UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL ACTIVITÉ DE SYNTHÈSE PRÉSENTÉE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL COMME EXIGENCE PARTIELLE DU BACCALAURÉAT EN GÉOLOGIE DES RESSOURCES PAR PHILIPPE ROBIDOUX PÉTROGÉNÈSE DE LA FORMATION D’HÉBÉCOURT DANS LE SECTEUR DU LAC HÉBÉCOURT GROUPE DE BLAKE RIVER, SOUS-PROVINCE DE L’ABITIBI, QUÉBEC 15 DÉCEMBRE 2008 ii RÉSUMÉ Le Groupe de Blake River est un assemblage volcanique archéen (~2,7 Ga), il appartient à la Sous-province de l’Abitibi et chevauche la frontière entre le Québec et l’Ontario. Cette étude concerne la Formation d’Hébécourt, faisant partie des unités anciennes du Groupe de Blake River, dans le secteur du Lac Hébécourt. Dans ce secteur, la Formation comprend une rhyolite épaisse. Une étude de la pétrogenèse des roches volcaniques a été effectuée à l’aide des méthodes d’analyse pétrographique et géochimique des laves basaltiques et rhyolitiques afin de vérifier si la rhyolite d’Hébécourt pouvait être dérivée du même magma que le basalte sous-jacent. Selon nos travaux, la chambre magmatique à l’origine de ces laves aurait évoluée sans contamination par fusion crustale continentale et se serait différenciée selon le modèle des séries tholéiitiques bimodales perçues ailleurs dans le Groupe de Blake River. Selon les analyses géochimiques, le basalte serait apparenté à la rhyolite par un processus de fractionnement dans une chambre magmatique près d’une dorsale océanique. La pétrographie indique la possibilité qu’un mélange magmatique se soit produit par injection sous la chambre avec un nouveau liquide, ce qui causerait un déséquilibre thermique et chimique. Un fractionnement de ~70-80 % d’un assemblage de olivineclinopyroxène-plagioclase à partir d’un magma basaltique primaire semble être le processus de différenciation le plus plausible pour expliquer la pétrogenèse de la rhyolite d’Hébécourt. iii REMERCIEMENTS Je remercie, dans un premier temps, mes superviseurs M. Ross Stevenson de l’UQAM et Pierre-Simon Ross de l’INRS-ETE pour leur support et leur encouragement à travers le projet. Plus particulièrement, l’aide accordé de M. Ross sur le terrain et sa bonne connaissance du secteur d’étude, combiné avec l’expertise et le point de vue externe de M. Stevenson, ont permis de faire une synthèse complète de la problématique. La collaboration et la communication sont la clé de la démarche scientifique et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de décrire le volcanisme archéen… Je ne peux passer sous silence l’intérêt des gens de la Commission Géologique du Canada (Patrick Mercier Langevin, Valérie Bécu, Benoit Dubé), du Ministère des Ressources naturelles et de la faune (Jean Goutier, Sylvain Lacroix) et de Benoit Lafrance de Ressources Cogitore ainsi que tous les étudiants que j’ai côtoyés et qui ont apporté leur aide depuis l’été 2008 (Émilie Roulleau, Julie-Anaïs Debreil, etc.). Plus particulièrement, je remercie Russell Rogers pour toutes les discussions enrichissantes et le temps passé sur le terrain. Enfin, il est important de souligner l’apport financier du Ministère des ressources naturelles et de la faune pour les lames minces et le financement de la Commission Géologique du Canada pour le terrain et la géochimie. iv TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION…………..…………………………………………………………8 2. CONTEXTE GÉOLOGIQUE 2.1 Sous-province de l’Abitibi………………...…………………………………9 2.2 Groupe de Blake River ………………………….……………...………….11 2.3 Secteur d’étude ……………………………….…………………………….14 3. PÉTROGRAPHIE DES LAVES 3.1 Laves mafiques à intermédiaires…...……………………………………….…18 3.2 Laves felsiques porphyriques.………………………………………………….19 3.3 Laves felsiques aphyriques….………………………………………………….19 4. GÉOCHIMIE 4.1 Méthodologie……….……………………………………………………….22 4.2 Résultats……………………………………………………………………..24 4.2.1 Test de la mobilité des éléments……………………………………………..24 4.2.2 Classification du type de roche et l’effet de la silicification……………….26 4.2.3 Affinité magmatique des roches volcaniques……………………………….28 4.2.4 Terres rares et autres éléments traces………………………………………30 4.2.5 Environnement tectonique…………………………………………………...34 4.2.6 Modélisation……………………………………………………………….35 DISCUSSION…………………………………………………………………………...38 CONCLUSION…………………………………………………………………………41 BIBLIOGRAPHIE...……………………………………………………………………43 v LISTE DES FIGURES Figure 1 Situation de la Sous-province de l'Abitibi………………………...…..11 Figure 2 Carte géologique du Groupe de Blake River……………………….…13 Figure 3 Carte géologique du secteur d'étude…………………………………...17 Figure 4 Planches photos…………………………………………………….........20 Figure 5 Planches photos…………………………………………………….........21 Figure 6 Graphiques de la mobilité des éléments majeurs…………….……….25 Figure 7 Diagramme de classification de l'affinité magmatique…………….…27 Figure 8 Diagramme d'affinité des roches volcaniques Zr/Y…………………..29 Figure 9 Graphique Sm/Nd vs La/Yb…………………………………………....30 Figure 10 Diagramme des terres rares normalisées aux chondrites……………31 Figure 11 Profil géochimique des éléments traces normalisés aux N-MORBs....32 Figure 12 Diagramme multiéléments normalisé au manteau primitif..........…...33 Figure 13 Diagramme de discrimination des unités felsiques…………………...34 Figure 14 Modélisation pétrogénétique à partir des terres rares………………..37 8 1. Introduction La cartographie géologique de la Sous-province de l’Abitibi fournit un apport constant de nouvelles données pour reconstituer l’évolution du volcanisme archéen. La Formation d’Hébécourt se situe à la base du Groupe de Blake River (2704-2695 Ma) (Goutier, 1997). Cette formation géologique se caractérise dans le secteur d’étude par un volcanisme bimodal (basalte-rhyolite) et comprend des niveaux exhalatifs qui sont les signes d’une pause dans l’activité éruptive. Il s’agit d’un contexte favorable pour l’exploration des gisements de sulfures massifs volcanogènes (SMV) dans cette région moins connue du Groupe de Blake River. Cette activité de synthèse a été réalisée dans le cadre de l'Initiative Géoscientifique Ciblée de la Commission Géologique du Canada (IGC-3 Abitibi) et des campagnes de cartographie du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF). L’objectif de l’activité était de comprendre l’évolution pétrogénétique de la Formation d’Hébécourt dans le secteur d’étude et plus particulièrement la rhyolite d’Hébécourt. Parallèlement, un projet de maîtrise est en cours à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) sur la volcanologie physique et la métallogénie du secteur, sous la supervision du professeur P.-S. Ross. Les deux études permettront d’apporter une meilleure connaissance de l’environnement géologique des secteurs du lac Hébécourt afin de faciliter la recherche des métaux de base dans une région moins connue du Groupe de Blake River. 9 La cartographie antérieure réalisée par le MRNF et le secteur privé a permis de distinguer les lithologies majeures du secteur, à savoir pour la Formation d’Hébécourt un basalte et une rhyolite tholéiitique mises en place dans un environnement sous-marin. À l’échelle régionale, la Formation d’Hébécourt inclut surtout des basaltes, mais on rencontre dans la région du Lac Hébécourt des rhyolites porphyriques et aphyriques. Une des questions sur l’évolution géologique du secteur est de savoir si la rhyolite d’Hébécourt pourrait être dérivée du même magma que le basalte d’Hébécourt par un processus de différentiation ou si elle a une source différente. La présente étude vise donc à vérifier l’hypothèse que la rhyolite est pétrogénétiquement liée au basalte sous-jacent. Pour aborder cette question, il est important de mettre en contexte l’environnement géologique régional et local. Une partie de l’étude portera sur la pétrographie des roches échantillonnées lors des travaux de l’été 2008. La géochimie de la rhyolite et du basalte d’Hébécourt servira ensuite à montrer les modèles de séries volcaniques, à cerner l’origine magmatique et à relier les interprétations avec le paléoenvironnement tectonique. 2. Contexte géologique 2.1 Sous-province de l’Abitibi Le Groupe de Blake River fait partie de la Sous-province de l’Abitibi qui correspond à une ceinture de roches vertes néo-archéenne et dont la stabilité tectonique et volcanique prédomine depuis 2,5 Ga environ (Percival, 2007). Comme dans plusieurs des ceintures de roches vertes assemblées dans la Province du Supérieur, on retrouve des camps de sulfures 10 massifs volcanogènes et des camps aurifères dont Kidd Creek, Val d’Or, Noranda, etc. (Gibson et Watkinson, 1990). L’évolution tectono-stratigraphique de la Sous-province de l’Abitibi (Fig. 1) constitue le dernier des cinq évènements de collision de fragments de croûte océanique et continentale de la Province du Supérieur intervenant entre 2720 et 2680 Ma (Percival, 2007). La Sous-province de l’Abitibi constitue un alignement est-ouest de 700 km de long par 200 km de large dont les limites nord sont la Sous-province d’Opatica (granite-gneiss) et celle de Quetico (gneiss-intrusions massives-roches métasédimentaires). Les frontières est et ouest sont beaucoup plus jeunes, car tronquées par la zone de Kapuskasing en Ontario (gneiss et granulites non visibles sur la Fig. 1) et par la Province de Grenville au Québec. Enfin, la Sous-province de Pontiac délimite la bordure sud au Québec (schistes et paragneiss dérivés de greywackes turbiditiques et de conglomérats). La Sous-province de l’Abitibi est divisée en domaines distincts (Percival, 2007) : dans la partie nord on rencontre des assemblages volcaniques datés entre 2,735-2,720 Ma et des intrusions litées. Plus de 40% de cette zone est composée de plutons de tonalitetrondhjémite-granodiorite, tandis qu’au sud, les plutons sont beaucoup moins apparents (Dimroth et al., 1982). Également, l’intensité du métamorphisme est plus élevée au nord où les faciès sont ceux des schistes verts en plus grande proportion. Les assemblages volcaniques au centre et plus au sud sont datés entre 2,710-2,695 Ma et le niveau du métamorphisme est généralement celui des schistes verts, mais on retrouve également le faciès de pumpellyite-prehnite dans certaines parties du Groupe de Blake River (Powell et al., 1993). Cependant, les auréoles des intrusions post-volcaniques présenteront des faciès plus élevés (Gélinas et al., 1984). Le dernier domaine est constitué de dépôts volcaniques et 11 sédimentaires plus jeunes (les greywackes du Groupe de Porcupine d’une part, et les roches volcaniques alcalines avec les conglomérats du Groupe de Timiskaming (datés entre 2.69 Ga et 2.73 Ga) d’autre part (Dimroth et al., 1982). C’est surtout la ceinture volcanique sud qui retient l’attention puisqu’elle contient la bande minérale de Timmins-Val d’Or reconnue pour ses nombreux dépôts aurifères et pour ses dépôts de sulfures massifs cuprifères et zincifères. Figure 1. Carte géologique simplifiée de l’Abitibi et des ensembles voisins. Modifié de Moyen (2008) 2.2 Groupe de Blake River Le Groupe de Blake River (Fig. 2) est le groupe à dominance volcanique le plus jeune de la Sous-province de l’Abitibi et il est adjacent au groupe de Kinojévis et aux roches sédimentaires du Groupe de Kewagama (Dimroth et al., 1982; Gélinas et al., 1984; Péloquin et al., 1990; Percival, 2007 ). Le Groupe de Blake River est au centre d’un synclinorium faillé à grande échelle entre l’est de l’Ontario et l’Ouest du Québec (Laflèche et al., 1992). Les 12 roches volcaniques sont percées par des suites de tonalite-trondhjemite paraconcordantes et métamophisées, puis deuxièmement par des intrusions discordantes granodioritiques et ultrapotassiques (Laflèche et al., 1992). Enfin, le Groupe de Blake River est surmonté par les sédiments et les volcanites du Groupe de Timiskaming en discordance sur les autres unités et définissant le dernier stade magmatique et tectonique dans la région (Corfu et al., 1991). La plupart des roches volcaniques sont constituées de laves mafiques à intermédiaires avec des intervalles felsiques (Laflèche et al., 1992) et les datations des travaux les plus récents vont démontrer que ses formations ne sont pas que de simples empilement stratigraphiques, mais plutôt un mélange de différents complexes volcaniques synchrones et géographiquement isolés (Lafrance et al., 2005). Cependant, ce qui distingue le plus le Groupe de Blake River est l’association spatio-temporelle entre le volcanisme tholéiitique et calco-alcalin et l’aspect bimodal de la stratigraphie volcanique dans certains secteurs (Gélinas et al., 1984; Péloquin et al., 1990; Laflèche et al., 1992). Le Groupe de Blake River est beaucoup documenté dans le complexe volcanique central, puisque la plupart des dépôts de sulfures massifs volcanogènes s’y retrouvent. Ceux-ci sont contrôlés stratigraphiquement par des contacts rhyolite-andésite majeurs, sinon par l’association à des dômes rhyolitiques, des dykes nourriciers et par des failles syn-volcaniques (Péloquin et al., 1990). L’ouest du Groupe de Blake River comprend des séquences qui sont les équivalences latérales du camp central (centres volcaniques felsiques et contacts avec lithologies mafiques/felsiques). C’est dans cette zone que l’on retrouve la rhyolite d’Hébécourt au sommet de la formation du même nom. 13 Figure 2. Carte géologique du Groupe de Blake River : Géologie modifiée des cartes au 1 :20 000 du MRNF, des cartes des cantons de la Commission Géologique du Canada de l’Ontario (compilation préliminaire de la Commission Géologique du Canada). 14 2.3 Secteur d’étude La formation d’Hébécourt appartient au Groupe de Blake River et s’étend de la frontière ontarienne jusqu’aux environs des mines de Bousquet et Laronde Penna au Québec (Goutier, 1997). Du côté ontarien, le même empilement volcanique est désigné «Lower Blake River Assemblage» (Ayer et al., 2005). Les grandes structures qui influencent la formation sont orientées E-W à ESE et celles-ci résultent d’une compression N-S (Goutier, 1997; Lafrance, 2003). La Formation d’Hébécourt est composée de séquences homoclinales à pendage abrut. Les contacts lithologiques sont pratiquement parallèles à la schistosité (environ E-W) et chevauchent vers le NW par rapport aux sections de la faille PorcupineDestor dans la région à l’ouest du lac Hébécourt (Goutier, 1997). Dans le secteur d’étude, les unités rajeunissent vers le sud avec la même tendance pour les premières sections de la formation de Renault Dufresnoy (Péloquin et al., 1990; Goutier, 1997). La partie inférieure de la Formation d’Hébécourt est formée de basaltes tholéiitiques coussinés à massifs, intercalés de basaltes gloméroporphyriques (1-15% feldspaths de 5-20 mm) et d’andésites variolitiques par endroit. Les coussins sont relativement gros et les bordures sont particulièrement épaisses avec des varioles coalescentes vers le cœur des coussins. La géochimie indique que la composition du cœur des coussins variolitiques est andésitique avec une affinité tholéiitique alternant entre magnésienne et ferrifère (Goutier, 1997). Cependant, il se trouve un membre beaucoup plus différencié dans la région du Lac Hébécourt comprenant des rhyolites porphyriques et aphyriques, des andésites basaltiques, et des rhyodacites et ce, précédant les débuts de la formation de Reneault-Dufresnoy sans discordance majeure (Goutier, cartographie non publiée). 15 Pour chacune des unités dans les dernières sections de la Formation d’Hébécourt, pouvoir envisager un environnement et un mode de déposition à l’aide des faciès, des textures et de la minéralogie peut être un atout pour comprendre l’origine du ou des magma(s) primaire(s) présent(s) durant la séquence 2,701-2,704 Ma (Gibson, 2007). La cartographie du secteur d’étude est basée sur les travaux antérieurs, tels que compilés par Lafrance (compilation non publiée, 2008) et sur 48 stations visitées à l’été 2008 (Fig. 3). Voici donc les unités stratigraphiques informelles qui sont décrites du nord vers le sud, en ordre stratigraphique. Le basalte d’Hébécourt est une séquence de laves mafiques coussinées avec des brèches de coussins locals. Certains des coussins ont une texture variolitique en bordure. Cela pourrait être le produit d’un phénomène d’immiscibilité, mais on parle plutôt d’une cristallisation sphérolitique dans certaines études (Gélinas et al., 1984; Goutier, 1997). On retrouve la chlorite tâchetée ou en remplacement de minéraux mafiques dans la roche. Dans quelques coussins mafiques, on note la présence de quelques rares vésicules remplies de quartz ou de chlorite. On peut associer ces roches à un environnement sous-marin. La rhyolite porphyrique d’Hébécourt est la première de deux unités felsiques et contient jusqu’à ~3-5% de phénocristaux de quartz avec parfois quelques feldspaths. Les faciès varient de massifs à bréchiques, les brèches contiennent surtout des fragments rhyolitiques anguleux de la taille des lapilli (2-64 mm) et des blocs (≥ 64 mm), sans orientation préférentielle, parfois avec laminations d’écoulement (flow banding). Les fragments n’ont pas de bordures figées. On retrouve parfois de la silicification tachetée, de la pyrite disséminée et des traces de séricitisation. 16 La rhyolite aphyrique d’Hébécourt comprend aussi des faciès massifs et bréchiques, des laminations d’écoulement et les faciès bréchiques comprenaient des clastes vésiculaires. Les fragments peuvent être de la taille de blocs décimétriques ou de lapilli et sont parfois orientés ou disposés de façon éparse. Les vésicules sont remplies de calcite ou de quartz. Le premier cycle mafique-felsique de la Formation d’Hébécourt comprend le premier niveau exhalatif au contact de la rhyolite aphyrique. L’andésite basaltique d’Hébécourt est une séquence coussinée avec hyaloclastite interstitielle. L’hyaloclastite est homogène et composée de grains fins et sa texture est sphérulitique. Il y a des textures de dévitrification en bordure des coussins (dimensions variables entre 80-150 cm). On note des traces d'amygdules de chlorite ou de quartz et moins de 1% de veinules de quartz. En principe, elle devrait précéder la rhyodacite d’Hébécourt qui est seulement rencontrée dans les forages et qui n’est pas décrite aussi. Enfin, celle-ci représente la fin du deuxième cycle mafique-felsique de la Formation d’Hébécourt et comprend un deuxième niveau exhalatif. Le basalte de Renault est constitué de roches volcaniques mafiques coussinées avec des marges parfois sphérulitiques (coalescence vers le centre). Il y a 1% d’amygdules de quartz et des traces d’amygdules de chlorite. On remarque < 1% de silicification tachetée. À l’intérieur des coussins, la roche fraîche a une couleur gris foncé et les grains sont fins à aphanitiques. 17 Figure 3. Carte géologique du secteur d'étude de la rhyolite et du basalte d'Hébécourt, montrant la position des échantillons pour les lames minces étudiées. En rouge, se trouvent les échantillons utilisés pour les lames minces et la géochimie. Carte modifiée des données de Ressources Cogitore et du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF) (B.Lafrance, commun. Pers. 2008) 18 3. Pétrographie des laves 3.1 Laves mafiques à intermédiaires Parmi les 48 stations visitées à l’été 2008, 12 lames minces (standard) ont été utilisées pour caractériser les textures, la minéralogie primaire et l’altération. Tout d’abord, l’intérêt pour la pétrogenèse est porté sur le premier cycle bimodal rencontré à l’Ouest du Lac Hébécourt et celui-ci comprend le basalte d’Hébécourt, la rhyolite porphyrique d’Hébécourt et la rhyolite aphyrique d’Hébécourt. En premier lieu, les laves basaltiques ou basaltiques andésitiques ont une pétrographie relativement distincte, malgré les différences de faciès dans le secteur. Les macrophénocristaux sont des longues baguettes de clinopyroxènes (augite, ~30%), sinon ce sont les feldspaths microlitiques qui dominent l’assemblage (Fig. 4a,b). Les cristaux automorphes à sub-automorphes de clinopyroxène (0,3-1,0mm) sont remplacés par la chlorite (Fig. 4c,d) et se retrouvent groupés parfois en texture radiale. On compte jusqu’à ~2-3 % d’amygdules de chlorite, calcite, épidote (rarement de quartz). La matrice est holocristalline et hypocristalline avec ~35-40% de matrice microcristalline et il se trouve beaucoup de verre remplacé par la séricite, la calcite et la chlorite. On remarque des veinules de calcite-quartz-épidote également. La lame 08-RR-048A est même interprétée comme un remplacement d’une matrice par chloritisation avec des textures radiales (non illustré). Les minéraux opaques ont été identifiés comme de la pyrite automorphe à sub-automorphe et ils peuvent être disséminés jusqu’à 2% sinon remplacer des structures fantômes de pyroxène ou des vides dans les amygdules. 19 3.2 Laves felsiques porphyriques La rhyolite porphyrique a été séparée en différents faciès sur le terrain; les roches massives avec structures d’écoulement laminaire et les brèches comprenant des clastes anguleux de la taille des lapilli ou des blocs sans orientation préférentielle ni bordure figée. Dans la plupart des cas, les lames minces représentent une partie massive de l’affleurement et le degré de cristallinité est hypocristallin. Quelques rares vésicules sont présentes (Fig.4e,f). La matrice microcristalline ainsi que les phénocristaux de quartz peuvent ensemble compter pour ~60-70 % de la roche sinon on distingue difficilement la nature du verre volcanique puisqu’il y a beaucoup de chloritisation (~5-20%) et de carbonates (calcite xénomorphe, automorphe : ~5-20%) dans la matrice. Les macrophénocristaux de quartz (~4-8%, 0,4-0,7 mm) sont automorphes à subautomorphes (Fig. 4e,f). Les sommets sont souvent arrondis et il y a présence d’un début de formation de structures de résorption pour quelques cristaux et quelques exemples sont très résorbés (Fig.5c-d). Il est possible que certaines lames puissent représenter des structures d’écoulement laminaires dans la matrice par certaines textures fluidales autour des microphénocristaux de quartz. Cependant, cette interprétation est discutable compte tenu du niveau d’altération et de possibles effets de métamorphisme ou d’hydrothermalisme. On note environ 1% de cristaux de pyrite automorphe. 3.3 Laves felsiques aphyriques Les lames minces représentent les parties massives des affleurements et le degré de cristallinité est décrit comme hypocristallin. Très peu de vésicules (< 1%) sont présentent. On observe parfois des structures sphérulitiques (~1-2%) en nœud papillon ou en plusieurs sphérules (Fig.5a,b). La matrice microcristalline et les microphénocristaux automorphes de 20 Figure 4. Photographies de lames minces illustrant : (a)-(b) 08-RR-47A : (Basalte andésitique d’Hébécourt) Lave mafique amygdalaire à ~2-3%. Plagioclases avec texture microlithique (35%, 20-30 µm, fines lattes et baguettes d’albite), calcite (clivage coloré caractéristique) en remplacement dans les vésicules ou dans la matrice (12%), chlorite verdâtre (parfois épidote) dans les vésicules ou dans la matrice (8%). (c)–(d) 08-RR-39A : (Basalte andésitique d’Hébécourt). Clinopyroxène (30%) avec axe cristallin c au centre et autres exemples avec coupe perpendiculaire à c (longues baguettes de 500 µm par 10 µm avec relief négatif, incolore/teinte brunâtre, biréfringence 1er ordre=0.0100.022, extinction variable entre 30-60°, fort relief, parfois sous forme radiale). Pyrite (1%, isotrope en lumière réfléchie). (e)–(f) 08-RR-30A: (Rhyolite porphyrique Hébécourt) Tiré d’une lave felsique bréchique. Microfaciès composé de quartz (~60%), carbonates et chlorite en remplacement dans la matrice. Quartz microcristallin et présence de 8% de phénocristaux de quartz avec bordures de verre fréquentes. Présence d’amygdules de calcite-chlorite de formes ovales (~3%). Lumière polarisée non analysée à gauche et polarisée analysée à droite. 21 Figure 5. Photographies de lames minces illustrant :(a) 08-RR-05A (Rhyolite aphyrique d’Hébécourt) ; Tiré d’une lave felsique aphyrique. Microfaciès hypocristallin avec quartz souvent agglomérés qui pourraient être des amygdules de quartz (lumière polarisée analysée). (b) Grossissement de 08-RR-05A avec texture sphérulitique bien développée autour d’un centre. (c)-(d) 08-RR-21A (Rhyolite aphyrique d’Hébécourt) ; Phénocristaux de quartz automorphes légèrement arrondies avec bordure de verre. Extinction roulante caractéristique du quartz pour le phénocristal et la bordure de verre, mais léger décalage entre la figure d’extinction. On note clairement la structure de résorption (lumière polarisée non analysée à gauche et polarisée analysée à droite). (e) 08-RR-21A (Rhyolite aphyrique d’Hébécourt) ; Microfaciès hypocristallin avec phénocristaux de quartz et feldspaths plagioclases. Andésine-albite selon la méthode Michel-Levy, mais parfois mâcles entrecroisées (donc croissance péricline/ albite possible). Ici, on peut voir un phénocristal de feldspath avec double mâcle polysynthétique. Très souvent les mâcles ne sont pas parfaitement doubles, donc incertitude pour l’identifier comme une sanidine (Lumière polarisée analysée). 22 quartz (~5%)comptent pour 65-70% de la matrice. Dans la première lame 08-RR-05A, les quartz semblent complètement agglomérés en masse de ~0,4-0,4 mm et dans la lame 08-RR21A, les quartz sont automorphes hexagonaux, rectangulaires, parfois fracturés et ~1-2 % sont fortement résorbés (Fig. 5c,d). Les plagioclases (~5%) sont présents sous forme de lattes (~0.5-0.8 mm) avec mâcles polysynthétiques doubles imparfaites (donc ne peut être une sanidine) et parfois entrecroisées (péricline avec albite selon Vernon (2004)), mais ils sont souvent altérés. En fait, leur bordure (Fig. 5e) est très irrégulière (signes de résorption ou altération ?) et ils sont souvent remplacés par de la calcite ou de la séricite. Une zonation est observable sur certains feldspaths. En résumé, les observations sont compatibles avec des laves mises en place sous l’eau, dévitrifiées et recristallisées pendant le métamorphisme régional ou pendant l’apport de fluides hydrothermaux tardifs. La chloritisation dans les rhyolites suggère également une altération hydrothermale. 4.1 Géochimie 4.1 Méthodologie Huit échantillons de roche ont été analysés pour les éléments majeurs par ICP-AES (Atomic Emisson Spectrometry) et les éléments traces par ICP-MS (Mass Spectrometry) par Actlabs (Ancaster, Ontario). La technique ICP permet la détermination simultanée de plusieurs éléments par l’émission d’énergie électromagnétique sur l’échantillon. Suivant une fusion alcaline et une dissolution (acide borique), on doit ajouter la solution dans un générateur de fréquences radio miniature avant l’analyse. L’instrument utilise un plasma à 23 l’argon comme source d’ionisation afin d’exciter les atomes. À ce stade, le détecteur pour la technique ICP-AES mesure et détecte l’énergie par émission des électrons secondaires de chaque élément (Ragland, 1989). Ceux-ci possèdent leurs propres caractéristiques lorsqu’ils sont isolés avec un monochromètre et qu’ils sont détectés avec un tube photomultiplicateur. L’intensité de chaque tube photomultiplicateur est proportionnelle à la concentration de l’élément (Ragland, 1989). La technique ICP-MS repose quant-à elle sur la détection des spectres d’émission des éléments. Les ions positifs produits dans le plasma vont être attirés sur un quadripôle du spectromètre de masse et vont être séparés, détectés, multipliés et comptés (Actlabs, 2006). Le soufre a été obtenu par méthode infrarouge et le CO2 par colorimétrie. Pour les roches métamorphiques et possiblement altérées, on ne peut utiliser certains éléments majeurs considérés comme mobiles pour classifier les roches. Ainsi, certains diagrammes classiques d’identification des roches volcaniques comme TAS, AFM, etc. ne sont pas pertinents. Il est possible d’utiliser certains éléments traces dont les terres rares pour confirmer les divisions chimico-stratigraphiques, mais aussi pour déterminer les affinités chimiques des unités volcaniques. Les éléments typiquement immobiles incluent; Ti, Zr, Y, Nb, Ce, Ga et Sc (Winchester et Floyd, 1977). Les éléments immobiles et incompatibles sont les outils préférentiels puisqu’ils établissent des affinités et qu’ils peuvent servir à démontrer des indices de fractionnement des éléments compatibles dans les suites tholéiitiques et transitionnelles. Il est à noter que l’augmentation de la concentration de ces éléments est observée dans les unités tholéiitiques de la base au sommet stratigraphique à l’intérieur de plusieurs des cycles magmatiques du Groupe de Blake River (Gélinas, et al., 1984). 24 4.2 Résultats 4.2.1 Test de la mobilité des éléments Pour étudier l’effet de la mobilité des éléments majeurs en fonction de l’altération on place les éléments en fonction de la perte au feu (Fig. 6). Selon la perte au feu, la concentration en Al2O3 s’accroît dans le cas du basalte et de la rhyolite porphyrique d’Hébécourt jusqu’à une certaine valeur et ensuite on observe un appauvrissement (Fig. 6c,d). Cet effet peut être du au changement de concentration d’un élément qui est enrichi dans une phase minérale puis qui est enrichi dans une phase d’altération (exemple : feldspath avec séricite dans le cas présent). Dans le cas des échantillons de basalte gloméroporphyrique, un fractionnement pourrait influencer les plus fortes teneurs en Al. Une partie des échantillons de la rhyolite aphyrique a un effet d’enrichissement distinct selon le graphique et une autre partie des échantillons n’a aucun changement et cela sans relation avec l’échantillonnage. Il est possible qu’une phase minérale secondaire enrichie en oxydes d’aluminium puisse accompagner certains échantillons tout dépendant de l’environnement. Le TiO2 ne varie pas systématiquement avec la perte au feu, alors il est peu mobile dans la plupart des rhyolites (Fig. 6f). Par contre, pour le basalte (Fig. 6e), l’enrichissement dans la roche est nettement marqué (phénomène encore plus accentué si on étudie sa mobilité en fonction de Zr). Enfin, pour certains échantillons, on ne doit pas exclure la présence des oxydes de titane et l’incorporation de cet élément dans la formule des pyroxènes ce qui peut faire baisser les valeurs dans la roche. Il est aussi curieux de constater que les échantillons les plus appauvris sont ceux des basaltes gloméroporphyriques. Un effet de fractionnement pourrait aussi être invoqué dans ce cas et alternativement, dans les basaltes ou dans les rhyolites, il existe plusieurs familles selon les valeurs de Ti (Fig. 3). 25 Figure 6. Graphiques de la mobilité des éléments majeurs: Les rapports oxydes/PAF comprennent le champ du basalte et les champs respectifs des 2 rhyolites (carrés=aphyrique, ronds=porphyrique). Dans le cas présent, les teneurs des oxydes ont été corrigées sans la perte au feu. À noter que MgO présente le même comportement que Fe2O3 pour les trois unités. Analyses tirées de Ressources Cogitore et du projet. 26 En ce qui concerne les autres éléments majeurs, la mobilité dans les unités mafiques et felsiques se comporte de la même façon. Avec les oxydes de fer et de magnésium (Fig. 6g,h), il y a une nette augmentation des teneurs pour les rhyolites, mais une baisse plus ou moins apparente pour le basalte. À l’inverse, la silice diminue progressivement plus il y a d’éléments concentrés dans la perte au feu (Fig. 6a,b). La silice est donc comprise dans les minéraux d’altération et elle est appauvrie dans la roche. Pour les éléments alcalins (Fig. 6i-j), la mobilité n’est pas la même d’une unité à l’autre non plus. En définissant les champs préférentiels des oxydes pour le basalte, il n’y a pas de changement apparent pour le sodium et le potassium, mais un changement pour le calcium qui est moins concentré en fonction de la perte au feu. Pour les rhyolites porphyriques et aphyriques, le calcium et le potassium ont des teneurs dispersées dans le graphique, mais le champ du calcium démontre un enrichissement. 4.2.2 Classification du type de roche et l’effet de la silicification Avec un magma qui se différencie, on observe une légère augmentation du ratio Zr/TiO2 à cause d’une baisse de TiO2 et d’une augmentation du Zr dans le cas des roches plus évoluées (alcalinité plus marquée) que les basaltes (Winchester et Floyd, 1977). Un autre paramètre important est celui de la teneur en SiO2 pour comprendre et mesurer le degré de différenciation. C’est pourquoi on utilise le diagramme SiO2 / (Zr/TiO2) pour les fins de classification sinon pour avoir une idée de l’importance de la silicification (Laflèche et al., 1992), car cet effet donne sur un diagramme une tendance verticale à l’alignement des points (Fig. 7a). Ce diagramme démontre la composition des unités à l’aide des champs qui sont 27 Figure 7(a). Diagramme de classification (Winchester et Floyd, 1977) utilisant les données de Ressources Cogitore et du projet. En (b) un histogramme des effectifs des échantillons du projet démontre la répartition en fonction de la teneur en silice. 28 tracés, mais un intervalle chimique entre 58-66% SiO2 et 0.01-0.02 (Zr/TiO2) démontre une discontinuité entre les deux types de roche (fig. 7b), ce qui est typique du volcanisme bimodal. 4.2.3 Affinité magmatique des roches volcaniques Pour la classification des séries volcaniques tholéiitiques, transitionnelles et calcoalcalines, une méthode bien courante pour les roches possiblement altérées est l’utilisation du diagramme de Barrett et MacLean (1999). Les ratios de ces HFSE (High Field Strengh Elements) changent avec les affinités des roches mais ne sont pas affectés par les effets de l’altération. On utilise particulièrement ces ratios puisque le Zr est très incompatible dans les séries, qu’il est immobile, mais suffisamment abondant pour des mesures précises (MacLean et Barrett, 1993). Ces éléments sont incompatibles lors du fractionnement magmatique et on utilise le rapport entre un élément moins incompatible comparativement à un élément plus incompatible ce qui conduit à des changements distinctifs des ratios Zr/Y : 2-4,5 pour tholéiitique, 4,5-7 pour transitionnel et > 7 pour calco-alcalin (Barrett et MacLean, 1999). Sur la Fig. 8 on note que les trois unités d’intérêt sont tholéiitiques. Le ratio moyen Zr/Y est de 2,0 pour le basalte d’Hébécourt, de 2,1 pour la rhyolite porphyrique et 3,0 pour la rhyolite aphyrique. Les deux rhyolites tombent dans des champs relativement distincts l’un de l’autre. Quant à son affinité, la rhyolite porphyrique est plus similaire au basalte que la rhyolite aphyrique. 29 Figure 8. Diagramme d'affinités des roches volcaniques (Barrett et McLean, 1999). Comprend Le basalte et les 2 rhyolites avec les échantillons de Ressources Cogitore et ceux du projet. En somme, en se fiant uniquement à la Fig. 8, l’unité de rhyolite porphyrique pourrait être obtenue directement par fractionnement à partir du basalte alors que la rhyolite aphyrique est distincte. Pour vérifier ceci, l’utilisation de certains diagrammes binaires s’avère utile (Lacasse, 2007). Par exemple, l’utilisation des ratios entre des terres rares Sm/Nd vs La/Yb démontre que la différentiation des deux unités est confondue dans un même champ, donc que la différenciation à partir du basalte semble mener à la rhyolite porphyrique et ensuite à la rhyolite aphyrique (Fig. 9). Suivant cette idée, si ces laves sont bel et bien apparentées, il serait maintenant intéressant de les distinguer sur le plan de l’environnement tectonique relié à leur magma parental. 30 Figure 9 Le diagramme suivant utilise le ratio des éléments des terres rares d’incompatibilité intermédiaire (Sm/Nd) pour le ratio de l’élément le moins incompatible sur le plus incompatible de la série (La/Yb). On peut interpréter si la différenciation des rhyolites suit directement celle du basalte et si les deux unités évoluent de façon séparée ou de façon conjointe. La flèche rouge indique le sens de la différenciation (Données du projet et de Ressources Cogitore). 4.2.4 Terres rares et autres éléments traces Pour préciser davantage les affinités magmatiques et relier ces évolutions avec un modèle magmatique et tectonique régional, il est nécessaire d’établir l’évolution des éléments des terres rares (ETR). Les ETR ont un comportement géochimique similaire causé par leurs propriétés électroniques et par la variation de leurs abondances et les diagrammes utilisés dans cette étude doivent corriger certains effets. À titre d’exemple, on veut principalement pouvoir corriger des variations causées par les abondances des éléments pairs et impairs. 31 Pour les basaltes, les diagrammes multiéléments normalisés aux chondrites montrent un profil plat caractéristique des basaltes de dorsales océaniques (MORB : Mid-Ocean Ridge Basalt). À première vue, la légère anomalie négative en Eu refléterait le fractionnement ou l’accumulation des cristaux de plagioclase (le cation divalent remplace Ca2+). Les rhyolites ont aussi des patrons plats avec des anomalies en Eu plus prononcées. Pour l’ensemble des autres éléments, l’enrichissement par rapport aux valeurs chondritiques est jusqu'à 100-120X pour les rhyolites et de seulement ~15-20X pour le basalte. Les basaltes ont des pentes faibles entre le La et le Nd, typique des N-MORB (Hess, 1989; Wilson 1989). La même chose est visible sur la Fig. 11 qui inclut davantage d’éléments. Figure 10. Diagramme d'évolution des terres rares «La-Lu» normalisées aux valeurs chondritiques (Norm Mc Donough et Sun, 1995) : Unité du basalte d’Hébécourt, rhyolite porphyrique d’Hébécourt et rhyolite aphyrique d’Hébécourt. Comprend les 8 échantillons analysés du projet. Les trois unités ne seraient donc pas contaminées par des éléments anomaliques dans le manteau. Le moyen le plus efficace pour déterminer les environnements tectoniques est de 32 normaliser les valeurs des éléments traces à celles d’un MORB typique afin de voir s’il y a réellement des anomalies notables (Pearce, 1996; Syme, 1999). Figure 11. Diagramme de normalisation/N-MORB des éléments traces: Unités du basalte d’Hébécourt et les deux types de rhyolites d’Hébécourt (ordre des éléments et valeurs normalisées de Pearce 1996). Comprend les 8 échantillons analysés du projet. La Fig. 11 montre que le basalte d’Hébécourt correspond presque parfaitement aux MORBs. Les rhyolites ont évidement de plus fortes concentrations en éléments incompatibles et une anomalie négative en Ti. Les appauvrissements en titane sont la preuve du fractionnement (par exemple sous forme d’oxydes) dans un magma intermédiaire-acide selon Pearce (1996). Le thorium ou le cérium sont habituellement non conservés durant la subduction et le niobium possède le comportement contraire dans ces conditions. Surtout, une forte anomalie négative en Nb-Ta n’est pas observée dans la série complète (Fig. 12) donc l’environnement d’arc volcanique est peu probable (Pearce, 1996). 33 Figure 12. Diagramme multiéléments normalisés au manteau primitif ou les éléments sont ordonnés du plus incompatible au moins incompatible de gauche à droite. Les 8 échantillons sont du projet et ils sont normalisés aux valeurs pyrolitiques du manteau primitif de Mc Donought et Sun (1995). 34 4.2.5 Environnement tectonique Pour étudier l’environnement tectonique plus en détail, la méthode la plus efficace est d’utiliser une technique de discrimination des granitoïdes selon Pearce (1984). Le niobium est conservé durant la subduction mais pas ajouté au manteau alors que l’yttrium est aussi conservé durant la subduction (Fig. 13), ce qui donne une idée de l’environnement tectonique des unités felsiques puisque les roches alcalines sont typiquement enrichies en Nb. La plupart des échantillons se retrouvent dans la zone d’un rift océanique et très peu se retrouvent dans une zone intraplaque1. Figure 13. Diagramme de discrimination des granitoïdes (Pearce et al., 1996). Cela comprend les champs des 2 rhyolites des échantillons du projet. VAG + syn-COLG = granites d’arc volcanique et granites syncollision. WPG = granites intraplaques. ORG = granites de dorsale océanique. 1 On peut utiliser les diagrammes triangulaires Ti-Y-Zr ou Hf-Ta-Th pour cerner le régime tectoniques des basaltes, mais selon Pearce (1996), ces diagrammes donnent des résultats en fonction des profondeurs, des degrés de fusion et des températures de magma et les corrélations directes sont difficiles avec des roches de l’Archéen pour l’environnement tectonique. 35 4.2.6 Modélisation Pour tester la relation pétrogénétique entre le basalte et la rhyolite d’Hébécourt, on peut tenir compte de l’effet de fractionnement dans une chambre magmatique ou de l’effet de la fusion partielle du manteau ou d’une autre source. Dans les deux cas, la quantification des effets sur la rhyolite peut être modelé avec les profils des terres rares (Fig. 14). Cela peut informer davantage sur les mécanismes de différenciation exceptée que dans le contexte actuel, la méthode ne peut pas directement informer sur les mécanismes de mélange magmatique, sur l’immiscibilité de liquide ou sur la perte en éléments volatils (Wilson, 1989). Chaque minéral fractionné ou fusionné provenant du magma primaire a un effet différent sur l’incorporation de chacun des éléments dans le solide ou dans le liquide résiduel, donc sur le profil final normalisé. Pour la modélisation, l’hypothèse est que le magma ayant produit le basalte d’Hébécourt serait considéré comme la source des éléments qui vont être concentrés dans le liquide résiduel pour produire une rhyolite. En premier lieu, les éléments vont être étudiés de deux façons distinctes à l’aide des diagrammes des éléments des terres rares normalisées aux chondrites; il y a le diagramme sur un modèle théorique qui comprend différents taux de fractionnement (Fig. 14a) et celui avec différents taux de fusion (Fig. 14b). Dans un tableau avec une colonne comprenant les pourcentages de minéraux utilisés pour le fractionnement et une colonne utilisée pour la fusion partielle (Fig. 14a), il correspond une liste de plusieurs minéraux qui déterminent l’apport des terres rares dans le mélange. Cet apport est déterminé selon 36 les coefficients de partage (moyenne théorique) de chaque élément (terres rares les plus utilisées). Selon la minéralogie de la roche qui symbolise le magma primaire, on utilise la concentration relative de chaque minéral dont le total doit être égal à 100% pour la colonne de fractionnement ou pour la colonne de la fusion partielle (à noter que ce mélange théorique exclu un autre pourcentage de minéraux qui sont bien présents dans l’échantillon, donc les valeurs réelles des concentrations relatives sont toujours plus petites). Ces minéraux sont principalement le plagioclase, le clinopyroxène ainsi que l’olivine qui peut se retrouver seulement en petite quantité dans la matrice dans le contexte actuel. Ensuite, selon le processus de différenciation, on décide de traiter les données des échantillons du projet par calcul. Pour les concentrations des éléments des échantillons dans la roche, il existe une formule donnant la concentration finale de l’élément dans le liquide résiduel après le fractionnement de Rayleigh ou une formule donnant la concentration finale de l’élément dans le liquide résiduel après la fusion partielle (Wilson, 1989; Hess, 1989). En obtenant les valeurs des concentrations finales des éléments dans le liquide, on doit finalement normaliser les valeurs à celles chondritiques. Il est alors possible d’obtenir le patron d’une rhyolite qui corresponde à la différenciation d’un magma primaire et qui soit ressemblant à celui du basalte. On compare ensuite ces patrons avec les profils théoriques calculés selon différents taux de fractionnement (1100%), ou selon différents degrés de fusion partielle (1-100%). Les fractions des minéraux mis à contribution dans le mélange seront sensiblement les mêmes, mais il y une différence de 10% à l’ensemble des valeurs normalisées sur le profil entre la rhyolite aphyrique et porphyrique. L’utilisation de l’olivine ne devait pas excéder la concentration de la matrice 37 Figure 14. Modélisation pétrogénétique à partir des éléments traces. (a) Tableau de la contribution des minéraux pour un modèle de fusion à gauche et un modèle de fractionnement à droite. (b) Profils d’ETR modélisés avec taux de fractionnement croissant (1-100%) en fonction des minéraux listés en (a). Le basalte de référence est l’échantillon 08-RR-039A. On note une assez bonne correspondance entre la courbe à 80% de fractionnement et la composition réelle des rhyolites. (c) Profils des terres rares modélisés avec un pourcentage de fusion décroissant (100-1%). Dams cette analyse on suppose que la source des rhyolites est une fusion de la croûte océanique; par exemple la correspondance avec les profils des rhyolites est le meilleur à entre 12-20 % de fusion partielle. 38 généralement présente dans les échantillons puisqu’elle n’était pas identifiée dans les cristaux. Aussi, il est à noter que l’effet de l’ajout d’une trop grande quantité de clinopyroxènes enrichissait excessivement les terres rares légères (surtout pour la modélisation par fusion partielle). Du moins, le plagioclase compte déjà pour une bonne partie du mélange et représente bien la pétrographie qui est déjà décrite. Hors, un effet très différent de l’europium marque les profils puisque les valeurs théoriques des coefficients de distribution de Eu pour le plagioclase sont exagérées et qu’il n’est pas nécessaire que les plagioclases des rhyolites de la formation d’Hébécourt en aient incorporés autant. En somme, tenant compte de ces restrictions, les deux types de profil concordent relativement bien, mais celui correspondant à la fusion partielle correspond moins à la réalité du mélange des minéraux. Si on se fie à l’analyse, la rhyolite porphyrique aurait un taux de fractionnement du basalte à 80% ou de fusion partielle à 12% tandis que la rhyolite aphyrique aurait un taux de fractionnement de 70 % ou de fusion partielle de 20%. Discussion Les sphérules de dévitrification dans la rhyolite (~2%) témoignent de températures de cristallisation allant jusqu’à 700-800 °C selon le développement de la texture. À noter que les unités bréchiques felsiques n’ont pas d’enclaves ou de clastes de composition intermédiaire, alors il n’y a pas de signes de la présence des unités intermédiaire entre le basalte et la rhyolite dans la stratigraphie. Des observations de terrain, les fragments de lapilli ou de bombes n’avaient pas de bordure figée dans les faciès bréchiques. C’est le cas des rhyolites sous-marines qui ont un magma trop visqueux et cela donne une roche vitreuse et sans 39 bordures figées pour les fragments (P.-S. Ross, commun. Pers. 2008). Cependant, la présence des cristaux de quartz résorbés indique que le magma de la chambre initiale n’est pas nécessairement en équilibre lors de la remontée du magma. En fait, la solubilité du quartz augmente avec la dépressurisation du magma et les phénocristaux qui étaient en équilibre initial avec la matière en fusion deviennent résorbés (McPhie, 1993). Cela n’exclue pas non plus qu’il pourrait y avoir l’injection d’un autre liquide dans le système d’après la zonation de certains microphénocristaux de plagioclases (Vernon, 2004). Si les bordures de verre des microphénocristaux de quartz représentent une zonation, cela supporterait davantage cette hypothèse (Müller, 2004). En ce qui concerne l’équilibre chimique, il y aurait une évidence de l’immiscibilité d’un liquide lors du refroidissement du magma (avant la sortie du matériel volcanique) seulement si la géochimie est différente entre le reste de la roche et la section de ces bordures de verre autour des quartz. La présence de moins de 2-3% de vésicules dans le basalte d’Hébécourt ainsi que son faciès coussiné indique un environnement sous-marin relativement profond (sinon la vésicularité serait possiblement plus importante). Pour la rhyolite, il n’y a pas de vésicules (<1%) non plus, donc l’environnement pourrait être aussi sous-marin. Un manque de roche entre 58-66% de SiO2 dans la séquence étudiée démontre une discontinuité dans l’évolution de la différenciation et du fractionnement entre les basaltes et les rhyolites dans les produits éruptés. L’émission d’andésite n’a peut être pas été produite dans l’environnement ou le fractionnement peut être discontinue dans la différenciation, mais cela est très caractéristique du volcanisme bimodal des formations du Groupe de Blake River (Gélinas et al., 1984; Péloquin et al., 1990; Laflèche et al., 1992). 40 Les rhyolites porphyriques et aphyriques sont tholéitiques comme le basalte et lui seraient apparentées selon le diagramme Zr/Y (les données pour La/Yb, Th/Yb sont insuffisantes, mais prouvent également une même affinité). En somme, les rhyolites peuvent être obtenues directement par fractionnement selon ce graphique, mais il reste à prouver si leur origine peut autant tenir compte d’une fusion partielle du basalte. Le basalte d’Hébécourt et les rhyolites sus-jacentes ont fait éruption dans un même environnement tectonique d’une dorsale océanique selon les éléments des terres rares et elles ne seraient pas contaminées par des éléments anomaliques dans le manteau ou dans une croûte continentale fusionnée. Aucun des éléments traces (exception de Ti) n’est appauvri de façon absolue comparativement à un N-MORB, donc l’environnement d’un arc volcanique est peu probable (Pearce, 1996). Une différentiation chimique par cristallisation fractionnée est possible vu les profils parallèles des basaltes et des rhyolites (Lacasse, 2006). Les anomalies de Ti et Eu des profils indiquent pour les rhyolites qu’il y a un contrôle des oxydes de fer et de titane et des feldspath plagioclases au cours d’une différenciation par fractionnement (Lacasse, 2006). Pour l’environnement tectonique, les rapports Th/Nb ou Ta/Nb indiquent qu’il n’y a pas d’effet de subduction ou d’association à un environnement d’arc volcanique (Pearce, 1996). Aussi, le ratio Nb/Y des unités felsiques confirme que l’environnement est celui d’un rift océanique. Les modèles pétrogénétiques à partir des terres rares ont pu démontrer qu’un taux de fractionnement de ~70-80% du basalte d’Hébécourt peut engendrer les rhyolites du secteur d’étude. Pour le taux de fusion, la modélisation pouvait fonctionner en tenant compte d’un mélange de minéraux moins représentatif et on obtenait un intervalle de valeur de 12-20 %, ce qui est difficile à réaliser pour un MORB moderne. 41 Conclusion Cette étude renseigne sur la pétrogenèse de la Formation d’Hébécourt à partir des analyses pétrographiques et géochimiques des laves. En effet, la rhyolite d’Hébécourt pourrait être dérivée du basalte sous-jacent par un processus de fractionnement dans une chambre magmatique près d’une dorsale océanique. Un fractionnement de ~70-80 % d’olivine-clinopyroxène-plagioclase à partir d’un magma basaltique donne la composition souhaitée. Cependant, une fusion partielle d’un basalte ne peut expliquer de façon convaincante la composition de la rhyolite, excepté si les taux de fusion durant l’Archéen sont beaucoup supérieurs à ceux sous une croûte océanique actuelle. Dans la région sous une dorsale océanique, il est plausible qu’un mélange magmatique se produise par injection sous la chambre d’un nouveau liquide, ce qui causerait un déséquilibre thermique et chimique avant et pendant la remontée du matériel vers la surface selon les textures minérales. Sur l’échelle de temps de l’activité volcanique, la chambre volcanique aurait évoluée sans contamination par fusion crustale et se serait différenciée selon le modèle des séries tholéiitiques bimodales perçues ailleurs dans la géologie du Groupe de Blake River (Gélinas et al., 1984; Péloquin et al., 1990; Laflèche et al., 1992). Cependant, dans le secteur, la stratigraphie volcanique de la Formation d’Hébécourt comprend une lacune pour les andésites et les dacites. Ensuite, dans un contexte sous-marin relativement profond de l’environnement d’un MORB et entre 2,701-2,704 Ma, l’émission des laves se ferait dans une étape du cycle de Wilson moins avancée à l’échelle du Groupe de Blake River et paléogéographiquement en retrait de la zone d’un arc volcanique océanique. Si l’on compare avec le district de Noranda, les dépôts de sulfures massifs volcanogènes sont compris dans des séquences bimodales, dominées par des basaltes avec une affinité géochimique d’arc 42 primitif (Gibson et Galley, 2007). En ce qui importe l’exploration du secteur d’étude, il est à se demander si la deuxième exhalite suivrait le deuxième cycle volcanique de la rhyolite d’Hébécourt avec les mêmes caractéristiques pétrogénétiques des laves. Il est aussi curieux de savoir ce qu’il advient du ou des réservoirs magmatiques originaires de la rhyolite d’Hébécourt durant la mise en place des premières séquences de la Formation de Renault Dufresnoy qui lui est sus-jacente. 43 BIBLIOGRAPHIE Actlabs. 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