Evaluations et suivi du site - Réflexion prospective sur l`évolution à

Evaluations et suivi du site
-
Réflexion prospective
sur l’évolution à long terme du site et son suivi
Sylvain Duhamel : Ingénieur porteur du projet
Rebecca Bauchet : Traitement de données/rédaction
Camille Hanin : Traitement cartographique/prélèvements
Aurelien Berno : Prélèvements/vérification des données
Gabriel Devique : Prélèvements/laboratoire
Quentin Maze : Laboratoire
Pierre Balay : Prélèvements
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PARTIE A
Evaluations et suivi du site
Réflexion prospective
sur l’évolution à long terme du site et son suivi
Baie des Veys et estuaire de l’Orne
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Table des matières
PARTIE A : Baie des Veys et estuaire de l’Orne
A. Evaluations et suivi du site .............................................................................................. 4
1. Le suivi national des masses d’eau de transition ................................................. 5
2. Définition d’un suivi pour la baie des Veys et l’estuaire de l’Orne ........................ 5
a. Stratégie retenue ........................................................................................ 5
b. Une priorité : la caractérisation fine de l’état initial des masses d’eau ......... 6
c. Habitats prospectés et localisation des stations de pêche .......................... 6
d. Choix des techniques de pêche .................................................................. 7
e. Fréquence des campagnes d’échantillonnage ............................................ 8
f. Les indicateurs suivis ................................................................................. 8
3. Reproductibilité du suivi ....................................................................................... 9
4. Possibilités d’intégration dans un réseau de partenaires ................................... 10
Bibliographie ........................................................................................................................ 11
B. Réflexion prospective sur l’évolution à long terme du site et son suivi .......................... 13
1. Le changement climatique touche le vivant et les habitats supports de vie ........ 14
a. Le changement climatique et les poissons ............................................... 16
b. Le changement climatique et les habitats littoraux : .................................. 20
2. La gestion du trait de côte : résister ou s’adapter ? ............................................ 23
a.UK vs France… Une même règlementation européenne mais deux cultures très
différentes ..................................................................................................... 24
b. Applications aux estuaires bas-normands en fonction des scénarii « LiCCo » 36
En conclusion ...................................................................................................................... 41
Bibliographie ........................................................................................................................ 42
Référence bibliographique à citer :
DUHAMEL S., BAUCHET R., BERNO A., HANIN C., LEVIQUE G., MAZE Q., BALAY P., 2014. La
Baie des Veys et l’estuaire de l’Orne : Premiers éléments d’approche fonctionnelle des assemblages
d’espèces de poissons et de carcinofaune - Réflexion prospective sur l’évolution à long terme du site
et son suivi. Projet LiCCo. Cellule de Suivi du Littoral Normand. Le Havre, 97pp
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A.Evaluations et suivi du site
Lors de la mise au point d’un programme d’échantillonnage, les caractéristiques intrinsèques et
particulières des habitats peu profonds sont à considérer. Ces habitats sont soit intertidaux, soit
adjacents aux habitats intertidaux et de ce fait, les distributions faunistiques changent suivant les
fluctuations de niveau d’eau en lien avec la marée et autres processus hydrodynamiques (Peterson
et Turner, 1994). En conséquence, la redistribution du necton à chaque marée est un élément sous-
jacent qui justifie d’intégrer la variabilité quasi permanente des abondances et d’en relativiser
l’approche quantitative.
Les objectifs de l’étude doivent être clairement définis au début du programme d’échantillonnage qui
déterminent la stratégie à mettre en place, les engins de pêche à employer et la façon dont les
échantillons seront ensuite manipulés et traités. Les objectifs doivent être réalistes en termes de main
d’œuvre et de coûts financiers à mobiliser. Toutes les restrictions qui s’imposent sur le site pour
l’emploi de certaines techniques doivent également être prises en considération. Afin de minimiser le
nombre de techniques de pêche nécessaires pour échantillonner des poissons de comportement
variés, il peut être plus efficace sur le terrain d’entreprendre une étude basée sur les espèces
écologiquement associées.
L’information collectée suggère, dans sa quantification, de pouvoir être comparée avec d’autres
données existantes et/ou de futures données devant en outre être facilement comprises par les
autres scientifiques/agents de terrain. Afin que le travail engagé puisse être doté d’une signification à
long terme, les procédures de quantification nécessitent en outre une standardisation (Potts & Reay,
1987 ; Elliott et al, 2002), d’où l’importance des procédures d’ « Analytical Quality Control » (AQC) et
de « Quality Assurance » (QA).
La sélection des stations et le choix des périodes d’échantillonnage doivent être établis sur la base
des connaissances des caractéristiques hydrographiques, chimiques et biologiques de l’estuaire qui,
dans de nombreux cas, sont partiellement disponibles à partir des études antérieurement menées sur
le site. Toutefois, la planification adéquate de la procédure d’échantillonnage doit considérer les
différents types d’engins requis pour échantillonner suffisamment des habitats différenciés et leurs
cortèges respectifs d’espèces (Morin J., Duhamel & de Roton, 2010). De la même manière, il est
important d’être pleinement conscient (domaine d’expertise indispensable) des limites de chacune
des techniques mises en œuvre afin d’être en mesure d’intégrer cette notion dans l’interprétation des
résultats obtenus (Elliott & Hemingway, 2002).
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Ces éléments constituent les bases liminaires à l’élaboration d’un protocole de suivi des poissons.
Contrairement à d’autres disciplines scientifiques, on perçoit que l’approche se trouve ici complexifiée
par le fait qu’en milieu littoral et estuarien, il n’existe pas de technique de pêche permettant
d’envisager, pour chaque stade, un échantillonnage exhaustif des espèces et/ou de leurs
abondances.
Après avoir rappelé les éléments essentiels du dispositif national de suivi dans les masses d’eau de
transition, le but de ce chapitre est de proposer une démarche de suivi adaptée aux estuaires Bas-
Normands en tenant compte de leur évolution possible.
1. Le suivi national des masses d’eau de transition
Le protocole national (Cf partie 1) développe une approche fonctionnelle et pragmatique de la
biodiversité aquatique. Ainsi, seule une fraction de l’assemblage d’espèces, que l’on juge
représentative des fonctions écologiques associées à l’estuaire pour les poissons, est considérée en
première approche. On se focalise essentiellement sur les fonctions de nourricerie et d’alimentation
pour les poissons euryhalins d’origine marine ou fluviale, de maintien des populations résidentes et
de support à la migration des espèces migratrices amphihalines (Lobry et al, 2012).
Toutefois, ce suivi ne couvrant pas l’ensemble des habitats fonctionnels des estuaires et des baies, il
est proposé, comme le suggère également Lobry et al. (2012), de le compléter en y intégrant mieux
les habitats latéraux. Cela englobe bien évidemment les espaces susceptibles de faire l’objet de
projet d’un réalignement géré du trait de côte et/ou d’une réouverture à la mer.
2. Définition d’un suivi pour la baie des Veys et l’estuaire de
l’Orne
a. Stratégie retenue
On propose d’avoir recours à la stratégie BACI (Before-After-Control Impact) déjà abondamment
employée dans le cadre d’aménagements ou de suivi d’activités industrielles (voir par exemple
www.developpement durable.gouv.fr/IMG/pdf/guide_eolien_finalv1.pdf,) ou de restauration de site
(i.e. restauration du caractère maritime du Mont-Saint-Michel), conseillée pour le suivi
environnemental des aménagements (Rajouan et al, 2012), mais aussi mise en œuvre dans le cadre
de travaux de recherche (Ex. Smith et al, 1993 ; Roman et al, 2002). Cette stratégie semble évidente
dans l’éventualité, à terme, de réouverture de certaines surfaces à la mer, qui suppose dans un
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