Démystifier la maladie mentale et favoriser le mieux

publicité
Démystifier la maladie mentale et favoriser le mieux‐être
Objectifs de l’atelier
• Donner une définition du mieux‐être;
• Différencier mieux‐être, santé mentale, problème de santé mentale et maladie mentale;
• Savoir ce que peuvent faire les proches, les familles et la communauté lorsqu’ils soutiennent une personne souffrant d’un trouble mental;
• Recevoir de l’information sur l’importance de prendre soin de soi‐même.
Plan de la présentation
•
Mieux‐être : définition du point de vue des Premières Nations
•
Différences entre mieux‐être, santé mentale, problèmes de santé mentale et maladie mentale
•
Ce que peuvent faire les proches, les familles et la communauté pour aider;
•
Prendre soin de soi‐même.
Le mieux‐être
• Le mieux‐être, selon les
Premières Nations, s’exprime par une recherche d’équilibre spirituel, émotionnel, physique et mental. • Le mieux‐être est le cheminement de toute une vie : il s’agit d’une progression constante vers un état de bien‐
être positif et équilibré qui vise la santé globale, entièrement intégrée aux valeurs, aux traditions et aux pratiques culturelles de la communauté.
émotionnel
mental
physique
spirituel
• Le mieux‐être est inséparable d’une identité culturelle forte. La culture se compose de l’expression, des modes de vie et des pratiques spirituelles, psychologiques, sociales et concrètes de la vision du monde des Premières Nations.
• Le mieux‐être mental est une composante essentielle du mieux‐être holistique. C’est un élément essentiel du bien‐être.
La santé mentale
• «La santé mentale est une composante essentielle de la santé. La santé est un état de complet bien‐être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité».
• « La santé mentale est un état de bien‐être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien‐être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté. » (OMS, 2014)
Facteurs de protection
Ce sont les éléments qui influencent positivement notre santé mentale et qui contribuent à la maintenir:
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Estime de soi
Capacité d’adaptation
Sentiment de maîtrise sur sa vie
Alimentation saine
Bonne santé physique
Réseau social, amis, famille
Soutien émotionnel
Sécurité économique
Sentiment d’appartenance à sa communauté, à sa culture
Problèmes de santé mentale:
• Rupture, déséquilibre entre les états physique, émotionnel, mental et spirituel. •
Le déséquilibre a plusieurs causes. Une interaction complexe de facteurs biologiques (la génétique), psychologiques (la personnalité, la façon d’interagir) et environnementaux (la culture, les conditions de vie) cause les problèmes de santé mentale. (Concept occidental : biopsychosocial.)
•
L’équilibre personnel est unique. Chaque personne vivra les événements de façon différente. Problèmes de santé mentale
Les problèmes de santé mentale réfèrent à des perturbations et des symptômes moins sévères que ceux de la maladie. Ils sont généralement limités dans le temps et sont souvent dus à un événement précis. Ils affectent :
• Les pensées, • Les émotions, • L’attention, la concentration,
• Les relations avec les autres, • La motivation • Les comportements
Problèmes de santé mentale
Des exemples courants:
•
•
•
•
•
•
La faible estime de soi (rupture amoureuse, échec scolaire); L’irritabilité ;
L’épuisement professionnel (burnout); L’anxiété, perturbation du sommeil (perte d’emploi, difficultés scolaires);
l’inquiétude excessive (ex: problème de couple) ;
La dépression situationnelle (ex: en raison d’un deuil ou suite à un accouchement) D’un autre côté, les mauvais traitements, la violence, le deuil et les difficultés d’adaptation ne sont pas des problèmes de santé mentale, mais des facteurs de risque qui peuvent rendre les gens plus vulnérables.
Les maladies mentales (ou troubles mentaux) : Elles impliquent :
• Un niveau intense de détresse, de souffrance ou d’incapacité fonctionnelle. • Elles provoquent une altération significative du fonctionnement mental, des pensées, de l’humeur et des comportements, ainsi qu’une dégradation sévère des capacités affectives et relationnelles, qui se prolongent dans le temps.
• Les troubles mentaux varient selon les symptômes , leur gravité et l’incapacité qu’ils causent. Une personne peut vivre un seul épisode de maladie ou plusieurs épisodes répétés, espacés de longues périodes de bien‐être.
Les maladies mentales
Des exemples: •
•
•
•
•
•
La schizophrénie;
Le trouble bipolaire;
La dépression sévère;
L’anxiété généralisée;
Le trouble de personnalité limite;
Les troubles mentaux induits par une substance (troubles concomitants). MYTHES ET RÉALITÉS À PROPOS DE LA MALADIE MENTALE
VRAI OU FAUX ?
1. Les personnes atteintes de maladie mentale sont moins intelligentes et sont plus pauvres que le reste de la population.
Faux: La maladie mentale ne fait pas de différence entre le niveau d’intelligence, le statut socio‐
économique, la démographie, l’éducation, la religion ou le sexe. Elle peut frapper n’importe qui, n’importe où. Personne n’est à l’abri. Une maladie mentale non traitée peut interrompre le cheminement personnel et les possibilités d’emploi d’une personne; d’où l’importance d’une évaluation et d’une thérapie précoce.
VRAI OU FAUX ?
2. Les gens peuvent guérir d’une maladie mentale.
Vrai: Les gens peuvent guérir d’une maladie mentale. Personne ne devrait se résigner à se sentir mal pour toujours. Les gens aux prises avec une maladie mentale peuvent mener une vie productive et active. Ils apportent leurs compétences et leurs habiletés particulières à leur communauté. Même quand les gens souffrent d’une maladie mentale qui dure longtemps, ils peuvent apprendre à composer avec leurs symptômes.
VRAI OU FAUX ?
3. Les gens qui souffrent d’une maladie mentale sont faibles et ne peuvent pas gérer le stress.
Faux : Le stress nuit au mieux‐être, mais cela est vrai pour tout le monde. Bien des gens souffrant d’une maladie mentale apprennent à gérer le stress et à résoudre les problèmes avant que cela nuise à leur mieux‐être. Prendre soin de soi‐même et demander de l’aide sont des signes de force, pas de faiblesse.
VRAI OU FAUX ?
4. Les gens qui souffrent d’une maladie mentale peuvent travailler.
Vrai : Que vous en soyez conscients ou non, les milieux de travail sont remplis de gens qui souffrent d’une maladie mentale. Cela ne veut pas dire que les maladies mentales empêchent les gens de travailler. Certaines personnes bénéficient de changements au travail, mais beaucoup travaillent avec peu de soutien de la part de leur employeur. La plupart des personnes qui souffrent d’une maladie mentale grave veulent travailler, mais se heurtent à des barrières systémiques qui les empêchent de trouver et de garder un emploi intéressant.
VRAI OU FAUX ?
5. La consommation de drogues cause la maladie mentale.
Vrai et faux : L’alcool et les drogues jouent parfois un rôle dans le développement de certains symptômes ou troubles, mais ne causent pas la maladie. À long terme, la consommation d’alcool et de drogues peut mener à une psychose (psychose toxique), qui présente des symptômes similaires à ceux d’une maladie mentale. L’alcool et les drogues sont souvent consommés comme moyens d’affronter la maladie, même si, en fait, ils peuvent en aggraver les symptômes . Environ la moitié des personnes souffrant d’une maladie mentale ont également un problème de consommation de substances, et vice versa.
VRAI OU FAUX ?
6. Les personnes souffrant de maladies
mentales sont violentes et dangereuses. Faux: Cette peur nous vient plutôt des médias
que de la réalité. Toutefois, les statistiques démontrent qu’en tant que groupe, les personnes souffrant d’une maladie mentale ne sont pas plus violentes que tout autre groupe de la population. Notons que les personnes atteintes d’une maladie mentale sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violence que d’être violentes, en raison des effets secondaires occasionnés entre autres par la pauvreté, un mode de vie itinérant et des problèmes de consommation de drogues et d’alcool.
Préjugés au sujet des maladies mentales
Les gens atteints d’une maladie mentale sont parfois exclus en raison de préjugés, ce qui créent des barrières qui nuisent au mieux‐être. L’exclusion des gens de leur communauté (événements, activités ou relations sociales) est une forme de préjugé. Les gens ayant une maladie mentale sont souvent ceux qui sont exclus. Si nous voulons réduire les répercussions des maladies mentales dans nos communautés, il faut que nous connaissions les faits et que nous commencions à changer nos perceptions et nos comportements (nous ouvrir à la différence).
POUR LES PROCHES, LES FAMILLES ET LA COMMUNAUTÉ
QUOI FAIRE ET NE PAS FAIRE QUAND ON SOUTIENT UNE PERSONNE SOUFFRANT DE TROUBLE MENTAL
À faire:
• Demandez comment la personne se sent;
• Demandez ce que vous pouvez faire pour l’aider;
• Choisissez un bon moment pour parler, quand vous êtes détendus tous les deux;
• Soyez sensible, patient et encourageant;
• Parlez aussi d’autres sujets. Ne laissez pas le problème de santé mentale devenir le centre de la relation; • Soyez informé : lire de l’information de qualité et apprendre à connaître les signes et les symptômes de son problème de santé mentale; • Démarrez lentement : commencez par des petites activités, comme prendre une marche ou visiter un ami;
À faire:
• Soyez à l’écoute;
• Encouragez la personne à dormir suffisamment, à manger sainement et à faire de l’exercice; • Découragez‐la de se soigner avec de l’alcool ou des drogues; • Invitez‐la à sortir et encouragez d’autres personnes de votre entourage à le faire aussi;
• Offrez du soutien concret, comme cuisiner avec elle;
• Expliquez pourquoi vous vous souciez d’elle et donnez des exemples en utilisant le « je », comme « je m’inquiète, car il y a longtemps que je t’ai vu » ou « j’ai remarqué que tu ne sembles pas dormir beaucoup ».
Ne pas:
• Faire des commentaires inutiles ou méprisants, comme « secoue‐toi », « souris », « oublie ça », « reprends‐toi en main » ou « je suis sûr que ça passera ». Ces commentaires peuvent empirer l’état d’une personne;
• Dire que vous savez comment elle se sent quand ce n’est pas le cas ;
• Blâmer la personnes au sujet de ses changements de comportements;
• Éviter la personne;
• Insister quand elle ne veut pas sortir ou discuter de ses problèmes avec vous;
• Concevoir la maladie mentale comme un problème ou un échec personnel;
Ne pas:
• Faire remarquer que d’autres sont dans une situation pire que la sienne, car c’est une attitude méprisante;
• Lui faire ressentir un sentiment de honte;
• Se moquer de sa maladie mentale;
• Définir votre ami ou l’être cher par sa maladie mentale;
• Parler de la personne qui a un trouble en sa présence comme si elle n’était pas là; • S’impatienter ou se mettre en colère;
• Se sentir coupable parce qu’on n’a pas vu que son ami ou l’être cher a une maladie mentale. Les changements peuvent être graduels et les gens cachent souvent leurs symptômes devant leurs amis proches et la famille.
À propos de la famille
•
Ce sont principalement les familles qui donnent des soins pour la majorité des personnes qui souffrent d’une maladie mentale.
•
Les maladies mentales créent un stress important pour tout le monde; les familles doivent habituellement vivre une période d’adaptation avant d’entreprendre leur propre processus de rétablissement.
•
Chaque membre de la famille traite les problèmes à sa façon et à son propre rythme. •
Les membres de la famille peuvent être en désaccord, ne pas savoir à quoi s’attendre et peuvent aussi se sentir coupables.
Une difficulté majeure pour tous les membres de la famille est la crainte: •
pour la personne qui souffre d’une maladie mentale, •
pour eux‐mêmes, •
pour la famille •
pour les prochaines générations.
•
Les membres de la famille risquent de développer des problèmes de santé mentale ou physique dus au stress. Il importe que tous les membres de la famille parlent ouvertement de leurs sentiments.
•
•
En parlant, les choses s’éclaircissent.
Les craintes dont on parle ouvertement deviennent contrôlables.
Les craintes dont on ne parle pas grandissent.
•
À propos de la communauté
Changer les attitudes et les comportements demande du temps.
•
Premièrement, différencier les histoires sensationnelles des points de vue équilibrés.
•
Deuxièmement, adhérez aux pratiques de votre communauté qui empêchent la discrimination et qui favorisent l’inclusion.
•
Troisièmement, passez du temps avec des personnes souffrant d’une maladie mentale afin d’échanger et d’apprendre de l’expérience de chacun. Parlez directement, d’égal à égal. PRENDRE SOIN DE SOI‐MÊME
Enseignements autochtones :
Pour bien des communautés et des membres des Premières Nations, les enseignements traditionnels axés sur la roue de médecine sont de grandes sources de force. Certains membres des Premières Nations suivent la philosophie de vie ancienne appelée « la bonne voie ou le sentier rouge ».
Ces enseignements sont fondés sur la connexion entre le Grand Esprit, la Terre Mère et tout ce qui est vivant. Les Sept enseignements sacrés nous rappellent que nous ne faisons qu’un et que nous sommes liés les uns aux autres. Cette connexion est au cœur du mieux‐être personnel et collectif.
Toutes les étapes importantes de la vie sont marquées par des cérémonies qui célèbrent ces passages et leur donnent une signification. Les plus courantes sont les cérémonies de purification et de chants aux tambours, les tentes de sudation, les festins et les cercles de partage. Ces pratiques peuvent être très bénéfiques dans la promotion de la santé et du mieux‐être, ainsi que dans la gestion du stress. Les aînés jouent un rôle spécial dans les sociétés des Premières Nations et peuvent être une source importante de savoir sur les pratiques traditionnelles.
Pratiques spirituelles
Vos propres croyances et pratiques spirituelles peuvent être de puissantes ressources. La plupart des gens ont en réalité des pratiques spirituelles, mais ils les font de manière informelle ou sans les considérer comme des pratiques spirituelles.
Écouter de la musique;
Faire une promenade à pied; Lire des textes inspirants; Regarder les étoiles; Jardiner;
Activités créatives comme l’art, l’écriture ou la danse; • Yoga, natation, etc.
•
•
•
•
•
•
Tous ces exercices ont un potentiel qui ne se limite pas à mettre le corps en forme. Ils peuvent aussi nourrir l’âme et l’esprit et approfondir notre connexion avec le monde qui nous entoure. Bien des gens qui n’assistent plus aux offices religieux continuent de prier régulièrement et cela peut souvent se faire sous forme de conversation intérieure.
Aider les gens peut prendre beaucoup de temps et d’énergie. Vos propres besoins sont tout aussi importants. Voici quelques conseils auxquels vous pouvez réfléchir :
1. Acceptez vos propres sentiments et sachez que vous n’êtes pas seul;
2. Obtenez plus de renseignements sur les maladies mentales;
3. Restez en relation avec les autres, ne vous isolez pas;
4. Joignez‐vous à un groupe de soutien;
5. Prenez du temps pour vous;
6. Demandez de l’aide si nécessaire;
7. Établissez des stratégies pour faire face aux comportements difficiles. Vous avez aussi des droits — vous ne devez pas tolérer les comportements dangereux ou abusifs.
ÉVALUATION
MERCI! Audrey Vézina, T.S., Conseillère en santé mentale, CSSSPNQL, février 2015, [email protected]
Bibliographie
Aîné Jim Dumont, Fondation nationale autochtone de partenariat pour la lutte contre les dépendances, Honorer nos forces: Indigenous culture as Intervention in addictions, projet de traitement (2014). Definition of Culture© and Wellness Framework©, Mukoday, Saskatchewan, Institut de recherches en santé du Canada.
http://www.addictionresearchchair.ca/creating‐knowledge/national/honouring‐our‐
strengths‐culture‐as‐intervention/
American Psychiatric Association; DSM‐IV‐TR, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux; 4e édition, 2005.
Association canadienne pour la santé mentale, Guide sur la psychose à l’intention des frères et sœurs : Information, idées et ressources; 2005
Association canadienne pour la santé mentale, Mythes et réalités sur la santé mentale, 2014; http://www.cmha.ca/fr/mental_health/mythes‐et‐realites‐sur‐la‐maladie/
Association canadienne pour la santé mentale, site : http://www.cmha.ca/
Centre de toxicomanie et de santé mentale, Directives sur les meilleures pratiques à appliquer pour les programmes de promotion de la santé
mentale : personnes de 55 ans+; Toronto, 2010.
Chaire de recherche sur l’alcoolisme et la toxicomanie, Colleen Anne Dell , Ph. D., Honouring Our Strengths: Culture as Intervention in Addictions Treatment : http://www.addictionresearchchair.ca/creating‐knowledge/national/honouring‐our‐
strengths‐culture‐as‐intervention/
Bibliographie
CSSSPNQL, (2013). Continuum en mieux‐être mental des Premières Nations. Résumé : Séance de consultation dans la région du Québec, document interne.
Initiative canadienne de collaboration en santé mentale. Vers le rétablissement : Guide de santé mentale pour les peuples des Premières Nations, Mississauga, Ont.; 2006.
Institut universitaire en santé mentale de Québec, Notions de base sur les maladies mentales – Guide pratique d’intervention, 2012.
Klinic communauté Health Centre, Calm in the storm: Coping with the stresses of life, deuxième édition, juin 2013. http://www.klinic.mb.ca/docs/booklets/CalmintheStorm.pdf
Nous sommes là pour vous, feuilles d’information 2014. http://www.heretohelp.bc.ca/lang/french/
Mindhelpconnect : http://www.mindhealthconnect.org.au/dos‐and‐donts‐discussing‐
mental‐health‐issues , consulté en septembre 2014.
Organisation mondiale de la santé; La santé mentale: renforcer notre action; page web
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs220/fr/ consulté en octobre 2014.
Téléchargement