Les couleurs témoignent des variations de vitesses sismiques :
orangé vitesses lentes (-2%), bleu vitesses rapides (+2%)
Coupe tomographique NS dans le manteau supérieur sous la Polynésie
française (Maggi et al., 2006). Sous le points chauds des Autrales (D)
est bien visible une anomalie lente jusqu'à la zone de transition (env.
400 km) qui pourrait correspondre à la présence d'un panache
traversant le manteau supérieur. A l'inverse, l'anomalie lente sous le
point chaud des Marquises (C) semble localisée au manteau tout à fait
supérieur et n'a pas de continuité vers la zone de transition.
de quelques dizaines de km et températures de
quelques centaines de °C supérieure au
manteau ambiant) et sont donc difficiles à
mettre en évidence, mais surtout, la plupart des
points chauds les plus actifs sont océaniques, et
donc localisés dans des régions sous-instrumen-
tés.
Afin de faire des progrès dans cette question
d'imagerie des points chauds, une expérience a
été menée en Polynésie française (Pacifique
Sud) de 2001 à 2005 où des déploiements
temporaires de stations sismologiques ont été
effectués à terre et en fond de mer.
Les données enregistrées sont utilisées pour
scruter la structure du manteau supérieur et
inférieur et les mouvements qui s'y déroulent.
La tomographie sismique utilisant les ondes de
surface a mis en évidence des zones lentes sous les points chauds des îles de la Société et des Australes.
De façon complémentaires, les tomographies utilisant les ondes de volume (ondes P et S par exemple) ont de moins
bonnes résolutions dans le manteau supérieur mais mettent en évidence une énorme anomalie de vitesses sismiques lentes
dans le manteau inférieur.
Le modèle le plus probable actuellement sous la Polynésie comprendrait donc un "superpanache" présent dans le manteau
inférieur et remontant vers la surface, duquel s'échapperaient des instabilités de plus petite taille donnant naissance à des
points chauds en surface de relativement courte durée de vie (10 Ma).
Des expériences sismologiques temporaires ont également été menées dans le massif central pour imager la structure du
manteau sous ce point chaud.
Une des particularité de ce volcanisme, tout comme des autres points chaud d'Europe, est qu'il n'y a pas d'alignement
linéaire de volcans qui pourrait suggérer une source fixe dans le manteau profond au-dessus de laquelle se déplacerait la
plaque Eurasie.
La tomographie sismique permet
toutefois d'imager de façon très claire
une zone lente et allongée jusqu'à des
profondeurs d'au moins 400 km, la
résolution ne permettant pas d'imager
plus profondément le manteau.
Les tomographies globales et
régionales ne mettent pas en
évidence d'anomalie lente dans la
zone de transition ni dans le manteau
inférieur sous l'Europe de l'Ouest,
suggérant que le volcanisme ne serait
pas d'origine très profonde.
Les images tomographiques mettent par contre en évidence la présence dans la zone de transition de matériau rapide qui
pourrait correspondre à la partie océanique de la plaque Afrique qui a subducté sous l'Eurasie.
La localisation du volcanisme européen sur la périphérie de cette anomalie suggère que nos points chauds puissent résulter
d'instabilité engendrées par l'arrivée de cette plaque dans la zone de transition.
Coupe tomographique NS
dans le manteau supérieur
sous le Massif Central. Une
anomalie lente est visible
jusqu'à la zone de transition
(env. 400 km) avec une
anomalie maximum décalée
vers le sud en profondeur.
40 Ma S
100
0
-3000
-6000
200
300
0 2500 5000 7500 10000 12500
400
km
N