Guillaume Marteau Johan Jauset DESS Réseaux 2002-2003 Sujet bibliographique Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Université Claude Bernard Lyon 1 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains UFR d’informatique Page 2 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Sommaire 1. Introduction.............................................................................................3 2. Le multiplexage en longueur d’onde......................................................4 3. MPLS/GMPLS......................................................................................... 9 4. Resilient Packet Ring...........................................................................16 5. L’Ethernet métropolitain........................................................................19 6. Le multiservice......................................................................................23 7. Conclusion............................................................................................32 Annexe A : Glossaire...............................................................................34 Annexe B : Références............................................................................36 1. Introduction Les réseaux métropolitains connaissent une métamorphose rapide en raison de la diversité croissante des entreprises nécessitant des solutions métropolitaines. Les grandes entreprises, les banques, les médias, les fournisseurs de services (Internet, stockage, Ethernet) ou les opérateurs télécoms veulent davantage de capacité de réseau et de services métropolitains. Ces besoins imposent une importante reconfiguration des infrastructures. On constate d’ores et déjà des changements par rapport aux anneaux basés sur la hiérarchie numérique synchrone (SDH/SONET) pour les services téléphoniques ou encore sur l’interface de données répartie à fibre optique (FDDI) ou au relais de trame (FR) pour les applications de données à bande passante limitée. Les développements de solutions actuels vont dans deux directions : les réseaux métropolitains à base d’Ethernet qui réunissent de nouvelles technologies orientées paquets, compatibles avec une bonne qualité de service telles que le MPLS/GMPLS ou l’anneau optimisé pour le mode paquet (RPR), et ceci afin d’obtenir des solutions simples et peu coûteuses, appropriées aux services en mode paquet émergents; les solutions multitechnologiques et multiservices, dans lesquelles des technologiques telles que le multiplexage en longueur d’onde (DWDM/WDM) avec des fonctions optiques passives d’insertion-extraction pour un transport extensible, la technologie SDH/SONET comme couche robuste d’agrégation et de gestion de services et les technologies de commutation de paquets, le mode de transfert asynchrone (ATM) et la commutation multiprotocole avec étiquetage des flux (MPLS). Tout ceci afin d’obtenir une utilisation plus efficace de la bande passante par les services de données. Ces technologies sont intégrées sous un gestionnaire commun pour permettre une évolution modulaire et maîtrisée du réseau. Nous allons d’abord parler des différentes technologies nouvelles qui permettent de répondre aux nouvelles exigences en terme de performance et de gestion telles que WDM/DWDM, MPLS/GMPLS et RPR. Ensuite, nous aborderons les solutions métropolitaines telles que l’Ethernet métropolitain et une technologie déjà existante SDH/SONET mais multiservice. Page 3 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 2. Le multiplexage en longueur d’onde Le multiplexage en longueur d’onde (WDM, Wave-length Division Multiplexing ou DWDM, Dense Wave-length Division Multiplexing) est l’une des technologies qui a permis le rapide essor mondial de l’Internet ces dernières années. Alors que le débit par canal en multiplexage temporel (TDM) a augmenté de 2,5 Gbit/s à 10 Gbit/s et va bientôt atteindre 40 Gbit/s, le DWDM, basé sur la multiplication de la capacité de transmission des fibres optiques par la combinaison de 2 à 160 canaux sur une même fibre, a réduit fortement le coût par bit, favorisant l’augmentation de la capacité de transmission des réseaux longue distance. 2.1 Principe et architecture Le multiplexage en longueur d'onde repose sur l'envoi d'ondes lumineuses multiples (fréquences) dans une même fibre optique. L'information est transmise par chaque onde, appelée voie, par modulation d'intensité (ou d'amplitude) ou par modulation de phase. À la réception, un prisme optique ou un dispositif semblable sépare les fréquences de manière à extraire séparément l'information transmise par chaque voie. Un signal numérique binaire, plus précisément un signal de modulation d'intensité par tout ou rien, peut également être acheminé par chaque voie individuelle, bien qu'on s'attende à un débit binaire plus faible qu'avec la modulation d'intensité ou de phase. Comme dans le multiplexage par répartition en fréquence (MRF) de type classique utilisé pour les transmissions de signaux électriques ou radio, on peut mélanger les porteuses sur un seul support car la lumière d'une fréquence donnée ne brouille pas celle d'une autre fréquence à l'intérieur de l'ordre linéaire d'approximation. Figure 1 : Principe des communications optiques La figure 1 illustre le principe de base des communications par fibre optique, y compris le DWDM; l'émetteur manipule le signal d'entrée en exerçant une modulation par déplacement d'amplitude (ou d'intensité) (MDA), une modulation par déplacement de fréquence (MDF) ou une modulation par déplacement de phase (MDP) sur une onde porteuse lumineuse de fréquence Fs et d'une largeur de bande très étroite – une onde laser monofréquence (ou d'une seule couleur). Ce signal modulé est groupé à d'autres signaux émis sur d'autres fréquences, transmis au récepteur par fibre optique, puis reconverti en signal électrique par un détecteur optique et un démodulateur. Des commutateurs ou des routeurs peuvent en outre intervenir entre l'émetteur et le récepteur. La figure 2 décrit l'architecture de base et le fonctionnement d'un réseau DWDM. Ce réseau se compose de nœuds d'extrémité, de nœuds de commutation et de liaisons par fibres optiques. Les nœuds d'extrémité consistent en modulateurs-démodulateurs (ou modems) à chaque voie, ainsi que de multiplexeurs et de démultiplexeurs servant respectivement au groupement et à la séparation des ondes lumineuses de fréquences différentes. Les modulateurs convertissent les Page 4 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains données alors que les démodulateurs reconvertissent les signaux optiques en données numériques. Les nœuds de commutation se composent de multiplexeurs et de démultiplexeurs à insertion-extraction, de commutateurs de longueur d'onde et de convertisseurs de longueur d'onde. Les multiplexeurs servent à grouper les signaux de longueurs d'onde différentes aux fins de transmission alors que les démultiplexeurs séparent ces mêmes signaux aux fins de commutation. Le commutateur de longueur d'onde interconnecte les voies d'entrée aux voies de sortie voulues. Les convertisseurs de longueur d'onde ont pour fonction de convertir, au sein d'une même fibre optique, les longueurs d'onde surexploitées en longueurs d’onde disponibles de manière à maximiser l’utilisation des voies. Figure 2 : Principales composantes d'un réseau DWDM 2.2 Modulateurs/démodulateurs Le moyen le plus efficace de moduler et démoduler les signaux consiste à utiliser des lasers à semi-conducteur. La modulation du courant d'attaque d'un laser à semi-conducteur peut produire une modulation de fréquence ou d'intensité selon la configuration du modulateur à semi-conducteur. On peut créer un modulateur de phase tout simple en faisant passer la lumière dans un microguide d'ondes composé d'un matériau électro-optique tel le niobate de lithium, ou LiNbO3. C'est précisément ce qu'illustre la figure 3. L'application de la tension de modulation aux électrodes provoque une variation de la longueur de phase de la voie. Ce type de modulateur peut exiger l'usage d'un amplificateur. (a) (b) Figure 3: Exemple de modulateur de phase à microguide d'ondes fait de niobate de lithium : a) vue en plan; b) vue en coupe. On peut aussi créer un modulateur d'amplitude (ou d'intensité) à l'aide d'un interféromètre Mach-Zehnder, qui peut, lui aussi, consister en un guide d'ondes dans un matériau électroPage 5 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains optique. C'est ce qu'illustre la figure 4, qui présente une vue schématique. La tension de modulation cause une variation du déphasage relatif entre les deux parcours. Au guide d'ondes de sortie, les deux ondes se groupent de nouveau comme la somme des deux modes : le mode fondamental, qui est guidé, et le mode d'ordre élevé, qui n'est pas guidé et qui est rayonné. La proportion de puissance dans chaque mode change selon la variation de différence de parcours, modifiant ainsi la puissance de sortie. Figure 4: Vue schématique en plan d'un modulateur à interféromètre MachZehnder fait d'un microguide d'ondes au niobate de lithium diffusé. On peut utiliser un interféromètre Mach-Zehnder passif pour convertir la modulation de fréquence en modulation d'intensité. On peut également obtenir une modulation d'intensité par tout ou rien (ou forme d'onde d'impulsion) avec une amplitude réduite du courant de modulation. Utilisés pour grouper ou séparer les voies de longueurs d'onde différentes, les multiplexeurs/démultiplexeurs jouent également un rôle important dans les réseaux DWDM. On en comprend les mécanismes depuis longtemps et on a également créé des dispositifs de divers types en optique. Parmi les principales méthodes sur lesquelles reposent actuellement les multiplexeurs/démultiplexeurs DWDM à usage commercial, on compte les filtres interférentiels à couche mince, les réseaux de Bragg à fibre, les interféromètres Mach-Zehnder à fibre ou à guide d'ondes en cascade, les réseaux de diffraction en substrat, les réseaux de phase (ou phasars) et les méthodes hybrides reposant sur pareilles technologies. Jusqu'à présent, on a réussi à fabriquer des modulateurs/démodulateurs et multiplexeurs/démultiplexeurs faisant appel à ces méthodes, rendant ainsi possibles les réseaux DWDM point à point. On trouve couramment sur le marché des modèles de modulateurs/démodulateurs et multiplexeurs/démultiplexeurs. Plusieurs entreprises de télécommunications ont mis sur pied des réseaux DWDM utilisés pour les transmissions point à point, notamment Nortel Networks. Entre-temps, le nombre de voies et leur débit ont connu une croissance exponentielle. JDS Uniphase, fabricant de matériel de télécommunications à fibres optiques d'Ottawa, a fait l'annonce d'un multiplexeur/démultiplexeur à 80 voies espacées de 50 GHz qui recourt à la technologie améliorée d'intercalage des fréquences. 2.3 Commutation/routage DWDM Une fonction de routage simple qui est proposé est d’ajouter au réseau DWDM point à point consiste en une opération par diffusion et sélection dans laquelle chaque utilisateur du réseau transmet son signal à un coupleur en étoile, d'abord utilisé pour répartir ces signaux vers tous les autres nœuds du réseau de manière passive. Il faut utiliser un protocole d'accès au support pour contrôler les transmissions aux divers nœuds du réseau afin d'éviter les collisions et de gérer les conflits dans la largeur de bande. Ce type de réseau pourrait s'avérer intéressant par sa Page 6 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains simplicité et sa performance puisqu'il ne comporte ni commutateur ni routeur. Par contre, comme il existe une relation linéaire entre le nombre de nœuds et le nombre de longueurs d'onde, un tel réseau ne peut évoluer pour comporter une multitude de nœuds. Les travaux se poursuivent dans ce domaine en vue de l'interconnexion des ordinateurs de réseaux locaux et métropolitains. Il n'en reste pas moins qu'une telle application n'est pas possible dans un grand réseau car elle ne se prête pas à une mise à l'échelle convenable. La capacité de routage du DWDM passera d'abord par le routage des longueurs d'onde, qui fait actuellement l'objet de recherches. Il s'agit d'un routage sélectif des signaux optiques en fonction de leur longueur d'onde lors de leur cheminement dans les éléments de réseaux situés entre l'émetteur et le récepteur. Le routage des longueurs d'onde a deux grandes caractéristiques. D'abord, il détermine la raie spectrale du signal optique et, en cas d'émission de signaux multiples à partir d'un même nœud, chaque signal peut être destiné à un récepteur distinct. Le nombre de pareils récepteurs est égal au nombre de longueurs d'onde produites dans chaque nœud. Ensuite, comme chaque signal est limité à une raie spectrale donnée, il est possible de réutiliser chaque longueur d'onde nombre de fois dans des raies différentes appartenant au réseau dans la mesure où aucune de ces diverses raies ne tente de coexister dans la même liaison par fibres optiques. La figure 2 illustre schématiquement un tel nœud de commutation par convertisseur de longueurs d'onde en vue de la réutilisation des longueurs d'onde. Grâce à une telle interconnexion de longueurs d'onde, on peut interconnecter n'importe quelle longueur d'onde d'entrée à n'importe quelle fibre d'entrée et n'importe quelle longueur d'onde de sortie à n'importe quelle fibre de sortie, pourvu que la fibre en question comporte un nombre de voies suffisant. Ce commutateur réussit partiellement le multiplexage en longueur d'onde et le multiplexage spatial (entre liaisons optiques). Ce commutateur d'interconnexion DWDM et le multiplexeur à insertion-extraction qui y est associé tire toute son importance du fait qu'il permet la reconfiguration du réseau optique par longueur d'onde, de manière à optimiser le trafic, l'encombrement, la croissance et la pérennité du réseau. Il permet en outre de configurer des circuits spéciaux en vue de la transmission de signaux sous une autre forme. Le même ensemble de commutateur-multiplexeur DWDM constitue l'élément transparent de la transmission par sélection de longueurs d'onde qui s'avère essentiel à la création de réseaux à longueurs d'onde multiples. 2.4 Application du DWDM Actuellement la technologie DWDM était utilisée essentiellement dans les réseaux dorsaux, mais il devrait être employé pour résoudre le goulet d’étranglement entre le trafic de données et l’augmentation de l’accès rapide à l’Internet. En effet, le développement rapide de services d’accès aux données et d’accès à large bande, tels que l’xDSL (ex : ADSL), les réseaux de stockage (SAN) ou les futures générations de téléphonie mobile (UMTS) vont augmenter considérablement le trafic de données. Pour résoudre efficacement ces problèmes le DWDM doit répondre à certaines exigences spécifiques des réseaux métropolitains telles que le haut degré de connectivité et de modularité requis par les applications métropolitaines et devra permettre de supporter des services à 10 Gbit/s. De plus, les technologies innovantes ne présentent d’intérêt que si elles garantissent la compatibilité avec les technologies existantes et une possibilité de migration par rapport aux infrastructures installées, dans le cas du DWDM métropolitain, celui-ci est ouvert à tous les types de signal (par l’utilisation de transpondeur). Page 7 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains L'architecture du DWDM métropolitain peut être en bus, en boucle ou bien maillée grâce à l'arrivée des brasseurs ou commutateurs optiques, et les longueurs d'onde peuvent être routées aux destinataires de manière dynamique. Par ailleurs, DWDM offre des mécanismes de protection au niveau optique comme l'O-SNCP (Optical Subnetwork Connection Protection), qui protège une longueur d'onde donnée. En émission, celle-ci est diffusée dans les deux sens. En réception, un sélecteur permet de choisir un des deux signaux reçus. En cas de perte d'un des deux signaux, le temps de basculement est inférieur à 50 ms. Quant à l'O-MSP (Optical Multiplex Section Protection), il permet de protéger tout un tronçon de fibre optique. Mais il a l'inconvénient d'être plus coûteux, car il utilise une paire de fibres optiques supplémentaire. Enfin, les équipements DWDM métropolitain offrent des interfaces (transpondeur) synchrones pour interconnecter des équipements SDH/SONET, ATM, routeurs Gigabit, 10 Gigabit Ethernet et des interfaces asynchrones pour interconnecter des équipements SAN en Fibre Channel. Page 8 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 3. MPLS/GMPLS 3.1 MPLS 3.1.1 Principe : (MultiProtocol Label Switching) Le MPLS est un protocole de routage de paquets à travers Internet proposé par IETF. Il utilise des labels contenant des informations à transmettre. Ces dernières sont attachées à des paquets IP par un routeur qui se trouve au bord du réseau, appelé LER (label edge router). Les LER effectuent la complexe analyse des paquets et la classification, mais le font une seule fois avant que le paquet entre dans le coeur du réseau. Les routeurs qui se trouvant dans le cœur du réseau, sont appelés LSR (label switch router), routeurs de commutation de labels. Ces routeurs examinent rapidement le label et transmettent le paquet sans avoir à déterminer où le router. Enfin, le LER destinataire retire le label. Le MPLS peut garantir que tous les paquets d’un flux en particulier prennent la même route à travers le réseau dorsal (backbone). En effet, ce protocole doit être capable de fournir la qualité de service nécessaire pour supporter convenablement la voie et la vidéo temps réel, aussi bien que des contrats de niveau de services (SLA) qui garantissent une bande passante. 3.2 GMPLS 3.2.1 Principe: (Generalized Multiprotocol Label Switching) Dans un système de réseau optique WDM, c’est la capacité à router une transmission de données en faisant varier les longueurs d’onde lumineuses qui la transporte. L’appareil de routage analyse seulement les longueurs d’onde (les fréquences de lumière) pour déterminer où router chaque paquet, au lieu d’inspecter les champs de ce dernier. Le protocole GMPLS ajoute de nombreuses améliorations par rapport à MPLS dans le but de supporter les réseaux optiques. En d’autres termes, GMPLS a pour objet de définir un plan de commande commun aux différentes techniques de transport : mode de transfert par circuit virtuel (au niveau paquet ou cellule) ou par circuit réel (multiplex temporel, longueur d'onde, fibre). Par la suite, les fonctions de routage, signalisation, gestion de liens seront discutées en référence au cadre GMPLS. Le protocole de gestion de liens renseigne le plan de commande sur les ressources du plan de transfert en raison du découplage des plans de commande et de transfert. Le protocole LMP (Link Management Protocol) est actuellement proposé par l'IETF dans le cadre général de GMPLS. Page 9 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Figure 5 : Structure de MPLS dans un réseau de transport optique. Les paragraphes qui suivent abordent les protocoles et les évolutions proposés à l'IETF, organisme de normalisation de l'Internet. 3.2.2 Routage et adressage Le principe du routage distribué à état de liens est d'assurer que chaque nœud a, à travers sa base d'état de liens, une connaissance complète et actualisée de l'ensemble du graphe des nœuds et des liens dessinant la topologie du réseau. Chaque nœud informe l'ensemble des autres nœuds du domaine de routage de l'état de ses liaisons vers ses voisins directs ainsi que de leurs attributs. Le rôle du protocole de routage est d'assurer la synchronisation des bases d'état de liens de l'ensemble des nœuds ou routeurs participant au processus de routage. Chaque routeur peut alors calculer, à partir d'un algorithme commun à l'ensemble des nœuds et pour une métrique définie, les chemins orientés ou routes partant de lui-même et joignant n'importe quelle autre destination (sous-réseau, routeur, interface, terminal) du domaine. Ces chemins peuvent de plus être obtenus en référence à un ensemble de contraintes définissant un sousensemble du graphe pour répondre à des objectifs d'ingénierie de trafic. L'adaptation au cas des réseaux brassés optiques d'un protocole de routage à état de liens tel que OSPF ou IS-IS, consiste d'une part à étendre les attributs attachés aux liens et aux nœuds afin de prendre en compte les spécificités des réseaux de transport optiques, et d'autre part à redéfinir le champ des contraintes prises en compte dans les extensions d'ingénierie de trafic de ces protocoles. Le terme de lien pour les protocoles de routage recouvre non pas la notion de canal optique ou de section de multiplexage SDH mais le groupe (ou "bundle") de canaux optiques interconnectant deux brasseurs et partageant les mêmes attributs. De plus, à chaque lien doit être associé un ou plusieurs canaux de commande faisant des deux brasseurs d'extrémité du lien, des voisins directs ou "adjacents" dans le réseau de commande. Ce canal de commande peut être partagé par les différents liens interconnectant les deux brasseurs. L'association d'un groupe de liens physiques destinés à porter les données utiles et du canal de commande définit un lien au sens du protocole GMPLS. La notion de lien recouvre donc une notion logique plus que physique et fait correspondre l'information sur des ressources physiques de transmission avec le calcul de chemin propre au processus de routage. Page 10 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Figure 6 - Schéma d'adressage pour un réseau de transport brassé. Un exemple de schéma d'adressage est représenté sur la Figure 6 pour des brasseurs appartenant à un même domaine de routage. On distingue les adresses utilisées pour identifier les nœuds, les liens du plan de commande et les liens du plan de transfert dans le processus de routage et les adresses identifiant les brasseurs en tant que terminaux utilisés. Une seule instance du protocole de routage peut être utilisée pour l'ensemble du domaine intégrant à la fois le plan de commande et le plan de transfert. La description des liens du plan de transfert "optique" s'appuie sur la notion d'annonce d'état de lien "opaque". Ces annonces ne seraient pas reconnues par les routeurs IP du domaine de routage puisqu'elles décrivent des attributs spécifiques aux brasseurs (ils peuvent être propres à un équipementier). 3.2.3 Signalisation La signalisation MPLS, CR-LDP ou RSVP-TE définit les processus d'établissement, de gestion ou de suppression des circuits MPLS établis entre deux routeurs d'extrémité. Les informations transportées par signalisation permettent à chaque routeur, parti prenante du circuit, de l'identifier par l'attribution de labels ayant une signification locale et définissant logiquement le processus de commutation propre au circuit. La phase de signalisation intervient après identification du chemin suivi par le circuit ; celle-ci est réalisée par le routeur initiant ce circuit, à partir de sa base d'état de liens et compte tenu des contraintes appliquées; ce chemin est explicitement spécifié dans les messages de signalisation. L’utilisation du protocole de signalisation MPLS au cas des réseaux de transport requiert de modifier les attributs et les fonctionnalités des messages de signalisation pour étendre la signification des labels, prendre en compte le besoin de circuits bi-directionnels ou pour définir la manière dont les pannes sont traitées. Page 11 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 3.2.4 Généralisation de la signification des labels Les réseaux de transport reposent sur le mode de transfert en circuit réel. Utilisé dans ce contexte, le label identifie explicitement le multiplex (cas de liens SDH), la longueur d'onde ou la fibre portant le circuit. Le choix du lien au sens du routage, c'est-à-dire du groupe de liens physiques de mêmes caractéristiques interconnectant deux brasseurs, relève du processus de routage contraint. Identifier précisément le lien physique portant le circuit est équivalent à l'attribution d'un label identifiant logiquement un circuit virtuel entre deux LSRs (Label Switch Routers) IP. Le caractère d'identificateur explicite associé au label sur les réseaux de transport est également requis par le découplage logique du plan de commande et du plan de transfert. L'utilisation d'un réseau de commande distinct du réseau de transfert fait qu'un même canal de commande portant la signalisation entre deux brasseurs peut être partagé par plusieurs liens ou canaux de données. Le rôle d'un label est de pointer vers le lien portant le circuit invoqué, c'està-dire de définir la configuration de la matrice de brassage requise par le circuit. Comme avec MPLS, la validation du circuit est réalisée par le message de signalisation remontant (message Resv avec RSVP-TE ou Mapping avec CR-LDP) et que le message initial descendant (Path/RSVP-TE ou Request/CR-LDP) ne fait que pré-réserver les ressources, ce sont donc les messages de signalisation émis du brasseur aval vers le brasseur amont qui valident l'attribution des labels et donc des liens physiques portant le circuit. Cependant, dans le cadre GMPLS, le brasseur amont peut suggérer les labels au brasseur aval. De cette façon, le brasseur amont peut initier la configuration de sa matrice de commutation et gagner un temps non négligeable dans le cas d'un système physique ayant une latence de configuration importante. Il ne s'agit cependant que d'une optimisation : en cas de conflit, c'est le brasseur aval qui reste maître de l'attribution du label à travers le message de signalisation remontant. 3.2.5 Circuits bi-directionnels GMPLS généralise la signalisation au cas des connexions bidirectionnelles. Celles-ci constituent la règle pour les réseaux de transport. On parle alors de brasseur "initiateur" plutôt que de brasseur amont pour désigner le brasseur à l'origine de la signalisation. Le but étant d'établir deux circuits contra-directionnels partageant les mêmes attributs (bande passante, niveau de protection, délai), l'établissement conjoint des deux circuits présente plusieurs avantages : • on réduit la probabilité de rencontrer un problème de compétition sur les ressources lors de l'établissement d'un circuit ou de son équivalent contra-directionnel en couplant les requêtes sur les ressources pour les deux circuits, augmentant ainsi la probabilité de succès de la requête; • le temps d'établissement peut être réduit à son minimum, à savoir un temps d'aller-retour entre brasseurs d'extrémité. On gagne ainsi au moins le délai de transit du brasseur initiateur au brasseur terminant la connexion bidirectionnelle. Ce gain est particulièrement important lors de l'établissement d'un circuit de secours en cas de panne. 3.2.6 Sécurisation des circuits Une évolution particulièrement importante des protocoles de signalisation concerne la définition des mécanismes de sécurisation et l'extension des attributs attachés à un circuit et définissant son niveau de sécurisation. La sécurisation d'un circuit s'appuie sur les processus suivants : Page 12 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains identification des ressources de sécurisation, localisation de la panne, notification de la panne, mise en œuvre des ressources de sécurisation. Les différents types de sécurisation considérés sont ceux traditionnellement mis en œuvre dans les réseaux de transport où l'on distingue la sécurisation locale de niveau lien et la sécurisation des conduits de bout en bout. De plus, la sécurisation de lien ou de circuit peut s'appuyer sur des ressources dédiées (on parle alors de protection) ou sur des ressources partagées (on parle de restauration). La sécurisation de niveau lien est directement prise en compte à partir des protocoles de routage puisque les attributs de sécurisation sont attachés aux liens. L'intérêt de la sécurisation de niveau lien est de protéger l'ensemble des circuits portés par un lien. La sécurisation de circuit au contraire ne concerne qu'un circuit. Elle peut être réalisée à partir de la protection de lien en spécifiant le niveau de sécurisation des liens mis en jeu lors de l'établissement d'un circuit. Elle peut aussi être réalisée indépendamment de la sécurisation de lien. Un attribut du circuit précise le statut du circuit considéré, circuit primaire ou circuit de protection. Les ressources des circuits de protection sont utilisables par des connexions qui peuvent être interrompues à tout moment pour les besoins de protection des circuits primaires. Dans la démarche GMPLS, l'identification des ressources de sécurisation est réalisée par l'attribut (circuit primaire/protection) attaché à un circuit, qu'il protège un lien ou un circuit, tandis que la localisation de la panne et sa notification relèvent du protocole de gestion de lien (LMP) décrit au paragraphe suivant. La mise en œuvre des ressources de sécurisation, bien que discutée au sein de l'IETF, repose pour l'essentiel sur des mécanismes propriétaires. 3.2.7 Sécurisation du canal de commande L'existence d'un réseau de commande distinct du réseau de transfert amène à considérer de nouveaux scénarios mettant en jeu l'effet d'une panne du réseau de commande sur le réseau de transfert. La sécurisation du réseau de commande s'appuie sur le re-routage IP de sorte que, sauf dans le cas peu probable d'une perte de connexité topologique, l'accessibilité des brasseurs à travers le réseau de commande est maintenue, au prix d'un routage moins optimal pendant la convergence des bases d'état de liens du réseau de commande. De même les connexions TCP portant les sessions CR-LDP entre brasseurs voisins sont maintenues lorsque l'accessibilité entre brasseurs est conservée au niveau du routage IP. Par contre, les mécanismes LDP reposant sur une adjacence directe ou "peering" de brasseurs voisins sont directement affectés. L'établissement et le maintien d'une session du protocole de signalisation CR-LDP requièrent la vérification de l'adjacence directe des brasseurs car celle-ci garantit qu'un circuit est bien établi bond par bond entre brasseurs successifs. Cette adjacence au niveau lien est vérifiée par l'échange de messages UDP "hello" émis périodiquement. En cas de rupture du lien de commande et s'il n'est pas reconstruit en un temps compatible avec le "holdtime" du processus des messages "hello", une nouvelle adjacence LDP doit être construite sur un autre lien de commande, si celui-ci est disponible. Le temps caractéristique de remontée d'adjacence LDP se mesure en secondes. Si la panne ayant affecté le canal de commande concerne également un circuit de données (canal de commande in-band) et si le routage du circuit de protection emprunte à nouveau les deux mêmes brasseurs (cette configuration intervient lorsque la panne affecte un seul canal WDM dans un multiplex), le temps de remontée de la session LDP rentre dans le processus de restauration et est particulièrement pénalisant. Les mêmes types de mécanismes interviennent avec le protocole de signalisation RSVP-TE de sorte qu'il est essentiel de protéger les canaux de commande, en les doublant le cas échéant. Page 13 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 3.2.8 Link Management Protocol Figure 7 : Gestion de localisation de faute avec le protocole LMP La configuration spécifique des liens entre brasseurs a rendu nécessaire la définition d'un protocole de gestion des liens. Dans le cas général, l'interconnexion de deux brasseurs est portée par plusieurs fibres, elles-mêmes portant plusieurs canaux WDM, eux-mêmes pouvant transporter un multiplex SDH. Les liens (canaux WDM, section SDH) de caractéristiques identiques réalisant cette interconnexion seront avantageusement regroupés en un seul lien logique apparaissant dans la base des états de liens gérée par le protocole de routage. Ce regroupement en lien logique présente l'intérêt de réduire la taille de la base des états de liens et d'économiser l'espace d'adressage puisque les liens physiques ne sont pas alors identifiés par des adresses IP mais simplement par l'adresse du brasseur et d'un identificateur de signification locale. Le canal de commande entre deux brasseurs peut être physiquement disjoint des liens portant les flux de données "utiles" et est en tout cas nécessairement logiquement dissocié de ces liens qui ne traitent pas l'information au niveau de granularité d'un paquet. Ainsi les échanges d'information propres au plan de commande peuvent être portés par un réseau Ethernet dédié. Une autre approche consiste à faire porter le canal de contrôle entre brasseurs par une longueur d'onde dédiée ou le "data communication channel ou DCC" défini à partir des octets des en-têtes de la trame SDH. A la différence des réseaux IP actuels pour lesquels une même couche de lien est partagée entre flux d'information liés à l'exécution des protocoles et flux de données, le transfert en parallèle des flux d'information inhérent au multiplexage en longueur d'onde et le découplage entre réseau de commande et réseau de transfert rendent nécessaire la définition d'un protocole propre à la gestion des liens ou "Link Management Protocol", qu'il s'agisse des liens portant le réseau de commande ou des liens transportant les flux de données. LMP remplit 4 fonctions de base pour gérer les liens interconnectant deux brasseurs : • La gestion du canal de commande consiste à établir et superviser au niveau IP le lien d'interconnexion des plans de commande des brasseurs. La couche de lien portant ce lien IP peut être quelconque (Ethernet, DCC SDH, tunnel IP, ...). Par contre, ce lien doit être terminé aux deux brasseurs. Ceux-ci réalisent donc un "peering" IP à travers leur canal de commande. En conséquence, la topologie du réseau de commande reflète la topologie du réseau de transfert. Au cas où le canal de commande serait interrompu, les liens portant les flux de données sont maintenus en l'état. Par contre, de nouveaux circuits ne peuvent faire usage des capacités des liens en question (ils sont dits en "état dégradé") et ces liens ne sont plus annoncés par le protocole de routage. Enfin, plusieurs canaux de commande peuvent être établis entre deux brasseurs avec l'intérêt évident d'une meilleure résistance aux pannes. Page 14 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains • La corrélation des propriétés des liens de transfert consiste à faire correspondre, pour chaque lien physique de transfert, les identificateurs et les propriétés attribués à ce lien par chaque brasseur d'extrémité. La procédure est réalisée lors de la montée en activité du lien et peut être répétée à intervalle régulier. Son intérêt est d'identifier les éventuelles erreurs de câblage auxquelles toute intervention humaine expose. • La vérification de connectivité a pour fonction de tester la connectivité physique des liens de transfert et utilise pour cela la transmission de messages dédiés dans la bande. Dans le cas des brasseurs optiques transparents, les liens sujets à la procédure de vérification doivent donc être momentanément terminés aux brasseurs d'extrémité avant que le message de succès de vérification transmis par le canal de commande n'autorise leur retour vers l'état transparent. • Pour la localisation de fautes, LMP utilise l'échange de messages entre brasseurs adjacents à travers leur canal de commande pour localiser les fautes, que les brasseurs soient transparents ou opaques. L'identification de ces pannes permet en retour de générer les processus de protection ou de restauration. Page 15 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 4. Resilient Packet Ring Les réseaux IEEE 802.17 RPR (Resilient Packet Ring) sont des anneaux optiques basés sur une technologie à grande échelle et résistant aux pannes afin d’obtenir le transfert efficace du trafic de paquets. Cette technologie fonctionne aussi bien avec des données, de la voix et de la vidéo. Figure 8 : Schéma d’un anneau métropolitain RPR 4.1 Principe Les anneaux RPR sont des réseaux optimisés pour les données possédant au moins 2 anneaux optiques ayant des sens de circulation opposés. Dans ces derniers, de nombreux nœuds partagent la bande passante sans avoir qu’il y ait nécessité de circuits réservés. Les nœuds se trouvant sur l’anneau peuvent négocier automatiquement de la bande passante entre eux à l’aide d’un algorithme de contrôle « d’équité » (Fairness Control Algorithm). Chaque station possède une carte de la topologie de l’anneau et peut transmettre des données sur l’anneau optimal jusqu’à sa destination. Les 2 anneaux peuvent être utilisés pour transporter le trafic de données. L’algorithme de protection évite les arcs erronés afin de d’être protéger contre la défaillance de la fibre ou d’une station. Les technologies de couche 2 tel que RPR, définissent un protocole de contrôle d’accès au médium (MAC), celui-ci définit la manière avec laquelle la bande passante disponible peut être utilisée par les stations émettrices. Le protocole MAC définit aussi comment une station doit réagir à la congestion ou aux collisions sur le médium. Enfin, il régule les accès en stockant et en donnant des priorités aux paquets circulants sur le médium. Page 16 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Le protocole MAC du RPR supporte 3 classes de services : • Haute (classe A) : C’est la classe de services de taux d’informations livrées (Committed Information Rate, CIR) garanties. Ce service supporte des bandes passantes garanties et des applications à faible latence. La voie, la vidéo et les applications d’émulation de circuits peuvent utilisés cette classe de trafic. • Moyenne (classe B) : Les services de CIR qui ont moins de besoins stricts en latence. Les applications de données d’affaire peuvent utiliser cette classe de trafic. • Basse (classe C) : Le trafic « best-effort ». Les nœuds négocient entre eux pour recevoir une part « juste » de la capacité de l’anneau. L’accès Internet privé peut utiliser cette classe de trafic. 4.2 Les améliorations apportées par RPR Les réseaux RPR offre de multiples améliorations de performance : • Rendement de la bande passante : par le fait que le trafic de données est transporté par les 2 anneaux, il n’y a pas de perte de bande passante. En effet, ce n’est pas seulement réservée pour permettre la récupération du réseau en cas de problème ave un anneau. Par le fait que les paquets « «unicast » ne sont décomposés qu’à destination, les réseaux RPR peuvent ainsi effectuer des multiplications de bande passante. Ceci permet d’accroître la capacité de transmissions simultanées sur chaque anneau. La technologie RPR possède aussi un mécanisme efficace pour envoyer des paquets « multicast ». A la différence des topologies maillées, quand beaucoup copies de paquet ont besoin d’être envoyer pour couvrir de multiples chemins, plusieurs stations d’un réseau RPR ont la capacité de partager un même paquet ; • Les services : La technologie RPR a plusieurs classes de services pour les paquets sur ou entrants sur l’anneau. De nouveaux services sont facilement adaptables à un simple réseau car il existe des classes séparées pour le trafic sensible à la latence, le taux d’informations livrées et le trafic « best effort » ; • Une administration facilitée : La technologie RPR offre la simplicité du « plug and play » sans nécessiter de configuration manuelle pour installer une nouvelle station sur l’anneau. A l’aide les mécanismes automatiques de découverte de topologie et de protection, RPR nécessite peu à aucun administrateur ; • La résistance aux pannes : Les réseaux RPR protège automatiquement contre les défaillances de fibre et de nœuds dans les 50ms. Chaque nœud possède 2 chemins vers toutes les destinations se trouvant sur l’anneau ; • Capacité en taille : Les réseaux RPR facilement en permettant plus de 64 stations sur chaque anneau. Une nouvelle station peut être insérée ou retirée d’un anneau existant avec le mécanisme de découverte de topologie, la gestion de bande passante et les algorithmes de protection détectant les modifications. Du point de vue de l’utilisateur final, les modifications de nécessité de bande passante peuvent être rapidement effectuées sans étapes complexes. Page 17 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 4.3 Le RPR dans le MAN La promesse de RPR est de rassembler le multiplexage temporel (TDM) et les services de paquets de données et d’utiliser les anneaux optiques métropolitains à transporter de la voix, de la vidéo et des données plus efficacement que les deux actuelles approches, SDH/SONET et Ethernet, peuvent le faire seul. Une topologie en anneau, qu’Ethernet n’était pas fait pour supporter, nécessite seulement 50ms pour « récupérer » le réseau en cas de catastrophes telles que la rupture de fibre ou la défaillance de liens. En utilisant la technologie RPR comme faisant partie de pile de protocoles, Ethernet peut ainsi supporter une topologie en anneau. Ce qui permet à RPR de faire le lien qui combine la résistance aux pannes et la disponibilité de SDH/SONET avec les piles d’équipements simplifiés et les faibles coûts d’Ethernet. De plus, RPR promet la possibilité de multiplier la bande passante à l’aide de la « réutilisation spatiale » (« spatial reuse »). En d’autres termes, la bande passante de l’anneau peut être réutilisée pour différents flux de trafic sur des parties séparées de l’anneau. Il promet aussi une efficacité supplémentaire dans l’utilisation de la bande passante à l’aide du multiplexage statistique du trafic. Page 18 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 5. L’Ethernet métropolitain Depuis 25 ans, l’Ethernet poursuit sa progression comme norme mondiale des réseaux locaux d’entreprise (LAN). Après avoir conquis tous les bureaux de la planète, l’Ethernet envahit nos foyers, se posant comme la technologie qui permet de partager la ligne d’accès à large bande entre les équipements en réseau de la famille. Les principales raisons qui expliquent le succès de l’Ethernet sont la facilité d’utilisation et le débit élevé à faible coût. De nouvelles technologies à base d’Ethernet étendent ces avantages au-delà du LAN dans le réseau métropolitain. La difficulté est de conserver les mêmes avantages de coût et de facilité d’utilisation dans la zone métropolitaine tout en surmontant les obstacles qui découlent de la nature même des réseaux métropolitains : changement d’échelle, sécurité et robustesse accrues vis-à-vis des défaillances. Ces technologies permettront aux opérateurs d’offrir un accès rapide relativement bon marché à leur point de présence (PoP) éliminant ainsi les goulets d’étranglement existant entre le LAN à haut débit de l’entreprise et le réseau dorsal. Plusieurs versions de 10 Gigabit Ethernet existent ou sont en cours de standardisation. Elles se différencieront par leur coût et leur portée. Le 10GbaseSX sera une version assez bon marché, à portée limitée (300 m) ; le 10GbaseEX sera une solution coûteuse permettant des applications WAN de l'ordre de 50 km. Ethernet fournit la meilleure solution possible pour l’interconnexion d’entreprise ou d’autres nœuds qui ont à transporter de grands volumes de données IP. Par contre il est moins adapté au transport de la téléphonie à multiplexage temporel (TDM) et repose plutôt sur le fait que tous les services migrent vers l’IP. Dans ce cas cette technologie à base d’Ethernet est plus limitée que les réseaux SDH/SONET. Le manque de fonctionnalités multiservices est largement compensé par le fait que l’Ethernet métropolitain effectue une meilleure agrégation des données et qu’il représente une solution plus économique que la SDH/SONET pour l’interconnexion des LAN/Ethernet. De plus, il est plus facile à configurer qu’un réseau SDH/SONET. L’Ethernet peut aussi compléter avantageusement un réseau SDH/SONET par le fait que ce dernier transporte tout le trafic traditionnel, on peut alors superposer un Ethernet qui se chargera du trafic croissant de données IP. D’autre part, les nœuds Ethernet métropolitain peuvent être reliés directement au câble à fibre optique intra-nœud, auquel cas toute la maintenance du réseau optique s’effectue au niveau paquet. Ils peuvent être aussi intégrés à d’autres solutions métropolitaines pour permettre à l’opérateur de choisir entre la gestion de l’infrastructure optique sur la même plate-forme de gestion que celle employée pour gérer les flux de paquets et l’utilisation d’une plate-forme de gestion de transmission dédiée. 5.1 Caractéristiques de l’Ethernet métropolitain Pour simplifier la configuration, c'est-à-dire les multiples conversions entre ATM et SDH/SONET, une entreprise reliée à un Ethernet métropolitain utilisera des interfaces Page 19 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains compatibles avec Ethernet. Le modèle métropolitain passe de la fourniture de bande passante entre les nœuds et les usagers à l’offre de LAN virtuels (VLAN) et de réseaux privés virtuels, configurés selon des contrats de niveau de service (SLA). L’usager n’aura qu’à commander de la bande passante selon un SLA couvrant les besoins au niveau de chaque nœud. De son coté, la tache du fournisseur de réseau est également simplifiée car il n’est plus nécessaire de fournir et de gérer toutes les connexions individuelles, il suffit de surveiller les points d’entrée du réseau. Si l’on étend le LAN au MAN avec haut degré de connectivité de bande passante, la distinction d’accessibilité entre serveur et routeur de réseau situés dans les entreprises et ceux situés au PoP du fournisseur disparaît. Ce dernier n’a plus besoin d’avoir de routeurs, des serveurs et des pare-feu Internet sur chaque site de client. Non seulement les équipements de réseau peuvent être partagés par de nombreux clients mais il n’est plus nécessaire d’avoir une équipe de maintenance sur chaque site. On peut alors dire que l’Ethernet métropolitain favorise l’externalisation des services d’entreprise. Figure_2 de gethernet_man.pdf : Schéma d’un réseau métropolitain et des services fournis 5.2 Structure de l’Ethernet métropolitain Figure_3 de gethernet_man.pdf : Schéma simplifié d’un réseau métropolitain A l’aide de la figure_3, on peux voir que la partie accès métropolitain concentre le trafic émanant de différents bâtiments implantés dans la zone métropolitaine, laquelle est généralement constituée d’anneaux en fibre. Chaque anneau d’accès métropolitain comportant entre 5 à 10 nœuds. Ces anneaux acheminent le trafic des usagers des bâtiments jusqu’aux POP, qui sont interconnectés par le réseau structurant. Un réseau structurant métropolitain couvre en général plusieurs villes ou une région ayant une forte densité d’entreprises. De plus, la présence de centres informatiques à proximité de nœud de cœur de réseau est une caractéristique importante des réseaux structurants. Ils servent à héberger du contenu à proximité des usagers et à fournir des services externalisés. L’accès au réseau dorsal Internet est assuré au niveau d’un ou plusieurs PoP. Cette configuration peut présenter un avantage supplémentaire pour le cybercommerce, si la plate-forme dédiée de l’entreprise se rapproche de réseau de base Internet. Du coup, un volume de transactions beaucoup plus important peut être pris en charge et la latence peut être fortement réduite. 5.3 Le GigaEthernet : une technologie d’accès Le réseau d’accès est le « dernier kilomètre » entre le réseau et les différents bâtiments. Dans de nombreux cas, la ligne xDSL en cuivre (ou BLR, Boucle Locale Radio) suffira pour assurer le service d’accès mais pour les sites produisant beaucoup de trafic, la fibre optique sera nécessaire. C’est dans ce dernier cas que l’Ethernet comme EFM (Ethernet in the First Mile) parait adéquate pour ses performances et son faible coût. De plus il est compatible avec les infrastructures de LAN, et les entreprises peuvent l’utiliser pour relier directement leur LAN au réseau métropolitain. Le GigaEthernet est donc intéressant à la fois pour le fournisseur que l’usager. EFM définit les spécifications de la liaison d'accès en Ethernet natif entre le site client et le point de présence (PoP) de l'opérateur. En cours de normalisation par le groupe IEEE 802.3ah, EFM gardera le même format de trames Ethernet 802.3 et supportera les protocoles 802.1q Page 20 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains (Tagging VLAN) et 802.1p (CoS). Il définira deux topologies : point à point sur cuivre du réseau téléphonique et point à multipoint sur fibre optique. Dans le cas du point à point, le groupe de travail IEEE s'appuiera sur la technologie EoVDSL (Ethernet over VDSL). Dans ce cas, le débit pourra atteindre 10 Mbit/s pour une paire de cuivre ne dépassant pas les 750 m. Une nouvelle couche PTM (Packet Transfert Mode) reposant sur le protocole HDLC sera développée. 5.4 L’accès aux usagers L’Ethernet métropolitain garantit aux usagers un niveau de sécurité égal à celui des lignes spécialisées, c'est-à-dire que les données ne peuvent être échangées qu’entre usagers du réseau. Pour cela, on alloue à chaque entreprise un VLAN dont l’accès est limité aux bâtiments de l’entreprise. L’usager accède au réseau dans des conditions définies par un contrat (SLA) conclu avec le fournisseur de réseau. Pour vérifier que le trafic de l’usager est étiqueté avec les informations du VLAN et pour appliquer le SLA, il faut installer un équipement commandé par le réseau à la périphérie de l’Ethernet métropolitain. Cet équipement, le CLE (Customer Located Edge) s’installe dans le bâtiment. Il assure également la terminaison de la connexion en fibre optique entre le premier nœud de réseau et le bâtiment. 5.5 Résilience du réseau (tolérance aux pannes) Les réseaux optiques en anneaux sont les architectures de réseaux métropolitains préférées en raison de leur résilience aux coupures de câble et aux défaillances de nœuds. Ce sont les techniques SDH/SONET pour assurer cette protection en anneau car elles sont capables de rétablir le trafic dans les 50 ms suivant une défaillance. Mais l’inconvénient de la solution SDH/SONET est qu’elle protège la charge utile au niveau connecteur, ce qui est toutefois parfait lorsque le trafic s’écoulant entre les nœuds est organisé en conteneur TDM. Cependant dans le cas de l’Ethernet, la totalité du trafic est sous forme de paquets et il n’y a pas de circuit entre les nœuds. Par conséquent, la protection est organisée au niveau paquet. L’anneau optimisé pour le mode paquet (RPR), en cours de développement au sein du groupe de travail 802.17 de l'IEEE et de l'alliance RPR, est la norme montante de protection au niveau du paquet. Le RPR a les mêmes capacités de protection que le SDH/SONET mais n’exige pas que le trafic soit organisé en conteneur. De plus, le RPR permet de ne protéger que les classes de services qui en ont besoin. Cette technique est également utilisée pour assurer un partage de la bande passante entre les nœuds de l’anneau. Ce qui est important car la bande passante de l’anneau est partagée entre tous les noeuds. Enfin, le RPR offre des fonctionnalités efficaces de classe de service (CoS) qui peuvent être utilisées pour réaliser une solution de qualité de service (QoS) de bout en bout. Le RPR permet à l’Ethernet métropolitain de fournir la fonctionnalité de l’anneau. Il peut être mis en œuvre directement sur une fibre noire ou sur des fibres WDM, et remplacera peut-être définitivement SDH comme protocole communément utilisé pour bâtir des réseaux métropolitains. Page 21 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 5.6 Les besoins d’équipement de classe opérateur L’un des principaux problèmes auquel fait face le déploiement des Ethernet métropolitain est l’interrogation sur le coût des équipements de réseau. Ces derniers utilisés actuellement dans l’entreprise ont un coût/bit transporté très faible. Mais lorsqu’on étend l’Ethernet aux réseaux métropolitains, les équipements employés doivent remplir des exigences plus rigoureuses. Cet ensemble d’exigences est regroupé sous le terme « classe opérateur », ce qui signifie que les équipements doivent remplir des conditions très strictes que les opérateurs de réseau imposent aux équipements. Les fournisseurs d’équipements doivent donc répondre à ces exigences sans trop augmenter le coût. 5.7 L’Ethernet associé au protocole MPLS L’Ethernet a des limites qui peuvent être en partie surmontées par l’utilisation du RPR. Dans le cas de l’Ethernet métropolitain, l’opérateur de réseau doit veiller à ce que la confidentialité des données des différents clients soit préservée. Ceci est rendu possible par la mise en œuvre de service de VLAN virtuel. L’étiquetage VLAN subdivise l’Ethernet en 4096 LAN virtuels qui peuvent être affectés chacun à un client différent. Cette solution peut suffire pour les réseaux métropolitains d’accès mais est trop limitée pour les réseaux métropolitains structurant où les 4096 clients sont allégrement dépassés. De plus les usagers peuvent vouloir utiliser l’étiquetage VLAN Ethernet pour séparer leurs données administratives internes. Il faut donc compléter les trames Ethernet par un étiquetage supplémentaire permettant e surmonter ces limites. Plusieurs solutions sont possibles : l’étiquetage VMAN par analogie avec l’étiquetage VLAN ou le protocole MPLS. Dans cette dernière solution, chaque VLAN client peut être transposé sur un LSP (Label Switched Path), le protocole MPLS s’étendant sur l’ensemble du réseau métropolitain et au-delà. Par ailleurs, dans les parties de l’Ethernet métropolitain qui ne sont pas protégés par le RPR , le protocole MPLS peut être utilisé pour assurer la résilience des services en établissant des LSP de secours activés en cas de défaillance du LSP principal. 5.8 Conclusion L’Ethernet métropolitain s’annonce comme la solution appropriée pour satisfaire les besoins croissants de connectivité et de bande passante des entreprises pour les services de données. De plus, il suit l’évolution vers l’IP et permet une externalisation efficace des services de réseau. Page 22 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6. Le multiservice Les fournisseurs de réseaux métropolitains se trouvent confrontés à un environnement commercial tout nouveau, caractérisé non seulement par la déréglementation ou reréglementation et par l’essor des services à multiplexage temporel (TDM) existants mais aussi par la demande croissante de toute une gamme de nouvelles applications de données qui devront être introduites très rapidement. Pour se différencier et augmenter leurs revenus, les fournisseurs de réseaux doivent offrir toute une gamme de nouveaux services de données. Parallèlement, il leur faut réduire leurs dépenses d’investissement et leurs coûts d’exploitation pour améliorer leur compétitivité. Ils peuvent y parvenir en rationalisant les composants spécifiques des services et en optimisant l’utilisation de la bande passante qu’offrent la hiérarchie numérique synchrone et le multiplexage en longueur d’onde (SDH/WDM). Dans cet environnement, le réseau métropolitain doit évoluer vers une infrastructure économique multiservice optimisée pour les données, et non une structure multicouche terriblement complexe. La combinaison de l’infrastructure existante avec les nouveaux services axés sur les données implique également la convergence de la gestion de réseau. Le personnel d’exploitation fait actuellement face à une profusion de nouvelles technologies et de nouveaux services qui doivent être introduits, fournis et gérés d’une manière homogène sans remettre en cause la solution d’exploitation du réseau métropolitain. On pourrait alors voir le multiservice d’une solution métropolitaine comme reposant sur la combinaison efficace de toutes les technologies actuelles pour mettre en oeuvre les différents services d’une manière native au lieu d’utiliser une unique technologie émulant tous les services. Cette approche technique est considérée comme la meilleure pour répondre aux exigences multiservices des nouveaux MAN. En effet, pour un mélange représentatif de services en mode circuit et en mode paquet dans les réseaux d’accès et de coeur métropolitains, les avantages (du point de vue de la densité d’accès et du coût des équipements) d’une solution multitechnologie modulaire, telle que celle utilisée par la solution métropolitaine sont indéniables, par comparaison avec une solution en mode paquet « tout en un » avec émulation du mode circuit. En accord avec le principe général selon lequel il est plus avantageux économiquement de traiter les données au niveau le plus bas possible du réseau, il est beaucoup plus rentable de maintenir le trafic de transit dans le domaine optique au lieu de remonter jusqu’aux couches électroniques ou même aux couches de commutation et de routage. Pour un MAN donné ayant une topologie et une distribution de trafic typiques, il est évident qu’il existe un avantage économique pour une solution intégrant une fonctionnalité réelle de réseau optique, avantage croissant avec la charge de trafic. Page 23 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6.1 La technologie SDH La hiérarchie numérique synchrone (SDH) ou son équivalent nord-américain le réseau optique synchrone (SONET) est aujourd’hui la technologie de transmission dominante dans les réseaux métropolitains des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs de services. Sa définition remonte à la fin des années quatre-vingts, époque à laquelle le trafic téléphonique l’emportait largement sur les autres types de trafic. Cependant, l’explosion de l’Internet et de la demande croissante de hauts débits de données qui s’ensuivit, fut à l’origine d’un changement des modèles de trafic et, l’on constate que le trafic de données dépasse désormais le trafic téléphonique dans la plupart des économies avancées. Bien que certains équipementiers aient pu initialement considérer cette évolution comme une menace pour la SDH, il en est advenu tout autrement car elle s’est avérée constituer un nouveau tremplin pour cette technologie. En s’enrichissant de fonctions centrées sur le traitement des données (comme l’agrégation et la commutation du trafic dans la couche de données appropriée) et en devenant multiservice, la SDH offre maintenant la possibilité de combiner de nouveaux services fondés sur la norme Ethernet et le protocole Internet (IP) ou sur le mode de transfert asynchrone (ATM), avec des services traditionnels ou déjà existants comme la téléphonie et les circuits fixes garantis aux entreprises. Cette combinaison est cruciale dans la mesure où les opérateurs doivent aujourd’hui trouver le juste milieu entre des nouveaux services très compétitifs et les services rémunérateurs traditionnels. Compte tenu de la stagnation dans l’industrie, le choix du bon compromis est une question de survie. Les techniques de transmission SDH et de son équivalent nord-américain, SONET, permettent de rerouter le trafic pour contourner les points de défaillance. Il existe différents types de mécanismes le protection, selon que le réseau a une topologie en anneau, linéaire ou maillée. La plupart des avantages des réseaux SDH repose sur leur fiabilité et leur capacité de survie éprouvées. Depuis six ans, la SDH pénètre dans les réseaux métropolitains et d’accès, grâce à sa grande capacité et à la fiabilité des structures en anneau. Elle est parfaitement adaptée aux exigences de garantie de service formalisées par des contrats de niveaux de service (SLA) très stricts entre opérateurs et clients. La SDH est maintenant largement utilisée dans l’installation d’usager pour offrir des services de circuits spécialisés aux grandes et moyennes entreprises. Outre leurs capacités multiservices, les nœuds optiques multiservices partagent un véritable concept de famille (par exemple, des interfaces communes à toute la famille) et effacent la distinction traditionnelle entre multiplexeurs à insertion-extraction et brasseurs numériques. En effet, à l’origine, l’idée était de dédier et d’optimiser des équipements à l’exploitation des anneaux et d’autres aux sites d’interconnexion et de commutation de trafic. Par ailleurs, les réseaux métropolitains actuels nécessitent des machines flexibles capables de prendre en charge plusieurs anneaux et d’offrir une protection rapide. Tous les nœuds optiques ont une architecture symétrique et extensible innovante, sans ports définis à priori. Les nœuds optiques peuvent aussi être utilisés comme châssis d’entrées-sorties intégrés dans les passerelles optiques multiservices, lorsque des matrices de commutation plus importantes sont nécessaires. Page 24 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6.2 Un scénario métropolitain Dans les zones d’accès et de distribution, les réseaux métropolitains sont caractérisés par plusieurs protocoles d’accès fonctionnant à des vitesses différentes sur divers supports. La recherche du protocole ultime qui amènera la convergence de tous les services voix et données continue mais n’aboutira pas à moyen terme. Dans les zones d’accès métropolitaines, le trafic est acheminé jusqu’à une station centrale où il est dirigé vers toute une variété de plates-formes de services: des serveurs large bande à accès distant, des routeurs IP, des commutateurs téléphoniques, etc. Dans ces conditions, il est possible, soit de transposer tous les types de trafic sur une couche de transport commune, soit d’utiliser plusieurs ressources superposées (équipements et infrastructure de fibre). La SDH traditionnelle est indifférente au protocole mis en oeuvre pour les charges utiles. Etant donné la nature non déterministe du trafic de données et étant donné que la bande passante du réseau est normalement dimensionnée pour des charges de trafic supérieures à la moyenne, la bande passante est généralement sous-employée. Les noeuds de l’anneau n’ont pas tous besoin du commutateur de données intégré. Ce commutateur n’est nécessaire qu’au niveau des noeuds où le trafic entrant doit être consolidé dans une bande passante partagée (conteneur virtuel ou VC) parcourant l’anneau. Les autres noeuds peuvent utiliser la fonctionnalité de transit SDH pour le trafic de l’anneau. Ainsi, les contraintes de débit de données ne sont moindres que dans le cas où la totalité du trafic de l’anneau est dirigée sur le commutateur. Le coût du commutateur de données est supporté non seulement là où il est nécessaire mais aussi lorsqu’il est nécessaire. Le réseau avec nœuds optiques multiservices ne nécessite pas une mise à niveau complète dès que le premier client apparaît. Des modules enfichables peuvent être installés sélectivement et mis en service en fonction des besoins réels. Jusqu’ici, nous avons intentionnellement dissocié le trafic de données de tout protocole particulier (par exemple ATM, IP) afin de mettre en évidence la généralité de la démarche. Le concept peut être appliqué à tout protocole de couche 2 (par exemple ATM, Ethernet) ou de couche 3 (par exemple IP) mis en oeuvre dans les réseaux SDH après une adaptation appropriée des services à la périphérie. Page 25 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6.3 Les moteurs de la solution multiservice Le besoin dévorant de bande passante a donné naissance à plusieurs technologies d’accès à large bande: • la ligne d’abonné numérique (DSL), sous toutes ses formes asymétriques et symétriques, utilise l’infrastructure de cuivre déjà en place pour fournir des services à des débits atteignant quelques mégabits par seconde. • les services locaux de distribution multipoint (LMDS) offrent des débits large bande aux usagers résidentiels et aux professions indépendantes et libérales (SOHO) en recourant à une technologie radio. • le système UMTS (système universel de télécommunication avec les mobiles) a été conçu pour les services téléphoniques et de données de la troisième génération. Malgré leur diversité apparente, toutes ces technologies d’accès à large bande partagent le même protocole sous-jacent à savoir l’ATM. Ainsi, bien que le service final soit généralement lié aux applications IP, le trafic est transposé en ATM avant de parvenir au réseau de transmission. Le déploiement sur une grande échelle de la ligne d’abonné numérique asymétrique (ADSL) pour l’accès de masse à l’Internet a créé les problèmes d’utilisation de la bande passante déjà évoqués. Des multiplexeurs d’accès DSL (DSLAM) cohabitent généralement avec les équipements de transmission SDH au niveau des points de présence (POP) de l’opérateur et fournissent des signaux à 34 Mbit/s ou à 155 Mbit/s. Ceux-ci doivent être transportés jusqu’à un point central du réseau métropolitain où les plates-formes d’accès à distance (serveurs d’accès à distance) assurent la gestion appropriée des services (par exemple l’accès à l’Internet). Il existe des débouchés importants pour l’agrégation de trafic DSL, et les solutions multiservices intégrées, comme le module enfichable, se sont avérées les moins chères et les plus économiques en termes d’utilisation de la bande passante et du nombre de ports de commutation. De plus, bien que de nature différente, les technologies LMDS et UMTS ont les mêmes exigences que l’ADSL. Par ailleurs, des fonctions d’agrégation ATM appropriée réparties le long des anneaux d’accès SDH procurent les mêmes avantages que pour la DSL. 6.4 L’architecture de commutation des nœuds optiques Tout d’abord, il faut comprendre que tout le trafic est brassé par la matrice SDH. Lorsque le trafic doit être commuté dans les couches ATM, il est extrait sur le commutateur ATM par une connexion appropriée de la matrice SDH. Cependant, si dans une application en anneau, le trafic n’a pas besoin de commutation ATM au niveau d’un noeud donné, il est alors simplement dérivé au niveau de la matrice SDH afin qu’il ne charge pas inutilement le commutateur ATM. C’est une particularité de l’architecture série entre les matrices SDH et ATM. Dans cette architecture, il n’est pas nécessaire de caractériser les ports d’interface comme ATM ou non ATM. Tous les ports de trafic peuvent ou non transporter des cellules ATM et être connectés au commutateur ATM. Le commutateur de VP-VC ATM prend en charge les catégories de trafic suivantes : débit binaire constant, débit binaire non spécifié, débit binaire variable en temps réel ou non et débit de trames garanti. Page 26 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6.5 Ethernet sur les nœuds optiques Le seul choix de services de données, offert aux grandes et très grandes entreprises était jusqu’ici les circuits spécialisés fixes à 2 Mbit/s et plus. Pour l’usager, ces services sont chers et terriblement rigides. Le choix est limité aux débits de multiplexage temporel avec une granularité très grossière, alors que les besoins réels en bande passante pour les connexions de données peuvent varier n’importe où entre ces débits. Une technologie déjà connue et permettant aux fournisseurs de services de surmonter les deux inconvénients (coût et manque de flexibilité), refait surface dans les réseaux métropolitains. Il s’agit de la technologie Ethernet, qui s’est imposée comme la norme universelle dans les réseaux locaux d’entreprise (LAN). Le fait que cette technologie soit déjà bien établie aide à maintenir les coûts bas. Le dilemme se posant à l’opérateur est de savoir exploiter les avantages de l’Ethernet sans sacrifier totalement la haute fiabilité que les grands clients exigent. En d’autres termes, il faut concurrencer les nouvelles offres de services flexibles tout en maintenant les principales sources de revenu, constituées par les circuits fixes offrant une qualité supérieure de service. Les noeuds optiques multiservices allient les avantages de l’Ethernet à la fiabilité éprouvée de la SDH. En adaptant les trames Ethernet aux conteneurs virtuels SDH au niveau des nœuds optiques, il est possible de se connecter directement à un commutateur par l’intermédiaire d’interfaces Ethernet au lieu d’utiliser les liaisons montantes POS coûteuses. Les trames Ethernet sont transposées dans les ressources de transport SDH avec une adaptation de débit. Cette fonctionnalité permet de aux opérateurs d’adapter la bande passante du réseau optique à chaque service, ce qui réduit le coût par bit transporté. Il est alors possible de fournir des services d’une haute disponibilité, garantie par une protection de classe SDH, tout en conservant la flexibilité de l’Ethernet. Le transport optimisé sur anneau Ethernet est l’étape suivante de l’espace multiservice des nœuds optiques. L’adjonction de fonctions d’agrégation et de commutation de couche 2 fournira les avantages évoqués plus haut pour l’ATM. Les nœuds optiques comportent un routeur IP de couche 3 à 2,5 Gbit/s. Ce routeur IP qui s’intègre à l’architecture de commutation optique de la même manière que le commutateur ATM, peut évoluer vers la commutation multiprotocole avec étiquetage des flux (MPLS) en accord avec les besoins du marché. 6.6 La convergence avec WDM pour réseau métropolitain Le multiplexage en longueur d’onde (WDM) pour réseau métropolitain complète les nœuds optiques dans les réseaux métropolitains. Tandis que les noeuds multiservices ciblent les services mégabits avec des fonctionnalités intelligentes d’agrégation, le WDM métropolitain est orienté vers les services transparents à des débits de plusieurs centaines de Mbit/s, voire de plusieurs gigabits par seconde. En intégrant des fonctions de multiplexeur à insertion-extraction optiques, les nœuds optiques multiservices pourront joindre directement les anneaux WDM, extraire jusqu’à quatre canaux et agréger le trafic TDM et Ethernet. Par conséquent, on peut utiliser les mêmes anneaux d’infrastructure ou d’accès pour répondre aux clients. Page 27 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains 6.7 La gestion des réseaux pour les solutions métropolitaines multiservices Les réseaux de transport ont atteint un niveau de développement tel qu’ils ne sont plus enfermés dans des limites nationales ou régionales. Pour répondre à la demande d’accès à haut débit des entreprises, les fournisseurs de réseaux établis et alternatifs ont étendu la connectivité filaire ou radio de leur réseau aux zones métropolitaines. Parfois même, les équipements de transmission sont situés chez l’abonné. Les technologies d’accès à large bande (comme la ligne d’abonné numérique ou xDSL) augmentant les débits et la capacité sur le dernier kilomètre, la demande future sera alimentée par les usagers résidentiels et les petites entreprises qui peuvent maintenant bénéficier pleinement des applications, existantes ou émergentes, de l’Internet et d’autres réseaux de données. Les fournisseurs de réseaux métropolitains se trouvent confrontés à un environnement commercial tout nouveau, caractérisé non seulement par la déréglementation ou reréglementation et par l’essor des services à multiplexage temporel (TDM) existants mais aussi par la demande croissante de toute une gamme de nouvelles applications de données qui devront être introduites très rapidement. Pour se différencier et augmenter leurs revenus, les fournisseurs de réseaux doivent offrir toute une gamme de nouveaux services de données. Parallèlement, il leur faut réduire leurs dépenses d’investissement et leurs coûts d’exploitation pour améliorer leur compétitivité. Ils peuvent y parvenir en rationalisant les composants spécifiques des services et en optimisant l’utilisation de la bande passante qu’offrent la hiérarchie numérique synchrone et le multiplexage en longueur d’onde (SDH/WDM). Dans cet environnement, le réseau métropolitain doit évoluer vers une infrastructure économique multiservice optimisée pour les données, et non une structure multicouche terriblement complexe. La combinaison de l’infrastructure existante avec les nouveaux services axés sur les données implique également la convergence de la gestion de réseau. Le personnel d’exploitation fait actuellement face à une profusion de nouvelles technologies et de nouveaux services qui doivent être introduits, fournis et gérés d’une manière homogène sans remettre en cause la solution d’exploitation du réseau métropolitain. La gestion de réseau n’est pas le simple reflet de la vie du réseau, elle l’améliore. L’introduction de nouveaux services dans le réseau impose une certaine souplesse dans la gestion de celui-ci ainsi qu’une architecture ouverte pour que les fonctionnalités de données soient introduites au rythme des besoins. Ce processus doit être évolutif, il ne doit pas engendrer le cahos propre aux révolutions. Le principal risque qu’encourent la plate-forme de gestion et les opérateurs est qu’ils ont à faire face à des réseaux multitechnologies. 6.8 L’exploitation d’un réseau métropolitain Le principal est de gérer le changement, et non pas de changer la gestion. Par nature, l’environnement métropolitain est plus dynamique et plus sensible aux délais de mise sur le marché que les réseaux régionaux ou dorsaux. La fourniture directe aux usagers de services de communication oblige le fournisseur de réseau à faire face à la concurrence et à la demande de services immédiatement exploitables. Pour introduire des éléments de réseau multiservices, il faut absolument préserver l’intégration des activités de configuration et de maintenance des éléments de réseau. Il se peut que plusieurs systèmes de gestion d’élément soient répartis dans différentes zones géographiques. Page 28 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Cependant, laisser la gestion des équipements multiservices à différentes organisations et à différentes applications pour chaque technologie non seulement augmenterait les coûts d’exploitation (éléments de réseau, formation) mais rendrait impossible l’exécution efficace de certaines tâches essentielles (comme l’installation, la mise à niveau et le contrôle de l’intégrité des équipements). La migration du réseau métropolitain vers un réseau multiservice optimisé pour les données ne doit pas impliquer de modifications importantes des activités d’exploitation du réseau et de l’organisation du fournisseur de réseau. Même si le réseau se compose d’équipements multiservices, les opérateurs ont besoin d’une vision bien structurée du réseau, qui doit être modélisé comme l’assemblage de couches coopérantes, toutes clientes d’une infrastructure commune. Par ailleurs, un fournisseur de réseau peut choisir d’étendre les responsabilités du personnel d’exploitation du réseau de transmission aux domaines de la connectivité et des services de données. Par conséquent, les personnes qui sont actuellement expertes dans la fourniture et la surveillance de circuits de bout en bout clans les réseaux SDH/WDM/radio, assumeront des tâches supplémentaires, comme l’établissement des connexions virtuelles du mode de transfert asynchrone (ATM) et la gestion des exigences de qualité de service (QoS) spécifiques des services. Au besoin, la culture des données sera introduite en recrutant les personnes ayant les compétences voulues et en mettant en oeuvre des programmes de formation spécialisée. Pour répondre à ces nouvelles exigences, les opérateurs de réseaux escomptent que les solutions et les outils qu’ils utilisent actuellement soient enrichis de toutes les fonctionnalités d’exploitation de réseaux de données. Ils auront pour préoccupation majeure de réduire au minimum les coûts d’exploitation (notamment les coûts de formation) et de veiller à ce que la solution choisie soit intégrée et homogène pour les différentes technologies et donc adaptée à la fois au monde des télécommunications et à celui de la transmission de données. Une approche d’adjonction de fonctions complémentaires est également essentielle. On doit pouvoir ajouter au réseau des fonctionnalités de brassage ATM sans changer complètement la solution de gestion de réseau de transmission optique SDH existante et sans perturber les activités qui y sont liées. D’autres fournisseurs peuvent préférer confier la gestion de la connectivité pour les données à un service différent, voire à une organisation différente dont le personnel a les compétences nécessaires. Séparer les opérations télécommunications de celles des données peut compliquer la gestion d’un réseau multiservice. Le défi consistera alors à établir une coopération étroite et une communication efficace avec le personnel d’exploitation SDH responsable de l’infrastructure et de la bande passante utilisées pour mettre en oeuvre les applications. Dans les deux cas, l’introduction d’un nouveau service, la fourniture de connectivité et la détection/localisation d’un défaut doivent être rapides et précis. Pour cela, les opérateurs de réseau ont besoin de mécanismes automatisés intervenant dans les différentes couches de réseau. La solution devrait être un module de couche gestion de réseau axé sur les données offrant: • la fourniture et la découverte automatiques des ressources interdomaines pour permettre la fourniture et/ou l’optimisation de la bande passante SDH en temps voulu. • la corrélation des défauts interdomaines pour différentes technologies. Une bonne démarche serait de concevoir une solution véritablement intégrée mais modulaire et flexible pour la gestion des protocoles ATM/IP/Ethernet sur un réseau multiservice SDH/hertzien/WDM. Cette solution de gestion serait destinée à permettre aux fournisseurs de réseau: • de maximiser l’utilisation de leurs investissements passés en continuant d’employer si possible, les équipements et solutions de transmission • de l’adapter facilement aux organisations et architectures d’exploitation existantes • de minimiser les efforts, les risques et les délais associés à l’introduction d’un nouveau service de transport. La solution de gestion serait simplement étoffée par l’adjonction des Page 29 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains applications de gestion nécessaires conçues avec un ensemble complet de fonctionnalités autoconfigurables. • de maximiser l’efficacité d’exploitation en élevant le degré d’automatisation entre couches et technologies de réseau. 6.9 Les solutions de gestion de réseau La solution de gestion de réseau pourrait reposer sur une unique plate-forme de référence matérielle et logicielle qui prendrait en charge la gestion SDH/WDM de base et les applications coopérantes complémentaires. Elle offrirait une solution de gestion flexible et pérenne pour l’organisation de l’exploitation du réseau. La plate-forme de base se composerait de deux applications de gestion: L’application de couche gestion d’éléments est destinée à répondre aux besoins de fourniture et de maintenance d’éléments de réseau. Toutes les fonctions qu’elle mettrait en oeuvre seraient optimisées pour les activités de maintenance. Ces fonctions principales relèveraient de trois domaines de gestion: • la gestion des alarmes et les liens qui s’y rattachent pour l’identification facile et sans ambiguïté de la source du problème afin de déclencher les actions de rétablissement. Les alarmes seraient classées suivant leur degré de gravité et leur domaine fonctionnel pour faciliter leur reconnaissance par l’opérateur de réseau et lui fournir des indications sur les actions correctives possibles. • la configuration des éléments de réseau. • le contrôle direct des éléments de réseau avec l’identification et la gestion des problèmes de communication éventuels. L’application de gestion d’éléments est le point d’unification de toutes les technologies utilisées pour réaliser l’ensemble des éléments de réseau de transport. Elle cache tous les détails des interfaces de gestion et des protocoles d’interfaçage des éléments de réseau aux systèmes de gestion liés aux services. De plus, elle fournit aux fonctions et systèmes de gestion de niveau supérieur tous les services et outils de gestion dont ils ont besoin pour accomplir leurs tâches efficacement. Les activités de contrôle et de gestion liées à la configuration de bout en bout des réseaux SDH et WDM assureraient entre autres: • • • • la configuration de bout en bout des voies transmission. la gestion des alarmes associée au service. la surveillance des performances associée au service. la gestion de la connectivité et du rétablissement des voies de transmission. 6.10 Introduction d’un nouveau service Pour introduire de nouvelles fonctionnalités de transmission et les services de gestion correspondants, il suffit d’introduire dans l’architecture de gestion existante de nouveaux modules de gestion. Le cas de l’ATM Page 30 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Sur le marché actuel très concurrentiel des télécommunications où les besoins des clients changent sans cesse, il n’est pas toujours possible de prévoir avec précision les besoins des fournisseurs de services et les perspectives qui leur sont ouvertes. Les fournisseurs d’accès à large bande ajouteront souvent de nouveaux points de présence, tandis que, dans les réseaux mobiles de la troisième génération, les fournisseurs de services installeront de nouveaux “nodes B”. Néanmoins, tous auront besoin que le trafic ATM résultant soit transporté jusqu’aux plates-formes de service appropriées (par exemple, serveur d’accès à distance à large bande, contrôleur de réseau radio). Les fournisseurs de réseaux doivent collecter le trafic, et ce, de la façon la plus efficace possible afin de garantir et d’améliorer la compétitivité. Avec les fonctionnalités de brassage ATM maintenant disponibles au noeud multiservice le plus proche, ils peuvent introduire rapidement la connectivité ATM voulue tout en réduisant au minimum la bande passante SDH/WDM utilisée, optimisant ainsi leurs revenus. Si le noeud optique concerné est déjà équipé d’une carte ATM et qu’il reste un port libre, on connecte simplement le noeud d’accès à celui-ci. Sinon, une première carte ATM ou une carte ATM supplémentaire est installée au noeud multiservice. L’opérateur de réseau dispose ainsi de toutes les fonctionnalités de classe opérateur nécessaires pour router et fournir des connexions de conduit virtuel et de canal virtuel ATM de bout en bout dans le réseau métropolitain avec des classes de service différenciées. L’opérateur peut détecter facilement et localiser avec précision les défauts du réseau à l’aide des informations qu’il reçoit de l’application sur l’état exact de l’infrastructure SDH/WDM sousjacente. Le cas de l’Ethernet Les noeuds multiservices introduisent les interfaces Ethernet 10 et 100 Mbit/s et Gigabit/s pour fournir la connectivité de point à point au niveau du réseau. Comme l’interconnexion Ethernet est introduite dans un réseau SDH existant, on ajoute simplement les fonctions de gestion nécessaires. Dans un proche avenir, la fonctionnalité d’anneau optimisé pour le mode paquet (RPR) sera introduite avec les services de connectivité Ethernet point à point pour mieux utiliser la bande passante SDH. Les opérateurs demanderont alors la gestion de bout en bout multifonctionnelle des services de LAN Ethernet. Ceci devra non seulement englober la totalité des divers domaines de gestion (configuration, alarmes, qualité de service, localisation des défauts, stocks, ingénierie de trafic et gestion des règles) mais aussi tirer parti des opérations de configuration multidomaines en interaction avec l’application de gestion de réseau SDH/WDM afin: • de demander l’extension et la reconfiguration de l’infrastructure SDH/WDM sous-jacente; • de recevoir les alarmes de transmission et les informations d’état pour localiser sans ambiguïté les défauts dans les différentes couches de réseau; • de demander le téléchargement amont des données de surveillance des performances déjà recueillies par la plate-forme de gestion de base; • de contrôler avec précision l’allocation de flux de trafic au sein du domaine routé. Le cas de la bande passante à la demande Page 31 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Par un contrôle strict de la configuration dynamique en temps réel, les fournisseurs de réseau peuvent offrir à. leurs clients la bande passante et les services qu’ils demandent au moment où ils en ont besoin. La bande passante à la demande permet aussi aux opérateurs d’éliminer le surapprovisionnement qui est courant avec l’allocation statique de bande passante, utilisant ainsi d’une manière optimale leur réseau de transmission. Jusqu’ici, lorsqu’un client voulait un nouveau service ou davantage de bande passante, l’opérateur envoyait un technicien chez lui ou sur un site distant pour reconfigurer manuellement les équipements. La configuration dynamique est une solution beaucoup plus économique qui permet à l’opérateur de créer des services ou de réallouer de la bande passante à distance sous le contrôle du logiciel. Pour l’opérateur, la fourniture dynamique réduit les délais de mise sur le marché et de rémunération. Avant d’opérer ce transfert la fonctionnalité de bande passante à la demande convertit la demande de fourniture dynamique sous une forme assimilable par le système de gestion de réseau, opération considérée comme cruciale. Ainsi, la demande devient transparente vis-à-vis des couches inférieures et des équipements. En outre, elle peut être gérée de la même manière qu’une demande de fourniture traditionnelle. Par conséquent, l’opérateur peut offrir à ses clients un service de configuration dynamique sans aucune incidence sur le réseau déployé. Les réseaux métropolitains sont donc soumis à des exigences particulières: flexibilité, autoconfiguration et nécessité d’introduire les nouveaux services sur demande. Ces exigences ont des conséquences importantes pour le système de gestion de réseau, qui doit être souple et ouvert afin de pouvoir gérer immédiatement les nouveaux équipements et les nouveaux services. Il doit aussi pouvoir être doté facilement de capacités d’exploitation axées sur les réseaux de données. Par ailleurs, la SDH est certainement la technologie actuellement dominante dans les zones métropolitaines (se1on le Yankee Croup, les deux tiers des investissements nord-américains en équipements optiques métropolitains en 2002 seront consacrés au SONET de nouvelle génération). Elle devrait le rester dans les années à venir malgré l’essor rapide de technologies émergentes, comme le WDM métropolitain et l’Ethernet optique qui, selon le même Yankee Group, représenteront 60% des investissements en équipements pour réseaux métropolitains optiques en Amérique du Nord en 2003. 7. Conclusion Page 32 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Ce sujet bibliographique nous a permis de présenter une vue à moyen et à long terme des réseaux métropolitains. Les solutions technologiques sont dominées par les services de longueurs d’onde et en mode paquet offrant une organisation hiérarchique allégée. L’utilisation des composants optiques devenus transparent structurera et protégera les infrastructures de transport, tandis que les technologies de paquets en couche 2 centrées sur les services et extensibles assureront les fonctions d’agrégation, de rétablissement et de commutation. Ce type de réseau sera contrôlé dynamiquement et offrira les solides garantis nécessaires pour minimiser les coûts et la souplesse des services. On a vu que le WDM/DWDM se développe dans les réseaux métropolitains afin d’éliminer le goulet d’étranglement, qui s’est constitué entre les applications d’accès en pleine expansion et les réseaux dorsaux, en augmentant considérablement la capacité de ces derniers. La diversité et la dynamique des réseaux métropolitains rendent le protocole GMPLS très intéressant dans le domaine des plans de gestion et de contrôle en charge de la qualité de service. En effet, GMPLS, associé aux technologies déployés, permettra aux opérateurs d’économiser sur les dépenses et l’exploitation. A plus long terme, le RPR, solution de rechange intéressante par rapport aux anneaux SDH/SONET et à l’Ethernet pour le trafic de données protégé, deviendra moins intéressant, car mal adapté, pour ce qui est du trafic concentré de la plupart des anneaux collecteurs. Cependant, des version étendues de RPR pourraient être définies afin d’intégrer la plupart des fonctionnalités des autres technologies telle que WDM/DWDM et alors le RPR pourrait devenir encore une fois compétitif. De plus, l’Ethernet en présence de WDM et de GMPLS permettra une gestion des ressources axée sur les connexions dans l’ensemble du réseau métropolitain sans aucune limite d’évolutivité. Par ailleurs, cet aboutissement du développement de fonctions de fourniture de services multiples que l’on retrouve dans les noeuds optiques multiservices font de la SDH le conduit de transport multiservice idéal pour les applications d’accès métropolitain, éliminant la nécessité de réseaux superposés multiples pour prendre en charge différents types de services. Page 33 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Annexe A : Glossaire ADSL : ATM : CIR : CR-LDP : DCC : DWDM : FDDI : GMPLS : IEEE : IETF : IP : LAN : LER : LSP : LSR : MAC : MAN : MDA : MDF : MDP : MPLS : MRF : O-SNCP : OSPF : PoP : QoS : RPR : RSVP-TE : SAN : SDH : SLA : SONET : TCP : Asymmetric Digital Subscriber Line. Asynchronous Transfert Mode, mode de transfert asynchrone. Committed Information Rate, taux d’information livrée. Label Distribution Protocol, protocole de distribution d’identificateurs Dense Wave-length Division Multiplexing, multiplexage en longueur d’onde dense. Fiber Distributed Data Interface, interface de données répartie à fibre optique. Generalized MultiProtocol Label Switching, commutation multiprotocole avec étiquetage des flux généralisée. Institute of Electrical and Electronics Engineers. Internet Engineering Task Force. Internet Protocol. Local Area Network, réseau local informatique. Label Edge Router, routeur Label Switched Path, chemin étiqueté. Label Switch Router, routeur de commutation de label. Medium Access Control, méthode d’accès au médium. Metropolitan Area Network, réseau métropolitain. Modulation de Déplacement d’amplitude. Modulation de Déplacement de fréquence. Modulation de Déplacement de phase. MultiProtocol Label Switching, commutation multiprotocole avec étiquetage des flux. Multiplexage par Répartition en Fréquence. Optical Subnetwork Connection Protection, protection de connexion de sousréseau optique. Open Shortest Path First, protocole de routage par état de liens. Point of Presence, point de presence. Quality of Service, qualité de service. Resilient Packet Ring, anneau optimisé pour le mode paquet. Ressource reSerVation Protocol-Teminal Equipement, protocole de réservation de ressource Storage Area Network, réseau local de stockage. Synchronous Digital Hierarchy, hiérarchie numérique synchrone. Service Level Agreement, contrat de niveau de service. Synchronous Optical Network, réseau optique synchrone. Transmission Control Protocol, service de transport fiable. Page 34 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains TDM : UDP : UMTS : WAN : WDM : xDSL : Time Division Multiple, User Datagram Protocol, service de transport non fiable. Universal Mobile Telecommunications System, système universel de télécommunication avec les mobiles. Wide Area Network, réseau de données interurbain. Wave-length Division Multiplexing, multiplexage en longueur d’onde. Digital Subscriber Line, famille de technologies qui définit des transmissions à hauts débits sur la boucle locale reliant le central télécoms le plus proche à un abonné. Page 35 sur 36 Les nouvelles architectures des réseaux métropolitains Annexe B : Références www.art-telecom.fr Site de l'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) qui est rattaché au ministère chargé des télécommunications. www.rpralliance.com La RPR alliance est un groupe industriel engagé dans le développement d’un standard de la technologie RPR pour les réseaux d’industrie. www.ieee802.org www.nortelnetwork.com Site de la société Nortel Network, une des références commerciales dans le domaine des réseaux. www.rd.francetelecom.fr Site de la section Recherche & Développement de France Télécom. Les réseaux – 3e édition mise à jour – Guy Pujolle – Eyrolles La revue des télécommunications d’Alcatel 01 Informatique (www.01net.com) Réseaux et télécoms (www.reseaux-telecoms.net) Décisions micro et réseaux (www.decisionmicro.com) Page 36 sur 36