A.Evaluations et suivi du site
Lors de la mise au point d’un programme d’échantillonnage, les caractéristiques intrinsèques et
particulières des habitats peu profonds sont à considérer. Ces habitats sont soit intertidaux, soit
adjacents aux habitats intertidaux et de ce fait, les distributions faunistiques changent suivant les
fluctuations de niveau d’eau en lien avec la marée et autres processus hydrodynamiques (Peterson
et Turner, 1994). En conséquence, la redistribution du necton à chaque marée est un élément sous-
jacent qui justifie d’intégrer la variabilité quasi permanente des abondances et d’en relativiser
l’approche quantitative.
Les objectifs de l’étude doivent être clairement définis au début du programme d’échantillonnage qui
déterminent la stratégie à mettre en place, les engins de pêche à employer et la façon dont les
échantillons seront ensuite manipulés et traités. Les objectifs doivent être réalistes en termes de main
d’œuvre et de coûts financiers à mobiliser. Toutes les restrictions qui s’imposent sur le site pour
l’emploi de certaines techniques doivent également être prises en considération. Afin de minimiser le
nombre de techniques de pêche nécessaires pour échantillonner des poissons de comportement
variés, il peut être plus efficace sur le terrain d’entreprendre une étude basée sur les espèces
écologiquement associées.
L’information collectée suggère, dans sa quantification, de pouvoir être comparée avec d’autres
données existantes et/ou de futures données devant en outre être facilement comprises par les
autres scientifiques/agents de terrain. Afin que le travail engagé puisse être doté d’une signification à
long terme, les procédures de quantification nécessitent en outre une standardisation (Potts & Reay,
1987 ; Elliott et al, 2002), d’où l’importance des procédures d’ « Analytical Quality Control » (AQC) et
de « Quality Assurance » (QA).
La sélection des stations et le choix des périodes d’échantillonnage doivent être établis sur la base
des connaissances des caractéristiques hydrographiques, chimiques et biologiques de l’estuaire qui,
dans de nombreux cas, sont partiellement disponibles à partir des études antérieurement menées sur
le site. Toutefois, la planification adéquate de la procédure d’échantillonnage doit considérer les
différents types d’engins requis pour échantillonner suffisamment des habitats différenciés et leurs
cortèges respectifs d’espèces (Morin J., Duhamel & de Roton, 2010). De la même manière, il est
important d’être pleinement conscient (domaine d’expertise indispensable) des limites de chacune
des techniques mises en œuvre afin d’être en mesure d’intégrer cette notion dans l’interprétation des
résultats obtenus (Elliott & Hemingway, 2002).