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Vol. 27 Nr. 1 2016
Informations
stétrique, de néonatologie/pédiatrie. Des
cours de formation continue réguliers permet-
tent d’assurer le respect des directives.
Situation actuelle
Le nombre des hôpitaux certifiés a reculé ces
dernières années. Alors qu’en 2009, près de la
moitié des bébés naissaient dans des Hôpitaux
Amis des Bébés, la proportion n’est plus que
d’un tiers. Pour expliquer la non-participation
ou l’abandon, les raisons citées concernent en
premier lieu le rapport coûts/avantages. Les
conditions-cadre économiques ont effective-
ment changé pour les hôpitaux avec
l’introduction du DRG (forfait par cas). Le
«Retour sur investissement» pour les investis-
sements d’un hôpital au profit de la qualité
«amie des bébés» est difficile à démontrer. Le
choix de l’hôpital est sans doute plus nette-
ment influencé par d’autres facteurs (proximité
géographique, médecins). La prévention ne
peut être mesurée en général qu’à plus long
terme. L’effet bénéfique pour la santé de la
qualité d’une maternité Amie des Bébés profite
à un haut degré à la collectivité et ne s’observe
qu’après (bien après) le séjour hospitalier.
Implications pour la politique
de la santé
La loi sur l’assurance maladie réclame des
mesures pour garantir et promouvoir la quali-
té dans les institutions. «Hôpital Ami des
Bébés» est pour l’heure le seul processus
qualité ajusté spécifiquement aux maternités.
Dans quelques pays, (par ex. Les critères
Nice10) en GB) les dix conditions ont été éri-
gées en norme pour les établissements
d’obstétrique. Au vu des bénéfices pour la
santé à court et à long terme que comporte
la qualité «Ami des Bébés» au moment de la
naissance, il s’agirait de prévoir des incita-
tions appropriées pour la mise en œuvre de
ce processus qualité. Les pédiatres et les
spécialistes en néonatologie sont, avec les
obstétriciens, les sages-femmes et les con-
seillères en allaitement, des partenaires-clés
pour faire passer cette requête dans la dis-
cussion en matière de politique de la santé.
Références
1) Certification dans le contexte des soins de santé;
Recommandations de l’Académie suisse des scien-
ces médicales (www.samw.ch/dms/de/Publikati-
onen/Empfehlungen/d_Zertifikate.pdf).
2) Acta Pediatrica Dez. 2015, Vol. 104: Special Issue:
Impact of Breastfeeding on Maternal and Child
Health.
3) Sinha B, Chowdhury R, Sankar MJ, et al. Interventi-
ons to improve breastfeeding outcomes: a syste-
matic review and meta-analysis. Acta Paediatrica
2015, 104: Special issue; pp 114–135.
4) Merten S et al. Do Baby-Friendly Hospitals Influ-
ence Breastfeeding Duration on a National Level?
Pediatrics, 2005, 116: e702-e708.
5) Conzelmann-Auer C, Ackermann-Liebrich U. Fre-
quency and duration of breastfeeding in Switzer-
land. Soz Präventivmed. 1995; 40: 396–398.
6) Merten S., Dratva J, Ackermann-Liebrich U. Säug-
lingsernährung in den ersten neun Lebensmonaten
– nationale Studie 2003. Schweizerischer Ernäh-
rungsbericht 2005.
7) Dratva J, Gross K, Spaeth A, Zemp E. SWIFS – Swiss
Infant Feeding Study. A national study on infant
feeding and health in the child’s first year. Executi-
ve Summary. Swiss Tropical and Public Health Ins-
titute 2014. Available at www.swisstph.ch/swifs.
8) Saadeh R, Akre J. Ten steps to successful breast-
feeding: a summary of the rationale and scien-tific
evidence. Birth 1996, 23:154–160.
9) United Nation’s’ Committee on the Rights of the
Child: Concluding observations on the com-bined
second to fourth periodic reports of Switzerland.
Artikel 58 und 59. Distr.: General 26 February 2015;
Deutschsprachige Version: http://www.netzwerk-
kinderrechte.ch/fileadmin/nks/aktuelles/ngo-
bericht-UN-ausschuss/ConcludingObservationsS-
witzerlandDe.pdf.
10) NICE. National Institute for health and Care Excel-
lence 2006. Postnatal care up to 8 weeks after birth;
1.3 infant feeding. Available at www.nice.org.uk.
Correspondance
Dr. med. Cornelia Conzelmann,
spécialiste responsable Hôpital Ami des
Bébés sur mandat d’UNICEF Suisse
Blauenstrasse 80
4054 Bâle
cfconzelmann@bluewin.ch
Les dix conditions pour le succès de l’allaitement maternel
Condition 1: Porter systématiquement à la connaissance de tout le personnel qui
s’occupe des soins de la mère et de l’enfant des directives écrites pour favoriser
l’allaitement maternel.
Condition 2: Le personnel suit régulièrement des cours pour pouvoir mettre en œuvre
ces directives.
Condition 3: Informer toutes les femmes enceintes des avantages et de la pratique de
l’allaitement maternel.
Condition 4: Permettre aux mères d’avoir un contact peau à peau avec leur enfant
immédiatement après la naissance. Offrir aux mères la possibilité de mettre leur nouveau-
né au sein au cours des premières heures (1 à 2 heures) qui suivent l’accouchement.
Condition 5: Fournir aux mères des instructions et de l’aide concernant l’allaitement.
Expliquer aux mères comment maintenir la production de lait maternel si elles sont
momentanément séparées de leur enfant. Accorder aux mères de nouveau-nés prématu-
rés, malades ou handicapés qui ne sont pas encore en mesure de téter un appui particu-
lier, de manière à favoriser plus tard l’allaitement maternel. Fournir aux mères qui
n’allaitent pas des instructions concernant l’alimentation du nouveau-né.
Condition 6: Ne donner aux nouveau-nés allaités ni boisson ni aliment supplémentaire
sauf s’il y a une raison médicale.
Condition 7: Garantir le rooming-in, c’est-à-dire permettre à la mère et à l’enfant de
rester ensemble jour et nuit.
Condition 8: Adapter l’allaitement maternel au rythme de l’enfant.
Condition 9: Eviter l’usage de biberons, sucettes (lolettes) et téterelles durant les
premiers jours suivant la naissance.
Condition 10: L’établissement favorise et entretient une collaboration étroite avec les
sages-femmes indépendantes, les conseillères en allaitement, les services de puéricultu-
re et les groupes de soutien à l’allaitement maternel. A leur sortie de l’hôpital, il adresse
les mères à ces professionnels.