Remarque : Sur une longue période de temps, pour un lieu donné, les variations climatiques observées
peuvent être dues aux changements de latitude imposés par la tectonique des plaques.
Ces variations locales peuvent aussi être dues à des variations mondiales du climat.
On retrouve ainsi dans les roches :
des traces de périodes glaciaires : par exemple, au Carbonifère – Permien, les tillites (sédiments glaciaires)
et les roches striées retrouvées sur plusieurs continents actuels, indiquent la présence permanente d’une calotte
glaciaire qui recouvrait un continent unique centré sur le pôle sud. Le dépôt de charbons issus de la fossilisation
de forêts de fougères arborescentes dans des latitudes tropicales et tempérées indique des conditions de
température relativement voisines de l’actuel
des traces de périodes chaudes : par exemple, au Crétacé, les indices fournis par les fossiles terrestres et
marins, les données isotopiques sur la température des eaux océaniques déduites du δ
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O du test des
foraminifères, témoignent de l’existence d’un climat chaud assez égal sur l’ensemble de la planète.
des traces de changements brusques du climat comme à la fin du Précambrien
B. Les mécanismes des variations climatiques aux grandes échelles de temps
impliquent des variations importantes dans la teneur en gaz à effet de serre de l'atmosphère
(maximum du CO
2
au Crétacé, minimum au Carbonifère par exemple)
Les variations de la teneur en CO
2
atmosphérique sont contrôlées en particulier par des processus qui libèrent
ou consomment du CO
2
:
La précipitation des carbonates libère du CO
2
et la dissolution des carbonates consomme du CO
2
mais la
réaction étant équilibrée, précipitation et dissolution se compensent sur quelques millions d’années et la teneur
en CO
2
atmosphérique est peu influencée par ces processus.
L'altération des silicates calciques et magnésiens des roches des reliefs orogéniques consomme du CO
2
et les périodes d’importante érosion - comme celle de la chaîne hercynienne au Carbonifère – Permien - sont
accompagnées de période de baisse de la teneur en CO
2
atmosphérique et de la température.
En général, dans un écosystème en équilibre, l’utilisation du CO
2
par photosynthèse et le rejet du CO
2
par
respiration se compensent. Lorsqu’il y a une forte fossilisation de matière organique, le piégeage de cette
dernière dans les roches carbonées (charbons, lignite ) stocke du CO
2
et fait baisser l’effet de serre, comme
au Carbonifère – Permien.
Le dégazage du manteau par le volcanisme libère du CO
2
dans l’océan – comme lors de l’accroissement
de l’activité des dorsales au Crétacé - et dans l’atmosphère
III. Bilan : Envisager les climats du futur
L'identification des paramètres qui contrôlent le climat de la Terre est essentielle pour construire des
modèles climatiques. Les scénarios d'évolution de la température moyenne de la Terre qui, outre la variabilité
naturelle du climat, prennent en compte l'impact de l'activité humaine (émission dans l’atmosphère de CO
2
provenant de la combustion des roches carbonées fossiles), prévoient un réchauffement de l'ordre de 2 à 5 °C
au cours du XXI e siècle.
Ce réchauffement à l’échelle du siècle se superpose à un refroidissement constant de plus grande
ampleur commencé il y a 20 millions d’années.
La notion de refroidissement ou de réchauffement des climats observé à un moment donné dépend de
l’échelle de temps à laquelle on l’analyse.