Bases génétiques des dyslipidémies J. Ruiz Division d’endocrinologie, CHUV, Lausanne Notre exposé concerne les données les plus pratiques et les plus néphrologiques à propos des bases génétiques des dyslipidémies. Si l’on regarde l’évolution des espèces, il nous a fallu 14 millions d’années pour voir apparaître sur terre l’être humain sous les pressions contraires d’un environnement défavorable et des avantages génétiques qui ont permis à l’homme de s’exprimer sur terre. Mais, en 50 ans, nous avons changé complètement notre environnement avec, d’une part, une diminution des dépenses énergétiques et, d'autre part, le passage d’une alimentation considérée comme traditionnelle à une alimentation riche en graisses, riche en calories, abondante. Nous sommes maintenant totalement déphasés par rapport à notre environnement, à cause d'une mémoire génétique qui nous a poussés à garder le plus possible les calories pour survivre, alors que nous sommes maintenant dans un environnement tout à fait pathologique pour notre patrimoine génétique et qui va favoriser l’apparition de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de diabètes. ■ Approche génétique des maladies On peut avoir différentes approches de la génétique des maladies, d’une part, les études humaines d'épidémiologie et de génétique, d'autre part, des études animales, et enfin les modèles cellulaires. En fait, il faut avoir des résultats concordants dans les différents types d’études pour disséquer des maladies multi-factorielles comme les maladies cardiovasculaires et rénales. Lorsque l’on regarde plus précisément l’étude de la génétique chez l’être humain, nous avons là encore différentes approches. La première approche est l’étude cas-témoin où nous allons étudier des gènes-candidats, c'est-à-dire des gènes qui nous semblent importants sur le plan physiopathologique et qui pourraient être associés à une maladie – cancer, maladie cardiovasculaire, dyslipidémie. Nous allons étudier la différence de fréquence de certains polymorphismes ou de mutations chez les individus malades versus les non malades. Nous allons ainsi établir des facteurs de risque génétiques et établir un facteur de risque n'est pas encore dire qu'il s'agit d'une relation causale. Pour arriver aux relations causales, nous devrons faire appel soit à des études prospectives avec certains biais, soit aux études familiales. Il existe plusieurs types d’études familiales ; d’une part, les études de liaisons où l'on compare la fréquence de certaines mutations génétiques, chez les sujets malades sur plusieurs générations, pour voir si on a une liaison entre la maladie et le marqueur génétique. Malheureusement, dans le cadre des maladies cardiovasculaires qui surviennent à l'âge adulte, souvent les parents sont décédés. Il est donc difficile d'étudier les maladies cardiovasculaires par ce type d’approche. D’autres approches Néphrologie Vol. 21 n° 7 2000, pp. 323-325 ont été développées comme les études de fratries où l’on va évaluer, au sein d’une fratrie concordante pour la maladie ou discordante, la fréquence de certaines mutations, et voir si elle est associée, de manière statistiquement significative, à la maladie étudiée. Une troisième approche, l’étude de la transmission de déséquilibres de liaisons nécéssite d'obtenir l'ADN des parents et d’une personne atteinte de la maladie. Ces approches ont l’avantage de ne pas connaître le type de transmission de la maladie, alors que pour l’étude de liaison, nous avons besoin de savoir à quel type de transmission génétique nous avons affaire. ■ Etude des traits quantitatifs On peut aussi utiliser la génétique pour l’étude de traits quantitatifs comme le taux de cholestérol avec l’étude d’un génotype. Chez un sujet homozygote pour le génotype AA, la moyenne du cholestérol à 5 mmol, alors que chez un sujet hétérozygote Aa, la moyenne atteint 6 mmol et chez les homozygotes aa, la moyenne est à 7 mmol. On parle d'effet codominant avec un effet important de l’allèle a sur le taux de cholestérol qui peut donc être abordé par la génétique. Ce qui rend difficile l’étude de la génétique, ce sont les différents modèles d’interactions entre un gène et la maladie. Dans le premier modèle, le gène muté va augmenter la présence d’un facteur de risque qui est lui-même directement responsable de la maladie : le défaut en récepteurs des LDL va augmenter le taux de cholestérol qui va induire l’apparition des maladies coronariennes. Il y a différents modèles possibles, le facteur de risque et le gène peuvent agir de façon indépendante, ou il faut à la fois l’association entre le gène et le facteur de risque pour voir apparaître la maladie, comme dans la phénylcétonurie où il faut à la fois une origine génétique et l’apport exogène de l'acide aminé pour voir apparaître la maladie. L’étude de la génétique paraissait, au début, relativement simple dans les maladies monogéniques, mais les schémas sont devenus très compliqués lorsqu'on aborde les maladies complexes à plusieurs gènes qui peuvent agir entre eux de différentes manières, soit un premier gène va agir de façon indépendante pour l’expression d’un phénotype, qui peut être un taux de lipides, soit plus souvent un troisième gène va moduler l’effet d'un deuxième gène contrôlant le premier gène de l'expression phénotypique, et ceci avec un environnement et certains facteurs de risques d’environnement qui vont encore favoriser ou, au contraire, protéger contre certains gènes. ■ Causes génétiques des dyslipidémies Il faut pour cela instaurer différents niveaux de recherche. Au premier niveau, nous avons simplement la mesure du cholestérol 323 session I ■ Introduction et des triglycérides au niveau chimique. Si l’on va un peu plus loin, on va déterminer quelles sont les particules, les lipoprotéines concernées LDL, VLDL..., et voir quels sont les défauts enzymatiques impliqués. Ces défauts enzymatiques vont servir de base à l’étude de gènes potentiellement impliqués dans ces maladies pour définir les mutations génétiques qui peuvent favoriser l’apparition de ces dyslipidémies. Enfin, au niveau de la génétique des populations, il faut essayer d’aller plus loin et voir quelle est l’interaction entre les différents gènes et les interactions entre les gènes et l’environnement. Qu’en est-il de la force de l’environnement et des gènes pour l’apparition des dyslipidémies ? Actuellement, on pense que l’environnement explique 50% des dyslipidémies et les gènes 50%; la balance semble tout à fait équilibrée. Comment étudier la génétique des dyslipidémies ? Il existe plusieurs abords possibles : l’étude du métabolisme des lipoprotéines, le cholestérol alimentaire, les différentes enzymes, la lipoprotéine lipase, la lipase intestinale, les récepteurs au niveau hépatique. Il faut alors étudier si des variations au niveau du code génétique qui se traduisent au niveau des enzymes vont être responsables d’un taux de lipides significativement différent, par exemple l'étude des récepteurs aux LDL qui peut se faire directement au niveau du foie, l’hydroxyméthyl CoA réductase, l’enzyme-clé qui a permis le développement des statines, l'analyse d’autres récepteurs... Ces différentes molécules ont été la cible des premières analyses génétiques pour étudier leurs relations avec les dyslipidémies. session I ■ Dyslipidémies génétiques individualisées Il existe quelques exemples où l’on a déjà pu identifier des gènes responsables de maladies génétiques responsables de dyslipidémies. L’exemple simple d’une maladie monogénique est celui de la fameuse hypercholestérolémie familiale identifiée déjà depuis de nombreuses décennies. Cette anomalie s'observe avec une fréquence de l’ordre de 1/500 à 1/1000 individus. Elle est due à un déficit absolu ou relatif en récepteurs aux LDL et entraîne une augmentation drastique du LDL-cholestérol responsable d’une athérosclérose coronarienne sévère et précoce. Nous avons donc affaire au cas de figure où un gène augmente un facteur de risque qui va être responsable de la maladie. Dans le cas de l'hypercholestérolémie familiale, l’apport exogène de cholestérol associé à des mutations au niveau des récepteurs hépatiques des LDL va induire une augmentation globale des lipides sanguins responsable de maladies coronariennes. Cette approche menée par l’étude du gène-candidat consiste à étudier le gène du récepteur qui est un gène assez grand, situé sous le chromosome 19, possédant 18 exons qui sont les parties codantes sur lesquelles différentes mutations ont été identifiées, mutations ponctuelles ou délétions. En fait, un même tableau clinique lié au niveau mesuré du cholestérol provient de mutations différentes qui ont lieu au niveau du ligand du marqueur de risque, c'est-à-dire sur l’apoprotéine B. Ces différentes mutations introduisent une élévation similaire des taux de cholestérol, et ce type d’hypercholestérolémie est appelé hypercholestérolémie familiale défective. Dans ce type de mutations, on retrouve le plus souvent des mutations ponctuelles de la séquence du gène qui sont le remplacement d’un nucléotide par un autre, l’adénine par 324 la guanine. Ceci peut avoir comme conséquence une mutation silencieuse, il n’y a aucune conséquence en terme de structure de la protéine, donc pas de maladie. En cas de mutation « faux-sens » (« missense mutation »), c'est-à-dire de changement d’un acide aminé, cela aussi peut n’avoir aucune conséquence, ou à l'inverse changer drastiquement les propriétés biochimiques de la protéine exprimée, ou au pire, en cas de mutation non-sens, entraîner l'arrêt prématuré de la translation de l’ADN qui va être stoppée. De plus, existent les possibilités d’insertion dans le code génétique d'une protéine, c'est-à-dire qu’au sein d’un exon va être ajouté un ensemble de nucléotides. A l'inverse, c'est la délétion où une partie du code génétique d'un exon qui va disparaître. Parmi les 300 mutations identifiées dans l’hypercholestérolémie familiale, les taux de cholestérol moyens correspondant aux différentes hypercholestérolémies défectives répertoriées sont très proches et ne permettent pas de distinguer les sujets porteurs de mutations différentes sur les récepteurs des LDL alors que, sur le plan génique, on retrouve des mutations de tous types, mis-sens, non-sens et délétion. En dehors des maladies monogéniques, il existe le plus souvent une interaction avec l’environnement ou avec d’autres gènes, c'est notamment le cas de l’apoprotéine E que nous allons maintenant étudier comme modèle de maladie où l’environnement peut jouer un rôle important. On sait que l’apoprotéine E joue un rôle central dans le métabolisme du cholestérol et des triglycérides, elle est l’une des composantes majeures des différentes lipoprotéines, LDL, VLDL, remnant et HDL. Elle va servir de ligand pour la liaison aux différents récepteurs de ces lipoprotéines et, chez l'humain, il existe un polymorphisme de l'apoE avec trois isoformes majeures qui vont différer par leur point isoélectrique, l’apo-EIV étant la plus basique et l’apo-EII la plus acide. Ces trois isoformes sont portées par un seul locus au niveau du chromosome 19 et les trois allèles, l’apo-EII, l'apo-EIII et l'apo-EIV ont un effet codominant. L’apo-EII diffère de l’apo-EIII par la substitution en position 58 d’une arginine par une cystéine, et l’apo-EIV par la substitution en position 112 d'une arginine par une cystéine. Il existe par ailleurs trente autres isoformes différentes de cette apoprotéine E qui explique environ 5 à 15% de la variation interindividuelle des taux de cholestérol liée à ce polymorphisme. Chez l’individu apo-EII, le taux d’apo-E est en général élevé et le taux de cholestérol est plutôt bas alors que chez l’individu apo-EIV, les taux d’apo-E sont bas et les taux de cholestérol sont élevés. Mais il existe aussi une interaction avec l’environnement puisqu’une alimentation riche en cholestérol et en acides gras saturés va surtout favoriser l’augmentation du taux de cholestérol chez les sujets porteurs de l’allèle EIV, et que l’effet du polymorphisme sur les taux de cholestérol peut être différent selon le sexe et selon le groupe ethnique ; l’effet est plus marqué pour l’isoforme EIV chez la femme notamment dans l’étude de Framingham et dans une étude au Colorado. Il existe d’autres effets modulateurs, par exemple dans une population très particulière, les Huttérites, la présence de l’apo-EIV entraîne des taux plus bas de HDL et d’apo-AI et ceci uniquement chez les femmes. Alors, on s’est rapidement posé la question du lien entre le polymorphisme de l’apoprotéine E et le risque de maladie coronarienne. Les différentes études apportent des éclairages différents, les études cas-témoins comme la ECTIM study montrent que l’apo-EIV est associée à des taux plus élevés de cholestérol, la RAS study démontre un risque accru de maladies coronariennes et l’étude AUTOPSIC montre que les sujets porteurs de l’allèle EIV Néphrologie Vol. 21 n° 7 2000 Néphrologie Vol. 21 n° 7 2000 à une maladie associant une production hépatique plus importante de VLDL-triglycérides, peut-être un déficit de la protéine-lipase et, au niveau des adipocytes et au niveau cellulaire, une diminution de l’acylation des lipoprotéines qui va entraîner une augmentation des stocks de triglycérides et de cholestérol extra-cellulaires. On a pu constater chez ces patients, sur le plan cellulaire, que l'estérification des acides gras était diminuée de l’ordre de 50% et que, d’autre part, la lipoprotéine lipase ou la lipase hormono-sensible était réduite de plus de 60% qui nous font deux bons gènes-candidats pour l’étude de cette maladie. L’approche gène-candidat a été faite sur les lipoprotéines lipases, la lipase hormono-sensible, les récepteurs, ainsi que sur les récepteurs α et β des lipoprotéines ainsi que d’autres gènes de transporteurs des acides gras et des acyl-stimuline-protéines. Malheureusement, ces études sont assez décevantes et beaucoup d’études négatives n'ont pas permis d'élucider la cause de l’hyperlipémie combinée. Par contre, certains gènes peuvent modifier les taux de lipides, ce qui est le cas de l’apo-EIV, de l’apo-CIII et du cluster apo-AI - CIII - apo-AIV. Donc, les gènes majeurs n’ont pas été identifiés et nécessitent probablement une autre approche sur le plan génétique. Si l’on réinterroge la physiopathologie, l’on pourrait penser qu’on a plutôt une augmentation de l’ApoB avec un métabolisme des acides gras qui est altéré, une hyperlipémie post-prandiale et une capacité de lipolyse diminuée, ce qui fait un lien avec l’insulino-résistance. L’étude génétique de ces différents gènes vus sous cet angle a été faite par une équipe finlandaise où onze gènes-candidats impliqués dans le métabolisme des lipides ont été étudiés. Ces onze gènes ont montré des résultats négatifs. Heureusement, on a pu quand même identifier un marqueur de risque élevé d’hyperlipémie combinée sur le chromosome 1q 21-23 qui donne un « load score » d’à peu près 6. Il s'agit d'une échelle de risque en logarithme décimal et cette région chromosomique augmente 106 fois le risque d’hyperlipémie combinée. C'est donc une région intéressante pour trouver un gène responsable de ce type d’hyperlipémie ; en effet, cette région code pour différentes protéines dont l’apoEII et les sélectines qui apparaissent prometteuses. Il faut aussi signaler que les critères d’inclusion de ces grandes études, du point de vue des phénotypes clinico-biologiques ont été étendus ; on a, au début, restreint l'analyse à des sujets nettement hypercholestérolémiques ou hypertriglycémiques, et on s’est rendu compte qu’il faut être beaucoup plus large pour pouvoir étudier le risque vasculaire prédictible. Il y a d’autres marqueurs dont le déterminisme génétique est suspecté ou connu, l’hyperlipémie de type III liée à l’apoA, la Lp(a), la paraoxonase, les small LDL et la glycation. Pour résumer, l’étude génétique des dyslipidémies nous a fait apparaître la complexité de l’étude de maladies où un gène peut donner soit une maladie déterminée, soit un phénotype, soit un autre type de maladie. Il existe des interactions importantes avec l’environnement qu’il faut savoir identifier avant le début de l’étude ; mais cette analyse permettra d’individualiser les traitements selon le gène impliqué et de démembrer des maladies multifactorielles comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires. session I ont une athérosclérose plus importante; mais il existe aussi plusieurs études négatives. Si l’on reprend l’étude ECTIM et que l'on analyse le risque relatif selon l’allèle, les sujets EIV - EIV ont un risque relatif ajusté de 1,5 comparé aux témoins EIII - EIIII. Ce résultat est à mettre en parrallèle avec les différences observées au niveau des lipides selon le génotype considéré. Globalement, le génotype EIV EIV est associé à un taux de LDL plus élevé, un taux d’apo-E plus bas, un taux d’apo-AI plus bas, et des triglycérides plus élevés. Il existe plusieurs explications aux divergences de résultats qui dépendent des différents « designs » des études, de groupes ethniques différents, du décès prématuré de sujets porteurs du génotype EIV et d'un environnement différent. Nous avons à notre disposition une étude prospective finlandaise dans une population à risque élevé de maladies coronariennes de sujets âgés de 65 à 84 ans, de sexe masculin, asymptomatiques au départ. La principale constatation de cette étude est qu’il existe davantage d’infarctus mortels chez les sujets porteurs de l’apo-EIV ; la présence du génotype EIV augmenterait le risque de mortalité coronarienne par deux. A l'heure actuelle, on considère que le polymorphisme de l’apoE est associé à des taux de lipides différents et à un risque accru de maladie coronarienne. L’apo-EIV module les taux de LDL et de HDL-cholestérol et cet effet est dépendant du sexe, du groupe ethnique, du taux de lipides, de l’alimentation, et des interactions avec d’autres gènes comme le gène de l’hypercholestérolémie familiale. La résultante a un effet direct sur le risque de maladie coronarienne et sur le risque de maladie coronarienne mortelle. Cela a été confirmé par les études prospectives, mais il nous manque encore les études familiales. Enfin, le polymorphisme de l’apoE agit probablement dans d’autres pathologies, comme la maladie d'Alzheimer, et sur le risque de néphropathies. Il y a notamment une étude grenobloise qui montre une réduction du risque de néphropathie diabétique chez les sujets porteurs de l’allèle EII. Cependant les dyslipidémies génétiques les plus fréquentes sont les hyperlipidémies familiales combinées. Bien que la transmission soit autosomale dominante, on retrouve différents phénotypes possibles qui rendent l’étude de cette maladie difficile. On peut avoir une élévation isolée des VLDL, une élévation des LDL ou une élévation des deux fractions qui vont entraîner des conséquences diamétralement opposées à type de maladie vasculaire précoce ou d'absence d’atteinte vasculaire. La difficulté de l’étude de cette maladie génétique provient du fait que, dans une même génération d’individus affectés, les phénotypes sont différents avec des anomalies des lipoprotéines qui peuvent être très différentes. Un frère développera uniquement une hypercholestérolémie, alors que sa sœur présentera une hyperlipidémie mixte avec une augmentation combinée du cholestérol et des triglycérides. Chez le même individu, au cours du temps, il existe aussi des variations des taux de lipides qui compliquera encore la définition des sujets atteints du fait d'une expression souvent tardive avec des délais de début de la maladie de trente ans et plus. Dans ces maladies complexes, on suspecte donc fortement des interactions inter-gènes et gènes-environnement. En réanalysant le métabolisme des lipoprotéines sur ces bases génétiques, on s'aperçoit que plusieurs types de dyslipidémies peuvent coexister dans une même famille avec plusieurs types de dyslipidémies chez le même individu allant du type IV à l’hyperlipémie mixte. L’hypothèse est qu’il existe au moins deux gènes majeurs : un premier gène qui agit sur le taux d’ApoB et un autre sur l’élévation des triglycérides. Nous avons donc affaire Adresse de correspondance : Pr J. Ruiz Service d’endocrinologie CHUV CH-1011 Lausanne 325