Bien que notre recherche de personnel ne
soit pas encore lancée, nous recevons en
moyenne trois ou quatre résumés par
semaine. Cela n’était pas le cas l’an passé. »
« La demande de tournois n’a pas
diminuée. Je ne crois pas que l’Alberta
soit immunisée, mais nous ne semblons
pas aussi touchés. Nous prévoyons une
saison aussi achalandée en 2009 qu’en
2008. »
LA CLÉ : L’INNOVATION
Selon Barry Forth, co-propriétaire de
Copetown Woods, un terrain public de
18 trous dans le Sud-Ouest de l’Ontario,
le ralentissement économique est arrivé à
un moment propice pour l’industrie au
Canada puisque dans la plupart des
régions, la saison était déjà terminée. Il a
laissé croire que son terrain en tirerait
profit en raison de l’emplacement et du
consensus selon lequel les golfeurs
ajusteront leur budget par ronde plutôt
que de renoncer à leurs rondes de golf
habituelles. « Comme
nous sommes situés
HISTORIQUE ÉCONOMIQUE
Comme l’a rappelé David Bradley, vice-
président et directeur général de la
société TaylorMade Canada, à l’auditoire
dans le contexte de l’édition 2008 de la
Conférence et salon Golf Business
Canada, un ralentissement économique
ne devrait pas être un indicateur de
changement radical. M. Bradley a cité
l’exemple de Post et Kellogg, les deux
principaux fabricants de céréales, au
moment où ils ont affronté la grande
crise des années 1930. Alors que Post a
vivement coupé ses efforts de marketing
en réponse à la crise économique,
Kellogg a continué de dépenser comme
d’habitude dans le domaine du market-
ing. Aujourd’hui, 65 ans plus tard, Post
tente toujours de regagner la part de 4
pour 1 du marché remporté par Kellogg
en raison de sa stratégie de marketing
dynamique pendant la grande crise.
Comme le dit le cliché; un bien en
acquiert un autre.
Puis, si l’histoire dit vrai, le golf a
toujours réussi à traverser les périodes
financières difficiles. Dans les années
1991-1992 le prix d’une ronde a chuté,
mais le nombre de rondes a augmenté.
« Je ne vous raconterai pas d’histoires » a
énoncé Stephen Johnston, AC chez
Global Golf Advisors, lors de la
Conférence et salon Golf Business
Canada. « Attendons de voir ce qui se
passe chez nos voisins du Sud. Les États-
Unis réduisent le budget de 30 à 35 %;
cherchant à gérer de façon plus intelli-
gente. Dans plusieurs cas, c’est un mode
de survie. Au Canada, les terrains haut de
gamme devront offrir des rabais, ce qui
entraînera un effet de retombée. Les
rondes seront remplies, mais à plus bas
prix. À mon avis, le Canada est en bien
meilleure position que ne le sont les
États-Unis. »
« Cependant, vous ne pouvez attendre
le mois d’avril pour connaître l’incidence
à une heure du centre-ville de Toronto, et
qu’à seulement 20 minutes plus à prox-
imité de Toronto le prix grimpe de façon
marquée, les golfeurs voudront peut-être
faire un peu plus de route pour profiter
d’un meilleur rapport qualité-prix. »
Barry croit aussi que la demande était
devenue stagnante même avant le ralen-
tissement économique, et qu’il est temps
pour les terrains de golf de penser dif-
féremment et de changer leurs habitudes
de travail. Copetown a été le premier ter-
rain au Canada à s’inscrire au programme
d’Europe appelé Powerplay Golf. Barry le
résume comme étant un système de
pointage partie par points de neuf trous
qui transforme un jeu de neuf trous en
une ronde, et qui aidera à changer la
mentalité de façon à reconnaître neuf
trous de golf comme une ronde. En
effet, selon Barry le programme possède
tous les éléments nécessaires pour réussir
à la lumière de cette ère économique,
notamment une initiative différente et
sur votre terrain. Vous ne pouvez attendre
en mai ou en juin pour en connaître
l’incidence et effectuer les coupures
appropriées. »
Scott Simmons, PDG de l’ARGC, a
exprimé le même sentiment à la Conférence.
« D’ordinaire, dans une période économique
difficile, la tendance est de réduire les
dépenses. Bien que vous deviez payer les
factures quotidiennes, vous devez aussi
trouver un moyen de mieux mettre à
profit vos dollars de marketing. Il ne faut
jamais perdre la balle de vue à long terme
si vous voulez favoriser le jeu. »
DES DÉFIS UNIQUES
Quel est donc le plus grand défi que doit
relever le golf au Canada pour survivre au
ralentissement économique? Il n’y a pas
qu’une seule solution pour l’industrie –
qui consiste plutôt en quatre ou cinq
industries différentes dans un nombre de
régions météorologiques distinctes. Les
défis que doit affronter l’Î.-P.-É., dont les
recettes de l’industrie du golf et du
tourisme représentent 85 millions de
dollars par année, diffèrent de ceux des
terrains municipaux en région urbaine
contraints par la croissance. Les solutions
des clubs privés à capital social sont bien
différentes des solutions appropriées aux
terrains dans de centres de villégiature ou
aux terrains entièrement publics. Pour
mieux comprendre les défis, nous avons
échangé avec des terrains représentant
divers secteurs de l’industrie.
Barry MacLeod, directeur exécutif
de Golf PEI, affirme être optimiste, bien
que prudent, par rapport à la saison
2009. L’an passé la météo a été
démesurée, affichant 61 jours de pluie
par opposition à la moyenne de 29, et si
dame nature collabore en 2009, ils
prévoient rétablir l’équilibre dans le
domaine des rondes jouées. Ils ont aussi
créé un partenariat avec la chaîne « The
Big Break » leur fournissant ainsi une
belle publicité télévisée aux États-Unis, et
possiblement davantage de visiteurs.
Steve Moe est directeur général du
Sirocco Golf Club, un club semi-privé à
capital social juste au sud de Calgary. « À
mon avis, le divertissement ne souffre pas
beaucoup dans le contexte d’un ralen-
tissement économique. Les personnes ne
dépenseront peut-être pas autant, mais
elles se rendront au terrain. Pour moi, le
plus grand défi consiste à justifier la
rémunération accrue de la main-d’œuvre
alors que l’économie ralentit. Nous
savons qu’il faut rémunérer davantage le
personnel pour le garder, mais il est
difficile de justifier l’augmentation des
prix auprès des consommateurs. »
« L’autre défi consiste à vendre des
adhésions à l’intérieur d’une telle situation
économique. Certaines personnes avaient
prévu un fonds d’investissement pour
payer un nouvel abonnement, mais ce
fonds est maintenant plutôt faible. Mais
si les gens cherchent à investir, quoi de
mieux que d’investir dans une adhésion à
un club de golf à capital social. Je vois
mal un tel investissement prendre la
même route que l’économie. L’une de
nos initiatives a été d’offrir un mode de
paiement, une option qui n’était pas
offerte par le passé, afin de permettre aux
personnes d’adhérer en fonction d’un
mode de paiement triennal. Pour être
juste envers les personnes ayant acheté un
abonnement dans les deux dernières
années, nous maintenons les prix. À mon
avis, la valeur se maintiendra dans l’avenir. »
L’an passé, le club Sirocco a profité
d’un plan du gouvernement de l’Alberta
visant à faire venir des travailleurs
étrangers afin de combler les lacunes
temporaires dans le marché du travail.
« L’embauche de travailleurs venant du
Mexique et des Philippines s’est avérée
une expérience très réussie », affirme
M. Moe. « Cela dit, les occasions
d’embauche dans ce marché s’améliorent.
De plus, la démographie canadienne
affiche une base de participation plus
grande puisque financièrement, la plupart
des Canadiens peuvent jouer au golf, par
opposition aux Américains, qui en
grande partie, ne peuvent payer même
une ronde moins onéreuse. Bien que ce
fait n’élimine pas les effets de la pire
récession depuis les années 1980, il laisse
croire que l’évolution de l’économie
donne lieu à des occasions positives.
Des défis sont-ils à relever?
Absolument. Le gel des marchés
financiers rend le crédit difficile sauf
pour les investissements de premier
ordre. Ryan Spring, président de la
société RSGF Ltd., une entreprise qui
finance des hypothèques de terrains de
golf depuis 2005, a affirmé, « À mon avis,
le plus grand défi que devra relever les
terrains de golf en matière de finances
sera la disponibilité de capitaux. La crise
du crédit a laissé très peu de prêteurs
(sinon aucun) pouvant financer les
terrains de golf dans le contexte
économique actuel. En tant qu’exploitant
de terrain de golf, si votre financement
arrive à échéance en 2009, il serait bon de
communiquer avec votre prêteur pour
connaître le sort de votre prêt lorsqu’il
sera à échéance. »
Les mises à pied et les faillites
forceront les golfeurs à annuler ou à
réduire leur adhésion aux clubs à capital
social et aux clubs sans participation au
capital social. La gestion quotidienne des
recettes deviendra peut-être une tâche
quotidienne pour les exploitants de
terrains à droits de jeu. Les terrains en
centre de villégiature devront peut-être
réévaluer les prix et les services. Après
avoir démoli le pavillon, un terrain en
Ontario a découvert que le financier
américain avec qui il faisait affaire avait
annulé le financement du nouvel édifice.
Le carburant est la moitié du prix par rapport à l’été dernier,
le marché de l’emploi est plus élastique compte tenu des mises
à pied dans d’autres industries, et la chute de 20 % du dollar
canadien rend le tourisme plus viable.