1er octobre 2011 - jurisassociations 445 25
4. www.fi nansol.org.
5. On mentionnera notamment les CIGALES, clubs d’in-
vestisseurs pour une gestion alternative de l’épargne.
(SIFA) ont inventé des modes d’intervention
où l’origine des fonds est mixte. Ainsi, les
fonds locaux d’apport associatif de France
Active sont abondés par des dotations de
banques, de collectivités locales et d’entre-
prises. L’actionnariat de la SIFA est composé
de plans d’épargne-entreprise, de collecti-
vités locales, de banques, d’entreprises, de
fondations et d’épargnes individuelles.
LES DIFFÉRENTS MODES
D’INTERVENTION
De l’indivision volontaire, qui regroupe
une dizaine d’épargnant intervenant dans le
capital d’une coopérative5 en création, à la
société nancière, qui collecte de l’épargne
solidaire via des fonds communs de place-
ment pour soutenir une fédération natio-
nale, les formes d’intervention demeurent
riches et variées.
Selon l’option retenue, la proximité avec les
projets nancés est plus ou moins grande.
Par exemple, dans un fonds mutualisé, l’en-
treprise adhérente peut participer à la sélec-
tion des projets, rencontrer le créateur, voire
donner un coup de main! A contrario, un
salarié dont le plan d’épargne-retraite a été
investi dans un support solidaire recevra un
bulletin d’information sur les placements
effectués en son nom. Le contact avec l’en-
treprise ou l’association sera moins direct.
Cette moindre proximité s’explique par un
niveau d’intermédiation plus important: en
con ant l’étude et la sélection des projets à
des professionnels, l’épargnant fait le choix
de limiter son risque.
A n de limiter la prise de risques, force est
de constater que les nanceurs solidaires
interviennent de plus en plus aux côtés des
banques... D’extra-bancaires, ne devien-
nent-ils pas para-bancaires?
des sociétés nancières, plans d’épargne-
entreprise, adhésion à un club d’épargne...
Un organisme, Finansol, labellise ces formes
d’épargne et les recense sur son site4.
La solidarité interstructures
ou fonds mutualisés
Formalisés ou non, les fonds mutualisés
fonctionnent sur la solidarité interstructures.
Un des fonds les plus anciens et les plus
connus est Socoden, créé en 1965 par le
Mouvement des SCOP a n de nancer la
création, le développement ou la restructu-
ration de coopératives.
Cette société nancière dont toute SCOP
est actionnaire est exclusivement nancée
par et pour les SCOP et dirigée par des
représentants de SCOP. Elle a soutenu près
de la moitié des SCOP.
L’hybridation des ressources
Entre ces deux modèles, des organismes
comme l’association France Active et la
Société d’investissement France Active
cement d’une économie locale et solidaire
sortent du cadre con dentiel et militant.
Aujourd’hui, des organismes de nance
solidaire peuvent intervenir dans tous les
secteurs de l’économie solidaire: emploi,
logement et, d’une manière très large, dans
le secteur associatif. Ils interviennent sous
forme de prêts ou de prêts participatifs, ou
encore de prises de participation.
L’ORIGINE DES FONDS
La provenance des ressources impacte
nécessairement le niveau de souplesse du
nancement: on ne nance pas de la même
manière sur fonds publics ou entre associa-
tions qui se connaissent.
L’épargne
À l’instar des banques qui prêtent les fonds
qu’elles ont en dépôt, des nanceurs extra-
bancaires collectent de l’épargne pour
investir autrement. Qu’elle soit militante ou
salariale, l’épargne collectée revêt différentes
formes: placements solidaires dans des fonds
communs de placement, actionnariat dans
AUTEUR Barka Bouzaga
TITRE Chargée de mission,
France Active
“ Con dentielle dans les années 1980,
l’épargne solidaire commence à développer
sa notoriété auprès du grand public. En effet,
à l’heure de la nanciarisation anonyme, de
nombreux citoyens et acteurs économiques
tendent à penser que «l’argent relie les
hommes». ”
Article extrait de jurisassociations n° 445 du 1er octobre 2011. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris Éditions © Éditions Dalloz – www.juriseditions.fr