UNIVERSITÉ TOULOUSE III – PAUL SABATIER FACULTÉS DE MÉDECINE ANNÉE 2016 2016 TOU3 1565 THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE MÉDECINE SPÉCIALISÉE CLINIQUE Présentée et soutenue publiquement par Abel Loup Angelo GUILLEN le 28 septembre 2016 Évaluation du niveau de suicidalité et de l’exposition traumatique des malades souffrant d’épilepsie et des malades souffrant de crises psychogènes non épileptiques dans un service tertiaire d’épileptologie adulte. Directeurs de thèse : Dr Antoine YRONDI et Pr Philippe BIRMES JURY Monsieur le Professeur Jérémie PARIENTE Président Monsieur le Professeur Christophe ARBUS Assesseur Monsieur le Professeur Philippe BIRMES Assesseur Monsieur le Docteur Luc VALTON Assesseur Monsieur le Docteur Antoine YRONDI Suppléant Remerciements _________________________________________________________________ IX Remerciements À notre président de jury de thèse, Monsieur le professeur Jérémie PARIENTE, Professeur des universités, Praticien hospitalier, Neurologue. Vous nous faites l’honneur de présider ce jury. Votre soutien, vos connaissances et votre humanité ont marqué notre internat lors de notre passage dans vos services de neurologie. Nous avons admiré votre enthousiasme et votre passion dans la clinique et dans la recherche. Nous vous remercions pour votre confiance et votre accueil. Veuillez trouver ici le témoignage de notre reconnaissance et de notre profond respect. X __________________________________________________________________ Abel Guillen À notre jury de thèse, Monsieur le professeur Christophe ARBUS, Professeur des universités, Praticien hospitalier, Psychiatre. C’est un grand honneur que vous nous faites en ayant accepté de juger notre travail. Nous avons pu apprécier vos qualités pédagogiques et votre dynamisme au cours de nos stages dans vos services. Nous avons admiré l’enthousiasme et la passion avec lesquelles vous exercez la clinique et la recherche avec les personnes âgées. Nous vous remercions pour votre disponibilité et votre confiance. Veuillez trouver ici l’expression de notre considération et de notre gratitude. Remerciements _________________________________________________________________ XI À notre co-directeur de thèse, Monsieur le professeur Philippe BIRMES, Professeur des universités, Praticien hospitalier, Psychiatre. C’est un grand honneur que vous nous faites en ayant accepté de diriger notre thèse. Nous avons été sensible à votre souci de nous transmettre votre rigueur clinique au cours de nos stages dans vos services. Nous avons pu apprécier vos qualités scientifiques, votre regard critique et votre précision. Vous avez su éveiller notre curiosité pour la recherche en psychiatrie. Nous vous remercions pour les connaissances transmises, votre confiance et votre bienveillance. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et de notre respect. XII _________________________________________________________________ Abel Guillen À notre jury de thèse, Monsieur le docteur Luc VALTON, Praticien hospitalier, Neurologue. C’est un grand honneur que vous nous faites en ayant accepté de juger notre travail. Durant la mise en place de l’étude SUITECPNE, nous avons pu apprécier vos qualités humaines et scientifiques, ainsi que votre engagement pour garder la neurologie et la psychiatrie proches. Nous avons été sensible à votre accueil en neurologie. Nous vous remercions pour votre confiance et votre bienveillance. Vous avez su éveiller notre curiosité pour l’épileptologie. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre gratitude. Remerciements ________________________________________________________________ XIII À notre co-directeur de thèse, Monsieur le docteur Antoine YRONDI, Praticien hospitalier, Psychiatre. C’est un grand honneur que vous nous faites en ayant accepté de diriger notre thèse. Nous avons pu apprécier vos qualités scientifiques et votre passion pour la recherche scientifique. Nous vous remercions chaleureusement pour votre grande disponibilité et votre soutien tout au long de notre travail. Nous vous remercions pour votre regard critique et vos conseils dans notre travail entre la psychiatrie et la neurologie. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et de notre respect. XIV ________________________________________________________________ Abel Guillen À mes collègues internes, avec lesquels ce fut une riche expérience de partager ces années d’internat et l’organisation du Congrès National des Internes en Psychiatrie. À tous les médecins, qui m’ont fait partager leur expérience et leurs connaissances tout au long de mes études de médecine. Aux équipes de soins, qui m’ont accueilli dans chacun de mes stages et dont les échanges ont été source d’enseignement dans ma pratique clinique. À l’équipe de soins de la vidéo-EEG et Madame le docteur Marie DENUELLE, qui accueille chaque semaine avec beaucoup d’intérêt les consultations de psychiatrie mises en place avec l’étude SUITECPNE. À Madame le docteur Coraline HINGRAY, dont le travail autour des crises psychogènes non épileptiques est remarquable et qui a su transmettre son enthousiasme. L’étude SUITECPNE n’aurait pas vu le jour sans sa rencontre. À Valérie GARÈS, pour son aide précieuse pour les statistiques de l’étude SUITECPNE. À Béatrice, pour la relecture en langue anglaise du résumé. À mon analyste, qui a mis en place les conditions nécessaires pour l’expérience d’une psychanalyse. Sans cette dernière, ma vie aurait probablement pris un tout autre chemin. Remerciements _________________________________________________________________XV À ma mère, qui m’a soutenu de son amour tout au long de mes études de médecine. Tu as toujours été présente et à l’écoute. Tu as permis que je trace mon propre chemin. À mon père, qui a toujours fait preuve de tendresse et d’amour dans ma vie. Je te remercie d’avoir toujours été là. À ma sœur, qui a été un modèle durant mon enfance et m’a montré l’importance des études. Tu m’as transmis par ta passion des animaux à quel point chaque vie est précieuse. À mes grands-parents, À Manou, qui m’a donné énormément d’amour jusqu’au jour de nous quitter. À Papi Gilou, qui avait le goût de la transmission et qui serait surpris de mes progrès en orthographe. À Mamie Josette, je te remercie pour ta tendresse et je suis heureux que tu puisses partager ce moment important de ma vie. À Anne-Sophie. Je te remercie pour ton soutien, tes conseils, tes encouragements, la relecture attentive de ma thèse, mais aussi pour la tendresse avec laquelle tu apaises mes inquiétudes, la douceur de tes gestes, de ton sourire, de tes mots et l’amour que tu me donnes chaque jour depuis notre rencontre. Il n’y a pas un jour sans que je remercie la vie de m’avoir fait croiser ton chemin. Sommaire ___________________________________________________________________ XVII Sommaire INTRODUCTION .................................................................................................... 1 1 REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE ......................................................... 7 1.1 Troubles à symptomatologie somatique ...............................................................9 1.1.1 1.1.1.1 Symptôme en médecine ....................................................................................................9 1.1.1.2 Évolution des termes et des concepts ....................................................................... 10 1.1.1.3 Épidémiologie ...................................................................................................................... 11 1.1.1.4 Approche biopsychosociale ........................................................................................... 12 1.1.1.5 Problème corps-esprit ou Mind-body problem .................................................... 12 1.1.2 Du Trouble somatoforme au Trouble à symptomatologie somatique ......... 15 1.1.2.2 Le Trouble de conversion ................................................................................................ 16 Facteurs étiologiques ................................................................................................. 17 1.1.3.1 Facteurs prédisposants .................................................................................................... 18 1.1.3.2 Facteurs précipitants ......................................................................................................... 21 1.1.3.3 Facteurs perpétuants ........................................................................................................ 21 1.1.4 Approches thérapeutiques ....................................................................................... 24 1.1.4.1 Psychothérapies .................................................................................................................. 24 1.1.4.2 Traitements médicamenteux ......................................................................................... 24 1.1.5 1.3 Troubles à symptomatologie somatique et apparentés ............................... 14 1.1.2.1 1.1.3 1.2 Introduction ..................................................................................................................... 9 Conclusion ...................................................................................................................... 24 Épilepsie et troubles psychiatriques ..................................................................... 26 1.2.1 Introduction ................................................................................................................... 26 1.2.2 Relations bidirectionnelles ....................................................................................... 27 1.2.3 Troubles mentaux spécifiques de l’épilepsie ..................................................... 28 1.2.3.1 Personnalité épileptique.................................................................................................. 28 1.2.3.2 Symptômes psychiatriques ictaux ............................................................................... 29 1.2.3.3 Symptômes psychiatriques postictaux ...................................................................... 29 1.2.3.4 Symptômes psychiatriques interictaux ...................................................................... 30 1.2.4 Dépression dans l’épilepsie ...................................................................................... 30 1.2.5 Troubles anxieux dans l’épilepsie .......................................................................... 31 1.2.6 Conclusion ...................................................................................................................... 32 Crises psychogènes non épileptiques .................................................................. 33 1.3.1 Introduction ................................................................................................................... 33 1.3.2 De l’hystéro-épilepsie aux CPNE ............................................................................ 34 XVIII_______________________________________________________________ Abel Guillen 1.3.3 Épidémiologie ............................................................................................................... 36 1.3.4 Diagnostic ....................................................................................................................... 36 1.3.4.1 Niveaux de certitude diagnostique .............................................................................36 1.3.4.2 Approche syndromique des signes critiques des CPNE ......................................38 1.3.5 CPNE et épilepsie ......................................................................................................... 39 1.3.6 Facteurs étiologiques ................................................................................................. 39 1.3.6.1 Facteurs prédisposants .....................................................................................................40 1.3.6.2 Facteurs précipitants .........................................................................................................42 1.3.6.3 Facteurs perpétuants .........................................................................................................42 1.3.7 1.3.7.1 Dissociation : détachement et compartimentalisation ........................................42 1.3.7.2 Dysrégulation émotionnelle ...........................................................................................45 1.3.7.3 Approche neurobiologique ............................................................................................46 1.3.8 Annonce diagnostique .....................................................................................................50 1.3.8.2 Psychothérapies ..................................................................................................................51 1.3.8.3 Traitements médicamenteux ..........................................................................................51 1.3.8.4 Psychoéducation .................................................................................................................52 1.3.8.5 Évolution et pronostic .......................................................................................................52 Conclusion ...................................................................................................................... 53 Psychotraumatologie ................................................................................................. 55 1.4.1 Introduction ................................................................................................................... 55 1.4.2 Définitions....................................................................................................................... 56 1.4.2.1 Évènement traumatique ...................................................................................................56 1.4.2.2 Dissociation et détresse péritraumatiques ...............................................................57 1.4.2.3 Trouble Stress Post-traumatique (TSPT) ....................................................................58 1.4.2.4 Formes partielles de TSPT ...............................................................................................60 1.4.1 1.5 Approches thérapeutiques ....................................................................................... 49 1.3.8.1 1.3.9 1.4 Modèles explicatifs ...................................................................................................... 42 Psychotraumatismes et dépression ...................................................................... 60 1.4.1.1 TSPT et dépression .............................................................................................................60 1.4.1.2 Dépression post-traumatique ........................................................................................60 1.4.2 Psychotraumatismes dans les Troubles à symptomatologie somatique 61 1.4.3 Psychotraumatismes dans l’épilepsie ................................................................... 61 1.4.4 Psychotraumatismes dans les CPNE ..................................................................... 62 1.4.5 Conclusion ...................................................................................................................... 63 Suicidalité ....................................................................................................................... 64 1.5.1 Introduction ................................................................................................................... 64 1.5.2 Définitions....................................................................................................................... 64 1.5.2.1 Suicide, tentative de suicide et idéation suicidaire ...............................................64 Sommaire ____________________________________________________________________ XIX 1.5.2.2 Processus suicidaire........................................................................................................... 65 1.5.2.3 Risque, Urgence et Dangerosité ................................................................................... 65 1.5.3 Suicidalité dans les Troubles à symptomatologie somatique ..................... 67 1.5.4 Suicidalité dans l’épilepsie ........................................................................................ 68 1.5.5 Suicidalité dans les CPNE .......................................................................................... 69 1.5.6 Suicidalité dans les TSPT ........................................................................................... 69 1.5.7 Conclusion ...................................................................................................................... 69 2 OBJECTIFS ............................................................................................. 71 3 SUJETS ET METHODE .............................................................................. 75 3.1 Schéma de la recherche ............................................................................................ 77 3.2 Sujets................................................................................................................................ 78 3.3 3.2.1 Critères d’inclusion ...................................................................................................... 78 3.2.2 Critères de non-inclusion .......................................................................................... 78 Mesures........................................................................................................................... 79 3.3.1 Échelle d’idéation suicidaire de Beck (Scale for suicide Ideation) ............. 79 3.3.2 Forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck ....................................... 79 3.3.3 Module C du MINI 5.0.0. : risque suicidaire ....................................................... 80 3.3.4 Liste de pointage des évènements marquants de la CAPS.......................... 80 3.3.5 Post-Traumatic Checklist Specific (PCL-S) .......................................................... 81 3.4 Procédure ....................................................................................................................... 82 3.5 Analyses statistiques .................................................................................................. 83 4 3.5.1 Normalité des variables ............................................................................................. 83 3.5.2 Dans le cas de l’utilisation de tests paramétriques ......................................... 83 3.5.3 Dans le cas de l’utilisation de tests non-paramétriques ............................... 84 RESULTATS............................................................................................ 87 4.1 Participants .................................................................................................................... 89 4.2 Analyse intermédiaire ................................................................................................ 91 5 4.2.1 Normalité des variables ............................................................................................. 91 4.2.2 Analyse intermédiaire avec tests non-paramétriques .................................... 91 4.2.2.1 Objectif principal ................................................................................................................ 91 4.2.2.2 Objectifs secondaires ........................................................................................................ 91 DISCUSSION .......................................................................................... 97 5.1 Résultats intermédiaires et données de la littérature .................................... 99 XX _________________________________________________________________ Abel Guillen 5.2 Les limites de l’étude ............................................................................................... 101 5.3 Les perspectives de recherches cliniques ........................................................ 102 CONCLUSION ...................................................................................................103 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................107 INDEX 125 ANNEXES .........................................................................................................129 Annexes 1 : Analyses statistiques avec SPSS.............................................................. 131 Tests de normalité ......................................................................................................................131 Variable âge ..................................................................................................................................132 Variable SSI ...................................................................................................................................134 Variable BDI-SF............................................................................................................................135 Variable Nombre d’évènements marquants ....................................................................136 Variable PCL-S .............................................................................................................................137 Variable Risque suicidaire Module C du MINI 5.0.0. .....................................................138 Variable Dépression...................................................................................................................143 Annexes 2 : Notes d’information et de non opposition ........................................ 145 Note d’information pour un patient majeur ....................................................................145 Note d’information pour un patient mineur ....................................................................149 Note d’information pour les parents du patient mineur .............................................151 Annexes 3 : Instruments de mesure .............................................................................. 155 Échelle d’idéation suicidaire de Beck (Scale for suicide Ideation)............................155 Forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck ......................................................157 Module C du MINI 5.0.0. : risque suicidaire......................................................................159 Liste de pointage des évènements marquants de la CAPS ........................................160 Post-Traumatic Checklist Specific (PCL-S).........................................................................161 Annexes 4 : Plaquettes d’information........................................................................... 163 Liste des abréviations ___________________________________________________________ XXI Liste des abréviations BDI-SF : Beck Depression Inventory-Short Form CAPS : Clinician-administered PTSD Scale CE : Crises d’épilepsie CHU : Centre Hospitalier Universitaire CIM-10 : Classification internationale des maladies (OMS) CPNE : Crises psychogènes non épileptiques DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders EEG : Électroencéphalogramme IRM : Imagerie par Résonance Magnétique IRMf : Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle MINI : Mini International Neuropsychiatric Interview PCL-S : Post-Traumatic Checklist Specific PNES : Psychogenic non epileptic seizure PTSD : Post traumatic stress disorder SPECT : Single-Photon Emission Computed Tomography SSI : Scale for Suicide Ideation TEP : Tomographie par Émission de Positron TSPT : Trouble de stress post-traumatique Vidéo-EEG : Vidéo-ÉlectroEncéphaloGraphie Listes des tableaux et des figures _________________________________________________ XXIII Liste des tableaux Tableau 1 – Niveaux de certitude diagnostique pour le diagnostic de CPNE ............................. 37 Tableau 2 – Facteurs prédisposants aux CPNE ............................................................................... 41 Tableau 3 – Comparaison des groupes CE versus CPNE ou CE/CPNE ................................... 91 Tableau 4 – Dans le groupe CE, comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT ....................................................................................................................................................... 92 Tableau 5 – Dans le groupe CPNE ou CE/CPNE, comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT............................................................................................................... 93 Tableau 6 – Comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT..................... 94 Tableau 7 – Matrice de corrélation ..................................................................................................... 94 Liste des figures Figure 1 – Diagramme de flux ............................................................................................................ 90 INTRODUCTION Introduction ____________________________________________________________________ 3 Les symptômes fonctionnels, les syndromes « médicalement inexpliqués » se retrouvent fréquemment dans la pratique médicale. Ils sont souvent mal connus et sont souvent relégués à la fin de la démarche diagnostique, lorsque tous les diagnostics différentiels non psychiatriques ont été patiemment éliminés. Une absence d’explication lésionnelle ou physiopathologique aux symptômes est souvent une énigme inconfortable, autant pour le médecin que pour le malade. L’expression anglo-saxonne de syndrome « médicalement inexpliqué » met en avant le caractère inexpliqué par la connaissance médicale de la symptomatologie présentée. Le terme fonctionnel souligne une altération de la fonction, sans atteinte lésionnelle : le symptôme est donc potentiellement réversible. Le manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux (DSM) dans sa 5e édition souligne que la détermination du caractère médicalement inexpliqué d’un symptôme reste d’une fiabilité limitée et faire reposer un diagnostic sur l’absence d’une telle explication reste problématique et renforce le dualisme corpsesprit(1). Dans la clinique, la focalisation parfois excessive sur l’absence d’explication médicale à un symptôme non « somatique » peut être considérée par certains patients comme des diagnostics péjoratifs, lorsqu’ils n’ont pas simplement l’idée qu’on les accuse de simulation. Le DSM-5 propose d’aborder le problème différemment avec les Troubles à symptomatologie somatique et apparentés(1) qui remplacent l’ancienne catégorie des Troubles somatoformes (apparue en 1980, dans le DSM-III). Le Trouble à symptomatologie somatique peut être posé que la maladie soit somatiquement expliquée ou pas. Cette nouvelle catégorie répond aux attentes de spécialistes qui souhaitaient une nouvelle classification qui se base sur la présence de symptômes positifs et pas seulement sur l’élimination d’un diagnostic « somatique ». Elle autorise une approche biopsychosociale. Elle ouvre sur des recherches autour des mécanismes psychologiques pouvant accentuer la souffrance qu’elle soit d’origine somatique ou psychique. Toutefois, la notion de symptôme médicalement inexpliqué n’est pas rejetée, car considérée comme une caractéristique essentielle du Trouble de conversion. En neurologie, il existe un syndrome médicalement inexpliqué bien connu des épileptologues que sont les Crises Psychogènes Non Epileptique (CPNE ou CNEP). Nous devrions dire selon le DSM-5, Trouble de Conversion avec attaques ou crises épileptiformes. La vidéoÉlectroEncéphaloGraphie (vidéo-EEG) est l’examen paraclinique qui autorise le niveau le plus élevé de certitude diagnostique, en documentant les différences cliniques et électriques par rapport aux épilepsies. Les CPNE peuvent être définies comme des manifestations cliniques paroxystiques, transitoires, pouvant comporter des signes moteurs, sensoriels, végétatifs, psychologiques et cognitifs, proches des manifestations observées dans les épilepsies. 4 __________________________________________________________________ Abel Guillen Contrairement aux crises épileptiques, les CPNE ne sont pas associées à une décharge neuronale corticale excessive concomitante observée en vidéo-EEG. Les CPNE représenteraient 30 % des patients adressés dans les centres d’épileptologie pour épilepsie pharmacorésistante(2). Les CPNE nécessitent un abord pluridisciplinaire pour le diagnostic, pour la prise en charge et le suivi. Des propositions sont faites pour passer d’une démarche diagnostique d’élimination à une démarche diagnostique positive en intégrant des aspects sémiologiques de la neurologie et de la psychiatrie. L’intérêt d’un suivi « psychologique » ne fait pas de doute pour les spécialistes, mais la transition entre neurologie et psychiatrie reste difficile : seuls 50 % des patients présentant des symptômes neurologiques fonctionnels commenceront un suivi psychiatrique et/ou psychologique(3) et les neurologues ne savent pas toujours vers qui orienter leurs patients souffrant de CPNE(4). Les CPNE peuvent être présentes chez les patients souffrant d’épilepsie : CPNE et Crises d’épilepsie (CE) ne sont donc pas mutuellement exclusives. Environ 10 % des patients souffrant de CPNE ont également une épilepsie(5). Nous pouvons considérer que nous avons affaire à une comorbité psychiatrique de l’épilepsie. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie, à tous les âges de la vie(4). Les études retrouvent des prévalences supérieures à la population générale chez les patients épileptiques pour l’ensemble des troubles mentaux, en particulier les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles psychotiques et les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique(6) alors que le ratio est d’une personne sur cinq en population générale. Un centre tertiaire d’épileptologie s’occupe de patients souffrant de CPNE, mais également de patients épileptiques souffrant de comorbidités psychiatriques. L’articulation entre la neurologie et la psychiatrie semble indispensable pour une amélioration de la qualité des soins pour les malades qui se retrouvent à la frontière des deux disciplines. On note une augmentation de 3 à 5 fois du risque de suicide chez des patients épileptiques comparé à la population générale et une augmentation de 25 fois en cas d’épilepsie du lobe temporal(7)(8)(9). Chez les patients épileptiques, la présence d’idéations suicidaires est fortement augmentée pour ceux qui ont également des comorbidités psychiatriques (odds ratio de 21,6)(10). Nous utiliserons le terme de suicidalité(11) pour inclure les pensées suicidaires, les idéations, les plans, les tentatives de suicide et le suicide accompli. Introduction ____________________________________________________________________ 5 Dans une étude réalisée dans un service d’épileptologie pédiatrique, les enfants diagnostiqués avec CPNE ou CE/CPNE rapportaient significativement plus d’idéations suicidaires que les enfants souffrant d’épilepsie CE sans CPNE(12). Aucun autre article, à notre connaissance, ne compare en critère primaire le niveau de suicidalité chez les malades CE (sans CPNE) et CPNE (avec ou sans CE). Nous avons donc mis en place l’étude SUITECPNE qui est réalisée cette fois-ci dans un centre de référence d’épileptologie adulte. Quelques articles se sont intéressés à l’exposition traumatique et au Trouble Stress PostTraumatique(1) (TSPT) chez les patients souffrant de CPNE. Environ 80 % des malades relatent des antécédents de traumatismes ou de maltraitance(13)(14). Une étude de 2003 laissait penser que les patients souffrant de CPNE avaient une fréquence plus importante de TSPT et d’abus sexuels dans l’enfance que les patients souffrant d’épilepsie(15). Lors de cette étude, nous étudierons l’exposition traumatique chez des patients souffrant d’épilepsie (CE), chez des patients souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et chez des patients souffrant de CE et de CPNE (CE/CPNE) pour mettre en évidence un lien possible entre exposition traumatique, CPNE et niveau de suicidalité. De la même façon qu’il existe un lien entre évènements traumatiques, TSPT et niveau de suicidalité(16), nous pensons trouver un lien entre exposition traumatique, CPNE et niveau de suicidalité. Une meilleure connaissance des facteurs favorisants l’apparition des CPNE permettra une prise en charge avec des choix thérapeutiques plus adaptés. L’étude SUITECPNE propose une évaluation du niveau de suicidalité et de l’exposition traumatique chez des patients souffrant d’épilepsie et chez des patients souffrant de Crises Psychogènes Non Epileptiques (CPNE). 1 REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE Partie 1 – Revue critique de la littérature ____________________________________________ 9 1.1 Troubles à symptomatologie somatique Il faut ici se rappeler cette question si souvent posée : les symptômes de l’hystérie sont-ils d’origine psychique ou somatique ou, si l’on opte pour le premier cas, sont-ils nécessairement tous psychiquement conditionnés ? Cette question, comme tant d’autres auxquelles on voit les chercheurs s’efforcer encore et toujours sans succès de répondre, n’est pas adéquate. Le véritable état des choses ne se laisse pas enfermer dans l’alternative qu’elle propose. Pour autant que je puisse le voir, tout symptôme hystérique a besoin d’un apport des deux côtés. Il ne peut se produire sans une certaine prévenance [complaisance(17)] somatique, qui est l’œuvre d’un processus normal ou morbide dans un organe du corps ou en relation avec lui(18). S. Freud 1.1.1 Introduction 1.1.1.1 Symptôme en médecine En médecine, un symptôme est l’expression par le malade de ce qui le gène, le fait souffrir et cette plainte n’est rien d’autre qu’une des manifestations de la maladie. Le grec sumptôma signifie « évènement malheureux », mais aussi « coïncidence de signes ». F. Rabelais n’utilisait que le pluriel grec : symptomates. La construction du mot symptôme, avec le préfixe sun (« ensemble ») et le verbe piptein (« tomber », « survenir ») indique qu’il n’est pas seul. Le symptôme est donc, à l’origine, « ce qui survient ensemble », au sens littéral du terme(19). Les symptômes permettent d’alerter sur un processus pathologique et motivent le recours à une consultation médicale. On distingue le signe fonctionnel, recueilli lors de l’interrogatoire du patient, des signes physiques qui sont observés en examinant le malade et des signes paracliniques obtenus grâce aux examens complémentaires. La méthode anatomoclinique qui a connu son apogée avec R.-T.-H. Laennec, a introduit une distinction entre symptôme et signe (semeion en grec). Cette méthode de corrélation entre la lésion et le signe permit la représentation mentale de la lésion qui était jusqu’alors irreprésentable(20). Après que X. Bichat eut montré que la lésion est la maladie, le signe clinique, qui traduit la maladie, devint le représentant de celle-ci. Le signe prit une valeur plus grande dans la démarche diagnostique, alors que le symptôme, plus subjectif, moins fiable, fut relégué au second plan de la construction diagnostique(21). G. Canguilhem le formule ainsi : Le symptôme est présenté, offert, par le malade. Le signe est cherché et obtenu par artifice médical. Dès lors le malade, comme porteur et souvent commentateur de symptômes, est mis entre parenthèses. Il arrive que le signe révèle le mal avant qu’un symptôme n’invite à le soupçonner(22). 10__________________________________________________________________ Abel Guillen Lorsqu’un symptôme ne s’explique pas en termes de lésion tissulaire ni en termes de physiopathologie établie (par exemple, l’asthme), il est dit fonctionnel, en opposition avec un symptôme dont l’origine est somatique. 1.1.1.2 Évolution des termes et des concepts Au fil du temps, les termes employés pour désigner les plaintes ou les troubles d’expression somatique, mais sans explication organique, se sont accumulés. Sans être exhaustif, nous pouvons retenir le pithiatisme de J. Babinski(23), la conversion hystérique de S. Freud et J. Breuer(24), la neurasthénie de G. Beard(25), le syndrome de Briquet(26), mais également, des expressions comme trouble sine materia, « sans substratum organique », trouble anorganique, trouble psychogène, ainsi que des notions tels les plaintes fonctionnelles, les syndromes « médicalement inexpliqués » ou la somatisation. En 1980, le terme somatoforme est apparu dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder de l’American Psychiatric Association (DSM III). Nous pouvons remarquer qu’il s’agit d’une chimère gréco-latine. Il est d’usage de ne pas mélanger les racines grecques et latines entre elles. F. Dubas et C. Thomas-Antérion avaient proposé « somatomorphe »(21) du grec ancien σῶμα, sỗma (« corps ») et μορφή, morphế (« forme »). Finalement, cette catégorie a disparu dans la dernière version du DSM pour laisser la place aux Troubles à symptomatologie somatique et apparentés(27). P. Cathébras souligne que les notions de plaintes fonctionnelles, symptômes médicalement inexpliqués et somatisation ne sont pas strictement superposables(28) : Le terme de plainte fonctionnelle situe le nœud du problème au niveau du recours aux soins. De nombreuses études ont mis en évidence une fréquence importante de symptômes somatiques qui ne conduisent pas à des consultations médicales, tels que les douleurs, la fatigue, les troubles du transit, etc. En population générale, une étude aux États-Unis montre que sur 1000 personnes, 800 ressentent des symptômes en un mois, 327 songent à prendre un avis médical, 217 consultent un médecin, 21 consultent à l’hôpital, 13 se présentent aux urgences, 8 sont hospitalisés, dont 1 en hôpital universitaire(29). La question est donc de comprendre les facteurs qui conduisent à la demande de soins : facteurs émotionnels, sociologiques, économiques, cognitifs et l’histoire personnelle de chaque patient(30). Il semble que le terme « fonctionnel » soit considéré comme moins offensant par les malades(31), en comparaison avec « symptôme médicalement inexpliqué »(32). Les Anglo-saxons préfèrent la notion de « symptôme médicalement inexpliqué », plus neutre, car ne préjugeant pas d’une origine psychique du symptôme. Les syndromes « médicalement inexpliqués » sont souvent désignés selon la maladie organique « dédouanée » : Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 11 crises psychogènes non épileptiques, mouvements anormaux psychogènes, colopathie fonctionnelle, douleurs thoraciques non coronariennes… Pour chacun, de nombreux synonymes existent, avec toutes les difficultés que cela peut entrainer dans la pratique clinique, pour les patients, mais également, pour la recherche. L’histoire de la médecine nous enseigne que de nombreux symptômes considérés comme fonctionnels ont trouvé une explication lésionnelle ou physiopathologique. Mais, les progrès de la connaissance médicale ne réduisent pas le champ de la pathologie fonctionnelle. Au contraire, la fréquence des symptômes sans explication médicale croît avec les progrès de la « biomédecine », qui vont de pair avec la médicalisation de la société(33). Le terme de somatisation(28) renvoie à plusieurs définitions. On peut concevoir la somatisation comme l’expression atypique d’une maladie psychiatrique. Cette définition est bien adaptée à la présentation de la dépression et de l’anxiété en médecine générale. Une autre définition repose sur le concept psychosociologique de conduite de maladie (illness behavior) et considère que la somatisation est la tendance à ressentir et à exprimer des symptômes somatiques dont ne rend pas compte une pathologie organique, à les attribuer à une maladie physique, et à rechercher pour eux une aide médicale(34). Une troisième définition considère la somatisation comme l’expression d’une détresse personnelle et sociale sous la forme d’un langage de plaintes somatique (an idiom of bodily complaints) avec recherche de soins médicaux(35). Une dernière acception, privilégiée par R. Mayou(36), réserve le terme aux symptômes « médicalement inexpliqués » les plus chroniques et les plus invalidants : retrouvés à tous les niveaux des services médicaux, ils peuvent persister, impactant sur la qualité de vie. L’étiologie est considérée comme plurifactorielle et les autres pathologies psychiatriques sont considérées comme des comorbidités possibles. N’oublions pas que G. Lantéri Laura nous met en garde sur la question de la chronicité en psychiatrie : l’opinion des psychiatres contemporains s’accorde pour estimer que, dans notre discipline, la chronicité pèse d’un poids considérable, et que l’acuité reste de bien moindre importance(37). Une réflexion autour de la somatisation doit prendre en compte également les épisodes aigus, car 50 à 75 % des syndromes « médicalement inexpliqués » connaitraient une rémission au-delà de 1 an(38). 1.1.1.3 Épidémiologie En médecine générale, un tiers des symptômes somatiques présentés au praticien restent « médicalement inexpliqués »(39). Les trois quarts sont améliorés ou disparaissent après la consultation, mais environ un quart sont persistants(39). Pour ce qui est des consultations spécialisées, une étude en Grande-Bretagne évalue la prévalence de troubles fonctionnels à 53 % dans une consultation hospitalière de gastro-entérologie, 42 % dans une consultation hospitalière de neurologie, et 32 % dans une consultation hospitalière de cardiologie. L’anxiété 12__________________________________________________________________ Abel Guillen et la dépression ont été considérées comme un déterminant majeur des symptômes dans un tiers des cas(40). Chez les patients hospitalisés, les symptômes fonctionnels coexistent souvent avec des symptômes d’origine organique(41). Les symptômes « médicalement inexpliqués » se retrouvent à tous les niveaux du système de soins et entraînent un grand nombre d’investigations diagnostiques et de gestes thérapeutiques non dénués de risque. Comme le fait remarquer P. Cathébras : La tendance moderne à la judiciarisation de la pratique médicale est un facteur de risque supplémentaire de surinvestigation des symptômes : avoir rassuré à tort (ou adressé au psychiatre) un patient s’avérant atteint d’une maladie organique méconnue est considéré comme une faute professionnelle, alors que la spirale iatrogène des investigations multiples conduisant à des situations réfractaires de somatisation n’est jamais reprochée aux praticiens(28). 1.1.1.4 Approche biopsychosociale Dans la perspective biopsychosociale(42) proposée par G. Engel, les facteurs psychologiques et sociaux interviennent dans toutes les situations pathologiques, qu’il y ait ou non une lésion ou une physiopathologie à l’origine de la maladie : ils peuvent jouer un rôle dans la prédisposition, la survenue ou la pérennisation des symptômes (facteurs prédisposant, précipitant ou perpétuant). Ce modèle(43) est une tentative pour prendre des distances avec les paradigmes psychologiques ou biologiques, possédant une causalité linéaire, et pour promouvoir une pratique transdisciplinaire accueillant la complexité(44). Dans la pratique médicale, il est fréquent qu’un patient présente une maladie organique et psychiatrique à la fois comme le montre une revue de la littérature de P. Hardy : 40 % des patients hospitalisés en psychiatrie présentent une affection organique associée, pouvant être un facteur causal ou aggravant du trouble mental. Du côté des autres services de médecine, 40 à 50 % des patients hospitalisés présentent un trouble psychiatrique, plutôt anxieux ou dépressif(45). Les détracteurs de l’approche biopsychosociale lui reprochent un manque de cohérence philosophique(46), une insensibilité à l’expérience subjective des patients(47), être infidèle à la théorie générale des systèmes et engendrer un éclectisme(48) qui ne fournit aucune mesure de protection contre la domination ou la sous-représentation de l’un des trois domaines(49). 1.1.1.5 Problème corps-esprit ou Mind-body problem Le foisonnement de termes autour des symptômes fonctionnels révèle une difficulté pour les appréhender conceptuellement que ce soit pour le médecin ou pour le malade. Du côté du médecin, le diagnostic est obtenu après avoir éliminé toutes les étiologies somatiques connues. Le symptôme est dès lors « médicalement inexpliqué ». Le malade peut se retrouver dans une Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 13 situation absurde où on lui présente que si le savoir médical ne peut rendre compte de ce qui lui arrive, il doit se résigner à attribuer son symptôme à une origine psychique. Mais, nous ne sommes pas en mesure d’expliquer comment la psyché parvient à agir sur le corps sans que le patient n’en ait conscience. Nous nous confrontons alors à l’aporie de séparer le corps et l’esprit. La question de cette séparation est très présente dans notre culture occidentale. Elle est une question philosophique connue sous l’expression de dualisme corps-esprit (évoqué dans le DSM-5(1)). L’étude philosophique de la nature de l’esprit (psyché) correspond à la philosophie de l’esprit, dont l’une des questions centrales est celle du problème corps-esprit. Le dualisme et le monisme sont les deux principales écoles de pensée qui ont tenté de résoudre ce problème. La conception dualiste, formulée précisément par R. Descartes(50) au XVIIe siècle dans les Méditations métaphysiques(51), se retrouve déjà chez Platon(52), chez Aristote(53), et chez les écoles Sâmkhya et Yoga de philosophie āstika (aux environs de 650 avant Jésus-Christ). Les dualistes de substance distinguent les substances mentales et les substances matérielles, alors que les dualistes de propriétés affirment l’existence d’une simple substance physique, mais qui peut avoir des propriétés mentales et des propriétés physiques. R. Descartes est un dualiste de substance avec la res extensa (substance corporelle) et la res cogitans (substance pensante). Dans la théorie épiphénoménaliste(54), le cerveau a des propriétés physiques et des propriétés non physiques (dualisme de propriétés) ; les propriétés physiques causent les propriétés non physiques, non l’inverse, et ces derniers sont des états de conscience. La conscience n’est qu’un épiphénomène par rapport à la matière. Le monisme affirme que l’esprit et le corps ne sont pas deux entités ontologiquement distinctes : les tenants de cette position sont Parménide et B. Spinoza(55). Le matérialisme éliminatiste est un monisme qui nie l’existence même des propriétés psychiques. Pour les philosophes américains Patricia et Paul Churchland, l’esprit et le cerveau sont une seule et même réalité : les états mentaux sont des états physico-chimiques du cerveau(56). Les deux positions les plus opposées à propos des rapports entre l’esprit et le cerveau sont le dualisme spiritualiste et le matérialisme éliminatiste (antidualisme)(56). Par exemple, P. Churchland défend la thèse suivante : Le matérialisme éliminativiste est la thèse suivant laquelle notre conception populaire des phénomènes psychologiques constitue une théorie radicalement fausse, une théorie si déficiente que ses principes et son ontologie seront un jour remplacés, plutôt que réduits en douceur, par des neurosciences ayant atteint leur maturité(57). Les interactionnistes ont idée que les états mentaux peuvent modifier les états physiques. K. Popper a été un défenseur du dualisme et plus précisément de l’interactionnisme. Il propose 14__________________________________________________________________ Abel Guillen la théorie des Mondes 1, 2 et 3(58) où ils exercent les uns sur les autres un contrôle plastique, rétroactif. Si les deux premiers (monde 1 : phénomènes physico-chimiques ; monde 2 : conscience et activité psychique subjective) sont communs aux animaux et aux hommes, le troisième (monde 3 : productions de l’esprit tels les récits, les théories, les problèmes théoriques, les erreurs et les arguments(58)) est exclusivement humain, car lié au langage argumentatif. L’émergentisme(59) considère que des facultés mentales indépendantes des propriétés physiques peuvent émerger de systèmes neurobiologiques complexes, comme la conscience : un ensemble fait plus que la somme de ses parties. Sans faire une liste exhaustive des différents courants, la question centrale touche à l’existence ou non de l’esprit, à sa plus ou moins grande autonomie et à sa possibilité d’influence sur le corps physique. Depuis le XXe siècle, avec le livre de G. Ryle, La Notion d’esprit(60), le problème corpsesprit est considéré comme la question centrale de la philosophie de l’esprit sous l’expression anglaise de Mind-body problem. Cette question est également centrale pour la psychiatrie américaine(61), car elle serait en mesure de fonder ontologiquement la discipline(46) : La psychiatrie n’a pas encore établi ce qu’on pourrait appeler sa propre ontologie. Une grande partie de l’ontologie de la psychiatrie se résume au problème corps-esprit. Quelle est la relation entre les deux ? Sont-ils totalement distincts et indépendants, comme le soutiendrait un dualiste ? Sont-ils la même chose, comme le pense un moniste ? Éliminerons-nous finalement la différence ? Est-ce que l’un émergera de l’autre ? Faut-il parler de la fonction mentale par analogie avec le logiciel de l’ordinateur, tandis que le cerveau fournit le hardware ? Est-ce que la recherche de l’intelligence artificielle apportera des réponses ? Y aura-t-il des retombés pour des concepts psychologiques et pour la psychologie populaire en particulier ? (62) Nous pouvons constater que le débat est âpre entre dualistes et monistes. La question reste ouverte pour le moment. Pour en revenir à notre pratique clinique, il semble évident que dans le contexte des troubles fonctionnels, il faut prendre en compte les diverses dimensions de la souffrance du malade. Nous devons accepter que la genèse de ces symptômes échappe à nos connaissances. 1.1.2 Troubles à symptomatologie somatique et apparentés Le DSM-5, avec la nouvelle catégorie des Troubles à symptomatologie somatique et apparentés(1), a décidé de réorganiser la section des Troubles somatoformes du DSM-IV pour donner des définitions plus utiles aux médecins généralistes et autres cliniciens non psychiatres, car tous ces troubles sont caractérisés par une focalisation prédominante sur des problèmes somatiques et par leur présentation initiale dans des environnements médicaux plutôt qu’en santé mentale(1). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 15 1.1.2.1 Du Trouble somatoforme au Trouble à symptomatologie somatique Le trouble somatoforme a été présenté pour la première fois, en 1980, dans le DSM-III comme une catégorie diagnostique spéculative pour les patients présentant des symptômes somatiques que ne pouvaient pas s’expliquer complètement ni par une affection médicale générale, ni par un autre trouble mental(63). La détermination du caractère médicalement inexpliqué d’un symptôme reste d’une fiabilité limitée et faire reposer un diagnostic sur l’absence d’une telle explication reste problématique et renforce le dualisme corps-esprit(1). Il est possible que du fait de cette focalisation excessive sur l’absence d’explication médicale, ces diagnostics puissent être considérés par les patients comme péjoratifs et avilissants, car impliquant que leurs symptômes physiques ne sont pas « réels »(1). Les Troubles somatoformes du DSM-IV-TR comprenaient : - Le Trouble somatisation (qui correspond à ce que l’on appelait dans le passé hystérie ou syndrome de Briquet) est un trouble polysymptomatique, survenant avant l’âge de 30 ans, persistant plusieurs années, et caractérisé par l’association de douleurs, de symptômes gastro-intestinaux, sexuels et pseudoneurologiques. - Le Trouble somatoforme indifférencié est caractérisé par des plaintes somatiques inexpliquées, persistant au moins 6 mois, mais dont le nombre ou la durée n’atteignent pas les seuils requis pour porter le diagnostic de Trouble somatisation. - Le Trouble de conversion comporte des symptômes ou des déficits inexpliqués touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensorielles, suggérant une affection neurologique ou une affection médicale générale. Des facteurs psychologiques sont considérés comme étant associés aux symptômes ou aux déficits. - Dans le Trouble douloureux, la douleur est au centre du tableau clinique. En outre, on estime que des facteurs psychologiques jouent un rôle important dans le déclenchement, l’intensité, l’aggravation ou la persistance de la douleur. - L’Hypochondrie consiste en une préoccupation centrée sur la crainte ou sur l’idée d’être atteint d’une maladie grave, fondée sur l’interprétation erronée par le sujet des symptômes physiques ou de manifestations du fonctionnement corporel. - Le trouble : Peur d’une dysmorphie corporelle consiste en une préoccupation concernant un défaut imaginaire ou bien amplifié de l’apparence physique. - Le trouble somatoforme non spécifié permet de coder des troubles comportant des symptômes somatoformes, mais ne répondant à aucun des critères diagnostiques des Troubles somatoformes spécifiques(63). Dans le DSM-5, il a été décidé de supprimer les troubles somatoformes pour former une nouvelle classification qui se base sur des symptômes positifs tels que les symptômes somatiques 16__________________________________________________________________ Abel Guillen pénibles associés à des pensées, des sentiments et des comportements anormaux secondaires à ces symptômes(1). Le principal diagnostic est devenu le Trouble à symptomatologie somatique. Trouble à symptomatologie somatique(1) Critères diagnostiques : A. Un ou plusieurs symptômes somatiques causes de détresse ou entraînant une altération significative de la vie quotidienne. B. Pensées, sentiments ou comportements excessifs liés aux symptômes somatiques ou à des préoccupations sur la santé suscitées par ces symptômes, se manifestant par au moins un des éléments suivants : 1. Pensées persistantes et excessives concernant la gravité de ses symptômes. 2. Persistance d’un niveau élevé d’anxiété concernant la santé ou les symptômes. 3. Temps et énergie excessifs dévolus à ces symptômes ou aux préoccupations concernant la santé. C. Bien qu’un symptôme somatique donné puisse ne pas être continuellement présent, l’état symptomatique est durable (typiquement plus de 6 mois). Spécifier si : Avec douleur prédominante (antérieurement trouble douloureux) : Cette spécification concerne les individus dont les symptômes somatiques consistent principalement en une douleur. Spécifier si : Chronique : Une évolution chronique est caractérisée par des symptômes sévères, un handicap marqué et une durée prolongée (plus de 6 mois). Spécifier la sévérité actuelle : Léger : Seulement l’un des symptômes spécifiés au critère B est présent. Moyen : Deux symptômes ou plus spécifiés au critère B sont présents. Grave : Deux ou plus des symptômes spécifiés au critère B sont présents et sont associés à des plaintes somatiques multiples (ou à un symptôme somatique très sévère). Nous pouvons craindre que cette catégorie diagnostique soit trop inclusive(27) et il faudra veiller à confirmer sa pertinence clinique. Ce diagnostic peut être donné que la maladie soit médicalement expliquée ou pas. Il permettra de légitimer des interventions psychiatriques et psychologiques dans les deux cas(64). Il répond aux attentes de spécialistes qui souhaitaient en finir avec une approche dualiste pour favoriser une approche biopsychosociale du symptôme(65). Une meilleure compréhension des mécanismes psychologiques pouvant accentuer la souffrance est une composante essentielle de tous les soins médicaux(27). Cependant, le DSM-5 ne rejette pas complètement le concept de symptômes « médicalement inexpliqués », car ils restent une caractéristique essentielle du Trouble de conversion, et de la grossesse nerveuse (autre trouble spécifié à symptomatologie somatique), car il est possible de démontrer définitivement dans ces troubles que les symptômes ne sont pas consistants avec une explication médicale(1). 1.1.2.2 Le Trouble de conversion Le DSM-5 propose les critères diagnostiques suivants pour le Trouble de conversion (trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle) : Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 17 Trouble de conversion(1) Critères diagnostiques : A. Un ou plusieurs symptômes d’altération de la motricité volontaire ou des fonctions sensorielles. B. Les données cliniques démontrent l’incompatibilité entre les symptômes et une affection neurologique ou médicale reconnue. C. Les symptômes ou les handicaps ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble médical ou mental. D. Le symptôme ou le handicap entraîne une détresse ou une altération clinique significative dans le domaine du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants, ou nécessite une évaluation médicale. Spécifier le type de symptôme : (F44.4) Avec faiblesse ou paralysie (F44.4) Avec mouvements anormaux (p. ex. tremblements, mouvements dystoniques, myoclonie, trouble de la marche) (F44.4) Avec des symptômes de déglutition (F44.4) Avec des troubles de l’élocution (p. ex. dysphonie, trouble de l’articulation) (F44.5) Avec attaques ou crises épileptiformes (F44.6) Avec anesthésie ou perte sensorielle (F44.6) Avec symptôme sensoriel spécifique (p. ex. perturbations visuelles, olfactives ou auditives) (F44.7) Avec symptômes associés Spécifier si : Épisode aigu : symptômes présents depuis moins de 6 mois. Persistant : symptômes survenant depuis 6 mois ou plus. Spécifier si : Avec facteur de stress psychologique (spécifier le facteur de stress) Sans facteur de stress psychologique Il est important de noter que le diagnostic de trouble de conversion doit être fondé sur une évaluation clinique globale et non sur une manifestation clinique isolée(1). Plusieurs caractéristiques associées permettent de confirmer le diagnostic de trouble de conversion. Il peut exister des antécédents multiples de symptômes somatiques similaires. Le début des troubles peut être associé avec un stress ou un traumatisme de nature psychologique ou physique. La valeur étiologique potentielle de ce stress ou de ce traumatisme peut être suggérée par leur coïncidence temporelle étroite. Cependant, bien que l’existence d’un stress ou d’un traumatisme soit importante, le diagnostic ne doit pas être éliminé en leur absence(1). Le trouble de conversion est souvent associé avec des symptômes dissociatifs tels que la dépersonnalisation, la déréalisation et l’amnésie dissociative, notamment en début des symptômes ou durant les attaques(1). Les personnes ayant des symptômes de conversion peuvent présenter un handicap substantiel. La sévérité de ce handicap peut être similaire à celle existant chez les personnes ayant des troubles médicaux comparables(1). 1.1.3 Facteurs étiologiques La sévérité et la chronicité des Troubles à symptomatologie somatique et apparentés sont variables. Les facteurs influençant l’évolution du tableau clinique doivent être classés comme prédisposants, précipitants et perpétuants(66). On ne peut en effet placer au même niveau de causalité 18__________________________________________________________________ Abel Guillen des facteurs signalant une vulnérabilité (par exemple, certains traits de personnalité), des facteurs déclenchants les symptômes (par exemple, un stress familial ou professionnel), et des facteurs comportementaux ou iatrogènes de renforcement et d’entretien (par exemple, l’inquiétude supplémentaire générée par des examens complémentaires, ou le repos prolongé)(28). 1.1.3.1 Facteurs prédisposants Les facteurs prédisposants sont à l’origine d’une vulnérabilité du sujet à présenter des Troubles à symptomatologie somatique. Il s’agit de facteurs génétiques(67) et biologiques (augmentation de la sensibilité à la douleur), d’expériences infantiles stressantes (violence, abus, privation) et de traumatismes(68). Il faut également prendre en compte la personnalité (névrosisme, troubles de personnalité et alexithymie), des facteurs d’apprentissage (p. ex. attention d’autrui induite par la maladie, absence de renforcement des expressions non somatiques de la détresse) ainsi que des normes culturelles et sociales qui visent à dévaluer et à stigmatiser la souffrance psychologique comparativement à la souffrance physique(1). Le trouble à symptomatologie somatique est plus fréquent chez les personnes ayant un niveau d’éducation et un statut socio-économique faibles(1). Les femmes et les personnes âgées sont considérées comme plus vulnérables à ce trouble. De nombreuses études épidémiologiques constatent que les Troubles à symptomatologie somatique touchent de façon plus fréquente les femmes(69). Le DSM-5 précise que le Trouble de conversion est deux à trois fois plus fréquent chez la femme(1). Il faut prendre en compte que la comorbidité psychiatrique est inégalement répartie entre les sexes, tout comme la propension à consulter(70). Il persiste un excès de symptômes fonctionnels chez les femmes en soins primaires après contrôle des troubles psychiatriques, en particulier la dépression(71). Il est évoqué également une plus grande facilité à admettre l’inconfort, des différences dans la perception viscérale et le risque accru pour les femmes d’avoir été victimes de violence(72). Dans une étude de l’OMS en soins primaires, les femmes rapportaient davantage de symptômes somatiques et de détresse émotionnelle avec une corrélation entre les deux, mais après contrôle pour le centre investigateur et pour le degré de détresse psychologique, le nombre de symptômes somatiques ne dépendait pas du sexe(73). Les facteurs génétiques sont encore peu étudiés. Certains sujets seraient prédisposés génétiquement à développer des Troubles à symptomatologie somatique(74). Nous trouvons des études de jumeaux(67) : elles suggèrent qu’une composante génétique indépendante(75) puisse rendre vulnérable à des symptômes tels ceux de la fatigue chronique(76) ou neurasthénie(77). On trouve également des études de jumeaux sur des dimensions de personnalité, contribuant aux Troubles à symptomatologie somatique, comme le névrosisme(78). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 19 Des mécanismes physiopathologiques sont retrouvés dans les Troubles à symptomatologie somatique avec une activation du système nerveux autonome(79) en réponse au stress et aux émotions, une tension musculaire(80), une hyperventilation(81), les effets de l’inactivité(82), les effets du manque de sommeil(83), ainsi que le traitement neurologique des informations somatiques, en particulier douloureuses(84). Des études de famille ont mis en évidence un risque accru de symptômes « médicalement inexpliqués » pour les proches d’un patient souffrant d’un Trouble somatisation. Lorsque les parents souffrent de Trouble somatisation, les enfants ont douze fois plus de chance d’être admis aux urgences pour des symptômes fonctionnels, des troubles du comportement ou des conduites suicidaires. L’absentéisme scolaire est également augmenté(85). Les femmes souffrant de Trouble somatisation avaient été exposées plus que d’autres à la maladie d’un parent, et leurs enfants avaient davantage de problèmes de santé, de consultations médicales, et d’absentéisme scolaire que les enfants de femmes souffrant de maladies « organiques »(86). Les patients qui sur un point d’appel somatique présentent des troubles de l’humeur ou anxieux rapportent davantage de maladies chez leurs parents et chez eux-mêmes pendant leur enfance(87). Ces études présentent un biais de souvenir, car un sujet préoccupé par sa santé rapporte davantage d’épisodes de maladie chez lui-même ou ses proches. Sur une cohorte de 3562 sujets, nés en 1946, représentatifs de la population générale, les facteurs de risque de symptômes « médicalement inexpliqués » à l’âge de 36 ans ont été étudiés dans un travail comparant 191 sujets souffrant d’au moins trois symptômes « médicalement inexpliqués »(88) : on retrouve des problèmes de santé chez les parents alors qu’ils étaient enfants et des symptômes fonctionnels au cours de l’enfance. Un lien semble établi entre les Troubles à symptomatologie somatique et l’exposition traumatique(89). Les victimes de trauma semblent présenter plus de plaintes somatiques(90). Parmi ces plaintes, on retrouve des symptômes « médicalement inexpliqués », que l’exposition traumatique ait eu lieu à l’âge adulte ou durant l’enfance(91). Des études montrent plus de somatisation chez des sujets ayant connu des évènements traumatiques dans l’enfance(92) ou souffrant de Trouble stress post-traumatique(93). La négligence et la maltraitance des enfants ont souvent été observées chez des patients souffrant de troubles de conversion(94) et de somatisation(95). La personnalité est souvent invoquée pour rendre compte des Troubles à symptomatologie somatique, surtout si ceux-ci sont chroniques. Nous allons étudier les liens entre Troubles à symptomatologie somatique et troubles de la personnalité, névrosisme (neuroticism) et alexithymie. 20__________________________________________________________________ Abel Guillen Selon le DSM-5, nous devons distinguer les traits de personnalité des troubles de la personnalité. Les traits de personnalité sont des modalités durables d’entrer en relation, de percevoir et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de situations sociales et professionnelles(1). Dans le modèle dimensionnel, les troubles de la personnalité sont des variations extrêmes de traits de personnalité sur un continuum par rapport à une personnalité normale(96). Les traits de personnalité ne constituent des troubles que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement(1). Le modèle à cinq facteurs — Big Five — a été élaboré par P.T. Costa et R.R. McCrae en 1990. Il est de loin celui qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études(96). Il prend en compte cinq dimensions : le Névrosisme, l’Extraversion, l’Ouverture aux expériences, l’Agréabilité et le Caractère consciencieux. Le Névrosisme rend compte des différences individuelles dans la prédisposition à percevoir et à ressentir la « réalité » comme menaçante, problématique et pénible. Les personnes ayant des scores élevés en névrosisme éprouvent de nombreuses émotions négatives (anxiété, dépression, colère, honte, embarras et culpabilité, etc.) de manière plus fréquente et plus intense que les personnes ayant des scores faibles(97). Dans les facteurs tempéramentaux du Trouble à symptomatologie somatique, le DSM-5 précise que le trait de personnalité d’affectivité négative (névrosisme) a été identifié comme un corollaire indépendant/facteur de risque d’un nombre important de symptômes somatiques(1). Une étude sur 1221 participants avec 411 adultes sans maladie « physique » diagnostiquée et 810 patients avec au moins une maladie suggère que certains traits de personnalité, en particulier le névrosisme, sont associés à la sévérité des symptômes somatiques dans les deux groupes. L’expression des symptômes semble accentuée par des traits de personnalité de façon indépendante par rapport à la présence d’une affection « somatique » ou non(98). Il est intéressant de savoir également que le névrosisme est la dimension la plus retrouvée comme facteur de vulnérabilité dans les recherches rétrospectives sur l’état de stress posttraumatique. Les études prospectives confirment que le névrosisme est un facteur de vulnérabilité prévalent(99). L’alexithymie (a-lexis-thymie) désigne littéralement l’absence de mot pour les émotions. Elle correspond à une difficulté à identifier et exprimer les émotions. Elle fait l’objet de nombreux travaux. Il n’y a pas de consensus sur le concept d’alexithymie ni sur l’étiologie(28), mais elle est souvent considérée comme un trait de personnalité permanent(100). Elle serait un mode particulier de traitement des émotions, caractérisé par un déficit de représentations mentales de l’éprouvé subjectif(101). Le concept fut forgé par P. E. Sifneos(102) en 1972 pour décrire quatre phénomènes observés chez des malades dits « psychosomatiques » : l’incapacité à exprimer verbalement les émotions ou les sentiments ; la limitation de la vie imaginaire ; la tendance à recourir à Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 21 l’action pour éviter ou résoudre les conflits ; la description détaillée des faits, des évènements, et des symptômes physiques(103). Sous l’angle d’un déficit neuropsychologique, de nombreux travaux se sont attachés à étudier l’alexithymie chez des patients ayant une déconnexion interhémisphérique ou atteints d’aprosodie(104). L’alexithymie pourrait être un facteur de vulnérabilité pour les troubles anxieux et dépressifs(101). Elle semble favoriser des symptômes somatiques chez des patients souffrant de dépression(105). Une méta-analyse semble montrer un lien faible à modéré entre somatisation et alexithymie(106). 1.1.3.2 Facteurs précipitants Les facteurs précipitants peuvent se distinguer en deux catégories. Une catégorie qui comprend des facteurs qui ont précédé l’apparition des symptômes durant l’année écoulée : des situations stressantes(107) comme un décès ou une maladie grave d’un proche, des situations conflictuelles(108), un stress psychosocial(109), des troubles psychiatriques aigus(110), une blessure ou une maladie physique(111), un nouveau traumatisme ou une situation qui rappelle un traumatisme telle une date anniversaire(112)… Une deuxième catégorie qui comprend des facteurs présents régulièrement justes avant l’apparition des symptômes : des émotions pénibles(113) (anxiété, tristesse ou colère), voire des émotions positives (joie, surprise)(114), des situations de conflit, de frustration ou nécessitant de la patience, des consultations ou des examens médicaux(112). 1.1.3.3 Facteurs perpétuants Les facteurs perpétuants sont à l’origine d’une exacerbation et d’une pérennisation des symptômes et de l’invalidité qui en résulte. Il s’agit de facteurs cognitifs avec une attention accrue aux sensations corporelles, une sensibilisation à la douleur, et l’attribution des symptômes corporels à une possible maladie médicale. Les symptômes somatiques persistants sont associés à certaines caractéristiques démographiques (sexe féminin, âge avancé, moindre niveau d’éducation, moindre statut socioéconomique, chômage), des antécédents d’abus sexuels […], l’existence d’une pathologie physique ou psychiatrique chronique (dépression, anxiété, trouble dépressif persistant [dysthymie], panique), le stress social, des facteurs sociaux de renforcement tels que des bénéfices liés à la maladie(1). Il faut rester prudent sur la question des bénéfices liés à la maladie, car les sujets qui somatisent souffrent davantage de leurs symptômes qu’ils n’en bénéficient(115). Il faut également prendre en compte des variations culturelles et sociales des conduites de maladie et des langages de détresse(28) et la façon dont une société reconnait, nomme, explique, et prend en charge une maladie. Enfin, l’inquiétude générée par une course 22__________________________________________________________________ Abel Guillen aux examens complémentaires ou des situations de repos prolongé peuvent s’avérer iatrogène en renforçant et en entretenant la symptomatologie. Les facteurs cognitifs et comportementaux proposés pour expliquer la pérennisation des symptômes « médicalement inexpliqués » ont été élaborés autour de la question de l’hypocondrie. En rapprochant l’hypocondrie des troubles anxieux, il a été proposé un modèle où l’on trouve une erreur cognitive d’attribution de sensations physiques bénignes à une maladie grave(116). Une sensation physique est suivie de pensées automatiques négatives comme « ça pourrait être le cancer ». Ces cognitions accroissent l’anxiété et des comportements destinés à vérifier l’état de santé apparaissent : consultations de réassurance, demande d’examens complémentaires, ou autovérification des symptômes (qui peuvent devenir des rituels). Des stratégies d’évitement peuvent apparaître comme « je ne peux plus faire de sport, car cela pourrait me tuer ». Les comportements focalisent l’attention du patient sur ses craintes et sur les symptômes (stimuli anxiogènes) : facteurs de maintien de l’anxiété. Le sujet est attentif aux informations sur la maladie et la santé retenant sélectivement l’information qui conforte sa crainte de maladie : biais de traitement cognitif de l’information pérennisant les craintes hypocondriaques. L’anxiété s’accompagne d’une hyperactivité du système nerveux végétatif source de nouveaux symptômes et de comportements involontaires tel l’hyperventilation. Les approches cognitivo-comportementales de la somatisation travaillent pour rompre ces cercles vicieux pathogènes(117). Les symptômes « médicalement inexpliqués » questionnent le savoir médical et le médecin peut se sentir menacé dans sa compétence professionnelle. Beaucoup de médecins ont l’apriori que les patients souffrant de troubles fonctionnels sont des malades difficiles qui refuseront d’attribuer leurs symptômes à une cause psychosociale et continueront à demander l’origine lésionnelle ou physiopathologique de leur souffrance. De l’autre côté, le malade ne contrôle pas les symptômes pénibles dont il souffre, se retrouve dans une incertitude sur leurs causes et peut avoir l’impression d’une absence de légitimité des symptômes par le défaut d’explication biomédicale. Ce malentendu noue la relation entre le médecin et le malade. Dans un contexte moderne de médicalisation de la vie quotidienne, notre société promeut que tout symptôme doit avoir une cause, que toute souffrance relève de la médecine qui est la seule à pouvoir donner une réponse(28) : Avoir rassuré à tort un patient s’avérant atteint d’une maladie organique méconnue est considéré comme une faute professionnelle, alors que la spirale iatrogène des investigations multiples conduisant à des situations réfractaires de somatisation n’est jamais reprochée aux praticiens(28). Nous allons finir en évoquant les facteurs culturels et sociaux. Dans le DSM-5, il est précisé dans l’introduction des Troubles à symptomatologie somatique et apparentés que : Des différences culturelles Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 23 dans les soins médicaux peuvent influencer la présentation, la reconnaissance et la prise en charge de ces tableaux somatiques. La variabilité de ces présentations symptomatiques est probablement la résultante de l’interaction de facteurs multiples dans des contextes culturels qui influencent la manière dont les personnes identifient et classifient les sensations corporelles, perçoivent la maladie et recherchent une aide médicale à leur sujet. De ce fait, les présentations somatiques peuvent être vues comme l’expression d’une souffrance personnelle dépendante du contexte culturel et social(1). On peut admettre quatre axes où la culture influence la pathologie mentale : 1. Elle fournit des définitions du normal et du pathologique dans une société donnée. 2. Elle peut être à l’origine des conditions plus ou moins favorables à l’éclosion de la psychopathologie. 3. Elle influence la présentation clinique et l’épidémiologie des troubles mentaux. 4. Elle modifie la façon dont ceux-ci sont reconnus, nommés, expliqués, et traités dans chaque société(118). L’épidémiologie transculturelle des Troubles somatoformes est problématique, car le concept même de troubles somatoformes, et plus généralement de somatisation, est marqué par son origine occidentale et fondée sur un dualisme cartésien très marqué(28). Par exemple, la classification chinoise des troubles mentaux qui se rapproche du DSM, est peu encline à prendre en compte cette catégorie des Troubles somatoformes. Un idiome culturel de détresse désigne un terme linguistique, une expression ou une manière de parler d’une souffrance qui est commun aux individus d’un groupe culturel donné (p. ex. appartenant au même groupe ethnique ou religieux) et qui renvoie à des concepts partagés concernant le pathologique, des manières d’exprimer, de communiquer, de dénommer certaines caractéristiques essentielles d’une détresse (p. ex. kufungisisa)(1). Les symptômes neurasthéniques attribués à l’émission de sperme (dhat) en Inde, la plainte de chaleur dans la tête (brain fag) fréquente en Afrique équatoriale, ou la sensation de rétraction génitale (koro) en Asie du Sud-Est ont été associés à des formes culturellement modelées de dépression ou d’anxiété(28). Ceux sont des moyens de faire part à l’interlocuteur d’une détresse causée par des motifs psychologiques ou sociaux. Il est intéressant de noter que lorsqu’on utilise le concept de somatisation, on postule que les symptômes somatiques surviennent en lieu et place des émotions. Le malade est donc encouragé à s’exprimer sur ses émotions et à abandonner l’expression corporelle de sa souffrance. 24__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.1.4 Approches thérapeutiques 1.1.4.1 Psychothérapies Les malades souffrant de somatisation chronique qui bénéficient d’une prise en charge avec un psychiatre en lien étroit avec un médecin généraliste connaissent moins d’hospitalisation(119). De nombreuses études montrent des bénéfices des psychothérapies en plus des soins habituels(120), mais une méta-analyse Cochrane de 2014 sur les moyens non pharmacologiques dans les troubles somatoformes n’en arrivait pas à la même conclusion(121). Le foisonnement de termes pour rendre compte de situations cliniques semblables n’est pas sans lien avec la difficulté d’obtenir des résultats statistiques pertinents(122). 1.1.4.2 Traitements médicamenteux Dans une méta-analyse Cochrane sur les moyens pharmacologiques dans le traitement des troubles somatoformes(123), Kleinstäuber et collaborateurs ne pouvaient tirer des conclusions sur l’efficacité des traitements médicamenteux, car il y avait un risque élevé de biais, une forte hétérogénéité dans les données, de petites tailles d’échantillon et aucun essai ne comprenait des évaluations de suivi. En outre, si des effets significatifs du traitement antidépresseur sont montrés, il est important qu’ils soient mis en balance avec les taux relativement élevés d’effets indésirables. Les effets indésirables produits par les médicaments peuvent avoir des effets d’amplification sur les perceptions des symptômes, en particulier chez les personnes mettant l’accent sur les symptômes « somatiques ». Des recherches futures de meilleure qualité devront être effectuées afin de déterminer l’efficacité des médicaments autres que les antidépresseurs, de comparer les antidépresseurs de manière plus approfondie, et d’assurer le suivi des participants sur de longues périodes. 1.1.5 Conclusion Les symptômes « médicalement inexpliqués » se retrouvent à tous les niveaux du système de soins et entraînent un grand nombre d’investigations diagnostiques et de gestes thérapeutiques non dénués de risque. Actuellement, les malades atteints de Troubles à symptomatologie somatique ne sont pas vus par les médecins psychiatres. Le diagnostic est posé le plus souvent dans les services de médecine autre que ceux de psychiatrie et dans les services de chirurgie, avec une transition vers des soins psychologiques ou psychiatriques parfois difficile : seulement la moitié des patients souffrant de symptômes neurologiques fonctionnels débutent un suivi psychologique(3). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 25 Nommer le symptôme et arrêter l’inflation d’examens est déjà un acte thérapeutique. Une écoute bienveillante et attachée à la recherche d’une signification psychique permet d’entamer la transition vers des soins psychologiques ou psychiatriques(124). Il est capital que ces symptômes trouvent leur place dans l’enseignement médical académique, et ne soient pas relégués au rang de « résidu »(28). Les syndromes « médicalement inexpliqués » doivent être considérés avec le même sérieux que les symptômes dont l’origine lésionnelle ou physiopathologique est connue. 26__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.2 Épilepsie et troubles psychiatriques La théorie, c’est bon […], mais ça n’empêche pas d’exister à beaucoup d’autres choses qui n’entrent pas dans les théories préconçues(125). J.-M. Charcot 1.2.1 Introduction L’épilepsie est une atteinte cérébrale caractérisée par une prédisposition persistante à la production de crises épileptiques, et par les conséquences neurobiologiques, cognitives, psychologiques et sociales de cet état. La définition de l’épilepsie nécessite la survenue d’au moins une crise épileptique(126). La crise épileptique est la survenue transitoire de signes et/ou symptômes dus à une activité neuronale anormale excessive ou synchrone dans le cerveau(127). Il faut préciser qu’il n’y a pas une, mais des épilepsies, qui sont des syndromes de pronostics et de traitements différents selon plusieurs critères, notamment le type de crise épileptique, les anomalies électroencéphalographiques, l’étiologie et les signes neurologiques associés. Les syndromes épileptiques sont souvent âge-dépendants, c’est-à-dire qu’ils débutent à certains âges de la vie et évoluent selon une histoire naturelle définie(128). L’électroencéphalogramme (EEG) permet de donner une définition électroclinique des crises épileptiques. Les signes critiques sont contemporains de la crise d’épilepsie. Les signes postcritiques traduisent un épuisement transitoire pendant quelques minutes à quelques jours. Les signes intercritiques sont observés entre les crises avec un état clinique du malade souvent normal. La sémiologie clinique et EEG distingue les crises généralisées (crises généralisées tonicocloniques, myoclonies massives et bilatérales, absences), les crises partielles simples (avec signes moteurs, avec signes sensitifs ou sensoriels, avec signes végétatifs et avec signes psychiques) et les crises partielles complexes. En France, 0,6 à 0,7 % de la population est concernée par les crises d’épilepsie et dans 75 % des cas, la maladie s’est installée avant 18 ans. Dans 20 à 30 % des cas, les malades ne répondent pas de manière totale ou satisfaisante à un traitement bien conduit(129)(130)(131) ce qui fait estimer le nombre de patients pharmacorésistants de 80 000 à 120 000 pour un pays comme la France qui compte environ 400 000 personnes souffrant d’épilepsie. En pratique, on parle habituellement de pharmacorésistance en cas d’échec à deux traitements antiépileptiques bien conduits. En effet, au-delà de deux molécules différentes, la probabilité de rémission sous une troisième molécule est faible(132). La pharmacorésistance est un problème majeur en épileptologie. Elle est associée à la possibilité d’une augmentation de la morbidité, de la Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 27 mortalité, de difficultés d’insertion sociale et professionnelle, une régression des fonctions cognitives(133) et la présence de troubles psychiatriques. Les patients épileptiques souffrent dans leur ensemble d’une surmortalité, avec un risque de décès estimé de 2 à 3 fois plus élevé que celui de la population générale de même âge. Ce risque est maximal (5 fois plus élevé) pour les sujets présentant une épilepsie partielle pharmacorésistante potentiellement candidats à un traitement chirurgical(134). La conférence de consensus de l’HAS de 2004 sur la prise en charge des épilepsies partielles pharmacorésistantes(135) donne un taux de mortalité dans les épilepsies pharmacorésistantes (EPR) de 2 à 10 fois supérieur à celui de la population générale. Les principales causes de morbi-mortalité dans les EPR sont les traumatismes physiques (fractures, brûlures, noyades…)(136), les morts subites inattendues (SUDEP : Sudden Unexpected Death in Epileptic Patients)(137), et le suicide(138)(8). La prévalence de comorbidités psychiatriques dans l’épilepsie a été estimée entre 50 et 60 %. Cette prévalence est significativement augmentée dans l’épilepsie pharmacorésistante et dans l’épilepsie temporale(139)(9). Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique(6) alors que le ratio est d’une personne sur cinq en population générale. Plusieurs mécanismes expliquent comment l’épilepsie et des comorbidités psychiatriques comme la dépression et l’anxiété sont associées, avec des facteurs de risque communs et des relations bidirectionnelles(140). Nous allons étudier ces relations. 1.2.2 Relations bidirectionnelles Les troubles psychiatriques peuvent préexister au diagnostic d’épilepsie. Une étude d’Hesdorffer et coll. a étudié l’incidence de divers troubles mentaux dans les trois années précédant et les trois années suivant le diagnostic d’épilepsie chez 3 773 patients souffrant d’épilepsie et 14 025 témoins(141) : ils ont retrouvé un taux d’incidence augmenté chez les patients souffrant d’épilepsie pour la dépression, les troubles anxieux, les troubles psychotiques, les abus de substances et les tentatives de suicide dans les années suivant le diagnostic d’épilepsie, mais également dans les années précédant. Une autre étude retrouve que 12 % des patients épileptiques souffriraient également de troubles bipolaires(142). Cette association forte des pathologies psychiatriques et épileptiques qui ne peut se réduire à une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux seraient les conséquences de l’épilepsie conduit à se poser la question de certains facteurs physiopathologiques communs aux deux maladies et des relations 28__________________________________________________________________ Abel Guillen bidirectionnelles. De nombreuses études montrent que les troubles psychiatriques préexistent souvent à l’apparition de l’épilepsie(4). Les patients ayant connu au moins un épisode dépressif ont un risque multiplié par 1,7 (odds ratio [OR] : 1,7 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % [1,1-2,7]) de connaître une crise d’épilepsie(143). La relation bidirectionnelle entre l’épilepsie et la dépression pourrait s’expliquer par une augmentation de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire, à l’origine d’une diminution de la neurotransmission sérotoninergique, GABAergique et d’une augmentation de la neurotransmission glutamatergique(144). Des études en imagerie fonctionnelle trouvent des structures communes impliquées dans les deux pathologies(145). Cette physiopathologie spécifique pourrait expliquer les spécificités sémiologiques de certains syndromes dépressifs chez les patients souffrant d’épilepsie(146). 1.2.3 Troubles mentaux spécifiques de l’épilepsie 1.2.3.1 Personnalité épileptique Le concept de personnalité épileptique a une origine ancienne et a été proposé dans un contexte historique spécifique chez des patients très sévèrement atteints, à une époque où le diagnostic d’épilepsie n’était qu’un diagnostic de probabilité clinique à la fiabilité très incertaine(147). La « personnalité épileptique » était caractérisée par des troubles de type distractibilité, hyperactivité, impulsivité et agressivité(148). Des recherches récentes ont comparé des enfants épileptiques avec d’autres enfants ayant des maladies chroniques (asthme, diabète) : ils ont montré des troubles psychiques similaires(149)(150)(151) cependant plus marqués chez les enfants souffrant d’épilepsie. Rodenburg et coll., dans une méta-analyse(151) sur 46 études portant sur des enfants épileptiques, évalués par la Child Behavior Check List (CBCL) (échelle remplie par les parents de 113 questions mesurant les troubles du comportement) comparés à des enfants de la population générale et des enfants souffrants d’autres pathologies chroniques, soulignent : - L’importance des troubles du comportement chez les enfants épileptiques. - Les troubles les plus fréquents sont les troubles attentionnels et les plaintes somatiques. - Les troubles de l’attention, les troubles sociaux, et les troubles de la pensée apparaissent spécifiques à l’épilepsie (par rapport aux autres maladies chroniques non neurologiques). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 29 La notion de personnalité épileptique est sujette à caution et est potentiellement stigmatisante(147). Certains symptômes pourraient se retrouver dans d’autres maladies chroniques comme le diabète ou l’asthme. 1.2.3.2 Symptômes psychiatriques ictaux En 1956, D. Williams décrit une série de 100 malades souffrant d’épilepsie partielle avec des symptômes thymiques (aura thymique)(152). 61 d’entre eux présentaient une symptomatologie anxieuse qu’il a baptisée angoisse ictale (ictal fear). L’angoisse ictale peut être distinguée de l’attaque de panique sur les critères suivants : elle est de durée brève (inférieure à 2 minutes), stéréotypée, survient en dehors d’un facteur déclenchant, pas forcément d’anxiété anticipatoire et peut être suivie d’une confusion quand elle est l’un des symptômes d’une crise partielle complexe. Sur le plan paraclinique, des anomalies EEG intercritiques et des anomalies des structures temporales à l’IRM sont souvent observées(153). Alors que l’attaque de panique dure en moyenne de 20 à 30 minutes, avec un début brutal, une intensité maximale des symptômes atteinte en quelques secondes ou minutes et une décroissance progressive des symptômes avec soulagement et parfois asthénie(154). Le diagnostic différentiel reste difficile : certains patients considérés longtemps comme atteints d’attaque de paniques se révèlent être épileptiques(155). Il existe également des syndromes dépressifs ictaux qui représentent 1 % des patients avec aura et 10 % des patients avec une épilepsie réfractaire(156)(157). 1.2.3.3 Symptômes psychiatriques postictaux Les différents symptômes postictaux peuvent se produire immédiatement après la crise d’épilepsie. Ceux d’allure psychiatrique apparaissent quelques heures à trois jours après la crise, à l’issue d’un intervalle libre(4). Kanner et coll. ont retrouvé des symptômes psychiatriques postictaux sur 100 malades souffrant d’épilepsie focale pharmaco-résistante, dans les 72 heures suivant la crise(158) : - De type dépressif (désespoir, pleurs, irritabilité, anhédonie, autodépréciation, culpabilité) chez 43 patients. 13 d’entre eux avaient également des idées suicidaires. - De type anxieux chez 45 patients. - De type psychotique chez 7 patients. Les épisodes de ces symptômes psychiatriques pouvaient se résoudre en 24 heures pour la plupart d’entre eux. 30__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.2.3.4 Symptômes psychiatriques interictaux Le concept de Syndrome Dysphorique Interictal(159) cherche à rendre compte de tableaux cliniques qui ne trouvent pas leur place dans les Troubles dépressifs(1) du DSM-5. Ils sont rencontrés particulièrement dans les épilepsies partielles pharmacorésistantes(160). La symptomatologie psychiatrique fluctue, mais persiste dans le temps contrairement aux troubles psychiatriques postictaux(160). Le Syndrome Dysphorique Interictal est caractérisé par au moins trois symptômes parmi huit(161) qui peuvent être regroupés en trois catégories : 1. Les symptômes dépressifs labiles : humeur dépressive, anhédonie, douleurs et insomnie. 2. Les symptômes affectifs labiles : anxiété et trouble panique. 3. Les symptômes spécifiques dysphoriques : irritabilité paroxystique et élation de l’humeur (euphorie). 1.2.4 Dépression dans l’épilepsie Les syndromes dépressifs sont fréquents chez les malades souffrant d’épilepsie, mais les critères des classifications nosographiques internationales (DSM-5 et CIM-10) ne permettent pas toujours de rendre compte des spécificités des formes rencontrées(146). Dans le DSM-5, la classification des Troubles dépressifs(1) comporte le Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle, le Trouble dépressif caractérisé, le Trouble dépressif persistant (dysthymie), le Trouble dysphorique prémenstruel, le Trouble dépressif induit par une substance/un médicament, le Trouble dépressif dû à une autre affection médicale, le Trouble dépressif autre spécifié et le Trouble dépressif non spécifié. L’incidence de la dépression est cinq à vingt fois plus élevée chez les patients épileptiques et l’incidence de l’épilepsie est quatre à sept fois plus élevée chez les patients souffrant de dépression(162). La présence d’un syndrome dépressif est associée à une augmentation du risque de comportement suicidaire(163), à une qualité de vie diminuée(164), à un contrôle des crises plus difficile(165), à des effets indésirables des antiépileptiques plus fréquents(166) et à une moins bonne efficacité du traitement chirurgical(167)(168). La littérature sur le sujet montre que l’application des critères des Troubles dépressifs(1) du DSM pour les patients souffrant d’épilepsie n’est pas pertinente(147). Certains symptômes tels que les troubles de la concentration, les troubles du sommeil, l’asthénie et le ralentissement psychomoteur peuvent être communs aux effets indésirables des traitements antiépileptiques et gêne une bonne évaluation(169). Plus de la moitié des troubles dépressifs repérés dans une étude de Mendez et coll. (1986) étaient classés comme dépressions atypiques(170). Dans une autre étude sur 76 patients Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 31 souffrant de crises partielles complexes récurrentes, un quart avaient un syndrome classé comme trouble dépressif non spécifié, et la moitié des patients n’étaient pas traités(171). Dans une troisième étude avec 97 patients souffrant d’épilepsie partielle réfractaire et justifiant cliniquement d’un traitement antidépresseur, moins d’un tiers remplissaient les critères d’épisode dépressif majeur et deux tiers ne correspondaient à aucune catégorie du DSM-IV avec un tableau clinique caractérisé par une anhédonie, une fatigue, des symptômes anxieux, une irritabilité, une intolérance à la frustration et une fluctuation de l’humeur(172). Une étude a mis en évidence une plus grande importance des plaintes somatiques aspécifiques dans les dépressions des patients épileptiques(173). Face à ce constat, l’International League Against Epilepsy a proposé une classification spécifique reliée à la chronologie des crises d’épilepsie ou à la mise en place des traitements antiépileptiques(174). Un outil de dépistage rapide de la dépression chez les patients épileptiques appelé Neurological Disorders Depression Inventory for Epilepsy (NDDI-E) a été construit et validé en langue anglaise(175). Il s’agit d’un autoquestionnaire constitué de 6 items. La consistance interne (0,85) et la fidélité test-retest (0,78) sont bonnes. La construction de cet outil illustre la véritable nature des difficultés nosologiques rencontrées. 46 items permettant d’identifier un épisode dépressif majeur ont été appliqués à 205 patients épileptiques et comparés à d’autres outils de diagnostic de la dépression. Une analyse discriminante a permis une sélection des six items les plus pertinents(175). Il a été exclu les items en lien avec les effets indésirables des antiépileptiques, des troubles cognitifs (notamment mnésiques) et des altérations du sommeil parfois liées à l’épilepsie. Aucun des six items n’évalue la tristesse pourtant considérée comme l’un des deux symptômes principaux de l’épisode dépressif majeur. Une version française a été traduite et validée. Une revue de la littérature sur les troubles de l’humeur secondaire à la chirurgie de l’épilepsie montre que la plupart des patients semblent présenter une amélioration des troubles de l’humeur à l’issue de la chirurgie. Cependant, de nouvelles pathologies psychiatriques peuvent apparaître avec des répercussions négatives sur la qualité de vie et une augmentation du risque suicidaire(176). 1.2.5 Troubles anxieux dans l’épilepsie Des études épidémiologiques ont établi que les troubles anxieux sont deux fois plus fréquents chez les patients atteints d’épilepsie par rapport à la population générale et dans les centres de référence leur prévalence est encore plus élevée(177). 32__________________________________________________________________ Abel Guillen Les troubles anxieux se distinguent les uns des autres par le type d’objet ou le type de situations qui induisent la peur, l’anxiété ou le comportement d’évitement et le traitement cognitif associé(1). L’anxiété peut avoir une influence importante sur la qualité de vie des patients souffrant d’épilepsie et la relation entre troubles de l’anxiété et épilepsies est complexe(153). Une étude canadienne menée en population générale, portant sur 36 984 personnes, a montré que les patients épileptiques comparés à la population non épileptique avaient significativement plus de troubles anxieux (odds ratio [OR] : 2,4 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % [1,5-3,8]) et d’idées suicidaires (OR : 2,2 ; IC à 95 % [1,4-3,3])(6). Dans une autre étude, la prévalence de l’anxiété évaluée par autoquestionnaires chez des personnes épileptiques, repérées par leur généraliste et vivant dans la communauté est estimée à 20,5 % (IC : 95 % [16,9-24,1 %])(178). Dans une dernière étude, le taux de troubles anxieux était de 11 % sur 5 834 malades souffrant d’épilepsie contre 5,6 % sur 831 163 sujets sans épilepsie(156). Un questionnaire de dépistage du Trouble Anxiété Généralisée, GAD-7(179), a été validé en langue française et en complément du NDDI-E. Les troubles anxieux sont plus fréquents dans les épilepsies partielles réfractaires, mais le rôle de la fréquence des crises dans l’intensité du trouble est toujours discuté(153). Le début de l’épilepsie à un âge tardif génère plus de troubles anxieux qu’un début précoce(180). L’anxiété peut être un effet indésirable de certains antiépileptiques : l’éthosuximide, la phénytoïne, le lévétiracétam, le topiramate, le zonisamide. 1.2.6 Conclusion La nature des liens entre les épilepsies et les troubles psychiatriques reste aujourd’hui largement méconnue. Un cercle vicieux peut s’installer entre les deux avec une aggravation mutuelle de l’un sur l’autre et vice versa. Il semble exister des relations bidirectionnelles complexes dont l’étude pourrait apporter une meilleure compréhension des mécanismes en jeux, afin d’améliorer la prise en charge. La prévalence importante de comorbidités psychiatriques dans les épilepsies et le risque suicidaire accru justifient une collaboration étroite entre neurologues et psychiatres pour une meilleure prise en charge de ces malades. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 33 1.3 Crises psychogènes non épileptiques Cette remarque […] que le compréhensible est un terme toujours fuyant, insaisissable, il est surprenant qu’elle ne soit jamais pesée comme une leçon primordiale, une formulation obligée à l’entrée de la clinique(181). J. Lacan 1.3.1 Introduction Une crise psychogène non épileptique (CPNE) ou crise non épileptique psychogène (CNEP) est la traduction de l’expression anglaise : psychogenic non epileptic seizure (PNES). Elle peut être définie comme une manifestation clinique paroxystique, transitoire, pouvant comporter des signes moteurs, sensoriels, végétatifs, psychologiques et cognitifs, proches des manifestations observées lors de crises d’épilepsie. Contrairement aux crises épileptiques, les CPNE ne sont pas associées à une décharge neuronale corticale excessive concomitante observée en vidéo-ÉlectroEncéphaloGraphie (vidéo-EEG). La terminologie utilisée dans la littérature pour désigner les CPNE rencontre les mêmes difficultés que les autres syndromes « médicalement inexpliqués ». D. Scull s’insurgeait en 1997 de trouver 15 synonymes(182) pour désigner les CPNE. Il dénonçait la multiplication des termes médicaux qui favorisait la confusion pour les patients, les médecins et les chercheurs : crises psychogènes, pseudocrises, crises pseudoépileptiques, crises hystériques, etc. De plus, certains avaient une connotation péjorative. En 2015, des auteurs ont proposé et argumenté un terme alternatif aux CPNE avec Évènements non épileptiques fonctionnels, pour se référer au caractère fonctionnel de la perturbation du système nerveux, pour l’opposer aux pathologies structurelles, et pour éviter la confusion autour du terme « crise » qui s’emploie également dans l’épilepsie(183). Malgré ces difficultés, le terme de psychogenic non epileptic seizure (PNES) est de plus en plus utilisé dans la littérature internationale depuis environ 2012(184). Dans un centre de référence d’épilepsie — un centre tertiaire —, 25 à 30 % des patients adressés pour épilepsie pharmacorésistante ont en fait des CPNE(2)(185). Quoique l’incidence des CPNE dans la population générale est inférieure à celle de l’épilepsie(186), elle est équivalente à celle de la sclérose en plaques : 4,9/100 000/an(187). De ce fait, les épileptologues des centres tertiaires ont été amenés à s’intéresser de plus en plus aux patients souffrant de CPNE alors que les psychiatres s’y intéressaient assez peu(114). Une explication liée à l’organisation actuelle des soins dans les pays occidentaux a été avancée pour expliquer ce désintérêt : sauf exception, les psychiatres ne voient plus aujourd’hui les malades atteints de Troubles de conversion. Le diagnostic est posé dans les services de 34__________________________________________________________________ Abel Guillen médecine autre que ceux de psychiatrie et dans les services de chirurgie, mais la transition vers des soins psychologiques ou psychiatriques ne se fait pas forcément. Les psychiatres qui les examinent dans le cadre d’une activité de liaison évaluent souvent les troubles anxieux ou dépressifs qui peuvent être présents(188), mais ces derniers ne sont pas systématiques. Il y a un certain embarras des professionnels avec le Trouble de conversion seul(189) comme nous avons pu le déployer dans la partie consacrée aux Troubles à symptomatologie somatique. Actuellement, les spécialistes qui s’intéressent aux CPNE les considèrent comme des troubles autonomes d’origine multifactorielle, qui constituent une entité dont la psychopathologie doit être étudiée spécifiquement(114). La prise en charge des CPNE nécessite des soins multidisciplinaires. L’approche biopsychosociale est mieux perçue par les professionnels de santé mentale (psychothérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux, etc.) pour déterminer des objectifs de soins(190). 1.3.2 De l’hystéro-épilepsie aux CPNE Déjà évoquée par J.-B. Louyer-Villermay, l’hystéro-épilepsie retrouve une aura à Paris à la fin du XIXe siècle à l’école de la Salpêtrière. J.-M. Charcot envisageait l’hystérie sous l’angle de lésions neurologiques dynamiques et temporaires du système nerveux, en faisant une analogie avec l’épilepsie. La description de la grande attaque hystérique n’est qu’une partie infime de l’œuvre conséquente de J.-M. Charcot où l’on retrouve les célèbres trois tomes des Leçons sur les maladies du système nerveux : faites à la Salpêtrière(191)(192)(193). Les quelques chapitres consacrés à l’hystérie se concentrent sur les grandes crises. À la suite, ses élèves vont s’efforcer de décrire les grandes crises ou grandes attaques hystériques. Certains élèves de J.-M. Charcot resteront fidèles au maître en reprenant ses descriptions et ses approches théoriques et en respectant la consigne de l’absence de réflexion étiologique. Une partie de ses élèves, dont S. Freud, s’émanciperont et proposeront d’autres explications autour de l’hystérie(194). Les données cliniques historiques de l’école de la Salpêtrière sont riches en descriptions de crises, subdivisées en grande attaque, formes mineures, crises à prédominance d’inhibition, crises à expression psychique prédominante, etc.(195). En 1846, H. Landouzy retranscrit le premier la notion d’hystéro-épilepsie(196), avec une description sémiologique des crises, sans théorie des causes ou des mécanismes en jeu. P. Richer, anatomiste, historien de la médecine, sculpteur et dessinateur, dans ses Études cliniques sur l’hystéro-épilepsie ou grande hystérie(197), rapporte de nombreuses observations. Il distinguait facilement l’état de mal hystéro-épileptique de l’état de mal épileptique(114) : Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 35 Je ne ferai que rappeler ici que les températures élevées (40 °C et plus) appartiennent à l’état de mal épileptique seul, et que, dans l’état de mal hystéro-épileptique, quelles que soient la fréquence des accès et la gravité apparente des symptômes, la température se maintient près de la normale [...]. Le bromure de potassium, dont l’effet salutaire sur les accidents épileptiques n’a plus besoin d’être démontré, demeure sans efficacité dans l’hystéroépilepsie [...]. Le pronostic de l’hystéro-épilepsie n’a point la gravité de celui de l’épilepsie véritable(197). P. Briquet décrit différentes attaques et assure la fréquente mixité des tableaux(26). G. De La Tourette, dans son traité clinique et thérapeutique de l’hystérie, reprend la description de « la grande attaque hystérique », encore nommée « grande attaque convulsive », dont la première période épileptoïde comprend successivement phases toniques et cloniques(198). H. Bernheim évoque un continuum symptomatique et étiologique entre la petite attaque ou « hystérie vulgaire » et la grande attaque dite « hystéro-épileptique ». Contrairement à J.-M. Charcot, il considère que tout individu est potentiellement suggestible. Le sujet hystérique l’est seulement davantage(199). J. Babinski dénonce les faux diagnostics d’hystérie portés sur des pathologies somatiques, et l’erreur de confondre le trouble factice ou pathomimie avec l’hystérie(23). Il s’efforce de détailler scrupuleusement l’examen clinique pour déterminer des signes objectifs différenciant l’hémiplégie d’origine hystérique de celle lésionnelle. Mais les accès épileptoïdes sont plus complexes. J. Babinski définit le Pithiatisme en évoquant l’imitation de troubles que la suggestion réalise et que la persuasion guérit. Il considère l’hystérie comme relevant d’un mécanisme psychologique et un examen clinique subtil doit faire la différence. À l’école de la Salpêtrière, l’hystérie était une évidence clinique, mais également une conception peu théorisée, approximative et extensive. Pour ce qui est de l’épilepsie, elle pouvait être considérée comme une autre névrose(194). Bien après J. Babinski, l’école de Saint-Louis a proposé un nouveau démembrement de l’hystérie pour proposer des études de psychiatrie quantitative autour de ces manifestations(200). Une référence à l’hystérie reste présente pour caractériser les crises jusqu’au début des années 1980(201)(202). L’étude des CPNE a connu un nouvel essor lors du développement de la vidéo-EEG dans les années 1980, mise en œuvre par les neurologues pour l’évaluation préchirurgicale des épilepsies pharmacorésistantes(203). Les CPNE étaient d’abord un diagnostic différentiel de l’épilepsie. Il correspondait à un syndrome « médicalement inexpliqué », c’est-à-dire que le neurologue pouvait affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une crise d’épilepsie. Les classifications 36__________________________________________________________________ Abel Guillen inaugurales ont emprunté les catégories de classement des crises épileptiques pour réaliser une classification des CPNE que l’on appelait alors pseudocrises : pseudocrises généralisées, pseudoabsences, pseudocrises partielles, etc. Dans les années 1990 et par la suite, les neurologues ont essayé de définir des éléments sémiologiques simples, observés sur les enregistrements vidéo-EEG, qui permettraient de mieux distinguer les crises épileptiques des pseudocrises : durée de l’épisode, début graduel des symptômes, typologie des mouvements anormaux, ouverture ou fermeture des yeux pendant la crise, etc.(204). Le terme de psychogenic non epileptic seizure (PNES) est de plus en plus utilisé dans la littérature sur le sujet. Il est accepté par la communauté internationale depuis environ 2012(184). 1.3.3 Épidémiologie Les patients souffrant de CPNE sont majoritairement âgés de 10 à 30 ans(205)(189) et 75 % sont des femmes. Les CPNE sont mal connues par les médecins(206), mais également par les médecins psychiatres(207). 5 à 10 % des patients ambulatoires qui sont suivis pour épilepsie auraient en fait des CPNE. Parmi les sujets évalués par un monitoring vidéo-EEG, dans un centre tertiaire d’épileptologie, 20 à 40 % auraient finalement des CPNE(208). Dans une étude prospective en population générale incluant les sujets à partir de l’âge de 13 ans, le taux d’incidence a été estimé à 4,9/100 000 par an(187), soit un ordre de grandeur proche de celui de la sclérose en plaques(209). En considérant que la prévalence de l’épilepsie est comprise entre 0,5 et 1 % avec un taux d’épilepsie pharmacorésistante de 20 à 30 % dont 20 à 50 % sont évalués dans un centre spécialisé, alors le taux de 10 à 20 % de CPNE observé dans des centres tertiaires, permet d’estimer une prévalence entre 2 et 33 pour 100 000 habitants(210). Pour les crises d’épilepsie, la prévalence est de 780 pour 100 000 habitants. Une estimation rétrospective établit un taux de 17,4 % de CPNE parmi les patients explorés dans une perspective chirurgicale de leur épilepsie(211). Jusqu’à 70 % des patients atteints de CPNE ont également un autre syndrome médicalement inexpliqué(212)(213)(214)(215)(216). 1.3.4 Diagnostic 1.3.4.1 Niveaux de certitude diagnostique La proximité de présentation avec l’épilepsie rend le diagnostic de CPNE souvent complexe. En pratique courante, le neurologue se contente de descriptions de témoins qui peuvent s’avérer incomplètes. Il devient plus facile d’obtenir une vidéo de la crise grâce aux Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 37 technologies actuelles (par exemple, téléphone portable) que possèdent les patients et leur entourage. Avant le regain d’intérêt pour les CPNE, le délai diagnostique moyen rapporté se situait entre 5 et 7 ans(187)(217). Actuellement, dans les centres qui s’intéressent aux CPNE, le délai serait réduit à moins de 2 ans(209). L’enregistrement en vidéo-EEG des CPNE et leur interprétation par un épileptologue constituent la méthode de référence pour le diagnostic. Mais, la vidéo-EEG reste un examen difficile d’accès en pratique courante. L’évaluation clinique sur la vidéo seule peut conduire à des erreurs de diagnostic, avec un risque important pour les patients, en particulier si le médecin n’est pas spécialiste en épilepsies. Malgré tout, dans environ un tiers des cas, un diagnostic sûr de CPNE versus crises d’épilepsie peut être établi sur des bases cliniques fondées uniquement sur des données vidéo(218). Selon The International League Against Epilepsy Nonepileptic Seizures Task Force, quatre niveaux de certitudes peuvent être établis : diagnostique possible, probable, cliniquement établi et enfin documenté. Pour notre étude, nous retiendrons qu’un patient souffre de CPNE, si le diagnostic est probable, cliniquement établi ou documenté. Ces niveaux de certitudes impliquent qu’un clinicien expérimenté puisse observer une crise pour constater des éléments sémiologiques en faveur de CPNE(219). Tableau 1 – Niveaux de certitude diagnostique pour le diagnostic de CPNE Niveau de certitude (219) Éléments d’anamnèse (facteurs biographiques, description de ses crises par le patient…) Diagnostic possible Compatibles avec CPNE Diagnostic probable Diagnostic cliniquement établi Diagnostic documenté Compatibles avec CPNE Compatibles avec CPNE Compatibles avec CPNE Description de la crise Par un témoin autodescription ou par Par un clinicien présent ou ayant lui-même visionné l’enregistrement vidéo de la crise montrant des éléments sémiologiques en faveur de CPNE Par un clinicien expérimenté dans le diagnostic des troubles convulsifs (vidéo ou présence directe), constatant des éléments sémiologiques en faveur de CPNE, sans EEG concomitant Par un clinicien expérimenté dans le diagnostic des troubles convulsifs (vidéo ou présence directe), constatant des éléments sémiologiques en faveur de CPNE, avec EEG concomitant Examen EEG Absence d’activité épileptiforme lors d’un EEG intercritique de routine ou après privation de sommeil Absence d’activité épileptiforme lors d’un EEG intercritique de routine ou après privation de sommeil Absence d’activité épileptiforme lors d’un EEG intercritique ou d’un EEG au cours d’une crise atypique dont la sémiologie pourrait laisser présager une activité électrique épileptiforme Absence d’activité épileptiforme avant, au cours ou immédiatement après une crise enregistrée en vidéo-EEG avec présence d’éléments sémiologiques en faveur de CPNE 38__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.3.4.2 Approche syndromique des signes critiques des CPNE C. Hubsch et coll. ont cherché à identifier des associations caractéristiques de signes lors des crises observées en vidéo-EEG permettant de distinguer cinq sous-types cliniques, souvent reproductibles chez le même patient. Ils pourraient refléter des mécanismes anatomofonctionnels distincts(220). 1.3.4.2.1 Hyperkinétique brève avec activité gestuelle automatique à caractère émotionnel Ces crises (31,6 % des patients de l’étude) durent typiquement moins de cinq minutes, avec des postures dystoniques fréquentes, un comportement moteur (comme se cacher le visage, des tremblements, des vocalisations, des lamentations) à forte tonalité émotionnelle (colère, peur), et leurs principaux diagnostics différentiels sont les crises épileptiques temporales, insulaires ou cingulaires. 1.3.4.2.2 Paucikinétique avec contact préservé 23,4 % des crises observées dans cette étude se caractérisent par un début progressif, une durée variable. Le contact est préservé pendant l’essentiel de la crise. Les signes moteurs sont souvent focaux, rares ou discrets (exemple : tremblements fins distaux ou de la tête), une immobilité de l’axe, une aura possible. On peut observer également des lamentations. Leurs principaux diagnostics différentiels sont les crises partielles motrices, les myoclonies, les tremblements. 1.3.4.2.3 « Pseudo-syncope » ou « dialeptique » 16,9 % des crises observées se caractérisent par un début brutal, une durée inférieure à cinq minutes, une altération du contact (souvent yeux fermés), sans vocalisation ou mouvement du tronc. On retrouve des signes moteurs à type de clonies, tremblements, myoclonies bilatérales, des mouvements de dénégation possible et une possible hyperventilation. Leurs principaux diagnostics différentiels sont les syncopes (plus ou moins secondairement convulsivantes). 1.3.4.2.4 Hyperkinétique prolongée avec implication axiale Ces crises (16,4 % des patients de l’étude) se caractérisent par un début progressif, une durée prolongée (supérieure à cinq minutes), des mouvements de flexion/extension du tronc voire une posture en opisthotonos (spécifique de cette classe), des postures toniques des membres avec une évolution fluctuante. Une aura, une hyperventilation et des vocalisations sont possibles. Leurs principaux diagnostics différentiels sont les crises préfrontales médianes ou insulaires. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 39 1.3.4.2.5 Hyperkinétique prolongée sans manifestation axiale avec hyperventilation 11,7 % des crises observées se caractérisent par un début progressif, une durée prolongée (supérieure à cinq minutes), une altération partielle du contact, l’absence de manifestation axiale, des signes moteurs des membres et de la tête variés et fluctuants (dystoniques, tremblements, clonies…), des auras possibles, une hyperventilation fréquente, une évolution fluctuante. Leurs principaux diagnostics différentiels sont les crises pré-motrices, motrices ou pré-frontales. 1.3.5 CPNE et épilepsie Parmi les patients souffrant de CPNE, 10 % présentent également des crises d’épilepsie(5). La comorbidité a pu être évaluée jusqu’à 36 % dans certaines études(221)(222). En général, les crises épileptiques précèdent les CPNE qui peuvent disparaître avec le contrôle de l’épilepsie(221). Certaines CPNE apparaissent à distance d’une chirurgie de l’épilepsie réussie. Elles ont été interprétées comme un témoignage de vulnérabilité émotionnelle chez des sujets dont l’existence était depuis longtemps organisée autour de leur statut de personne épileptique gravement malade. La suppression des crises peut entraîner une perte de repères. Durant les quinze dernières années, peu d’études se sont intéressées aux patients qui souffrent d’épilepsie et de CPNE à la fois pour les comparer avec les patients souffrant de CPNE sans épilepsie et ceux souffrant d’épilepsie sans CPNE(223). 1.3.6 Facteurs étiologiques Dans une approche biopsychosociale, M. Reuber et C. E. Elger(221) ont proposé un modèle de l’interaction entre facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants dans le cadre des CPNE. N. M. G. Bodde et coll.(205) distinguent cinq niveaux d’évaluation : 1. Étiologie psychogène : facteurs qui causent les CPNE, par exemple les évènements traumatiques ; 2. Facteurs prédisposants : facteurs de vulnérabilité tels qu’un trouble de la personnalité, le sexe, l’âge, les troubles cognitifs ou les autres facteurs somatiques ; 3. Profilage : rend compte de la présentation clinique sous forme de CPNE au lieu d’un autre trouble à symptomatologie somatique, comme l’existence d’une épilepsie chez le malade ou chez un proche ; 4. Facteurs précipitants qui favorisent la survenue d’une CPNE à un moment précis, telle qu’une situation de frustration ou stressante ; 40__________________________________________________________________ Abel Guillen 5. Facteur perpétuants : rend compte de la persistance des CPNE sous forme chronique, par exemple les modalités de réaction aux troubles, le nomadisme médical, la multiplicité des examens paracliniques, etc. Les niveaux interagissent les uns avec les autres. Un même facteur peut intervenir aux différents niveaux. En pratique clinique, la recherche des facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants, permet de caractériser le profil psychopathologique du malade et d’adapter le traitement à chaque cas particulier(224). 1.3.6.1 Facteurs prédisposants Chez les patients souffrant de CPNE, l’exposition à un évènement traumatique (violences physiques, agression sexuelle, etc.) est retrouvée dans des proportions variables qui peuvent atteindre 90 %(14)(225)(226)(13)(227). Il a été relevé une haute prévalence d’au moins 70 % de comorbidités psychiatriques(211), des troubles de la personnalité (cluster B, surtout borderline), une haute propension à la dissociation(228)(229), la présence de dysrégulation émotionnelle et d’alexithymie(230). La prévalence sur 12 mois est de 22 à 84 % pour les Troubles à symptomatologie somatique, de 22 à 91 % pour les Troubles dissociatifs, de 35 à 49 % pour les Trouble Stress Post-Traumatique, de 57 à 85 % pour les Troubles dépressifs, de 11 à 50 % pour les Troubles anxieux et de 25 à 67 % pour les Troubles de la personnalité(231)(232). Une imagerie cérébrale anormale et/ou des anomalies non spécifiques sur leur EEG sont retrouvées chez environ 20 % des patients avec CPNE(226). Une étude a montré une association entre les CPNE et un certain nombre de syndromes « médicalement inexpliqués » (la fibromyalgie, le syndrome du côlon irritable), de douleurs chroniques (les céphalées de tension, les douleurs pelviennes chroniques) et de maladies chroniques comportant des symptômes intermittents (la migraine, l’asthme et le reflux gastroœsophagien)(233). Des antécédents de traumatisme crânien ont également été retrouvés chez près de 30 % des sujets(234). De plus, la qualité de vie est significativement altérée en cas de CPNE par rapport aux sujets souffrant de crises épileptiques(235). Si la fréquence des crises ne semble pas directement liée avec la qualité de vie, il en va autrement si le patient souffre également d’une dépression, de symptômes somatiques (céphalées, insomnie, difficultés mnésiques…) d’un Trouble à symptomatologie somatique, de symptômes dissociatifs ou s’il est confronté à des difficultés familiales(236). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 41 Tableau 2 – Facteurs prédisposants aux CPNE Facteurs prédisposants aux CPNE (237) Facteurs somatiques(205)(238) - Épilepsie associée (20 à 40 %) - Antécédents de traumatisme crânien (30 %) - Difficultés d’apprentissage, niveau intellectuel bas (10 à 20 %) Comorbidités psychiatriques : 70 à 95 %(205)(189)(211)(239) - Troubles anxieux (jusqu’à 50 %), dont principalement le trouble stress post-traumatique (25 %) - Troubles de l’humeur, dont principalement épisode dépressif majeur (entre 50 et 80 %) - Autres troubles dissociatifs (de 20 à 90 %) - Autres troubles somatoformes (de 20 à 80 %), en particulier douleur chronique - Degré de comorbidité psychiatrique corrélé à la détérioration de la qualité de vie et à la sévérité(189)(240)(241). Troubles de la personnalité - 30 % de troubles de la personnalité - Surtout cluster B : borderline(189) - Moins histrionique - Pas de profil spécifique Dimensions psychologiques - Locus de santé externe(242) - Stratégie de coping : fuite et évitement, hostilité(205) Tendance dissociative - Scores élevés de dissociation(242)(228) Antécédents traumatiques - 75 % d’antécédents de traumatisme(112)(14) - Évènements traumatiques généraux de 76 à 100 % - Abus physiques ou sexuels entre 50 et 77 % - Abus sexuels dans l’enfance de 36 % à 41 % - Souvent différents types de traumatismes, répétés, tout au long de la vie - Trauma complexe - 25 % de TSPT Perturbations émotionnelles - Alexithymie (50 à 85 %)(230), profil de dérégulation émotionnelle - Perturbation du SNA : cortisol basal élevé(243), variabilité cardiaque diminuée(244) - Perturbations anatomo-fonctionnelles(229)(245) 42__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.3.6.2 Facteurs précipitants Une minorité de patients arrive à identifier les facteurs précipitants lors de l’évaluation initiale(246). Les facteurs précipitants peuvent se distinguer en deux catégories. Une catégorie qui comprend des facteurs qui ont précédé l’apparition des symptômes durant l’année écoulée : des situations stressantes(107) comme un décès ou une maladie grave d’un proche, des situations conflictuelles(108), un stress psychosocial(109), des troubles psychiatriques aigus(110), une blessure ou une maladie physique(111), un nouveau traumatisme ou une situation qui rappelle un traumatisme telle qu’une date anniversaire(112)… Une deuxième catégorie qui comprend des facteurs présents régulièrement justes avant l’apparition des symptômes : des émotions pénibles(113) (anxiété, tristesse ou colère), voire des émotions positives (joie, surprise)(114), des situations de conflit, de frustration ou nécessitant de la patience, des consultations ou des examens médicaux(112). Il est possible que des situations apparemment neutres ou des fluctuations émotionnelles très modestes déclenchent des crises pour les malades souffrant de CPNE de façon chronique(246). 1.3.6.3 Facteurs perpétuants Les facteurs perpétuants ou de maintien sont à l’origine d’une exacerbation et d’une pérennisation des symptômes et de l’invalidité qui en résulte. Il s’agit de l’anxiété, de la dépression, des pathologies psychiatriques ou physiques chroniques, des facteurs de stress social, économique. On retrouve des facteurs cognitifs tels qu’un refus d’attribution des symptômes à une origine psychogène. Le nomadisme médical et la multiplicité des visites médicales et des examens paracliniques peuvent renforcer l’anxiété et l’attribution « somatique » aux symptômes. Les difficultés familiales et l’anxiété des proches sont également de possibles facteurs de maintien. Il faut rester prudent sur la question des bénéfices liés à la maladie, car les sujets qui somatisent souffrent davantage de leurs symptômes qu’ils n’en bénéficient(115). Toutes les situations provoquant de la détresse peuvent être des facteurs perpétuants forts(112). 1.3.7 Modèles explicatifs 1.3.7.1 Dissociation : détachement et compartimentalisation Dans la CIM-10, les CPNE appartiennent à la catégorie nosologique des troubles dissociatifs. N. Roberts et M. Reuber(247) ont particulièrement développé un modèle explicatif des CPNE qui les considèrent comme des troubles dissociatifs. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 43 Le terme de dissociation est utilisé la première fois par J.-J. Moreau(248) pour décrire les phénomènes psychiques observés chez les consommateurs de haschich. P. Janet reprendra ce terme pour décrire le mécanisme à l’œuvre dans l’hystérie. Dans les travaux de P. Janet, on peut distinguer quatre fonctions au mécanisme de dissociation : la désagrégation, qui sépare du psychisme les phénomènes qui échappent à la conscience, la recomposition réversible, par laquelle les représentations dissociées se regroupent à nouveau et peuvent former une nouvelle personnalité, l’enfouissement du souvenir traumatique pathogène et enfin, l’effet bénéfique d’une action clinique, qui vise à modifier activement le souvenir de la scène traumatique, en modifiant directement son contenu(249). Jusqu’en 1911, on retrouvera également des références au mécanisme de dissociation dans la première partie de l’œuvre de S. Freud : Un cas de guérison hypnotique, accompagné de remarques sur l’apparition de symptômes hystériques du fait de la « contre-volonté »(250), Quelques considérations pour une étude comparative des paralysies motrices organiques et hystériques(250), Études sur l’hystérie(24), Sur la théorie de l’accès hystérique(24), Les névropsychoses-de-défense(251), Le trouble de vision psychogène dans la conception psychanalytique(252), De la psychanalyse(252). Dans la terminologie psychiatrique française, le terme dissociation renvoie souvent à la traduction de Spaltung de E. Bleuler(253) conduisant à de nombreuses confusions(254). Pour E. Bleuler, la Spaltung est le mécanisme principal expliquant le morcellement ou la discordance existant dans la symptomatologie schizophrénique(255). Dans le DSM-5, les troubles dissociatifs sont caractérisés par une perturbation et/ou une discontinuité dans l’intégration normale de la conscience, de la mémoire, de l’identité, des émotions, de la perception, de la représentation du corps, du contrôle moteur et du comportement. Les symptômes dissociatifs peuvent perturber tous les domaines du fonctionnement psychologique(1). Dans cette catégorie, nous retrouvons le Trouble dissociatif de l’identité(1), l’Amnésie dissociative(1), la Dépersonnalisation/déréalisation(1), l’Autre trouble dissociatif spécifié(1) et le Trouble dissociatif non spécifié(1). Dans la littérature, on retrouve de nombreuses conceptions différentes autour de la définition de la dissociation(256). Les spécialistes de la dissociation, comme O. Van Der Hart et coll.(257), observent que les classifications diagnostiques actuelles envisagent la dissociation comme un symptôme et excluent la possibilité d’une organisation sous-jacente ou d’un processus(254). E. Cardeña relève ainsi trois acceptions du terme dans la littérature internationale(258). La première considère la dissociation comme une altération de l’état de conscience, appelée détachement (detachment), et impliquant une mise à distance de l’environnement. Il s’agit essentiellement des symptômes de dépersonnalisation et/ou de déréalisation, souvent en 44__________________________________________________________________ Abel Guillen réponse à un traumatisme. Cet état peut être aigu ou chronique. Il se manifesterait sur un continuum allant du normal au pathologique. Une deuxième acception du terme décrit une compartimentalisation des processus psychiques (compartmentalization)(259) dont certains ne sont plus accessibles à la volonté. Il s’agit d’un défaut d’intégration des différentes fonctions de la conscience, d’une véritable fragmentation de la personnalité. Les différents éléments concernant le traumatisme ne sont pas intégrés dans un ensemble cohérent ni dans un état organisé de conscience de soi(260). Cette conception qui s’inscrit dans la perspective janétienne est défendue par O. Van Der Hart. La dernière acception considère le détachement et la compartimentalisation comme un processus adaptatif. Par exemple, le détachement permettrait à une femme victime d’un viol de se protéger des sensations intolérables et des émotions suscitées lors de l’agression. La compartimentalisation permettrait à un enfant victime de maltraitance de fonctionner le plus normalement possible à l’école, de continuer à faire des apprentissages et d’entretenir des relations avec ses camarades, laissant de côté les évènements répétés engendrant de la détresse. À certains moments, la dissociation pourrait être considérée comme un processus adaptatif pour protéger des émotions telles l’impuissance, l’horreur et la peur(254). Nous considérerions la dissociation comme un processus physiologique dont le dérèglement peut conduire à des troubles psychologiques. Pour le Trouble Stress Post-Traumatique, nous savons que la dissociation péritraumatique augmente le risque de développer ultérieurement un TSPT(261). Certains chercheurs se sont demandé pourquoi les expressions somatiques de la dissociation avaient été négligées. Ils ont proposé la locution de dissociation somatoforme(262) et ont développé le Questionnaire de dissociation somatoforme, SDQ-20, qui est validé en langue française(263). Le détachement serait une dimension pertinente pour distinguer les malades souffrant de CPNE par rapport aux malades atteints d’épilepsie(247). Une étude a montré une corrélation entre des anomalies au sein des réseaux cérébraux et des taux de dissociation chez des patients souffrant de CPNE(245). Même si cette tendance dissociative est établie, il existe un sousgroupe de patient sans tendance dissociative(264). Les CPNE pourraient résulter d’un processus dissociatif à plusieurs étapes : un processus dissociatif initial en réponse à un trauma, une pérennisation de ce phénomène et une accentuation à la faveur d’évènements précipitants. Les CPNE seraient alors le reflet d’un contenu mental dissocié. Ce processus serait favorisé par une vulnérabilité neurobiologique à la dissociation ou par des atteintes cérébrales(237). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 45 1.3.7.2 Dysrégulation émotionnelle Des théories autour des émotions essaient de rendre compte de la dysrégulation émotionnelle complexe observée chez les malades souffrant de CPNE(229). Une partie importante du travail d’A. Damasio est sur la nature des émotions, la distinction entre émotions et sentiments, et sur la relation entre émotions et les autres fonctions cérébrales, par exemple les mécanismes de la prise de décision. Si nous acceptons sa définition des émotions, les émotions représentent des programmes d’action qui modifient rapidement l’état de différentes composantes de notre organisme en réponse, par exemple, à une menace ou une opportunité. De façon très différente, les sentiments représentent des expériences mentales des états du corps, incluant, bien entendu, ceux qui ont été créés par les émotions(265). La question posée est alors de savoir si une émotion correspond à l’activation d’une région cérébrale dédiée, la mise en jeu d’un réseau neuronal particulier, ou par un réseau de neurones plus diffus. Pour les malades souffrant de CPNE, les autoquestionnaires de l’échelle des processus émotionnels (Emotional Processing Scale), les échelles de troubles de la personnalité (Dimensional Assessment of Personnality Pathology Brief Questionnaire)(266) et l’échelle des difficultés de régulation des émotions (DERS)(267) montrent des émotions envahissantes, de rapides fluctuations des émotions, des problèmes d’identité et un évitement émotionnel. Il existe au moins deux profils de dysrégulation émotionnelle. La présence de hauts niveaux de dysrégulation émotionnelle serait associée à un pronostic plus péjoratif(212). Nous pouvons remarquer que la personnalité borderline est fortement représentée au sein des patients souffrant de CPNE(189)(268). Cette personnalité est reconnue pour une forte instabilité et des perturbations émotionnelles. L’alexithymie, évaluée par la Toronto Alexithymia Scale-20, est également fortement retrouvée dans la population CPNE(230). Les malades souffrant de CPNE s’opposeraient plus que les personnes épileptiques à l’idée que des problèmes émotionnels puissent être la cause de leurs symptômes(269). L’évaluation de la gestion du stress montre chez 60 % des sujets avec CPNE une réponse anormale à des tâches émotionnelles et d’évitement par rapport à des sujets normaux(270) et un évitement de l’anxiété et de l’introspection anxiogène. Il est ainsi préconisé d’évaluer un patient en procédant à une évaluation exhaustive à l’aide d’outils de mesure standardisés pour les comorbidités psychiatriques, l’alexithymie et la dissociation(271). Par rapport à un groupe contrôle, il existe des difficultés pour détecter les émotions exprimées par un visage(272). P. Bakvis et coll. ont mis en évidence des altérations du traitement émotionnel. Les patients CPNE ont montré une attention plus longue aux visages en colère par 46__________________________________________________________________ Abel Guillen rapport aux visages joyeux(273) avec des réactions d’évitement(274). Les visages exprimant des émotions positives ou négatives ou les tâches stressantes diminueraient la mémoire de travail(275). Ils ont également montré une augmentation du taux de cortisol basal diurne(273)(243). Les patients CPNE rapportent plus de symptômes somatiques d’anxiété durant leurs crises que les patients épileptiques, mais pas plus d’anxiété subjective(276). Une étude a évalué l’anxiété explicite et implicite, ainsi que les stratégies d’évitement chez des malades souffrant de CPNE ou d’épilepsie comparativement à des témoins sains(277). Chez les patients souffrant de CPNE, il existe une forte différence entre le niveau d’anxiété implicite et explicite. Il a été retrouvé des corrélations entre les stratégies d’évitement, la fréquence des crises et le niveau d’anxiété. Les malades CPNE ne se perçoivent pas forcément comme anxieux. 1.3.7.3 Approche neurobiologique Dans leur revue de la littérature récente sur les CPNE, B. de Toffol et coll. ont réalisé une synthèse des travaux neurobiologiques qui étudient avec des méthodes différentes les structures cérébrales et/ou l’activité fonctionnelle des réseaux neuronaux supposés réguler l’activité émotionnelle à distance des CPNE(114). 1.3.7.3.1 Travaux structurels En Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), l’épaisseur corticale a été comparée entre 20 malades atteints de CPNE et 40 sujets contrôles. Il a été observé chez les sujets souffrants de CPNE une atrophie du cortex cingulaire antérieur et du précunéus, une atrophie corticale dans les régions motrices et prémotrices de l’hémisphère droit et du cervelet, avec une atrophie corticale des aires prémotrices qui était plus marquée chez les patients avec une comorbidité dépressive(278). En Imagerie par Tenseur de Diffusion (Diffusion Tensor Images), la connectivité structurelle des réseaux de l’attention et de l’émotion (insula, gyrus frontal moyen, opercule frontal, cortex orbitofrontal), des réseaux sensorimoteurs (gyrus supramarginal, opercule rolandique et gyrus temporal supérieur) et du réseau cérébral du mode par défaut (default mode network : gyrus parahippocampique, gyrus temporal moyen, partie dorsale du gyrus frontal supérieur, partie supérieure du cortex temporo-pariéto-occipital) était diminuée alors qu’il existait une augmentation de la connectivité dans certaines régions sous-corticales (amygdale, noyau caudé, putamen, hippocampe) impliquées dans la modulation et la régulation des émotions et de la cognition(279). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 47 1.3.7.3.2 Études fonctionnelles : EEG, TEP, IRMf Lors d’une étude de synchronisation du signal EEG haute-densité (13 malades avec CPNE comparés à 13 sujets contrôles), une diminution de synchronisation dans les lobes pariétaux et frontaux suggère une dysfonction des réseaux locaux au sein de régions impliquées dans l’intégration sensorielle associative, la perception de soi et de l’environnement avec le lobe pariétal, ainsi que dans le contrôle exécutif, le comportement volontaire et la régulation émotionnelle avec le lobe frontal(280). Dans une étude EEG chez 13 patients avec CPNE comparés à 13 sujets contrôles, E. Barzegaran et coll. ont exploré les réseaux neuronaux à partir de la théorie des graphes pour montrer que la connectivité locale dans les régions postérieures était réduite et corrélée à la fréquence des crises(281). Ils ont montré en EEG haute-densité au repos une réduction de la connectivité fonctionnelle entre les noyaux gris centraux et les régions limbiques, préfrontales temporale, pariétale et occipitale(282). Nous allons nous intéresser à des résultats obtenus avec deux méthodes d’imagerie fonctionnelle que sont la Tomographie par Émission de Positrons (TEP) et l’Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf). Si ces deux méthodes diffèrent sur leurs principes de fonctionnement, elles permettent toutes deux de détecter localement, dans les régions du cerveau délimitées, des changements de débit sanguin cérébral et de métabolisme(283). M. Arthuis et coll. ont réalisé une étude en TEP-FDG (FDG : fluorodésoxyglucose) au repos pour comparer 16 patients avec CPNE à 16 sujets contrôles. Ils ont montré un hypométabolisme de la région pariétale et centrale droite ainsi que du cortex cingulaire antérieur de manière bilatérale chez les patients avec CPNE. Ils ont observé une plus forte corrélation entre le métabolisme glucidique de la région pariétale inférieure/centrale droite et celui du cervelet et entre le métabolisme du cortex cingulaire bilatéral et celui du gyrus parahippocampique gauche. Ces données pourraient correspondre à deux mécanismes physiopathologiques potentiels : dérégulation émotionnelle (hypométabolisme cingulaire antérieur) et dysfonctionnement des processus qui sous-tendent la conscience de soi et de l’environnement (hypométabolisme pariétal droit)(284). S. Van Der Kruijs et coll. ont montré dans une étude en IRM fonctionnelle comparant 11 patients avec CPNE à 12 sujets contrôles une plus forte connectivité entre l’insula, le gyrus frontal inférieur, le cortex pariétal et le sillon précentral, avec une corrélation aux scores de dissociation(285). Il y aurait une activité accrue des régions impliquées dans le contrôle des émotions (insula), le contrôle exécutif (gyrus frontal inférieur et cortex pariétal) et le contrôle du mouvement (sillon précentral). Une autre étude de S Van Der Kruijs et coll. chez 21 patients 48__________________________________________________________________ Abel Guillen avec CPNE comparés à 27 sujets contrôles observe une coactivation accrue entre plusieurs régions appartenant au réseau de repos associé au contrôle exécutif, au réseau frontopariétal, au réseau sensorimoteur et au réseau du mode par défaut et une coactivation réduite entre le cortex orbitofrontal (dans le réseau de repos associé au contrôle exécutif) et le précunéus (dans le réseau sensorimoteur). La connectivité variable de ces réseaux est également corrélée aux scores de dissociation. Dans la physiopathologie des CPNE, ces interactions complexes pourraient être liée au processus de dissociation(245). J.-R. Ding et coll. ont comparé 17 patients avec CPNE à 20 sujets contrôles sains dans une étude en IRMf avec analyse de la corrélation du signal. Ils ont exploré les réseaux neuronaux locaux (small-world network) et globaux (large-scale brain network) à partir de la théorie des graphes. Ils ont observé une augmentation de la spécialisation locale (connectivité des réseaux locaux) aux dépens de l’intégration globale (connectivité à plus large échelle). Il y aurait une propagation et un traitement global de l’information moins efficient chez les patients avec CPNE(279). R. Li et coll. a montré chez 20 patients avec CPNE comparés à 20 sujets contrôles une connectivité importante entre la partie antéroventrale de l’insula impliquée dans le traitement des émotions et le réseau sensorimoteur (gyrus postcentral gauche et l’aire motrice supplémentaire bilatérale) dans le groupe avec CPNE(286). La connectivité fonctionnelle était accrue entre la partie antérodorsale de l’insula et le cortex pariétal impliqué dans le traitement et l’intégration des informations sensorielles, tout comme entre la partie antéroventrale de l’insula et le gyrus lingual droit impliqué dans la mémoire visuelle et la reconnaissance faciale. Cette modification de connectivité pourrait être due à une adaptation à des indices de menace extérieurs et à une attention exagérée aux stimuli émotionnels négatifs(286). 1.3.7.3.3 Travaux réalisés au cours des crises non épileptiques psychogènes S. Arzy et coll. ont réalisé une étude EEG chez trois malades : un EEG intracrânien et deux EEG de surface. Ils ont mis en évidence une diminution des fréquences thêta dans le cortex pariétal postérieur par rapport à l’activité observée à distance des CPNE. Ces observations montreraient une altération du réseau cérébral du mode par défaut, du traitement des émotions et de la mémoire autobiographique(287). Une étude du SPECT (Single-Photon Emission Computed Tomography) ictal réalisé au cours des CPNE par A. Biraben et coll. a été peu contributive dans l’ensemble. Par contre, la réalisation de SPECT ictaux chez des patients simultanément atteints de crises épileptiques et de CPNE de présentation clinique similaire montre des résultats très différents selon le type de crises(288). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 49 1.3.7.3.4 Étude du système nerveux autonome Chez les patients avec CPNE, la variabilité de la fréquence cardiaque est moindre, ce qui pourrait être un marqueur d’hypervigilance avec une plus faible influence du système parasympathique par rapport au système sympathique(289). Un dysfonctionnement parasympathique pourrait s’intégrer dans la théorie polyvagale des émotions(290). Une étude réalisée chez 18 patients avec CPNE comparés à 19 contrôles sains a montré une augmentation de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire, avec une augmentation du cortisol basal, à distance des crises, corrélée aux antécédents traumatiques(243). L’augmentation du cortisol basal chez des patients avec CPNE a également été corrélée à une attention accrue aux indices de menace(291) ou à un trouble dissociatif(292). 1.3.7.3.5 Apport des travaux neurobiologiques dans les crises non épileptiques psychogènes L’ensemble de ces travaux sont sur des effectifs réduits. Les méthodologies sont différentes, mais nous retrouvons des conclusions communes sur la mise en jeu des réseaux neuronaux impliqués dans la régulation des émotions, l’intégration des informations sensorielles, la perception de soi et de l’environnement, le contrôle exécutif et l’attention ainsi que le contrôle du système nerveux autonome. Les résultats vont dans le même sens que les données apportées par les études qui montrent des dysfonctionnements exécutif et attentionnel(293), de l’hypervigilance et une attention accrue aux indices de menace(275), une stratégie d’adaptation centrée sur la fuite(294) et une tendance à l’évitement(276), et enfin, un traitement altéré des émotions et de l’alexithymie(247). 1.3.8 Approches thérapeutiques La prise en charge thérapeutique est pluridisciplinaire (neurologues, psychiatres, psychologues) pour le diagnostic, l’évaluation du profil psychopathologique et la prise en charge thérapeutique des CPNE. Elle demande une coordination des soins et une bonne information de tous les professionnels. Tous les experts recommandent un suivi psychologique au sens large(295) : il doit être mis en place rapidement après l’annonce diagnostique de CPNE. Le diagnostic de CPNE est porté par le neurologue avec un des quatre niveaux de certitude : possible, probable, cliniquement établi et enfin documenté. Le psychiatre contribue à la certitude diagnostique en reconnaissant des facteurs prédisposants (évènements traumatiques, comorbidités psychiatriques et/ou somatiques, etc.), précipitants (angoisse, impuissance, frustrations, etc.) et perpétuants (angoisse, dépression, refus de l’étiologie psychogène, etc.). L’évaluation de tous les facteurs est indispensable avant ou après le diagnostic pour orienter la prise en charge selon les difficultés rencontrées. Les malades 50__________________________________________________________________ Abel Guillen souffrant de CPNE constituent une population hétérogène avec différents profils et la prise en charge doit tenir compte de la singularité de chaque cas(296). Seulement la moitié des patients souffrant de symptômes neurologiques fonctionnels commencent un suivi psychologique(3). Le suivi neurologique ne doit pas s’interrompre brutalement après la confirmation du diagnostic de CPNE. L’interlocuteur privilégié du patient est le neurologue qui doit rester présent lors de la transition avec la prise en charge psychologique. Le parcours de soins multidisciplinaire coordonné par le neurologue rassure le patient et augmente les chances d’adhésion à un suivi psychologique. Dans le cas contraire, le malade risque de se sentir rejeté ou stigmatisé par l’orientation psychiatrique(297). Dans l’idéal, un psychiatre ou un psychologue doit être intégré au sein de l’équipe de neurologie pour évaluer rapidement le patient, le prendre en charge ou l’orienter. Il est important d’informer le psychiatre extérieur et le médecin traitant à l’aide d’un courrier détaillé et en joignant une plaquette d’information spécifique sur les CPNE dont la psychopathologie reste méconnue(224). 1.3.8.1 Annonce diagnostique Souvent réalisée par le neurologue, l’annonce diagnostique des CPNE est une étape délicate, mais importante pour entamer une première phase thérapeutique : elle conditionne le pronostic des patients souffrant de CPNE(298)(297)(299)(298). Avec l’accord du patient, la présence d’un membre de la famille lors de l’annonce est souhaitable(114). Le médecin doit être disponible pour expliquer les étapes de la démarche clinique qui permet de documenter le diagnostic et expliquer pourquoi il aura fallu parfois plusieurs années pour dédouaner une épilepsie. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 51 Quatre stratégies de communication pour l’annonce diagnostique, avec de nombreuses similitudes, ont été validées(298)(299)(300)(301). On retrouve les points suivants(224) : 1- Rassurer le patient sur la réalité de la maladie et ses conséquences. 2- Nommer la maladie. 3- Il s’agit d’une affection réelle et reconnue. Il ne s’agit pas de simulation. 4- Répondre à ses questions en évitant toute stigmatisation ou toute banalisation des troubles. 5- Détailler la prévalence et la difficulté du diagnostic. Les CPNE sont courantes. 6- Discuter des causes et facteurs possibles. 7- Fournir un modèle explicatif des crises. 8- Proposer une prise en charge thérapeutique. Le patient sera revu. 9- Pronostic. En France, une vidéo pédagogique d’annonce diagnostique des CPNE est proposée(302). Après l’annonce diagnostique de CPNE, une étude sur 75 patients inclus montre que 70 sujets étaient satisfaits du diagnostic de CPNE. Seulement 9 patients n’acceptent pas que la cause de leurs symptômes puisse avoir une origine psychologique. 20 n’avaient aucun espoir de guérison de leurs crises(303). 1.3.8.2 Psychothérapies De nombreuses thérapies ont été étudiées pour les CPNE : les thérapies psychodynamiques, les thérapies familiales, l’hypnose, l’Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR), la thérapie interpersonnelle, la thérapie cognitivo-comportementale et dernièrement la méditation en pleine conscience (mindfulness)(304). Les programmes de Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) ont prouvé leur efficacité(305). Une étude multicentrique randomisée(306) a été menée pour comparer TCC seule ou en association avec un antidépresseur (sertraline). Il a été montré une réduction des comorbidités et de la fréquence des crises avec une amélioration de la qualité de vie et du fonctionnement global. W. Curt Lafrance et coll. proposent un guide pour le thérapeute(307) et un livre pour le malade(308). Les thérapies de groupe ont également un intérêt dans les CPNE(205). 1.3.8.3 Traitements médicamenteux Le traitement antiépileptique des malades souffrant de CPNE sans comorbidité épileptique doit être progressivement interrompu, sans précipitation pour limiter le risque de crises épileptiques de sevrage. 52__________________________________________________________________ Abel Guillen Pour le moment, il n’y pas d’essais thérapeutiques satisfaisant dans le cadre des CPNE pour proposer des recommandations. Aucun médicament n’a une autorisation de mise sur le marché dans l’indication des CPNE(309). Par contre, le recours aux médicaments psychotropes peut être indispensable dans les indications d’autres comorbidités psychiatriques spécifiques comme les troubles dépressifs, les troubles anxieux, le TSPT, etc. La sertraline, comparée au placebo(309) ou à une thérapie cognitivo- comportementale(306), ne réduit pas la fréquence des crises. 1.3.8.4 Psychoéducation La psychoéducation favorise la rémission des CPNE chez environ 30 % des participants(310). Plusieurs programmes de psychoéducation ont déjà été proposés : - L’intervention d’un infirmier de psychiatrie de liaison lors de l’hospitalisation en vidéo-EEG(311) - La mise en place de quatre sessions de psychoéducation individuelle avec un thérapeute spécialisé sur les CPNE(312)(310) ou en groupe de psychoéducation(313). La psychoéducation permet au patient de s’intéresser aux aspects émotionnels et psychologiques des CPNE. Plusieurs concepts sont abordés : la compréhension de l’influence des émotions et du stress, la présentation des facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants des CPNE, et les aspects thérapeutiques centrés sur l’inefficacité des antiépileptiques et sur l’intérêt d’un suivi psychologique ou psychiatrique. Certains programmes associent des techniques de gestion du stress et de relaxation(114). 1.3.8.5 Évolution et pronostic La plupart des études sur la question du pronostic considèrent la réduction ou l’arrêt des crises comme l’objectif principal à atteindre. Cependant, il n’existe pas de corrélation claire entre la réduction des crises et l’amélioration de la psychopathologie ou de la qualité de vie(314). À court terme, environ 40 % des patients cessent d’avoir des crises après l’annonce diagnostique de CPNE(299)(315). Une étude rétrospective de O. Gambini et coll. a montré que 63 % des patients ont un arrêt total des crises et 18 % une réduction de plus de 50 % du nombre de leurs crises 21 mois en moyenne après le diagnostic(316). Les résultats sont plus mitigés à long terme. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 53 Dans une étude de M. Reuber et coll. sur 164 patients adultes souffrant de CPNE, les deux tiers des patients avaient toujours des crises et 40 % reprenaient un traitement antiépileptique, 11,9 ans en moyenne après les premières manifestations et 4,1 ans après le diagnostic(212). Le pronostic semble un peu meilleur dans les travaux plus récents de R. Duncan et coll. : au sein d’une cohorte de 188 patients avec un suivi de cinq à dix ans après le diagnostic de CPNE, 11 % seulement des patients sans comorbidité épileptique prenaient encore un traitement antiépileptique. Nous pouvons noter que 26 % bénéficiaient d’un suivi psychiatrique et 40 % étaient sous antidépresseurs(317). Les facteurs de bon pronostic sont un délai diagnostique court, la précocité de la prise en charge après le début des troubles, l’absence d’épilepsie comorbide, une bonne acceptation de l’étiologie psychogène, une adhésion à un suivi psychologique, un entourage étayant, une activité professionnelle, l’absence d’antécédent traumatique ou de comorbidité psychiatrique(315)(212). 1.3.9 Conclusion Parmi les sujets suivis en ambulatoire pour épilepsie, 5 à 10 % des patients font des CPNE. Chez les malades adressés dans un centre tertiaire d’épileptologie pour réaliser un monitoring vidéo-EEG, nous retrouvons environ un tiers de sujets atteints de CPNE. Souvent réalisée par le neurologue, l’annonce diagnostique des CPNE est une étape délicate, mais importante, car elle conditionne le pronostic. La prise en charge nécessite des soins multidisciplinaires : neurologue, psychiatre, médecin généraliste. Elle demande une coordination des soins et une bonne information de tous les professionnels. Actuellement, les CPNE sont mal connues par les médecins(206), mais également par les médecins psychiatres(207). En pratique clinique, la recherche des facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants, permet de dégager des objectifs de soins. L’ensemble de ses éléments sont importants pour les professionnels qui vont suivre le patient. Ils permettent de proposer des choix thérapeutiques selon chaque cas particulier. De nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre la psychopathologie du trouble et apporter des soins adaptés. Les études ont mis en évidence des phénomènes de dissociation et de dysrégulation émotionnelle qui ont conduit à l’élaboration de modèles explicatifs des CPNE. Pour notre étude, nous retiendrons qu’un patient souffre de CPNE, si le diagnostic est probable, cliniquement établi ou documenté. Ces niveaux de certitudes impliquent qu’un 54__________________________________________________________________ Abel Guillen clinicien expérimenté puisse observer une crise pour constater des éléments sémiologiques en faveur de CPNE(219). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 55 1.4 Psychotraumatologie Dans cette bataille de Marathon, les Barbares perdirent six mille quatre cents hommes environ, les Athéniens cent quatrevingt-douze. Voilà le total des pertes subies dans les deux camps. Un fait curieux s’y produisit : un Athénien, Epizèlos fils de Couphagoras, perdit soudain la vue tandis qu’il luttait en homme de cœur au milieu de la mêlée, et ce sans avoir reçu le moindre coup, ni de près ni de loin ; dès lors il fut aveugle pour le restant de sa vie. Voici, m’a-t-on dit, comme il expliquait son malheur : il avait cru voir devant lui un homme de haute taille, en armes, dont la barbe recouvrait tout le bouclier ; l’apparition avait passé sans le toucher, mais avait tué son camarade à côté de lui. Voilà, m’a-ton dit, l’histoire que racontait Epizèlos(318). Hérodote 1.4.1 Introduction Les troubles psychotraumatiques sont l’ensemble des troubles psychiques immédiats, postimmédiats ou chroniques suivant l’exposition à un évènement traumatique. Ils dépendent de la nature de l’évènement traumatique, des facteurs de risque et de protection personnels et environnementaux, des capacités adaptatives du sujet(319). Parmi ces troubles, nous retrouvons le Trouble Stress Aigu et le Trouble Stress Post-Traumatique(1). Dès l’Antiquité sont mentionnés des comportements peu habituels chez les guerriers et les héros ; comme la cécité d’Epizèlos, combattant athénien, envahi par l’effroi lorsqu’un combattant adverse, devant lui, tua son compagnon d’armes lors de la bataille de Marathon. Alors qu’il n’avait pas été blessé physiquement, il devint aveugle(320). H. Oppenheim, neurologue, fut le premier à décrire sous le nom de névrose traumatique la symptomatologie présentée par des accidentés de la construction du chemin de fer. Dans le même temps, à la Salpêtrière, J.-M. Charcot s’opposa à la spécificité de ce syndrome, n’y voyant qu’une forme d’hystéro-neurasthénie(321). Par la suite, les nosographies européennes adoptèrent le concept de névrose traumatique. Dans la première version du DSM, les psychiatres américains avaient choisi le nom de Gross Stress Reaction, qui fut retiré dans la seconde version révisée. À l’arrivée de la troisième version du DSM, l’expression de Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD), traduit en français par état de stress post-traumatique, remplaça progressivement les anciennes appellations. Le terme stress fait référence à la conception du physiologiste H. Selye de la réaction de l’organisme lorsqu’il est soumis à une agression, quelle qu’en soit la nature. On peut définir le stress comme la réaction réflexe, neurobiologique, physiologique et psychologique d’alarme, de mobilisation et de défense, de l’individu à une agression, une menace ou une situation inopinée(322). 56__________________________________________________________________ Abel Guillen La réponse au stress constitue une réaction coordonnée à un stimulus menaçant avec une réaction d’évitement, une vigilance ou un éveil accru, une activation de la composante sympathique du système nerveux autonome et une sécrétion de cortisol à partir des glandes surrénales. L’hypothalamus joue un rôle pour les différentes composantes hormonales, viscéromotrices et somatomotrices. Lors d’un stress, on peut observer une hyperactivité de l’amygdale et une réduction de l’activité de l’hippocampe pour la régulation de l’axe hypothalamohypophysaire corticotrope. Bien entendu, ces deux structures restent sous l’influence du cortex cérébral et chez l’homme, on note une hyperactivité du cortex préfrontal(283). Le terme traumatisme tire son origine du grec ancien τραυματισμός, traumatismos, qui signifie « action de blesser ». Mais son sens actuel provient de trauma désignant « blessure ». L. Crocq définit le trauma ou traumatisme psychique comme un phénomène d’effraction du psychisme, et de débordement de ses défenses par les excitations violentes afférentes à la survenue d’un évènement agressant ou menaçant pour la vie ou l’intégrité (physique ou psychique) d’un individu, qui y est exposé comme victime, témoin ou acteur(322). Dans le DSM-5, les troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress regroupent des troubles pour lesquels l’exposition à un évènement traumatique ou stressant est explicitement notée comme critère diagnostique. Ils comprennent le trouble réactionnel de l’attachement, la désinhibition du contact social, le trouble stress post-traumatique, le trouble stress aigu et les troubles de l’adaptation(1). L’étude en population générale nord-américaine (enquête National Comorbidity Survey) retrouve une prévalence vie entière du Trouble Stress Post-Traumatique (TSPT) de 7,8 % avec un pourcentage double chez les femmes (10,4 % versus 5 %)(323). 1.4.2 Définitions 1.4.2.1 Évènement traumatique Un évènement traumatique a trois caractéristiques : il est brutal ; il menace l’intégrité physique de l’individu ; il ne fait pas partie de la gamme des évènements de vie habituels(260). Le sujet est confronté à une situation imprévisible de menace d’anéantissement pour lui-même ou pour autrui. Les évènements traumatiques incluent, mais ne sont pas limités à : l’exposition à la guerre en tant que combattant ou civil, les menaces d’agression ou les agressions physiques effectives (p. ex. agression physique, vol, vol avec violence, abus physique pendant l’enfance), les menaces ou violences sexuelles effectives (p. ex. pénétration sexuelle forcée, pénétration sexuelle sous l’emprise d’alcool ou de drogues, abus sexuel avec ou sans contact, trafic sexuel), le fait d’être enlevé, d’être pris en otage, les attaques terroristes, la torture, l’incarcération Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 57 en tant que prisonnier de guerre, les catastrophes naturelles ou causées par l’homme et les accidents graves de la route(1). Les incidents médicaux qui sont qualifiés comme des évènements traumatiques incluent des évènements soudains, catastrophiques (p. ex. se réveiller pendant une intervention chirurgicale, choc anaphylactique)(1). L’exposition à un évènement traumatique peut conduire à des troubles psychologiques aigus ou chroniques. Mais il existe une variation considérable pour chaque individu de la perception d’un évènement comme traumatisant. Dans le DSM-IV, les réactions émotionnelles immédiates à l’évènement traumatique (p. ex. peur, impuissance, horreur) faisaient partie du critère A2 du Trouble Stress PostTraumatique. Elles ne font plus partie des critères dans le DSM-5(1). Pourtant, nombreux sont les auteurs qui souhaiteraient une définition de l’évènement traumatique en fonction des réponses de sentiment de danger, de terreur et d’effroi induit par l’évènement et pas seulement selon ses caractéristiques factuelles(324). 1.4.2.2 Dissociation et détresse péritraumatiques La dissociation péritraumatique est définie par une rupture immédiate ou post-immédiate de l’unité psychique au moment du traumatisme(260). La détresse péritraumatique correspond aux réactions émotionnelles pendant ou immédiatement après un traumatisme : la peur de mourir, l’impuissance, l’absence de recours et le sentiment d’effroi. L’intensité de la dissociation et de la détresse péritraumatique sont des prédicteurs potentiels robustes des symptômes de stress post-traumatique(325)(326). Nous ne reviendrons pas sur les distinctions que nous avons fait entre détachement (detachment), compartimentalisation (compartmentalization) et dissociation somatoforme dans la partie sur les modèles explicatifs des CPNE. Certains auteurs soutiennent que la dissociation péritraumatique serait un processus adaptatif pour protéger des émotions telles l’impuissance, l’horreur et la peur. Mais, les études épidémiologiques longitudinales montrent que la dissociation lors des évènements traumatiques augmente le risque de développer ultérieurement un Trouble Stress Post-Traumatique(261). Peut-on considérer la dissociation lors d’un évènement traumatique comme un processus physiologique dont le dérèglement peut conduire à des troubles psychologiques aigus ou chroniques ? La relation entre la dissociation péritraumatique et le développement ultérieur de symptômes de TSPT nécessite d’être investiguée dans des études épidémiologiques prospectives et longitudinales pour mettre en évidence un éventuel lien de causalité(260). 58__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.4.2.3 Trouble Stress Post-traumatique (TSPT) Le DSM-5 donne les critères suivants pour le Trouble Stress Post-Traumatique(1) (TSPT) dans le cas des adultes, des adolescents et des enfants âgés de plus de 6 ans. Trouble Stress Post-Traumatique Critères diagnostiques : A. Exposition à la mort effective ou à une menace de mort, à une blessure grave ou à des violences sexuelles d’une (ou de plusieurs) des façons suivantes : 1. En étant directement exposé à un ou à plusieurs évènements traumatiques. 2. En étant témoin direct d’un ou de plusieurs évènements traumatiques survenus à d’autres personnes. 3. En apprenant qu’un ou plusieurs évènements traumatiques sont arrivés à un membre de la famille proche ou à un ami proche. Dans les cas de mort effective ou de menace de mort d’un membre de la famille ou d’un ami, le ou les évènements doivent avoir été violents ou accidentels. 4. En étant exposé de manière répétée ou extrême aux caractéristiques aversives du ou des évènements traumatiques (p. ex. intervenants de première ligne rassemblant des restes humains, policiers exposés à plusieurs reprises à des faits explicites d’abus sexuels d’enfants). N.B. : Le critère A4 ne s’applique pas à des expositions par l’intermédiaire de médias électroniques, télévision, films ou images, sauf quand elles surviennent dans le contexte d’une activité professionnelle. B. Présence d’un (ou de plusieurs) des symptômes envahissants suivants associés à un ou plusieurs évènements traumatiques et ayant débuté après la survenue du ou des évènements traumatiques en cause : 1. Souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants du ou des évènements traumatiques provoquant un sentiment de détresse. N.B. : Chez les enfants de plus de 6 ans, on peut observer un jeu répétitif exprimant des thèmes ou des aspects du traumatisme. 2. Rêves répétitifs provoquant un sentiment de détresse dans lesquels le contenu et/ou l’affect du rêve sont liés à l’évènement/aux évènements traumatiques. N.B. : Chez les enfants, il peut y avoir des rêves effrayants sans contenu reconnaissable. 3. Réactions dissociatives (p. ex. flashbacks [scènes rétrospectives]) au cours desquelles le sujet se sent ou agit comme si le ou les évènements traumatiques allaient se reproduire. (De telles réactions peuvent survenir sur un continuum, l’expression la plus extrême étant une abolition complète de la conscience de l’environnement.) N.B. : Chez les enfants, on peut observer des reconstitutions spécifiques du traumatisme au cours du jeu. 4. Sentiment intense ou prolongé de détresse psychique lors de l’exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect du ou des évènements traumatiques en cause. 5. Réactions physiologiques marquées lors de l’exposition à des indices internes ou externes pouvant évoquer ou ressembler à un aspect du ou des évènements traumatiques. C. Évitement persistant des stimuli associés à un ou plusieurs évènements traumatiques, débutant après la survenue du ou des évènements traumatiques, comme en témoigne la présence de l’une ou des deux manifestations suivantes : 1. Évitement ou efforts pour éviter les souvenirs, pensées ou sentiments concernant ou étroitement associés à un ou plusieurs évènements traumatiques et provoquant un sentiment de détresse. 2. Évitement ou efforts pour éviter des rappels externes (personnes, endroits, conversations, activités, objets, situations) qui réveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments associés à un ou plusieurs évènements traumatiques et provoquant un sentiment de détresse. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 59 D. Altérations négatives des cognitions et de l’humeur associées à un ou plusieurs évènements traumatiques, débutant ou s’aggravant après la survenue du ou des évènements traumatiques, comme en témoignent deux (ou plus) des éléments suivants : 1. Incapacité de se rappeler un aspect important du ou des évènements traumatiques (typiquement en raison de l’amnésie dissociative et non pas à cause d’autres facteurs comme un traumatisme crânien, l’alcool ou des drogues). 2. Croyances ou attentes négatives persistantes et exagérées concernant soi-même, d’autres personnes ou le monde (p. ex. : « je suis mauvais », « on ne peut faire confiance à personne », « le monde entier est dangereux », « mon système nerveux est complètement détruit pour toujours »). 3. Distorsions cognitives persistantes à propos de la cause ou des conséquences d’un ou de plusieurs évènements traumatiques qui poussent le sujet à se blâmer ou à blâmer d’autres personnes. 4. Etat émotionnel négatif persistant (p. ex. crainte, horreur, colère, culpabilité ou honte). 5. Réduction nette de l’intérêt pour des activités importantes ou bien réduction de la participation à ces mêmes activités. 6. Sentiment de détachement d’autrui ou bien de devenir étranger par rapport aux autres 7. Incapacité persistante d’éprouver des émotions positives (p. ex. incapacité d’éprouver bonheur, satisfaction ou sentiment affectueux). E. Altérations marquées de l’éveil et de la réactivité associés à un ou plusieurs évènements traumatiques, débutant ou s’aggravant après la survenue du ou des évènements traumatiques, comme en témoignent deux (ou plus) des éléments suivants : 1. Comportement irritable ou accès de colère (avec peu ou pas de provocation) qui s’exprime typiquement par une agressivité verbale ou physique envers des personnes ou des objets. 2. Comportement irréfléchi ou autodestructeur. 3. Hypervigilance. 4. Réaction de sursaut exagérée. 5. Problèmes de concentration. 6. Perturbation du sommeil (p. ex. difficulté d’endormissement ou sommeil interrompu ou agité). F. La perturbation (symptômes des critères B, C, D et E) dure plus d’un mois. G. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. H. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. médicament, alcool) ou à une autre affection médicale. Spécifier le type : Avec symptômes dissociatifs : Les symptômes présentés par le sujet répondent aux critères d’un trouble stress post-traumatique ; de plus et en réponse au facteur de stress, le sujet éprouve l’un ou l’autre des symptômes persistants ou récurrents suivants : 1. Dépersonnalisation : Expériences persistantes ou récurrentes de se sentir détaché de soi, comme si l’on était un observateur extérieur de ses processus mentaux ou de son corps (p. ex. sentiment d’être dans un rêve, sentiment de déréalisation de soi ou de son corps ou sentiment d’un ralentissement temporel). 2. Déréalisation : Expériences persistantes ou récurrentes d’un sentiment d’irréalité de l’environnement (p. ex. le monde autour du sujet est vécu comme irréel, onirique, éloigné, ou déformé). N.B. : Pour retenir ce sous-type, les symptômes dissociatifs ne doivent pas être imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. période d’amnésie [blackouts], manifestations comportementales d’une intoxication alcoolique aiguë) ou à une autre affection médicale (p. ex. épilepsie partielle complexe). Spécifier si : À expression retardée : Si l’ensemble des critères diagnostiques n’est présent que 6 mois après l’évènement (alors que le début et l’expression de quelques symptômes peuvent être immédiats). 60__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.4.2.4 Formes partielles de TSPT En réponse à l’exposition à un évènement traumatique, certains sujets développeront des formes partielles de TSPT, non reconnues par les classifications internationales. Ces formes partielles peuvent être source de symptômes invalidants, de difficultés relationnelles familiales et de handicap professionnel(327)(328)(329)(330). La définition la plus retrouvée est la présence d’au moins un symptôme du critère B (reviviscences) associé à la présence du critère C (évitement) ou D (hyperactivité neurovégétative), ou la présence d’au moins un symptôme pour les critères B, C et D pendant un mois(331)(332). Le TSPT partiel (subsyndromique) peut être définit de façon moins restrictive comme la présence d’un ou plusieurs symptômes du critère B, C ou D. Cependant, le critère B (syndrome de répétition ou de reviviscence) est le plus spécifique du TSPT(319) et il semble litigieux d’accepter une définition du TSPT partiel où le sujet ne possèderait pas de symptôme du critère B. Dans un groupe de 5 057 vétérans du Operations Enduring Freedom and Iraqi Freedom, R. H. Pietrzak et coll. ont montré que 22,3 % présentaient un TSPT partiel et 21,5 % un TSPT complet(330). 1.4.1 Psychotraumatismes et dépression 1.4.1.1 TSPT et dépression Sur la vie entière, la probabilité de souffrir d’une dépression caractérisée est de 20 %(333). La prévalence du TSPT est estimée à plus de 5 %(334) et le risque d’être confronté à un événement potentiellement traumatogène est supérieur à 50 %(335). Alors que la comorbidité entre dépression caractérisée et TSPT est évaluée à 30 % chez les personnes brûlées et les survivants d’agression par arme à feu(336)(337), cette même comorbidité sur la vie entière atteint 70 à 90 % chez les vétérans du Vietnam(338). Le TSPT augmente par trois le risque de souffrir d’une dépression(339). L’hypothèse d’une vulnérabilité partagée à la suite de l’exposition à un évènement traumatique, prédisposant à la fois au TSPT et à la dépression, semble la plus étayé(340) : - Un antécédent dépressif augmente le risque de développer un TSPT après un évènement traumatogène. 1.4.1.2 La présence d’un TSPT augmente le risque de survenue d’un trouble dépressif. Dépression post-traumatique E. Blanchard et coll. soutiennent la thèse que c’est l’évènement traumatique lui-même, et non ses éventuelles conséquences, qui augmente le risque de développer soit un TSPT soit un trouble dépressif(341). Il existerait une dépression post-traumatique indépendante du TSPT. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 61 Dans une revue de la littérature, F. Ducrocq et coll. ont étudié une forte proportion de syndromes dépressifs secondaires à un traumatisme physique et abordé l'abondante littérature concernant les syndromes dépressifs émaillant l'évolution d'un traumatisme psychique ou comorbides du TSPT. (342). Y. Auxéméry propose des distinctions entre les différentes formes de dépression posttraumatiques(343). Quoi qu’il en soit, d’un point de vue clinique, toute démarche thérapeutique dédiée au psychotraumatisme doit prendre en compte le risque d’évolution ou d’apparition d’un trouble dépressif majeur(340). 1.4.2 Psychotraumatismes dans les Troubles à symptomatologie somatique Une association entre les Troubles à symptomatologie somatique et les évènements traumatiques semble établie que l’exposition traumatique ait eu lieu à l’âge adulte ou durant l’enfance(89)(91)(74). Des études montrent plus de somatisation chez des sujets ayant connu des évènements traumatiques dans l’enfance(92) ou souffrant de Trouble stress post-traumatique(93). La négligence et la maltraitance des enfants ont souvent été observées chez des patients souffrant de troubles de conversion(94) et de somatisation(95). Pour les troubles de conversion, les praticiens rapportent souvent une histoire de vie potentiellement traumatique(344). Les sujets souffrant de TSPT présentent plus de plaintes somatiques(90). Parmi ces plaintes, on retrouve des symptômes « médicalement inexpliqués ». 1.4.3 Psychotraumatismes dans l’épilepsie La comparaison des malades souffrant d’épilepsie avec la population générale montre un risque de troubles anxieux plus important (OR : 1,99 ; IC à 95 % [1,85-2,14])(156). Peu d’études ont comparé la prévalence de TSPT chez les patients épileptiques. Dans une étude sur 99 sujets épileptiques, la prévalence des troubles anxieux était de 28,1 % dont 4,5 % de TSPT(345). C. Brandt et coll. se sont intéressés à la prévalence des troubles anxieux dans un groupe de patients atteints d’épilepsies focales réfractaires (97 sujets), 19 (19,6 %) présentaient des troubles anxieux, avec 7,2 % de phobie sociale, 6,2 % de phobie spécifique, 5,1 %de trouble panique, 3,1 % de trouble d’anxiété généralisée, 2,1 % de trouble anxieux non spécifié, 1,0 % de trouble obsessionnel-compulsif et enfin 1 % de TSPT(346). Dans une étude en centre tertiaire d’épilepsie, la comparaison entre un groupe de sujets épileptiques pharmacorésistants et de sujets CPNE montre des antécédents de traumatisme 62__________________________________________________________________ Abel Guillen (24,5 % vs 48,57 % ; p=0,02) et de TSPT (4,08 % vs 22,85 % ; p = 0,009) dans les deux populations, même si le groupe CPNE est significativement plus touché(347). 1.4.4 Psychotraumatismes dans les CPNE Chez les patients souffrant de CPNE, l’exposition à un évènement traumatique (violences physiques, agression sexuelle, etc.) est retrouvée dans des proportions variables qui peuvent atteindre 90 %(14)(225)(226)(13)(227). Dans une étude de 2013 sur 77 patients diagnostiqués CPNE, 45 avaient une histoire de trauma, 14 avaient une histoire avec au moins une tentative de suicide, 20 avaient été hospitalisés dans un service psychiatrique et 43 étaient ou avaient été en psychothérapie individuelle(348). Sur les 45 malades qui avaient une histoire de trauma, 15 avaient rapporté un seul type de trauma, 14 en avaient rapporté 2 et 16 avaient 3, voire plus, de trauma. Dans une autre étude sur 96 patients avec des CPNE et 82 patients épileptiques, M. J. Kaplan et coll. ont retrouvé significativement plus d’antécédents traumatiques durant l’enfance en cas de CPNE(227). De la même manière, une étude de 2003 montrait que les patients souffrant de CPNE avaient une fréquence plus importante de TSPT et d’abus sexuels dans l’enfance que les patients souffrant d’épilepsie(15). C. Hingray et coll. ont évalué les comorbidités psychiatriques, l’alexithymie et la dissociation chez des malades souffrant de CPNE pour comparer les groupes avec ou sans antécédent de trauma(264). Le groupe le plus important est celui avec antécédent d’évènement traumatique. Il est caractérisé par une prédominance féminine, de nombreuses comorbidités psychiatriques, une forte tendance dissociative et une alexithymie. À l’opposé, le groupe ne relatant pas d’évènement traumatique présente une prédominance masculine, un niveau intellectuel faible avec des difficultés d’apprentissage, peu de comorbidités psychiatriques, une faible tendance à la dissociation et des scores faibles d’alexithymie. R. Duncan et coll. ont également montré que l’absence de traumatisme était associée significativement aux sousgroupes masculins, avec des difficultés d’apprentissage ou un début de crises tardif(238). La compréhension de mécanismes étiologiques sous-jacents différents entre les groupes reste incertaine, mais la distinction clinique entre les groupes est pertinente pour les stratégies psychothérapeutiques(237). B. de Toffol et coll. se demandent s’il ne faut pas rapprocher le groupe de malades souffrant de CPNE avec des évènements traumatiques et une tendance dissociative du sousgroupe de TSPT avec un haut niveau de dissociation. Ils seraient particulièrement réactifs aux menaces de l’environnement, tout en contrôlant fortement leurs émotions. Ces patients auraient une vulnérabilité dissociative qui précéderait le traumatisme(114). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 63 1.4.5 Conclusion Les Crises Psychogènes Non Epileptique ou Trouble de Conversion avec attaques ou crises épileptiformes, également classés dans la CIM-10 dans la catégorie des troubles dissociatifs, pourraient être rapprochés des Troubles Stress Post-Traumatique avec symptômes dissociatifs. Du moins, cette hypothèse serait valable pour le groupe majoritaire de malades avec antécédent d’évènement traumatique. Pour ce groupe, les CPNE résulteraient d’un processus dissociatif à plusieurs étapes : un processus dissociatif péritraumatique suivi d’une pérennisation des phénomènes dissociatifs avec des accentuations lors d’évènements précipitants(237). 64__________________________________________________________________ Abel Guillen 1.5 Suicidalité Cette tendance suicide […] représente à notre avis ce que Freud a cherché à situer dans sa métapsychologie sous le nom d’instinct de mort ou encore de masochisme primordial […](349). J. Lacan 1.5.1 Introduction En milieu psychiatrique, l’incidence du suicide est de 250 pour 100 000 admissions alors que dans les hôpitaux généraux, elle est de 1,8 pour 100 000 admissions (4 à 5 fois plus qu’en population générale). 3 à 5,5 % des suicides se déroulent en hôpital psychiatrique et 2 % en hôpital général(350). Le terme de suicidalité manque de spécificité, il connaît beaucoup de définitions et recouvre des caractéristiques cognitives (idéation suicidaire) et comportementales (conduites suicidaires). Selon la Stratégie nationale de prévention du suicide (2001), la suicidalité est un terme qui inclut pensées suicidaires, idéation, plans, tentatives de suicide et suicide accompli(11). Nous utiliserons cette définition qui englobe plusieurs manifestations cliniquement observables du processus suicidaire avec les idéations suicidaires, les équivalents suicidaires, les tentatives de suicide et le suicide. 1.5.2 Définitions 1.5.2.1 Suicide, tentative de suicide et idéation suicidaire L’idéation suicidaire concerne le désir et la méthode pour commettre un suicide(351). Elle peut aller des pensées vagues et passagères sur la possibilité d’en finir avec la vie, aux ruminations intrusives persistantes concernant la mort et à des plans précis de suicide. La présence d’un plan pour se tuer soi-même et la disponibilité des moyens pour le faire sont des dimensions importantes de l’idéation suicidaire(352)(353). La tentative de suicide (TS) est un comportement infligé par soi-même, potentiellement létal, sans issue fatale, pour lequel est présent une preuve (explicite ou implicite) de l’intention de mourir(354). Dans la Section III du DSM-5 — Mesures et modèles émergents —, une tentative de suicide est une séquence de comportements initiés par un individu qui, au moment de l’initiation, s’attend à ce que cet ensemble d’actions conduise à sa propre mort(1). Le suicide est la mort infligée par soi-même avec l’évidence implicite ou explicite de l’intention de mourir(355). Pour É. Durkheim, on appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat(356). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 65 Les équivalents suicidaires sont des conduites à risque mettant en jeu la vie du sujet sans qu’il en ait réellement conscience. 1.5.2.2 Processus suicidaire E. Jollant et P. Courtet(357) proposent de définir schématiquement le processus suicidaire en trois étapes suivant une triade émotion/cognition/comportement : 1- Une douleur morale : selon Schneidman(358), sur la base de l’analyse des notes laissées par les suicidés, elle serait constante dans le processus suicidaire ; 2- Des idées suicidaires : elles sont corrélées à la douleur morale, mais toute douleur morale ne conduit pas à des idées suicidaires (la moitié des déprimés n’ont pas d’idées suicidaires) ; 3- Un acte suicidaire : à nouveau, tous les sujets avec des idées suicidaires ne passent pas à l’acte (la moitié environ)(11). 1.5.2.3 Risque, Urgence et Dangerosité La conférence de consensus de l’HAS(359) recommande d’évaluer le Risque, l’Urgence et la Dangerosité lors d’une crise suicidaire. D’une manière générale, on distingue(360) : 1- Les facteurs primaires : les troubles psychiatriques, les antécédents personnels et familiaux de suicide, la communication d’une intention suicidaire ou une tendance à l’impulsivité… Ils représentent une valeur d’alerte importante au niveau individuel et surtout ils pourront être influencés par le traitement. 2- Les facteurs secondaires : les pertes parentales précoces, l’isolement social, le chômage, les difficultés financières et professionnelles, les évènements de vie négatifs… Ils sont observables dans l’ensemble de la population. Leur valeur prédictive s’avère faible en l’absence de facteurs primaires et ils sont peu modifiables par la prise en charge. 3- Les facteurs tertiaires : appartenance au sexe masculin, au grand ou au jeune âge, à une période de vulnérabilité (phase prémenstruelle)… Ils n’ont de valeur prédictive qu’en présence de facteurs primaires et secondaires et restent non modifiables. 66__________________________________________________________________ Abel Guillen On peut s’aider, pour passer en revue ces facteurs, de listes comme celle de l’Organisation Mondiale de la Santé (2000) qui rassemble les plus significatifs : - Les facteurs individuels : Antécédents suicidaires de l’individu Présence de problèmes de santé mentale (troubles affectifs, abus et dépendance à l’alcool et aux drogues, troubles de la personnalité, etc.) Pauvre estime de soi Tempérament et style cognitif de l’individu (impulsivité, rigidité de la pensée, colère, agressivité) Présence de troubles de santé physique (maladie, handicap, etc.) - Les facteurs familiaux : Présence de violence, d’abus physique, psychologique ou sexuel dans la vie de l’individu Existence d’une relation conflictuelle entre les parents et l’individu Pertes et abandons précoces Problèmes de toxicomanie et d’alcoolisme chez les parents Présence de conflits conjugaux majeurs Comportements suicidaires de la part de l’un ou des deux parents Problèmes de santé mentale chez l’un ou chez les deux parents - Les facteurs psychosociaux : Présence de difficultés économiques persistantes Isolement social et affectif de l’individu Séparation et perte récente de liens importants, deuil Placement dans un foyer d’accueil, en institution ou dans un centre de détention, traitement discriminatoire Difficultés scolaires ou professionnelles Effet de contagion (à la suite du suicide d’un proche, endeuillé à la suite d’un suicide) Difficulté avec la loi Présence de problèmes d’intégration sociale Les facteurs de protection sont le support social et la prise en charge thérapeutique. Pour évaluer la dangerosité et l’urgence, il est souhaitable d’explorer(359) : - Le niveau de souffrance. - Le degré d’intentionnalité. - Les éléments d’impulsivité. Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 67 - Un éventuel élément précipitant. - La présence de moyens létaux à disposition. - La qualité du soutien de l’entourage proche. Les troubles psychiques représentent le principal facteur de risque de comportement suicidaire : - 70 à près de 100 % des sujets suicidés présentaient au moins un trouble mental au moment de leur mort(361)(362). - 30 à 98 % des suicidants présentaient au moment de leur tentative de suicide, un trouble de l’axe I ou de II(363)(364). Nous allons étudier dans la littérature le lien entre la suicidalité et trois troubles psychiatriques : les Troubles à symptomatologie somatique, les CPNE et le TSPT. Nous étudierons également les liens spécifiques de l’épilepsie, maladie chronique, avec les idéations suicidaires, les tentatives de suicide et le suicide. 1.5.3 Suicidalité dans les Troubles à symptomatologie somatique Dans le DSM-5, il a été précisé que le Trouble à symptomatologie somatique pouvait avoir un lien avec le risque suicidaire. Quand le trouble à symptomatologie somatique est associé à des troubles dépressifs, il existe une augmentation du risque suicidaire. En revanche, on ne sait pas si le trouble à symptomatologie somatique est associé à un risque suicidaire indépendant de son lien avec le trouble dépressif(1). Dans une étude en soins primaires sur 1645 patients, 142 patients répondaient aux critères d’un trouble somatoforme. 23,9 % avaient des idées suicidaires actives au cours des 6 mois précédents ; 17,6 % avaient tenté de se suicider dans le passé, la majorité après l’apparition des symptômes somatoformes(365). Dans une autre étude sur les idées suicidaires dans un groupe de patients souffrant de troubles dissociatifs (n=40), 32,5 % des patients avaient également des troubles somatoformes et 37,5 % des idées suicidaires. Parmi les sujets qui rapportaient des idéations suicidaires, 80 % avaient déjà commis une tentative de suicide. Les malades souffrant de troubles dissociatifs qui avaient également des troubles somatoformes présentaient plus fréquemment des idées suicidaires(366). Dans un centre tertiaire de pédiatrie, 282 patients âgés de 12 à 22 ans ont été inclus suite à un diagnostic de Trouble à symptomatologie somatique. Il est noté plus de troubles anxieux et d’antécédent de tentatives de suicide(367). 68__________________________________________________________________ Abel Guillen Une étude sur 120 sujets suivis en ambulatoire en psychiatrie montre que les troubles somatoformes sont significativement associées à des antécédents de tentatives de suicide après avoir contrôlé statistiquement les effets des comorbidités tels qu’un trouble dépressif majeur ou un trouble de la personnalité(368). D’autres études sont nécessaires pour connaître l’association entre risque suicidaire et les Troubles à symptomatologie somatique. 1.5.4 Suicidalité dans l’épilepsie Une méta-analyse menée sur 76 cohortes avec des patients souffrants d’épilepsie, soit un total de 61 000 patients, retrouve 190 décès par suicide. Pour un groupe de sujets équivalent en population générale, nous nous serions attendus à 58 décès par suicide. Le risque est donc significativement augmenté : OR : 3,3 ; IC à 95 % [2,8-3,7](138). On note une augmentation de 3 à 5 fois du risque de suicide chez des patients épileptiques comparé à la population générale(7)(8)(369) et une augmentation de 25 fois en cas d’épilepsie du lobe temporal(9)(138). Le risque serait augmenté suite à l’annonce diagnostique, puis décroit. Cette période de vulnérabilité pourrait être liée au retentissement sur la vie quotidienne (p. ex. impossibilité de conduire, difficultés rencontrées au travail)(8). Le taux de gestes auto-agressifs est environ deux fois plus élevé(370). La prévalence sur la vie entière d’idéations suicidaires dans la population générale est de 12 %. Elle atteint 25 % chez les patients épileptiques(6). Chez les patients épileptiques, la présence d’idéations suicidaires est fortement augmentée pour ceux qui ont également des comorbidités psychiatriques tels les troubles anxieux (OR : 3,3 ; IC à 95 % [1,4–7,5], p = 0,001) ou un trouble dépressif (OR : 4,8 ; IC à 95 % [1,9–12,5], p = 0,001). Chez les patients qui ont deux ou plus de comorbidités psychiatriques, les idéations suicidaires sont très augmentées : OR : 21,6 ; IC à 95 % [4,4–105,9], p < 0.0001)(10). Dans une étude incluant 145 sujets adultes souffrant d’épilepsie généralisée idiopathique avec des comorbidités psychiatriques interictales, 1 suicide et 7 tentatives ont été observés. Les tentatives de suicide ont été associées de façon significative à des facteurs psychosociaux(371). J. F. Tellez et coll. dégageraient une liste de caractéristiques qui doivent conduire à être plus particulièrement vigilant au risque suicidaire : un jeune âge, une épilepsie pharmacorésistante, une fréquence importante des crises d’épilepsie et des antécédents psychiatriques comme un épisode dépressif majeur(6). Partie 1 – Revue critique de la littérature ___________________________________________ 69 1.5.5 Suicidalité dans les CPNE Avant la mise en place de l’étude SUITECPNE, nous avions trouvé un seul article qui comparait les malades souffrant de CPNE ou CE/CPNE par rapport aux patients épileptiques pour les idéations suicidaires, dans un service d’épileptologie pédiatrique. Dans cette étude, les enfants diagnostiqués avec CPNE ou CE/CPNE rapportaient significativement plus d’idéations suicidaires que les enfants souffrant d’épilepsie CE(12). Nous avons donc mis en place l’étude SUITECPNE qui est réalisée cette fois-ci dans un centre de référence d’épileptologie adulte. 1.5.6 Suicidalité dans les TSPT La littérature dédiée au suicide n’étudie et ne mentionne le TSPT que rarement alors que la littérature sur les psychotraumatismes montre une augmentation du risque suicidaire(372). J. L. Gradus et coll. ont étudié le risque suicidaire chez des sujets ayant un diagnostic de réaction de Stress aigu (CIM-10) : ils ont observé un taux de suicide dix fois supérieur aux sujets contrôles avec un risque supérieur la première année(373). Dans une méta-analyse sur 51 études, K. Krysinska et coll. ont confirmé les liens entre tentatives de suicide antérieures, idées de suicide actuelles et évènement traumatique. Ces liens sont affaiblis, mais persistants de manière significative après contrôle des autres comorbidités psychiatriques(372). L’association entre TSPT et suicide nous amène à considérer l’expérience d’un évènement traumatique comme pouvant entraîner, à court terme, un comportement suicidaire chez une partie des sujets exposés(16). Pour les spécialistes, l’évaluation du risque de suicide doit être systématique auprès de personnes souffrant de psychotraumatisme(340). 1.5.7 Conclusion D’autres études sont nécessaires pour mieux connaître l’association entre risque suicidaire et Troubles à symptomatologie somatique. L’étude SUITECPNE compare deux populations dont le risque suicidaire est plus important que la population générale. En effet, les malades souffrant d’épilepsie ont une mortalité par suicide et un risque suicidaire plus élevé. De la même façon qu’il existe un lien entre évènements traumatiques, TSPT et niveau de suicidalité(16), nous pensons trouver un lien entre exposition traumatique, CPNE et niveau de suicidalité. 2 OBJECTIFS Partie 2 – Objectifs ______________________________________________________________ 73 L’objectif principal est de comparer le niveau de suicidalité entre un groupe de malades souffrant d’épilepsie (CE) et un groupe de malades souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) avec ou sans épilepsie, dans un centre de référence d’épilepsie. Les objectifs secondaires : 1. Comparer le groupe CE, le groupe CPNE et le groupe de malades souffrant de CE et de CPNE (CE/CPNE) pour : 1.1. L’intensité d’une idéation suicidaire avec l’échelle d’idéation suicidaire de Beck (SSI). 1.2. Le risque suicidaire avec le module C du MINI 5.0.0. 1.3. L’intensité des symptômes de dépression avec la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck (BDI-SF). 1.4. Les antécédents d’expositions traumatiques avec la liste de pointage des évènements marquants de la Clinician-administered PTSD Scale (CAPS). 1.5. Les symptômes de Trouble de Stress Post-Traumatique avec la PTSD CheckList-Specific (PCL-S). 2. Comparer le groupe absence de TSPT, le groupe TSPT partiel et le groupe TSPT dans le cas des malades souffrant d’épilepsie (CE), des malades souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et de ceux souffrant de CE et de CPNE (CE/CPNE) pour : 2.1. L’intensité d’une idéation suicidaire. 2.2. Le risque suicidaire. 2.3. L’intensité des symptômes de dépression. 2.4. Les antécédents d’expositions traumatiques. 3. Étudier les liens : 3.1. Entre le score de la SSI et le score de BDI-SF, le nombre d’évènements marquants, le score de la PCL-S. 3.2. Entre le score de la PCL-S et le nombre d’évènements marquants, le score de BDI-SF. Hypothèse principale : Le niveau de suicidalité des patients souffrant de CPNE avec ou sans épilepsie est supérieur aux patients souffrant d’épilepsie sans CPNE dans un centre de référence d’épilepsie. 3 SUJETS ET METHODE Partie 3 – Sujets et méthode _______________________________________________________ 77 3.1 Schéma de la recherche L’étude SUITECPNE est une étude épidémiologique, observationnelle, descriptive, transversale qui consiste à évaluer le niveau de suicidalité et d’exposition traumatique chez des patients souffrant d’épilepsie (CE), chez des patients souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et chez des patients souffrant d’épilepsie et de CPNE (CE/CPNE) au cours d’un entretien psychiatrique, durant l’hospitalisation nécessaire pour réaliser la vidéoEEG. 78__________________________________________________________________ Abel Guillen 3.2 Sujets 3.2.1 Critères d’inclusion - Patient hospitalisé dans un centre de référence pour explorer une épilepsie en vidéoEEG permettant de diagnostiquer les crises d’épilepsie (CE) et les Crises Psychogènes Non Epileptiques (CPNE) - Non opposition suite à la fiche d’information 3.2.2 Critères de non-inclusion - Âge inférieur à 15 ans et 3 mois - Âge supérieur à 65 ans inclus - Patient ne comprenant pas suffisamment le français pour réaliser les tests psychométriques validés en langue française - Pathologie neurodégénérative - Patient bénéficiant d’une mesure de sauvegarde (majeurs sous tutelle ou curatelle) - Patient sous sauvegarde de justice Partie 3 – Sujets et méthode _______________________________________________________ 79 3.3 Mesures 3.3.1 Échelle d’idéation suicidaire de Beck (Scale for suicide Ideation) L’échelle d’idéation suicidaire (Scale for Suicide Ideation : SSI(352)) est composée de 19 items, cotés de 0 à 2. Le score va de 0 à 38, plus le score est élevé plus l’idéation suicidaire est importante. Les cinq premiers items sont des questions de dépistage qui permettent d’évaluer le désir du patient de vivre ou de mourir, y compris le désir d’attenter à ses jours. Si une idéation suicidaire active ou passive est observée, les autres questions sont posées afin d’évaluer la durée et la fréquence de cette idéation, ainsi que la préparation liée à la tentative de suicide envisagée. Elle mesure l’intensité actuelle et immédiate des attitudes, comportements et plans suicidaires dénotant une intention de mettre fin à ses jours(374). Elle figure parmi les mesures d’évaluation qui ont montré une validité prédictive des décès par suicide(375). Elle s’avère en mesure de faire une distinction entre les adultes et les adolescents avec et sans antécédents suicidaires(376)(377). Elle peut être utilisée par un clinicien ou par un patient en auto-questionnaire. Il faut compter environ 5 à 10 minutes pour la passation de cette échelle. 3.3.2 Forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck La forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck (Beck Depression Inventory-Short Form : BDI-SF(378)) est une échelle d’autoévaluation de la dépression composée de 13 items sur les 21 de la Beck Depression Inventory (BDI)(379). Elle comprend la sous-échelle (items 1 à 13) portant sur le plan cognitivo-affectif. Les items 14 à 21 de la BDI (absentes de la BDI-SF) portent sur le ressenti somatique. Des versions françaises de la BDI(380) et de la BDI-SF(381) existent, ainsi qu’une version plus récente, la BDI-II(382), modifiée afin de tenir compte des critères du DSM-IV. Chaque item est coté de 0 à 3. Il s’agit d’un auto-questionnaire d’environ 5 minutes où il est demandé au sujet de remplir le questionnaire en entourant le numéro qui correspond à la proposition choisie (plusieurs numéros peuvent être entourés si plusieurs propositions conviennent). Il faut tenir compte de la côte la plus forte choisie pour un même item et la note va de 0 à 39. Le questionnaire s’applique aux sujets âgés de 13 ans et plus. La BDI et ses dérivés sont largement utilisés pour apprécier la sévérité d’un état dépressif, mais n’ont pas été spécifiquement conçus pour mesurer le risque suicidaire. Le score total à la BDI ne possède qu’une faible relation avec le risque de passage à l’acte suicidaire(377)(383). 80__________________________________________________________________ Abel Guillen Pour la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck, il existe des seuils de gravité retenus par A. Beck et A. Beamesderfer(384) pour alerter le clinicien : - 0 à 4 : pas de dépression - 4 à 7 : dépression légère - 8 à 15 : dépression modérée - 16 à 39 : dépression sévère M. Desseilles et coll. se sont intéressés aux corrélations existant entre l’item « suicide » de la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck, l’échelle Hamilton Dépression et l’échelle d’idéation suicidaire (SSI) de Beck(385). D’un point de vue clinique, l’item « suicide » de la BDISF n’est pas suffisant pour quantifier les idéations suicidaires et ne permet pas de réaliser le suivi précis du risque suicidaire d’un patient(386). 3.3.3 Module C du MINI 5.0.0. : risque suicidaire Le Mini International Neuropsychiatric Interview 5.0.0. (MINI 5.0.0.)(387) est un entretien diagnostique structuré, d’une durée de passation brève, explorant de façon standardisée, les principaux troubles psychiatriques de l’axe I du DSM-IV. Il est divisé en modules. Le module C, utilisé en clinique, mesure le risque suicidaire actuel : absent, léger, moyen et élevé (environ 5 minutes). 3.3.4 Liste de pointage des évènements marquants de la CAPS L’échelle de l’état de stress post-traumatique administrée en clinique, version française de CAPS (Clinician-administered PTSD Scale)(388), est l’instrument de référence pour établir le diagnostic de Trouble Stress Post-Traumatique (TSPT). Pour faire passer l’ensemble du questionnaire, il faut environ soixante minutes(389). La CAPS est le seul questionnaire apportant des éléments à la fois sur la fréquence et l’intensité des symptômes, avec des points d’ancrage spécifiques comportementaux(389). Pour notre étude, nous avons uniquement utilisé la liste de pointage des évènements marquants (environ 5 minutes) qui sont des situations difficiles ou stressantes qu’une personne peut avoir à subir. Pour chaque évènement, il y a une ou plusieurs cases pour indiquer que : (a) la personne a personnellement vécu une telle situation ; (b) la personne a été témoin d’une telle situation vécue par une autre personne ; (c) la personne a appris qu’une telle situation était arrivée à l’un de ses proches ; (d) cela ne s’applique pas à elle. Le pire évènement vécu par le sujet était alors choisi comme évènement index pour évaluer les symptômes de TSPT. Partie 3 – Sujets et méthode _______________________________________________________ 81 3.3.5 Post-Traumatic Checklist Specific (PCL-S) La Post-Traumatic Checklist Specific (PCL-S)(390) est un autoquestionnaire simple(389) d’environ 10 minutes mesurant les trois sous-syndromes principaux de l’état de stress posttraumatique : la répétition (items 1 à 5), l’évitement (items 6 à 12) et l’hyperactivité neurovégétative (items 13 à 17). L’échelle est composée de 17 items correspondant aux 17 symptômes du TSPT définis par le DSM-IV-TR(63). Le patient doit répondre à chaque item sur une échelle de Lickert qui va de 1 (Pas du tout) à 5 (Très souvent). Le score total de l’échelle va de 17 à 85, plus le score est élevé plus les symptômes de TSPT sont intenses. La validité de la traduction française a été vérifiée(391). Le score total des symptômes de répétition se situe entre 5 et 25, le score total des symptômes d’évitement est compris entre 7 et 35 et celui des symptômes d’hyperactivité neurovégétative entre 5 et 25. Avec un score ≥45, la PCL-S présente une efficacité diagnostique élevée (0,94)(391). Au-dessus de 44 en population générale, il est possible d’attester que les symptômes de TSPT sont cliniquement significatifs(390)(391). Avec la PCL-S, nous parlerons de TSPT partiel si au moins 1 symptôme B est côté au moins 3, associé à la présence d’au moins 3 symptômes C (côtés chacun au moins 3) ou d’au moins 2 symptômes D (côtés chacun au moins 3)(331)(332). Nous parlerons également de TSPT partiel (subsyndromique) si au moins 1 symptôme B est côté au moins 3 pendant un mois. 82__________________________________________________________________ Abel Guillen 3.4 Procédure Ce protocole a reçu un avis favorable par le Comité d’Éthique de la Recherche des Hôpitaux de Toulouse (n° 04-615) et par le Comité Consultatif sur le Traitement de l’Information en matière de Recherche dans le domaine de la Santé (n° 15.836bis). Durant l’hospitalisation nécessaire pour réaliser la vidéo-EEG, les patients, inclus avant que le diagnostic de CE ou de CPNE soit porté, passent une série de questionnaires en moins de 35 minutes lors d’une consultation avec un médecin psychiatre : 1- L’échelle d’idéation suicidaire de Beck (environ 5 à 10 minutes). 2- La forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck (environ 5 minutes). 3- Le module C du Mini International Neuropsychiatric Interview 5.0.0. (MINI 5.0.0.) correspondant au risque suicidaire (environ 5 minutes). 4- La liste de pointage des évènements marquants de la CAPS (environ 5 minutes). 5- La Post-Traumatic Checklist Specific PCL-S (environ 10 minutes). La consultation psychiatrique et les échelles psychométriques permettent d’évaluer les troubles psychopathologiques à savoir le niveau de suicidalité, le niveau de dépression, ainsi que l’exposition traumatique, l’intensité des éventuels symptômes de TSPT, et un éventuel TSPT ou TSPT partiel. La forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck est déjà proposée en pratique courante dans le centre de référence d’épileptologie de Toulouse pour dépister une éventuelle dépression. La SSI et le MINI 5.0.0. suicidaire permettent d’évaluer le niveau de suicidalité des patients pour la mise en place d’une prise en charge psychiatrique adaptée avant la sortie du patient du service où se déroule la vidéo-EEG. La liste de pointage des évènements marquants de la CAPS et la PCL-S permettent d’évaluer l’exposition traumatique dans les groupes CE, CPNE et CE/CPNE et de réaliser un dépistage de TSPT dans une population à risque. À la fin de chaque consultation, une prise en charge psychiatrique adaptée est mise en place pour le patient selon le niveau de suicidalité et les pathologies psychiatriques diagnostiquées lors de la passation des échelles. Les traitements des patients sont pris en compte. Pour les patients dont un diagnostic de CPNE est posé, une plaquette d’information pour le patient lui est remise pour une meilleure compréhension de la maladie. Lors d’une orientation vers un psychiatre ou un psychologue, une plaquette d’information pour les professionnels est également à disposition. Enfin, pour assurer un lien avec le médecin traitant, une troisième plaquette est jointe avec le courrier de sortie. Les plaquettes sont en annexes. Partie 3 – Sujets et méthode _______________________________________________________ 83 3.5 Analyses statistiques Pour réaliser des études statistiques en psychométrie, les échelles en psychiatrie sont considérées comme des variables continues. Lorsque nous aurons terminé l’étude SUITECPNE (environ 150 patients inclus), nous avons prévu de réaliser les analyses statistiques suivantes. 3.5.1 Normalité des variables Nous vérifierons la normalité des variables. Si les données ne sont pas normalement distribuées, nous pourrons utiliser une transformation de la variable avec son logarithme : le logarithme de la variable pourra être normalement distribué. Les tests paramétriques sont robustes (non sensible à l’hypothèse de normalité des données) et plus faciles à interpréter. Si nous n’obtenons pas une variable normalement distribuée, il sera nécessaire de réaliser les tests non paramétriques. 3.5.2 Dans le cas de l’utilisation de tests paramétriques Pour l’objectif principal, un test de Student sera utilisé pour comparer les moyennes du score de la SSI entre le groupe de malades souffrant d’épilepsie (CE) et le groupe constitué des malades souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et ceux souffrant à la fois d’épilepsie et de CPNE (CE/CPNE). Afin d’ajuster l’effet du groupe sur le score SSI selon diverses variables (par exemple, l’âge, le sexe, la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck, le module C du MINI 5.0.0., la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS, le score à la PCL-S) et son intervalle de confiance à 95 %, nous utiliserons un modèle linéaire. Pour les objectifs secondaires : 1. Une analyse de variance sera utilisée pour comparer les moyennes des scores de la SSI, de BDI-SF, de la PCL-S et du nombre d’évènements marquants entre le groupe CE, le groupe CPNE et le groupe CE/CPNE. Un test du χ2 de Pearson nous permettra d’étudier l’association entre les résultats du module C du MINI 5.0.0 (absent, léger, moyen et élevé) et les groupes CE, CPNE et CE/CPNE, ainsi que l’association entre les niveaux de dépression selon la BDI-SF (pas de dépression, dépression légère, modérée ou sévère) et ces trois groupes. 84__________________________________________________________________ Abel Guillen Nous étudierons également avec un test du χ2 de Pearson l’association entre les résultats du module C du MINI 5.0.0. et les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT, ainsi que l’association entre les niveaux de dépression selon la BDI-SF et ces trois groupes. Nous vérifierons la dépendance entre les résultats du module C du MINI 5.0.0. et les niveaux de dépression selon la BDI-SF avec un test du χ2 de Pearson. 2. Dans chacun des groupes CE, CPNE et CE/CPNE, nous utiliserons une analyse de variance pour comparer les moyennes du score SSI, de BDI-SF et du nombre d’évènements marquants selon l’absence de TSPT, la présence d’un TSPT partiel ou la présence d’un TSPT. Pour chacun des groupes CE, CPNE et CE/CPNE, un test du χ2 de Pearson nous permettra de comparer les pourcentages des résultats du module C du MINI 5.0.0 (absent, léger, moyen et élevé) entre les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT. 3. Le test de Spearman sera utilisé pour rechercher : - une corrélation entre le score de la SSI et le score de BDI-SF. - une corrélation entre le score de la SSI et le nombre d’évènements marquants. - une corrélation entre le score de la SSI et le score de la PCL-S. - une corrélation entre le score de la PCL-S et le nombre d’évènements marquants. - une corrélation entre le score de la PCL-S et le score de la BDI-SF. 3.5.3 Dans le cas de l’utilisation de tests non-paramétriques Pour l’objectif principal, un test de Mann-Whitney sera utilisé pour comparer les distributions de la SSI entre le groupe de patients souffrant d’épilepsie (CE) et le groupe constitué des malades souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et ceux souffrant à la fois d’épilepsie et de CPNE (CE/CPNE). Pour les objectifs secondaires, les analyses statistiques se feront sur trois groupes : CE, CPNE et CE/CPNE. 1. Un test de Kruskal-Wallis sera utilisé pour comparer les distributions du score de la SSI, de BDI-SF, de la PCL-S et du nombre d’évènements marquants entre le groupe de patients souffrant d’épilepsie (CE), le groupe de patients souffrant de Crises psychogènes non épileptiques (CPNE) et le groupe de patients souffrant de CE et de CPNE (CE/CPNE). Un test du χ2 de Pearson nous permettra d’étudier l’association entre les résultats du module C du MINI 5.0.0 (absent, léger, moyen et élevé) et les groupes CE, CPNE et CE/CPNE, ainsi que l’association entre les niveaux de dépression selon la BDI-SF (pas de dépression, dépression légère, modérée ou sévère) et ces trois groupes. Partie 3 – Sujets et méthode _______________________________________________________ 85 Nous étudierons également avec un test du χ2 de Pearson l’association entre les résultats du module C du MINI 5.0.0. et les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT, ainsi que l’association entre les niveaux de dépression selon la BDI-SF et ces trois groupes. Nous vérifierons la dépendance entre les résultats du module C du MINI 5.0.0. et les niveaux de dépression selon la BDI-SF avec un test du χ2 de Pearson. 2. Dans chacun des groupes CE, CPNE et CE/CPNE, nous utiliserons un test de KruskalWallis pour comparer les distributions du score de la SSI, de BDI-SF et du nombre d’évènements marquants selon l’absence de TSPT, la présence d’un TSPT partiel ou la présence d’un TSPT. Pour chacun des groupes CE, CPNE et CE/CPNE, un test du χ2 de Pearson nous permettra de comparer les pourcentages des résultats du module C du MINI 5.0.0 (absent, léger, moyen et élevé) entre les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT 3. Le test de Spearman sera utilisé pour rechercher : - une corrélation entre le score de la SSI et le score de BDI-SF. - une corrélation entre le score de la SSI et le nombre d’évènements marquants. - une corrélation entre le score de la SSI et le score de la PCL-S. - une corrélation entre le score de la PCL-S et le nombre d’évènements marquants. - une corrélation entre le score de la PCL-S et le score de la BDI-SF. 4 RESULTATS Partie 4 – Résultats ______________________________________________________________ 89 4.1 Participants À la fin de l’étude SUITECPNE, nous espérons inclure environ 150 sujets pour obtenir une puissance suffisante. Pour l’analyse intermédiaire présentée ici, 76 sujets éligibles ont été contactés dont 7 (9 %) n’ont pas souhaité avoir de consultation avec un psychiatre et répondre aux questionnaires de l’étude SUITECPNE. 69 sujets ont donc accepté la consultation et la passation des questionnaires. Parmi eux 18 patients ont eu un diagnostic de Crises Psychogènes Non épileptiques (26 %), 42 un diagnostic d’épilepsie (61 %) et 1 un diagnostic d’épilepsie et de CPNE. Il n’a pas été possible de classer 8 sujets dans l’un de nos 3 groupes : - 2 sujets avaient des CPNE possibles. - 1 sujet a présenté des crises d’épilepsie lors d’un probable sevrage en benzodiazépine dans un contexte de surconsommation. - 1 sujet présentait des troubles de l’attention dans un contexte de dette de sommeil et de trouble anxieux généralisé. - 1 sujet présentait une symptomatologie en lien avec un possible syndrome d’apnée du sommeil. - 1 sujet présentait des malaises dont l’origine suspectée était plutôt cardiaque, mais dont on ne pouvait exclure la possibilité de crises d’épilepsie et crises psychogènes non épileptiques. - Pour 2 sujets, il n’était pas possible de conclure sur un diagnostic. Les analyses ont donc porté sur 61 participants. Les diagnostics ont été confirmés par les neurologues du service tertiaire d’épileptologie adulte : Docteur Luc Valton et Docteur Marie Denuelle. Le premier groupe épilepsie (CE) a un âge moyen de 34,9 ans (Erreur Standard=1,9) et le deuxième groupe CPNE ou CE/CPNE a un âge moyen de 31,4 ans (Erreur Standard=3). Dans le groupe CE, il y a 16 hommes (38 %) pour 26 femmes (62 %), dans le groupe CPNE, il y a 5 hommes (28 %) pour 13 femmes (72 %) et dans le groupe CE/CPNE, nous retrouvons 1 femme. Il n’y a pas d’association significative entre la variable sexe et l’un des trois groupes. 90__________________________________________________________________ Abel Guillen Figure 1 – Diagramme de flux Patients orientés en vidéo-EEG (n=140) Non-inclusion (n=64) Patients éligibles (n=76) Refus (n=7) Patients inclus (n=69) Consultation psychiatre + questionnaires (n=69) Clinicien neurologue expérimenté + vidéo-EEG (n=69) CE (n=42) CPNE (n =18) CE/CPNE (n=1) Autres situations (n=8) Association d’une prise en charge neurologique et psychiatrique Partie 4 – Résultats ______________________________________________________________ 91 4.2 Analyse intermédiaire 4.2.1 Normalité des variables Devant des effectifs réduits (moins de 50 par groupe), un test de Shapiro-Wilk nous a permis d’étudier l’hypothèse nulle de normalité de l’échantillon. L’hypothèse de normalité a été vérifiée pour l’âge et le nombre d’évènements marquants. Cependant, elle a été rejetée pour les scores des trois échelles psychométriques : SSI, BDI-SF et PCL-S. Des tests non paramétriques ont été nécessaires pour réaliser l’analyse intermédiaire des données. 4.2.2 Analyse intermédiaire avec tests non-paramétriques 4.2.2.1 Objectif principal Pour l’objectif principal, les niveaux de suicidalité n’étaient pas significativement différents entre le groupe CE et le groupe CPNE. 4.2.2.2 Objectifs secondaires 4.2.2.2.1 Comparaison des groupes CE et CPNE ou CE/CPNE Lorsque nous aurons terminé l’étude SUITECPNE, nous avons prévu de réaliser des analyses statistiques sur trois groupes (CE, CPNE et CE/CPNE) pour les objectifs secondaires. Pour l’analyse intermédiaire, nous avions un seul sujet dans le groupe CE/CPNE, ce qui ne nous permettait pas de réaliser convenablement des tests statistiques sur 3 groupes. Nous nous sommes contentés de comparer les distributions des scores des échelles psychométriques et du nombre d’évènements marquants entre le groupe CE et le groupe CPNE ou CE/CPNE à l’aide d’un test de Mann-Whitney. Tableau 3 – Comparaison des groupes CE versus CPNE ou CE/CPNE Épilepsie CE CPNE ou CE/CPNE (n=42) (n=19) Test U de Mann-Whitney Moyennes Médianes Moyennes Médianes SSI1 0,7 0 2 0 p = 0,6 BDI-SF2 5,4 6 6,6 5 p = 0,8 n évènements3 3 3 5,2 5 p = 0,01* PCL-S4 19,9 17 30,7 25 p = 0,001* 1 Score total à l’échelle d’idéation suicidaire de Beck total à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 3 Nombre d’évènements à la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS 4 Score total à la Post-Traumatic Checklist-Specific * Rejet de l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur α inférieur à 5% 2 Score à échantillons associés 92__________________________________________________________________ Abel Guillen Nous n’avons pas observé de différence pour les distributions des scores de la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck entre les groupes. Le groupe CPNE ou CE/CPNE rapportait davantage d’expositions à des évènements traumatiques (médianes : 3 vs 5 évènements, p=0,01) et des symptômes de TSPT plus importants (médianes : 17 vs 25, p=0,001) (Tableau 3). Nous n’avons pas observé une dépendance statistiquement significative entre les groupes CE, CPNE et CE/CPNE et l’évaluation du risque suicidaire avec le module C du MINI 5.0.0. Les niveaux de dépression (pas de dépression, dépression légère, modérée ou sévère) ne dépendaient pas de manière significative du groupe. Les niveaux de dépression étaient plus sévères dans le groupe TSPT (χ2 =27,3, p=0,001). Comme nous pouvions nous y attendre, les niveaux de risque suicidaire selon le MINI 5.0.0. (non, léger, moyen et élevé) augmentaient selon les niveaux de dépression (χ2 =41,3, p=0,001). 4.2.2.2.2 Comparaison des groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT dans le groupe CE Devant l’absence de sujet souffrant de TSPT dans le groupe CE, nous avons comparé les groupes absence de TSPT (n=38) et TSPT partiel (n=4) avec un test de Mann-Whitney. Nous n’avons pas observé de différence statistiquement significative pour les distributions du score de la SSI, de la BDI-SF et pour le nombre d’évènements marquants entre les groupes absence de TSPT et TSPT partiel (Tableau 4). Tableau 4 – Dans le groupe CE, comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT Absence TSPT TSPT partiel TSPT Test U de (n=38) (n=4) (n=0) Mann-Whitney Méd Moy Méd SSI1 0,8 0 0,2 0 p = 0,7 BDI-SF2 5,3 5,5 7 7,5 p = 0,5 2,9 3 4 4 p = 0,2 n évènements3 Moy Méd à échantillons Moy associés 1 Score total à l’échelle d’idéation suicidaire de Beck total à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 3 Nombre d’évènements à la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS * Rejet de l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur α inférieur à 5% 2 Score Nous n’avons pas trouvé une dépendance statistiquement significative entre les groupes absence de TSPT et TSPT partiel et l’évaluation du risque suicidaire avec le module C du MINI 5.0.0. Partie 4 – Résultats ______________________________________________________________ 93 4.2.2.2.3 Comparaison des groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT dans le groupe CPNE ou CE/CPNE Dans le groupe CPNE, 3 malades présentaient des symptômes cliniquement significatifs de TSPT. Nous avons comparé les groupes absence de TSPT (n=9), TSPT partiel (n=7) et TSPT (n=3) avec un test de Kruskal-Wallis. Les patients avec symptômes cliniquement significatifs de TSPT avaient significativement plus d’idéations suicidaires (Tableau 5). Nous n’avons pas observé de différence statistiquement significative pour les distributions du score de la BDI-SF et pour le nombre d’évènements marquants entre les groupes. Tableau 5 – Dans le groupe CPNE ou CE/CPNE, comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT Absence TSPT TSPT partiel TSPT Test de (n=9) (n=7) (n=3) Kruskal-Wallis à échantillons Moy Méd Moy Méd Moy Méd SSI1 0,1 0 0 0 12,3 18 p = 0,02* BDI-SF2 4,7 5 5,6 5 15 19 p = 0,5 4,1 3 4,9 5 9,3 10 p = 0,08 n évènements3 indépendants 1 Score total à l’échelle d’idéation suicidaire de Beck total à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 3 Nombre d’évènements à la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS * Rejet de l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur α inférieur à 5% 2 Score Le risque suicidaire évalué avec le module C du MINI 5.0.0. était significativement plus important chez les malades présentant des symptômes cliniquement significatifs de TSPT (χ2=12,2, p=0,016). 4.2.2.2.4 Comparaison des groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT Pour les analyses intermédiaires, nous avons comparé les groupes absence de TSPT (n=47), TSPT partiel (n=11) et TSPT (n=3) avec un test de Kruskal-Wallis, que les patients fassent partie du groupe CE ou CPNE. Les patients avec symptômes cliniquement significatifs de TSPT avaient significativement plus d’idéations suicidaires et rapportaient un plus grand nombre d’évènements marquants (Tableau 6). Nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative pour les distributions du score de la BDI-SF entre les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT 94__________________________________________________________________ Abel Guillen Tableau 6 – Comparaison des groupes Absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT Absence TSPT TSPT partiel TSPT Test de (n=47) (n=11) (n=3) Kruskal-Wallis à échantillons Moy Méd Moy Méd Moy Méd SSI1 0,7 0 0,09 0 12,3 18 p = 0,007* BDI-SF2 5,1 5 6,1 6 15 19 p = 0,4 3,2 3 4,5 4 9,3 10 p = 0,004* n évènements3 indépendants 1 Score total à l’échelle d’idéation suicidaire de Beck total à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 3 Nombre d’évènements à la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS * Rejet de l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur α inférieur à 5% 2 Score Le risque suicidaire évalué avec le module C du MINI 5.0.0. était significativement plus important chez les malades présentant des symptômes cliniquement significatifs de TSPT (χ2=15,4, p=0,018). 4.2.2.2.5 Recherche de corrélations avec test de Spearman Tableau 7 – Matrice de corrélation SSI1 BDI-SF2 Nombre PCL-S4 d’évènements marquants3 SSI1 Coef. de corrélation 0,448** 0,091 0,223 0,001 0,485 0,084 61 61 61 0,448** 0,162 0,310* 0,001 0,212 0,015 61 61 61 Sig. (bilatérale) BDI-SF2 Coef. de corrélation Sig. (bilatérale) marquants3 d’évènements Nombre N PCL-S4 Rho de Spearman N Coef. de corrélation 0,091 0,162 0,371** Sig. (bilatérale) 0,485 0,212 0,003 61 61 61 Coef. de corrélation 0,223 0,310* 0,371** Sig. (bilatérale) 0,084 0,015 0,003 N N 61 61 total à l’échelle d’idéation suicidaire de Beck 2 Score total à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 3 Nombre d’évènements à la liste de pointage des évènements marquants de la CAPS 4 Score total à la Post-Traumatic Checklist-Specific ** La corrélation est significative au niveau 0,01 (bilatéral) * La corrélation est significative au niveau 0,05 (bilatéral) 1 Score 61 Partie 4 – Résultats ______________________________________________________________ 95 Le test de Spearman n’a pas mis en évidence de corrélation significative entre le score de la SSI et le score de la PCL-S et entre la SSI et le nombre d’évènements marquants. Il a mis en évidence une corrélation statistiquement significative entre le score de la SSI et le score de la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck (coefficient de corrélation=0,448 ; p=0,001). Le test de Spearman a mis en évidence une corrélation statistiquement significative entre le score de la PCL-S et le nombre d’évènements marquants (coefficient de corrélation=0,371 ; p=0,003), ainsi qu’avec le score de la BDI-SF (coefficient de corrélation=0,310 ; p=0,015). 5 DISCUSSION Partie 5 – Discussion _____________________________________________________________ 99 5.1 Résultats intermédiaires et données de la littérature La suicidalité évaluée avec l’échelle d’idéation suicidaire de Beck n’était pas significativement différente entre le groupe CE et le groupe CPNE ou CE/CPNE, alors qu’une étude réalisée dans un service d’épileptologie pédiatrique avait observé que les enfants diagnostiqués avec CPNE ou CE/CPNE rapportaient significativement plus d’idéations suicidaires que les enfants souffrant d’épilepsie(12). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les groupes CE, CPNE et CE/CPNE pour l’évaluation du risque suicidaire avec le module C du MINI 5.0.0., ce qui était cohérent avec les résultats obtenus avec l’échelle d’idéation suicidaire de Beck. Le groupe CPNE ou CE/CPNE rapportait davantage d’expositions à des évènements traumatiques et de symptômes de TSPT. Les 3 malades qui présentaient un TSPT probable (scores à la PCL-S ≥ 45) souffraient tous de CPNE. Ces résultats étaient concordants avec d’autres études qui montrent qu’une majorité de la population des malades CPNE a connu une exposition à un évènement traumatique(13)(225)(226)(227) avec une prévalence plus importante de TSPT(14)(15)(348)(392). Nous n’avons pas observé de différence pour l’intensité des symptômes de dépression entre le groupe CE et le groupe CPNE ou CE/CPNE. Les niveaux de dépression selon la BDI-SF ne dépendaient pas non plus de ces groupes. Cependant, les scores à la BDI-SF étaient élevés avec des médianes comprises dans la fourchette de 4 à 7 ce qui correspond à une dépression légère. La littérature montre une relation bidirectionnelle entre la dépression et l’épilepsie(141)(162) et l’épisode dépressif majeur est fréquent chez les malades souffrant de CPNE(237). Dans le groupe CE, nous n’avons pas retrouvé de malade atteint de TSPT. L’intensité des idéations suicidaires n’était pas statistiquement différente entre le groupe absence de TSPT et TSPT partiel. Par contre, dans le groupe CPNE ou CE/CPNE, l’intensité de l’idéation suicidaire pour les patients souffrant de TSPT était statistiquement plus élevée que ceux du groupe TSPT partiel et absence de TSPT. De la même façon, le risque suicidaire était significativement plus important chez les malades présentant des symptômes cliniquement significatifs de TSPT. Or, nous savons qu’il existe un lien entre évènements traumatiques, TSPT et risque suicidaire(16). 100 _________________________________________________________________ Abel Guillen Nous n’avons pas observé de différence pour l’intensité des symptômes de dépression entre les groupes absence de TSPT, TSPT partiel et TSPT que ce soit dans le groupe CE, dans le groupe CPNE ou CE/CPNE ou dans les deux groupes réunis. Cependant, pour les niveaux de dépression, ils étaient plus sévères dans le groupe TSPT et nous avons mis en évidence une corrélation entre le score de la BDI-SF et le score de la PCL-S. Nous savons qu’il existe une association entre TSPT et troubles dépressifs : le TSPT augmente par trois le risque de souffrir d’une dépression(339). Il n’y avait qu’un seul sujet CE/CPNE. Pourtant, la comorbidité a pu être évaluée jusqu’à 36 % dans certaines études(221)(222). L’épilepsie est considérée comme un facteur prédisposant de CPNE(237). Durant les quinze dernières années, peu d’études se sont intéressées aux patients qui souffrent d’épilepsie et de CPNE à la fois pour les comparer avec les patients souffrant de CPNE sans épilepsie et ceux souffrant d’épilepsie sans CPNE(223). Partie 5 – Discussion ____________________________________________________________ 101 5.2 Les limites de l’étude Nous n’avons pas pu évaluer les différences entre la population générale et les malades hospitalisés pour un monitoring vidéo-EEG programmé pour bilan de crises répétées, car nous n’avons pas réalisé de comparaison avec des sujets contrôles sains. Il n’a pas été possible non plus d’extrapoler nos conclusions aux patients épileptiques ou CPNE suivis en ambulatoire. Pour le critère principal, nous nous attendions à observer des idéations suicidaires plus importantes chez les malades souffrant de CPNE ou de CE/CPNE, comme l’étude dans un service d’épileptologie pédiatrique. La mise en évidence d’une différence statistiquement significative était d’autant plus difficile que nous comparions des populations dont le risque suicidaire était plus important que la population générale. Nous ne pouvons pas exclure que cette absence de significativité statistique soit liée au manque de puissance de l’analyse intermédiaire. Une puissance plus importante de l’étude avec 150 patients inclus pourrait nous permettre d’observer cette différence. Pour le groupe CE/CPNE, nous n’avions qu’un seul sujet inclus, ce qui ne nous a pas permis d’évaluer les spécificités de ces malades atteints d’épilepsie et de CPNE à la fois(223). Pour évaluer les comorbidités psychiatriques, des échelles psychométriques comme la Neurological Disorders Depression Inventory for Epilepsy (NDDI-E) complété du questionnaire de dépistage du Trouble Anxiété Généralisée GAD-7 (179) auraient été plus pertinentes pour le groupe des malades souffrant d’épilepsie. Pour évaluer la tendance à la dissociation, des échelles comme la Dissociative Experiences Scale(242)(228) et le Questionnaire de dissociation somatoforme SDQ-20(263) auraient pu être pertinentes. Des études ont montré deux groupes chez les malades souffrant de CPNE : les patients avec et sans tendance dissociative(264). La recherche dans le domaine de la psychotraumatologie a confirmé que la détresse et la dissociation péritraumatique immédiates jouent un rôle dans le développement de troubles psychologiques liés à un traumatisme. La Peritraumatic Distress Inventory (PDI)(393) et la Peritraumatic Dissociative Experience Questionnaire (PDEQ)(394) nous auraient permis d’évaluer la détresse et la dissociation au moment de l’évènement traumatique. 102 _________________________________________________________________ Abel Guillen 5.3 Les perspectives de recherches cliniques Une étude multicentrique pourrait permettre une augmentation du nombre de participants et par conséquent, une augmentation de la puissance de l’étude. L’éventuelle relation entre la dissociation péritraumatique et le développement ultérieur de CPNE nécessiterait d’être investiguée dans des études épidémiologiques prospectives et longitudinales pour mettre en évidence un éventuel lien de causalité. La Peritraumatic Distress Inventory (PDI) et la Peritraumatic Dissociative Experience Questionnaire (PDEQ) nous permettraient d’évaluer la détresse et la dissociation au moment de l’évènement traumatique. L’IRMf nous permettrait de comparer les sujets avec CPNE à des sujets contrôles. Nous pourrions comparer ces résultats à des sujets souffrant de TSPT pour étudier si le rapprochement des CPNE des TSPT avec symptômes dissociatifs est pertinent. Nous pourrions étudier des corrélations entre les scores des échelles PDI et PDEQ et les résultats en IRMf. CONCLUSION Conclusion ___________________________________________________________________ 105 Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément. A. Einstein Les Troubles à symptomatologie somatique se retrouvent à tous les niveaux du système de soins, mais restent mal connus. Les malades souffrant de ces troubles peuvent connaître un grand nombre d’investigations diagnostiques et de gestes thérapeutiques non dénués de risque. Lorsque le diagnostic est enfin posé, le relai avec des professionnels de la santé mentale reste délicat et nécessite de se faire progressivement. Une absence d’explication lésionnelle ou physiopathologique aux symptômes est souvent une énigme inconfortable, autant pour le médecin que pour le malade. Cette nouvelle catégorie du DSM-5 est une tentative pour poser le diagnostic sur la présence de symptômes positifs et pas seulement sur l’élimination d’un diagnostic « somatique ». Des mécanismes psychologiques accentuent la souffrance qu’elle soit d’origine somatique ou psychique. Les études sur ces troubles mettent en évidence une augmentation du risque suicidaire, ce qui nous montre qu’il ne faut pas sous-estimer la souffrance concomitante. L’étude SUITECPNE s’intéresse tout particulièrement à l’un d’eux : les Crises Psychogènes Non Epileptique ou Trouble de Conversion avec attaques ou crises épileptiformes. Chez les malades adressés pour réaliser un monitoring vidéo-EEG au CHU de Toulouse, 26 % des sujets inclus ont eu un diagnostic de CPNE. La vidéo-EEG reste actuellement l’examen paraclinique qui autorise le niveau le plus élevé de certitude diagnostique. La prise en charge des CPNE demande une coordination des soins entre neurologue, psychiatre et médecin généraliste, ainsi qu’une bonne information de tous les professionnels. Si l’approche biopsychosociale avec les facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants, permet de définir des objectifs de soins pour les professionnels de santé mentale (psychologues, travailleurs sociaux, psychothérapeutes, etc.) et de proposer des options thérapeutiques selon les particularités de chaque cas, il n’en reste pas moins que les CPNE échappent à notre compréhension tout comme les autres Troubles à symptomatologie somatique. La prévalence des comorbidités psychiatriques est également importante chez les patients épileptiques. Il semble exister des relations bidirectionnelles complexes entre les épilepsies et les troubles psychiatriques. Pour une meilleure prise en charge de ces derniers et des malades souffrant de CPNE, l’articulation entre la neurologie et la psychiatrie semble indispensable. 106 _________________________________________________________________ Abel Guillen L’étude SUITECPNE compare deux populations dont le risque suicidaire est plus important que la population générale. Nous nous attendions à observer des idéations suicidaires plus importantes chez les malades souffrant de CPNE, mais les résultats intermédiaires n’ont pas mis en évidence de différence entre les deux groupes. Il est possible que cette absence de significativité statistique soit liée au manque de puissance de l’analyse intermédiaire. Par contre, les résultats intermédiaires montrent que le groupe CPNE a été exposé davantage à des évènements traumatiques et rapporte des symptômes de TSPT plus intenses. Ces résultats vont dans le sens d’un rapprochement des CPNE et des Troubles Stress PostTraumatique avec symptômes dissociatifs. Les CPNE pourraient être des épisodes dissociatifs lors d’évènements précipitants, mais l’éventuelle relation entre la dissociation péritraumatique et le développement ultérieur de CPNE nécessite d’être investiguée dans des études épidémiologiques prospectives et longitudinales pour mettre en évidence un éventuel lien de causalité. BIBLIOGRAPHIE Bibliographie __________________________________________________________________ 109 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. American Psychiatric Association, Crocq M-A, Guelfi J-D, Boyer P, Pull C-B, Pull M-C. DSM-5 - Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. 5e édition. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2015. 1176 p. Abubakr A, Kablinger A, Caldito G. Psychogenic seizures: clinical features and psychological analysis. Epilepsy Behav. juin 2003;4(3):241‑5. Howlett S, Grünewald RA, Khan A, Reuber M. 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Bibliographie __________________________________________________________________ 125 INDEX Index ________________________________________________________________________ 127 A E Adolescent............................................. 58, 79 Einstein, Albert .........................................105 Alexithymie ..... 18, 19, 20, 21, 40, 45, 49, 62 Enfance........................... 5, 19, 41, 56, 61, 62 Angoisse Ictale............................................. 29 F Antidépresseur ......................... 24, 31, 51, 53 Asthénie ................................................. 29, 30 Freud, Sigmund ................... 9, 10, 34, 43, 64 Attaque de panique ..................................... 29 H Axe hypothalamo-hypophysaire ........ 28, 49 B Babinski, Joseph ................................... 10, 35 Hérodote ...................................................... 55 Hyperventilation.......................19, 22, 38, 39 Hystérie................................. 9, 15, 34, 35, 43 Beard, George .............................................. 10 I Biopsychosociale ......... 3, 12, 16, 34, 39, 105 Breuer, Josef ................................................ 10 Briquet, Pierre ................................. 10, 15, 35 C Iatrogénie .............................................. 12, 22 Imagerie par Résonance Magnétique 29, 46, 47 IRMf............................................... 47, 48, 102 Charcot, Jean-Martin .............. 26, 34, 35, 55 Cortisol ..................................... 41, 46, 49, 56 Culture ............................................. 13, 22, 23 D Descartes, René ........................................... 13 Détresse ....11, 16, 17, 18, 21, 23, 42, 44, 57, 58, 101, 102 Dissociation ... 40, 41, 43, 44, 45, 47, 49, 53, 57, 62, 63, 101, 102, 106 Douleur......................... 15, 16, 18, 21, 41, 65 Dysrégulation émotionnelle... 30, 40, 45, 53 L Lacan, Jacques ...................................... 33, 64 M Maltraitance................................. 5, 19, 44, 61 Médicalisation ....................................... 11, 22 Mortalité ................................................ 27, 69 N Neurasthénie ................................... 10, 18, 55 Névrose ................................................. 35, 55 Névrosisme ..................................... 18, 19, 20 128 _________________________________________________________________ Abel Guillen P T Pronostic ............................. 35, 45, 50, 52, 53 Tomographie par Émission de Positron . 47 Psychiatrie de liaison ............................ 34, 52 Traitements antiépileptiques ............... 51, 53 Psychothérapies .................................... 24, 51 Trouble à symptomatologie somatique .. 18, S Selye, Hans .................................................. 55 Single-Photon Emission Computed Tomography ........................................... 48 Somatisation ...10, 11, 12, 15, 19, 21, 22, 23, 24, 61 Syndrome Dysphorique Interictal ............ 30 Système Nerveux Autonome ........19, 49, 56 39, 67 Trouble de conversion 3, 10, 15, 16, 17, 18, 19, 33, 61 Troubles anxieux ... 4, 12, 19, 21, 22, 27, 29, 31, 32, 34, 40, 41, 46, 52, 61, 67, 68, 89 Troubles de la personnalité ... 18, 19, 20, 28, 29, 39, 40, 41, 43, 44, 45, 66, 68 Troubles dépressifs ... 21, 28, 29, 30, 34, 40, 52, 61, 67, 100 ANNEXES Annexes _____________________________________________________________________ 131 Annexes 1 : Analyses statistiques avec SPSS Tests de normalité Tests de normalité Groupes Age SSI BDI-SF Evénements marquants PCL-S Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk Statistique ddl Signification Statistique ddl Signification Épilepsie 0,138 42 0,043 0,954 42 0,091 CPNE 0,157 19 0,200* 0,903 19 0,055 Épilepsie 0,497 42 0,000 0,340 42 0,000 CPNE 0,477 19 0,000 0,380 19 0,000 0,933 42 0,016 Épilepsie 0,096 42 0,200* CPNE 0,255 19 0,002 0,750 19 0,000 Épilepsie 0,146 42 0,026 0,954 42 0,086 0,931 19 0,184 CPNE 0,127 19 0,200* Épilepsie 0,343 42 0,000 0,582 42 0,000 CPNE 0,206 19 0,033 0,875 19 0,017 *. Il s’agit d’une borne inférieure de la signification réelle. a. Correction de signification de Lilliefors 132 _________________________________________________________________ Abel Guillen Variable âge Annexes _____________________________________________________________________ 133 Variable sexe Tableau croisé Groupes * Sexe Effectif Sexe Femme Groupes Total Homme Épilepsie 26 16 42 CPNE 13 5 18 1 0 1 40 21 61 CE+CPNE Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 1,128a 2 0,569 Rapport de vraisemblance 1,456 2 0,483 Association linéaire par linéaire 1,003 1 0,317 Nombre d’observations valides 61 a. 2 cellules (33,3 %) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,34. 134 _________________________________________________________________ Abel Guillen Variable SSI Annexes _____________________________________________________________________ 135 Variable BDI-SF 136 _________________________________________________________________ Abel Guillen Variable Nombre d’évènements marquants Annexes _____________________________________________________________________ 137 Variable PCL-S 138 _________________________________________________________________ Abel Guillen Variable Risque suicidaire Module C du MINI 5.0.0. Tableau croisé Groupes * Risque Suicidaire MINI Effectif Risque Suicidaire MINI Non Groupes Léger Total Moyen Elevé Épilepsie 34 4 1 3 42 CPNE 14 2 0 2 18 0 1 0 0 1 48 7 1 5 61 CE+CPNE Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 8,564a 6 0,200 Rapport de vraisemblance 5,450 6 0,488 Association linéaire par linéaire 0,379 1 0,538 Nombre d’observations valides 61 a. 10 cellules (83,3 %) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,02. Annexes _____________________________________________________________________ 139 Tableau croisé TSPT * Risque Suicidaire MINI Effectif Total Risque Suicidaire MINI Non Absence de TSPT TSPT TSPT partiel TSPT Total Léger Moyen Elevé 37 6 1 3 47 10 1 0 0 11 1 0 0 2 3 48 7 1 5 61 Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 15,361a 6 0,018 Rapport de vraisemblance 9,420 6 0,151 Association linéaire par linéaire 2,811 1 0,094 Nombre d’observations valides 61 a. 9 cellules (75,0 %) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,05. 140 _________________________________________________________________ Abel Guillen Dans le groupe CE : tableau croisé PTSD * Risque Suicidaire MINI 5.0.0. Effectif Risque_Suicidaire_MINI Non Absence de TSPT TSPT TSPT partiel Total Léger Moyen Total Elevé 30 4 1 3 38 4 0 0 0 4 34 4 1 3 42 Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 1,040a 3 0,792 1,787 3 0,618 Association linéaire par linéaire ,780 1 0,377 Nombre d’observations valides 42 Rapport de vraisemblance a. 7 cellules (87,5%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,10. Annexes _____________________________________________________________________ 141 Dans le groupe CPNE ou CE/CPNE : tableau croisé PTSD * Risque Suicidaire MINI 5.0.0 Effectif Total Risque Suicidaire MINI Non Absence de TSPT Léger Moyen Elevé 7 2 0 0 9 TSPT partiel 6 1 0 0 7 TSPT 1 0 0 2 3 14 3 0 2 19 TSPT Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 12,207a 4 0,016 Rapport de vraisemblance 9,535 4 0,049 Association linéaire par linéaire 4,982 1 0,026 Nombre d’observations valides 19 a. 7 cellules (77,8%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,32. 142 _________________________________________________________________ Abel Guillen Tableau croisé Dépression * Risque Suicidaire MINI Effectif Risque Suicidaire MINI Non Dépression Léger Total Moyen Elevé Pas de dépression 20 1 0 0 21 Dépression légère 17 4 0 1 22 Dépression modérée 11 2 1 1 15 0 0 0 3 3 48 7 1 5 61 Dépression sévère Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 41,263a 9 0,000 Rapport de vraisemblance 24,212 9 0,004 Association linéaire par linéaire 15,465 1 0,000 Nombre d’observations valides 61 a. 13 cellules (81,2 %) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,05. Annexes _____________________________________________________________________ 143 Variable Dépression Tableau croisé Groupes * Dépression Effectif Dépression Pas de Dépression légère dépression Épilepsie Groupes Total Dépression Dépression modérée sévère 15 14 12 1 42 CPNE 6 7 3 2 18 CE+CPNE 0 1 0 0 1 21 22 15 3 61 Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 4,610a 6 0,595 Rapport de vraisemblance 4,681 6 0,585 Association linéaire par linéaire 0,081 1 0,776 Nombre d’observations valides 61 a. 7 cellules (58,3 %) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,05. 144 _________________________________________________________________ Abel Guillen Tableau croisé TSPT * Dépression Effectif Dépression Pas de Dépression légère dépression Absence de TSPT Total Dépression Dépression modérée sévère 17 18 11 1 47 TSPT partiel 3 4 4 0 11 TSPT 1 0 0 2 3 21 22 15 3 61 TSPT Total Tests du Khi-deux Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale) Khi-deux de Pearson 27,282a 6 0,000 13,240 6 0,039 Association linéaire par linéaire 3,354 1 0,067 Nombre d’observations valides 61 Rapport de vraisemblance a. 9 cellules (75,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de ,15. Annexes _____________________________________________________________________ 145 Annexes 2 : Notes d’information et de non opposition Note d’information pour un patient majeur Unité de recherche EA 4560, Laboratoire du Stress Traumatique (LST) Responsable Monsieur le Pr. BIRMES Philippe CHU de Toulouse, Hôpital de Psychiatrie 330, avenue de Grande-Bretagne TSA 70034 31059 Toulouse Cedex 9 [email protected] NOTE D’INFORMATION ET DE NON OPPOSITION Étude SUITECPNE : Evaluation du niveau de SUIcidalité et de l’exposition Traumatique chez des patients souffrant d’Épilepsie et chez des patients souffrant de Crises Psychogènes Non Epileptiques (CPNE) avec ou sans épilepsie, dans un centre de référence d’épilepsie. Investigateurs principaux : Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie, responsable de l’inclusion Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Madame, Monsieur, Dans le cadre de votre prise en charge dans l’unité d’épileptologie du service de neurologie du CHU de Toulouse, il vous sera proposé une consultation avec un médecin psychiatre. Le service participe à une étude de recherche qui s’appelle SUITECPNE. Il est important que vous lisiez attentivement ces pages qui vous apporteront les informations nécessaires sur cette recherche. N’hésitez pas à poser toutes les questions que vous jugerez utiles. Vous pouvez librement et sans conséquence pour votre traitement, vous opposer à prendre part à cette recherche. La participation ou non à l’étude SUITECPNE ne modifie à aucun moment votre prise en charge. 146 _________________________________________________________________ Abel Guillen Pourquoi cette recherche ? Dans le but d’améliorer la prise en charge psychiatrique des patients traités dans un centre de référence d’épilepsie, nous réalisons une étude sur l’évaluation des troubles psychologiques chez les patients souffrant d’épilepsie ou souffrant de crises psychogènes non épileptiques. Des études antérieures sur les deux maladies ont mis en évidence une fréquence importante d’épisodes de vie stressants. Nous étudions donc la répercussion de ces derniers. Nous allons évaluer plus particulièrement la suicidalité qui englobe les idées de mort, de suicide, les gestes contre soi-même. Le suicide reste un évènement rare, mais qui peut être évité en apaisant la souffrance morale. Que vous demandera-t-on ? Il vous sera demandé de répondre à des questionnaires lors d’une consultation avec un médecin psychiatre durant la vidéo-électroencéphalographie (vidéo-EEG). Les questions présentes dans les échelles portent sur des sentiments, des symptômes qui peuvent être ressentis lorsqu’une souffrance morale est présente. Une liste est proposée de certaines situations difficiles ou stressantes qui surviennent parfois chez certaines personnes. Dans le cadre de cette étude, vous pourrez rencontrer différents interlocuteurs, dont nos collaborateurs neurologues Dr Luc Valton et Dr Marie Denuelle. Ces médecins ont une bonne connaissance de l’étude, tout comme nous, et vous pourrez leur poser les questions que vous souhaitez. La consultation se déroulera lors de l’hospitalisation. Vous pouvez passer seulement certains questionnaires et interrompre votre participation quand vous le voudrez sans aucune conséquence médicale sur votre prise en charge. Vous pouvez également demander à interrompre l’étude temporairement et recommencer à nouveau à un autre moment de la journée ou un autre jour pendant toute la période de la vidéo-EEG. Quel est l’objectif de cette recherche ? L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’éventuelle souffrance psychologique chez des patients hospitalisés dans un centre de référence d’épilepsie pour une exploration en vidéo-EEG, qu’ils souffrent d’épilepsie ou de crises psychogènes non épileptiques. Les résultats permettront de comparer les deux groupes. Annexes _____________________________________________________________________ 147 Qui peut participer ? Tout patient âgé de 15 ans et 3 mois à 64 ans, bénéficiant d’une vidéo-EEG et ne s’étant pas opposé à participer à l’étude. Sont exclus les patients ne comprenant pas suffisamment le français pour réaliser les questionnaires validés en langue française, les patients bénéficiant d’une mesure de sauvegarde (sauvegarde de justice ou majeurs sous tutelle ou curatelle) et les patients souffrant d’une maladie de vieillissement accéléré du système nerveux. Comment va se dérouler cette étude ? La durée totale de ce projet est de 24 mois. La participation de chaque patient inclus correspond à une consultation avec un médecin psychiatre d’environ 60 à 75 minutes (dont moins de 35 minutes pour répondre aux questionnaires) lors de l’hospitalisation en vidéo-EEG. Il est prévu d’inclure au moins 150 patients dans cette étude. Cette dernière est réalisée au CHU de Toulouse. Quels sont les bénéfices attendus ? Il y a un bénéfice direct pour le patient dans cette étude avec une prise en charge de la souffrance morale. Dans un centre de référence d’épileptologie, notre étude permettra d’évaluer l’importance de l’association d’une prise en charge neurologique et psychiatrique pour mieux accompagner l’épilepsie pharmacorésistante et les crises psychogènes non épileptiques, source de souffrance psychique. Elle permettra également d’améliorer l’état des connaissances actuelles sur les CPNE et d’évaluer le lien entre exposition traumatique et CPNE. Quels sont les inconvénients possibles ? Il peut être difficile de répondre aux questions sur des sentiments douloureux, des symptômes ou de se rappeler certaines situations qui peuvent évoquer des souvenirs désagréables. En parler soulage souvent certaines personnes, mais c’est à vous de décider de ce que vous voulez dire. Au cours de l’entretien, si vous avez des questions à poser ou s’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas très bien, veuillez le dire au médecin psychiatre. 148 _________________________________________________________________ Abel Guillen Quelles sont les modalités de prise en charge médicale ? La consultation psychiatrique est l’occasion d’écouter une éventuelle souffrance morale et de proposer une prise en charge adaptée à la situation. Cette dernière se réalisera en coordination avec les autres soignants dont le médecin traitant et le neurologue responsable. Quels sont vos droits ? Votre médecin doit vous fournir toutes les explications nécessaires concernant cette recherche. Si vous souhaitez vous en retirer à quelque moment que ce soit, et quel que soit le motif, vous continuerez à bénéficier du suivi médical et cela n’affectera en rien votre surveillance future. Dans le cadre de cette étude, un traitement de vos données personnelles va être mis en œuvre pour permettre d’analyser les résultats de la recherche au regard de l’objectif de cette dernière qui vous a été présenté. À cette fin, les données médicales vous concernant seront traitées dans une base de données informatisées, elles seront analysées de manière confidentielle du fait qu’elles sont codées sans mention du nom ou du prénom : ces données seront identifiées par un numéro de code avec vos initiales. Conformément aux dispositions de la loi Informatique et Liberté (loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée), vous disposez d’un droit d’accès et de rectification de ces données. Vous disposez également d’un droit d’opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d’être utilisées dans le cadre de cette recherche et d’être traitées. Vous pouvez également accéder directement ou par l’intermédiaire d’un médecin de votre choix, à l’ensemble de vos données médicales en application de l’article L. 1111-7 du Code de la Santé Publique. Ces droits s’exercent auprès du médecin qui vous suit dans le cadre de la recherche et qui connaît votre identité. L’opposition est un droit qui ne demande aucune justification et qui est sans conséquence sur la prise en charge ou la relation avec le médecin. Vous pourrez être informé des résultats globaux de l’étude en adressant votre demande à M. Abel Guillen à l’aide de l’adresse suivante : [email protected] Après avoir lu cette note d’information, n’hésitez pas à poser à votre médecin toutes les questions que vous désirez. Un exemplaire de ce document vous sera remis. En vous remerciant, Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Le patient : Annexes _____________________________________________________________________ 149 Note d’information pour un patient mineur NOTE D’INFORMATION ET DE NON OPPOSITION À l’attention du patient mineur Étude SUITECPNE : Evaluation du niveau de SUIcidalité et de l’exposition Traumatique chez des patients souffrant d’Épilepsie et chez des patients souffrant de Crises Psychogènes Non Epileptiques (CPNE) avec ou sans épilepsie, dans un centre de référence d’épilepsie. Investigateurs principaux : Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie, responsable de l’inclusion Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Madame, Monsieur, Lors de votre séjour dans l’unité d’épileptologie du service de neurologie du CHU de Toulouse, il vous sera proposé une consultation avec un médecin psychiatre dans le cadre d’une étude de recherche qui s’appelle SUITECPNE. Vous pouvez librement et sans conséquence pour votre traitement, vous opposer à prendre part à cette recherche, même si vos parents ne s’y sont pas opposés. La participation ou non à l’étude ne modifie à aucun moment les soins apportés. Dans le but d’améliorer la prise en charge des patients traités dans un centre de référence d’épilepsie, nous réalisons une étude sur l’évaluation des troubles psychologiques et des idées de suicide chez les patients souffrant d’épilepsie ou souffrant de crises psychogènes non épileptiques. Il vous sera demandé de répondre à des questionnaires sur des sentiments, des symptômes qui peuvent être ressentis lorsqu’une souffrance morale est présente. Une liste est proposée de certaines situations difficiles ou stressantes qui surviennent parfois. Vos réponses resteront confidentielles. Il y a un bénéfice direct pour vous dans cette étude avec une prise en charge de la souffrance morale. Il peut être difficile de répondre aux questions sur des sentiments douloureux, des symptômes ou de se rappeler certaines situations qui peuvent évoquer des souvenirs désagréables. En parler soulage souvent certaines personnes, mais c’est à vous de décider de ce que vous voulez dire. Au cours de l’entretien, si vous avez des questions à poser ou s’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas très bien, veuillez le dire au médecin psychiatre. Après avoir lu cette note d’information, n’hésitez pas à demander plus d’information à votre médecin. Un exemplaire de ce document vous sera remis. Vous pourrez être informé des résultats globaux de l’étude en adressant votre demande à M. Abel Guillen à l’aide de l’adresse suivante : [email protected] En vous remerciant, Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Le patient mineur : 150 _________________________________________________________________ Abel Guillen Unité de recherche EA 4560, Laboratoire du Stress Traumatique (LST) Responsable Monsieur le Pr. BIRMES Philippe CHU de Toulouse, Hôpital de Psychiatrie 330, avenue de Grande-Bretagne TSA 70034 31059 Toulouse Cedex 9 [email protected] Quels sont vos droits ? Dans le cadre de cette étude, un traitement de vos données personnelles va être mis en œuvre pour permettre d’analyser les résultats de la recherche au regard de l’objectif de cette dernière qui vous a été présenté. À cette fin, les données médicales vous concernant seront traitées dans une base de données informatisées, elles seront analysées de manière confidentielle du fait qu’elles sont codées sans mention du nom ou du prénom : ces données seront identifiées par un numéro de code avec vos initiales. Conformément aux dispositions de la loi Informatique et Liberté (loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée), vous disposez d’un droit d’accès et de rectification de ces données. Vous disposez également d’un droit d’opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d’être utilisées dans le cadre de cette recherche et d’être traitées. Vos parents peuvent également accéder directement ou par l’intermédiaire d’un médecin de votre choix, à l’ensemble de vos données médicales en application de l’article L. 1111-7 du Code de la Santé Publique. Il peut arriver qu’une personne mineure souhaite garder le secret sur un traitement ou une intervention imposée pour sauvegarder sa santé. Elle peut dans ce cas s’opposer à ce que le médecin communique au titulaire de l’autorité parentale les informations qui ont été constituées à ce sujet (article L. 1111-5 et L. 1111-6 du Code de la Santé Publique). Ces droits s’exercent auprès du médecin qui vous suit dans le cadre de la recherche et qui connaît votre identité. L’opposition est un droit qui ne demande aucune justification et qui est sans conséquence sur la prise en charge ou la relation avec le médecin. Annexes _____________________________________________________________________ 151 Note d’information pour les parents du patient mineur Unité de recherche EA 4560, Laboratoire du Stress Traumatique (LST) Responsable Monsieur le Pr. BIRMES Philippe CHU de Toulouse, Hôpital de Psychiatrie 330, avenue de Grande-Bretagne TSA 70034 31059 Toulouse Cedex 9 [email protected] NOTE D’INFORMATION ET DE NON OPPOSITION À l’attention des parents du patient mineur Étude SUITECPNE : Evaluation du niveau de SUIcidalité et de l’exposition Traumatique chez des patients souffrant d’Épilepsie et chez des patients souffrant de Crises Psychogènes Non Epileptiques (CPNE) avec ou sans épilepsie, dans un centre de référence d’épilepsie. Investigateurs principaux : Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie, responsable de l’inclusion Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Madame, Monsieur, Dans le cadre de la prise en charge de votre enfant dans l’unité d’épileptologie du service de neurologie du CHU de Toulouse, il lui sera proposé une consultation avec un médecin psychiatre. Le service participe à une étude de recherche qui s’appelle SUITECPNE. Il est important que vous lisiez attentivement ces pages qui vous apporteront les informations nécessaires sur cette recherche. N’hésitez pas à poser toutes les questions que vous jugerez utiles. Vous pouvez librement et sans conséquence pour le traitement de votre enfant, vous opposer au fait qu’il prenne part à cette recherche. La participation ou non à l’étude SUITECPNE ne modifie à aucun moment la prise en charge. Pourquoi cette recherche ? Dans le but d’améliorer la prise en charge psychiatrique des patients traités dans un centre de référence d’épilepsie, nous réalisons une étude sur l’évaluation des troubles psychologiques chez les patients souffrant d’épilepsie ou souffrant de crises psychogènes non épileptiques. 152 _________________________________________________________________ Abel Guillen Des études antérieures sur les deux maladies ont mis en évidence une fréquence importante d’épisodes de vie stressants. Nous étudions donc la répercussion de ces derniers. Nous allons évaluer plus particulièrement la suicidalité qui englobe les idées de mort, de suicide, les gestes contre soi-même. Le suicide reste un évènement rare, mais qui peut être évité en apaisant la souffrance morale. Que lui demandera-t-on ? Il lui sera demandé de répondre à des questionnaires lors d’une consultation avec un médecin psychiatre durant la vidéo-électroencéphalographie (vidéo-EEG). Les questions présentes dans les échelles portent sur des sentiments, des symptômes qui peuvent être ressentis lorsqu’une souffrance morale est présente. Une liste est proposée de certaines situations difficiles ou stressantes qui surviennent parfois chez certaines personnes. Dans le cadre de cette étude, vous pourrez rencontrer différents interlocuteurs, dont nos collaborateurs neurologues Dr Luc Valton et Dr Marie Denuelle. Ces médecins ont une bonne connaissance de l’étude, tout comme nous, et vous pourrez leur poser les questions que vous souhaitez. La consultation se déroulera lors de l’hospitalisation. Votre enfant peut passer seulement certains questionnaires et interrompre sa participation quand il le veut sans aucune conséquence médicale sur sa prise en charge. Il peut également demander à interrompre l’étude temporairement et recommencer à nouveau à un autre moment de la journée ou un autre jour pendant toute la période de la vidéo-EEG. Quel est l’objectif de cette recherche ? L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’éventuelle souffrance psychologique chez des patients hospitalisés dans un centre de référence d’épilepsie pour une exploration en vidéo-EEG, qu’ils souffrent d’épilepsie ou de crises psychogènes non épileptiques. Les résultats permettront de comparer les deux groupes. Qui peut participer ? Tout patient âgé de 15 ans et 3 mois à 64 ans, bénéficiant d’une vidéo-EEG et ne s’étant pas opposé à participer à l’étude. Sont exclus les patients ne comprenant pas suffisamment le français pour réaliser les questionnaires validés en langue française, les patients bénéficiant d’une mesure de sauvegarde Annexes _____________________________________________________________________ 153 (sauvegarde de justice ou majeurs sous tutelle ou curatelle) et les patients souffrant d’une maladie de vieillissement accéléré du système nerveux. Comment va se dérouler cette étude ? La durée totale de ce projet est de 24 mois. La participation de chaque patient inclus correspond à une consultation avec un médecin psychiatre d’environ 60 à 75 minutes (dont moins de 35 minutes pour répondre aux questionnaires) lors de l’hospitalisation en vidéo-EEG. Il est prévu d’inclure au moins 150 patients dans cette étude. Cette dernière est réalisée au CHU de Toulouse. Quels sont les bénéfices attendus ? Il y a un bénéfice direct pour le patient dans cette étude avec une prise en charge de la souffrance morale. Dans un centre de référence d’épileptologie, notre étude permettra d’évaluer l’importance de l’association d’une prise en charge neurologique et psychiatrique pour mieux accompagner l’épilepsie pharmacorésistante et les crises psychogènes non épileptiques, source de souffrance psychique. Elle permettra également d’améliorer l’état des connaissances actuelles sur les CPNE et d’évaluer le lien entre exposition traumatique et CPNE. Quels sont les inconvénients possibles pour votre enfant ? Il peut être difficile de répondre aux questions sur des sentiments douloureux, des symptômes ou de se rappeler certaines situations qui peuvent évoquer des souvenirs désagréables. En parler soulage souvent certaines personnes, mais c’est à lui de décider ce qu’il souhaite dire ou pas. Au cours de l’entretien, s’il a des questions à poser ou s’il y a quelque chose qu’il ne comprend pas très bien, il pourra demander au médecin psychiatre. Quelles sont les modalités de prise en charge médicale ? La consultation psychiatrique est l’occasion d’écouter une éventuelle souffrance morale et de proposer une prise en charge adaptée à la situation. Cette dernière se réalisera en coordination avec les autres soignants dont le médecin traitant et le neurologue responsable. 154 _________________________________________________________________ Abel Guillen Quels sont vos droits et ceux de votre enfant ? Le médecin doit fournir toutes les explications nécessaires concernant cette recherche. Si vous ne souhaitez pas que votre enfant participe à cette recherche à quelque moment que ce soit, et quel que soit le motif, il continuera à bénéficier du suivi médical et cela n’affectera en rien sa surveillance future. Dans le cadre de cette étude, un traitement des données personnelles va être mis en œuvre pour permettre d’analyser les résultats de la recherche au regard de l’objectif de cette dernière qui vous a été présenté. À cette fin, les données médicales concernant votre enfant seront traitées dans une base de données informatisées, elles seront analysées de manière confidentielle du fait qu’elles sont codées sans mention du nom ou du prénom : ces données seront identifiées par un numéro de code avec ses initiales. Conformément aux dispositions de la loi Informatique et Liberté (loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée), vous disposez d’un droit d’accès et de rectification de ces données. Vous disposez également d’un droit d’opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d’être utilisées dans le cadre de cette recherche et d’être traitées. Vous pouvez également accéder directement ou par l’intermédiaire d’un médecin de votre choix, à l’ensemble des données médicales en application de l’article L. 1111-7 du Code de la Santé Publique. Il peut arriver qu’une personne mineure souhaite garder le secret sur un traitement ou une intervention imposée pour sauvegarder sa santé. Elle peut dans ce cas s’opposer à ce que le médecin communique au titulaire de l’autorité parentale les informations qui ont été constituées à ce sujet (article L. 1111-5 et L. 1111-6 du Code de la Santé Publique). Ces droits s’exercent auprès du médecin qui suit votre enfant dans le cadre de la recherche et qui connaît son identité. L’opposition est un droit qui ne demande aucune justification et qui est sans conséquence sur la prise en charge ou la relation avec le médecin. Vous pourrez être informé des résultats globaux de l’étude en adressant votre demande à M. Abel Guillen à l’aide de l’adresse suivante : [email protected] Après avoir lu cette note d’information, n’hésitez pas à poser au médecin toutes les questions que vous désirez. Un exemplaire de ce document vous sera remis. En vous remerciant, Abel GUILLEN, interne en DES de psychiatrie Dr Antoine YRONDI, chef de clinique au CHU de Toulouse Pr Philippe BIRMES, PU-PH au CHU de Toulouse Titulaire de l’autorité parentale : Annexes _____________________________________________________________________ 155 Annexes 3 : Instruments de mesure Échelle d’idéation suicidaire de Beck (Scale for suicide Ideation) 156 _________________________________________________________________ Abel Guillen Annexes _____________________________________________________________________ 157 Forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck 158 _________________________________________________________________ Abel Guillen Annexes _____________________________________________________________________ 159 Module C du MINI 5.0.0. : risque suicidaire 160 _________________________________________________________________ Abel Guillen Liste de pointage des évènements marquants de la CAPS Annexes _____________________________________________________________________ 161 Post-Traumatic Checklist Specific (PCL-S) Annexes _____________________________________________________________________ 163 Annexes 4 : Plaquettes d’information 164 _________________________________________________________________ Abel Guillen Annexes _____________________________________________________________________ 165 166 _________________________________________________________________ Abel Guillen Annexes _____________________________________________________________________ 167 168 _________________________________________________________________ Abel Guillen GUILLEN Abel Loup Angelo 2016 TOU3 1565 TITRE EN ANGLAIS: Assessing the level of suicidality and trauma exposure of patients with epilepsy (ES) and patients with psychogenic non-epileptic seizures (PNES) in an adult epilepsy tertiary service. RESUME EN ANGLAIS : Introduction: The SUITECPNE study provides an assessment of the level of suicidality (term including suicidal thoughts, suicide attempts and completed suicide) and traumatic exposure in a group of patients in an adult epilepsy service. Methods: Patients hospitalised for a scheduled video-EEG monitoring, with the aim of assessing repeated seizures, were included before the ES or PNES diagnosis was made. During the psychiatric consultation associated with this monitoring, the following elements were assessed: intensity of suicidal ideation with Beck’s scale for suicide ideation (score from 0 to 38); intensity of depressive symptoms with Beck Depression Inventory-Short Form (score from 0 to 39); suicidal risk with MINI 5.0.0.; traumatic exposure history with the Clinician-administered PTSD Scale list and Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD) symptoms with PTSD CheckList-Specific (score of 17-85). Results: Sixty-nine were included: 18 (26%) with diagnosis of PNES, 42 (61%) with diagnosis of ES and 1 with ES/PNES. The intensity of suicidal ideation is not significantly different between the ES group and the PNES or ES/PNES group (mean: 0.7 vs 2). Both groups have the following averages for Beck Depression Inventory-Short Form: 5.4 vs 6.6. PNES or ES/PNES group reported more exposures to traumatic events (p = 0.01) and more PTSD symptoms (mean: 19.9 vs 30.7; p = 0.001). Conclusion: Patients with PNES seem to have been more exposed to traumatic events and have more intense PTSD symptoms. ADMINISTRATIVE DISCIPLINE: Médecine spécialisée clinique KEYWORDS: psychogenic non-epileptic seizures, epilepsy, suicidal behavior, suicide, trauma, dissociation, PTSD, PNES, somatic symptom disorders, functional symptoms, medically unexplained symptoms NAME AND ADDRESS OF FACULTY OR RESEARCH LABORATORY: Toulouse III-Paul Sabatier University, Faculty of Medicine Toulouse-Purpan, 37 Allées Jules Guesde 31000 Toulouse Thesis directors: Dr Antoine YRONDI and Pr Philippe BIRMES GUILLEN Abel Loup Angelo 2016 TOU3 1565 Évaluation du niveau de suicidalité et de l’exposition traumatique des malades souffrant d’épilepsie (CE) et des malades souffrant de crises psychogènes non épileptiques (CPNE) dans un service tertiaire d’épileptologie adulte. RESUME EN FRANÇAIS : Introduction : L’étude SUITECPNE propose une évaluation du niveau de suicidalité (terme incluant pensées suicidaires, tentatives de suicide et suicide accompli) et d’exposition traumatique dans un groupe de patients d’un service d’épileptologie adulte. Méthode : Les patients hospitalisés pour un monitoring vidéo-EEG programmé pour bilan de crises répétées ont été inclus avant que le diagnostic de CE ou de CPNE soit porté. Lors de la consultation de psychiatrie associée à cet examen ont été évalués : l’intensité d’une idéation suicidaire avec l’échelle d’idéation suicidaire de Beck (score de 0 à 38) ; l’intensité des symptômes de dépression avec la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck (score de 0 à 39) ; le risque suicidaire avec le MINI 5.0.0. ; les antécédents d’expositions traumatiques avec la liste de la Clinicianadministered PTSD Scale et les symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT) avec la PTSD CheckList-Specific (score de 17 à 85). Résultats : Soixante-neuf ont été inclus : 18 (26 %) avec diagnostic de CPNE, 42 (61 %) avec diagnostic de CE et 1 avec CE/CPNE. L’intensité de l’idéation suicidaire n’est pas significativement différente entre le groupe CE et le groupe CPNE ou CE/CPNE (moyennes : 0,7 vs 2). Les deux groupes présentent les moyennes suivantes à la forme abrégée de l’Inventaire Dépression de Beck : 5,4 vs 6,6. Le groupe CPNE ou CE/CPNE a rapporté davantage d’expositions à des évènements traumatiques (p=0.01) et davantage de symptômes de TSPT (moyennes : 19,9 vs 30,7 ; p=0.001). Conclusion : Les malades avec des CPNE semblent avoir été exposés davantage à des évènements traumatiques et ont des symptômes de TSPT plus intenses. TITRE EN ANGLAIS : Assessing the level of suicidality and trauma exposure of patients with epilepsy (ES) and patients with psychogenic non-epileptic seizures (PNES) in an adult epilepsy tertiary service. DISCIPLINE ADMINISTRATIVE : Médecine spécialisée clinique MOTS-CLÉS : crises psychogènes non épileptiques, épilepsie, suicide, suicidaire, traumatique, dissociation, TSPT, CPNE, CNEP, Troubles à symptomatologie somatique, symptômes fonctionnels, symptômes médicalement inexpliqués INTITULÉ ET ADRESSE DE L’UFR OU DU LABORATOIRE : Université Toulouse III-Paul Sabatier, Faculté de médecine Toulouse-Purpan, 37 Allées Jules Guesde 31000 Toulouse Directeurs de thèse : Monsieur le Docteur Antoine YRONDI et Monsieur le Professeur Philippe BIRMES