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Établi le : 24/05/12 Nouvelle Route du Littoral DPNRL/EDE/LCA/FPI
Révisé le : 26/06/12 - Version 2A Note Assainissement
1 INTRODUCTION
La pollution chronique est l’ensemble des pollutions liées à la circulation des véhicules (gaz
d’échappement, usure divers…), mais également à l’infrastructure routière (corrosion des
équipements de sécurité, usure de la chaussée…). Une partie de ces polluants se dépose
sur la chaussée et s’accumule en période sèche.
L’aménagement de dispositifs de traitement (bassins routiers…) permet de diminuer les
concentrations en polluants à l’aval de l’infrastructure par rapport à une situation actuelle où
aucun dispositif de traitement n’existe sur la RN1, mais également de contenir une
éventuelle pollution accidentelle.
L’objectif est de garantir les objectifs d’état des masses d’eau définis dans le SDAGE
de la Réunion.
L’exutoire final des bassins routiers de la Nouvelle Route du Littoral est l’Océan Indien, et
plus particulièrement les masses d’eau côtière du SDAGE de la Réunion « Saint-Suzanne –
Grande Chaloupe (FRLC1) » et « Grande Chaloupe – Pointe des galets (FRLC2) ». À noter
que ces deux masses d’eau ont des objectifs de qualité moins stricts que l’atteinte du bon
état en 2015 demandé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) du fait de l’impact fort de la
Nouvelle Route du Littoral sur l’hydromorphologie de ces masses d’eau côtière.
L’application des nouvelles Normes de Qualité Environnementales (NQE) de la DCE
(appliquée en droit français entre autres par l’arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes
et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des
eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code
de l’environnement) pose de nombreuses difficultés exposées dans la présente note, en
particulier vis-à-vis du guide du SETRA (la DCE ne donne pas de NQE pour beaucoup de
paramètres pris en compte dans le guide du SETRA).
La présente note propose donc une mise à jour du guide du SETRA afin de tenir
compte des nouvelles normes de la DCE.
Les principaux textes pris en référence sont :
o le guide technique « Pollution d’origine routière » édité par le SETRA en août 2007 ;
o l’arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état
écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface.
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2 ASSAINISSEMENT PROJETÉ
Le système d’assainissement sera de type séparatif. Les eaux de la plateforme (viaduc et
digues) seront collectées par un réseau d’assainissement longitudinal jusqu’à sept bassins
de traitement situés dans les pièges à cailloux des sections en digue.
Le principe d’assainissement du projet a conduit à retenir un viaduc avec un profil en long en
forme de toit (un seul point haut) afin de drainer les eaux collectées vers des bassins de
rétention situés au niveau des sections en digue (méthode courante). Les eaux pluviales
seront récupérées dans une corniche caniveau disposée de part et d’autre du tablier.
Sur les sections digue, la collecte des eaux pluviales de la plateforme est réalisée par deux
caniveaux à fente disposés de part et d’autre des voies de circulation.
Compte tenu du Règlement Sanitaire Départemental, d’une part, et des aspects paysagers
d’autre part, les bassins seront végétalisés sur leurs bordures et à sec (bassin sur lit
drainant). Afin de retenir les hydrocarbures, l’exutoire de la couche drainante aboutira dans
une chambre munie d’une cloison siphoïde, mise en place en amont de l’exutoire final, qui
pourra être obstruée afin de retenir une éventuelle pollution accidentelle.
L’objectif des dispositifs de traitement est de pouvoir abattre la pollution chronique (par
décantation et filtration) d’au moins 80 % pour les pluies de période de retour biennale et de
pouvoir retenir une pollution accidentelle par temps sec et par temps de pluie de période de
retour 2 ans et de durée 2h (reconduite des engagements inscrits dans la DUP).
Les dispositifs de traitement retenus correspondent aux bassins sanitaires décrits par le
SETRA (bassin sans volume mort pour éviter le développement des moustiques). Ces
bassins permettent les taux d’abattement suivants :
o 85 % des matières en suspension (MES) ;
o 70 % de la demande chimique en oxygène (DCO) ;
o 85 % des métalloïdes (cuivre, cadmium et zinc) ;
o 90 % des hydrocarbures totaux (Hc) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP).
Les eaux traitées par les bassins seront infiltrées directement dans les pièges à cailloux. La
proximité de ces derniers avec l’Océan permet de garantir que les eaux rejoindront ce
dernier de manière diffuse.
Cette mesure permet de garantir une bonne dispersion des polluants dans les masses d’eau
côtières. En effet, contrairement à un rejet direct dans l’océan, l’infiltration des eaux dans les
matériaux des pièges à cailloux aura pour effet de disperser le rejet le long de la Nouvelle
Route du Littoral, mais aussi d’assurer une rétention et une filtration complémentaire.
L’abattement complémentaire lié à la filtration des eaux dans les matériaux des pièges à
cailloux ne pouvant pas être caractérisée, seul le traitement associé au bassin sanitaire sera
considéré. Cette limite méthodologique peut être relativisée à la vue des résultats présentés
dans les chapitres suivants.