème siècle. Et elle est incapable
de fournir une réponse éthique aux
problèmes qu’elle pose: sciences de la vie,
écologie, techniques informatiques...
 L’explosion des médias ne fait que
complexifier le problème.
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Valeurs fondamentales

Quelques valeurs fondamentales tendent à
se répandre:
– Dignité de la personne, même si cette notion est
particulièrement floue.
– Refus de la corruption et la logique du profit
– Respect des connaissances et des compétences.

Ces notions sont reprises de façon variées
selon les types d’application et les pays.
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Valeurs fondamentales

Dans le milieu de la santé, certaines
valeurs se distinguent:
– Autonomie: chaque humain doit pouvoir
décider de lui-même de sa façon de vivre
et de son avenir
– Justice de répartition: les biens doivent
être partagés de façon juste entre les
personnes sans favoritisme.
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Valeurs fondamentales
Bienveillance: obligations du
professionnel de santé vis à vis des
patients: au delà de la philanthropie et
de la compassion, rechercher ce que
l’on peut de mieux avec ses moyens.
 Non-malfaisance: Primum non nocere.
Obligation d’éviter tout ce qui peut
provoquer une nuisance au patient.

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Conséquentialisme et non conséquentialisme

La notion de devoir est un concept développé
par Emmanuel Kant. Le principe
d’universalité est aussi une valeur kantienne.
 Kant insiste sur ce principe absolu: » ne fais
pas aux autres ce que tu voudrais que l’on te
fasse ».
 Ce principe va loin, car il interdit beaucoup de
choses et peut limiter certaines actions.
 Il ne se préoccupe pas des conséquences
mais ne juge que l’intention.
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Conséquentialisme et non conséquentialisme

Inversement, le principe de
conséquentialisme se base sur les
conséquences de l’action. Si l’acte est positif
pour le plus grand nombre, l’éthique est
respectée.
 La conséquence de l’acte devient donc le
critère de jugement éthique.
 Cette notion est basée sur un calcul: on
retrouve ce principe dans l’utilitarisme.
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Utilitarisme

Courant de pensée qui fonde son principe sur
la recherche du plaisir et l’évitement de la
douleur pour les êtres vivants.
 La moralité d’une action est donc basée sur
sa possibilité d’induire du bonheur ou d’éviter
de la peine pour le plus grand nombre. Ceci
indépendamment de la moralité de l’acte luimême.
 C’est le principe d’utilité, que l’on retrouve
dans l’utilitarisme développé aux XVIIIème et
XIXème siècles par J.Bentham et J.S.Mill.
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Conséquentialiste ou kantien?





Les 2 notions sont opposées.
Mais il ne faut pas choisir l’une ou l’autre.
Chaque situation doit s’analyser à la lumière
des principes évoqués, des conséquences.
Dans certains cas, les principes de bases
sont à mettre en premier, dans d’autres cas,
les conséquences sont prioritaires.
L’essentiel est d’avoir des choix cohérents
dans leur ensemble.
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L’éthique aujourd’hui.
Le mythe de Frankenstein.
 Science et technologie nous imposent
des choix qu’il faut éclairer par une
réflexion éthique. Les défis sanitaires et
environnementaux nécessitent une
réflexion urgente.
 La réflexion éthique naît du doute et des
incertitudes

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Limites et frontières
Philosophie: l’éthique alimente la philosophie et
inversement
 Théologie: tensions possibles, notamment sur les
sciences du vivant
 Politique: grave risque d’abus, affirmations non
vérifiées plus ou moins dogmatiques reprises par des
dictateurs, utilisation détournée de la science et des
valeurs qu’elle véhicule.
 Droit: lois de bioéthique (limites)
 Géographie: différences culturelles, historiques,
spirituelles entre les pays.

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Conclusion
L’éthique de Hans Jonas.
 Il veut rétablir une relation entre homme et
nature en refusant l’homme « maître et
possesseur de la nature ».
 L’heuristique de la peur: il faut prendre en
compte les conséquences de nos actes et
anticiper les dangers possibles, de façon à
protéger l’humanité et la vie en général.
 Le principe Responsabilité nous engage et
nous donne une mission vis à vis des
générations futures.

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