Les rapports science/société en Allemagne
La culture du consensus
De par son système fédéral, la société allemande a développé une culture du consensus dans la prise de décision.
Des mécanismes institutionnalisés de concertation efficace ont été mis en place. On peut ainsi citer le Haut conseil
pour la science, qui réunit scientifiques, représentants de la société civile et politiques. Grâce à ce type d'institutions,
l'orientation de la recherche se fait avec beaucoup de transparence, autour de comités faisant intervenir l'ensemble
des acteurs, dont la société civile, dès le début des débats scientifiques. Cette culture du consensus trouve une
illustration dans l'adhésion de la société allemande à la politique de transition énergétique (voir La transition
énergétique en Allemagne.
La place de la recherche dans l'économie allemande
Culturellement, les allemands n'opposent pas recherche fondamentale et recherche appliquée ni recherche et
valorisation. Résolument tournée vers l'innovation, la société allemande assume une relation science- monde
économique (ou recherche- industrie) totalement décomplexée. La recherche est envisagée comme un continuum
qui va de la production de connaissances à la production de produits. La valorisation de la recherche et de la
technologie dans le but de créer de la richesse est considérée comme naturelle, en témoigne la quantité de brevets
déposés (près de 20 % des brevets déposés dans le monde le sont en Allemagne). L'innovation est également
stimulée par une gestion des ressources humaines qui favorise les échanges réciproques de chercheurs et
d'ingénieurs entre entreprises et établissements de recherche.
L'éducation aux sciences
Bien qu'ayant placé l'innovation au coeur de sa stratégie de développement économique, l'Allemagne souffre comme
la plupart des pays de l'OCDE d'une perte d'intérêt des jeunes générations pour la science. Des initiatives sont
menées pour tenter de remédier à cette situation (ateliers animés par des éducateurs à l'école primaire en
complément du programme d'enseignement, création d'une interface « laboratoires d'élèves » à la Fachhochchule
de Brandenbourg, etc.).
Par ailleurs, le système de formation allemand (privilégiant la formation par alternance) semble plus adapté à
l'industrie qu'aux autres secteurs de l'économie. Ainsi, l'Allemagne manque aujourd'hui d'ingénieurs de haut niveau,
le système éducatif ayant du mal à attirer des candidats brillants vers les études supérieures.
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