
Introduction
traitement « double » incluant un dérivé du platine (cisplatine ou carboplatine) combiné avec
un agent de troisième génération. Cependant, malgré l’utilisation de traitements combinés
avec ces nouveaux agents actifs (paclitaxel, docetaxel, gemcitabine, vinorelbine, irinotecan),
le pronostic pour les NSCLC avancés reste généralement pour le moins réservé, avec des taux
de réponses aux traitements entre 17 et 22% et une survie médiane de 8 mois
approximativement (Schiller et al. 2002). Après une première phase de traitement, un
deuxième traitement avec un agent seul (docetaxel ou pemetrexed) est recommandé.
Malheureusement, les taux de réponses à une chimiothérapie secondaire restent inférieurs à
10%. De plus, un traitement prolongé n’est pas bénéfique, les bienfaits maximaux de la
chimiothérapie se trouvant donc essentiellement dans les premiers cycles de traitements
(Grossi and Aita 2007;Pfister et al. 2004). En général, la combinaison de radiothérapie et de
chimiothérapie avant chirurgie permet de réduire le stade des cancers pulmonaires non à
petites cellules et d’augmenter leur taux de résection complète (Park et al. 2006).
Alors que la chimiothérapie cible toutes les cellules en division, d’autres approches,
telles que l’inhibition du récepteur à l’EGF (Epidermal Growth Factor) ou du VEGF
(Vascular Endothelial Growth Factor), permettraient d’atteindre spécifiquement les cellules
malignes et de réduire la toxicité souvent décrite pour les agents cytotoxiques non spécifiques
(Azim, Jr. and Ganti 2006;Giaccone 2005;Scagliotti and Selvaggi 2006;Silvestri and Rivera
2005a;Sun and Schiller 2007).
Un dérèglement profond de la voie de signalisation par le récepteur à l’EGF (EGFR)
est fréquemment associé à une progression tumorale. En effet, une surexpression de l’EGFR
est décrite dans 40 à 80% de NSCLC et est corrélée à une survie réduite (Araujo et al.
2007;Salomon et al. 1995). Il existe deux approches pour inhiber le récepteur à l’EGF :
l’inhibition de la liaison du ligand sur son récepteur par des anticorps monoclonaux et
l’inhibition de l’activité tyrosine-kinase intracellulaire. Différentes études ont montré des
effets prometteurs de l’anticorps monoclonal anti-EGFR cetuximab utilisé en association avec
la chimiothérapie ou la radiothérapie en première ou deuxième ligne de traitement du cancer
pulmonaire (Silvestri and Rivera 2005b). Parmi les inhibiteurs des tyrosines kinases couplées
à l’EGFR, deux nouveaux agents oraux, gefitinib et erlotinib, se sont montrés efficaces en
deuxième ou troisième ligne de traitement pour des patients chez lesquels le traitement de
première et/ou deuxième ligne a échoué (Shepherd et al. 2005). Récemment, l’erlotinib a été
mis sur le marché en Belgique. Ce médicament est destiné actuellement uniquement à traiter
les patients dont le tissu tumoral est positif pour l’EGFR en immunohistochimie. Les