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Editorial
Al Gore:
éclat médiatique,
Oscar et Prix Nobel...
Et après?
On parle du réchauffement de la planète.
Il faudrait préciser: le réchauffement par
l'homme, qui doit d'urgence adapter ses
habitudes. Le message n'est pas neuf. Le
Club de Rome le clamait déjà voici près de
40 ans, avec ses "Rapports sur les limites
de la croissance". Le message a été repris
par les "écologistes-activistes". Sans grand
succès...
Le documentaire d'Al Gore a mis le
climat au centre des débats. Certes,
les scientifiques, et encore moins les
gouvernements, ne sont pas unanimes
pour admettre le réchauffement de la
planète - et surtout la responsabilité
de l'être humain. Mais ne faudrait-il pas
appliquer le principe de précaution et se
focaliser sur les solutions les plus efficaces?
Car les limites de la croissance, par une
population mondiale qui augmente et un
bien-être qui se généralise, sont proches.
L'énergie et les matières premières sont
de plus en plus rares. Et plus chères
aussi. Aux limites écologiques s'ajoutent
celles d'ordre économique. Les autorités
l'ont bien compris. La hausse des prix
du carburant et les incitants fiscaux en
faveur des économies d'énergie ont
fait davantage que quatre décennies
d'activisme environnemental. Espérons que
les gouvernements ultérieurs poursuivront
dans la même voie. Al Gore a placé le
thème du climat à l'agenda politique,
certes, mais le vrai travail doit seulement
débuter.
Réduire nos besoins en matières premières
et énergie ne signifie pas ramener le
niveau de confort à celui de la Belle
Époque. Au contraire, nous continuerons
à nous chauffer et nous déplacer, de façon
qualitativement meilleure. Relever ce
défi, c'est aussi ce qui attend l'industrie
du bâtiment. Les immeubles de demain
devront évidemment être construits de
façon économiquement raisonnée, sans
quoi ils ne seront jamais construits, mais
l'isolation thermique et acoustique doit être
performante.
Ils doivent être résistants, durables, sûrs,
écologiques et sains. Les bâtiments à
basse consommation énergétique sont la
réelle gageure des architectes, ingénieurs,
entrepreneurs et fabricants. L'orientation
vers le soleil, les systèmes d'économie
d'eau, la récupération de chaleur par la
ventilation et les sources énergétiques
renouvelables sont des conditions
fondamentales, au même titre que
l'isolation, les éléments accumulateurs de
chaleur et l'absence de ponts thermiques.
On le voit, ceci réclame une méthode
multidisciplinaire.
Les techniques sont disponibles,
les matériaux de construction et les
connaissances sont à portée des
entreprises innovantes. Elles se distinguent
de la sorte de celles qui refusent d'aller
plus loin que la production des matériaux
aujourd'hui demandés.
Jos Cox
2|2007
#50