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  Les  études  historiques  sur  les  écosystèmes  se  justifient  d’emblée  par  le  fait  que  les 
écosystèmes actuels résultent d’une évolution longue de 3,8 milliards d’années (Gall, 1995). C’est 
ainsi que l’évolution de la structure des écosystèmes est étudiée à différentes échelles de temps et 
souvent  de  manière  différente  par  les  écologues,  les  systématiciens,  les  paléontologistes,  les 
préhistoriens et les archéozoologues. C’est malgré tout un sujet qui unit toutes les disciplines qui 
traitent du vivant et de son environnement. Les écologues mettent l’accent sur les structures et les 
processus  actuels  et  subactuels  dans  les  écosystèmes,  les  systématiciens  infèrent  l’histoire 
phylogénétique  des  taxons  et  de  leur  fonction  dans  les  écosystèmes,  les  paléontologues,  les 
préhistoriens et les archéozoologues s’attachent d’avantage à documenter directement l’évolution 
des écosystèmes par les documents diachroniques mis à jour (Grandcolas, 1998). L’origine de la 
biodiversité  et  les  caractéristiques  qu’elle  a  héritées  du  passé  conditionnent  bien  souvent  son 
maintien. En d’autres termes, aucune étude sur les systèmes actuels ne peut aboutir ou amener à 
une  meilleure  compréhension,  même  sur  un  unique  plan  fonctionnel,  sans  que  l’on  ait 
connaissance de l’origine des taxa, des fonctions ou des milieux concernés (Grandcolas, 2003). 
Cette compréhension se place donc dans un contexte systémique où les organismes ne sont pas 
considérés  comme  des  entités  nécessairement  indépendantes  les  unes  des  autres  ou  de 
l’environnement.  Il  s’agit  alors  de  comparer  les  écosystèmes  présents  et  passés  sur  des  sites 
écologiquement  équivalents  (même  climat  et/ou  même  région  géographique)  à  travers  leurs 
caractéristiques à différentes époques, actuelles, subactuelles ou passées (Walker et Laporte, 1970 
dans  Gall,  1995).  Le  présent  sert  donc  de  référentiel  pour  l’écosystème  passé.  Même  si 
l’écosystème présent peut ne pas correspondre à un écosystème existant dans le passé, les grandes 
lois qui régissent sa structure permettent a minima de se « référencer » à certains des facteurs que 
l’on cherche à interpréter dans l’écosystème passé et permet des interprétations fonctionnelles par 
analogie (Najt & Grandcolas, 2002). Plusieurs champs de recherche peuvent permettre d’apporter 
des éléments de réponse pour la reconstitution des paléoécosystèmes. 
  Le  but  de  ce  rapport  bibliographique  sera  de  montrer  la  pertinence  de  l’étude  des 
écosystèmes fossiles en Ecologie en réalisant non pas un éventail complet des différents actions 
de recherches (le domaine étant très vaste ce qui risquerait d’aboutir à un catalogue d’approches) 
mais en se focalisant principalement sur certains champs d’applications qui mettent en évidence, 
et  de manière  significative, l’intérêt que  suscite ces paléoenvironnements pour de  nombreuses 
branches  des  sciences  biologiques.  Ce  rapport  s’articulera  ainsi,  selon  une  chronologie  bien 
définie,  autour  de  plusieurs  champs  de  recherche  n’utilisant  pas  les  mêmes  outils  mais  étant 
néanmoins  complémentaires pour  la  reconstitution  des  environnements passés.  Il  s’agira  donc 
d’utiliser  une  chronologie  historique  des  domaines  et  outils  d’études  portant  sur  les 
paléoécosystèmes pour mettre en lumière l’évolution et les progrès réalisés dans la compréhension