fournisseurs produisent des biens di¤érenciés. Le modèle est donc un modèle de concurrence monopolistique.
On sait que, dans ce type de modèles, le nombre de variétés o¤ertes à l’équilibre peut être di¤érent du
nombre de variétés socialement optimal. Mathewson et Winter (1996) s’intéressent au cas où le nombre
de variétés à l’équilibre avec libre entrée est supérieur au nombre socialement optimal. L’émergence d’un
groupe d’acheteurs va alors se traduire par la signature de contrats d’exclusivité entre ce groupe et certains
fournisseurs. Les membres du groupe d’acheteurs auront alors accès à un nombre plus faible de variétés mais
en contrepartie ils béné…cieront de prix d’achat unitaires plus faibles. Les fournisseurs qui acceptent de signer
ces contrats d’exclusivité consentent une réduction de leur marge sur les unités vendues aux membres du
groupe mais ils s’assurent en contrepartie une augmentation de leurs ventes. Si le regroupement d’acheteurs
contient tous les acheteurs, le regroupement choisit le nombre de fournisseurs correspondant au nombre de
variétés socialement optimal et obtient des fournisseurs un prix d’achat juste su¢ sant pour couvrir les coûts
…xes de ces fournisseurs. Les autres fournisseurs potentiels quittent le marché. Le groupe d’achat permet de
maximiser le surplus des consommateurs et le surplus social. Si le groupe d’achat contient une proportion
très faible des consommateurs, le groupe met en concurrence les di¤érents fournisseurs potentiels. Il obtient
ainsi un prix d’achat égal au coût marginal des fournisseurs. Les fournisseurs se font ensuite concurrence
pour attirer les achats des autres consommateurs. Le marché sur lequel les …rmes se font concurrence est plus
faible qu’en l’absence de groupe d’achat. Le nombre de …rmes à l’équilibre doit donc être plus faible qu’en
l’absence du groupe d’achat pour que chaque …rme puisse couvrir son coût …xe et obtenir un pro…t nul. Le
nombre de variétés o¤ertes est donc plus faible qu’en l’absence du groupe d’achat. Cela réduit la concurrence
entre les …rmes, ce qui provoque une augmentation des prix unitaires pour les consommateurs n’appartenant
pas au groupe d’achat. Si le groupe d’achat contient un plus grand nombre de consommateurs, il ne va pas
imposer un prix unitaire égal au coût marginal des …rmes car cela se traduirait par un nombre de variétés
o¤ertes trop faible. Le groupe d’achat va choisir la combinaison prix-nombre de variétés qui maximise le
surplus de ses membres. Le prix unitaire payé par les membres du groupe est inférieur au prix unitaire
sans groupe d’achat. Le prix unitaire payé par les autres consommateurs est supérieur au prix unitaire sans
groupe d’achat. Le groupe d’achat permet donc à ses membres d’augmenter leur surplus au détriment des
autres consommateurs. Pour évaluer l’impact du groupe d’achat sur le surplus social, les auteurs adoptent un
modèle plus spéci…que. Ils choisissent le modèle de concurrence sur une ville circulaire de Salop (1979)3. Dans
ce modèle, l’émergence du groupe d’achat entraîne une réduction du nombre de …rmes à l’équilibre et une
augmentation du surplus social. Dans la section suivante de leur étude, les auteurs abandonnent l’hypothèse
que le groupe d’achat peut choisir le nombre de fournisseurs avec lequel il peut passer des contrats et suppose
que ce nombre est donné de façon exogène. Ils étudient d’abord les e¤ets du groupe de consommateurs à
court terme lorsque le nombre de …rmes est égal au nombre de …rmes à l’équilibre de libre entrée sans groupe
de consommateurs. L’émergence du groupe d’acheteurs béné…cie à ses membres si et seulement si le nombre
3Voir le chapitre sur la di¤érenciation horizontale des produits.
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